![](//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b8/Explorer_1_During_the_Installation_to_Jupiter-C.jpg/300px-Explorer_1_During_the_Installation_to_Jupiter-C.jpg)
Explorer 1 installe sur le dernier etage du
Juno I
RS-29.
Caracteristiques techniques
Masse au lancement
|
13,97 kg
|
Controle d'attitude
|
Stabilise par rotation
|
modifier
![Consultez la documentation du modèle](//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/38/Info_Simple.svg/12px-Info_Simple.svg.png)
Explorer 1
(officiellement
1958 Alpha 1
) est le premier
satellite artificiel
place en orbite par les
Etats-Unis
. Il est lance le
par un lanceur
Juno I
depuis la
base de lancement de Cap Canaveral
en
Floride
. Le lancement d'un satellite est programme initialement pour l'
Annee geophysique internationale
de 1957-1958. Cet objectif se transforme en un enjeu national lorsque l'
Union sovietique
parvient a devancer les Etats-Unis en mettant en orbite le premier satellite artificiel
Spoutnik 1
le
, des problemes de mise au point ayant retarde le premier vol du lanceur americain
Vanguard
designe pour ce lancement des 1955.
Les ingenieurs de
Wernher von Braun
travaillant a l'
Agence de missile balistique de l'armee de terre
(ABMA) et du
Jet Propulsion Laboratory
relevent le defi en mettant au point a la fois le lanceur et le satellite en moins de 90 jours. Le principal instrument scientifique concu par
James Van Allen
emporte par ce petit satellite de quelques kilogrammes est charge de detecter le
rayonnement cosmique
. Il fournit des resultats anormaux qui sont expliques quelques mois plus tard par la presence de ceintures de radiation autour de la Terre, lesquelles prennent le nom du scientifique.
l'Annee geophysique internationale et la decision du lancement d'un premier satellite
[
modifier
|
modifier le code
]
Au
XIX
e
siecle, l'exploration des regions polaires de la Terre est effectuee initialement par des expeditions sous drapeau national (
Royaume-Uni
,
Norvege
...). Toutefois, a l'initiative des nations scandinaves, un ensemble coordonne de missions d'exploration rassemblant des chercheurs de plusieurs pays et baptise
Annee polaire internationale
, est organisee en 1882-1883. Cet evenement est repete en 1932-1933 et une troisieme edition en 2007-2008. Le
, plusieurs scientifiques de premier plan dont
Lloyd V. Berkner
,
Sydney Chapman
,
Fred Singer
, et
Ernest Harry Vestine
, se reunissent dans la maison du professeur
James Van Allen
, specialiste du
rayonnement cosmique
. Ces scientifiques, qui disposent de nombreuses relations dans les spheres academiques gouvernementales, estiment que, compte tenu des avancees dans le domaine des equipements permettant l'etude de la
Terre
tels que les fusees, les radars et les moyens de calcul, un evenement scientifique de meme type doit etre organise sans attendre. Ils proposent d'etendre le perimetre d'investigation a l'ensemble de la Terre pour en faire une annee geophysique internationale
[
1
]
. Berkner et Chapman soumettent cette proposition au
Conseil international des unions scientifiques
(ICSU) dont le role est de coordonner les recherches scientifiques des differents pays. Ils suggerent qu'une
Annee geophysique internationale
soit organisee en 1957-1958, car cette periode correspond a un maximum de l'
activite solaire
[
2
]
,
[
3
]
.
A l'epoque, la
guerre froide
oppose l'
Union sovietique
et ses
allies
aux pays occidentaux. Mais la mort de
Joseph Staline
en 1953 entraine une legere detente et les pays du bloc de l'est decident de participer. Les scientifiques decident que, pour couronner cet evenement, des satellites artificiels soient places en orbite pour y collecter des donnees scientifiques
[
4
]
. Le projet rassemble 60 000 scientifiques et 66 pays. Pour marquer l'evenement, les deux
superpuissances
de l'epoque proposent en 1954 de placer a cette occasion un
satellite artificiel
autour de la Terre. Le concept de satellite artificiel est ancien mais c'est seulement au cours des deux dernieres decennies, que, sous l'impulsion de l'Allemagne nazie (
missile V2
) puis des deux superpuissances (developpement de missiles balistiques), les avancees techniques permettent d'envisager sa mise en œuvre. L'objectif annonce est enterine le
par le comite organisateur de l'annee geophysique internationale qui encourage tous les pays a y participer. Aux Etats-Unis, le lancement d'un satellite est approuve par le comite national de l'annee geophysique internationale reuni le 18 mai 1955. Bien avant cet evenement, la conception d'un tel satellite est etudiee par la
RAND Corporation
et le bureau aeronautique de l'aeronavale americaine (
US Navy
), donnant lieu a des rapports publies des 1946. Mais pour lancer ce satellite, il faut d'abord disposer d'un
lanceur
capable de l'accelerer suffisamment, plus de 7
km
par seconde, pour qu'il reste en orbite
[
5
]
.
En
Union sovietique
, le programme spatial est a cette epoque entierement gere par l'
OKB 1
sous la direction de
Serguei Korolev
et constitue en fait un prolongement du programme de missile balistique intercontinental lourd
Semiorka
en cours de developpement pour les forces militaires. Il n'en va pas de meme aux Etats-Unis en 1954. Les trois corps de l'armee americaine (
armee de l'air
(
US Air Force
),
armee de terre
(
US Army
) et l'aeronavale (
US Navy
) ont chacun des programmes de missiles balistiques. Par ailleurs, des scientifiques, comme
James Van Allen
de l'
universite de l'Iowa
, utilisent des
fusees-sondes
, derivees des travaux sur les missiles, de plus en plus puissantes pour explorer la haute atmosphere.
A l'epoque, le centre de recherche
Jet Propulsion Laboratory
, qui a acquis une forte expertise dans la propulsion des fusees, leur guidage et leur suivi, est rattache a l'
armee de terre
et concoit pour celle-ci des missiles balistiques a courte portee. L'un de ses responsables,
William Hayward Pickering
, un ingenieur neo-zelandais devenu un specialiste des
telemesures
(guidage et controle des fusees) est a la tete du programme de missile sol-sol
Corporal
. Travaillant sur la
base de White Sands
, il y fait la connaissance de
James Van Allen
qui utilise des fusees
V2
mises a sa disposition par
Wernher von Braun
pour lancer des experiences scientifiques dans la haute atmosphere. En 1954, l'equipe de von Braun, qui dirige les ingenieurs de l’
Agence de missile balistique de l'armee de terre
(ABMA) situee
Huntsville
en
Alabama
, propose d'utiliser le missile balistique a courte portee
Redstone
qu'il developpe surmonte par un assemblage de
propulseurs a propergol solide
pour en faire un
lanceur
et placer un
satellite artificiel
en orbite. Selon ses calculs, le projet peut aboutir des septembre 1956. Wernher von Braun envoie au JPL, avec lequel il souhaite travailler, le detail de cette proposition baptisee
Project Orbiter
. En retour, Pickering suggere d'utiliser des fusees Recruit pour les etages superieurs et d'installer un emetteur radio en cours de developpement dans son etablissement. Van Allen de son cote tente d'obtenir l'appui des responsables americains a
Washington, D.C.
[
6
]
.
Mais ce projet de l'armee de terre n'est pas le seul en course pour lancer un
satellite artificiel
. Le
Naval Research Laboratory
(NRL) propose d'utiliser le
Vanguard
, un nouveau lanceur consacre a la recherche scientifique dont le second etage est une
fusee-sonde Aerobee
fournie par le JPL tandis que l'
armee de l'air
propose son
missile balistique intercontinental
Atlas
. Ces deux lanceurs sont toutefois a un stade de developpement tres peu avance. Le secretariat a la Defense nomme en aout 1955 un comite pour selectionner un des trois projets. Ce comite est compose de deux representants de chacune des trois armes et est dirige par Homer Stewart, un professeur de
Caltech
(
California Institute of Technology
) egalement responsable d'une des divisions du JPL. Bien que le
projet Orbiter
soit le plus abouti, c'est le
projet Vanguard
propose par le laboratoire de l'aeronavale americaine (NRL) qui l'emporte par cinq voix contre deux pour le
projet Orbiter
. Ce choix reflete la volonte du president americain,
Dwight D. Eisenhower
, de ne pas associer le programme spatial a une arme. Quelques jours plus tard, cette decision est confirmee et l'equipe de von Braun se voit interdire toute tentative de lancement de satellite
[
6
]
,
[
7
]
,
[
8
]
.
Developpement d'Explorer 1 et du lanceur Juno I
[
modifier
|
modifier le code
]
Les ingenieurs du JPL et de von Braun assemblent un
bouclier thermique
experimental en fibre de verre sur un
Jupiter-C
destine a proteger les tetes nucleaires (1957).
A l'automne 1955, l'armee de terre demande au JPL de l'assister dans la mise au point des tetes militaires des missiles balistiques intercontinentaux. Celles-ci sont soumises lors de leur
rentree atmospherique
a tres grande vitesse a des temperatures de plusieurs milliers de degres. Wernher von Braun est charge de tester le recours a un revetement en fibre de verre qui se sublimerait durant cette phase de vol tout en protegeant la tete militaire. Pour effectuer ces tests, le montage propose pour le
projet Orbiter
est utilise. Le JPL fournit les etages superieurs (fusees Recruit) ainsi qu'un reseau de stations de poursuite baptise Microlock qu'il deploie a cette occasion et qui est charge de recueillir les donnees transmises par radio par le missile. Le missile ainsi obtenu est baptise
Jupiter-C
(pour
Jupiter Composite Reentry Test Vehicle
). Le premier test est effectue en septembre 1956. Pour eviter que la fusee ne place en orbite le dernier etage, celui-ci est rempli avec du sable au lieu de
propergol solide
. Des son premier essai, la charge utile s'eleve jusqu'a 5 391 km etablissant un nouveau record d'altitude. Deux mois plus tard, le secretariat a la Defense, qui veut empecher qu'un nouveau test n'aboutisse a une mise en orbite qui precederait le
programme Vanguard
, envoie un memo a l'armee de terre, l'employeur de von Braun, interdisant tout essai de missile dont la portee excede 320 kilometres
[
9
]
.
La mise en place du satellite Explorer 1 sur son lanceur Juno I.
Malgre les consignes du secretariat a la Defense, le general
John Medaris
, directeur de l'
Agence de missile balistique de l'armee de terre
(ABMA) et von Braun soumettent en avril 1957 un plan de lancement d'une demi-douzaine de satellites artificiels a l'aide du lanceur
Jupiter-C
dont le premier peut etre mis en orbite cinq mois plus tard. Cette proposition est rejetee par le secretariat a la Defense. L'ABMA et le JPL continuent leurs essais sur le bouclier thermique des tetes nucleaires durant l'ete 1957 lorsque les responsables sovietiques annoncent que leur pays s'apprete a lancer un satellite artificiel d'ici quelques mois. A l'epoque, trois
Jupiter-C
sont lancees et il reste une dizaine de lanceurs de ce type en reserve. Medaris, apprenant que le programme Vanguard est en difficulte, donne l'ordre de preparer trois de ces lanceurs au cas ou le lanceur Jupiter-C serait amene a remplacer au pied leve le lanceur
Vanguard
. De son cote,
Pickering
prepare la reconversion du JPL. Peu apres sa nomination en 1954, il a convenu avec le responsable du Caltech, gestionnaire du laboratoire JPL, que le missile
Sergeant
soit le dernier missile developpe par son laboratoire. Pour Pickering, la realisation d'engins spatiaux, en particulier le developpement de l'electronique sophistiquee d'un satellite artificiel, constitue un objectif beaucoup plus prometteur. Durant l'ete 1957, il propose de developper un premier satellite dont la
charge utile
est une experience de detection du
rayonnement cosmique
fournie par un professeur de Caltech et un autre instrument fourni par un
astronome
de l'
observatoire Palomar
. Mais sa proposition reste sans suite
[
10
]
.
Au milieu de septembre 1957, les premieres rumeurs d'un lancement imminent d'un satellite par les Sovietiques se mettent a circuler. Finalement, le 4 octobre 1957, les Sovietiques annoncent le lancement reussi de
Spoutnik 1
. Pour le public americain, peu au courant des travaux en cours cote americain, c'est un choc. Dans le climat de
guerre froide
opposant les Etats-Unis et l'Union sovietique, ce succes des ingenieurs sovietiques, semble demontrer une superiorite inattendue et est ressenti comme un camouflet par la population americaine et ses dirigeants persuades de la domination absolue de leur pays. La
crise du Spoutnik
suscite egalement un climat de peur car il met en evidence que l'Union sovietique a desormais les moyens de frapper le territoire americain avec un projectile nucleaire sans qu'il existe de parade
[
11
]
. Dans ce nouveau contexte, von Braun et Medaris plaident de nouveau la cause de leur
lanceur
Jupiter-C
aupres du secretaire a la Defense
Neil H. McElroy
, dans un premier temps sans resultat. Mais apres le lancement de
Spoutnik 2
qui a lieu le 3 novembre, les equipes du JPL et de von Braun sont autorisees a preparer le lancement d'un satellite. Toutefois, le lancement n'est autorise que si le programme Vanguard ne parvient pas a tenir ses echeances
[
12
]
.
La
crise du Spoutnik
declenche une
course a l'espace
entre les deux superpuissances dont l'objectif est de demontrer leur superiorite. Les responsables americains decident d'optimiser l'organisation du programme spatial civil americain. Celui-ci recoit une priorite basse par rapport aux projets militaires de missiles balistiques pour ne pas detourner de celui-ci les rares specialistes du domaine et ne pas monopoliser les installations de developpement et de test. A la suite de la premiere sovietique, une commission dirigee par
James R. Killian
, directeur du
Massachusetts Institute of Technology
(MIT) est creee debut novembre par la
Maison-Blanche
pour determiner les differents scenarios d'organisation du programme spatial civil dans le but de combler le retard apparent par rapport aux realisations sovietiques
[
13
]
. Ces reflexions aboutissent a la creation de l'agence spatiale de la
NASA
par conversion du centre de recherche aerospatial de la
NACA
et regroupement en son sein des differents projets et etablissements (
Jet Propulsion Laboratory
,
ABMA
,
equipe du programme Vanguard
) geres jusque la par les militaires.
Le JPL et l'armee de terre s'engagent a lancer un satellite dans un delai de 90 jours. La distribution des roles entre le
JPL
et l'
equipe de von Braun
est rapidement figee. Ce dernier souhaite developper le satellite mais celui-ci est confie au JPL. L'equipe de von Braun prepare le lanceur sous le
nom de code missile 29
pour preserver le secret sur ces preparatifs tandis que le JPL cree de nouvelles stations pour permettre le suivi du satellite et met la derniere main au dernier etage du lanceur (une fusee Recruit) qui doit egalement heberger la charge utile. Un collaborateur de
James Van Allen
s'installe a Pasadena pour assembler l'experience sur les
rayons cosmiques
. Le satellite, dont la masse est de 8,4
kg
, emporte outre l'experience sur les rayons cosmiques, une deuxieme experience destinee a detecter les
micrometeorites
. Stabilise par rotation (12 tours par seconde), sa temperature est controlee grace a l'application de bandes de peinture alternees blanches (non reflechissantes) et noires (reflechissantes). Il dispose de deux emetteurs radio et l'energie est fournie par des batteries qui garantissent une duree de vie de quelques mois. N'ayant pas le temps d'installer un enregistreur a bande magnetique, un systeme ingenieux est mis au point pour compter le nombre de rayons cosmiques entre deux contacts avec les
stations terriennes
[
14
]
. Le 6 decembre a lieu le premier lancement du lanceur
Vanguard TV3
mais celui-ci est detruit immediatement, 2 secondes apres son decollage
[
15
]
.
Le lancement du satellite Explorer 1 le
.
Les concepteurs du satellite Explorer 1
William Pickering
,
James Van Allen
et
Wernher von Braun
soulevent une maquette du satellite durant la conference de presse qui a lieu immediatement apres la confirmation de la satellisation.
Le 20 decembre 1957, le premier etage du lanceur
Jupiter-C
arrive a la
base de lancement de Cap Canaveral
en
Floride
. Au cours du mois suivant, le satellite puis les etages superieurs sont assembles sur le pas de tir 26A et une premiere repetition du lancement est effectuee le 27 janvier 1958. Apres avoir differe durant plusieurs jours le decollage a cause de conditions meteorologiques defavorables, le lanceur
Juno I
decolle le
, a 03 h 48
TU
et place sur orbite le satellite Explorer 1, qui devient ainsi le premier satellite artificiel americain. Son orbite a un perigee de 358 kilometres, un apogee de 2 550 kilometres, avec une periode de 114,8 minutes
[
16
]
,
[
17
]
,
[
18
]
. La masse totale du satellite est de 13,97 kilogrammes, dont 8,3
kg
d'instrumentation, batteries comprises.
Peu avant le lancement, les trois principaux responsables du projet - von Braun, Pickering et Van Allen - sont envoyes a Washington pour realiser une conference de presse sur les resultats de cette tentative. Compte tenu du nombre d'echecs qui ont precede ce vol et de la pression des medias et du personnel politique, le climat est tendu. von Braun emporte des lunettes noires pour se faufiler a l'exterieur afin de semer les journalistes en cas d'echec. Toutefois, il est prevu que la conference de presse ne soit convoquee que si le lancement est un succes. C'est une station de reception radio situee sur la cote ouest qui est chargee de detecter le signal radio que doit emettre le satellite en cas de succes en survolant cette region du globe. D'apres les calculs, le signal doit etre detecte 106 minutes apres le decollage du lanceur. Les responsables du projet et quelques officiels sont installes dans la salle de guerre du
Pentagone
attendant le retour de la station en Californie avec laquelle ils sont en liaison telephonique. Mais au bout des 106 minutes fatidiques aucun signal n'est recu. Les minutes passent et la tension monte quand finalement, a la 114
e
minute, la station annonce qu'elle a recu un signal fort signifiant le succes du lancement. L'explication est que le lanceur est plus efficace que prevu et place le satellite sur une orbite plus haute (le satellite met plus de temps a boucler son orbite).
Les journalistes sont convoques pour une conference de presse qui doit avoir lieu une heure plus tard (a 2 heures du matin) au siege de l'
Academie nationale des sciences
. C'est le milieu d'une nuit d'hiver et von Braun se demande si la conference de presse ne va pas se derouler devant une salle vide. Mais a leur arrivee, l'amphitheatre est bonde et von Braun doit se faufiler par une entree laterale pour penetrer dans le batiment. La conference tourne a l'hysterie collective. Le clou de l'evenement lorsque les trois heros du jour, de maniere spontanee, soulevent ensemble une maquette du satellite Explorer 1 avec son dernier etage pour la presenter a la foule des photographes. Comme pour le Spoutnik 1 sovietique, le satellite est lance sans lui donner de nom. Apres le lancement plusieurs sont proposes - Missile 29, Deal, Highball, Topkick - mais le president
Eisenhower
choisit
Explorer
(en francais : explorateur) destine a marquer le caractere pacifique de l'evenement.
Explorer 1 transmet des donnees durant 111 jours jusqu'a l'epuisement de ses batteries qui interrompt les echanges le
. Le satellite reste en orbite plus de 12 ans. Les forces de trainee generees par l'atmosphere residuelle diminuent progressivement l'altitude de son perigee et le
il
penetre dans les couches d'atmospheres denses
et se consume au-dessus de l'
ocean Pacifique
.
Une replique de taille reelle du satellite Explorer 1 est exposee dans la galerie
Milestones of Flight
, au
Smithsonian Institution
du
National Air and Space Museum
.
Explorer 1 est concu et fabrique par le
Jet Propulsion Laboratory
(JPL) du
California Institute of Technology
(Caltech) sous la direction de
William Hayward Pickering
. C'est le second satellite, apres
Spoutnik 2
, a embarquer une charge utile. La conception de son instrumentation scientifique embarquee est confiee a
James Van Allen
de l'
universite de l'Iowa
. Elle est constituee de
[
19
]
:
- un
compteur Geiger-Muller
Anton 314 omnidirectionnel, concu par le Docteur George Ludwig de l'
Iowa's Cosmic Ray Laboratory
, pour detecter les
rayons cosmiques
(d'une energie E > 30 M
eV
pour les
protons
et E >
3
MeV
pour les
electrons
). La plupart du temps, l'instrument est sature
[
20
]
.
- cinq
capteurs de temperature
(un interne, trois externes et un dans la
coiffe
).
- un
microphone
(
Acoustic Micrometeorite Detector
), un
transducteur
et un
amplificateur electronique
pour detecter les impacts de
micrometeorites
en captant les vibrations du corps du satellite
[
21
]
,
[
22
]
.
- un detecteur a grille (
Micrometeorite Erosion Gauge
Wire
Grid
Detector
), egalement destine a detecter les impacts de meteorites. En cas d'impact d'une micrometeorite d'environ 10 μm, une connexion electrique est detruite, et l'evenement est enregistre
[
21
]
,
[
22
]
.
En raison de l'espace limite et des exigences de poids reduit, l'instrumentation du satellite Explorer 1 est concue pour etre simple et fiable. L'energie est fournie par des
batteries au mercure
qui representent approximativement 40 % de la masse de la charge utile. Les donnees fournies par ces instruments sont transmises lors du survol de l'une des dix-sept stations au sol par deux
antennes
operant a des frequences de 108,00 et 108,03
MHz
[
19
]
,
[
23
]
.
Le schema avec description du satellite Explorer 1.
Pour mesurer le flux des rayonnements cosmiques, un
compteur Geiger-Muller
Anton 314 omnidirectionnel, a ete concu par le Docteur George Ludwig de l'
Iowa's Cosmic Ray Laboratory
. Il est performant sur une plage d'energie E > 30 M
eV
pour les
protons
et E >
3
MeV
pour les
electrons
. La plupart du temps, l'instrument est sature. L'experience s'est deroulee normalement jusqu'au 16 mars 1958, date a laquelle les batteries de l'appareil se sont epuisees. L'experience a abouti a la decouverte de la
ceinture de Van Allen
[
20
]
.
Les
compteurs Geiger
embarques a bord du satellite Explorer I detectent un rayonnement considere comme conforme aux pronostics effectues avant le vol par les scientifiques (environ 30 particules par seconde) sur une partie de son orbite mais sur d'autres parties de l'orbite aucun rayonnement n'est detecte. Aucune explication satisfaisante n'est trouvee d'autant plus que sur ce premier satellite, il n'existe aucun systeme d'enregistrement et les donnees scientifiques sont transmises en temps reel aux stations terriennes. Lorsque aucune station n'est en vue (ce qui est frequent a faible altitude), les donnees sont perdues. L'equipe scientifique de l'
universite de l'Iowa
placee sous la direction de
James van Allen
, ne sait comment interpreter ces donnees. Le mystere est leve avec la decouverte de la
ceinture de Van Allen
en forme de beignet, dans le cadre de la mission
Explorer 3
. Ce satellite dispose des memes instruments mais emporte en plus un enregistreur a bande magnetique qui permet de disposer de l'ensemble des donnees sur toute l'orbite.
Sur une periode de onze jours, le microphone detecte et transmet aux stations au sol 145 impacts de
poussieres cosmiques
[
24
]
, correspondant a un taux de 8 × 10
-3
impacts m
-2
s
-1
.
- ↑
Fae L.
Korsmo
, ≪
The Genesis of the International Geophysical Year
≫,
Physics Today
,
vol.
60,
n
o
7,
,
p.
38
(
DOI
10.1063/1.2761801
,
lire en ligne
)
- ↑
≪
The International Geophysical Year
≫, sur
National Academy of Sciences
,
(consulte le
)
- ↑
Matthew Kohut, ≪
Shaping the Space Age: The International Geophysical Year
≫,
ASK Magazine
, NASA,
n
o
32,
(
lire en ligne
[
archive du
]
)
- ↑
[PDF]
L'annee geophysique internationale
, Werner Buedeler,
UNESCO
, 1957
- ↑
Homer E. Newell (NASA), ≪
Beyond the Atmosphere : Early Years of Space Science - CHAPTER 5 THE ACADEMY OF SCIENCES STAKES A CLAIM
≫,
(consulte le
)
- ↑
a
et
b
Explorer 1 (monographie)
,
p.
15-17
- ↑
(en)
Project Vanguard - Why It Failed to Live Up to Its Name
, 21 octobre 1957,
Time Magazine
- ↑
Discovering the cosmos with small spacecraft
,
p.
preambule
- ↑
Explorer 1 (monographie)
,
p.
21
- ↑
Explorer 1 (monographie)
,
p.
22
- ↑
(en)
≪
Sputnik and The Dawn of the Space Age
≫,
NASA
(consulte le
)
- ↑
Explorer 1 (monographie)
,
p.
22-25
- ↑
(en)
J.R. Killian, ≪
Memorandum on Organizational Alternatives for Space Research and Development
≫,
NASA
,
- ↑
Explorer 1 (monographie)
,
p.
25-32
- ↑
(en)
Chapter 11: From Sputnik I to TV-3
, McLaughlin Green Constance, Lomask, Milton. Vanguard - A History,
NASA
, 1970.
- ↑
(en)
Explorer 1 First U.S. Satellite - Fast Facts
,
JPL
,
NASA
.
- ↑
(en)
Trajectory Details
, NSSDC Master Catalog,
NASA
.
- ↑
(en)
Explorer 1
, Solar System Exploration,
NASA
.
- ↑
a
et
b
(en)
Explorer-I and Jupiter-C
, Data Sheet, Department of Astronautics,
National Air and Space Museum
,
Smithsonian Institution
.
- ↑
a
et
b
(en)
Cosmic-Ray Detector
, NSSDC Master Catalog,
NASA
.
- ↑
a
et
b
(en)
Micrometeorite Detector
, NSSDC Master Catalog,
NASA
.
- ↑
a
et
b
Manring, Edward R.,
Micrometeorite Measurements from 1958 Alpha and Gamma Satellites
,
Planetary and Space Science
, vol. 1, pages 27-31, Pergamon Press, janvier 1959.
- ↑
(en)
Explorer 1
, NSSDC Master Catalog,
NASA
.
- ↑
(en)
[PDF]
The meteoritic hazard of the environment of a satellite
, John E. Duberg, mai 1962,
NASA
.
- (en)
Brian Harvey,
Discovering the cosmos with small spacecraft : the American Explorer program
, Cham/Chichester, Springer Praxis,
(
ISBN
978-3-319-68138-2
)
- (en)
Franklin O'Donnell,
Explorer 1
, California Institute of Technology,
(
lire en ligne
)
? Histoire du developpement du premier satellite artificiel americain Explorer 1
Sur les autres projets Wikimedia :
|
Lanceurs
|
|
Missions habitees
|
Programmes
|
|
Engins spatiaux
|
|
Missions
|
|
|
Satellites scientifiques
|
Exploration du
systeme solaire
|
|
Science et technologie
|
|
Astronomie
|
|
Etude du Soleil
|
|
Cosmologie et physique
fondamentale
|
|
Observation de la Terre
|
|
Experiences scientifiques
|
|
|
Satellites d'application
|
Telecommunications
|
|
Meteorologie
|
|
Observation de la Terre
|
|
Technologie
|
|
|
Satellites militaires
|
Reconnaissance
|
|
Ecoute electronique
|
|
Alerte precoce
|
|
Navigation
|
|
Telecommunications
|
|
Meteorologie
|
|
Technologie
|
|
Surveillance de l'espace
|
|
|
Bases de lancement
|
|
Etablissements
|
|
Programmes
|
|
Articles lies
|
|
La premiere date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxieme date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lances la deuxieme date est remplacee par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies.
|