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Empire songhai

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Empire songhai

env. 1464  ?  1591

Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Etendue de l'empire songhai vers 1500.
Informations generales
Statut Empire
Capitale Gao
Langue(s) Songhai
Religion Islam
Monnaie cauri
Superficie
Superficie (1500) 1,4 million de km² [ 1 ]

Entites precedentes :

Extension maximale de l'Empire songhai au debut du XVI e  siecle, superpose aux frontieres politiques actuelles.
Conquetes des Saadiens.
Afrique de l'Ouest en 1625.

L' Empire songhai , ou empire des Songhai , est un Etat d' Afrique de l'Ouest ayant existe entre le XV e et le XVI e  siecle.

Histoire [ modifier | modifier le code ]

L'Empire songhai est initialement un petit royaume etendu du fleuve Niger autour de l'actuelle ville de Gao . Au VII e  siecle, c'est le royaume de Gao , devenant vassal des empires du Ghana et du Mali [ 2 ] . Il devient l'empire songhai durant le XV e  siecle [ 3 ] et, a son apogee, s'etend sur une partie du Niger , du Mali et une partie du Nigeria actuels.

Le royaume de Gao ( VII e ??? XIII e  siecle) [ modifier | modifier le code ]

L'Etat songhai est fonde a Koukia au VII e  siecle, a la suite des metissages qui s'effectuent entre les Songhais et les Berberes diriges par le chef Za el-Ayamen . Ce dernier fuit la conquete arabe de l'Afrique du Nord et du Maghreb. Ce metissage entre les Songhais et les Berberes donne la dynastie des Dia [ 4 ] , [ 5 ] . La capitale est alors a Koukia, en aval de Gao, actuel Mali. Vers 1010, les rois de Koukia s'installent a Gao et se convertissent a l' islam [ 6 ] . Il en reste des steles en marbre parfois encore visibles sur les frontons des batiments administratifs de Gao, le plus souvent extraites de la necropole de Sane, au nord-est de Gao. Le marbre vient d'Espagne, les inscriptions en arabe sont faites en Andalousie dans les alentours d'Almeria. Les steles sont ensuite transportees au travers du Sahara vers la cour des Songhai de Gao. La plus ancienne date de 1014.

Un Etat vassal du Mali [ modifier | modifier le code ]

Vers l'an 1300, le Songhai passe sous la coupe de l' empire du Mali [ 7 ] . Il est alors une des composantes de cette constellation de royaumes assujettis qui constituent habituellement les empires d'Afrique de l'Ouest de cette epoque.

La dynastie des Sonni et la naissance de l'Empire songhai (1464-1492) [ modifier | modifier le code ]

Il retrouve son independance sous le regne de Sonni Ali Ber de la dynastie des Sonni (1464-1492), qui combat les Peuls et les Touaregs , ainsi que les lettres musulmans de la ville sainte de Tombouctou [ 8 ] . Sonni Ali tente de preserver la culture non musulmane de son royaume [ 9 ] .

La dynastie des Askias (1493-1595) [ modifier | modifier le code ]

La mort de Sonni Ali Ber ouvre une courte periode (1492-1493) d'instabilite au sein de l'Empire songhai. Sonni Baro , pressenti pour lui succeder, refuse de se convertir a l'islam. Askia Mohammed , gouverneur regional et neveu de Sonni Ali ber, prend le pouvoir avec l'aide des oulemas de Djenne, de Tombouctou et de Gao. Il fonde une dynastie appelee par la suite dynastie des Askias .

Askia Mohammed (1493-1528) prend le contrepied de la politique religieuse de son oncle Sonni Ali Ber. Il acheve d'islamiser le royaume a travers plusieurs batailles que rapporte le voyageur Leon l'Africain [ 10 ] . L'Empire songhai, largement islamise, au moins dans les grandes villes, connait son apogee sous la dynastie musulmane des Askia [ 11 ] .

Le Songhai s'effondre en 1591 a la suite de l'invasion des armees du sultan marocain Ahmed IV el-Mansour , conduites par le mercenaire iberique Yuder Pacha . Vaincus apres la bataille de Tondibi , en 1591, les Songhais essayent de negocier avec le sultan marocain, puis devant son refus, organisent une guerilla contre le corps expeditionnaire marocain. Les derniers askias songhais independants sont contraints de faire allegeance aux pachas marocains, avant de se replier en aval du fleuve Niger , autour de Sikieye , la nouvelle capitale, situee aujourd'hui a l'emplacement de Niamey [ 12 ] . L'Empire eclate en une douzaine de principautes [ 13 ] . A Tombouctou et au niveau du nord de la boucle du Niger , les Marocains forment un pachalik qui perdure jusqu'au premier quart du XIX e  siecle .

Culture [ modifier | modifier le code ]

La ville de Tombouctou devient, lors de l'affaiblissement de l' empire du Ghana , au XI e  siecle, le point de regroupement des caravanes et le centre du commerce transsaharien , ce qui en fait non seulement la metropole economique des empires du Mali et songhai, mais aussi le principal centre religieux et intellectuel [ 14 ] . De nombreux monuments en pise [ 15 ] sont alors eriges, telles les mosquees Djingareyber , construite sous le regne de l'Empereur du Mali Kankan Moussa , Sidi Yaya et Sankore [ref. necessaire] . L'explorateur francais Rene Caillie y penetre bien plus tard, en 1828, et n'y trouve que des restes de sa splendeur medievale [ 16 ] .

Le savoir, les livres et l'enseignement tiennent une grande place dans l'Empire ; c'est un heritage de l'empire du Mali que l'Askia Mohammed va proteger et developper. Les etudiants et les savants viennent d’Egypte, du Maroc, d'Andalousie ou d' Allada pour suivre des cours de mathematiques, de grammaire ou de litterature a l'universite Sankore ou d'autres medersa [ 17 ] .

Les Askias s'entourent de lettres. De nombreux docteurs etrangers viennent s'installer a Gao et Tombouctou, cette derniere etant la capitale culturelle de l'Etat. Ils apportent les traditions academiques de Chinguetti , Djenne mais aussi La Mecque et Le Caire dont l' universite al-Azhar est, a cette epoque, le plus grand centre d'enseignement des sciences islamiques . Des la seconde generation, les savants de Tombouctou developpent leurs propres enseignements et critiquent dans leurs commentaires certains ouvrages des maitres du Caire. La liberte d'enseigner est grande, il suffit d'etre titulaire d'un diplome pour ouvrir une ecole [ 18 ] . Les signes du pouvoir intellectuel se retrouvent dans les habits des enseignants : boubou specifique, turban blanc et longue canne a bout pointu [ref. necessaire] . Ahmed Baba, lettre de Tombouctou, deporte lors de la conquete marocaine et qui retrouve la liberte a la mort du sultan Ahmed el-Mansour, vers 1605, s'illustre a Marrakech par la profondeur de son savoir.

L'arrivee au pouvoir des Askias entraine cependant un virage rigoriste de la politique religieuse de l'Empire. L'arrivee d'al-Maghili, par exemple, amene la destruction des communautes juives des oasis du Sahara, celles du Touat en particulier. L'islam ne penetre cependant pas le monde rural ; l'Empire songhai reste une civilisation urbaine et les efforts des classes dirigeantes dans l'organisation et l'administration de l'Empire restent focalises sur la societe urbaine commercante. En revanche, la fin de l'Empire entraine un exode des imams dans des ermitages ruraux autour desquels s'organise une seconde islamisation du songhai, l'islamisation des campagnes ( xvii e et XVIII e  siecles).

Economie [ modifier | modifier le code ]

L'Empire songhai prospere rapidement grace au commerce transsaharien et a ses mines, en expediant vers l'Afrique du Nord du sel et de l' or mais aussi des noix de kola , de l' ambre gris , de la gomme arabique , des peaux de leopards et des esclaves . Il exporte egalement des peaux d'hippopotames, decoupees et tannees pour en faire des boucliers, reputes jusqu'au Maroc. L'or, qui fascine autant les Europeens que les souverains marocains, n'est pas produit dans le Songhai mais dans des mines, essentiellement situees en pays akan des le XVI e  siecle. Comme le Mali, le Songhai sert de plaque tournante a des echanges commerciaux de biens qu'il ne produit pas : l'or vient de la foret et le sel du Sahara.

L'Empire songhai recoit du Maghreb , en contrepartie, des produits manufactures tels que des bijoux , des armes, des etoffes ou des miroirs , ainsi que des produits agricoles tels que du ble , des dattes ou des chevaux [ 19 ] . A partir du milieu du XVI e  siecle, le Songhai finit par entrer en conflit avec les Saadiens pour la possession des mines de sel du desert et, en particulier, la grande mine de sel de Teghazza , finalement abandonnee par les Touaregs apres son annexion en 1582 par les sultans saadiens [ 20 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Emma Marriott , The History of the World in Bite-Sized Chunks , Michael O'Mara Books, 20/09/2012
  2. John Iliffe ( trad.  de l'anglais par Jean-Paul Mourlon), Les Africains. Histoire d'un continent [≪  Africans: the History of a Continent  ≫], Paris, Flammarion, coll.  ≪ Champs / Histoire ≫ ( n o  881), ( reimpr.  1997 et 2009) ( 1 re   ed. 1995), 701  p. ( ISBN   978-2-08-122059-1 ) , chap.  V (≪ Des societes colonisatrices : l'Afrique occidentale ≫), p.  146 et sq.
  3. Cissoko 2000 , p.  213. ? ≪ […] les Songhay (ou Songhoy), etablis sur les deux rives du moyen Niger, erigerent au XV e  siecle un Etat puissant, unifierent une grande partie du Soudan occidental et permirent ainsi l’epanouissement d’une brillante civilisation en gestation depuis des siecles. ≫
  4. Cissoko 2000 , p.  214.
  5. L' Histoire generale de l'Afrique , dans son volume IV, chapitre 8, suit explicitement les analyses de Houdas et Delafosse (1912) et de Boubou Hama (1968) dans son Histoire des Songhay .
  6. Bernard Nantet , L'invention du desert. Archeologie au Sahara , Paris, Payot, coll.  ≪ Voyageurs Payot ≫, , 382 pages ( ISBN   2-228-89192-4 ) , chap.  XII (≪ Le Sahara des illusions ≫), p.  322 et suivantes .
  7. Remi Dewiere, ≪ Les sultanats du Songhay et du Borno ≫ , dans Francois-Xavier Fauvelle et Isabelle Surun (dir.), Atlas historique de l'Afrique , Autrement, , p.  32-33
  8. Kati 1913 , p.  81.
  9. Niane 2000 , p.  219.
  10. Hassan al Wassan, dit Leon l'Africain ( trad.  de l'arabe par Houdas), Description de l'Afrique : tierce partie du monde , Paris, Hachette, coll.  ≪ Bnf ≫, ( 1 re   ed. 1896), 499  p. ( ISBN   978-2012536548 ) .
  11. Cissoko 2000 , p.  233 et suivantes. ? ≪ Cet epanouissement fut rendu possible grace a la prosperite generale du Soudan qui attira des le XVe siecle nombre de savants etrangers et, surtout, grace a la politique bienveillante des souverains de Gao […] ≫ .
  12. Andre Sakifou et al. , Histoire du Niger : epoques precoloniale et coloniale , Paris, Nathan, ( 1 re   ed. 1985), 317  p. ( ISBN   978-2-09-882499-7 ) .
  13. Abitbol 2011 , p.  351. ? ≪ Revenant progressivement a la religion traditionnelle africaine, les Songhay du Dendi se morcelerent en plusieurs royaumes, bien que jusqu’au milieu du XVII e  siecle, ils soient parvenus a preserver leur unite. ≫
  14. Catherine Coquery-Vidrovitch, Histoire des villes d'Afrique noire : des origines a la colonisation , Paris, Albin Michel, coll.  ≪ Bibliotheque de l'evolution de l'Humanite ≫, , 416  p. ( ISBN   978-2-226-06330-4 ) .
  15. Le pise est un melange de terre et de paille, appele banco en Afrique occidentale, appele egalement adobe en architecture.
  16. Bernard Nantet , Le Sahara. Histoire, guerres et conquetes , Paris, Tallandier, , 398  p. ( ISBN   979-10-210-0239-5 ) , chap.  3 (≪ Les explorateurs du Sahara ≫), p.  112 .
  17. Djian 2012 , p.  107.
  18. Cissoko 1996 , p.  204.
  19. Cissoko 2000 , p.  229 et suivantes. ? ≪ A l’exportation, le Soudan envoyait de l’or, des esclaves, de l’ivoire, des epices, de la cola, des cotonnades, etc. L’or en poudre ? le tibr  ? ou en pepites venait des mines du Bambuk, du Bure, des pays mosi et surtout du pays asante, le Bitu. Il etait le pivot du commerce transsaharien et alimenta l’Europe ≫ .
  20. Abitbol 2011 , p.  341 et sq. ? ≪ En 1582, al-Man??r passa a l’attaque en s’emparant des oasis de Touat et de Gourara ; officiellement presentee comme une operation visant a retablir l’ordre dans une contree ayant ≪ secoue le joug royal ≫, le reel objectif de cette attaque etait la conquete du Soudan et la constitution d’un vaste empire ≫ .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Filmographie [ modifier | modifier le code ]

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