Collaborateurs de l' Encyclopedie

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Les Encyclopedistes , par Louis Ducros. Paris, Honore Champion , 1900 [ 1 ] .

Les collaborateurs de l' Encyclopedie sont les membres de la ≪ societe de gens de lettres ≫ qui ont contribue a l'elaboration du Dictionnaire raisonne des sciences, des arts et des metiers de juin 1751 a decembre 1765 , sous la direction de Diderot et D’Alembert .

Le present article inclut explicitement les auteurs des planches et du frontispice qui font partie du meme projet editorial ; les contributeurs du Supplement , en revanche, sont presentes dans un article distinct .

La composition des 17 volumes de texte et 11 volumes de planches de l' Encyclopedie fut l’affaire de plus de 150 auteurs se reclamant, pour une large partie, du groupe intellectuel connu sous le nom de Philosophes ayant favorise l’avancement de la science et de la pensee laique en soutenant la tolerance, la rationalite et la largeur d’esprit caracteristiques des Lumieres .

Au-dela des collaborateurs connus ? au moins de nom ?, il faut egalement considerer le fait que de nombreux articles ne sont pas signes et que certains auteurs ont expressement voulu se confiner dans l’anonymat. D'autres auteurs, comme Allard ou Dubuisson par exemple, nous demeurent bien mysterieux. Par ailleurs, l’etude, encore sporadique, des citations, emprunts et plagiat dans l’ Encyclopedie ? tant pour le texte que les illustrations ? font apparaitre un groupe de collaborateurs ≪ indirects ≫ [ 2 ] .

≪ Parmi quelques hommes excellents, il y en eut de faibles, de mediocres et de tout a fait mauvais. De la cette bigarrure dans l’ouvrage ou l’on trouve une ebauche d’ecolier, a cote d’un morceau de maitre. ≫

Denis Diderot

Les collaborateurs de l’Encyclopedie [ modifier | modifier le code ]

Diderot par Louis-Michel van Loo , 1767.

Denis Diderot [ modifier | modifier le code ]

Diderot venait de terminer la traduction du Dictionnaire de medecine de James lorsque l’editeur Le Breton le chargea, le , de reprendre le projet de traduction de l’anglais de la Cyclopaedia de Chambers , que Gua de Malves n’avait pu mener a bien. Diderot se chargea de l’ histoire de la philosophie ancienne, redigea le Prospectus et le Systeme des connaissances humaines , sans compter qu’il devait, avec D’Alembert, revoir tous les articles.

Un autre de ses fardeaux, et non des moindres, fut d’essuyer la tempete que provoqua l’ Encyclopedie parmi les ennemis du parti philosophique au cri de ralliement d’≪ impiete, irreligion. ≫ La cabale n’avait meme pas attendu l’apparition de l’ouvrage pour le diffamer mais, en 1758 , Abraham Chaumeix publia ses Prejuges legitimes contre l’Encyclopedie, et essai de refutation de ce dictionnaire en 8 volumes. Vint ensuite la Religion vengee, ou refutation des auteurs impies , en vingt volumes (1757-63) du recollet Hayer. Un pere jesuite nomme Le Chapelain, dans un sermon prononce devant le roi, fulmina contre l’ Encyclopedie . L’archeveque de Paris, Christophe de Beaumont , lanca un mandement, le Parlement de Paris (a partir de 1746), le president a mortier du Parlement de Paris Omer Joly de Fleury [ 3 ] , un requisitoire. Pompignan attaqua les philosophes jusqu’au sein de l’ Academie tandis que Freron criait a l’ heresie et au plagiat dans l'Annee litteraire . Moreau , dans ses Cacouacs , Palissot , dans ses Petites lettres sur de grands philosophes (1757), ne cessaient de le harceler. Diderot ne repondait a ces persecutions de toutes especes que par le silence. Palissot alla plus loin en donnant a la scene le , la comedie les Philosophes ou il appelle Diderot une bete.

Tout ceci n’empechera pas Diderot de rediger ou superviser en tout plus de 5 000 articles, signes *, en matiere d’economie, de mecanique, de philosophie, de politique et de religion dont ≪ encyclopedie ≫ et ≪ autorite politique ≫ jusqu’au jour ou il put enfin ecrire : ≪ Le grand et maudit ouvrage est fini. ≫

Le chevalier de Jaucourt [ modifier | modifier le code ]

Louis de Jaucourt.

Louis de Jaucourt est peu connu par ailleurs mais est l’un des principaux redacteurs dans les matieres economique, litteraire, medecine et politique. Il est, en particulier, l’auteur des articles : ≪ esclavage ≫ et ≪ traite des negres (commerce d’Afrique) ≫ demandant son abolition ou encore d’articles engages tels que ≪ guerre ≫, ≪ inquisition ≫, ≪ monarchie ≫, ≪ egalite naturelle ≫, ≪ patrie ≫, ≪ peuple ≫ ou ≪ presse ≫… Lorsque les adversaires des Lumieres obtinrent temporairement gain de cause en reussissant a en faire interdire la publication en 1757 , alors qu’elle en etait au septieme volume, et alors que les autres collaborateurs renoncaient, Jaucourt continua son travail de redaction, allant jusqu’a rediger quatre articles par jour en se faisant aider de secretaires qu’il payait de sa poche. Lorsque les livraisons purent reprendre, apres huit ans d’interdiction, il avait accumule assez de matiere pour que les dix derniers volumes puissent paraitre la meme annee, en 1765 . Ayant redige pres de la moitie des articles des derniers tomes et, avec 17 000 articles, signes D.J., fournis a l’ Encyclopedie , c’est le plus prolifique des encyclopedistes.

D’Alembert [ modifier | modifier le code ]

D’Alembert est l’auteur du Discours preliminaire de l'Encyclopedie et de plusieurs articles, dont Geneve (voir ci-dessous) et college , signes O. A partir de 1752 , fatigue du dechainement de brochures, de libelles, de clameurs, des persecutions de toutes especes, dont la religion etait le pretexte, contre l’ Encyclopedie , D’Alembert, qui aimait avant tout son repos, se retira de l’entreprise en citant Virgile  : ≪  Deus nobis hæc otia fecit  ≫. Des lors, ses contributions seront limitees aux mathematiques , sujet peu sensible aux yeux des censeurs de l’epoque. Il abandonnera definitivement le projet en 1759 .

Le Breton et Brulle [ modifier | modifier le code ]

Le Breton est l’auteur de l’article ≪ encre ≫, mais c’est comme editeur de l’ Encyclopedie que se mesure son importance pour le projet encyclopedique qui, pour lui, constitue avant tout une entreprise commerciale. Lorsque les ennemis de l’ Encyclopedie obtiennent, le , gain de cause avec la revocation de son privilege d’edition, l’offre faite a Diderot par Catherine II de poursuivre son Encyclopedie a Riga n’aurait manque de le ruiner. Mais pour Diderot, l’engagement aupres des libraires, qui ont fait des avances pour l’ Encyclopedie et dont il refuse de compromettre les interets n’est pas un vain mot et il decline la proposition. Cependant, ce dernier decouvre avec horreur, en novembre 1764 , qu’effraye par le bruit et les menaces du parti devot oppose a la publication de l’ Encyclopedie , celui-ci l’avait ≪ lachement trompe ≫ [ 4 ] en alterant clandestinement, avec le ≪ boucher… Ostrogoth ≫ [ 4 ] Brulle , les epreuves apres le bon a tirer , sans prevenir de rien le directeur de l’ Encyclopedie . Ce seront plus de quarante articles des dix derniers volumes dont des passages auront ete reecrits par Le Breton de facon a en amoindrir, voire invertir, le sens ou simplement supprimes. Diderot ecrivit a Le Breton avec indignation : ≪ Vous m’avez mis dans le cœur un poignard que votre vue ne peut qu’enfoncer davantage ≫ [ 4 ] . Jamais Diderot ne fut plus pret d’abandonner le projet qu’a ce moment, et il fallut toute l’energie de Grimm et de Briasson, l’un des editeurs associes de l’ Encyclopedie , pour le convaincre de ne pas renoncer.

Prosopographie [ modifier | modifier le code ]

Origine sociale [ modifier | modifier le code ]

Michał Kazimierz Ogi?ski.

On connait, en gros, le milieu d’ou venaient 114 des 158 contributeurs [ 5 ] connus de l’ Encyclopedie . Au moins six des seize encyclopedistes non francais et quatre des 124 encyclopedistes francais appartenaient a la haute noblesse. Le comte polonais Ogi?ski faisait partie des plus grandes familles du grand-duche de Lituanie , et les familles Necker , Tronchin , Lubieres , Bertrand et Polier du patriciat suisse. Parmi les Francais, on trouve Boufflers , Jaucourt , Tressan et Turgot dont les familles etaient de haute noblesse. Au moins 36 autres encyclopedistes venaient de la petite noblesse, comme Bordeu dont le pere, qui etait medecin a Izeste pres de Pau , etait entre par mariage dans une famille noble, ou Bourgelat dont le pere, riche drapier lyonnais, avait ete anobli pour ses services comme echevin.

Sur les 130 restants, au moins 31 venaient de familles de bonne bourgeoisie ; leurs peres etaient medecins, pharmaciens, avocats, juges, negociants, ingenieurs ou exercaient des professions apparentees. Quatre appartenaient a la petite bourgeoisie  ; leurs peres etaient par exemple maitres d’ecole ou merciers. Au moins 16 encyclopedistes venaient de familles d’artisans, comme l’horloger Ferdinand Berthoud ou l’orfevre Philippe-Antoine Magimel sans que cela ait necessairement nui a leurs etudes, comme dans le cas de Diderot dont le pere ? maitre-coutelier qui avait reussi ? tint a lui donner la meilleure education possible.

Niveau d’etudes [ modifier | modifier le code ]

La plupart des encyclopedistes dont le nom est connu avaient recu une education soignee. Il y a des cas comme Jean Romilly , oblige tres tot de travailler dans l’entreprise paternelle d’horlogerie et dont les manuscrits montrent un nombre invraisemblable de fautes d’orthographe et de ponctuation, mais ceux-ci constituent l’exception. Pour 87 encyclopedistes, ce qui fait environ 62 %, il est prouve qu’ils ont frequente le college. Neuf d’entre eux ont frequente des ecoles protestantes hors de France, comme Jaucourt, envoye par son pere (sous un faux nom) a l’ Academie de Geneve , Cambridge et Leyde ou d’autres encyclopedistes ont aussi ete accueillis. Au moins 25 des encyclopedistes, qui n’etaient pas d’origine francaise, ont frequente des colleges diriges par les jesuites et 18 d’autres, proches du jansenisme . Apres leur formation scolaire, la majorite des encyclopedistes sont alles a l’universite, la plupart pour etudier la medecine , le droit ou la theologie . 24 ont ete recus docteur en medecine, 25 autres obtenant un diplome juridique. Au total, F. A. Arthur qualifie les encyclopedistes de groupe remarquablement instruit pour leur temps et dont le niveau d’education a considerablement favorise l’ascension sociale.

Milieu professionnel [ modifier | modifier le code ]

D’Alembert .

Parmi les professions des encyclopedistes, on peut distinguer trois grandes categories : 23 d’entre eux pratiquaient la medecine, 24 enseignaient dans des ecoles ou des universites et 24 autres servaient en tant que fonctionnaires royaux. Le groupe le plus important qui venait ensuite etait celui des ecclesiastiques, qui se partageait entre six pretres catholiques et quatre pasteurs protestants. Neuf autres travaillaient comme avocats ou juges. En revanche, peu de ceux qui se sont impliques dans l’ Encyclopedie avaient embrasse la carriere des armes. Parmi eux c’est Ogi?ski , general de l’armee lituanienne, qui apparait au premier rang. Quatre des encyclopedistes etaient des entrepreneurs. Allut avait repris la manufacture de verre de son pere, Bouchu travaillait dans la metallurgie du fer, et les deux editeurs de l’Encyclopedie, David et Le Breton , faisaient partie de la Guilde des libraires et des imprimeurs de Paris, la Communaute des libraires et imprimeurs. Enfin venaient deux architectes ( Blondel et Lucotte ), un diplomate ( Grimm ), un pharmacien ( Montet ), deux geographes ( Bourguignon d'Anville et Robert de Vaugondy ) et un sculpteur ( Falconet ).

Competences [ modifier | modifier le code ]

La qualite des articles de l’ Encyclopedie est a l’aune de celle de ses contributeurs sur les sujets traites.

Charge de la partie devolue aux arts mecaniques , Diderot se fit aider de Goussier et de Lucotte, qui etaient non seulement des artisans fort capables disposant de connaissances sur nombre de metiers, mais etaient egalement des generalistes. La qualite des articles techniques est evidente a chaque fois que Diderot, qui preferait les praticiens, reussit a recruter des experts dans leur partie, tels que Berthoud et Jean Romilly pour l’horlogerie, Allut pour la verrerie, Magimel pour l’ orfevrerie ou Bouchu pour les forges. On sait egalement que Diderot, le fils du maitre-coutelier qui apprenait tout ce qu’il voulait d’aussi bonne foi que si toute sa vie et sa capacite eussent du se consommer dans cette etude, lorsqu’il ignorait tout d’un art mecanique, prenait le temps de l’etudier de maniere pratique. Il passait des journees entieres dans les ateliers, commencant par examiner attentivement une machine, se la faisant expliquer, demonter, remonter. Ensuite l’ouvrier travaillait devant lui ; enfin, Diderot lui-meme prenait la place de l’ouvrier qu’il etonna plus d’une fois par son adresse et sa penetration. Il se rendit ainsi familieres les machines les plus compliquees, telles que le metier a bas et le metier a fabriquer les velours ciseles. Il finit par posseder tres bien l’art des tissus de toile, de soie et de coton ; et les descriptions qu’il en a donnees sont le resultat de son experience.

Goussier sejourna plusieurs semaines a Montargis , a Cosne-sur-Loire , en Champagne et en Bourgogne pour s’informer sur la fabrication du papier, des ancres, du fer et du verre. Resultant d’une visite de ce dernier aux ateliers de Laigle , en Normandie ou elles etaient fabriquees, l’article ≪ aiguille ≫ de Deleyre en detaille la fabrication en dix-huit etapes de facon si claire que Adam Smith la reprend pour illustrer dans son principe de la division du travail dans sa Richesse des nations .

La contribution de D’Alembert, charge des parties scientifiques, a la partie mathematiques et physique est exceptionnelle. Si d’autres mathematiciens, comme La Chapelle, ecrivirent trop vite pour pouvoir etre remarques, des physiciens comme Charles Le Roy , Jean-Baptiste Le Roy, Le Monnier valent d’etre mentionnes. Turgot soumit meme des recherches originales sur les proprietes de l’air qui furent d’utilite a Lavoisier .

Origine geographique [ modifier | modifier le code ]

≪ L’ Encyclopedie fut bien plus qu’un livre. Ce fut une faction… l’Europe entiere s’y mit. ≫

Jules Michelet , Histoire de France

Si la plupart des collaborateurs sont francais, une partie est originaire de l'etranger ( Lorraine , Suisse , Prusse , Pologne , Lituanie , Portugal …) Cette disparite temoigne du reseau intellectuel tisse a travers l'Europe du milieu du XVIII e  siecle et de l'etendue de l'interet porte au projet editorial.

Mobilisation [ modifier | modifier le code ]

Gua de Malves [ modifier | modifier le code ]

Apres l’echec du projet de traduction de la Cyclopaedia de Chambers avec l’Allemand Gottfried Sellius et l’Anglais John Mills , l’editeur parisien Andre-Francois Le Breton s’associa avec trois collegues parisiens, Michel-Antoine David , Laurent Durand et Antoine-Claude Briasson et engagea l’abbe Jean-Paul de Gua de Malves comme editeur du nouveau projet. Celui-ci recruta son ami Pierre Tarin tandis que les editeurs solliciterent leurs auteurs, Diderot et D’Alembert, le premier amenant Marc-Antoine Eidous et Francois-Vincent Toussaint avec qui il avait traduit le Dictionnaire universel de medecine de James . Le chirurgien royal Francois Gigot de Lapeyronie suggera le nom de son jeune collegue Antoine Louis .

Diderot et D’Alembert [ modifier | modifier le code ]

Gua de Malves ayant ete ecarte du projet en aout 1747 , les editeurs signent un nouveau contrat nommant Diderot et D’Alembert editeurs. C’est a eux que devait desormais echoir la tache de recruter les futurs contributeurs. Le prestige academique de D’Alembert lui servit a amener Montesquieu en 1753 et, en 1754 , Voltaire, qui amena les pasteurs Elie Bertrand et Polier de Bottens . C’est surement a D’Alembert qu’on doit egalement la presence de l’astronome Ratte , les mathematiciens Georges-Louis Le Sage , La Chapelle , Bouchaud et Necker .

Diderot, de son cote, recruta son ami d’alors Rousseau pour la musique apres le refus de Rameau , Le Roy , Landois , le president de Brosses mais il n’hesita pas a faire appel a ses amis et ses connaissances, comme Bouchu , un metallurgiste de sa ville natale, qui fournit l’article ≪ forge ≫.

Certains encyclopedistes comme Le Roy , Daubenton , Marmontel et Saint-Lambert , etaient des amis communs de Diderot et D’Alembert.

Diderot [ modifier | modifier le code ]

Avec le scandale de la publication de l’article ≪ Geneve ≫ en 1757 , D’Alembert demissionna, laissant Diderot seul editeur. Certains contributeurs ayant egalement quitte l’ Encyclopedie a la meme epoque, ce dernier trouva de nouveaux redacteurs parmi ses amis, au nombre desquels on recense Damilaville , Falconet , Fenouillot , Grimm , Montamy et Naigeon , le comte melomane Ogi?ski de passage a Paris et jusqu’a son propre logeur, Guillotte , un militaire en retraite qui redigea l’article ≪ pont militaire ≫.

Certains encyclopedistes proposerent leurs services, tel le pasteur Formey qui, ayant eu vent du projet en cours proposa a l’editeur Briasson de lui vendre trois cents livres 1800 pages manuscrites. D’autres fois, le recrutement se fit par cooptation. Ainsi, Venel fit appel a l’aide D’Aumont et de Menuret  ; peut-etre a-t-il egalement sollicite la collaboration de Fouquet , Montet et Willermoz . Paris de Meyzieu aida a recruter, a l’ Ecole royale militaire qu’il dirigeait, Douchet qui amena, a son tour, Beauzee . Malesherbes , le directeur de la librairie et protecteur officieux de l’ Encyclopedie aurait egalement contribue a recruter Venel et Bourgelat . Deux des editeurs, Le Breton et David , fournirent meme quelques articles.

Liste des contributeurs connus [ modifier | modifier le code ]

Le tableau reprend les noms des auteurs qui ont contribue au texte ou aux illustrations des 17 tomes de l’ Encyclopedie [ note 1 ] .

Signatures des contributeurs [ modifier | modifier le code ]

Les articles de l’ Encyclopedie sont souvent signes d’une lettre ou d’un signe qui permet d’identifier leur auteur.

Les illustrateurs [ modifier | modifier le code ]

Le frontispice [ modifier | modifier le code ]

Le frontispice est un dessin original de Charles-Nicolas Cochin grave par Bonaventure Louis Prevost .

Goussier [ modifier | modifier le code ]

Premier volume de planches, 1762.

Louis-Jacques Goussier est recrute en 1747 par D’Alembert . Dans un premier temps, Diderot avait demande a Goussier de redessiner des illustrations preexistantes, comme le traite d’anatomie de Vesale . Mais, a la suite d'un proces pour plagiat, il devra finalement faire de ses planches une œuvre inedite.

De 1747 a 1760 , il effectue un veritable reportage aupres de toutes les corporations : mineurs, forgerons, artistes, etc. Il dessine lui-meme plus de 900 planches, soit pres d’un tiers des 2885 planches.

Louis-Jacques Goussier est le seul dessinateur a etre cite dans le Discours preliminaire de l’ Encyclopedie . Diderot , le presentait comme ≪ celui qui a dessine tout ce qu’il y a de bonnes planches dans notre encyclopedie ≫ . Certains, comme l’horloger Ferdinand Berthoud , au vu des trois premiers volumes d’illustrations de l’ Encyclopedie , n’hesitent d’ailleurs pas a qualifier Louis-Jacques Goussier de ≪ troisieme auteur ≫ de l’Encyclopedie, apres Diderot et D’Alembert .

Robert Benard [ modifier | modifier le code ]

Robert Benard grave au burin un tres grand nombre de planches a compter du quatrieme volume.

Lucotte [ modifier | modifier le code ]

Ancien eleve a l’ Academie royale d'architecture , Jacques-Raymond Lucotte , architecte et graveur , a fourni les articles ≪ maconnerie ≫, ≪ marbrier ≫, ≪ marqueterie ≫, ≪ menuiserie ≫, ≪ mosaique (art. mechaniques) ≫, ≪ plomberie ≫, ≪ pont, des machines ≫, ≪ fleuriste ≫, ≪ formier ≫, ≪ tourbissure ≫, ≪ ganterie ≫ et ≪ serrurerie ≫ dans les volumes IX a XVII de l’Encyclopedie de Diderot et D’Alembert. Il a egalement fourni plus de 45 commentaires et plus de 650 dessins aux volumes de planches.

Pierre Soubeyran [ modifier | modifier le code ]

Pierre Soubeyran est l'auteur de l'article Montre (chainette de) et de la planche qui y est associee.

Autres partenaires [ modifier | modifier le code ]

Claude Sallier

Diderot et d'Alembert lui rendent cet hommage : ≪ Nous sommes principalement sensibles aux obligations que nous avons a M. l'abbe Sallier, Garde de la Bibliotheque du Roi : il nous a permis, avec cette politesse qui lui est naturelle, & qu'animoit encore le plaisir de favoriser une grande entreprise, de choisir dans le riche fonds dont il est depositaire, tout ce qui pouvoit repandre de la lumiere ou des agremens sur notre Encyclopedie [ 16 ] . ≫

Perception des encyclopedistes [ modifier | modifier le code ]

XX e  siecle [ modifier | modifier le code ]

A l'occasion du bicentenaire de Diderot , en 1913 , un monument d' Alphonse Camille Terroir dedie aux encyclopedistes a ete installe au Pantheon a Paris.

Les contributeurs du Supplement [ modifier | modifier le code ]

A priori, il semble que peu de collaborateurs des 17 premiers volumes aient egalement travaille au Supplement . Diderot, en particulier, n'y pris pas part. Si les certitudes sont rares (D'Alembert, Venel, Le Monnier), de nombreux doutes sont permis. En effet, des auteurs ayant choisi d'abord la securite de l'anonymat, peuvent avoir fait indiquer leur nom dans le Supplement . Le doute, en particulier, est permis pour les collaborateurs du Supplement nes 20 ans avant la fin de la redaction de l'Encyclopedie, c'est-a-dire 1745.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Les premieres listes furent etablies en 1932 seulement (Exposition L' ≪ Encyclopedie ≫ et les encyclopedistes a la Bibliotheque nationale organisee par le Centre international de synthese), puis en 1939 par Louis-Philippe May ( Notes sur les origines maconniques de l' ≪ Encyclopedie ≫ suivie de la liste des encyclopedistes , Revue de Synthese, p.   181-190 ) et enfin en 1951 par trois chercheurs de Kyoto (Kubawara Takeo, Turumi Syunsuke, Higuti Kiniti : Les collaborateurs de l' ≪ Encyclopedie ≫ , les conditions de leur organisation , suppl. du Zinbun n o  1, Universite de Tokyo, p.   1-22 .
  2. La page xliv du volume I annonce que ≪ M. La Bassee a fourni les articles de Passementerie , dont le detail n’est bien connu que de ceux qui s’en sont particulierement occupes. ≫

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Louis Ducros, Les encyclopedistes , Paris , Honore Champion , ( BNF   30366990 , lire sur Wikisource , lire en ligne ) Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. On estime a plus de 35 000 le nombre d'articles encore non attribues, soit la moitie de l'ouvrage.
  3. Celui-la meme que Voltaire accabla de plaisanteries a la suite de l’arret rendu sur son requisitoire du 8 juin 1763 interdisant la pratique de l’inoculation variolique.
  4. a b et c Lettre de Diderot a Le Breton du 12 decembre 1764.
  5. Selon J. Proust (1995, 3 e ed.) in Diderot et l’Encyclopedie , Albin Michel, p.   514-515 et notes.
  6. Bien que credite dans le vol. III ≪ M. ALLARD, qui s’applique a la Physique experimentale & aux Mechaniques, nous a fourni les modeles de plusieurs machines qu’il excelle a executer, & quelques articles d’arts. ≫ , p. XV , aucune article ne porte sa signature.
  7. Peut-etre Louis-Roch-Antoine-Charles Arnauld, dit ≪ Arnauld de Senlis ≫ (1703-1779), gentilhomme ordinaire de la maison du roi. Voir Rene Benard, ≪ Un Senlisien, collaborateur de Diderot dans l’ Encyclopedie  : Louis-Roch Antoine Charles Arnauld (1703-1779), dit ≪ Arnauld de Senlis ≫ ≫ , Bulletin annuel de la Societe d’histoire et d’archeologie de Senlis , 1954, p. 26-8.
  8. Les editeurs de l’ Encyclopedie ne le mentionnent que comme ≪ verse dans les matieres de finance. ≫
  9. Marmontel decrit, dans ses Memoires , Genson, marechal des ecuries de la dauphine comme donnant des articles tres distingues a l’ Encyclopedie sur les objets relatifs a son art : ≪ Il avait fait une etude particuliere de l’anatomie comparee de l’homme et du cheval ; et non seulement pour les maladies, mais pour la nourriture et l’education des chevaux, personne n’etait plus instruit. ≫
  10. On ne sait s’il s’agit de Nicolas (1723-?) ou de son frere aine Nicolas-Francois (?-?), gentilshommes lorrains servant dans le regiment de Royal Lorraine.
  11. Soit Philippe-Antoine Magimel (~1724-?) ou un de ses deux fils, Antoine-Edouard (~1692-1772) ou Augustin-Simon (~1730-?), tous trois orfevres. On sait qu’il a contribue a l’orfevrerie, mais aucun de ses articles n’est signe.
  12. Monnoye envoya un memoire sur la peinture en cire a Diderot apres la publication par ce dernier d’un travail sur la question. Diderot decida de l’inclure dans le volume V de l’ Encyclopedie .
  13. Goussier aurait redige ses articles sur la musique d’apres des Memoires de Thomas. Il est possible qu’ils aient collabore sur d’autres articles de musique de l’ Encyclopedie ? caracterises par Alfred Richard Oliver comme de bonne qualite ? que ceux sur le ≪ diapason ≫ et l’ ≪ orgue ≫ .
  14. Pour ≪ Beauzee Ecole Royale Militaire ≫ , ou il enseignait.
  15. Pour ≪ Ecole Royale Militaire ≫ .
  16. Encyclopedie ou Dictionnaire raisonne des sciences, des arts et des metiers , Discours preliminaire (1751) [1] . Voir aussi : le Placet des Libraires associes au comte d'Argenson (1749) [2] et le Prospectus (1750) [3]

Sources [ modifier | modifier le code ]

  • (en) Frank Arthur Kafker, ≪ A List of Contributors to Diderot’s Encyclopedia ≫, French Historical Studies , vol.  3, n o  1. (Spring, 1963), p.  106-122. [ texte integral ]
  • (en) Frank Arthur Kafker, The Encyclopedists as individuals: a biographical dictionary of the authors of the Encyclopedie , Oxford 1988, ( ISBN   978-0-7294-0368-9 ) .
  • (en) Frank Arthur Kafker, The Encyclopedists as a group: a collective biography of the authors of the Encyclopedie , Oxford 1996, ( ISBN   978-0-7294-0521-8 ) .
  • (en) John Lough, The Contributors of the Encyclopedie , Richard N. Schwab / Walter E. Rex, Inventory of Diderot’s Encyclopedie , t.  7  : Inventory of the plates, with a study of the contributors to the Encyclopedie, Oxford 1984, p.  484-517 ( ISBN   978-0-7294-0310-8 ) .

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Role de Diderot [ modifier | modifier le code ]

  • Marie Leca-Tsiomis, Diderot : choix d'article de l'Encyclopedie , Paris CTHS, 2001.
  • Jacques Proust (1968), Diderot et l'Encyclopedie , coll. Bibliotheque de l’Evolution de l'Humanite, Albin Michel, 1995,
  • John Morley, Diderot and the Encyclopædists , London, Mac-Millan & Co, 1886.

Autres references [ modifier | modifier le code ]

  • Sylvain Auroux , ≪ Diderot encyclopediste : le langage, le savoir et l’etre du monde ≫, Stanford French Review , Fall 1984, n o  8 (2-3), p.   175-88 .
  • Yvon Belaval, ≪ L’Ecrivain encyclopediste ≫, Revue Internationale de Philosophie , 1984, n o  38 (1-2 [148-149]), p.   11-23 .
  • Anastasios Brenner, ≪ La Notion de revolution scientifique selon les encyclopedistes ≫, Kairos , 2001, n o  18, p.   25-35 .
  • Jean-Daniel Candaux, ≪ Un auteur (et meme deux) pour Idee, Induction, Probabilite : Monsieur de Lubieres encyclopediste ≫, Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopedie , oct 1993, n o  15, p.   71-96 .
  • Paolo Casini, ≪ Progres de la raison et progres des sciences chez les Encyclopedistes ≫, L’Histoire au dix-huitieme siecle , Aix-en-Provence, EDISUD, 1980, p.   117-33 .
  • Alain Cernuschi, ≪ Quand redire c’est faire : epigraphes et citations latines chez quelques encyclopedistes ≫, Etudes de Lettres , 1999, n o  2, p.   123-34 .
  • Anne-Marie Chouillet, Pierre Crepel, ≪ Un Voyage d’Italie manque ou Trois encyclopedistes reunis ≫, Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopedie , oct. 1994, n o  17, p.   9-53 .
  • Anne-Marie Chouillet, ≪ Vocabulaire politique de Diderot et de quelques encyclopedistes ≫, Les Lumieres en Hongrie, en Europe centrale et en Europe orientale , Budapest, Akademiai Kiado , 1981, p.   97-110 .
  • Robert Darnton , ≪ Les Encyclopedistes et la police ≫, Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopedie , oct. 1986, n o  1, p.   94-109 .
  • Martine Groult , L'Encyclopedie ou la creation des disciplines, 2003.
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