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Georges Guingouin

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Georges Guingouin
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Fonction
Maire de Limoges
-
Biographie
Naissance
Deces
Sepulture
Nationalite
Activites
Enfant
Trois filles : Michelle, Claude et Joelle
Autres informations
Parti politique
PCF (1935-1961, reintegre en 1998)
Membre de
Grade militaire
Conflit
Distinctions

Georges Guingouin , ne le a Magnac-Laval en Haute-Vienne et mort le a Troyes , est un resistant et militant communiste francais .

Militant jusqu'en 1952 du Parti communiste francais (PCF), il joue un role de premier plan dans la Resistance, en dirigeant le maquis de la montagne limousine sous le nom de ≪ Raoul ≫. Ses camarades le surnomment ≪ lou Grand ≫ ou le ≪ Prefet du Maquis ≫, tandis que De Gaulle l'a defini comme ≪ l’une des plus belles figures de la Resistance ≫ et l'a fait Compagnon de la Liberation [ 1 ] , l'un des rares communistes dans ce cas (douze sur 1 053 recipiendaires) [ 2 ] .

Apres la Liberation , il est mis en cause par des personnalites ayant collabore avec le regime de Vichy , pour exactions commises sous son autorite durant l'≪  epuration sauvage  ≫ en 1944. Ses rapports avec la direction centrale du Parti Communiste Francais sont de plus en plus houleux dans la fin des annees 40, jusqu'a son exclusion en novembre 1952, suivie de sa demission du conseil municipal de Limoges en janvier 1953, signant la fin de ses responsabilites politiques. Dans les mois qui suivent, il est designe commanditaire d'un double meurtre en 1945 sur un simple temoignage et subit un passage a tabac lors de sa detention a Brive. Il est finalement innocente en 1959.

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Jeunesse [ modifier | modifier le code ]

Le pere de Georges Guingouin, (qu'il n'a jamais connu), sous-officier de carriere, est tue dans la region de Bapaume le . Sa mere, fille d'un ouvrier porcelainier , est directrice d' ecole primaire . Guingouin est d'abord eleve a l'ecole primaire superieure de Bellac (Haute-Vienne), puis il est admis a l' ecole normale d'instituteurs de Limoges de 1931 a 1934. Il part accomplir son service militaire en 1934 : titulaire du fascicule n o  6 lui demandant de rejoindre le centre de mobilisation, il est secretaire d'etat-major a la 6 e  Compagnie du train a l'Ecole militaire a Paris. Apres son service, il est nomme, en octobre 1935 a 22 ans, instituteur a Saint-Gilles-les-Forets ( Haute-Vienne ).

Ce jeune instituteur est tres preoccupe par l’engagement politique [ 3 ] . Converti au communisme a l’ecole normale, il adhere au parti communiste en 1935, devient secretaire general du ≪ rayon ≫ d' Eymoutiers , qui regroupe alors cinq cantons ruraux de l'Est du departement. Il devient alors secretaire de mairie du village de Saint-Gilles-les-Forets et devient le principal animateur du Parti communiste dans le ≪ rayon ≫ d’ Eymoutiers [ 4 ] .

Il a une taille inhabituelle pour l'epoque et degage une impression de puissance tranquille, de solidite et aussi d'obstination. Il est taille en force, massif, le visage epais, le cheveu plante dru, les epaules lourdes. Il ecrit des articles de politique etrangere dans l'hebdomadaire du Parti, Le Travailleur du Centre . ≪ En pleine effervescence, grace notamment a l’action des leaders paysans du PCF, Renaud Jean et Marius Vazeilles , le communisme rural obtient de bons scores et de nombreux candidats ruraux sont elus lors des elections de 1936  ≫ confirme l'historien Max Lagarrigue et ajoute : ≪ Guingouin prend la direction de la campagne electorale pour son rayon. Son action lui vaut d’etre nomme au comite federal puis au bureau regional du PCF ≫ [ 3 ] . A l'occasion de la preparation des elections de 1936 par le parti, apparait une premiere divergence fondamentale, le rejet par la direction de la candidature d'un militant de base. Ce dernier, Marcel Lenoble, est soutenu par Guingouin?; la direction federale lui aurait prefere un apparatchik , Citerne. Guingouin est assez persuasif pour imposer son ami Lenoble, qui obtient de bons resultats. Citerne est finalement candidat dans la circonscription Nord, ou il a des resultats decevants [ 5 ] . Il prend le soin avant son depart pour l'armee (comprendre ≪ pour la guerre ≫ fin 1939 et non son service militaire) de camoufler dans la grange d'un camarade de Saint-Gilles-les-Forets, la Roneo et la machine a ecrire du rayon avec un stock important de papier, de stencils et de cartouches d'encre, puis detruit des archives et, en particulier, les listes detaillees d'adherents des cellules regionales… Precautions fort sages : car quand des inspecteurs de police viennent perquisitionner chez lui, pendant qu'il est au front, ils ne trouvent rien et doivent s'en retourner bredouilles ! [ref. necessaire]

Mobilisation [ modifier | modifier le code ]

Mobilise le comme soldat de 2 e  classe, au groupe de transport 120/124, il est blesse le a l'arcade sourciliere gauche, coupure a la langue, il est evacue le et soigne a l'hopital militaire Sainte-Madeleine de Moulins ( Allier ). La ville etant attaquee par les Allemands, il quitte volontairement ces lieux pour eviter d'etre arrete, apres avoir ete informe d'une visite de gendarmes, et rejoint sous la mitraille le poste de secours d'un groupe d'infanterie tout proche en traversant les jardins de l'hopital grace aux tranchees-abris creusees dans ceux-ci suivi d'un autre blesse… et se fait evacuer vers Montlucon . De retour a Saint-Gilles-les-Forets par ses propres moyens, empruntant des lignes regulieres d'autocars, il retrouve son foyer et ses amis.

Il est soigne par un medecin d'Eymoutiers le docteur Jules Fraisseix (maire PCF revoque). Apres une convalescence de vingt jours, il reprend dans la clandestinite ses activites de militant communiste sous le pseudonyme de Raoul et redige et diffuse secretement en un ≪ appel a la lutte armee ≫ contre l'occupant. Ses problemes avec le gouvernement de Vichy sont lies, non a son appartenance au PCF, mais a ses activites ≪ illegales ≫ ; en effet, profitant de son role de secretaire de mairie, il fabrique des faux papiers grace aux registres d'etat civil de personnes nees a Saint-Gilles, mais ayant quitte le village. Une seule precaution, mais imperative : la personne munie de tels papiers ne doit porter sur elle aucun document compromettant, car, en cas de fouille, la police aura tot fait de retrouver l'origine des faux papiers. Ayant quand meme ete repere et prevenu qu'il allait etre arrete, il s'enfuit et entre ainsi dans la clandestinite. En , suspendu par le rectorat de ses fonctions d'enseignant [ 4 ] , il reprend contact avec l'appareil clandestin du Parti et devient secretaire federal de la Haute-Vienne. Il decide toutefois de ne pas diffuser le n o  9 du bulletin La Vie du parti ( ) qui declare entre autres : ≪ Nous devons etre sans haine vis-a-vis des soldats allemands. Nous sommes contre de Gaulle et le clan capitaliste dont les interets sont lies a Vichy ≫ [ note 1 ] .

Resistance et clandestinite [ modifier | modifier le code ]

Fondation en janvier 1941 du Travailleur limousin [ modifier | modifier le code ]

Georges Guingouin publie en le premier numero du Travailleur limousin , un journal clandestin. Il ecrit plus tard qu'il s'abstenait de toute attaque contre de Gaulle et le Royaume-Uni , s'ecartant ainsi de la ligne officielle du parti communiste. En , il echappe de peu aux inspecteurs de police venus l'arreter a son domicile. En , apprenant qu'il etait de nouveau recherche en Haute-Vienne, il quitte le departement et prend le maquis en Correze aux ≪ Plaines ≫ a Soudaine-Lavinadiere [ 6 ] , en habitant un jour chez un camarade qui vit dans une maison isolee avec ses deux filles, ou un autre jour dans des cahutes forestieres faites de rondins de bois, ou dans des maisons inhabitees, ou meme dans des souterrains connus de lui. Les conditions de vie sont tres dures. Il organise des distributions massives de tracts qu'il redige et imprime avec sa Roneo et les fait distribuer dans des foires regionales. Il obtient meme une fausse identite, celle d'un neveu du camarade communiste chez qui il habite, Andre Dupuy, parti de la region vers l'age de neuf ans, en se rappelant imperativement qu'il a deux sœurs.

Vol de 210 cartes d'alimentation en septembre 1941 [ modifier | modifier le code ]

En , pour contrer les vols de cartes d'alimentation et mettre en difficulte les membres de l'appareil clandestin du PCF dans les centres urbains, le gouvernement de Vichy decide de faire imprimer de nouvelles cartes d'un modele different, qui doivent entrer en vigueur le . Un seul moyen pour s'en procurer : faire un prelevement avant distribution, dans les mairies, ou elles sont deja en depot, a condition de bien connaitre les lieux. Guingouin pense tout de suite a son ancienne mairie de Saint-Gilles-les-Forets. Les gendarmes multiplient les patrouilles la nuit, il faut etre arme. Guingouin, a la tete d'un groupe de resistants, organise dans la nuit du au , la premiere recuperation a main armee de cartes d'alimentation en cambriolant la mairie de Saint-Gilles-les-Forets, recuperant un paquet de 210 cartes, les feuillets trimestriels de tickets, le cachet de la mairie (pouvant plus tard etre modifie pour resservir) et des documents importants. Cela lui vaudra d'etre condamne par contumace aux travaux forces a perpetuite par le tribunal militaire de la 12 e  region le [ 6 ] .

A partir de ce moment-la, les vols se multiplient dans la region et au-dela, le plus retentissant etant celui de Tulle le , par les F.T.P qui volent les tickets trimestriels destines a tout le departement de la Correze.

Fondation des Francs-tireurs et Partisans [ modifier | modifier le code ]

Georges Guingouin baptise ses premiers groupes armes de Chateauneuf la Foret, les ≪  Francs-tireurs et partisans  ≫ et cree ≪ la Brigade de marche limousine ≫ structuree en compagnies et bataillons a une epoque ou les groupes de Francs-tireurs et partisans (FTP) n'existent pas encore. A la fois chef et soldat, il dirige personnellement de nombreuses actions de sabotage contre les moyens de transports et d'usines strategiques pour l'occupant. Ses relations avec le Parti deviennent tendues [ 7 ] . Par la suite, il integre physiquement les Francs-tireurs et partisans. Le , il organise un vol d'explosifs de nuit, dans la poudriere de la mine de la Societe WOLFRAM exploitant de la Wolframite (minerai de tungstene ) situee a proximite de Saint-Leonard-de-Noblat en derobant quarante-sept caisses de dynamite, soit 1 772  kg , avec l'aide de camarades de son organisation. Malgre des gardes renforcees, deux autres raids ont lieu a la mine de Puy-les-Vignes, les 15 et pour se procurer du materiel complementaire, cordons de meches lentes, detonateurs, ≪ crayons ≫ retardateurs de mise a feu,  etc.

Les autorites occupantes s'inquietent de ces audacieux coups de main, lourds de menaces pour elles, et une compagnie de la Wehrmacht vient cantonner a la mine pour en assurer la protection. Mais les vols d'explosifs continuent dans la region de Cussac avec, le , quarte-cinq kg de Cheddite chez un carrier et, a Bersac, le , trente kg de dynamite. L'exemple entraine l'emulation et joue un role important dans la guerre des partisans contre l'occupant.

Premieres divergences internes au PCF [ modifier | modifier le code ]

En , ses premieres distributions de tracts sur les marches sans avoir consulte la direction locale du PCF lui sont reproches [ 8 ] . Puis Gabriel Roucaute , l'un des representants de la direction du Parti en zone sud , qui s'etait etonne de son identite, selon Philippe Robrieux [ 9 ] , lui demande solennellement de deplacer son action a Limoges [ 4 ] . Guingouin refuse, pour ne pas abandonner les hommes qu'il a organises en groupes de combat.

Roucaute le releve de ses fonctions, le privant ainsi de tout soutien materiel et financier. En aout 1943, le sabotage des batteuses agricoles est severement critique au sein du PCF, ou le responsable departemental Charles Nedelec pense qu'il ≪ va se mettre les paysans a dos ≫ alors qu'ils vont finalement l'imiter.

Guingouin refuse l'ordre du PCF de quitter la region [ 8 ] , reprochant a Charles Nedelec, qui au cours de l’annee 1942 avait ete rappele a Paris en vue des accords du Perreux de reunification de la CGT de 1943 [ 10 ] , son ≪ travail de bureaucrate ≫ et sa ≪ maniere de discrediter les camarades qui travaillent dans les pires conditions ≫ [ 8 ] .

Fernand Dupuy, futur secretaire particulier de Thorez , est charge de defendre les demandes de Nedelec. Le mois suivant, Georges Guingouin dit avoir demasque un ancien des Brigades internationales infiltre dans ses troupes pour l’assassiner, Pierre Lerouge [ 8 ] . De nombreux temoignages des proches de Guingouin confirment la presence de cet homme en Limousin, mais pas cet objectif [ 8 ] .

La divergence precoce entre Guingouin et le Parti sera contestee par Jean-Marc Berliere et Franck Liaigre au vu d'archives qui attesteraient l'absence de differends avant [ 11 ] .

Georges Beyer , membre du comite central du PCF jusqu'a son eviction en 1950, et beau-frere du commandant en chef des FTP Charles Tillon , va ensuite transmettre a Guingouin l'ordre de la direction du PCF de ne pas realiser la fusion des differents mouvements armes de la region du Centre [ 12 ] .

La Croix Chevaux, camp secret des Partisans [ modifier | modifier le code ]

La cache en foret de Chateauneuf.

Surnomme ≪ Lo Grand ≫ (Le Grand, lo se prononce lou en occitan) par les paysans ? sa taille etant inhabituelle pour l'epoque ?, Georges Guingouin organise ses premiers groupes de maquisards [ note 2 ] . Dans la foret de Chateauneuf , au lieu-dit ≪ La Croix Chevaux ≫, les partisans ont etabli leur campement et des abris pour y vivre. Cette foret s'etend sur quatorze kilometres. Sa largeur varie de quatre a dix kilometres. Il est difficile de s'y orienter. Il y a la tout pour se cacher : de nombreuses sources vives, des fourres inextricables. Ce camp est rigoureusement secret. Jamais une liaison n'y arrive. Les contacts ont lieu ailleurs pour le recrutement. En general, ce sont des gars de la region que l'on connait. De ce fait aucun mouchard ne pourra s'infiltrer. Par mesure de prudence, au cours de l'ete 1943, le camp essaime sur d'autres versants de la foret. En septembre, trois camps voisins sont crees, au lieu-dit ≪ Les Trois Hetres ≫, afin de s'epauler en cas d'attaque.

Les conditions de vie sont dures : pommes de terre et eau claire aux debuts. Des vols de legumes ont lieu dans des jardins et des fermes. Ensuite ils sont ravitailles par des connaissances paysannes ralliees a leur cause, en legumes, viandes, pain frais et vins. Toutes les randonnees se font a pied par des chemins tortueux la nuit, avec retour au petit jour pour ne pas etre repere.

Lutte armee et ≪ prefet du maquis ≫ [ modifier | modifier le code ]

Georges Guingouin se fait appeler le ≪ prefet du maquis ≫ car il ecrit, signe et edite des lettres, affiches et tracts subversifs clandestins, critiquant avec virulence et enoncant des regles de resistance au regime de Vichy, notamment pour lutter contre les bas prix des requisitions. Du ble recupere est redistribue a la population, comme le stipulent des affiches clandestines placardees dans la region, signees ≪ Prefet du Maquis ≫.

Le , Georges Guingouin donne le signal d'une campagne qui empeche la livraison de fourrage aux Allemands, en faisant detruire dans toute la region, des presses a fourrage du ravitaillement general, destinees aux requisitions de foin imposees par le gouvernement de Vichy. A h du matin, Guingouin se rend seul avec une bombe artisanale et detruit la botteleuse stationnee sur un quai dans la gare d' Eymoutiers face a la gendarmerie. L'armee allemande utilise encore de nombreux moyens hippomobiles. Le bruit est terrible et reveille tout le quartier (une plaque commemorant cette action est apposee sur la facade de la gare cote rue). Un rapport detaille du Commissaire divisionnaire Chauvin date du est transmis aux autorites de police judiciaire regionale ; il conclut ≪ Jusqu'a present, aucun indice ni soupcon ≫. La botteleuse de Meymac saute le . Le Ravitaillement general envoie une autre botteleuse a Eymoutiers. Les paysans doivent de nouveau apporter du fourrage. Bien qu'elle soit gardee la nuit, a 21 heures, le , la seconde botteleuse saute. Sautent aussi celles de La Croisille et de Nedde , operations executees par deux groupes de trois hommes. Les rondes de gendarmerie etant de plus en plus frequentes, Guingouin constitue une unite fixe, la ≪  1 re  brigade de marche limousine ≫, et des unites ≪ volantes ≫ de trois a quatre hommes, qui se dispersent tres rapidement et sont difficilement reperables.

Le , de nouveaux decrets sont pris par le gouvernement de Vichy, instituant le STO - (Service du Travail Obligatoire). Les classes 39, 40, 41 en partie et la classe 42 en totalite sont concernees. En , un convoi doit partir de la gare d'Eymoutiers pour l'Allemagne. De jeunes agriculteurs et des bucherons ont recu leurs convocations des mains des gendarmes. Integres a des groupes clandestins de resistants, ils sont bien decides a ne pas partir. Il faut frapper un grand coup, empecher le convoi de partir, en faisant sauter un ouvrage sur la ligne de chemin de fer. L'objectif est vite trouve : un viaduc enjambe la vallee. C'est l'endroit reve pour couper la ligne SNCF de facon durable. Par la meme occasion, on fait sauter le canal d'amenee de la centrale hydroelectrique de Bussy qui un moment longe la voie ferree.

A la nuit tombee, neuf hommes, dont Guingouin, se trouvent au pied du viaduc, en ayant apporte un tube en fonte contenant trente kg de dynamite. La charge est placee dans un petit canal situe en haut d'une pile recevant les eaux pluviales de la voie ferree. A 2 h 30, dans un fracas de tonnerre, la pile s'effondre, entrainant deux arches du viaduc de Bussy-Varache sur la ligne Limoges - Ussel , dans la nuit du  ; les degats sont tres importants : les rails et traverses de la voie ferree pendent dans le vide et l'ouvrage ne sera pas repare avant la fin de la guerre, ce qui genera considerablement les troupes d'occupation.

Dans la region de Limoges se trouve une usine de regeneration de caoutchouc essentielle pour l'economie allemande, produisant quinze a vingt tonnes par jour. Dans la nuit du , a la demande des Anglais, Guingouin dirige personnellement un commando de six hommes dont un ouvrier de l'usine qui coupe la ligne telephonique, Guingouin profitant de la pause des surveillants a minuit se faufile entre les batiments et met une bombe dans le foyer de chacune des deux chaudieres des Ets Wattelez et Cie (usine de Puy Moulinier) du Palais-sur-Vienne , qui regenerait depuis 1921 du caoutchouc avec des vieux pneus usages. A l'aube, grace a un systeme de cartouches a retardement, juste avant la rentree des ouvriers, les deux generateurs sont detruits, et font ainsi perdre pendant cinq mois a l'economie allemande la production de la deuxieme usine de caoutchouc de France.

Au retour, les deux Tractions AV du commando ayant pris du retard sur l'operation, phares allumes, sont reperees de loin dans la nuit et echappent de peu a un barrage de Gendarmerie, en le forcant tous feux eteints. Guingouin au volant avec trois hommes dans la premiere voiture, mitraillettes a la portiere, ne donne aucun coup de feu. Les gendarmes par contre ripostent en ouvrant le feu sur la voiture. L'embuscade fait un mort, un gendarme tue par Guingouin, descendu de sa voiture pour proteger le passage de la deuxieme. Malgre des impacts de balles sur la carrosserie des deux voitures, personne n'est touche : un miracle. Le retour vers leurs caches dans la foret de Chateauneuf est difficile et se fait en plusieurs etapes, en cachant leurs vehicules dans des cours de ferme, grace a des relations paysannes acquises a leurs causes. Avec ce nouveau coup d'eclat, une partie de la population se rend compte de la force et de l'organisation des reseaux clandestins de resistants, ce qui a pour consequence une nouvelle arrivee de jeunes hommes refractaires au STO.

Le , c'est un veritable raid militaire qui est organise, avec la coupure et la destruction du cable souterrain de telephone, reliant, via Limoges-Eymoutiers-Ussel-Clermont-Ferrand, la base sous-marine de Bordeaux occupee par les allemands, et l'Etat-Major de la Kriegsmarine a Berlin .

Les forces de police ont la rage au ventre… Les sabotages se succedent, mais les enquetes sont au point mort. La population se tait, mais applaudit a tout ce carnage. Sous la direction du general Bois aux ordres de Vichy, quinze escadrons de la Garde republicaine , douze escadrons de Groupes mobiles de reserve et des forces suppletives de la gendarmerie sont envoyes pour le maintien de l'ordre dans le Limousin, sans grand resultat. En , Georges Guingouin entreprend a nouveau d'empecher les recoltes et donc les requisitions, et stopper les livraisons de ble aux Allemands en detruisant la nuit a l'explosif des batteuses reperees dans des fermes ; a la suite de cette action, les Allemands appellent le Limousin ≪ la petite Russie ≫ [ 13 ] .

Comme ≪ prefet du maquis ≫, il reglemente egalement les baremes agricoles ainsi que les taux de blutage pour la fabrication du pain, ceci afin de contrer la vente sur le marche noir et les nombreuses tricheries et magouilles. A la meme epoque, il recoit les premiers parachutages de nuit, d'armes du SOE anglais dans des conteneurs metalliques cylindriques largues en parachute sur des prairies reperees par ses unites.

Coups de force contre les banques, les PTT, le Tresor public [ modifier | modifier le code ]

Le percepteur d'Eymoutiers, M. Raillitte, un ami de la Resistance, accepte de fournir des renseignements precieux pour se procurer de l'argent : ≪  Le , des sacs postaux seront envoyes par le tramway departemental 401  ≫. Un groupe de huit a neuf individus va tendre une embuscade en barrant la route avec un autocar detourne de sa ligne reguliere Chamberet-Eymoutiers, laissant croire a une panne mecanique sur la voie du tramway, pour faire arreter la rame a Saint-Bonnet-sur-Briance, et enlever tous les sacs postaux presents. Sont ainsi acquis facilement 450 000 francs par la Resistance. La Brigade de Gendarmerie de Chateauneuf-la-Foret va immediatement ouvrir une enquete en contactant un peloton de gardes mis sur pieds pour enqueter, mais les coupables, une nouvelle fois, ne seront pas rejoints. D'autres coups de force sont faits dans la region, au Tresor public et Perception, Recettes des PTT, Succursales de banque…

Modus vivendi avec les gendarmes [ modifier | modifier le code ]

Pendant le mois de , la zone d'influence du maquis, montee d'un cran, couvre maintenant toute la partie Est de la Haute-Vienne. Guingouin reunit secretement au ≪ chateau de Riberie ≫, situe au bas de la colline de Saint-Gilles, annexe par son organisation (avec la complicite des fermiers qui sont des amis du maquis, et le proprietaire faisant mine de ne rien savoir en fermant les yeux), un detachement de cent vingt volontaires pour une formation et un entrainement paramilitaire avec des formateurs de premier plan. Des sous-officiers de carriere forment l'encadrement pour des raids de plus en plus elabores. L'entrainement se fait a tir reel. Dans la region la population est toute acquise au maquis. Une fois formes, des groupes affrontent une nouvelle fois les forces de l'ordre de Vichy lors de nombreuses attaques et embuscades : au chateau de Farsac le , une embuscade avec l'arrivee d'une patrouille allemande tourne mal, plusieurs maquisards caches dans des batiments agricoles sont tues ou blesses en voulant s'echapper, dans les combats de La Ribeyrie le , de Plainartige en et de Martoulet en . A la suite de ces evenements, debut , la division allemande du general Brehmer est envoyee dans la region pour lutter contre ces ≪ terroristes ≫ en attaquant de petits groupes du fief de Guingouin qui, se sentant trop faible, refuse le combat et fait disperser ses troupes dans la nature.

A partir de fevrier- , des affiches apparaissent sur les murs de certaines villes comme Saint-Leonard , Eymoutiers , Panazol , avertissant la population que certains vols et actes de pillage commis recemment dans les environs ne sont pas l'œuvre du maquis qui les reprouvent et en recherche les auteurs pour les punir.

Il apparait que l'ordre a change de bord, meme pour ceux qui, revetus de leurs uniformes sont charges de le maintenir. Ce qui permet aux quelques gendarmes resistants de convaincre leurs collegues d'etablir dans un premier temps un modus vivendi avec le maquis, en attendant de prendre part aux combats, les armes a la main pour aider la Resistance locale. Les enquetes d'usage ne sont pas poussees : pour la distribution de tracts par exemple, alors que ce sont les femmes de certains gendarmes qui en ont effectue la distribution. Certains membres de brigades de gendarmerie collaborent de plus en plus secretement avec la Resistance.

Resistance en Haute-Vienne au printemps 1944 [ modifier | modifier le code ]

Lors de la formation des M.U.R. ( Mouvements unis de la Resistance ), l'instituteur Jean Senamaud est designe comme responsable de cette organisation a Bellac , puis dans le secteur D. ≪ Reconnu ≫ dans ses fonctions par le gouvernement provisoire de la Republique Francaise, a partir du printemps 1944, Georges Guingouin est davantage en contact avec le delegue militaire regional representant le General de Gaulle qu'avec les responsables regionaux des M.U.R.

≪ Quelques semaines avant la Liberation, dira-t-il plus tard, notre organisation armee comprenait une douzaine de maquis, bien pourvus en armes legeres, dont le plus petit comptait deux sections et le plus important sept sections de trente hommes. En tout, un effectif de plus de quarante sections de trente hommes assez efficaces dans les combats de guerilla. ≫

En , la Haute-Vienne compte environ plus de 8 500 hommes armes organises en groupes volants de quatre hommes. C'est le departement qui en compte le plus dans toute la France. Apres la fusion des mouvements de resistance Armee secrete avec 4 100 individus, ORA avec 1 050 individus et FTPF avec 3 600 individus, pour former les FFI avec 8 750 individus, dont Georges Guingouin et un officier de l'Armee secrete assurent le commandement dans le departement, les structures de la Resistance armee demeurent toutefois confuses, puisqu'en depit de l'organisation commune, les FTPF ont conserve la possibilite d'agir de facon relativement autonome. Des photos de ce maquis et de son chef ont ete prises a l'epoque par le photographe Izis Bidermanas qui avait pris les armes avec lui.

Debarquement Allies en Normandie [ modifier | modifier le code ]

Les ruines actuelles d'une grange d' Oradour-sur-Glane .

Apres le debarquement en Normandie du , tous les maquisards valides de la Haute-Vienne sont mobilises pour effectuer avec acharnement et courage le plus grand nombre possibles de sabotages, afin de paralyser les communications allemandes, avec des plastiquages de voies ferrees provoquant des deraillements, des destructions de ponts routiers, coupant les voies de communications, des sabotages et coupures de lignes telephoniques, etc. Le 9 juin 1944, un pont a Saint-Denis-des-Murs sur La Combade datant de 1868 est detruit a l'explosif par la resistance locale pour ralentir la remontee de la division Waffen SS Das Reich commandee par Heinz Lammerding . Le Pont du Rateau a proximite sur la Vienne subira le meme sort et conduira le lendemain a faire huit prisonniers en represailles a Masleon dont six vont mourir en deportation a Dachau . La division SS Das Reich (exactement 2 e  PzD SS ), qui a quitte le Tarn-et-Garonne pour rejoindre la Normandie est attaquee plusieurs fois dans sa progression, notamment a la bataille de Tulle , ville prise le 7 juin 1944 par les maquisards de Correze sous le commandement de Jacques Chapou , mais est reprise le soir du 8 juin, a la suite de l'arrivee en renfort d'une colonne de la division Waffen SS Das Reich . Les maquisards se replient, laissant la ville aux SS qui le lendemain commettent le massacre de Tulle . La division Waffen SS Das Reich finit par atteindre Limoges le dans l'apres-midi. Des resistants tiennent tete a la division en subissant plusieurs attaques aeriennes et au sol. Le au soir, des maquisards de la ≪  1 re  Brigade du Limousin ≫ capturent le Sturmbannfuhrer SS (commandant) Helmut Kampfe , considere comme le ≪ heros ≫ de la division.

Le , un detachement de cette division, la troisieme compagnie, menee par le commandant Adolf Diekmann et le capitaine Otto Kahn, cherche et essaye de retrouver Kampfe , qui pourrait etre sequestre par des maquisards (terroristes pour les Allemands) dans un des bourgs autour de Limoges ; leurs longues recherches etant vaines, l'ordre est donne pour se venger, du massacre d' Oradour-sur-Glane . Le colonel Sylvester Stadler , chef du 3 e  regiment Der Fuhrer , demande en vain avec l'aide d'un maquisard relache, sa liberation en echange de quarante resistants emprisonnes et la somme de 40 000 francs. Georges Guingouin, qui a eu connaissance du massacre d'Oradour-sur-Glane, refuse ; le Sturmbannfuhrer SS - Helmut Kampfe enleve et prisonnier est execute sur-le-champ par des maquisards, ce qui entraine de nouvelles represailles, mais va faire perdre 48 heures a la division Das Reich , laquelle ne repartira de Limoges vers la Normandie que le 12 au matin. Ce retard de trois jours sera considere par le general Eisenhower comme un element important et determinant dans l'issue de la bataille de Normandie, en retardant de plusieurs jours l'arrivee de renforts allemands.

Pendant ce temps des groupes tres actifs de Guingouin reussissent a liberer les internes des camps de Saint-Paul-d'Eyjeaux et de Nexon leur evitant la mort ou la deportation.

Derniere bataille, au Mont Gargan [ modifier | modifier le code ]

Au debut du mois de , Georges Guingouin est averti qu'une offensive allemande se prepare contre le maquis qu'il dirige. Le 18, la ≪  1 re  Brigade ≫ de Guingouin est attaquee par la brigade allemande du general Von Jesser arrivee sur les lieux, forte d'environ 500 vehicules divers, appuyee par divers renforts, ce qui declenche la bataille du Mont Gargan qui prend fin le  : les maquisards de Guingouin perdent 97 hommes (trente-huit morts, cinq disparus et cinquante-quatre blesses), contre 342 tues ou blesses pour les Allemands [ 14 ] . C'est l'un des rares combats de la Resistance de l'interieur dans une bataille rangee face a l'adversaire. Une stele gravee, erigee au sommet de cette colline, est devenue un lieu de memoire ou, tous les ans, une ceremonie est organisee pour le jour anniversaire de cette bataille.

Liberation de Limoges [ modifier | modifier le code ]

Au debut de , Georges Guingouin recoit de Leon Mauvais , cadre important du Parti communiste , chef des FTP en zone sud, l'ordre de prendre Limoges. Il refuse, estimant l'action prematuree et dangereuse pour la population, citant pour justifier sa decision l'exemple tragique de la liberation prematuree de Tulle (en represailles, 99 hommes avaient ete pendus aux rambardes des balcons des maisons et immeubles de l'artere principale de la ville et 139 autres deportes, dont 101 ne revinrent pas [ note 3 ] ). Ce refus pesera lourd, par la suite, dans les relations de Guingouin avec la hierarchie du Parti communiste.

Le , le colonel Guingouin devient chef departemental des FFI de la Haute-Vienne . Le COMAC lui ayant ordonne de prendre Limoges, Guingouin a la tete de 8 000 hommes et avec l'aide d'une mission militaire interalliee prepare les operations de liberation de la ville et prefere l'encercler le en exigeant la capitulation de la garnison allemande. Il fait recevoir par Jean d'Albis (agent consulaire suisse a Limoges de 1939 a 1951) un representant du general Gleiniger, mais ce dernier doit faire face a une rebellion d'une partie du 19 e  regiment de police SS, qui refuse de se rendre, le faisant enlever et executer. Le capitaine Stoll, officier allemand, remettra par la suite l'acte de capitulation sans conditions de la garnison occupant la ville. La reddition se deroule sans la moindre effusion de sang. Guingouin, nomme lieutenant-colonel des Forces francaises de l'interieur , entre a pied a la tete d'une colonne groupee de resistants dans Limoges libere [ 15 ] . Il est fier et au faite de sa gloire lorsque, le , il transmet ses pouvoirs au nouveau commissaire gaulliste de la Republique Pierre Boursicot , sans que les raisons en soient clairement explicitees [ 16 ] . Georges Guingouin defile a la tete des troupes FFI dans la ville, le 12 septembre 1944, lors d'un grand rassemblement populaire, organise pour la visite du Ministre de la Guerre, Andre Diethelm [ 17 ] , [ 18 ] .

Epuration en 1944 et apres-guerre [ modifier | modifier le code ]

Le plus souvent a la fin des annees 1940 puis egalement dans la premiere partie des annees 1950 [ 19 ] , quand le PCF reduit ou meme cesse ses actions en leur faveur [ 19 ] , plusieurs milliers d’anciens combattants des Forces francaises de l'interieur (FFI) et des Francs-tireurs et partisans (FTP)?sont inquietes par la justice, sur fond d'instrumentalisation d'affaires impliquant des ex-maquisards [ 19 ] , lors de proces qui se developpent et constituent un episode historique meconnu [ 19 ] , montrant selon l'historien Fabrice Grenard [ 19 ] , que ≪ loin de faire l’objet d’une idealisation unanime, la question de la Resistance et de ses actions continuait a diviser la societe francaise apres la guerre ≫ .

Accusations de L'Epoque en 1945 et du Populaire du Centre en 1954 [ modifier | modifier le code ]

Georges Guingouin est accuse d'etre directement ou indirectement responsable de certaines exactions par des resistants qui accompagnent la liberation et l'epuration de Limoges et du Limousin par l'execution de collaborateurs et de miliciens. En effet, un tribunal d'exception est mis en place des le a l'initiative de Georges Guingouin, et supervise par Jean Chaintron [ 20 ] , qui devient prefet : 300 personnes comparaissent devant cette cour de justice improvisee, du au  ; soixante-quatorze sont condamnees a mort et executees [ 20 ] . Dans les annees 1950, plusieurs de ces condamnations ≪ expeditives ≫ seront rejugees. Quatre seront cassees [ 20 ] , selon le quotidien regional socialiste Le Populaire du Centre qui a repris en 1953 des accusations similaires du journal L'Epoque , pourtant jugees diffamatoires les 4 avril et par le tribunal correctionnel de Limoges [ 8 ] , jugement confirme en appel a Grenoble le [ 8 ] .

Guingouin, a la suite de rumeurs, est aussi accuse dans une affaire d'appropriation du magot d'un ancien chantier de jeunesse a Chamberet (Correze) qui devait se solder par six executions sommaires (dont trois membres de l'Armee secrete) [ 21 ] . L'ecrivain Henri Amouroux a ensuite declare en 2006 lors d'une conference [ note 4 ] , que le tribunal de Limoges, preside par un capitaine FTP de vingt-cinq ans, assiste de deux lieutenants de vingt-trois ans, juge et condamne a mort en une semaine quarante-cinq personnes dont une seule echappe au poteau (les premiers des accuses n'eurent pas de defenseurs). Citant Georges Guingouin, Henri Amouroux precise que ce tribunal ≪ travaillait de six a douze heures par jour, les samedi et dimanche compris ≫ [ 22 ] .

Selon des sources d'historiens, s’il y a des executions decidees par le maquis, elles sont plus proches d'une quinzaine de cas, sur une periode allant du printemps 1943 a la Liberation et aux motifs lies au contexte de guerre [ 19 ] .

Arret de la Cour d'appel de Grenoble de mai 1947 [ modifier | modifier le code ]

La meme annee, le , la Cour d'appel de Grenoble prononce un arret condamnant dans des termes particulierement severes le journal L'Epoque qui avait accuse dix-sept mois auparavant, Georges Guingouin, des pires crimes et exactions. On lit notamment dans les attendus : ≪ La tres mauvaise foi de l'auteur des articles resulte, avec une evidence invincible ( sic ), de l'ensemble des termes incrimines, de la perfidie des attaques (…) avec le desir manifeste de ruiner le prestige dont jouit Georges Guingouin ≫. La condamnation du journal est lourde : 10 000  F d'amende et 500 000  F de dommages et interets (somme considerable a l'epoque) [ 23 ] .

Mairie de Limoges [ modifier | modifier le code ]

Election en mai 1945 [ modifier | modifier le code ]

Le , Georges Guingouin est grievement blesse au cours d'un accident de voiture en evoquant le sabotage de son vehicule, une petite Simca , la direction ayant lache dans un virage. Il est hospitalise a Limoges. Il est retabli en avril 1945 apres une longue convalescence. Le [ 8 ] , il est elu maire de Limoges sur une liste d'≪ Union republicaine et resistante ≫, au terme d'une campagne electorale virulente [ 8 ] . Georges Guingouin souhaite donner un nouvel elan a la ville de Limoges, a travers la construction d’infrastructures collectives. Dans un souci d’equiper la ville en equipements sportifs, il decide, conjointement avec la Municipalite, d’amenager un stade de tennis et de basket-ball avec des tribunes, ainsi qu’un grand stade de football-rugby, dans la partie Sud-Est du Parc de Beaublanc . Commences en mai 1946 pour le stade de basket-ball et de tennis, les travaux sont termines a la fin de l’annee 1947. Le stade de basket-ball et de tennis a alors une capacite de 2 600 places. Le retour aux affaires de Leon Betoulle ne casse pas la dynamique entreprise par l’equipe municipale de Guingouin : ≪ Notre sport est orphelin d’une grande ≪ salle couverte ≫ municipale ≫ . Malgre les charges repetitives d’Albert Chaminade, secretaire departemental de la FFBB , qui fut resistant et echappa a la Gestapo de Limoges , lequel sera plus tard conseiller municipal de Louis Longequeue . Les charges de salle couverte ne suffiront pas a convaincre la municipalite SFIO de construire cet outil dont le basket-ball local a tellement besoin [ 24 ] .

Alors que le reseau de tramway electrique avait ete modernise de 1928 a 1932, la compagnie qui le gerait souhaitait depuis 1943 l’adoption du trolleybus. Guingouin souhaite de son cote mettre en place une regie municipale des transports [ 25 ] .

Affaire des tickets de tramway [ modifier | modifier le code ]

Les relations de Guingouin avec le Parti se deteriorent rapidement fin 1945. Lors d'une reunion en octobre, Guingouin n'est pas propose comme candidat pour sieger au Comite central ni investi a la deputation [ 8 ] .

A l'assemblee des elus municipaux communistes, le , il est l'objet d'une attaque de la part d' Auguste Gillot proche de Maurice Thorez et de Jacques Duclos , qui lui reprochent a tort d'avoir augmente le tarif des tickets de tramway de Limoges . Guingouin n'a pas la possibilite de lui repondre faute de temps, la seance etant levee aussitot [ 26 ] . Le mois suivant, il perd ses responsabilites au sein de la federation communiste de la Haute-Vienne, au motif qu'il a assez de travail avec sa mairie [ 2 ] . De nombreuses cellules communistes reagissent et cessent immediatement toute activite par solidarite. Le mouvement s'etend aux departements voisins : la Creuse , la Correze , la Dordogne

Aux elections municipales de 1947, Guingouin perd la mairie de Limoges au profit du socialiste Leon Betoulle , maire de Limoges avant-guerre, qui avait vote les pleins pouvoirs a Petain en 1940, tandis que son vieil adversaire, le socialiste SFIO Jean Le Bail , meprise par tous les ≪ authentiques resistants ≫ [ 27 ] , est devenu depute de la Haute-Vienne.

Exclusion du Parti communiste [ modifier | modifier le code ]

Contexte general [ modifier | modifier le code ]

Georges Guingouin est victime de la periode de mise a l'ecart de grands Resistants du PCF , comme celles, la meme annee, du depute communiste Andre Marty , secretaire de l'Internationale communiste de 1935 a 1943, et de Charles Tillon , chef des Francs-tireurs et partisans pour toute la France pendant la Seconde Guerre mondiale , puis celles en 1954 des deux leaders de la resistance dans le Nord-Pas-de-Calais , Auguste Lecœur et Rene Camphin , un troisieme, Roger Pannequin ayant ete exclu des septembre 1953 apres avoir ete blame en 1951 lors de l' Affaire Pronnier [ 28 ] sur la base d'un temoignage tres controverse, auquel la Justice n'a pas donne credit [ 29 ] , [ 30 ] .

L'historienne francaise Annie Kriegel y verra un desaccord entre dirigeants communistes precedant le deces de Staline en mars 1953 et Auguste Lecœur [ 31 ] ou Philippe Robrieux un reflexe de defense de l'entourage de Maurice Thorez [ 32 ] , qui n'avait de son cote pas la meme legitimite historique, n'ayant pas participe a la Resistance francaise [ 31 ] .

L'eviction de Guingouin s'inscrit dans une phase de stalinisation du PCF , aggravee par le contexte geopolitique de l'ete 1950, quand demarre la Guerre de Coree , a laquelle participe la France, en echange d'une aide financiere importante des Etats-Unis pour faire face a une Guerre d'Indochine qui s'enlise et prend de l'ampleur, puis par les conflits historiographiques sur la Resistance , qui s'aggravent a partir du printemps 1951 lors de conflits editoriaux [ 33 ] , [ 34 ] , au moment ou le Culte de la personnalite de Maurice Thorez ne decolle pas vraiment en France, malgre la publication a partir de novembre 1950 d'une autobiographie a sa gloire [ 33 ] .

Rapport d'octobre 1949 a Maurice Thorez [ modifier | modifier le code ]

En 1949, Georges Guingouin pense encore etre capable de discuter de la ligne du PCF sous l'Occupation, selon l'historien Fabrice Grenard [ 35 ] , et y consacre un rapport critique, remis en a Maurice Thorez . Alors que les crispations communistes sur l'histoire de la Seconde guerre mondiale sont en pleine aggravation, ce rapport scelle le sort de Georges Guingouin, tant la demarche choque en haut-lieu [ 4 ] . Cependant, en , il semble etre rentre dans les graces du PCF, dont il devient permanent salarie apres avoir ete elu secretaire de l'importante section de Limoges. Mais le Carrefour de Chateaudun , siege national parisien du PCF, lui reproche toujours d'avoir desobei en n'investissant pas Limoges de force des . Son franc-parler notamment a l'egard de hauts responsables du Parti dont Leon Mauvais n'arrange rien, Guingouin ne cachant pas ses inquietudes devant les ≪ derives staliniennes ≫, le Culte de la personnalite voue a Maurice Thorez ou les ≪ proces ≫ intentes a des militants suspects de deviationnisme et contraints de s'humilier publiquement pour ne pas se voir exclus.

Mais la stalinisation du PCF est en voie . Le XII e  congres du Parti communiste francais d'avril 1950 a Gennevilliers voit vingt-sept des quatre-vingt-quatre membres elus du comite central non reelus, un grand nombre de jeunes resistants celebres etant mis a l'ecart. C'est le debut des ≪ purges ≫, dont les sovietiques donnent vraiment le signal au debut mars 1951 et qui conduisent a l'exclusion de grandes figures du parti, tels Andre Marty , ≪ le mutin de la Mer noire ≫, Charles Tillon , ancien chef des FTPF , ainsi que Guingouin. Dans les trois cas, Leon Mauvais tient le role d' accusateur en etablissant des faux dossiers a charge.

Guingouin est alors confronte a l'influence d'un ex-resistant de son departement, Fernand Dupuy , devenu secretaire particulier de Thorez, dont il organise depuis l'automne 1950 les allers-retour avec l' URSS en coordination avec Leon Mauvais et Auguste Lecœur [ 36 ] . Appele en 1946 a la tete de la federation communiste de la Haute-Vienne, Dupuy avait su ≪ prendre en mains Georges Guingoin pour lui imposer la volonte du Parti ≫. Puis il avait accepte de rediger en avril 1949, a la demande de Leon Mauvais et Auguste Lecœur , une note reconnaissant ses propres "points faibles" de biographie, notamment une liberation obtenue pendant la guerre [ 36 ] .

Accord pour participer aux elections du printemps 1951 [ modifier | modifier le code ]

Le rapport d' a Maurice Thorez redige par Guingouin n'a toujours pas ete examine lorsqu'arrivent les elections legislatives francaises de 1951 a la mi-juin. Lors de leur preparation, Guingouin apprend qu'il est relegue a la 3 e  position, non eligible, derriere Alphonse Denis et Jean Tricart sur la liste du PCF [ 35 ] . Il menace alors de ne pas etre candidat [ 35 ] . Le PCF insiste, craignant de perdre des voix, et Guingouin accepte en echange que son rapport d' soit enfin examine [ 35 ] , promesse effectuee par Waldeck Rochet lors d'un comite federal de la Haute-Vienne le 19 mai 1951 [ 35 ] . La mefiance de Guingouin envers Leon Mauvais se reveille lorsqu'il apprend qu'il veut participer a une reunion preparatoire aux legislatives, a Limoges le 23 mai 1951. Guingouin s'y oppose, menacant a nouveau de retirer sa candidature et d'en devoiler les raisons a la presse [ 35 ] . Il obtient gain de cause a nouveau mais cette faute de discipline est sanctionnee et il accepte un blame lors d'une nouvelle reunion du comite federal de Haute-Vienne le 15 septembre 1951, toujours presidee par Waldeck Rochet [ 35 ] , mais apprend, malgre cela, qu'il ne pourra pas se presenter aux cantonales [ 35 ] .

Ultimatum de janvier 1952 et action contre Otto Skorzeny [ modifier | modifier le code ]

Le 6 janvier 1952, Guingouin recoit un ultimatum du comite central, qu'il refuse [ 8 ] , exigeant qu'il admette que toutes les questions concernant la Resistance ont ete tranchees, et cesse de contester le PCF et tout membre du comite principal a ce sujet [ 8 ] . Son exclusion va alors se mettre en place malgre l'absence totale de divergence politique fondamentale avec le PCF et Thorez [ 8 ] , dont il attend, en vain, qu’il prenne sa defense, croyant pouvoir peser par le debat democratique et mettant naivement le probleme sur le compte d’erreurs d’analyses, commises par des responsables mal informes [ 8 ] .

Au cours de cette meme annee 1952, aux cotes d' Andre Santrot , du comite federal de Haute-Vienne, qui l'avait precede comme secretaire de la section de Limoges [ 37 ] , Guingouin procede en gare de Limoges [ 37 ] a la destruction des numeros du Figaro ou etaient publiees la traduction des memoires de l’officier SS Otto Skorzeny , qui se faisait fort [ 37 ] de gerer les fonds recuperes par les anciens SS , pour assurer materiellement leur vie dans les pays d'accueil d' Amerique du Sud [ 37 ] . L'ex-nazi, refugie dans l' Espagne franquiste , etait responsable du tresor de guerre nazi constitue (sans qu' Hitler le sache) par Martin Bormann des 1944.

Choque par l’attitude de la direction du PCF envers le ≪ prefet du maquis ≫, Santrot le soutient et se voit lui aussi mis sur la touche par le PCF [ 37 ] . Les memoires d' Otto Skorzeny , publiees d'abord en allemand en 1950 [ 38 ] s'etaient heurtees a un ≪ barrage de temoignages contradictoires ≫ , y compris d'ex-officiers allemands dementant son arrestation de Mussolini , comme par exemple Kurt Student, commandant en chef des parachutistes allemands pendant la guerre, et etaient accusees d'etre ≪ une operation purement commerciale ≫ [ 39 ] .

Demenagement dans l'Aube et acharnement de Duclos [ modifier | modifier le code ]

Lors d'une reunion de la section de Limoges le , Guingouin apprend que la direction n'a pas valide son rapport d'octobre 1949 et dement qu'il ait ete vise par Leon Mauvais pour la prise de Limoges. Somme de se soumettre aux decisions du parti, Guingouin abandonne ses fonctions de permanent, en se levant et en dechirant sa carte du parti devant l'assistance avant de quitter la salle. Le bureau federal dement sa version dans la presse et le remplace la semaine suivante, ce qui provoque l'indignation de six des onze conseillers municipaux communistes de Limoges et la demission des bureaux de plusieurs cellules PCF de la region [ 35 ] . Georges Guingouin est plus que jamais soupconne de ≪ fractionnisme ≫. A la mi-avril, il quitte la Haute-Vienne pour Troyes , d'ou est originaire sa femme et ou elle a trouve un poste d'institutrice remplacante [ 35 ] .

Lui meme obtient sa reintegration dans l'enseignement en et le couple une mutation a Saint-Laurent-les-Eglises , en Haute-Vienne . Le meme mois eclate ce que Charles Tillon , ex-numero un des FTP, appellera les ≪ proces de Moscou a Paris ≫, dont Tillon et Andre Marty sont les victimes [ 35 ] , sous le regne temporaire de Jacques Duclos , qui remplace Maurice Thorez a la tete du PCF depuis son depart vers URSS en 1950. Duclos vient de passer un mois en prison apres la manifestation contre le general Ridgway du 28 mai 1952, qui a cause deux morts chez les manifestants [ 40 ] et 372 blesses dont vingt-sept grievement cote police [ 41 ] , declenchant arrestations et perquisitions au siege du Parti communiste francais .

Deux mois apres sa liberation, Jacques Duclos s'attaque a Guingouin, qui vient de revenir en Haute-Vienne, dans une reunion publique a Nantiat . Il reprend a son compte une partie des accusations portees dans une serie d'articles du journal L'Epoque de decembre 1945, sous le titre ≪ Banditisme et lachete ≫, a propos d'un tresor de guerre et d'executions sommaires, pourtant ete juges diffamatoires les 4 avril et 15 octobre 1946 par le Tribunal correctionnel de Limoges , jugement confirme en appel a Grenoble le 19 mai 1947 [ 8 ] . Malgre ces condamnations, le quotidien regional socialiste Le Populaire du Centre reprendra a son tour ces diffamations les 4 et 9 decembre 1953, sous le titre ≪ Limousin terre d’epouvante ≫ [ 8 ] .

En octobre 1952, les instances communistes demandent a la cellule a laquelle appartient Guingouin de l'exclure ; les membres de celle-ci refusant, il est affecte autoritairement a une autre plus complaisante qui prononce son exclusion le mois suivant. Les critiques se poursuivent et, le , L'Humanite ecrit : ≪ avec Guingouin nous avons affaire a un ennemi de la pire espece ≫ [ 4 ] .

Waldeck Rochet , du Comite Central du PCF, vient a Limoges pour faire adopter l’exclusion par la federation. Marie-Louise Lagrange , qui fut conseillere municipale de Limoges avec lui, lit le message de Guingouin, absent, puis quitte la salle [ 42 ] et fonde un ≪ Comite de defense ≫ avec Amedee Naturel et Louis Roche, puis un ≪ Comite d’honneur de la Haute-Vienne pour Georges Guingouin ≫ [ 42 ] , mais elle subit des pressions. Convoquee par la police [ 42 ] elle annonce en novembre 1952 renoncer a former une liste d'union des resistants pour les municipales en mai 1953 [ 43 ] .

L'analyse de cette exclusion ? qui fait suite, notamment, a l'exclusion des dirigeants Andre Marty et Charles Tillon  ? montre egalement le role joue dans les luttes de pouvoir entre les dirigeants communistes qui appuient leur legitimite sur leur role dans la resistance (tels Georges Guingouin ou Charles Tillon) face a ceux qui appuient leur legitimite sur leur appartenance a la classe ouvriere (tel Maurice Thorez ) [ note 5 ] . Georges Guingouin obtient ensuite sa mutation comme instituteur dans l'Aube, departement d'origine de sa femme Henriette (ils se sont maries en 1945 a Limoges). Il enseigne a Montieramey a Saint-Andre-les-Vergers et enfin a Troyes .

A voix nue de Georges Guingouin, au micro de Genevieve Huttin, diffuses la premiere fois en mars 1999. Tout d'abord Le berceau de l'esprit de resistance suivi de Elever la conscience des hommes .

Municipales de 1953 [ modifier | modifier le code ]

L'annee 1953 voit le climat entre le PCF et Guingouin se deteriorer. Apres avoir ete exclu le 10 novembre 1952, contre la volonte de la cellule Jean Chaintron de Limoges, il donne sa demission de conseiller municipal de Limoges le 15 janvier 1953 puis s'interesse a la campagne electorale pour les municipales d'avril 1953. Alors qu'il n'a pas encore fait acte de candidature, il est kidnappe lors d'une distribution de tracts a Saint-Junien , pour etre emmene de force dans une reunion publique ou il est injurie, selon le correspondant du quotidien Le Monde en Haute-Vienne [ 44 ] .

Poursuites en Justice et le non-lieu [ modifier | modifier le code ]

Accusations de 1953 [ modifier | modifier le code ]

Georges Guingouin est parallelement peu a peu implique dans une ≪ sombre affaire judiciaire sur laquelle circulent encore hypotheses et rumeurs ≫ [ 35 ] , appelee aussi les ≪ affaires ≫ de Domps et Chamberet , ou la presse locale, socialiste et d'extreme-droite, durcit peu a peu ses commentaires [ 35 ] . Le dossier est a charge et monte de toutes pieces par d'anciens collaborateurs , que la guerre froide a fait rentrer en grace, et qui veulent se venger [ 45 ] . L'affaire est confiee a Jacques Delmas-Goyon, un juge d'instruction de Tulle au passe petainiste . Selon lui, interviennent aussi dans le dossier le juge Debord, d'une juridiction d’exception de Vichy, la Section speciale , qui l'avait condamne par contumace aux travaux forces le 27 juillet et le 16 octobre 1943, pour des faits de Resistance, et le juge Morer, reintegre un an apres avoir ete suspendu a la Liberation pour des faits de collaboration [ 46 ] .

Deux paysans, Emmanuel Parrichoud et son fils Joseph, avaient ete retrouves morts cribles de balles le 27 novembre 1945, dans sa region [ 47 ] , par un maquis noir . Des membres de la Resistance qui auraient agi sous son autorite sont accuses.

L'enquete sur le double meurtre s'etait termine par un non-lieu en octobre 1947 et en decembre 1948 [ 47 ] , tandis que dans la meme region, un couple de paysans, Leonie et Andre Dutheil, et leurs fils avaient aussi ete retrouves mort mysterieusement avant la Liberation [ 47 ] , abattus, dans la nuit du 4 au 5 juillet 1944, a coups de mitraillette et depouilles de 100 000 francs par leurs anciens voisins, Pierre et Henri Pradoux [ 48 ] .

Un lien entre les deux evenements criminels est defendu par l'inspecteur Caveriviere [ 47 ] et son adjoint Andre Halifa [ 35 ] . Tous deux sont d'anciens collaborateurs qui avaient echappe a l'epuration apres avoir traque Guingouin sous l'occupation [ 35 ] , [ 47 ] , le second ayant travaille a l'enquete sur le vol de dynamite a Puy-les-Vignes [ 35 ] . Ils s'appuient sur un temoin, simple d'esprit et alcoolique [ 2 ] , qui dira plus tard avoir parle sous la pression [ 2 ] . Ce temoin affirme avoir vu par une fenetre, le 26 novembre 1945, Guingouin et ses militants reunis en ≪ conseil de guerre ≫ preparant la tuerie de Domps [ 2 ] .

L'inspecteur Caveriviere rend un rapport, le 30 janvier 1953 [ 47 ] , affirmant que les victimes du second massacre etaient decides a denoncer les coupables du premier [ 48 ] . Comme dans l' Affaire Pronnier , l'accuse du second crime tente d'impliquer son cousin et d'apparaitre comme de simples executants. Ils affirment qu'ils ont agi avec l'accord de leurs anciens chefs resistants, dont le colonel Georges Guingouin [ 49 ] , qui dement et s'en defend vigoureusement. Le juge ne parvient cependant pas a determiner s'il a ≪ couvert ≫ ces assassinats par son silence.

Le 10 octobre, le temoin Francois Lascaud affirme que trois personnes se sont vues la veille du second massacre [ 35 ] puis affirme des semaines plus tard qu'il y avait dix personnes [ 35 ] . Les incoherences de ses temoignages montrent que les enqueteurs cherchent par tous les moyens a impliquer Guingouin [ 35 ] . Le 2 decembre 1953, un court article non signe dans Le Monde indique [ 48 ] qu'apres une ≪ nouvelle et longue journee d'interrogatoires ≫ , un autre temoin, Pierre Magadoux, aurait fait des aveux selon lesquels il aurait ete consulte et aurait ≪ donne son accord ≫ au meurtre d'Emmanuel Parrichoud et son fils Joseph en juillet 1945 [ 48 ] . Le quotidien indique que ≪ deux complices de la bande ≫ , ex-proches de Georges Guingouin, ont quitte la France et ≪ vont etre rappeles pour etre interroges a leur tour ≫ . Le surlendemain, un editorial virulent du socialiste Jean Le Bail , dirigeant du quotidien Le Populaire du Centre , battu par Guingouin aux municipales de 1945 mais elu depute de Limoges en 1946 [ 8 ] , marque le debut d'une campagne de calomnies dans ce journal [ 35 ] . Le 10 decembre, Francois Lascaud, parle meme d'un ≪ conseil de guerre ≫ la veille des meurtres et la presse reprend ce terme, ce qui accelere l'enquete [ 35 ] .

L'alibi presente aux jures par Rene Pouzache et un autre officier FTP est ensuite remis en cause, Pouzache changeant d'avis et le second temoin etant a la guerre d'Indochine .

Incarceration de decembre 1953 et l'agression du 23 fevrier 1954 [ modifier | modifier le code ]

Les premieres arrestations ont lieu fin novembre, mais les prevenus n'ont d'abord avoue que des vols commis au moment de la Liberation [ 50 ] .

La justice decide alors de nouvelles mises en examen [ 47 ] , sous l'inculpation de complicite d'assassinats, de dix personnes ayant plus ou moins appartenu au groupe de Guingouin dans la zone ou il avait developpe des 1941 son maquis [ 49 ] . Le , Guingouin est convoque par le juge Delmas. Il l'apostrophe, est arrete et incarcere a la prison de Brive. La presse va plus loin que l'affaire elle-meme [ 8 ]  : Le Figaro denonce fin decembre ≪ la terreur rouge dans toute la region [ 8 ]  ≫ et France Soir ≪ un sortilege qui envoutait toute une region [ 8 ]  ≫ tandis que Paris-Match pourfend debut janvier ≪ l’ombre d’une republique sovietique dans les monts du Limousin [ 8 ]  ≫. Le Courrier du Centre evoque un ≪ gang organise ≫, un ≪ depot d'armes ≫. Pour Le Figaro , derriere ce ≪ gang ≫ se cachent ≪ les noms des chefs communistes ≫ qui ≪ preparent la prise du pouvoir ≫. L'enquete est en realite seulement en cours et les auditions se poursuivent fin janvier, le quotidien Le Monde evoquant desormais les informations au conditionnel [ 51 ] . Lors de sa confrontation avec Martial Petiniaud, Guingouin explique qu'il n'est alle chez ce dernier que quinze jours apres l'assassinat et seulement ≪ pour savoir si quelqu'un de ses FTP etait mele ≫ a l'affaire, tandis que le temoin Rene Pouzache continue a nier [ 52 ] .

Le 22 fevrier 1954, les Renseignements generaux sont avertis [ 1 ] , par erreur [ 1 ] ou par souci d'alerter, que Guingouin s’est suicide dans sa cellule [ 1 ] . Un inspecteur venu verifier le trouve assis sur sa couchette [ 1 ] . Par depit, une demi-heure plus tard, le surveillant-chef Meron et le gardien Cueille [ 1 ] , [ 35 ] , entrent dans sa cellule pour le tabasser a coups de poing et coups de pied [ 35 ] , et a coup de gourdin pendant plus d’une demi-heure [ 1 ] . Son etat etant proche du deces, il est transfere a la prison de Toulouse [ 35 ] , attache sur une planche. Sur place, un groupe de resistants est alerte et exige une expertise medicale [ 8 ] . Puis, il est transporte en hopital psychiatrique ≫ [ 53 ] . Au mois d'avril, on decouvre que l'enquete pietine toujours, malgre des reconstitutions au cours desquelles plusieurs des prevenus ne se preterent que de tres mauvaise grace aux injonctions [ 54 ] .

Mobilisation en sa faveur et contre-enquete [ modifier | modifier le code ]

Le ≪ Comite de defense ≫ rallie de nombreuses personnalites, parmi lesquelles Francois Mauriac , Jean-Marie Domenach , et les senateurs gaullistes Leo Hamon et Jacques Debu-Bridel . De nouveaux avocats sont engages, parmi lesquels un jeune de la region, fils de resistant fusille, Roland Dumas . Quatre mois apres son transfert, il obtient sa liberation definitive, le 14 juin 1954 [ 8 ] . Notre flamme , journal du Comite d’action de la Resistance en Haute-Garonne, revele en mars 1955 les details oublies de la carriere des quatre magistrats et policiers qui ont mene l'enquete contre lui et l'ont fait incarcerer [ 8 ] . Mais la bataille juridique dure plusieurs annees du fait des multiples passages d'une juridiction a l’autre [ 8 ] .

Entre-temps, Georges Guingouin a repris la politique et le journalisme, l'activite qui l'avait fait entrer en Resistance. Ses articles dans Le Peuple limousin , mensuel communiste ≪ dissident ≫ fonde en 1957, vont se succeder pendant cinq mois [ 55 ] et preparer son aptitude a rencontrer des emissaires de la direction du PCF, plus tard, entre 1961 et 1964 [ 55 ] , sans qu'une rehabilitation ne soit encore obtenue.

Non-lieu de la Justice en 1959 [ modifier | modifier le code ]

La chambre des mises en accusation de Lyon lui accorde un non-lieu le [ 56 ] . Le substitut du procureur a declare a cette occasion ≪ ne pas comprendre, en son ame et conscience, qu’on ait engage des poursuites contre lui ≫ et cette decision lui permet de retrouver son gagne-pain d'instituteur [ 8 ] .

A propos de ce passage en prison, le , lors d'une conference devant une assemblee de professeurs d'histoire de l' Aube , Georges Guingouin declare : ≪ Arrete a la veille de Noel 1953, incarcere a la prison de Brive, je devais y subir de tels sevices que, par deux fois, je parcourus le chemin des agonisants qui revoient leur vie a l'envers dans leurs derniers instants jusqu'a l'eblouissante lumiere ≫.

Pourparlers pour la reintegration au PCF [ modifier | modifier le code ]

En , il adhere au Mouvement communiste democratique et national d' Auguste Lecœur et Pierre Herve . En 1961, il entre en pourparlers avec le PCF en vue d'une reintegration : on lui propose, affirme-t-il, ≪ de le reintegrer moyennant son silence ≫. Refusant cette proposition, il se consacre alors a son metier d'instituteur et prend sa retraite en 1969.

Le magazine Historia reprend les accusations portees anterieurement contre Guingouin, le designant comme responsable des executions sommaires commises dans la region de Limoges.

Rehabilitation au sein du Parti communiste [ modifier | modifier le code ]

La rehabilitation au sein du Parti communiste est extremement tardive [ 4 ] . En , le comite central du Parti communiste, apres de nombreuses reunions, ≪ rehabilite ≫ officiellement Georges Guingouin, et ce malgre l'indifference de ce dernier. La demande de rehabilitation emane du secretaire de la federation de la Haute-Vienne, Christian Audouin [ 57 ] , et accompagne une journee ≪ portes ouvertes ≫ sur les archives du PCF le , au cours desquelles sont entre autres citees les affaires Marty-Tillon, Georges Guingouin, Henri Lefevre et Servin-Casanova.

Le , un article revele et publie un courrier de Robert Hue dans le journal L’Echo du Centre  :

≪ Le 6/02/1998, le secretaire national du PCF a adresse une lettre a Georges Guingouin pour lui faire part du travail approfondi de la commission presidee par Madame Francette Lazard sur les affaires le concernant. Sans attendre les conclusions de ces travaux, Robert Hue a tenu a lui confirmer combien le PCF reconnait la gravite du tort qu'il a ainsi fait a ces hommes et ces femmes et le tort qu'il s'est fait a lui-meme. Le PCF assume la totalite de son histoire et condamne sans appel les comportements qui ont douloureusement bouleverse la vie des siens. [Nous savons quels procedes ont ete utilises] et mesurons toute l'injustice que represente votre exclusion ≫

Robert Hue [ note 6 ] .

Guingouin repond dans une interview que ≪ le communisme n'est pas un parti ≫ [ 58 ] .

Mort [ modifier | modifier le code ]

Decede a Troyes le a 92 ans, Georges Guingouin est inhume, suivant ses souhaits, dans le petit cimetiere communal de Saint-Gilles-les-Forets aux cotes de sa femme Henriette (1918-2004).

Autre engagement [ modifier | modifier le code ]

Georges Guingouin, qui avait adhere en 1948 au groupe Francisco-Ferrer de la Libre-pensee limousine, a par ailleurs ete franc-macon apres avoir quitte la vie active. Il fut initie a Troyes le (a 56 ans) par la loge L'aurore sociale du Grand Orient de France [ 59 ] , loge a laquelle avait appartenu un autre heros de la Resistance, Pierre Brossolette .

Hommages [ modifier | modifier le code ]

Marie-George Buffet a fait, au nom du parti communiste, une declaration rendant hommage a Georges Guingouin. Elle a evoque dans un discours a l'occasion de sa visite a Limoges en 2003, l'exclusion de Guingouin du parti, la qualifiant d'≪ inacceptable ≫, et a precise qu'elle avait tenu a rendre hommage a ce grand resistant lors de son 90 e  anniversaire.

Le memorial de l'enlevement du Sturmbannfuhrer Helmut Kampfe a environ quatre kilometres a l'est de Saint-Leonard-de-Noblat sur la N141 a ete concu par l'artiste Jean-Joseph Sanfourche et inaugure en 1986 par Georges Guingouin [ 60 ] .

Le peintre limousin Paul Rebeyrolle , lui aussi ≪ exile ≫ dans l'Aube, puis en Cote-d'Or, lui a dedie en 1987 une œuvre monumentale intitulee Le Cyclope : hommage a Georges Guingouin [ 61 ] .

Un rond-point a Feytiat , une avenue et un pont de Limoges au-dessus de la Vienne portent le nom de Georges Guingouin. Depuis le , le college d'Eymoutiers est devenu le college Georges-Guingouin [ 62 ] .

L'ecole communale desaffectee de Saint-Laurent-les-Eglises ou Georges Guingouin et sa femme ont enseigne en 1952/1953, porte une plaque commemorative a leur nom.

La place devant la gare de Saint-Junien porte le nom de Georges Guingouin.

Une ecole maternelle et une ecole elementaire de Sainte-Savine , commune de la banlieue de Troyes ou il habitait a la fin de sa vie, portent le nom de Georges Guingouin.

Decorations [ modifier | modifier le code ]

Citation a l'ordre de la Liberation [ modifier | modifier le code ]

≪ De 1940 a 1942, Georges Guingouin a ete le ≪ hors-la-loi ≫, l'incarnation de la resistance civile en Limousin. Les condamnations aux travaux forces ? une a perpetuite, puis deux autres de vingt ans ? temoignent de l'obstination des tribunaux de Vichy a se debarrasser de cet adversaire.

En 1942, il organise les premiers elements du Maquis du Limousin qui allait devenir un des premiers de France, le plus redoute de la police de Laval et de Darnand , celui sur lequel les miliciens et les Allemands allaient s'acharner vainement.

Pour la periode historique 1942-1944, il est difficile de faire un choix parmi les innombrables faits d'armes du lieutenant-colonel Guingouin. Chef et soldats, il a participe, a la tete de ses troupes, a tous les coups de main, a toutes les embuscades perilleuses, non seulement dans son secteur, mais egalement et a maintes reprises loin de sa zone d'habitation habituelle. Pendant la bataille du Mont-Gargan, du 17 au 24 juillet 1944, il a donne, a chaque instant, le plus magnifique exemple d'heroisme, de maitrise de soi, au mepris le plus total de la mort.

Extraordinaire entraineur d'hommes que son exemple galvanise, le lieutenant-colonel Guingouin constitue une des plus belles figures de la Resistance. ≫

? texte ecrit au verso du livre : 4 ans de lutte sur le sol limousin

Publications [ modifier | modifier le code ]

  • Quatre ans de lutte sur le sol limousin , coll. ≪ La Liberation de la France ≫, Le Puy Fraud editeur, 1974 ; reedition 2015.
  • Georges Guingouin, premier maquisard de France (avec Gerard Monediaire), Editions Lucien Souny , 1983.
  • Marcel Parent, Georges Guingouin, Les ecrits et les actes , Le Temps des Cerises, 227 p., 2006.
  • Intervention de Georges Guingouin a la conference-debat reunissant les professeurs d'histoire du departement de l'Aube sous la presidence de l'inspecteur d'academie, Jacques Marchal, a Troyes, le .
  • RMC Decouverte , emission du 18 octobre 2019 : Roland Dumas (avocat de Georges Guingouin), temoignage a l'issue du proces de Tulle en .
  • Georges Guingouin, instituteur et premier maquisard de France , emission Autant en emporte l'histoire du 3 octobre 2021 sur France Inter [ 66 ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Cite par Georges Guingouin lui-meme dans la biographie qu'il a redigee pour l' Ordre de la Liberation , dont il est membre
  2. En realite, la formule doit etre attribuee a Pierre Bezaud, de Sainte-Anne-Saint-Priest, ardent soutien de Guingouin, le terme ≪ grand ≫ devant etre compris dans le sens de prestige et de valeur, et non de taille.
  3. Voir l'article Massacre de Tulle
  4. Conference devant l’Academie des sciences morales et politiques le 9 janvier 2006 consacree a ≪ la face sombre de la Liberation de la France en 1944 ≫. [1]
  5. Cela est notamment analyse dans le film universitaire en ligne Des vies en rouge
  6. Ce document est affiche au Musee de la resistance de Limoges avec une photo de Georges Guingouin jeune, dans la salle reservee aux maquis limousins.

References [ modifier | modifier le code ]

  1. a b c d e f et g Jean-Pierre Le Dantec , Un heros. Vie et mort de Georges Guingouin , Editions Gallimard, coll. ≪ Litterature ≫, 2015, 240 p. ( ISBN   978-2-07-014815-8 ) , critique par Philippe Poisson, dans Criminocorpus le 12 fevrier 2015 [2]
  2. a b c d et e "Guingouin, l'eternel rebelle", par Georges Chatain dans Le Point du 16 avril 2004 [3]
  3. a et b Max Lagarrigue, questions… La France durant l'Occupation , CNDP, 2007.
  4. a b c d e et f Laurent Douzou, Fabrice Grenard, Une legende du maquis. Georges Guingouin, du mythe a l’histoire . , lemouvementsocial.net.
  5. Michel Patinaud, Eymoutiers, laboratoire du communisme rural , memoire de maitrise, universite de Toulouse Le Mirail, 1991, publie en partie en 1995 dans Ethnologia - Etudes Limousines sous le titre ≪ Eymoutiers, un canton rouge : essai d'anthropologie politique et sociale (1945-1992) ≫. Patinaud cite les memoires manuscrites de M. Lenoble et le temoignage oral de Guingouin lui-meme.
  6. a et b Jean Maitron , article in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier francais , Editions ouvrieres.
  7. Philippe Robrieux, Histoire interieure du parti communiste , Tome 2, Fayard, 1981, p.   35-37
  8. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z Philippe Daumas, ≪ Georges Guingouin, heros et hors-la-loi. Le reveil de la memoire d’un resistant communiste ≫, Les Cahiers d'histoire , n o  133, 2016, p.   149-166 [4]
  9. Philippe Robrieux , Histoire interieure du parti communiste , tomes 2 et 4 , Fayard, 1981, p.   35-37 .
  10. Biographie Le Maitron de Charles Nedelec [5]
  11. Jean-Marc Berliere et Franck Liaigre , L'affaire Guy Moquet : enquete sur une mystification officielle , Paris, Larousse, , 159  p. ( ISBN   978-2-03-584598-6 )
  12. Article de Jacques Fauvet dans Le Monde du 19 septembre 1952 [6]
  13. Dominique Lormier, La Gestapo et les Francais . Pygmalion (editions Flammarion), 2013, ( ISBN   978-2-7564-0589-6 ) , p.  30
  14. Dominique Lormier, Les Grandes Affaires de la Resistance , Lucien Souny, 2005, p.  195.
  15. ≪  Liberation de Limoges  ≫, sur Memoire Filmique de Nouvelle-Aquitaine (consulte le )
  16. Alain Guerin, Chronique de la Resistance , Place des Editeurs , , p.  1130
  17. ≪  Premier grand defile populaire  ≫, sur Memoire Filmique de Nouvelle-Aquitaine (consulte le )
  18. ≪  Apres cinq ans de guerre  ≫, sur Memoire Filmique de Nouvelle-Aquitaine (consulte le )
  19. a b c d e et f Fabrice Grenard, ≪ La Resistance en accusation. Les proces d’anciens FFI et FTP en France dans les annees d’apres-guerre ≫, dans la revue Vingtieme Siecle en 2016 [7]
  20. a b et c Epuration : ≪ cette partie de l’histoire me chagrine beaucoup ≫ , lepopulaire.fr, 20 aout 2016.
  21. Michel Taubmann , L'affaire Guingouin , ed. Lucien Souny 1994 : ≪ L'affaire de Chamberet ≫, p.   160-171 .
  22. . ≪  ASMP - La justice du Peuple en 1944 par M. Henri Amouroux.  ≫, sur www.asmp.fr
  23. Cite par Michel Taubmann, Ibid. , p.  183.)
  24. ≪  La petite histoire de Beaublanc  ≫, sur Mon Ballon Orange , (consulte le ) .
  25. Laurent Bourdelas, ≪ Limoges, la ville des trolleys ≫, dans Le Populaire du Centre , 4 avril 2020 [8]
  26. Michel Taubmann, Ibid. , p.   172-173 .
  27. Michel Taubmann, Ibid. , p.  192.
  28. Biographie Le Maitron de Roger Pannequin [9]
  29. Jean-Marc Theoliere, ≪  Paul Pronnier est condamne a mort  ≫, sur Le Monde ,
  30. Jean-Marc Theoliere, ≪ Pronnier, accuse d'incendies volontaires et d'assassinat, va comparaitre lundi devant les assises du Pas-de-Calais ≫, dans Le Monde du 19 novembre 1951 [10]
  31. a et b Croix de guerre pour une greve. 100 000 mineurs contre l'occupant 27 mai-10 juin 1941, Plon, Paris, 1971.
  32. Philippe Robrieux , Histoire interieure du Parti communiste , tome 2 : ≪ De la liberation a l'avenement de Georges Marchais ≫.
  33. a et b Stephane Courtois (historien), Le bolchevisme a la francaise [11]
  34. Article de Pierre Pascal , dans la revue Communisme aux Editions L'Age d'Homme , 1977
  35. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w et x Fabrice Grenard , Une legende du maquis : Georges Guingouin, du mythe a l'histoire , ed. Tallandier, coll.  ≪ Texto ≫, 2020 [12]
  36. a et b Biographie Le Maitron de Fernand Dupuy [13]
  37. a b c d et e Biographie Le Maitron d' Andre Santrot [14]
  38. Otto Skorzeny , Missions secretes .
  39. Le Monde du 2 avril 1952
  40. Monique Houssin, ≪ Resistantes et resistants en Seine-Saint-Denis : un nom, une rue, une histoire ≫ , Editions de l'Atelier , p.  74, 2004.
  41. Hocine Belaid et ≪ la manifestation Ridgway ≫ du 28 mai 1952 , sur le site pcfaubervilliers.fr .
  42. a b et c Biographie Le Maitron de Marie-Louise Lagrange [15]
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  44. ≪ M. Guingouin assailli par les communistes ≫, par le correspondant du quotidien Le Monde en Haute-Vienne, le 15 avril 1953 Le Monde [16]
  45. Franck Mazuet, Christophe Weber, ≪ Resistants/collabos, une lutte a mort ≫ , France 3 , 24 novembre 2015.
  46. A voix nue de Georges Guingouin, au micro de Genevieve Huttin, mars 1999 Sur France Culture ( Le berceau de l'esprit de resistance et Elever la conscience des hommes ). [17]
  47. a b c d e f et g Roland Dumas , Le fil et la pelote , [18]
  48. a b c et d Le Monde du 2 decembre 1953
  49. a et b Le Monde du 21 janvier 1954
  50. Le Monde du [19]
  51. ≪ Grorges Guingouin est de nouveau interroge aujourd'hui par le juge d'instruction de Tulle ≫, Le Monde du 25 janvier 1954 [20]
  52. Le Monde du 26 janvier 1954
  53. ≪ Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation ≫ - article signe par Charles Louis Foulon, attache de recherche au centre d'histoire culturelle de l'universite de Versailles, p.  359
  54. Le Monde du [21]
  55. a et b Fiche de lecture par Christian Beuvain du livre Marcel Parent, Georges Guingouin. Les ecrits et les actes , Editions de la Veytizou, 2006, dans la revue Communisme [22]
  56. Michel Taubmann, Ibid. , p.  36.
  57. ≪ L'Humanite Hebdo demande justice pour Georges Guingouin ≫ , Liberation , 13 fevrier 1998.
  58. Fabrice Grenard, Une legende du maquis, Georges Guingouin, du mythe a l’histoire , Paris, Vendemiaire, , p.  397
  59. Michel Laguionie, Petit dictionnaire maconnique des rues du Limousin , Saint-Paul, Le Puy Fraud editeur, 2011.
  60. https://www-oradour-info.translate.goog/images/kampfe05.htm?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc
  61. ≪  Le Cyclope, Hommage a Georges Guingouin  ≫, sur GeoCulture (consulte le ) .
  62. Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation - Ibid - p.  359.
  63. ≪  Decret du 25 mars 2005 portant promotion  ≫, sur legifrance.gouv.fr ,
  64. ≪  Georges GUINGOUIN  ≫, sur Musee de l'Ordre de la Liberation (consulte le )
  65. ≪  - Memoire des hommes  ≫, sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulte le )
  66. ≪  Georges Guingouin, instituteur et premier maquisard de France  ≫, sur www.franceinter.fr (consulte le )

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Philippe Bourdrel, L'epuration sauvage 1944-45 , Perrin, 2002
  • Roger Faligot , Remi Kaufer, Les Resistants , Fayard, 1989
  • Marc Ferro , Les individus face aux crises du XX e  siecle : l'histoire anonyme , Paris, O. Jacob, , 430  p. ( ISBN   2-7381-1568-3 ) , ≪ Le parti, la patrie ≫, p.  201-228 .
  • Fabrice Grenard , Une legende du maquis, Georges Guingouin, du mythe a l’histoire , Editions Vendemiaire, 2014
  • Xavier Laroudie, Un seul chatiment pour les traitres ? Haute-Vienne, 1944 ? Epuration et Liberation dans la douleur , preface de Jean-Marc Berliere, Geste editions, 2016
  • Rene Lemarquis, Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social , ( lire en ligne ) , Notice ≪ GUINGOUIN Georges?≫
  • Marcel Parent (coordonnateur), Communisme et resistance de Georges Guingouin : actes du colloque organise le 24 mars 2007 a Limoges, Amphitheatre du Conseil regional du Limousin , Pantin, Temps des cerises, , 206  p. ( ISBN   978-2-84109-719-7 ) .
  • Philippe Robrieux , Histoire interieure du parti communiste , tomes 2 et 4, Fayard, 1980-84
  • Raymond Ruffin , Ces chefs de maquis qui genaient , Paris, Presses de la Cite , , 286  p. ( ISBN   2-258-00776-3 )
  • Michel Taubmann , L'affaire Guingouin, la veritable histoire du premier maquisard de France , editions Lucien Souny, 1994-2004.
  • Pierre Trouille , Journal d'un prefet sous l'Occupation , Gallimard, 1964
  • Yann Fastier , Guingouin, un chef du maquis , album, L'atelier du poisson soluble, 2015.
  • Laurent Bourdelas , Histoire de Limoges , Geste Editions, 2014.
  • Philippe Daumas, ≪  Georges Guingouin, heros et hors-la-loi : Le reveil de la memoire d’un resistant communiste  ≫, Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique , n o  133 ≪ Partir en communaute ≫,‎ , p.  149-166 ( lire en ligne )

Litterature [ modifier | modifier le code ]

  • Armand Gatti , Les cinq noms de Resistance de Georges Guingouin , Editions Le bruit des autres, Cercle Gramsci de Limoges, 2006 (un long poeme epique et experimental racontant la Resistance de Georges Guingouin).
  • Fouche Jean-Jacques, Juchereau Francis, Monediaire Gerard : Georges Guingouin, chemin de resistances , editions Lucien Souny, Cercle Gramsci Limoges
  • Parcours et Temoignages militants, L'Affaire Georges Guingouin , Fonds d'Archives Jean Rene Chauvin, UMR 8058

Filmographie [ modifier | modifier le code ]

  • 2008 : La Petite Russie , film documentaire de Patrick Seraudie, produit par Pyramide Production, coproduit avec France 3 Limousin.
  • 2013  : Le Grand Georges , telefilm de Francois Marthouret realise en 2011
  • Affaires sensibles  : L'affaire Guingouin : l'honneur bafoue d'un resistant documentaire realise par Paul Sanfourche realise en 2024.

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]