L’
effet Hans le Malin
, aussi appele
phenomene Hans le Malin
ou
effet
Clever Hans
(en
anglais
:
Clever Hans phenomenon
ou
Clever Hans effect
), est un phenomene du domaine de la
psychologie
qui designe le fait de transmettre et percevoir continuellement des signaux subtils, generalement de facon involontaire et inconsciente, au cours des interactions sociales. Ces signaux subtils constitueraient une sorte de communication non intentionnelle par laquelle les attentes sont susceptibles d'influencer le comportement d'autres personnes (et inversement, un comportement individuel peut etre influence par les attentes des autres). Le nom de ce phenomene est inspire de l'histoire du cheval ≪
Hans le Malin
≫, survenue dans les premieres annees du
XX
e
siecle
.
Au-dela de son interet evident pour la
psychologie
, l'≪ effet Hans le Malin ≫ a eu une influence importante dans le domaine de la
psychologie experimentale
, car il remet en question la relation de l'experimentateur a son objet d'etude et l'impact que peuvent avoir ses attentes sur les resultats qu'il obtient. Il a d’ailleurs ete etudie, dans les
annees 1960
, par le psychologue
Robert Rosenthal
sous le nom d’≪
effet Pygmalion
≫ et d’≪
effet experimentateur
≫.
Le terme ≪ effet Hans le Malin ≫ trouve son origine dans l'histoire de ≪
Hans le Malin
≫, un
cheval
qui vivait en
Allemagne
au debut du
XX
e
siecle
. Ce cheval appartenait a un
aristocrate
et ancien professeur de mathematiques,
Wilhelm von Osten
, qui, persuade que son cheval etait dote d'une
intelligence conceptuelle
, entreprit de l'eduquer selon les methodes traditionnelles d'apprentissage utilisees dans les ecoles. Au terme de quatre annees d'entrainement, Hans (qui fut bientot appele ≪ le Malin ≫) semblait etre devenu un expert en
arithmetique
et en lecture. Le cheval devint rapidement celebre dans toute l'Europe et provoqua de nombreuses polemiques dans les milieux scientifiques de l'epoque
[
1
]
.
La controverse autour de
Hans le Malin
etait telle qu'une commission fut mise en place par le Conseil de l'education de
Berlin
. La commission etait chargee de decouvrir si les competences de Hans etaient le resultat d'une fraude ou si le cheval etait reellement dote d'une intelligence conceptuelle. Dans leur rapport du
, les commissaires conclurent prudemment que
≪ les competences du cheval ne pouvaient pas etre attribuees a une simple fraude, mais que le cas de Hans meritait qu'on s'y interesse davantage ≫
. C'est
Oskar Pfungst
qui fut charge, par l'eminent psychologue
Carl Stumpf
, d'approfondir l'enquete
[
2
]
.
L'observation approfondie du psychologue Pfungst permit rapidement de conclure que Hans ne possedait pas de competences particulieres en arithmetique ou en lecture. Le cheval etait, en fait, particulierement doue dans
≪ l'apprentissage du langage du corps des gens et dans l'utilisation de ces signaux tres subtils pour obtenir des recompenses ≫
[
3
]
. Hans, qui repondait en frappant du sabot, savait quand il devait s'arreter de frapper grace a de minuscules signaux corporels qu'il percevait chez la personne qui l'interrogeait
[
4
]
.
L'histoire de ce cheval a provoque un retentissement important a l'epoque. Notamment parce qu'elle ravivait un tres vieux debat : celui sur la ≪
conscience animale
≫. Ainsi,
Oskar Pfungst
, dans le premier chapitre de son livre publie en 1911
[
5
]
, explique que si l’on souhaite considerer le cas de Hans, nous devons d'abord comprendre quelle etait, a l’epoque, la situation sur le probleme de la conscience animale. Selon lui, les principes fondamentaux de la
psychologie animale
ont ete questionnes a plusieurs reprises parce que les bases memes de cette
psychologie
reposent sur des fondations incertaines. En effet, etant donne que l’acces direct a la conscience animale est impossible, les psychologues doivent chercher a y acceder par le biais du
comportement animal
ou en se fondant sur des conceptions issues de la
psychologie humaine
. Ils ne peuvent donc pas, avec certitude, repondre a la question :
≪ Les animaux possedent-ils une
conscience
et ressemble-t-elle a la conscience humaine
[
6
]
? ≫
Par rapport a cette question, Pfungst explique que la
psychologie comparee
est divisee en trois groupes
[
7
]
:
- Le premier groupe considere que les animaux possedent une forme de conscience inferieure : ils eprouvent, selon eux, des sensations et disposent d'images en memoire de ces sensations qui peuvent etre associees en de multiples combinaisons. Ainsi, les animaux pourraient apprendre au travers de l’experience. Neanmoins, l’animal serait incapable de former des concepts, d’emettre des jugements ou des conclusions et ne pourrait en aucun cas eprouver des sentiments moraux,
etc.
Cette conception de la
conscience animale
suggere donc qu'il existe un fosse infranchissable entre cette derniere et la conscience humaine. Cette vision est la plus ancienne puisqu'elle a d'abord ete developpee par
Aristote
et les
stoiciens
, puis enseignee par l'
Eglise chretienne
. Elle a egalement influence toute la
philosophie medievale
.
- Le deuxieme groupe est plus radical : selon ses membres, les animaux n’ont pas de
≪
vie psychique
≫
. Ils seraient comme des
≪ machines vides ≫
qui reagissent automatiquement aux
stimuli
externes. C'est
Rene Descartes
qui, au
XVII
e
siecle, introduit cette conception de la conscience chez l'animal. Cette vision n'a prevalu que durant peu de temps, mais elle a eu un impact important car les nombreux desaccords qu'elle a provoques ont fortement relance l'etude de la conscience animale.
- Enfin, le dernier groupe estime plutot que la conscience animale et la conscience humaine doivent etre vues comme faisant partie d’un
continuum
dont elles ne differeraient pas de facon essentielle mais selon des degres differents. Cette derniere perspective est celle qui a ete developpee par les
materialistes
(depuis
Epicure
). Elle a ensuite ete adoptee par les
associationnistes
francais et britanniques (tel
Etienne Bonnot de Condillac
) et les
evolutionnistes
.
Selon Pfungst, deux tendances apparaissent donc en
psychologie animale
: d’un cote, il y a ceux qui souhaitent differencier radicalement la
psyche humaine
de la
psyche animale
. De l’autre, il y a ceux qui essaient de les considerer ensemble. Il explique que s’il est vrai que certains actes, chez les animaux, ne sont en rien issus d’une
pensee
de nature conceptuelle, d’autres actes, au contraire, peuvent etre interpretes de la sorte. Selon lui, la controverse a lieu precisement a ce niveau la :
≪ Si certains actes peuvent etre interpretes comme le resultat d’une pensee conceptuelle, doit-on necessairement les interpreter comme tels ? ≫
[
8
]
. Pour repondre a cette question, il faudrait, d'apres Pfungst, qu’un fait indiscutable apparaisse et permette de trancher en faveur de ceux qui croient en une forme de pensee chez l’animal (
ex. :
la preuve d’une intelligence conceptuelle). Et c’est la qu’intervient Hans : ce cheval, capable de resoudre des problemes d’
arithmetique
, est peut-etre enfin
≪ la chose que l’on attendait depuis si longtemps ≫
[
8
]
.
L’affaire Hans suscita de nombreuses polemiques. Comme le souligne Pfungst dans son ouvrage :
≪ chacun considerait sa propre explication comme la seule correcte, sans pour autant etre capable de convaincre les autres. La necessite ici, n’etait pas la simple affirmation, mais la preuve ≫
[
9
]
.
Cette question reste aujourd'hui relativement inchangee puisque l'intervention de Pfungst n'aura pas permis d'y repondre. En effet, il s'est avere que le cheval ne disposait apparemment pas d'une intelligence conceptuelle, mais qu'il se comportait selon les attentes qu'il percevait chez celui qui l'interrogeait.
L'effet Hans le Malin ne touche pas que les animaux
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]
Apres avoir observe Hans et decouvert le secret de ses talents,
Oskar Pfungst
entreprit de realiser une nouvelle experience dans laquelle il prit la place du cheval. En tapant du poing sur la table, il devait repondre correctement aux questions posees par les participants. Ceux-ci n'etaient pas au courant de l'objectif de l'etude menee par Pfungst. Il s'est avere que
≪ sur 25 interrogateurs, 23 avaient involontairement signale a Pfungst quand il devait s'arreter de taper pour donner la reponse exacte ≫
[
10
]
. Aucun des participants ne realisa qu'il fournissait a Pfungst des indications sur la reponse correcte. Apres un temps d'entrainement, Pfungst avait donc acquis les memes talents que Hans et put detecter les signaux involontaires et inconscients que lui transmettaient ses interrogateurs
[
11
]
. Ces elements illustrent le fait que l'≪ effet Hans le Malin ≫ ne se produit pas uniquement avec des animaux mais qu'il opere egalement entre les humains.
Des questionneurs plus ≪ talentueux ≫ que les autres
[
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]
Il semble que certains questionneurs aient ete plus doues que d’autres pour obtenir des reponses correctes de la part de Hans. En effet, parmi ceux-ci, certains obtinrent presque toujours des reponses exactes, d’autres n’en obtinrent que de temps en temps, et d’autres encore n’en obtinrent pratiquement jamais.
Oskar Pfungst
en conclut que certains individus doivent disposer de qualites particulieres qui influencent considerablement les reponses du cheval et que ces qualites les rendent plus ≪ talentueux ≫ que d’autres pour obtenir des resultats concluants. Ainsi, Pfungst va etablir une typologie des caracteristiques qui font de ces individus des ≪ questionneurs de talent ≫. Parmi celles-ci, on retrouve notamment : du tact, un air dominateur, la capacite d’entrer en contact avec les animaux, une importante capacite d’
attention
et de concentration, savoir relacher facilement le controle musculaire, pouvoir maintenir une certaine tension (ni trop, ni trop peu) et surtout la capacite ≪ d’avoir confiance ≫ dans les competences de celui qui est interroge. Selon Pfungst, c’est avec les
≪ interrogateurs de talent ≫
qu’il pouvait apprendre le plus de choses, car c’est dans leur attitude qu’on detecterait les signaux qui influencaient Hans puisqu’ils produisaient le plus de resultats avec le cheval
[
11
]
,
[
12
]
.
Outre l'importance dans le debat sur la
conscience animale
que suscita Hans a l'epoque, son histoire eut egalement une importance toute particuliere en
psychologie
et surtout en
psychologie experimentale
. Son cas donna naissance a l'≪ effet Hans le Malin ≫, aussi appele ≪ phenomene Hans le Malin ≫ ou encore ≪ effet Clever Hans ≫, c'est-a-dire le fait que nos attentes peuvent influencer le comportement d'un autre etre humain ou d'un animal, par le biais de signaux subtils que nous transmettons dans notre propre comportement. Il s'agit donc d'une sorte de communication non intentionnelle qui peut se produire entre des humains ou entre des humains et des animaux
[
13
]
.
Cet effet eut un impact important en
psychologie experimentale
car il rend compte du fait que les attentes de l'
experimentateur
peuvent influencer les resultats qu'il obtient. S'il ne controle pas convenablement ce phenomene, il est possible que ses resultats ne refletent pas la realite de ce qu'il cherche a evaluer, mais ce qu'il s'attend ou espere evaluer, car il a transmis ses attentes inconsciemment et involontairement a ses sujets. Ainsi, l'effet Hans le Malin est aujourd'hui considere comme un
biais
en experimentation et, a ce titre, est devenu un symbole pour les
psychologues experimentaux
[
13
]
. Ce symbole a, par ailleurs, evolue au cours du temps et cette evolution s'inscrit dans l'histoire meme de la psychologie experimentale
[
14
]
. L’effet a donc eu (et continue a avoir) une influence considerable sur cette derniere ainsi que dans d’autres domaines de la psychologie. Il a notamment eu un impact important sur la
psychologie comparee
quant a la question du
≪ comptage chez les animaux ≫
[
15
]
ou encore, des annees plus tard, sur la
psychologie cognitive
en ce qui concerne l’etude de la
conscience
[
16
]
.
L’effet Hans le Malin fut decouvert et etudie pour la premiere fois en
1904
. A cette epoque, la
psychologie experimentale
vient tout juste de naitre :
Wilhelm Wundt
avait fonde, 25 ans plus tot, le premier laboratoire de psychologie experimentale a
Leipzig
. C’est donc dans ce contexte particulier d’une psychologie experimentale naissante que le phenomene Hans le Malin fut etudie. Cet element eut un impact important sur la facon dont ce phenomene fut analyse a l’epoque car on observait alors, parmi un grand nombre de psychologues de cette periode, une volonte de ≪ rationaliser ≫ les phenomenes etudies. La psychologie souhaitait se demarquer des autres disciplines et du savoir profane, elle ne tolerait plus n’importe quel objet d’etude et ses objets d’etude devaient se soumettre a la
rigueur scientifique
et a la
methode experimentale
. Il ne pouvait donc y avoir de ≪
miracle
≫ dans le cas de Hans ; une explication rationnelle existait forcement et Pfungst tenta de decouvrir celle-ci grace a la methode experimentale et a la rigueur scientifique
[
17
]
.
Neanmoins, l’histoire de l’effet Hans le Malin ne s’arrete pas aux decouvertes d’
Oskar Pfungst
. Quelques decennies plus tard, les psychologues en appellent toujours au ≪ fantome de
Hans le Malin
≫ pour
≪ engager les experimentations dans la voie de la purification ≫
[
18
]
. En effet, l’heritage qu’aura laisse Hans le Malin, en psychologie, est celui de la mefiance : les experimentateurs ne peuvent oublier qu’ils sont constamment susceptibles d’influencer ceux qu’ils interrogent. Le phenomene Hans le Malin est dorenavant vu comme
≪ l’erreur d’imputation qui menace tout experimentateur travaillant avec les vivants ≫
[
18
]
.
Dans les
annees
1960
, le psychologue
Robert Rosenthal
s’interesse a nouveau a ce phenomene. S’inspirant de la
prophetie autorealisatrice
developpee par
Robert Merton
en
1948
, il etudie ce qu’il appelle la ≪ realisation automatique des propheties interpersonnelles ≫. Il s’agit d’une notion generale qui designe le fait qu'
≪ au cours de relations interpersonnelles, ce qu'attend une personne a propos du comportement d'une autre personne peut tres bien contribuer a determiner celui-ci ≫
[
19
]
. A partir de ce concept general, Rosenthal va developper la notion d’≪
effet experimentateur
≫ qui met en evidence
≪ les effets de l’attente de l’experimentateur sur les reponses qu’il obtient de ses sujets ≫
[
19
]
. Il developpe egalement, en collaboration avec
Lenore Jacobson
, la notion d’≪
effet Pygmalion
≫ qui montre l’influence que peuvent avoir les attentes d’un professeur sur les resultats qu’obtiennent ses eleves.
Les experiences menees par Robert Rosenthal sur l’effet experimentateur illustrent le fait qu’a l’epoque (et encore aujourd’hui), l’effet Hans le Malin est vu comme une menace pour l’experimentateur. On voit se developper une radicalisation de la mefiance vis-a-vis de cette menace. Il faudra, des lors, encore et toujours plus de controle dans l’experimentation
[
20
]
. C’est ainsi que naissent des methodes visant a controler de tels
biais
. C’est notamment le cas de la
methode en aveugle
(voire
en double ou triple aveugle
) ou de l’utilisation de systemes automatiques de recueil de donnees afin de minimiser l’impact de l’influence des attentes de l’experimentateur sur les resultats obtenus par ses sujets
[
21
]
.
L'etude experimentale des animaux apres Hans le Malin
[
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]
L'experimentation avec les animaux a egalement herite de l’histoire de
Hans le Malin
. Au moment ou se deroule l'histoire de Hans, l’etude experimentale du comportement et de l'intelligence chez l'animal vient egalement de voir le jour, notamment avec l'ouvrage d'
Edward Thorndike
,
Animal Intelligence
, publie en 1898. L'episode de Hans le Malin marque donc un tournant dans la maniere d'aborder ce genre d’experiences. Desormais, les experiences sur le comportement animal, et en particulier celles sur les capacites de ≪ comptage ≫, renvoient a l’histoire de Hans le Malin et a l’effet du meme nom
[
22
]
. L'heritage de celui-ci a donc conduit a la radicalisation de la mefiance autour de l’effet Hans le Malin qui, elle, a conduit les experimentateurs a augmenter le controle et a devenir beaucoup plus ≪ conservateurs ≫ dans l’interpretation des donnees qu’ils obtiennent avec l’animal
[
13
]
. Mais cela a parfois eu des consequences nefastes sur la psychologie car, en restant dans le seul registre du controle, les experimentateurs risquent, d'une part, d’oublier ce qui fait
≪ la singularite de l’experience interrogeant le vivant ≫
[
23
]
, c’est-a-dire ici : une situation sociale (avec ses risques et ses contraintes) dans laquelle nait une relation entre l’homme et l’animal et ou l’animal adhere a la demande de l’experimentateur. En effet, le fait que l’animal choisisse de ≪ s’accorder ≫ ou non a la demande qui lui est faite n’est pas anodin et merite que l’on s’y interesse
[
24
]
. D’autre part, il semble que, depuis les travaux d’
Oskar Pfungst
, le discredit ait ete jete sur les recherches concernant le ≪ comptage ≫ chez l’animal. Or, Pfungst n’a fait que montrer que les competences arithmetiques qu’on attribuait a Hans n’etaient pas reelles mais il n’a, par ailleurs, en aucun cas demontre que les animaux sont incapables de comprendre les nombres
[
22
]
. En effet, une part de la litterature traitant du sujet suggere, aujourd'hui, qu’il existerait certaines formes de competences numeriques chez des especes animales, notamment avec les nombres abstraits
[
25
]
. On parle parfois de ≪ pre-comptage ≫ ou de ≪ proto-comptage ≫ (en
anglais
:
proto-counting
)
[
26
]
.
Hans le Malin et l'etude de la conscience dans les sciences cognitives
[
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|
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]
Les
sciences cognitives
naissent bien des annees apres la disparition de
Hans le Malin
. Et pourtant, les questions soulevees par cette histoire resonnent encore aujourd’hui dans ces disciplines. Le phenomene amene a se questionner sur le role que joue la
conscience
dans la
cognition
, car il a montre qu’une partie du
comportement
peut tout a fait echapper a l’
introspection
et a l’
observation
. Il n’y a donc pas forcement une
≪ relation transparente entre cognition et comportement ≫
[
28
]
. En effet, ce n’est pas parce que Hans repondait correctement aux questions, qu’il possedait pour autant des competences en
arithmetique
. Il arrivait bien au resultat espere mais pas par le chemin imagine. Ainsi, si l’on considere qu’une structure cognitive est responsable d’un comportement particulier a un moment donne, cette consideration peut s’averer inexacte dans d’autres contextes. Le systeme cognitif est extremement complexe et peut etre analyse a plusieurs niveaux de description
[
28
]
. Par consequent, plusieurs structures cognitives peuvent etre responsables d’un meme comportement, et l’utilisation de l’une ou l’autre de ces structures depend des circonstances dans lesquelles se trouve l’individu. En ce qui concerne la conscience, il est fort probable qu’elle fonctionne de maniere similaire. Il ne faut donc pas chercher un seul et unique mecanisme de la conscience, mais plusieurs fonctionnant differemment selon le niveau de description
[
29
]
.
- ↑
Despret 2004
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p.
11-23.
- ↑
Cleeremans
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p.
2.
- ↑
Ladewig 2007
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- ↑
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Le phenomene Hans le malin
≫, sur
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(consulte le
)
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- ↑
Pfungst 1911
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p.
15-29.
- ↑
Pfungst 1911
,
p.
15.
- ↑
Axel Cleeremans
explique que :
≪ Ces trois conceptions de la conscience animale decrites par
Pfungst 1911
se retrouvent aujourd'hui quasiment inchangees dans d'autres contextes theoriques ≫
(
p.
3).
- ↑
a
et
b
Pfungst 1911
,
p.
18.
- ↑
Pfungst 1911
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29.
- ↑
Rosenthal 1970
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39.
- ↑
a
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b
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- ↑
Despret 2004
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- ↑
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- ↑
Despret 2004
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- ↑
Boysen et Capaldi 2014
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- ↑
Cleeremans
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- ↑
Despret 2004
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- ↑
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b
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- ↑
Rosenthal 1970
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- ↑
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20-21.
- ↑
Despret 2004
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p.
73.
- ↑
Despret 2004
cite
Crist 1997
qui decrit l'effet Hans le Malin non pas comme une
≪ erreur ≫
dans l'experimentation mais comme une
≪ preference pour l'accord ≫
, une formidable capacite d'adhesion de la part de ces animaux.
- ↑
Boysen et Capaldi 2014
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La version du 16 juin 2015 de cet article a ete reconnue comme ≪
bon article
≫, c'est-a-dire qu'elle repond a des criteres de qualite concernant le style, la clarte, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.