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Guerre civile georgienne

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Guerre civile georgienne
Description de cette image, également commentée ci-après
Derniere phase de la guerre civile (octobre-decembre 1993).
Informations generales
Date 22 decembre 1991 au 31 decembre 1993
( 2 ans et 9 jours )
Lieu Georgie
Casus belli Les separatistes tentent de proclamer l'independance de l' Abkhazie et de l' Ossetie du Sud . D'un autre cote, a Tbilissi , les forces opposantes du Mkhedrioni organisent un coup d'Etat contre le president Zviad Gamsakhourdia .
Issue Le Conseil d'Etat prend controle de la Georgie , tandis que les Abkhazes et les Sud- Ossetes gagnent de facto la majorite de leurs terres revendiquees.
Belligerants
Zviadistes
Garde nationale
Drapeau de la Géorgie Georgie
Garde nationale
Drapeau de la Russie Russie
Drapeau de l'Abkhazie Abkhazie
Drapeau de l'Ossétie du Sud-Alanie Ossetie du Sud-Alanie
Drapeau de la Russie Russie
Commandants
Zviad Gamsakhourdia
Akaki Eliava
Loti Kobalia
Edouard Chevardnadze
Djaba Iosseliani
Tenguiz Sigoua
Tenguiz Kitovani
Vladislav Ardzinba
Lioudvig Tchibirov
Mousa Chanibov

La guerre civile georgienne est un conflit post-sovietique qualifie de ≪  guerre civile tripartite ≫, qui opposa le Conseil d'Etat georgien d' Edouard Chevardnadze , les forces partisanes de l'ancien president Zviad Gamsakhourdia et les independantistes d' Abkhazie et d' Ossetie du Sud . S'etendant sur une periode de deux ans ( 1991 - 1993 ), cette guerre civile representa pour la Georgie qui avait recemment acquis son independance, une periode de desolation et de dislocation, le Kremlin soutenant deux camps opposes, le Conseil d'Etat et les secessionnistes , luttant chacun contre les partisans de l'ancien dissident sovietique Zviad Gamsakhourdia .

Origines du conflit [ modifier | modifier le code ]

Au moment de la dislocation de l'URSS , les Etats-Unis et l' ONU ne reconnaissaient pas comme legitimes les agrandissements territoriaux l'URSS a la faveur du Pacte germano-sovietique de 1939 [ 1 ] suivis en cela par le Parlement europeen [ 2 ] , [ 3 ] , [ 4 ] , [ 5 ] ). S'appuyant sur cela, l'administration Bush soutint ouvertement les proclamations d'independance des trois pays baltes ( Estonie , Lettonie , Lituanie ), mais considera l'independance des douze autres republiques sovietiques , dont les trois pays transcaucasiens ( Georgie , Armenie et Azerbaidjan ) comme faisant partie des affaires internes sovietiques [ 6 ] .

Les mouvements separatistes des minorites ethniques qu'etaient les Ossetes et les Abkhazes en Georgie demanderent des le debut des annees 1990 une reconnaissance a part entiere. S'appuyant sur leurs prerogatives nationales recemment obtenues, les autorites georgiennes repondirent a ces pretentions par des operations militaires afin d'affaiblir au maximum les forces separatistes. Le , la Garde nationale georgienne entra a Tskhinvali , capitale de l' Ossetie du Sud , et des lors, des combats armes se deroulerent dans et autour de la ville. Le conflit osseto-georgien fut la premiere grande crise a laquelle devait faire face le gouvernement du nationaliste Zviad Gamsakhourdia .

Montee de l'opposition [ modifier | modifier le code ]

L'activite de l'opposition contre le gouvernement de Gamsakhourdia causa une dispute politique compliquee qui tourna bientot au stade de la violence, durant l'automne 1991 . A la suite de la dispersion faite par la police nationale d'une grande manifestation des opposants a Tbilissi le 2 septembre , plusieurs d'entre eux furent arretes et leurs bureaux detruits, tandis que les journaux anti-gouvernementaux furent fermes. A ce moment, la Garde nationale de Georgie , principale force du Parlement, se retrouva divisee en deux fractions : une pro et une anti-Gamsakhourdia. Pendant ce temps, une nouvelle organisation militaire, la Mkhedrioni (menee par l'ancien criminel Djaba Iosseliani ), rejoignit le camp de l'opposition.

Les manifestations et la formation de barricades marquerent les trois mois suivants. Le , les premiers deces se produisirent. Le , l'Etat d'urgence fut declare a Tbilissi. Le , les groupes anti-Gamsakhourdia attaquerent les partisans du gouvernement et tuerent un partisan du president. A la fin du mois d' , la majorite des chefs du parti d'opposition PDN (Parti national democratique), dirige par Giorgi Tchantouria, furent arretes a leur tour. La situation degenera bientot en affrontements quand les partisans armes de Tenguiz Kitovani , leader limoge de la Garde nationale, se retirerent dans la peripherie de Tbilissi. Ils y resterent jusqu'a la fin du mois de , quand le combat pour le pouvoir s'intensifia avec l'opposition qui pretendait que le president Gamsakhourdia n'avait laisse aucune chance de resoudre le conflit dans la paix.

Le Coup d'Etat [ modifier | modifier le code ]

Le , les combattants de Kitovani revinrent en force pour commencer la derniere attaque contre Gamsakhourdia. Les opposants armes libererent Djaba Iosseliani, le leader de la Mkhedrioni, avant de commencer a monter des barricades au centre de la capitale. Le , les rebelles prirent possession de plusieurs batiments gouvernementaux et attaquerent le Parlement, ou le president Zviad Gamsakhourdia et ses partisans s'etaient refugies. A ce moment critique de la situation, les revoltes controlaient deja la plus grande partie de Tbilissi et ils aneantirent les dernieres positions gouvernementales en separant les manifestations pro-Gamsakhourdia. Ils tiraient sur la population, tuant et blessant plusieurs personnes.

Le , le president Gamsakhourdia et d'autres membres de son gouvernement furent forces de quitter la Georgie pour l' Armenie avant de rejoindre la Tchetchenie , dont l'independance avait ete reconnue par Gamsakhourdia, ou ils furent recus par le president secessionniste Djokhar Doudaiev . La, Gamsakhourdia dirigea un gouvernement en exil pendant dix-huit mois.

Durant les quelques jours suivant le coup d'Etat, des combats continuerent, notamment sur le boulevard Roustaveli, la principale artere de Tbilissi , ou pas moins de 113 manifestants furent tues.

La Resistance zviadiste [ modifier | modifier le code ]

Apres le coup d'Etat, un gouvernement interimaire du nom de Conseil militaire fut forme en Georgie . Initialement, il fut mene par un triumvirat compose de Djaba Iosseliani, Tenguiz Kitovani et Tenguiz Sigoua , l'ancien premier ministre limoge de Gamsakhourdia , mais il fut bientot laisse a la seule direction d' Edouard Chevardnadze , l'ancien chef communiste, qui retourna a Tbilissi en . Les elections gouvernementales de 1992 etablirent Chevardnadze comme president du Parlement et chef d'Etat.

Edouard Chevardnadze fut choisi pour diriger le Conseil militaire apres le coup d'Etat de janvier 1992.

Zviad Gamsakhourdia, malgre son absence, continua de recevoir un support substantiel depuis la Georgie, et plus particulierement des regions rurales et de sa region natale de Mingrelie , dans l'ouest du pays. Les partisans du chef du gouvernement en exil, les ≪ zviadistes ≫, repondirent au coup d'Etat par des manifestations dans les rues de Tbilissi qui furent brutalement dispersees par les forces gouvernementales et parlementaires. Des affrontements entre les groupes pro et anti-Gamsakhourdia continuerent entre 1992 et 1993 et les zviadistes reussirent meme a prendre en otage plusieurs membres du gouvernement ou des parlementaires lors de terribles raids. L'un des plus serieux incidents se deroula dans la capitale, le , quand les zviadistes prirent controle de la Television d'Etat. Toutefois, ils furent expulses quelques heures plus tard par la Garde nationale.

Les zviadistes armes tentaient en plus d'empecher les forces du nouveau gouvernement de prendre le controle de la Mingrelie, d'ou venait la famille Gamsakhourdia, region qui devint bientot la base de la force des opposants. Plusieurs actes de violence et atrocites commis par la Mkhedrioni et les autres groupes militaires parlementaires contribuerent aux nombreuses confrontations entre la population et le regime de Chevardnadze.

A la suite du coup d'Etat et des nombreux affrontements militaires qui se produisaient dans l'ouest de la Georgie, Aslan Abachidze , leader de la republique autonome d' Adjarie (sud-ouest du pays), ferma la frontiere administrative et interdit aux deux camps de rentrer sur le territoire adjare. Cela etablit alors le regime semi-separatiste d'Abachidze dans la region et crea des problemes a long terme dans les relations entre le gouvernement regional et le gouvernement central de Tbilissi ; problemes qui ne s'acheveront qu'en 2004 avec l' exil d'Aslan Abachidze .

Le Troisieme front : les separatistes [ modifier | modifier le code ]

En fevrier 1992 , les combats s'accentuerent en Ossetie du Sud avec des participations sporadiques de la Russie . Se retrouvant face a une instabilite interieure et un chaos politique, Chevardnadze accepta les negociations pour eviter une confrontation directe avec Moscou . Un cessez-le-feu fut accorde et le , une operation de maintien de la paix tripartite (contenant une “Commission de controle unie” constituee de Russes, de Georgiens et d'Ossetes) fut organisee.

L’ete 1992, les tensions avec une autre region secessionniste, l' Abkhazie , eclaterent au point de developper un conflit abkhazo-georgien a part entiere. Le 14 aout , les forces georgiennes entrerent en Abkhazie dans le but de desarmer la milice separatiste. A la fin de septembre 1993 , les independantistes egalement soutenus par la Russie reussirent a prendre la capitale regionale, Sokhoumi , apres d'intenses combats qui durerent jusqu'au 27 septembre . La defaite de l'armee georgienne fut suivie par un nettoyage ethnique sans pitie de la majorite des Georgiens qui vivaient en Abkhazie. La guerre fit environ 20 000 morts des deux cotes et pas moins de 260 000 refugies et deplaces internes [ 7 ] .

1993 [ modifier | modifier le code ]

Durant la guerre d' Abkhazie , le role de la milice de Vakhtang Kobalia (dit Loti, l’Ivre ), la principale force des partisans de l'ancien president, continua a etre objet de controverse. Cette milice combattit du cote georgien lors de la bataille de Tamich en Abkhazie et joua un role tres important dans la defaite des commandos abkhazes et circaucasiens. Cette etape fut qualifiee par Chevardnadze de ≪ debut d'une reconciliation ≫. Mais au meme moment, les miliciens arreterent leurs activites avec l'anticipation de la chute de Sokhoumi et le mecontentement public vis-a-vis du gouvernement de Chevardnadze. La nuit du 9 au , 72 deputes de l'ancien Conseil supreme de Gamsakhourdia exiles en janvier 1992 organiserent une session a Zougdidi et declarerent la ≪ restauration du gouvernement legitime ≫ dans cette capitale de la Mingrelie. De juillet a aout , la milice de Kobalia etablit en effet un controle significatif d’une grande partie de la province de Mingrelie.

En septembre 1993 , Zviad Gamsakhourdia profita des combats en Abkhazie pour retourner a Zougdidi, ou il rallia a sa cause plusieurs Georgiens enthousiastes mais desorganises de la Mingrelie, tous opposes au gouvernement impopulaire et demoralise de Chevardnadze. Par la meme occasion, Gamsakhourdia representa ainsi le retour des secours pour les forces georgiennes apres le desastre abkhaze. La realite fut bien moins belle : son retour fit desarmer une grande partie des troupes georgiennes qui quitterent en vitesse la region separatiste pour rejoindre la Mingrelie. L'avancee de l'ancien president incita Chevardnadze a joindre la Communaute des Etats independants , qui assista militairement le gouvernement de Tbilissi . A la mi-octobre, l'addition des armes, de l'assistance technique et du support officiel de la Russie demoralisa de nouveau le camp Gamsakhourdia. Le 20 octobre , deux mille soldats russes avancerent en Georgie pour proteger les lignes de fer georgiennes.

Le , les forces gouvernementales lancerent une offensive contre les rebelles zviadistes, offensive menee par le colonel Kobalia, desormais dans le camp Chevardnadze, soutenu par l'armee russe. Il occupa bientot la province de Mingrelie, mais les forces de Gamsakhourdia riposterent le 27 octobre . De lourds combats se deroulerent alors autour des villes de Khobi et Senaki . Le 2 novembre , a la suite d'un accord entre Edouard Chevardnadze et le commandant en chef de la flotte russe de la Mer Noire , l'amiral E. Baltin, des batiments russes s'amarrerent a Poti afin de consolider le controle du gouvernement sur cette place strategique et d'aider a la stabilisation de l'ordre dans la ville. Le , les forces gouvernementales s'abattirent sur les lignes de defense des milices zviadistes et prirent Zougdidi sans combat deux jours plus tard. Zviad Gamsakhourdia et ses gardes du corps s'echapperent dans les forets voisines, mais l'ancien president mourut finalement le 31 decembre , dans le village de Djikhachkari, dans des circonstances etranges. La revolte fut termine et les militaires progouvernementaux ravagerent la Mingrelie. Plusieurs dizaines de leaders zviadistes furent arretes dans les annees qui suivirent.

L'Apres-guerre [ modifier | modifier le code ]

L' Abkhazie reste encore aujourd'hui une source majeure de crise dans le Caucase.

Cette guerre civile de trois ans produisit une decennie d'instabilite politique et de crise economique et sociale en Georgie . La situation commenca par la suite a se stabiliser en 1995 . Toutefois, les radicaux zviadistes organiserent plusieurs actes terroristes et de sabotage. Ils furent meme accuses d'etre aux origines de la tentative d'assassinat du president Chevardnadze le . Quelques jours plus tard, des partisans du defunt Gamsakhourdia prirent en otage quatre observateurs de l' ONU de leur base de Zougdidi . Leur abri fut bientot decouvert et assiege par les forces gouvernementales qui reussirent a tuer dans une course poursuite le chef des zviadistes, Gocha Eseboua, le 31 mars .

Le , le colonel Akaki Eliava, un ancien zviadiste de Koutaissi , mena une mutinerie dans l'ouest du pays. Mutinerie qui echouera quelques jours plus tard quand il se refugia dans les forets mingreles. Toutefois, il continua a importuner le gouvernement jusqu'a ce qu'il soit assassine par des officiers de securite en 2000 .

Le , le nouvellement elu Mikheil Saakachvili rehabilita officiellement Zviad Gamsakhourdia afin de surmonter les effets politiques de sa destitution et ≪ mettre un terme a la desunion de la societe georgienne ≫. Il libera trente-deux prisonniers politiques qui avaient soutenu le premier president de la Republique de Georgie dans les annees 1993 - 1994 .

Toutefois, malgre de notables avancees politiques et internes, la Georgie est encore en proie aux conflits toujours non resolus d' Abkhazie et d' Ossetie du Sud . De nombreux combats sporadiques ont toujours lieu depuis 1993 . Ces conflits, qui avaient deja degenere en 1998 en une guerre-eclair entre l'Abkhazie et la Georgie s'aggraverent considerablement avec la deuxieme Guerre d'Ossetie du Sud d' aout 2008 , qui avait ete precedee par le bombardement georgien de la capitale sud-ossete, Tskhinvali . Depuis cette derniere guerre, la Russie et quelques autres pays ont reconnu l’independance de l’Abkhazie et de l’Ossetie du Sud.

References [ modifier | modifier le code ]

  1. (en) Ferdinand Feldbrugge , Gerard Pieter van den Berg et William B. Simons, Encyclopedia of Soviet law , Dordrecht/Boston/Lancaster, BRILL, , 964  p. ( ISBN   90-247-3075-9 , lire en ligne ) , p.  461

    ≪ On March 26, 1949, the US Department of State issued a circular letter stating that the Baltic countries were still independent nations with their own diplomatic representatives and consuls. ≫

    .
  2. (en) Motion for a resolution on the Situation in Estonia par le Parlement europeen , B6-0215/2007, 21.05.2007; passee le 24.05.2007 . Consulte le 1 er janvier 2010.
  3. (en) Renaud Dehousse , ≪  The International Practice of the European Communities: Current Survey  ≫, European Journal of International Law , vol.  4, n o  1,‎ , p.  141 ( lire en ligne [ archive du ] , consulte le ) .
  4. (en) European Parliament , ≪  Resolution on the situation in Estonia, Latvia, Lithuania  ≫, Official Journal of the European Communities , vol.  42/78,‎ ( lire en ligne ) .
  5. ≪  Pretty Fat Turkey  ≫, TIME Magazine ,
  6. ≪  America Abroad  ≫, TIME Magazine ,
  7. The Jamestown Foundation , Volume 1, Issue 57 ( )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]