Felix zu Schwarzenberg

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.

Felix de Schwarzenberg
Illustration.
Fonctions
Ministre-president d'Autriche
?
( 3 ans, 4 mois et 15 jours )
Monarque Ferdinand I er
Francois-Joseph I er
Predecesseur Johann von Wessenberg
Successeur Karl Buol
Ministre autrichien des Affaires etrangeres
?
( 3 ans, 4 mois et 15 jours )
Monarque Ferdinand I er
Francois-Joseph I er
Ministre-president Lui-meme
Predecesseur Johann von Wessenberg
Successeur Karl Buol
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Krummau ( Royaume de Boheme )
Date de deces (a 51 ans)
Lieu de deces Vienne ( Autriche )
Nationalite Autrichienne
Religion Catholicisme

Signature de Félix de Schwarzenberg

Felix zu Schwarzenberg
Ministres-presidents d'Autriche

Felix Ludwig Johann Friedrich, prince de Schwarzenberg (ne le a Krummau , royaume de Boheme ? mort le a Vienne , Autriche ) est un prince et homme d'Etat autrichien qui a restaure l'empire des Habsbourg comme puissance europeenne, apres la revolution de 1848 .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Issu de l'une des familles les plus influentes de la haute-noblesse allemande de Boheme , la maison princiere des Schwarzenberg , il est le quatrieme enfant et le fils cadet du prince Joseph II zu Schwarzenberg   (en) (1769 ? 1833) et de son epouse Pauline von Arenberg (1774 ? 1810), un couple qu'Adolph Schwarzenberg decrit comme heureux et harmonieux [ 1 ]  ; l'un de ses freres est l'archeveque Friedrich de Schwarzenberg. Neveu du prince Charles-Philippe de Schwarzenberg , commandant des armees autrichiennes dans les dernieres phases des guerres napoleoniennes , et heros de la bataille des Nations , Schwarzenberg entre dans le corps diplomatique, ou il devient un protege du prince de Metternich et sert dans plusieurs ambassades autrichiennes, a Saint-Petersbourg , Londres , Paris et Turin , avant de devenir ambassadeur a Naples .

Il est aussi le beau-frere du prince de Windischgratz .

Lors de la revolution de mars 1848 , il aide le general commandant en chef Radetzky a battre les forces rebelles a Milan . Quand le gouvernement liberal de Wessenberg demissionne en octobre sous la pression d'une revolte democratique, un conseil de famille Habsbourg decide de nommer Schwarzenberg ministre des Affaires etrangeres, en reconnaissance de son role en tant que proche conseiller de Radetzky, et aussi grace a sa position de beau-frere du marechal de Windischgratz qui avait reprime la revolution a Prague et a Vienne. Il est aussi ministre-president de l'Autriche en , et peut remplacer l'empereur (le 2 decembre , Ferdinand I er est contraint d'abdiquer en faveur de son neveu, l' archiduc Francois-Joseph ) dans certaines de ses fonctions en son absence.

Au cours des trois annees qu'il passe a ce poste de a , Schwarzenberg non seulement reprime la revolution et rend a l'Autriche sa puissance sur la scene politique europeenne, mais encore installe les bases de la modernisation economique et sociale de la monarchie. Le , il forme son gouvernement, au sein duquel des liberaux comme Alexander von Bach et Karl Ludwig von Bruck   (de) cotoient des conservateurs comme Franz Seraph von Stadion   (de) et Leo von Thun-Hohenstein . Certes, Schwarzenberg est un adversaire convaincu de la revolution, mais il considere qu'il faut donner sa chance a un regime constitutionnel et, contrairement a son predecesseur Metternich, tente moins de contrecarrer la revolution que de la surmonter.

Schwarzenberg remporte son premier succes contre le Parlement de Francfort . Il s'oppose a sa volonte d'integrer les provinces allemandes de l' empire d'Autriche au sein d'un Etat national allemand ? la Grande Allemagne ? pour regler la question allemande, defendant l'idee d'une Grande-Autriche et le droit de la monarchie des Habsbourg a participer a une confederation des Etats d'Allemagne et d'Autriche. Apres la repression sanglante de la revolution a Vienne en novembre, l'Assemblee constituante autrichienne s'installe a Kremsier , et vote une constitution federaliste. Ignorant ce vote, Schwarzenberg repond en dissolvant l'Assemblee avec l'aide de l'armee le . De meme, avec le rappel des deputes autrichiens de Francfort, il ote au Parlement le droit de pretendre representer la nation allemande.

En meme temps, Schwarzenberg demande l'aide d'une armee russe pour vaincre la revolte hongroise, et tenter de contrecarrer les tentatives de la Prusse pour dominer l' Allemagne  : le tsar Nicolas I er lui apporte l'aide de son meilleur general, Paskevitch , a la tete d'une armee de 150 000 hommes.

Il retablit l'ordre en Autriche en promulguant la Constitution de 1849 (qui ignore totalement la Constitution hongroise de 1848 , qu'il juge illegitime), appliquee dans tout l' empire d'Autriche et dans le Royaume lombard-venitien et qui transforme l'empire des Habsbourgs en un Etat unitaire et centralise. Il impose la reculade d' Olmutz a la Prusse, forcant le royaume de Prusse a abandonner, pour le moment, son projet d'unifier l'Allemagne a son profit, et a approuver une reforme de la vieille Confederation germanique .

Plus realiste que Metternich, il abolit les privileges, interdit les droits de douane a l'interieur meme de l' empire d'Autriche et assure ainsi l'unite economique du pays. Un parlement est egalement etabli, mais n'a aucun pouvoir reel, et est elu au suffrage restreint. Alexander von Bach et Anton von Schmerling reorganisent l'administration et la justice, Leopold von Thun-Hohenstein   (de) modernise l'enseignement avec ses collaborateurs Alexander von Helfert   (de) , Antonin Krombholz , Franz-Serafin Exner et Hermann Bonitz .

S'il est reforme, le regime est pourtant absolutiste , hyper-centralise (tous les fonctionnaires sont nommes a Vienne ), la presse est muselee, et l'armee joue un role preponderant. On parle alors de ≪  systeme Bach  ≫. Avec sa politique, il se cree plus d'ennemis que d'amis, les liberaux le jugeant trop conservateur et les conservateurs trop liberal. Le jeune empereur Francois-Joseph considere, quant a lui, son ministre-president comme une menace pour son autorite souveraine et envisage de le contraindre a la demission, lorsqu'il meurt brusquement pendant une reunion du conseil des ministres. Ce n'est qu'a la fin de la regence que Francois-Joseph a reconnu en Schwarzenberg non seulement l'un de ses meilleurs hommes d'Etat, mais aussi le plus important de son gouvernement. Mais deja, dans la lettre qu'il adresse a la mere du defunt pour l'informer de son deces, il fait son eloge, affirmant que les deux qualites qui l'ont le plus impressionne sont l'absolue fidelite de Schwarzenberg a sa personne et une energie inebranlable [ 2 ] .

Schwarzenberg est considere en Europe comme un homme d'Etat competent, bien que peu lui fassent confiance (son propre rapport, apres l'intervention russe en Hongrie , affirmant que l'Autriche ≪ choquerait le monde par la profondeur de son ingratitude ≫, peut avoir joue un role en ce sens), et sa mort precoce, d'une attaque d' apoplexie foudroyante, est generalement consideree par les historiens comme une grave perte pour l'Autriche, aucun de ses successeurs ne possedant sa stature ou sa competence.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Adolph Schwarzenberg (1946) , p.  4.
  2. Jean-Paul Bled, Les fondements du conservatisme autrichien, 1859-1879 , Publications de la Sorbonne, , 529  p. ( lire en ligne ) , p.  88, note 12 .

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • (de) Andreas Gottsmann, Der Reichstag von Kremsier und die Regierung Schwarzenberg : die Verfassungsdiskussion des Jahres 1848 im Spannungsfeld zwischen Reaktion und nationaler Frage , Munich, R. Oldenbourg, , 144  p. ( ISBN   3-486-56132-4 )  ; Vienne, Verl. fur Geschichte und Politik ( ISBN   3-7028-0338-6 ) .
  • (de) Stefan Lippert, Felix Furst zu Schwarzenberg : eine politische Biographie , Stuttgart, F. Steiner, , 445  p. ( ISBN   3-515-07236-5 ) .
  • (en) Adolph Schwarzenberg, Prince Felix zu Schwarzenberg : prime minister of Austria, 1848-1852 , New York, Columbia University Press, , 244  p.
  • (en) Adolph Schwarzenberg, ≪  Prince Felix Zu Schwarzenberg, Prime Minister of Austria, 1848-1852  ≫, The American Historical Review , vol.  52, n o  2,‎ , p.  316-317 .
  • (en) Henry Garland et Mary Garland, The Oxford Companion to German Literature , Oxford University Press , ( ISBN   978-0-19-172741-2 , lire en ligne ) .

Liens externes [ modifier | modifier le code ]