Hernan Cortes
(parfois ecrit
Cortes
[
N. 1
]
ou
Cortez
), de son nom complet
Fernando Cortes de Monroy Pizarro Altamirano
[
N. 2
]
, probablement ne en 1485 a
Medellin
(
Estremadure
) et mort le
a
Castilleja de la Cuesta
, pres de
Seville
, est un
conquistador
espagnol
qui, en 1521-1522, s'est empare de l'
Empire azteque
au nom de
Charles Quint
,
roi de Castille
et
roi d'Aragon
[
N. 3
]
, acte fondateur de la
Nouvelle-Espagne
.
Cette conquete, qui vient a la suite de la colonisation d'
Hispaniola
par
Christophe Colomb
en 1493, puis de la conquete de
Cuba
par
Diego de Cuellar
en 1511, est une etape fondamentale de la
colonisation espagnole de l'Amerique
au
XVI
e
siecle.
Cortes en est recompense en obtenant le titre cree pour lui de
marquis de la Vallee d'Oaxaca
(20 juillet 1529).
Il est cousin au deuxieme degre de
Francisco Pizarro
, qui s'empare quelques annees plus tard de l'
Empire inca
.
Jeunesse
Origines familiales et enfance
Cortes nait a
Medellin
, dans la province d'
Estremadure
, qui se trouve alors dans le royaume de Castille.
Sa date de naissance probable est 1485, bien que certaines sources donnent 1483 ou 1484
[
4
]
. Il est issu de deux lignees d'ancienne noblesse. La legende le fait sortir d'une famille pauvre, mais ce point est conteste
[
5
]
.
Son pere, Martin Cortes de Monroy, est un
hidalgo
. Il occupe diverses charges officielles, dont celle de procureur general, ce qui laisse penser qu'il dispose d'une fortune personnelle
[
5
]
. Les Monroy sont une famille de
vieux chretiens
originaires de la
Cantabrie
, dans le nord de l'Espagne, qui ont pris part a la
Reconquista
(plusieurs ancetres de Cortes sont celebres pour leurs faits d'armes). Le grand-pere de Cortes, Alfonso de Monroy, a ete grand-maitre de l'
ordre d'Alcantara
, un des plus puissants ordres de chevalerie castillans
[
6
]
. Ils possedent notamment le fief de
Belvis
, et ont aussi des biens dans la region de
Salamanque
.
La mere de Cortes se nomme Catalina Pizarro Altamirano, fille de Diego Alonso Altamirano, juriste, qui a occupe plusieurs charges officielles, dont celle de maire de Medellin
[
7
]
. Sa mere est issue des deux principales familles de Medellin, les Pizarro et les Altamirano
[
8
]
.
Hernan Cortes est fils unique. Il n'aime pas beaucoup sa mere, qu'il depeint comme
≪ dure et mesquine ≫
, meme s'il lui temoigne du respect
[
9
]
. Il est en revanche tres complice avec son pere. Celui-ci fait partie des ≪
grands d'Espagne
≫, capables de se montrer fiers et hautains, y compris devant le
roi
. Ce trait de caractere sera partage par Hernan
[
10
]
.
La legende veut que Cortes ait ete un enfant chetif, mais comme la pauvrete de sa famille, sa faiblesse physique est sans doute une legende
[
11
]
.
Formation (1499-1506)
A l'age de
14 ans
[
12
]
, ses parents l'envoient a
Salamanque
afin qu'il s'instruise aupres de son oncle
Francisco Nunez de Valera
, grammairien. Il ne reste que deux ans a l'
universite de Salamanque
. Parmi les hypotheses avancees a propos de la brievete de ses etudes figurent la maladie, la discipline de fer, l'ennui, le manque d'argent, voire l'appel d'une autre vie ou une jeunesse agitee. Quoi qu'il en soit, il semble que Cortes quitte l'universite sans avoir obtenu de diplome. En revanche, il y acquiert des bases interessantes en latin, droit et
rhetorique
, autant d'armes dont il usera par la suite
[
13
]
. En attendant, afin d'assurer son quotidien, il travaille comme apprenti notaire a
Valladolid
[
14
]
.
Debuts dans le nouveau monde
Hispaniola (1506-1511)
De retour a Medellin, au grand dam de ses parents, Cortes opte pour la carriere militaire. Il hesite entre les
guerres d'Italie
et le
Nouveau Monde
, ou a l'epoque les Espagnols ne controlent que l'ile d'Hispaniola.
Il embarque en 1504 ou 1506
[
15
]
pour
Hispaniola
(Saint-Domingue). Le depart a lieu a
Sanlucar de Barrameda
sur un navire de
Palos de la Frontera
dirige par
Alonso Quintero
. Les cinq navires du convoi font route vers
La Gomera
(
iles Canaries
), puis vers Hispaniola. La plupart des hommes ayant investi dans la cargaison marchande afin de la revendre au meilleur prix lors de leur arrivee, Alonso Quintero prend des risques afin de distancer les autres navires. Mais ayant casse son
mat
, il est contraint de retourner a
La Gomera
pour reparations. Autre contretemps, le navire perd sa route un moment, de sorte que le navire de Cortes arrive a Hispaniola avec quelques jours de retard sur le reste de la flotte
[
16
]
.
A son arrivee sur l'ile, Cortes recoit des terres et des Indiens, afin de developper la colonisation. Sur ses domaines, il pratique l'elevage et acquiert une relative aisance materielle
[
17
]
. Il rencontre
Nicolas de Ovando
, gouverneur d'
Hispaniola
, qui lui octroie la charge de
notaire
[
12
]
a
Azua
.
En 1509, touche par la
syphilis
[
17
]
, il ne peut participer a une expedition de conquete.
Cuba (1511-1519)
En 1511, Cortes accompagne
Diego Velazquez de Cuellar
, parti a la conquete de l'ile de Cuba.
Apres la conquete, il est nomme
alcalde
(≪ maire ≫) de
Santiago de Cuba
et recoit un
repartimiento
(un don de terres et d'esclaves indigenes)
[
18
]
.
Pourtant, quelque temps apres, il est emprisonne pour conspiration contre Velazquez. Libere, il se marie avec la belle-sœur de ce dernier, Catalina Juarez Marcaida.
[pas clair]
A la meme epoque, les expeditions dans le
Yucatan
de
Francisco Hernandez de Cordoba
(1517) et
Juan de Grijalva
(1518) ramenent a Cuba de petites quantites d'
or
et des histoires de terres lointaines ou abonderait le metal precieux. Cortes vend tous ses biens pour acheter des navires et du materiel et passe un accord avec Velazquez, devenu gouverneur de Cuba, pour mener une expedition d'exploration et de commerce avec de nouveaux territoires a l'ouest de Cuba. Mais il s'attire la jalousie de Velazquez qui decide finalement de confier l'expedition a quelqu'un d'autre
[
18
]
.
L'expedition au Mexique (1519)
Preparatifs et depart de l'expedition
Le
[
19
]
, craignant que Velazquez n'annule l'expedition, Cortes fait partir precipitamment son escadre du port de Santiago de Cuba et se rend a
Trinidad
pour achever ses preparatifs.
Le
, Cortes quitte Cuba avec onze navires et
110 marins
, seize cavaliers et
32 chevaux
,
518
fantassins
, 13
artilleurs
avec huit petits canons, dix canons de bronze et quatre
fauconneaux
,
32
arbaletriers
, treize
arquebusiers
, enfin deux cents Indiens et esclaves noirs comme auxiliaires de troupes
[
20
]
.
Le pilote de l'expedition est
Anton de Alaminos
. Les capitaines sont
Alonso Hernandez Puertocarrero
,
Alonso de Avila
(es)
,
Diego de Ordas
,
Francisco de Montejo
,
Francisco de Morla
(es)
,
Francisco de Saucedo
,
Juan de Escalante
,
Juan Velazquez de Leon
, de la famille du gouverneur de
Cuba
,
Cristobal de Olid
et
Pedro de Alvarado
. Beaucoup sont des veterans des
guerres d'Italie
.
Premiers contacts avec les Mayas a Cozumel
Le premier contact avec les autochtones a eu lieu a
Cozumel
ou les
Mayas
, qui s'etaient d'abord enfuis, sont invites a regagner leurs demeures. Mais determines a remplacer par la religion catholique les cultes paiens auxquels etaient fideles les indigenes (en particulier les
sacrifices humains
, qui horrifient Cortes), Cortes et ses soldats procedent a la destruction des statues (les ≪ idoles ≫) representant les divinites locales, demontrant ainsi l'impuissance de ces dernieres. Sont alors erigees au meme emplacement une croix en bois et une statue de la vierge Marie.
Sur cette ile, ils retrouvent un Espagnol nomme
Geronimo de Aguilar
, diacre. Celui-ci, victime d'un naufrage huit ans plus tot, a survecu mais a subi la captivite chez les Indiens.
≪ On allait le sacrifier lorsqu'une nuit il put s'enfuir et se refugier ≫
chez un chef maya dont il est devenu l'esclave
[
21
]
. Grace a
une rancon de verroterie
[pas clair]
envoyee un peu plus tot par Cortes, au courant de sa captivite, il a pu rejoindre la flotte espagnole, ou il apporte sa connaissance du
maya yucateque
, servant d'interprete, aux cotes d'une Indienne qui devient peu apres la maitresse de Cortes et qui connait le nahuatl et le maya,
La Malinche
(en nahuatl
Malintzin
, de son nom espagnol
Dona Marina
).
Combats contre les Mayas sur le continent et rencontre de Malintzin (mars-avril 1519)
Apres avoir quitte Cozumel, l'escadre contourne la peninsule du Yucatan jusqu'a l'embouchure d'un fleuve baptise un peu plus tard
rio Grijalva
, ou les Espagnols arrivent le 12 mars.
Cette region dirigee par le cacique Taabscob a ete exploree l'annee precedente par
Juan de Grijalva
, qui a ete bien accueilli par les Mayas. Ceux-ci lui ont fait des presents (or) et lui ont parle d'un pays qu'ils appellent
Mexico
.
Cortes en revanche recoit un accueil plutot hostile, que Geronimo de Aguilar ne reussit pas a surmonter. Il s'ensuit un engagement le 13 mars et les Espagnols prennent la ville de Potonchan. Cortes prend possession du territoire au nom du roi de Castille. Mais les Mayas refusent de se soumettre et une deuxieme bataille a lieu le 14 mars dans la vallee du Centla, impliquant un nombre eleve d'Indiens, qui sont de nouveau vaincus.
Le lendemain, des emissaires de Taabscob viennent devant Cortes en vaincus avec des offrandes de vivres, de bijoux, de tissus et de vingt esclaves
[
12
]
, qui seront baptisees plus tard, parmi lesquels se trouve
Malintzin
. Sa connaissance des langues
maya
et
nahuatl
, sa connaissance de la mentalite et des coutumes
mexicas
, et sa fidelite indefectible envers les Espagnols, feront d'elle un atout majeur dans la conquete. Elle devient rapidement l'interprete, la conseillere et l'amante d'Hernan Cortes, a qui elle donne un fils baptise
Martin
, comme le pere de Cortes. Avec
Geronimo de Aguilar
, elle remplace l'ancien interprete
Melchorejo
, repasse du cote des Azteques, et qui les incite a lutter contre les Espagnols.
Le 25 mars, Cortes fonde une ville : Villa de Santa Maria de la Victoria. Le 16 avril, Taabscob vient en personne faire sa soumission a Cortes.
Les Espagnols entendent de nouveau parler d'un pays situe plus a l'ouest, que les Mayas appellent
Mexico
.
Quelques jours apres, ils quittent la region, laissant la ville a la garde des Mayas. Un peu plus tard, ceux-ci subissent une epidemie de variole meurtriere.
Contacts avec les Azteques et avec les ennemis des Azteques
Cortes se dirige vers l'ile de
San Juan de Ulua
, tres proche de la cote pres de l'actuelle
Veracruz
, le point le plus eloigne que Grijalva ait atteint en 1518.
Suivant la cote en direction du nord-ouest, l'expedition rencontre bientot des canoes transportant des ambassadeurs de l'empereur
azteque
Moctezuma II
[
22
]
. Cortes leur montre ses chevaux et ses armes a feu pour les impressionner, mais tache de les rassurer, en leur parlant de paix. Les emissaires, venus accompagnes de peintres et de dessinateurs, ont pour mission d'aller rendre compte de la presence des Espagnols a leur maitre.
Le 21 avril, l'escadre arrive a San Juan, puis debarque sur le continent le
, jour du
vendredi saint
(
crucifixion de Jesus
), etablissant un camp temporaire.
Peu de temps apres, les emissaires azteques reviennent avec de nouveaux presents et Cortes demande a rencontrer l'empereur.
Mais viennent aussi d'autres
Indiens
, originaires de
Cempoala
, qui se presentent a Cortes comme ennemis des Azteques et qui souhaitent que les Espagnols les aident a se liberer du joug azteque. Cortes, s'inspirant de la strategie de
Cesar
au cours de la
conquete de la Gaule
, va s'efforcer d'utiliser les rancœurs et la haine qui existent entre les peuples indigenes.
Desormais, il a pour objectif d'essayer de s'emparer des terres et des richesses dont semble regorger ce pays, au vu des presents apportes par les ambassadeurs de
Moctezuma II
. Ayant entendu parler du mythe azteque du retour de
Quetzalcoatl
, il decide sur les conseils de la Malinche d'en tirer profit, d'autant plus que les ambassadeurs continuent de lui refuser de rencontrer Moctezuma II. Il s'attribue donc le role d'un messie destine a regner sur le Mexique
[
23
]
.
Mais il doit d'abord imposer sa volonte et son autorite aux officiers et soldats fideles au gouverneur Velazquez : selon eux Cortes n'a pas l'autorisation de coloniser ce territoire. Ils doivent rentrer a Cuba une fois l'expedition terminee. Malgre l'attrait des richesses de
Tenochtitlan
, la majorite des officiers et de la troupe s'oppose a Cortes.
Fondation de Vera Cruz (9 juillet)
Le
[
24
]
, il commence par transformer le campement ou les Espagnols se trouvent, en ville, a laquelle il donne le nom de
Villa Rica de la Vera Cruz
(≪ La riche ville de la veritable croix ≫), aujourd'hui
Veracruz
, les Espagnols y ayant debarque un
Vendredi saint
. Les nouveaux habitants demandent a Cortes qu'il se proclame capitaine general, dependant directement du roi et non plus de Velazquez, qui n'a pas de pouvoir sur ces cotes. Se faisant supplier, il accepte la charge. Il nomme un maire, des regisseurs, des gendarmes, et un tresorier. En se liberant de l'autorite du gouverneur de Cuba, il constitue ainsi la deuxieme ville europeenne de la ≪ terre ferme ≫ (la premiere etant
Santa Maria la Antigua del Darien
en 1509), mais se met aussi dans une certaine illegalite.
Entre-temps, arrive la nouvelle de la nomination par les
Cortes
de Diego Velazquez, comme gouverneur du Yucatan. Pour contrer cela, il envoie en Espagne ses fideles
Montejo
et
Alonso Hernandez Puertocarrero
, avec plusieurs pieces du butin amasse jusque-la, dans l'espoir d'obtenir sa nomination a la place de Velazquez. Ces objets azteques, parvenus a Charles Quint, sont emmenes aux Pays-Bas
[
25
]
et exposes en 1520 a Bruxelles ou ils sont l'objet de l'interet du peintre
Albert Durer
[
26
]
.
A
Veracruz
, les partisans de Velazquez et les mecontents s'agitent. Certains souhaitent rentrer a Cuba pour denoncer les agissements de Cortes, d'autres aimeraient revoir leurs familles ou sont mecontents de ne pas avoir amasse suffisamment d'or. C'est ainsi qu'ils decident de voler un bateau pour rentrer a Cuba. Denonces par l'un des conspirateurs repenti, ils sont chaties par Cortes : Pedro Escudero et Juan Cermeno sont condamnes a mort par pendaison,
Gonzalo de Umbria
, le pilote, a les pieds mutiles, et les matelots recoivent 200 coups de fouet
[
27
]
.
Cortes ≪ brule ses vaisseaux ≫
Cet incident pose un probleme a Cortes. En effet, il souhaite decouvrir les terres et aller a la rencontre de Moctezuma, mais il ne peut pas se permettre de laisser les marins et les navires a
Veracruz
, risquant d'avoir des desertions vers Cuba des qu'il aura le dos tourne. Il se trouve a ce moment-la dans la ville de
Cempoala
avec ses capitaines. Il leur expose la situation et, tres vite, les capitaines lui suggerent l'idee de detruire tous les navires. Cela empecherait les departs vers Cuba, mais aussi et surtout, cela permettrait de renforcer l'expedition terrestre avec une centaine d'hommes (maitres, pilotes, matelots…).
Juan de Escalante
recoit alors l'ordre de partir pour Veracruz. Sa mission consiste a recuperer sur les navires tout ce qui peut etre utile (ancres, cables, voiles…), puis a les faire echouer (en ne conservant que les bateaux). Les marins les plus vieux sont assignes a Veracruz, notamment pour aller pecher et permettre de nourrir la ville. Tous les autres sont regroupes par Juan de Escalante qui forme une compagnie d'une centaine d'hommes et rejoint Cortes a
Cempoala
[
27
]
.
Sur la forme physique que prend la destruction des bateaux, les sources utilisent l'expression
barrenar
(litteralement, saborder) et
dar de traves
(retourner le bateau, le mettre sur le flanc). Les deux procedes furent probablement utilises.
Depuis le debut, certains biographes de Cortes ont glorifie excessivement cet acte en faisant croire que les bateaux avaient ete brules. L'expression ≪ bruler les navires ≫ (
quemar las naves
, en espagnol) est toujours utilisee pour dire qu'il n'est plus possible de rebrousser chemin, ce qui correspond a l'expression francaise ≪ bruler ses vaisseaux ≫.
On peut souligner que
Cervantes
, dans le chapitre VIII de la deuxieme partie de son
Don Quichotte
, compare ce fait a d'autres actes heroiques tel
Cesar
franchissant le
Rubicon
:
≪
...¿quien barreno los navios y dejo en seco y aislados los valerosos Espanoles guiados por el cortesisimo Cortes en el Nuevo Mundo?...
≫
(≪ qui saborda les navires et laissa isoles et a sec les valeureux Espagnols guides par le tres courtois Cortes dans le Nouveau Monde ? ≫). Ce qui prouve qu'en 1615, on pensait toujours qu'il avait fait forer et non bruler ses navires. La mise a feu fut une mystification posterieure destinee a donner un aspect plus pompeux au succes.
La marche vers Tenochtitlan : Tlaxcala et Cholula
Quoi qu'il en soit, l'expedition terrestre est prete, et la marche vers l'interieur commence le
, tout en laissant
Gonzalo de Sandoval
, avec une centaine d'hommes, proteger Vera Cruz.
La premiere surprise est le changement de climat sur les plateaux, beaucoup moins chaud que celui de la cote et des iles ; la deuxieme est de decouvrir l'existence de vallees fertiles.
Cortes se heurte d'abord a l'Etat de
Tlaxcala
, republique independante, ennemie hereditaire de l'Empire azteque, mais dont les forces attaquent ses troupes (
). Il remporte la bataille, notamment grace a la superiorite de son armement (
arbaletes
, epees d'acier, armes a feu) ainsi qu'a un element de guerre psychologique inattendu : le
cheval
, inconnu des Indiens et qui leur fait tres peur. Les Espagnols sont egalement avantages par leur facon de combattre : ils cherchent a tuer, alors que les Indiens tentent de neutraliser leurs adversaires, afin de les offrir en sacrifice aux dieux.
Apres sa victoire, Cortes tente de rallier les
Tlaxcalteques
a sa cause. S'ils acceptent de devenir ses allies soumis, il leur pardonnera leur attaque ; dans le cas contraire, il les aneantira. Les Tlaxcalteques donnent leur accord et apres quelques semaines de repos, Cortes peut poursuivre son chemin, avec le renfort de 2 000 combattants tlaxcalteques et peut-etre autant de porteurs.
A son arrivee a
Cholula
, une ville sacree de l'empire de
Moctezuma II
, les Espagnols recoivent un accueil grandiose. C'est en fait une ruse, les Azteques ayant prevu d'eliminer les Espagnols pendant leur sommeil. Mais une vieille dame, desireuse de sauver
la Malinche
, lui confie ce qui se trame. La Malinche s'empresse d'avertir Cortes, qui, sans verifier l'information, decide de mener une attaque preventive.
Les Espagnols massacrent d'abord les nobles, incendient la ville et tuent entre 5 000 et 6 000 habitants. C'est un des plus grands massacres qui aient ete menes par Cortes : aujourd'hui encore, son souvenir est vivace au
Mexique
. Cortes adresse un message a Moctezuma et justifie son action par le manque de respect de la part des autorites de Cholula. Il lui annonce que si Moctezuma le traite avec respect et lui offre de l'or, il n'aura pas a craindre sa colere.
Reprenant sa marche vers
Tenochtitlan
, la troupe de Cortes passe devant les volcans
Popocatepetl
et
Ixtaccihuatl
. Trois Espagnols, dont
Diego de Ordas
, un des capitaines de Cortes, atteignent le sommet du Popocatepetl, ce qui impressionne beaucoup les Indiens accompagnant l'expedition.
Premier sejour a Tenochtitlan (novembre 1519-juin 1520)
L’entree a Tenochtitlan (novembre 1519)
L'entree dans la capitale azteque a lieu le
. Cortes est accueilli a Tenochtitlan avec la pompe requise pour une personnalite hors du commun.
Moctezuma croit en effet que les Espagnols sont des ≪ Teules ≫, envoyes des Dieux devant arriver de l'est selon la legende azteque. De plus, il est ebloui par le pouvoir de seduction de Cortes
[ref. necessaire]
.
Moctezuma a fait preparer le palais de son pere,
Axayacatl
pour heberger les Espagnols et leurs allies. Pour de nombreux espagnols, Tenochtitlan est la plus magnifique ville qu'ils aient jamais vue
[
28
]
.
Cortes demande davantage d'or et Moctezuma promet d'offrir d'egales quantites a Cortes et au
roi d'Espagne
chaque annee a venir.
Cortes demande aussi qu'une statue soit retiree de l'un des deux principaux temples de la cite pour qu'une chapelle dediee a la
Vierge
soit erigee a la place. Toutes ces exigences sont acceptees.
La prise en otage de Moctezuma
Residant dans le palais d’Axayacatl, les Espagnols veulent egalement y faire construire une chapelle. L'empereur ayant donne son accord, les capitaines se mettent a la recherche d'un lieu approprie. C'est alors qu'un soldat (qui etait egalement charpentier) remarque l'existence d'une porte secrete, que les Azteques avaient tente de camoufler peu avant.
Cortes, accompagne de quelques officiers, entre dans la salle, et decouvre l'enorme tresor qu'Axayacatl a amasse durant son regne.
C'est a ce moment que Cortes commence a craindre que les Azteques ne cherchent a les assassiner.
Quatre capitaines et douze soldats
[ref. necessaire]
lui suggerent de prendre l'empereur en otage pour garantir leur securite. Aucune decision n'est prise dans l'immediat, mais les nouvelles de
Veracruz
vont changer les choses.
En effet, Cortes apprend que des guerriers mexicas ont pris d'assaut
Veracruz
, et tue
Juan de Escalante
[
29
]
, le maire, six Espagnols et plusieurs des allies autochtones.
Pour les Azteques et autres peuples voisins, cela signifie que les Espagnols ne sont pas des ≪ Teules ≫ invincibles, mais de simples etres humains. Un soldat espagnol nomme Arguello prisonnier est sacrifie et sa tete est envoyee a l'empereur.
C'est alors que Cortes decide de s'emparer de Moctezuma comme otage. Il demande egalement que les auteurs de l'attaque de Veracruz soient punis. Amenes devant Moctezuma, ces derniers affirment qu'ils ont agi sur ordre de l'empereur. Ils sont condamnes a mort et brules sur un bucher.
Cortes obtient de Moctezuma qu'il se declare vassal de
Charles Quint
.
L'intervention de Panfilo de Narvaez contre Cortes (avril 1520)
Quelques jours plus tard, Cortes est informe de l'arrivee de dix-huit navires espagnols a Veracruz.
Cortes pense d'abord qu'il s'agit de renforts envoyes par Charles Quint. Mais il s'agit en fait d'une expedition commanditee par
Diego Velazquez de Cuellar
contre Cortes et dirigee par
Panfilo de Narvaez
, un des officiers les plus proches du gouverneur de Cuba.
Rejete par le maire de Vera Cruz,
Gonzalo de Sandoval
, qui arrete ses emissaires et les envoie a Mexico, Narvaez s'installe a
Cempoala
(a 20
km
au nord de Vera Cruz), ou il recoit des emissaires proches de Moctezuma. Il les informe que Cortes est considere comme un rebelle par le roi d'Espagne et que les Azteques ne lui doivent aucune obeissance.
Confronte a cette urgence, Cortes decide d'attaquer Narvaez : il laisse une centaine d'hommes a
Tenochtitlan
, sous les ordres de
Pedro de Alvarado
et prend la tete du reste de la troupe, environ trois cents Espagnols et plusieurs centaines de guerriers autochtones, pour rejoindre
Gonzalo de Sandoval
, puis affronter Narvaez.
Le 24 mai 1520, il attaque par surprise ses adversaires a Cempoala et l'emporte. Il s'empare de Narvaez, qui restera prisonnier a Vera Cruz jusqu'en 1523. Il reussit a convaincre ses soldats de se joindre a lui en leur parlant des richesses de Tenochtitlan.
La conquete de l'Empire azteque (1520-1521)
La rebellion azteque (juin 1520)
Alors que Cortes est occupe a combattre Narvaez, Alvarado, a Tenochtitlan, croit deceler une menace contre ses troupes. Il profite d'une fete
[
30
]
pour massacrer les Azteques presents. La population, sous la direction des caciques et de
Cuauhtemoc
, se rebelle alors contre les Espagnols qui se retrouvent assieges dans leur palais.
Le
, l'armee de Cortes revient a Tenochtitlan. Le frere de Moctezuma,
Cuitlahuac
, est libere en signe d'apaisement, mais ce dernier se met aux cotes des insurges afin d'ecraser les Espagnols. Cuauthemoc est elu empereur a la place de Moctezuma, toujours emprisonne.
Cortes ordonne alors a Moctezuma de parler a son peuple depuis un balcon pour qu'il accepte de laisser les Espagnols repartir vers la cote. Moctezuma lui obeit, mais est tue sur le balcon, dans des conditions obscures : selon certaines sources, il recoit des pierres qui le blessent grievement ; selon d'autres il est frappe par un Espagnol
[
31
]
. Il meurt quelques jours plus tard.
Le depart : la
Noche Triste
(30 juin)
Toujours assieges, les Espagnols voient leurs reserves diminuer. Pour Cortes, l'unique chance de salut est la sortie des armes a la main. C'est ce qu'il decide de faire dans la nuit pluvieuse du
30 juin
au
, surnommee la
Noche Triste
.
Les Espagnols sont lourdement charges, souhaitant emporter le maximum d'or possible. Avancant au milieu des Azteques, beaucoup plus nombreux, ils tentent de sortir du piege que constitue Tenochtitlan.
Le combat est meurtrier. Environ 400 Espagnols (les estimations vont de 150 a 800 morts) et pres de 2 000 allies sont tues.
La grande majorite des Espagnols qui ne se sont pas noyes seront sacrifies aux dieux.
L'arriere-garde est presque aneantie.
Pedro de Alvarado
, chef de cette arriere-garde, se serait sauve de justesse grace a un saut prodigieux a l'aide de sa pique. Presque tout le materiel et le butin est abandonne sur place : chevaux, pieces d'artillerie et une grande partie du tresor.
Cortes parvient a s'echapper de justesse. Desarconne, il est sur le point d'etre englouti par la masse des combattants azteques, mais il est sauve par deux conquistadors
in extremis
.
La retraite et la bataille d'Otumba (7 juillet)
Poursuivis par les Indiens, les Espagnols epuises, moins nombreux et desormais tres mal equipes, sont contraints de livrer bataille le 7 juillet, a
Otumba
(
Otompan
), a 30
km
au nord-est de Mexico. Contre leur attente, les Azteques se heurtent a une resistance acharnee des Espagnols, qui preferent la mort aux supplices infliges aux prisonniers ; la bataille est marquee par une charge desesperee des Espagnols qui tuent le general ennemi. Les Azteques se debandent alors et les Espagnols peuvent poursuivre leur retraite.
Siege et conquete de Tenochtitlan
Cortes profite du soutien indefectible des
Tlaxcalteques
(un retournement de ceux-ci aurait mis fin a l'epopee de Cortes et de sa petite troupe) pour rallier tous les Indiens ennemis des Azteques et preparer sa revanche en rassemblant une armee digne de ce nom.
Il prepare une attaque a la fois terrestre et
lacustre
, la ville de Tenochtitlan se trouvant sur un lac.
Le siege commence le 30 mai et se termine au bout de soixante-quinze jours, apres des combats qui detruisent une partie de la ville. Le nombre de victimes azteques est compris, selon les estimations, entre 120 000 et 240 000 morts, dont 40 000 dans les combats
[
32
]
.
Apres avoir tente de s'enfuir clandestinement, l'empereur
Cuauhtemoc
est capture par les Espagnols le
[
33
]
. Presente devant Cortes, le souverain mexica lui aurait demande ≪ de lui oter une vie desormais inutile
[
33
]
≫. Il est torture avec Tlacotzin, son
cihuacoatl
, et Tetlepanquetzal,
tlatoani
de
Tlacopan
, les Espagnols voulant savoir ou les Azteques ont cache leurs tresors. Hernan Cortes aurait participe personnellement a leur interrogatoire
[
34
]
[source insuffisante]
. Mais les trois hommes ne donnent aucun renseignement.
Cortes seul maitre de la Nouvelle-Espagne (1521-1528)
Le statut de Cortes apres la conquete
La prise de Mexico place Cortes dans la situation de dirigeant de fait de l'empire azteque, auquel il propose de donner le nom de ≪ Nouvelle Espagne ≫ dans une lettre adressee a Charles Quint.
En ce qui concerne la couronne de Castille, il detient seulement le titre de ≪ capitaine general ≫, qu'il s'est fait attribuer a Vera Cruz en 1519 et qui est enterine par
Charles Quint
en 1522.
La fondation de Mexico (1524)
Tres rapidement, il decide de fonder une ville espagnole de Mexico (
ciudad de Mexico
). En attendant l'achevement des travaux, diriges par l'architecte Alonso Garcia Bravo, il s'installe a
Coyoacan
.
Des anciens batiments, seul le palais de Moctezuma est conserve, devenant la residence du capitaine general. Pour les autres, leur destruction est achevee et un systeme de rues en damier est mis en place. La ville est formee d'un quartier central reserve aux Espagnols, protege par un canal et des pont-levis, et de quatre quartiers indigenes. En 1524, Mexico est habitee par 3 000 Espagnols et 30 000 indigenes.
Les expeditions vers le Honduras : Olid et Las Casas (1524)
De Mexico, Cortes envoie vers le Honduras (alors appele
las Hibueras
) d'abord
Cristobal de Olid
qui, arrive sur place, se rebelle contre lui. Cortes envoie alors une expedition punitive (
Francisco de las Casas
), puis part lui-meme a la tete d'une troisieme expedition, avant de savoir que la seconde a atteint ses objectifs. L'expedition de Cortes est marquee par de tres graves difficultes et par la mort de
Cuauhtemoc
, emmene en otage.
La trahison de Cristobal de Olid
A Mexico, Cortes entend parler des richesses de
las Hibueras
. Il s'interesse aussi a un detroit, signale par le pilote
Juan de la Cosa
des 1500, detroit ≪ qui dans l'opinion de beaucoup de pilotes permet le passage a l'autre mer ≫, c'est-a-dire de l'ocean Atlantique a l'ocean Pacifique.
Au debut de 1524 une expedition part vers le Honduras, sous le commandement de
Cristobal de Olid
, avec cinq navires et de l'artillerie,
400 hommes
et
30 chevaux
[
35
]
. Olid doit d'abord passer par Cuba pour recuperer des chevaux et des munitions supplementaires achetes par Cortes, qui finance integralement l'expedition.
A Cuba, Olid entre en contact avec le gouverneur Diego Velazquez, qui veut priver Cortes des decouvertes eventuelles de cette expedition. Aussi, incite-t-il Olid a se liberer de la tutelle de Cortes et a prendre possession des terres du Honduras au nom du roi d'Espagne.
Le
, Olid debarque au Honduras et fonde la ville de
Triunfo de la Cruz
(es)
(≪ Triomphe de la Croix ≫). Il proclame alors qu'il rejette l'autorite de Cortes, avec l'accord de ses soldats, dont une grande partie ont fait partie de l'expedition de Narvaez
[
36
]
en 1519.
Francisco de las Casas (1524) et l'execution d'Olid
En juin 1524, Cortes est informe de cette rebellion et met sur pied une expedition, qu'il confie a son cousin
Francisco de las Casas
. Composee egalement de cinq navires, avec une centaine d'hommes, elle a pour mission d'apprehender et de punir
Cristobal de Olid
.
Une tempete ayant envoye les navires a la cote, ils tombent entre les mains de Olid. Francisco de las Casas est capture, mais grace a quelques soldats fideles a Cortes, il s'echappe, puis parvient a s'emparer de Cristobal de Olid.
Blesse au cours de l'affrontement, ce dernier est juge, condamne a mort et execute en public sur la place de
Naco
[
37
]
.
L'expedition de Cortes (1524-1526)
Le depart (1524)
Craignant que Francisco de las Casas ait echoue, Cortes se met a la tete d'une nouvelle expedition, se heurtant a la plupart de ses capitaines, qui ne voient pas d'un bon œil son depart de
Tenochtitlan
.
Bernal Diaz del Castillo
ecrit
[
38
]
:
≪ Le facteur Salazar et le controleur Chirinos qui devaient demeurer a Mexico, deciderent de faire amitie avec le licencie Zuazo et Rodrigo de Paz et tous les conquistadors vieux amis de Cortes qui restaient a Mexico, et tous ensemble ils demanderent a Cortes de ne pas quitter Mexico et de gouverner le pays ; ils lui firent valoir que la Nouvelle-Espagne tout entiere se revolterait ; et a ce propos, il y eut de longues discussions... ≫
Malgre cela, Cortes maintient sa decision. Il prend cependant la precaution d'emmener avec lui plusieurs chefs indiens, notamment l'ex-empereur
Cuauhtemoc
, ainsi que
Tepanquezatl
, seigneur de
Tlacopan
. Il espere ainsi limiter le risque de revolte. Pour cette expedition, il peut compter sur ses fideles, parmi lesquels
Gonzalo de Sandoval
,
Pedro de Solis
,
Juan Jaramillo
,
Hernan Lopez de Avila
ou encore
Bernal Diaz del Castillo
, qui indique que l'expedition se compose d'environ
250 soldats
,
130 cavaliers
, quelques dizaines d'arbaletriers et arquebusiers, 3 000 auxiliaires indiens, auxquels il faut ajouter les serviteurs indiens
[
38
]
.
Difficultes de l'expedition et mort de Cuauhtemoc (fevrier 1525)
Cette fois, Cortes choisit de mener une expedition terrestre. Il quitte Mexico pour
Coatzacoalcos
, partie du voyage qui se passe sans encombre. Cortes decide alors de poursuivre par terre, alors qu'il avait pris l'engagement aupres de ses capitaines de prendre la mer a partir de cette ville. Les premieres difficultes apparaissent entre
Coatzacoalcos
et
Ayagualulco
, avec la necessite de construire des canots, et surtout un pont de pres de
500 metres
pour traverser le fleuve Candelaria. Le chemin devient de plus en plus difficile, avec des marecages, une jungle hostile et dangereuse (serpents, araignees, etc.), le manque de nourriture, etc.
C'est dans ce contexte qu'arrive aux oreilles de Cortes une rumeur de complot fomente par
Cuauhtemoc
. Sa reaction est immediate : il obtient les aveux de
Cuauhtemoc
, qui est juge et condamne a mort, puis pendu pres d'Itzamkanac (site connu sous le nom d'
El Tigre
, sur la rive droite de la riviere Candelaria), capitale du royaume d'Acalan, en fevrier 1525, en compagnie de
Tepanquezatl
. Malgre les aveux, il semblerait que cette affaire ait surtout ete un pretexte pour eliminer
Cuauhtemoc
. C'est ce qui ressort des propos severes de
Bernal Diaz del Castillo
[
39
]
.
Fin et bilan de l'expedition de Cortes (1525-1526)
L'expedition poursuit sa route, toujours faite de privations et d'enormes difficultes, puisqu'il faut se frayer un passage a la machette et a l'epee dans l'epaisse jungle, quand ce n'est pas la traversee de marecages ou de fleuves.
En mars 1525 a lieu l'episode de la blessure du cheval de Cortes,
Morzillo
. dans la region du
lac Peten Itza
(actuel
Guatemala
). Le cheval est confie au cacique des Indiens
Itza
, chez qui il meurt peu apres, devenant une divinite de leur pantheon nommee ≪
Tziminchac
≫, avec une statue installee pres du lac (ville actuelle de
Flores
).
Parvenu a
San Gil de Buena Vista
, un village de
40 habitants
fonde par
Gil Gonzalez Davila
, Cortes apprend la reussite de l'expedition de
Francisco de las Casas
. Il se rend alors a
Puerto de Caballos
et fonde la ville de
Natividad
, aujourd'hui connue sous le nom de Puerto Cortes, puis rejoint
Trujillo
[
40
]
.
Cortes termine ainsi cette desastreuse expedition (un long calvaire de
deux ans et demi
[pas clair]
), au cours de laquelle il n'a rien decouvert d'interessant, si ce n'est la geographie des lieux, au prix d'un lourd tribut : des dizaines de morts et l'ombre de l'assassinat de
Cuauhtemoc
.
La situation a Mexico en l'absence de Cortes
En ce qui concerne Mexico, le depart de Cortes apparait comme une grosse erreur politique, puisqu'il a laisse la capitale aux mains non pas de proches competents pourtant disponibles, mais de
quatre officiers royaux
[Qui ?]
, qui, une fois Cortes parti, s'entredechirent, puis
profitent de leur pouvoir de facon abjecte
[ref. necessaire]
.
Lorsqu'une rumeur annonce que Cortes a peri dans la jungle du Honduras, ils n'hesitent pas a confisquer ses biens et ceux de ceux qui sont partis avec lui, pour se les repartir entre eux-memes et entre les conquistadors restes sur place.
Averti, Cortes parvient a retablir la situation, mais il perd alors le controle total qu'il avait sur l'ancien empire Azteque.
La periode de l'audiencia de Mexico (1528-1535)
La structuration administrative des territoires conquis est assez lente : en 1528 seulement est creee l'
audiencia de Mexico
, confiee a
Nuno Beltran de Guzman
(1490-1544 ou 1558
[
41
]
).
Relations entre Cortes et le president de l'audiencia
Guzman, fonctionnaire civil le plus eleve en Nouvelle-Espagne, cherche a etablir son autorite en s'attaquant a celle de Cortes, notamment par voie judiciaire. Mais il n'arrive pas a ses fins.
En 1529, Cortes se rend en Espagne pour negocier avec la Couronne les conditions de l'exploration de la ≪ Californie ≫, territoire encore tres peu connu, en particulier en ce qui concerne les terres qui lui reviendront. C'est a cette epoque que Cortes est recompense pour ses conquetes par le titre de marquis de la Vallee d'Oaxaca.
En 1530, Guzman est remplace par Sebastian Ramirez de Fuenleal, eveque d'Hispaniola et president de l'audiencia de Saint-Domingue. Guzman entre alors dans une forme de rebellion et quitte Mexico a la tete d'un groupe de mecontents pour conquerir les regions du nord-ouest.
Il cree une principaute de fait, qu'il appelle
Nouvelle-Galice
[
42
]
. Il se trouve alors en bonne position pour gener les expeditions projetees vers la Californie.
Les expeditions vers la ≪ Californie ≫
La decouverte de la Californie
Le terme de ≪ Californie ≫ apparait d'abord dans la litterature au debut du
XVI
e
siecle, dans une suite espagnole du roman
Amadis de Gaule
:
≪ Sache qu'a main droite des Indes il y a une ile appelee Californie tres proche du bord du paradis terrestre ; elle est peuplee de femmes noires, sans aucun homme parmi elles, car elles vivent a la facon des Amazones. Elles avaient de beaux et robustes corps, un courage plein de fougue et une grande force. Leur ile etait la plus forte du monde, avec ses cotes rocheuses et ses falaises escarpees. Leurs armes etaient toutes en or, du meme metal qu'etaient fait les harnais des betes sauvages qu'elles avaient l'habitude de dresser pour les monter, car dans toute l'ile il n'y avait d'autre metal que l'or. (
Garci Rodriguez de Montalvo
,
Las Sergas de Esplandian
, Seville, 1510) ≫
Il s'agit alors d'un territoire mythique quoique localise en Amerique (actuels Etats du sud-ouest des Etats-Unis), mais dont l'exploration est sans doute envisagee rapidement par Cortes, qui, dans sa quatrieme
carta de Relacion
(
), parle a Charles Quint de la preparation d'embarcations pour explorer de nouveaux territoires de la ≪ Mer du Sud ≫ (l'ocean Pacifique). Cependant ce projet est retarde par les expeditions terrestres des annees suivantes.
Ce n'est qu'apres son sejour en Espagne (1529-1530) que l'exploration de la Californie commence. La decouverte reelle commence par la
peninsule de Basse-Californie
, attribuee a Hernan Cortes, bien que le premier Europeen a y debarquer (1534) ait ete le marin
Fortun Ximenez
, pilote de la
Concepcion
, navire arme par Cortes. Mais Ximenez etant arrive la a la suite d'une mutinerie ayant entraine l'assassinat du capitaine du navire, n'est pas retenu comme decouvreur officiel.
Les negociations de Cortes avec la Couronne (1529)
Cortes se rend en Espagne en 1529 et obtient un accord avec la Couronne, selon lequel elle accepte financer des ≪ armees pour decouvrir des iles et des territoires dans la mer du Sud ≫. Il est aussi convenu qu'un dixieme des terres decouvertes appartiendront au decouvreur et a sa descendance, de maniere perpetuelle.
Mais Cortes envisage aussi de trouver un passage maritime entre l'Atlantique et le Pacifique. Il pense en effet que, puisque
Magellan
a trouve un detroit reliant les deux oceans par le sud, il peut bien aussi exister un passage par le nord, passage encore inconnu, mais deja nomme
detroit d'Anian
.
Cortes rentre au Mexique en 1530 et cree un chantier naval a
Tehuantepec
, d'ou vont sortir les navires utilises dans les expeditions de Californie
Premiere expedition (1532, Diego Hurtado de Mendoza)
Le
, une expedition commandee par
Diego Hurtado de Mendoza
(es)
[
43
]
part explorer les iles et le littoral de l'ocean Pacifique au-dela des limites de la
Nouvelle-Galice
, gouvernee par
Nuno de Guzman
, adversaire de Cortes. L'escadre comprend deux navires, le
San Marcos
(navire amiral commande par Hurtado) et le
San Miguel
.
Le depart a lieu du port de
Santo Domingo Tehuantepec
(actuel
Etat d'Oaxaca
). Apres avoir fait escale a
Manzanillo
(
Etat de Colima
), les navires remontent vers le nord le long des cotes de
Jalisco
et
Nayarit
, qui font partie de la Nouvelle-Galice, jusqu'aux
iles Tres Marias
. De la ils reviennent vers le continent et tentent d'obtenir un approvisionnement en eau dans la
baie de Matanchen
[
44
]
(Etat de
Nayarit
), approvisionnement qui leur est refuse sur l'ordre de Guzman.
L'equipage du San Miguel se mutine alors et prend le chemin du retour, mais subit une tempete qui le jette sur le rivage des cotes de
Jalisco
et il termine aux mains de Guzman.
Le
San Marcos
, avec Hurtado, prend la direction du nord. Il disparait ensuite dans des circonstances inconnues, aucun de ceux qui etaient a bord n'etant jamais rentre en
Nouvelle-Espagne
.
Quelques annees plus tard, l'auteur du livre intitule
Deuxieme recit anonyme du voyage que fit Nuno de Guzman a la Nouvelle-Galice
(
Segunda Relacion anonima de la jornada que hizo Nuno de Guzman a la Nueva Galicia
), recueille des informations qui permettent de supposer que le navire a fait naufrage sur le littoral nord de l'Etat actuel de
Sinaloa
, provoquant la mort de tout l'equipage.
Deuxieme expedition (1533, Diego de Becerra et Fortun Ximenez)
En 1533, Cortes envoie une nouvelle escadre de deux navires, la
Concepcion
commande par
Diego de Becerra
et le
San Lazaro
sous les ordres d'
Hernando de Grijalva
, parent de
Juan de Grijalva
. L'expedition part de
Manzanillo
(
Colima
) le
.
Le
20 decembre
, les navires se separent. Le
San Lazaro
, qui ayant pris de l'avance, a attendu en vain la
Concepcion
pendant trois jours, part en exploration vers le large et decouvre les
iles Revillagigedo
, a 400 km de la cote. Puis il rentre a Manzanillo sans incident.
A bord de la
Concepcion
, les choses sont tout autres. Le pilote et second a bord
Fortun Ximenez
se mutine et assassine le capitaine
[pas clair]
, puis se debarrasse des membres d'equipage loyalistes en les abandonnant sur les cotes du
Michoacan
, en compagnie des freres
franciscains
qui participent a l'expedition.
Fortun Ximenez
longe alors la cote vers le nord, puis vire vers l'ouest et atteint ce qu'il croit etre une ile, mouillant dans une baie, dont on sait aujourd'hui qu'il s'agit de l'emplacement de
La Paz
en Basse-Californie. Il rencontre des Indiens parlant une langue inconnue et tres differents de ceux des plateaux mexicains, notamment en ce qui concerne l'habillement, assez limite.
L'attitude des marins de la
Concepcion
est alors extremement brutale et inepte. Certains hommes de l'equipage se livrent a des violences sexuelles sur les femmes Indiennes presentes ; d'autres, se rendant compte que ce lieu est riche en perles, que les Indiens extraient des coquillages, se livrent au pillage. Cela amene les Indiens a engager un combat qui aboutit a la mort de
Fortun Ximenez
et de quelques-uns de ses hommes.
Les survivants remettent a grand-peine la
Concepcion
a l'eau et naviguent jusqu'aux cotes de l'actuel Etat de
Jalisco
, ou ils tombent aux mains des soldats de
Nuno de Guzman
, qui confisquent le navire.
Il est interessant de preciser que
Fortun Ximenez
ne donne aucun nom aux lieux qu'il decouvre, comme pour cacher les traces de ses mefaits
[ref. necessaire]
.
Cortes en Nouvelle-Galice (1534)
Vu le resultat limite des deux premieres expeditions, Cortes prend la tete du troisieme. Irrite du fait que
Nuno de Guzman
lui ait derobe la
Concepcion
, il veut d'abord l'affronter sur son terrain et lancer sa troisieme expedition depuis la Nouvelle-Galice, avec trois navires : le
San Lazaro
, le
Santa Agueda
et le
Santo Tomas
.
Le president de l'audiencia
[
45
]
demande pourtant a Hernan Cortes (
) de
≪ ne pas affronter celui qui avait derobe ses navires ≫
ce que Cortes refuse, affirmant qu'il a debourse ≪ cent mille castellanos d'or ≫, et qu'il a ete designe par le roi d'Espagne pour decouvrir et conquerir de nouveaux territoires. Il avait meme mis en route un chantier naval a
Tehuantepec
et avait a sa disposition trois navires prets a prendre la mer : qui venaient d'etre construits.
Bernal Diaz del Castillo
rapporte que quand on sut en Nouvelle-Espagne que le marquis d'Oaxaca partait de nouveau en campagne, nombreux furent ceux qui offrirent de le servir en tant que cavalier ou arbaletrier. Au total,
320 personnes
et
150 chevaux
prennent la mer. Il ajoute que les embarcations sont bien pourvues de biscottes, viande, huile, vin et vinaigre, trois forgerons avec leurs forges et deux charpentiers avec leurs outils, mais aussi des religieux, des medecins et un chirurgien.
L'armee de Cortes debarque a
Santiago de Galicia de Compostela
, situee a l'epoque dans la vallee de Matatipac (ville actuelle de
Tepic
), ou elle est accueillie amicalement par
Nuno Beltran de Guzman
. Cortes et sa troupe restent seulement quatre jours dans cette ville avant de poursuivre leur route. Nuno de Guzman aurait alors conseille a Cortes de ne pas continuer son exploration, mais Cortes n'en tient aucun compte,
notamment parce que Nuno de Guzman vit dans une certaine pauvrete
[pas clair]
.
Apres le depart de Cortes, Guzman envoie un courrier a l'
audiencia
de Mexico dans laquelle il se plaint que ≪ le marquis de la Vallee voulait penetrer avec ses gens dans son territoire, etant seulement capitaine general de la Nouvelle-Espagne ≫.
Troisieme expedition (1535, Cortes)
A Chametla (Sinaloa), apres avoir traverse les Etats de
Jalisco
et
Nayarit
, territoires faisant partie du royaume de Nouvelle-Galice, Cortes et son cortege embarquent sur le
Santa Agueda
et le
San Lazaro
avec
113 soldats
,
40 cavaliers
avec leurs chevaux et il laisse a terre
60 cavaliers
supplementaires, selon ce que rapporte a l'
audiencia
le gouverneur Nuno de Guzman.
Une fois sur le
San Lazaro
, Cortes prend la direction du nord-ouest, et le
, il arrive a la baie de Santa Cruz (actuelle
La Paz
), ou il apprend la mort de Ximenez.
Une fois la baie de Santa Cruz prise, Cortes decide d'y etablir une colonie. Il envoie chercher les soldats et pieces d'artillerie laisses a
Sinaloa
, mais le mauvais temps s'en melant, les navires se perdent et un seul peut revenir a la baie de Santa Cruz, avec une cargaison de cinquante
fanegues
de mais, pas assez pour alimenter la population. Cortes prend la decision de partir personnellement a la recherche de vivres, mais tout ce qu'il rapporte est encore insuffisant, c'est pourquoi il se met en route pour la Nouvelle-Espagne, dans l'intention de pourvoir en vivres, depuis la-bas, la nouvelle colonie.
Il laisse
Francisco de Ulloa
a la tete du village de Santa Cruz. Mais cet etablissement sera abandonne rapidement par le vice-roi en raison des plaintes des familles de ceux qui y sont restes.
La periode de la vice-royaute (1535-1541)
La nomination d'Antonio de Mendoza
En 1533, Charles Quint cree la
vice-royaute de Nouvelle-Espagne
, qu'il ne veut pas attribuer a Cortes. Trois personnes refusent de prendre ce poste, qui est finalement accepte par
Antonio de Mendoza
. Celui-ci prend ses fonctions en novembre 1535, devenant le superieur hierarchique du conquistador, qui accepte de rester sous ses ordres.
Relations entre Cortes et le vice-roi
Le vice-roi est des le depart responsable de quatre audiencias : Mexico (Nouvelle-Espagne),
Guadalajara
(
Nouvelle-Galice
), Guatemala et
Saint-Domingue
(
Hispaniola
). Chaque audiencia est dotee d'un president de la juridiction et d'un capitaine general.
Donc, meme subordonne au vice-roi, Cortes conserve une grande partie de ses competences en ce qui concerne le territoire de l'audiencia de Mexico.
Quatrieme expedition vers la Californie (1539, Francisco de Ulloa)
Malgre le peu de succes des trois precedentes expeditions, Cortes decide en 1539 d'en envoyer une quatrieme qu'il confie a
Francisco de Ulloa
. L'escadre (trois navires, le
Santo Tomas
, la
Santa Agueda
et la
Trinidad
) quitte
Acapulco
le
8 juillet
1539. Au niveau des
iles Tres Marias
, le
Santo Tomas
est abandonne a la suite d'une avarie et ils continuent sur les deux navires restants.
Dans le
golfe de Californie
(la ≪ mer Vermeille ≫
[
46
]
), ils s'arretent dans la colonie abandonnee de Santa Cruz. Ils atteignent l'extreme nord du golfe le
28 septembre
. Ils debarquent et prennent possession de ces terres, nommant l'embouchure du
Colorado
≪
Ancon de San Andres
≫. Un bref texte est redige a cette occasion :
≪ Moi Pedro de Palenzia, ecrivain public de cette armee, donne fidele et veritable temoignage a tous les hommes qui verraient la presente, que Dieu notre seigneur les protege de tout mal, qu'en ce vingt-huitieme jour du mois de septembre de l'an mille cinq cent trente neuf, le tres noble seigneur Francisco de Ulloa, lieutenant du gouverneur et capitaine de cette armee par la grace du tres illustre seigneur Marquis de la Vallee de Guajaca, prit possession a l'ancon de San Andres et de la mer vermeille, qui est sur la cote de cette Nouvelle-Espagne vers le Nord, qui est a une hauteur de trente-trois degres et demi, selon les ordres du Marquis de la Vallee au nom de l'Empereur notre roi de Castille, actuellement et veritablement, mettant la main a l'epee, disant que s'il etait une personne pour le contredire, qu'il etait pret a le defendre, coupant avec elle des arbres, arrachant des herbes, retournant des pierres de toutes parts, et sortant de l'eau de la mer ; tout ceci en signe de possession.
Temoins qui furent presents a ce que je dis, les reverends peres du seigneur saint Francois, le pere Frere Raymundo, le pere frere Antonio de Mena, Francisco de Terrazas, devant Diego de Haro, Gabriel Marquez. En date du jour, du mois et de l'annee susdite. J'ai, moi, Pedro de Palenzia, ecrivain public de cette armee, ecrit selon ce qui m'est arrive ; avant de faire ici ce signe mien, qui est en tant que tel, un temoignage de verite.- Pedro de Palencia, ecrivain public. Frere Ramundus Alilius, Frere Antonius de Mena, -Gabriel Marquez. -Diego de Haro. -Francisco de Terrazas. ≫
Au retour, ils repassent a Santa Cruz, puis doublent le
Cabo San Lucas
et entrent dans l'ocean Pacifique, puis longent la cote ouest de la peninsule. Ils passent devant la
baie Magdalena
le
5 decembre
sans y penetrer,
Francisco de Ulloa
ayant ete blesse lors d'une escarmouche avec les Indiens.
Le
, arrive a l'
ile Cedros
, Ulloa redige pour Cortes un recit de son exploration, qu'il envoie avec la
Santa Agueda
. Lui-meme poursuit le voyage avec la
Trinidad
, mais le navire disparait ensuite dans des circonstances inconnues.
Le retour en Europe (1541-1547)
L'expedition d'Alger (1541)
De retour en Espagne, il se porte volontaire lors de l'expedition malheureuse de
Charles Quint
a Alger, en 1541. La tempete qui detruisit alors la flotte reunie par l'empereur d'Espagne n'epargna pas l'embarcation de Cortes qui dut regagner la cote a la nage. La defense de la ville est assuree par huit cents janissaires, cinq mille hommes leves a la hate et compose d’Algeriens, mais surtout de Maures.
Mort et inhumation
Hernan Cortes meurt de la
dysenterie
le vendredi
a
Castilleja de la Cuesta
, en Espagne, a l'age de
62 ans
, alors qu'il envisageait de repartir en Amerique.
Malgre les enormes richesses et surtout les territoires qu'il apporta a son Roi, il meurt pratiquement en disgrace, sa gloire passee etant occultee par les immenses tresors ramenes a ce moment du Perou par
Francisco Pizarro
.
Cortes et la question de la reduction en esclavage des indigenes
Conquerant de l'Empire azteque, puis gouverneur et capitaine de la Nouvelle-Espagne (des 1522), Cortes est pour cette raison associe aux violences commises pendant le processus de colonisation qu'il a engage. Selon les estimations des
demographes
de l'
ecole de Berkeley
, notamment celles de
Sh. Cook
(en)
et W. Borah, l'effondrement demographique des populations mexicaines suit immediatement la conquete espagnole : le Mexique comptait
25 millions
d'habitants a la veille de l'arrivee des Espagnols ; un demi-siecle plus tard, en 1568, la population du Mexique est estimee a
3 millions
d'habitants (en 1620 elle descendra a un million six cent mille personnes
[
47
]
).
Le choc viral au contact des Europeens, le travail force et l'
esclavage
, dans les conditions ou ils ont ete instaures par les Espagnols des leur arrivee au Mexique, sous la direction de Cortes, sont en partie responsables de cette situation, selon l'historien
Michel Mourre
(qui evoque des estimations demographiques plus basses, cependant, que celles des demographes americains). Pour tenter de limiter les violences perpetrees sous le commandement de Cortes, ≪ des 1537, la bulle
Sublimis Deus
de Paul III declarait que les Indiens, baptises ou non, ne pouvaient etre reduits en esclavage, mais ces prescriptions, confirmees par les
Leyes nueves
de 1542, resterent trop souvent lettre morte, et la population indienne, evaluee a
11 millions
au moment de la conquete, n'etait plus que de un million cinq cent mille vers 1650. L'evangelisation du pays, souvent superficielle, s'accompagna d'une destruction complete de l'ancienne culture azteque ≫
[
48
]
.
Tzvetan Todorov
juge pour sa part que les epidemies qui ont frappe les populations amerindiennes ne doivent pas occulter les morts liees aux violences commises par les Espagnols des les debuts de la conquete entreprise par Cortes, et parle de ce fait de ≪
genocide amerindien
≫
[
49
]
.
Selon l'historien Jean-Pierre Berthe
[
50
]
, ≪ des avant la prise de Mexico, Cortes et ses lieutenants avaient condamne a l'
esclavage
, pour rebellion, de nombreux Indiens de
Cholula
,
Texcoco
,
Cuernavaca
, Oaxtepec, etc. Il n'est guere possible d'en fixer le nombre exact, mais les depositions des temoins s'accordent a l'evaluer a plusieurs milliers ≫
[
51
]
.
La reduction en esclavage des
prisonniers de guerre
est devenue une pratique systematique : ≪ les instructions adressees a Cortes par la Couronne, le
, legitimaient
a posteriori
l'esclavage des prisonniers de guerre captures parmi les populations qui avaient refuse de se soumettre ou qui s'etaient soulevees contre la domination espagnole. Bien des
raids
(entradas) en terre insoumise ou pretendue telle, n'ont souvent d'autre mobile que de rafler des captifs ≫
[
52
]
.
L'autre source d'approvisionnement en esclaves, sous le commandement de Cortes, est l'achat d'esclaves, ≪ le
rescate
, tel que l'autorise une cedule royale du
, publiee a Mexico le
≫. Les Mexicains pratiquaient l'esclavage. ≪ Les esclaves de droit autochtone devenaient ainsi esclaves au regard du systeme juridique europeen de tradition romaine : il en resultait une aggravation catastrophique de leur condition. Il n'y avait pas en effet de commune mesure entre la servitude domestique assez legere qu'ils connaissaient dans leurs communautes d'origine et le sort qui devenait le leur, lorsque, marques au visage du fer rouge de l'esclavage, ils etaient soumis a la dure exploitation du travail dans les
mines
≫
[
53
]
.
Nous connaissons, ecrit l'historien J-P Berthe,
≪ pour la periode 1538-1547, les
mines d'or
que possedait Cortes dans la province de
Tehuantepec
. Elles employaient, en 1543, 395 esclaves ≫
[
54
]
.
≪ Apres 1530-1531, l'exploitation des premieres
mines d'argent
repose, elle aussi, sur l'utilisation massive d'esclaves indigenes. Lorsque Cortes achete des mines a Sultepec en 1536 et y organise une compagnie, de concert avec le tresorier Juan Alonso de Sosa, ces diverses operations portent sur plus de 200 esclaves
[
55
]
. ≫
≪ Les esclaves ne sont pas absents des grandes
entreprises agricoles
. [...] C'est ainsi que Cortes en avait une trentaine, avec quelques negres, dans sa
plantation sucriere
de Tuxtla, en 1538, et qu'ils representaient plus de la moitie de la main-d'œuvre servile dans ses domaines de Cuernavaca, en 1549 : 193 [esclaves mexicains], pour 130 esclaves noirs dont seulement 99 etaient des adultes
[
55
]
. ≫
≪ L'inventaire d'une partie des biens laisses par Cortes, etabli en 1549, mentionne un demi-millier d'esclaves indigenes
[
55
]
. ≫
≪ Les consequences
demographiques
de l'esclavage sont de tres grande portee ≫
ecrit J.-P. Berthe
[
56
]
; la depopulation enregistree des les premieres decennies de la conquete a conduit la Couronne de Castille a durcir par la suite la legislation relative a l'esclavage.
Temoignages et jugements sur Cortes
Bernal Diaz del Castillo
l'a decrit ainsi, dans son
Histoire veridique de la conquete de la Nouvelle-Espagne
[
57
]
:
≪ Il avait belle taille avec un corps membru harmonieusement developpe. Son visage, d'un aspect peu rejoui et d'une couleur presque cendree, aurait eu plus d'elegance s'il eut ete plus allonge. Son regard etait a la fois doux et grave. Sa barbe foncee et rare couvrait peu sa figure. Il avait la poitrine large et les epaules bien taillees. Son corps etait mince et son ventre efface
[
58
]
≫
Sur ses vetements et ses postures, il complete la description par : ≪ Il avait les manieres d'etre d'un grand seigneur. Il s'habillait a la mode du temps ≫.
Tous les temoignages de la
conquete de l'empire azteque
evoquent les actions, les decisions et les motivations d'Hernan Cortes. Cependant, ces sources sont contradictoires, leurs auteurs ayant eu des interets personnels a faire valoir aupres de la couronne espagnole dans le cadre des demeles judiciaires qui ont oppose Cortes a
Diego Velazquez de Cuellar
.
Une des sources considerees comme les plus precises et les plus fiables par les historiens est l'
Histoire veridique de la conquete de la Nouvelle-Espagne
de
Bernal Diaz del Castillo
[ref. necessaire]
.
Plusieurs philosophes des
Lumieres
ont juge severement ce qu'ils ont appele les ≪ crimes ≫ de Cortes.
Montesquieu
critique Cortes nommement dans ses
Pensees
. Francine Markovits
[Qui ?]
ecrit a ce propos : ≪ Lorsque Montesquieu parle de la conquete du Mexique par Cortez, il souligne a la fois la barbarie et l'extravagance, comme lorsqu'il parle de l'
Inquisition
, il en parle comme d'un droit contraire a l'esprit du droit ≫
[
59
]
.
Diderot
condamne egalement Cortes avec la plus grande fermete. Selon
Jonathan Israel
, Diderot le presente comme ≪ despotique et cruel, un meurtrier de masse qui baigne dans le sang innocent, et dont les actes sont impitoyables, barbares et injustifies ≫
[
60
]
,
[
61
]
.
Genealogie
Ascendance
[
62
]
Hernan de Monroy
|
| Maria Cortes
|
|
|
| Diego Altamirano
|
| Leonor Pizarro
|
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| Martin Cortes de Monroy
|
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|
| Catalina Pizarro Altamirano
|
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| Hernan Cortes de Monroy
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|
|
Descendance
Il s'est marie deux fois, a Cuba avec Catalina Suarez Marcaida, qui meurt a
Coyoacan
en 1522 sans descendance et en 1529 a
dona
Juana Ramirez de Arellano de Zuniga, fille de
don
Carlos Ramirez de Arellano,
2
e
comte d'Aguilar dont :
- don
Luis Cortes y Ramirez de Arellano, ne a
Texcoco
en 1530 et meurt peu apres sa naissance.
- dona
Catalina Cortes de Zuniga, nee a
Cuernavaca
en 1531 et meurt peu apres sa naissance.
- don
Martin Cortes
y Ramirez de Arellano,
2
e
marquis de la vallee d'Oaxaca, ne a
Cuernavaca
en 1532, marie a
Nalda
le 24 fevrier 1548 a
dona
Ana Ramirez de Arellano y Ramirez de Arellano dont descendance
- dona
Maria Cortes de Zuniga, nee a
Cuernavaca
entre 1533 et 1536, mariee a
don
Luis de Quinones y Pimentel,
5
e
comte de Luna
- dona
Catalina Cortes de Zuniga, nee a
Cuernavaca
entre 1533 et 1536, meurt a
Seville
apres la mort de son pere
- dona
Juana Cortes de Zuniga, nee a
Cuernavaca
entre 1533 et 1536, mariee a Don Fernando Enriquez de Ribera y Portocarrero,
2
e
duc d'
Alcala de los Gazules
,
3
e
marquis de
Tarifa
et
6
e
comte de
Los Molares
Il a eu aussi plusieurs enfants naturels :
- dona
Catalina Pizarro, nee entre 1514 et 1515 a
Santiago de Cuba
, fille d'une cubaine, Leonor Pizarro. Dona Catalina se marie a Juan de Salcedo, un conquistador avec qui elle a un fils, Pedro
[
63
]
.
- don
Martin Cortes
, ne a
Coyoacan
vers 1523, fils de
La Malinche
, surnomme le
premier mestizo
; marie a
dona
Bernaldina de Porras qui lui donne deux enfants :
- dona
Ana Cortes
- don
Fernando Cortes, juge a
Veracruz
. Les descendants de cette branche sont toujours present au Mexique
[
64
]
.
- don
Luis Cortes, ne en 1525, fils de
dona
Antonia ou Elvira Hermosillo
[
65
]
- dona
Leonor Cortes Moctezuma
, nee en 1527 ou 1528 a
Mexico
, fille de la princesse azteque
Tecuichpotzin
(baptisee Isabel), nee a Tenochtitlan le 11 juillet 1510 et morte le 9 juillet 1550, fille ainee de Moctezuma II Xocoyotzin et de son epouse
dona
Maria Miahuaxuchitl ; mariee a
Juan de Tolosa
, un marchand basque
[
66
]
- dona
Maria Cortes de Moctezuma, fille d'une princesse azteque
Cortes dans les arts
Litterature
Hernan Cortes apparait dans :
- Leo Perutz
,
La Troisieme Balle
, Paris, Fayard, 1987 (traduit de l'allemand :
Die Dritte Kugel
, 1915)
- Carlo Coccioli
,
L'Aigle azteque est tombe
, Paris, Plon, 1964
- Gary Jennings
,
Azteca
, Paris, 1981 (traduit de l'anglais :
Aztec
, 1980)
- Carlos Fuentes
, ≪ Les Deux Rives ≫, dans le recueil
L'Oranger
, Paris, Gallimard, 1995 (traduit de l'espagnol :
El Naranjo
, 1993)
- Alexis Jenni
,
La Conquete des iles de Terre Ferme
, Paris, Gallimard, 2017
- Jacques Chabar,
Le Retour du serpent a plumes
, Paris, Fleurus, 1957 (BNF : 31922356)
- Kim Lefevre
,
Moi, Marina la Malinche
, Paris, Stock, 1994 (reedition : Phebus, 2007)
- Le Chroniqueur de la Tour,
1515-1519
, Librinova, 2018
- Julien Hervieux,
Au service de sa Majeste la Mort, 2 : De vieux ennemis
, Paris, Castelmore, 2019
Opera
Musique et chansons
- 1975 :
Neil Young
:
Cortez the Killer
[≪ Cortes le Tueur ≫], dans l'album
Zuma
(Neil Young decrit Hernan Cortes comme un tueur qui a detruit une societe precolombienne, l'Empire azteque).
- 1993 :
Noir Desir
:
Tostaky
(≪ Le continent ≫), chanson eponyme de l'album.
- 2015 :
Feu! Chatterton
:
La Malinche
, chanson de l'
EP
, reprise dans l'album
Ici le jour
.
Filmographie
Cinema
Television
Dessins animes
- Les neuvieme et dixieme episodes de la serie francaise
Il etait une fois… les Ameriques
(1991), d'
Albert Barille
, sont consacres a Cortes et a la conquete de l'Empire azteque, de son depart de Cuba a l'arrivee devant le Popocatepetl, puis de son entree a Tenochtitlan jusqu'a sa decheance et a son retour en Espagne.
- Cortes est egalement present dans le film americain d'animation
La Route d'Eldorado
(
The Road to El Dorado
, 2000), les aventures de deux escrocs espagnols, Tulio et Miguel, embarques par erreur sur un de ses navires partant pour le Nouveau Monde [ils sont supposes embarquer a Seville en 1519...]
Notes et references
Notes
- ↑
Le prenom
Hernan
est egalement parfois francise en
Fernand
, donnant ainsi
Fernand Cortes
[
2
]
,
[
3
]
.
- ↑
En espagnol a cette epoque, le prenom
Fernando
s'ecrit aussi bien
Hernando
ou
Hernan
.
- ↑
Charles Quint est aussi
souverain des Pays-Bas
et
empereur romain germanique
, mais les entreprises coloniales, lancees par les
Rois catholiques
, dont Charles Quint est le petit-fils, en 1492, relevent des couronnes de Castille et d'Aragon, c'est-a-dire de l'Espagne.
References
- ↑
L’œuvre originale a disparu, mais a servi de modele a plusieurs reprises. C'etait l'unique image que Cortes avait autorise qu'on fasse de lui.
Cf.
regard-sur-limage.com
.
- ↑
Hernan Cortes (
trad.
Gratien-Jean-Baptiste-Louis de Flavigny),
Correspondance de Fernand Cortes avec l'empereur Charles Quint
, Paris, Cellot et Jombert,
(
lire en ligne
)
.
- ↑
Jean Baptiste Gaspard Roux de Rochelle
,
Fernand Cortes : Poeme
, Paris,
Firmin Didot
,
(
lire en ligne
)
.
- ↑
Duverger 2001
,
p.
19-20.
- ↑
a
et
b
Duverger 2001
,
p.
22.
- ↑
Duverger 2001
,
p.
23-25.
- ↑
Duverger 2001
,
p.
22-23.
- ↑
Duverger 2001
,
p.
23.
- ↑
Duverger 2001
,
p.
25.
- ↑
Duverger 2001
,
p.
26-27.
- ↑
Duverger 2001
,
p.
26.
- ↑
a
b
et
c
Bernard Grunberg, ≪ La folle aventure d’Hernan Cortes ≫, dans
L'Histoire
,
n
o
322, juillet-aout 2007,
p.
22.
- ↑
Bennassar 2001
,
p.
47.
- ↑
Bennassar 2001
,
p.
47-48.
- ↑
1504 est la date communement admise, mais une these developpee par l'historien anglais Hugh Thomas privilegie l'annee 1506 : lire
Bartolome Bennassar
,
Cortes
, Payot, 2001,
p.
52.
- ↑
Bennassar 2001
,
p.
52-53.
- ↑
a
et
b
Bennassar 2001
,
p.
55.
- ↑
a
et
b
(en)
Innes, Ralph Hammond, "Hernan Cortes",
Encyclopedia Britannica
,
[
lire en ligne
]
.
- ↑
(en)
Hugh Thomas,
The Conquest of Mexico
, Pimlico, 1993,
p.
142.
- ↑
Bennassar 2001
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p.
65.
- ↑
B. Diaz del Castillo, 2003,
p.
126.
- ↑
Bernard Grunberg, ≪ La folle aventure d’Hernan Cortes ≫, dans
L'Histoire
,
n
o
322, juillet-aout 2007,
p.
23.
- ↑
Jacques Lafaye,
Quetzalcoatl et Guadalupe
, Gallimard, coll. ≪ Bibliotheque des Histoires ≫, 1974 et
Tzvetan Todorov
,
La Conquete de l'Amerique : la question de l'autre
, Paris, Seuil, 1982,
p.
151-155
; en fait, le mythe du retour de Quetzalcoatl etait marginal dans les croyances mexicaines, et n'identifiait pas ce dieu a un messie vengeur ; Todorov parle du
≪ calcul de Cortes, qui cherchait a produire un mythe bien indien ≫
, et qui a contribue de son mieux a la reactivation de cette legende (
La Conquete de l'Amerique
,
p.
153).
- ↑
(es)
1519 Llegan los conquistadores espanoles al mando de Hernan Cortes a tierras mexicanas, por las playas de la Villa Rica de la Vera Cruz
- Imagen : Politica de Mexico y del Mundo.
- ↑
En 1520, Charles se rend a
Aix-la-Chapelle
ou il doit etre couronne empereur.
- ↑
Exposition au palais Coudenberg des tresors azteques de Charles Quint :
Article
sur le site de la RTBF.
- ↑
a
et
b
Bernal Diaz del Castillo,
L'Histoire veridique de la Conquete de la Nouvelle Espagne
, chap.XXIV.
- ↑
selon les temoignages, la grand-place de Tenochitlan etait plus de deux fois plus grande que la
Plaza Mayor de Salamanca
, connue pour etre la plus grande place de la
chretiente
.
- ↑
La mort d'Escalante est datee de 1519 : ce serait donc fin novembre ou decembre.
- ↑
Fete de Toxcatl (cinquieme mois du
calendrier azteque
), en l'honneur de
Tezcatlipoca
. D'autres sources evoquent cependant le culte de
Huitzilopochtli
.
- ↑
Les deux versions sont plausibles, et l'on n'a retrouve aucune preuve materielle faisant pencher la balance pour l'une ou pour l'autre, ce qui laisse la responsabilite de la mort de Moctezuma encore sujette a debat aujourd'hui.
- ↑
Christian Duverger, ≪ Espagnols-indiens : le choc des civilisations ≫, dans
L'Histoire
,
n
o
322, juillet-aout 2007,
p.
16.
- ↑
a
et
b
Cervantes 2022
,
p.
236.
- ↑
Equipe editoriale Explorando Mexico., ≪
La Conquista de Mexico
≫
(consulte le
)
.
- ↑
Bennassar 2001
,
p.
131.
- ↑
Bennassar 2001
,
p.
132.
- ↑
Les sources divergent sur le mode d'execution. Il est egorge selon Grunberg, (
p.
381), etrangle selon Bennassar (2001),
p.
133.
- ↑
a
et
b
Bernal Diaz del Castillo
,
Op. cit.
- ↑
≪ Ils lui donnerent cette mort tres injustement et a nous tous cela parut mal faire. ≫
- ↑
Bennassar 2001
,
p.
139-140.
- ↑
La page francaise donne 1544, les pages espagnole et anglaise 1558.
- ↑
Il sera arrete en 1536, emprisonne, puis renvoye en Espagne en 1538.
- ↑
La page espagnole indique qu'il s'agit d'un cousin (
primo
) de Cortes.
- ↑
Precisement a l'emplacement de
San Blas
.
- ↑
En 1534, le vice-roi n'est pas encore arrive a Mexico (seulement en novembre 1535). Le president de l'audiencia fait fonction de vice-roi en matiere civile et judiciaire, le capitaine general (Cortes) en matiere militaire.
- ↑
En raison de sa coloration rougeatre, a cause des eaux venant du
Colorado
.
- ↑
Sherburne F. Cook
, Woodrow W. Borah, The Indian Population of Central Mexico (1531-1610), Berkeley-Los Angeles-Londres, University of Califorina Press, 1960 ; et
Essays in Population History : Mexico and the Caribbean
, Berkeley-Los Angeles-Londres, University of Califorina Press, 1971.
- ↑
Michel Mourre
,
Dictionnaire encyclopedique d'histoire
, article "Mexique", ed 1996,
p.
3624.
- ↑
Tzvetan Todorov
,
La Conquete de l'Amerique : La Question de l'autre
, Seuil, 1982,
p.
170-171
.
- ↑
Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la premiere moitie du
XVI
e
siecle", Journal de la Societe des Americanistes, 1965,volume 54,
n
o
54-2,
p.
189-291
. Texte accessible sur Internet gratuitement.
- ↑
Berthe,
p.
195.
- ↑
Berthe,
p.
192.
- ↑
p.
192.
- ↑
Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la premiere moitie du
XVI
e
siecle",
Journal de la Societe des americanistes
, 1965,volume 54,
n
o
54-2,
p.
200.
- ↑
a
b
et
c
Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la premiere moitie du
XVI
e
siecle", Journal de la Societe des Americanistes, 1965,volume 54, n°54-2, p. 201.
- ↑
Jean-Pierre Berthe, "Aspects de l'esclavage des Indiens en Nouvelle-Espagne pendant la premiere moitie du
XVI
e
siecle", Journal de la Societe des Americanistes, 1965,volume 54,
n
o
54-2,
p.
198.
- ↑
(es)
Bernal Diaz del Castillo,
Historia verdadera de la conquista de la Nueva Espana
, Linkgua digital, 2012,
vol.
2, chapitre CCIV (
De lo que el Marques del Valle hizo desde que estaba en Castilla
),
p.
371
:
Fue de buena estatura y cuerpo y bien proporcionado y membrudo, y la color de la cara tiraba algo a cenicienta, y no muy alegre ; y si tuviera el rostro mas largo, mejor le pareciera ; y los ojos en el mirar amorosos, y por otra parte graves ; las barbas tenia algo prietas y pocas y ralas, y el cabello que en aquel tiempo se usaba era de la misma manera que las barbas y tenia el pecho alto y la espalda de buena manera, y era cenceno y de poca barriga y algo estevado, y las piernas y muslos bien sacados
.
- ↑
Traduction francaise :
La conquete du Mexique
, appendice.
- ↑
Fr. Markovits,
Montesquieu : le droit et l'histoire
, Vrin, 2008,
p.
63. Elle prend appui notamment sur les passages suivants de Montesquieu :
≪ On est indigne de voir Cortez parler sans cesse de son equite et de sa moderation a des peuples contre lesquels il exerce mille barbaries.
Par une extravagance jusqu'alors inouie, il prend pour sujet de son ambassade de venir abolir la religion dominante. En disant sans cesse qu'il cherche la paix, que pretend-il, qu'une conquete sans resistance ?
Le sort de Montezuma [Empereur du Mexique vaincu par Cortes] est deplorable. Les Espagnols ne le conservent que pour leur servir a les rendre maitres de son Empire.
Ils brulent son successeur Guatimozin [torture sur ordre de Cortes, qui l'accuse de comploter contre les Espagnols] pour l'obliger a leur decouvrir ses tresors.
[...] Ce qui revolte dans ces histoires, c'est le contraste continuel de devotions et de cruautes, de crimes et de miracles : on veut que le Ciel conduise par une faveur particuliere ces scelerats, qui ne prechaient l'Evangile qu'apres l'avoir deshonore ≫, in
Montesquieu
,
Pensees
, chap. "Des Devoirs" [pensee
n
o
617], texte accessible en ligne sur gallica.fr, dans l'edition de 1899 du baron Gaston de Montesquieu, volume 1,
p.
400-402
.
- ↑
Jonathan Israel
,
Democratic Enlightenment. Philosophy, Revolution and Human Rights, 1750-1790
, Oxford University Press, 2011, chap.
Europe and the Amerindians
,
p.
491-492
:
Diderot had no desire to excuse the conquistadores. Cortes, conqueror of New Spain, he portrays as thoroughly ≪ despote et cruel ≫, a mass murderer steeped in innocent blood, whose undertakings were ruthless, barbaric and unjustified
.
- ↑
Ce jugement negatif est commun notamment, selon J. Israel, a Diderot,
Raynal
, qui a coordonne l´
Histoire des deux Indes
(1770), et a
Demeunier
, auteur de
L'Esprit des usages et des coutumes des differents peuples
(1776) (
Democratic Enlightenment
p.
491).
- ↑
Duverger 2001
,
p.
469.
- ↑
Robert Himmerich y Valencia,
The Encomenderos of New Spain
,
p.
147, 235.
- ↑
≪
The Genealogy of Mexico
≫, sur
garyfelix.tripod.com
(consulte le
)
.
- ↑
Robert Himmerich y Valencia,
The Encomenderos of New Spain, 1521?1555
, Austin: University of Texas Press, 1991,
p.
147.
- ↑
Robert Himmerich y Valencia,
The Encomenderos of New Spain, 1521?1555
, Austin: University of Texas Press, 1991,
p.
195?96.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
Textes de Cortes
- Hernan Cortes (trad.
Guillaume-Gabriel Le Breton
),
Voyages et conquetes du capitaine Ferdinand Courtois en Indes occidentales
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(
ISBN
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)
- (es)
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, Paris, Chaix, 1866 (reedition : General Books, 2012,
(
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, Paris,
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- Bernal
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trad.
de l'espagnol par
Denis Jourdanet
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, Arles,
Actes Sud
,
, 816
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(
ISBN
2-7427-0990-8
)
- Conquerants et chroniqueurs espagnols en pays maya, 1517-1697
(
trad.
Francois Baldy), Paris,
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,
, 2 volumes
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Tzvetan
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, Paris,
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,
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, traduit par Lesley Byrd Simpson, University of California Press, 1966.
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- Ouvrage collectif,
Cortez
, Paris, Hachette, coll. ≪ Genies et realites ≫
n
o
15, 1963.
- Bartolome
Bennassar
,
Cortes, le conquerant de l’impossible
, Paris,
Payot
,
, 357
p.
(
ISBN
2-228-89475-3
)
.
- Christian
Duverger
,
Cortes
, Paris,
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Articles connexes
Liens externes