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Effet Hans le Malin

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L’ effet Hans le Malin , aussi appele phenomene Hans le Malin ou effet Clever Hans (en anglais  : Clever Hans phenomenon ou Clever Hans effect ), est un phenomene du domaine de la psychologie qui designe le fait de transmettre et percevoir continuellement des signaux subtils, generalement de facon involontaire et inconsciente, au cours des interactions sociales. Ces signaux subtils constitueraient une sorte de communication non intentionnelle par laquelle les attentes sont susceptibles d'influencer le comportement d'autres personnes (et inversement, un comportement individuel peut etre influence par les attentes des autres). Le nom de ce phenomene est inspire de l'histoire du cheval ≪  Hans le Malin  ≫, survenue dans les premieres annees du XX e  siecle .

Au-dela de son interet evident pour la psychologie , l'≪ effet Hans le Malin ≫ a eu une influence importante dans le domaine de la psychologie experimentale , car il remet en question la relation de l'experimentateur a son objet d'etude et l'impact que peuvent avoir ses attentes sur les resultats qu'il obtient. Il a d’ailleurs ete etudie, dans les annees 1960 , par le psychologue Robert Rosenthal sous le nom d’≪  effet Pygmalion  ≫ et d’≪  effet experimentateur  ≫.

Origines [ modifier | modifier le code ]

Un cheval qui sait compter [ modifier | modifier le code ]

Photo en noir et blanc présentant une cour où des hommes et des femmes en chapeaux entourent un cheval.
Hans le Malin en representation.
Photo en noir et blanc représentant un étalon, son maître et une troisième personne qui font face à un tableau d'école.
Hans le Malin et son maitre Wilhelm von Osten.

Le terme ≪ effet Hans le Malin ≫ trouve son origine dans l'histoire de ≪  Hans le Malin  ≫, un cheval qui vivait en Allemagne au debut du XX e  siecle . Ce cheval appartenait a un aristocrate et ancien professeur de mathematiques, Wilhelm von Osten , qui, persuade que son cheval etait dote d'une intelligence conceptuelle , entreprit de l'eduquer selon les methodes traditionnelles d'apprentissage utilisees dans les ecoles. Au terme de quatre annees d'entrainement, Hans (qui fut bientot appele ≪ le Malin ≫) semblait etre devenu un expert en arithmetique et en lecture. Le cheval devint rapidement celebre dans toute l'Europe et provoqua de nombreuses polemiques dans les milieux scientifiques de l'epoque [ 1 ] .

La controverse autour de Hans le Malin etait telle qu'une commission fut mise en place par le Conseil de l'education de Berlin . La commission etait chargee de decouvrir si les competences de Hans etaient le resultat d'une fraude ou si le cheval etait reellement dote d'une intelligence conceptuelle. Dans leur rapport du , les commissaires conclurent prudemment que ≪ les competences du cheval ne pouvaient pas etre attribuees a une simple fraude, mais que le cas de Hans meritait qu'on s'y interesse davantage ≫ . C'est Oskar Pfungst qui fut charge, par l'eminent psychologue Carl Stumpf , d'approfondir l'enquete [ 2 ] .

L'observation approfondie du psychologue Pfungst permit rapidement de conclure que Hans ne possedait pas de competences particulieres en arithmetique ou en lecture. Le cheval etait, en fait, particulierement doue dans ≪ l'apprentissage du langage du corps des gens et dans l'utilisation de ces signaux tres subtils pour obtenir des recompenses ≫ [ 3 ] . Hans, qui repondait en frappant du sabot, savait quand il devait s'arreter de frapper grace a de minuscules signaux corporels qu'il percevait chez la personne qui l'interrogeait [ 4 ] .

Debat sur la conscience animale [ modifier | modifier le code ]

L'histoire de ce cheval a provoque un retentissement important a l'epoque. Notamment parce qu'elle ravivait un tres vieux debat : celui sur la ≪  conscience animale  ≫. Ainsi, Oskar Pfungst , dans le premier chapitre de son livre publie en 1911 [ 5 ] , explique que si l’on souhaite considerer le cas de Hans, nous devons d'abord comprendre quelle etait, a l’epoque, la situation sur le probleme de la conscience animale. Selon lui, les principes fondamentaux de la psychologie animale ont ete questionnes a plusieurs reprises parce que les bases memes de cette psychologie reposent sur des fondations incertaines. En effet, etant donne que l’acces direct a la conscience animale est impossible, les psychologues doivent chercher a y acceder par le biais du comportement animal ou en se fondant sur des conceptions issues de la psychologie humaine . Ils ne peuvent donc pas, avec certitude, repondre a la question : ≪ Les animaux possedent-ils une conscience et ressemble-t-elle a la conscience humaine [ 6 ]  ? ≫

Par rapport a cette question, Pfungst explique que la psychologie comparee est divisee en trois groupes [ 7 ]  :

  1. Le premier groupe considere que les animaux possedent une forme de conscience inferieure : ils eprouvent, selon eux, des sensations et disposent d'images en memoire de ces sensations qui peuvent etre associees en de multiples combinaisons. Ainsi, les animaux pourraient apprendre au travers de l’experience. Neanmoins, l’animal serait incapable de former des concepts, d’emettre des jugements ou des conclusions et ne pourrait en aucun cas eprouver des sentiments moraux,  etc. Cette conception de la conscience animale suggere donc qu'il existe un fosse infranchissable entre cette derniere et la conscience humaine. Cette vision est la plus ancienne puisqu'elle a d'abord ete developpee par Aristote et les stoiciens , puis enseignee par l' Eglise chretienne . Elle a egalement influence toute la philosophie medievale .
  2. Le deuxieme groupe est plus radical : selon ses membres, les animaux n’ont pas de ≪  vie psychique  ≫ . Ils seraient comme des ≪ machines vides ≫ qui reagissent automatiquement aux stimuli externes. C'est Rene Descartes qui, au XVII e  siecle, introduit cette conception de la conscience chez l'animal. Cette vision n'a prevalu que durant peu de temps, mais elle a eu un impact important car les nombreux desaccords qu'elle a provoques ont fortement relance l'etude de la conscience animale.
  3. Enfin, le dernier groupe estime plutot que la conscience animale et la conscience humaine doivent etre vues comme faisant partie d’un continuum dont elles ne differeraient pas de facon essentielle mais selon des degres differents. Cette derniere perspective est celle qui a ete developpee par les materialistes (depuis Epicure ). Elle a ensuite ete adoptee par les associationnistes francais et britanniques (tel Etienne Bonnot de Condillac ) et les evolutionnistes .

Selon Pfungst, deux tendances apparaissent donc en psychologie animale  : d’un cote, il y a ceux qui souhaitent differencier radicalement la psyche humaine de la psyche animale . De l’autre, il y a ceux qui essaient de les considerer ensemble. Il explique que s’il est vrai que certains actes, chez les animaux, ne sont en rien issus d’une pensee de nature conceptuelle, d’autres actes, au contraire, peuvent etre interpretes de la sorte. Selon lui, la controverse a lieu precisement a ce niveau la : ≪ Si certains actes peuvent etre interpretes comme le resultat d’une pensee conceptuelle, doit-on necessairement les interpreter comme tels ? ≫ [ 8 ] . Pour repondre a cette question, il faudrait, d'apres Pfungst, qu’un fait indiscutable apparaisse et permette de trancher en faveur de ceux qui croient en une forme de pensee chez l’animal ( ex. : la preuve d’une intelligence conceptuelle). Et c’est la qu’intervient Hans : ce cheval, capable de resoudre des problemes d’ arithmetique , est peut-etre enfin ≪ la chose que l’on attendait depuis si longtemps ≫ [ 8 ] .

L’affaire Hans suscita de nombreuses polemiques. Comme le souligne Pfungst dans son ouvrage : ≪ chacun considerait sa propre explication comme la seule correcte, sans pour autant etre capable de convaincre les autres. La necessite ici, n’etait pas la simple affirmation, mais la preuve ≫ [ 9 ] .

Cette question reste aujourd'hui relativement inchangee puisque l'intervention de Pfungst n'aura pas permis d'y repondre. En effet, il s'est avere que le cheval ne disposait apparemment pas d'une intelligence conceptuelle, mais qu'il se comportait selon les attentes qu'il percevait chez celui qui l'interrogeait.

L'effet Hans le Malin ne touche pas que les animaux [ modifier | modifier le code ]

Apres avoir observe Hans et decouvert le secret de ses talents, Oskar Pfungst entreprit de realiser une nouvelle experience dans laquelle il prit la place du cheval. En tapant du poing sur la table, il devait repondre correctement aux questions posees par les participants. Ceux-ci n'etaient pas au courant de l'objectif de l'etude menee par Pfungst. Il s'est avere que ≪ sur 25 interrogateurs, 23 avaient involontairement signale a Pfungst quand il devait s'arreter de taper pour donner la reponse exacte ≫ [ 10 ] . Aucun des participants ne realisa qu'il fournissait a Pfungst des indications sur la reponse correcte. Apres un temps d'entrainement, Pfungst avait donc acquis les memes talents que Hans et put detecter les signaux involontaires et inconscients que lui transmettaient ses interrogateurs [ 11 ] . Ces elements illustrent le fait que l'≪ effet Hans le Malin ≫ ne se produit pas uniquement avec des animaux mais qu'il opere egalement entre les humains.

Photo en noir et blanc représentant deux hommes qui étudient les mouvements corporels involontaires.
Etude des mouvements corporels effectues involontairement.

Des questionneurs plus ≪ talentueux ≫ que les autres [ modifier | modifier le code ]

Il semble que certains questionneurs aient ete plus doues que d’autres pour obtenir des reponses correctes de la part de Hans. En effet, parmi ceux-ci, certains obtinrent presque toujours des reponses exactes, d’autres n’en obtinrent que de temps en temps, et d’autres encore n’en obtinrent pratiquement jamais. Oskar Pfungst en conclut que certains individus doivent disposer de qualites particulieres qui influencent considerablement les reponses du cheval et que ces qualites les rendent plus ≪ talentueux ≫ que d’autres pour obtenir des resultats concluants. Ainsi, Pfungst va etablir une typologie des caracteristiques qui font de ces individus des ≪ questionneurs de talent ≫. Parmi celles-ci, on retrouve notamment : du tact, un air dominateur, la capacite d’entrer en contact avec les animaux, une importante capacite d’ attention et de concentration, savoir relacher facilement le controle musculaire, pouvoir maintenir une certaine tension (ni trop, ni trop peu) et surtout la capacite ≪ d’avoir confiance ≫ dans les competences de celui qui est interroge. Selon Pfungst, c’est avec les ≪ interrogateurs de talent ≫ qu’il pouvait apprendre le plus de choses, car c’est dans leur attitude qu’on detecterait les signaux qui influencaient Hans puisqu’ils produisaient le plus de resultats avec le cheval [ 11 ] , [ 12 ] .

Histoire [ modifier | modifier le code ]

Outre l'importance dans le debat sur la conscience animale que suscita Hans a l'epoque, son histoire eut egalement une importance toute particuliere en psychologie et surtout en psychologie experimentale . Son cas donna naissance a l'≪ effet Hans le Malin ≫, aussi appele ≪ phenomene Hans le Malin ≫ ou encore ≪ effet Clever Hans ≫, c'est-a-dire le fait que nos attentes peuvent influencer le comportement d'un autre etre humain ou d'un animal, par le biais de signaux subtils que nous transmettons dans notre propre comportement. Il s'agit donc d'une sorte de communication non intentionnelle qui peut se produire entre des humains ou entre des humains et des animaux [ 13 ] .

Cet effet eut un impact important en psychologie experimentale car il rend compte du fait que les attentes de l' experimentateur peuvent influencer les resultats qu'il obtient. S'il ne controle pas convenablement ce phenomene, il est possible que ses resultats ne refletent pas la realite de ce qu'il cherche a evaluer, mais ce qu'il s'attend ou espere evaluer, car il a transmis ses attentes inconsciemment et involontairement a ses sujets. Ainsi, l'effet Hans le Malin est aujourd'hui considere comme un biais en experimentation et, a ce titre, est devenu un symbole pour les psychologues experimentaux [ 13 ] . Ce symbole a, par ailleurs, evolue au cours du temps et cette evolution s'inscrit dans l'histoire meme de la psychologie experimentale [ 14 ] . L’effet a donc eu (et continue a avoir) une influence considerable sur cette derniere ainsi que dans d’autres domaines de la psychologie. Il a notamment eu un impact important sur la psychologie comparee quant a la question du ≪ comptage chez les animaux ≫ [ 15 ] ou encore, des annees plus tard, sur la psychologie cognitive en ce qui concerne l’etude de la conscience [ 16 ] .

Une psychologie experimentale naissante [ modifier | modifier le code ]

Photo en noir et blanc du psychologue allemand Wilhelm Wundt qui est assis à son bureau et est entouré par d'autres scientifiques.
Wilhelm Wundt (assis) avec ses collegues dans son laboratoire.

L’effet Hans le Malin fut decouvert et etudie pour la premiere fois en 1904 . A cette epoque, la psychologie experimentale vient tout juste de naitre : Wilhelm Wundt avait fonde, 25 ans plus tot, le premier laboratoire de psychologie experimentale a Leipzig . C’est donc dans ce contexte particulier d’une psychologie experimentale naissante que le phenomene Hans le Malin fut etudie. Cet element eut un impact important sur la facon dont ce phenomene fut analyse a l’epoque car on observait alors, parmi un grand nombre de psychologues de cette periode, une volonte de ≪ rationaliser ≫ les phenomenes etudies. La psychologie souhaitait se demarquer des autres disciplines et du savoir profane, elle ne tolerait plus n’importe quel objet d’etude et ses objets d’etude devaient se soumettre a la rigueur scientifique et a la methode experimentale . Il ne pouvait donc y avoir de ≪  miracle  ≫ dans le cas de Hans ; une explication rationnelle existait forcement et Pfungst tenta de decouvrir celle-ci grace a la methode experimentale et a la rigueur scientifique [ 17 ] .

Robert Rosenthal prend le relais [ modifier | modifier le code ]

Neanmoins, l’histoire de l’effet Hans le Malin ne s’arrete pas aux decouvertes d’ Oskar Pfungst . Quelques decennies plus tard, les psychologues en appellent toujours au ≪ fantome de Hans le Malin  ≫ pour ≪ engager les experimentations dans la voie de la purification ≫ [ 18 ] . En effet, l’heritage qu’aura laisse Hans le Malin, en psychologie, est celui de la mefiance : les experimentateurs ne peuvent oublier qu’ils sont constamment susceptibles d’influencer ceux qu’ils interrogent. Le phenomene Hans le Malin est dorenavant vu comme ≪ l’erreur d’imputation qui menace tout experimentateur travaillant avec les vivants ≫ [ 18 ] .

Photo en couleur d'un rat de laboratoire blanc qui se trouve dans la main gantée d'un scientifique.
Pour mettre en evidence l' effet experimentateur , Robert Rosenthal realise notamment une etude avec ses etudiants a qui il a remis des rats. Il leur a fait croire que certains avaient des rats plus performants que d'autres. Les performances des rats furent ensuite fonction de ce que croyaient les etudiants.
Photo en couleur d'une classe de jeunes enfants et de leur institutrice aux États-Unis.
L' effet Pygmalion montre l’influence que peuvent avoir les attentes d’un professeur sur les resultats qu’obtiennent ses eleves.

Dans les annees 1960 , le psychologue Robert Rosenthal s’interesse a nouveau a ce phenomene. S’inspirant de la prophetie autorealisatrice developpee par Robert Merton en 1948 , il etudie ce qu’il appelle la ≪ realisation automatique des propheties interpersonnelles ≫. Il s’agit d’une notion generale qui designe le fait qu' ≪ au cours de relations interpersonnelles, ce qu'attend une personne a propos du comportement d'une autre personne peut tres bien contribuer a determiner celui-ci ≫ [ 19 ] . A partir de ce concept general, Rosenthal va developper la notion d’≪  effet experimentateur  ≫ qui met en evidence ≪ les effets de l’attente de l’experimentateur sur les reponses qu’il obtient de ses sujets ≫ [ 19 ] . Il developpe egalement, en collaboration avec Lenore Jacobson , la notion d’≪  effet Pygmalion  ≫ qui montre l’influence que peuvent avoir les attentes d’un professeur sur les resultats qu’obtiennent ses eleves.

Les experiences menees par Robert Rosenthal sur l’effet experimentateur illustrent le fait qu’a l’epoque (et encore aujourd’hui), l’effet Hans le Malin est vu comme une menace pour l’experimentateur. On voit se developper une radicalisation de la mefiance vis-a-vis de cette menace. Il faudra, des lors, encore et toujours plus de controle dans l’experimentation [ 20 ] . C’est ainsi que naissent des methodes visant a controler de tels biais . C’est notamment le cas de la methode en aveugle (voire en double ou triple aveugle ) ou de l’utilisation de systemes automatiques de recueil de donnees afin de minimiser l’impact de l’influence des attentes de l’experimentateur sur les resultats obtenus par ses sujets [ 21 ] .

L'etude experimentale des animaux apres Hans le Malin [ modifier | modifier le code ]

L'experimentation avec les animaux a egalement herite de l’histoire de Hans le Malin . Au moment ou se deroule l'histoire de Hans, l’etude experimentale du comportement et de l'intelligence chez l'animal vient egalement de voir le jour, notamment avec l'ouvrage d' Edward Thorndike , Animal Intelligence , publie en 1898. L'episode de Hans le Malin marque donc un tournant dans la maniere d'aborder ce genre d’experiences. Desormais, les experiences sur le comportement animal, et en particulier celles sur les capacites de ≪ comptage ≫, renvoient a l’histoire de Hans le Malin et a l’effet du meme nom [ 22 ] . L'heritage de celui-ci a donc conduit a la radicalisation de la mefiance autour de l’effet Hans le Malin qui, elle, a conduit les experimentateurs a augmenter le controle et a devenir beaucoup plus ≪ conservateurs ≫ dans l’interpretation des donnees qu’ils obtiennent avec l’animal [ 13 ] . Mais cela a parfois eu des consequences nefastes sur la psychologie car, en restant dans le seul registre du controle, les experimentateurs risquent, d'une part, d’oublier ce qui fait ≪ la singularite de l’experience interrogeant le vivant ≫ [ 23 ] , c’est-a-dire ici : une situation sociale (avec ses risques et ses contraintes) dans laquelle nait une relation entre l’homme et l’animal et ou l’animal adhere a la demande de l’experimentateur. En effet, le fait que l’animal choisisse de ≪ s’accorder ≫ ou non a la demande qui lui est faite n’est pas anodin et merite que l’on s’y interesse [ 24 ] . D’autre part, il semble que, depuis les travaux d’ Oskar Pfungst , le discredit ait ete jete sur les recherches concernant le ≪ comptage ≫ chez l’animal. Or, Pfungst n’a fait que montrer que les competences arithmetiques qu’on attribuait a Hans n’etaient pas reelles mais il n’a, par ailleurs, en aucun cas demontre que les animaux sont incapables de comprendre les nombres [ 22 ] . En effet, une part de la litterature traitant du sujet suggere, aujourd'hui, qu’il existerait certaines formes de competences numeriques chez des especes animales, notamment avec les nombres abstraits [ 25 ] . On parle parfois de ≪ pre-comptage ≫ ou de ≪ proto-comptage ≫ (en anglais  : proto-counting ) [ 26 ] .

Hans le Malin et l'etude de la conscience dans les sciences cognitives [ modifier | modifier le code ]

Schéma illustrant l'interaction des différents domaines scientifiques ayant donné naissance aux Sciences Cognitives.
Les domaines qui ont contribue a la naissance des sciences cognitives [ 27 ] .
Dessin du XVIIe siècle illustrant les mécanismes sous-jacents de la conscience humaine.
Representation de la conscience ( XVII e  siecle).

Les sciences cognitives naissent bien des annees apres la disparition de Hans le Malin . Et pourtant, les questions soulevees par cette histoire resonnent encore aujourd’hui dans ces disciplines. Le phenomene amene a se questionner sur le role que joue la conscience dans la cognition , car il a montre qu’une partie du comportement peut tout a fait echapper a l’ introspection et a l’ observation . Il n’y a donc pas forcement une ≪ relation transparente entre cognition et comportement ≫ [ 28 ] . En effet, ce n’est pas parce que Hans repondait correctement aux questions, qu’il possedait pour autant des competences en arithmetique . Il arrivait bien au resultat espere mais pas par le chemin imagine. Ainsi, si l’on considere qu’une structure cognitive est responsable d’un comportement particulier a un moment donne, cette consideration peut s’averer inexacte dans d’autres contextes. Le systeme cognitif est extremement complexe et peut etre analyse a plusieurs niveaux de description [ 28 ] . Par consequent, plusieurs structures cognitives peuvent etre responsables d’un meme comportement, et l’utilisation de l’une ou l’autre de ces structures depend des circonstances dans lesquelles se trouve l’individu. En ce qui concerne la conscience, il est fort probable qu’elle fonctionne de maniere similaire. Il ne faut donc pas chercher un seul et unique mecanisme de la conscience, mais plusieurs fonctionnant differemment selon le niveau de description [ 29 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Despret 2004 , p.  11-23.
  2. Cleeremans , p.  2.
  3. Ladewig 2007 , p.  20.
  4. ≪  Le phenomene Hans le malin  ≫, sur www.sceptiques.qc.ca (consulte le ) .
  5. Pfungst 1911 , p.  15-29.
  6. Pfungst 1911 , p.  15.
  7. Axel Cleeremans explique que : ≪ Ces trois conceptions de la conscience animale decrites par Pfungst 1911 se retrouvent aujourd'hui quasiment inchangees dans d'autres contextes theoriques ≫ ( p.  3).
  8. a et b Pfungst 1911 , p.  18.
  9. Pfungst 1911 , p.  29.
  10. Rosenthal 1970 , p.  39.
  11. a et b Rosenthal 1970 , p.  40.
  12. Despret 2004 , p.  61-69.
  13. a b et c Boysen et Capaldi 2014 , p.  13.
  14. Despret 2004 .
  15. Boysen et Capaldi 2014 .
  16. Cleeremans .
  17. Despret 2004 , p.  25-37.
  18. a et b Despret 2004 , p.  69.
  19. a et b Rosenthal 1970 , p.  38.
  20. Despret 2004 , p.  72.
  21. Rosenthal 1970 , p.  44.
  22. a et b Dehaene 2010 , p.  20-21.
  23. Despret 2004 , p.  73.
  24. Despret 2004 cite Crist 1997 qui decrit l'effet Hans le Malin non pas comme une ≪ erreur ≫ dans l'experimentation mais comme une ≪ preference pour l'accord ≫ , une formidable capacite d'adhesion de la part de ces animaux.
  25. Boysen et Capaldi 2014 , p.  121.
  26. Davis et Perusse, 1988 ; cite par Boysen et Capaldi 2014 .
  27. Image issue de George A. Miller , ≪  The cognitive revolution: a historical perspective  ≫, Trends in Cognitive Sciences , n o  7, 2003.
  28. a et b Cleeremans , p.  12.
  29. Cleeremans , p.  4-13.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Articles de recherche [ modifier | modifier le code ]

  • Axel Cleeremans , ≪ Hans le Malin : Les sciences cognitives a la croisee des chemins ≫ , dans Rencontres en Psychologie , Bruxelles, Editions de l'Universite libre de Bruxelles ( lire en ligne ) .
  • (en) Harry Miles Johnson , ≪  Reviews and Abstracts of Litterature  ≫, Journal of Philosophy, Psychology and Scientific Methods , vol.  8, n o  24,‎ , p.  663-666 ( lire en ligne , consulte le ) .
  • (en) Jan Ladewig , ≪  Clever Hans is still whinnying with us  ≫, Behavioural Processes , vol.  76,‎ , p.  20-21 .
  • (en) Michael J. Marshall et David R. Linden , ≪  Simulating Clever Hans in the Classroom  ≫, Teaching of Psychology , vol.  21, n o  4,‎ , p.  230-232 .
  • Alain Morice , ≪  Le cheval et l'alouette : Variations pour Althabe sur le theme de l’implication  ≫, Journal des anthropologues , n os  102-103,‎ , p.  503-529 ( lire en ligne , consulte le ) .
  • Henri Pieron , ≪ Le probleme des animaux pensants ≫ , dans L'annee psychologique , vol.  20, ( lire en ligne ) , p.  218-228 .
  • (en) Robert Rosenthal , ≪  Unintended Communication of Interpersonal Expectations  ≫, The American Behavioral Scientist , vol.  10, n o  8,‎ , p.  24 .
  • Robert Rosenthal , ≪  Le prejuge du maitre et l'apprentissage de l'eleve  ≫, Revue francaise de pedagogie , vol.  13,‎ , p.  38-49 ( lire en ligne , consulte le ) .

Ouvrages [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]