Le
Dolmen de la Pierre Martine
est un
dolmen
situe sur la commune de
Livernon
dans le departement francais du
Lot
. Par ses dimensions, la
Pierre Martine
est le plus important dolmen du Lot et sans doute le plus celebre
[
1
]
.
Cet edifice est classe au titre des
monuments historiques
depuis 1889
[
2
]
.
Le Dolmen de la Pierre Martine se situe dans le
departement du Lot
a 2,5
km
au nord-est du village de
Livernon
. Il est accessible par la petite route qui mene au lieu-dit Damance. C'est d'ailleurs l'un des rares dolmens du Lot a beneficier d'une signaletique routiere officielle. Un parking a ete amenage pour le stationnement des vehicules. Un chemin pour les pietons mene au monument a moins de 280
m
[
3
]
.
Ce monument a ete bati sur une hauteur, a l'altitude 340
m
, non loin d'un point haut culminant a 355
m
. Le
prehistorien
Jean Clottes
y voit la
≪ un element important de la religion de nos constructeurs de megalithes ≫
[
1
]
.
Non loin du chemin d'acces, a environ 200
m
au sud de l'edifice et plus bas en altitude, on peut voir la carriere de
calcaire
d'ou ont ete extraites les dalles ayant servi a la construction des dolmens. La
strate
se divise ici en rectangles presque reguliers. La place qu'occupait la
dalle
de couverture est entouree de blocs de la meme epaisseur et dont les anfractuosites correspondent a celles du monument
[
1
]
.
Selon une publication de
Jean Lartigaut
, la Pierre Martine n'a pas change de nom depuis plus de 6 siecles
[
1
]
,
[
4
]
:
Jacques-Antoine Delpon
dans sa
Statistique du departement du Lot
propose des origines possibles pour le nom
Pierre Martine
: du
latin
Mars
:
martis
ou du
gaulois
marwith
ou encore du
celto
-
scythique
mawther
[
1
]
,
[
5
]
.
D'autres monuments megalithiques portent le nom de
Pierre Martine
:
Dolmen de la Pierre Martine, vue cote sud.
La
Pierre Martine
faisait partie du groupe des dolmens de Boyme (du nom du hameau voisin). Un autre dolmen, aujourd'hui detruit, se trouvait a 7
m
au nord. Ses supports mesuraient de 3 a 3,5
m
de longueur et sa table etait cassee en 6 morceaux. Les deux dolmens avaient la meme orientation
[
1
]
.
Le dolmen de la
Pierre Martine
est oriente selon l'
azimut
80°. Le tumulus devait etre de forme allongee (30
m
x 15
m
) probablement en raison de l'adjonction d'un tumulus-satellite
[
7
]
. Les deux
orthostates
mesurent respectivement 4,90
m
et 4,25
m
de longueur. La chambre est un long rectangle de 5
m
de long pour 0,60
m
de large
[
8
]
.
La table, en calcaire bathonien, est desormais fracturee en deux morceaux. Elle mesurait 7,10
m
de longueur sur 2,30
m
de largeur a l'origine
[
8
]
, soit un poids approximatif de plus 20 tonnes
[
9
]
. Pourtant, cette table oscillait sur ses supports a la moindre pression de la main
[
10
]
car elle etait posee en porte-a-faux. Elle s'etait cassee en 1948, a ete restauree en 1966
[
7
]
et elle est desormais soutenue par deux piliers en
beton
a chaque extremite. Les
orthostats
monumentaux contrastent avec la fine dalle de chevet qui ferme la chambre sepulcrale a l'ouest.
Dalle
|
Longueur
|
Epaisseur
|
Largeur
|
Table
|
7,10 m
|
0,55 m
|
2,30 m
|
Orthostate droit
|
4,85 m
|
0,25 m
|
0,90 m
|
Orthostate gauche
|
4,25 m
|
0,45
m
|
0,90 m
|
Chevet
|
1,30 m
|
0,15 m
|
0,45 m
|
Donnees :
Inventaire des megalithes de la France, 5-Lot
[
7
]
|
L'abbe de Foulhac mentionne au
XVII
e
siecle avoir ≪
eu la curiosite de faire creuser au-dessous et aux environs ou j'ai trouve des ossements
≫
[
7
]
. Delpon rapporte que selon la tradition on y aurait trouve un poignard en cuivre
[
11
]
.
Une legende locale rapporte que les jours de
pleine lune
, tous les
diables
des environs s'y retrouvaient pour leur sabbat et effrayaient les habitants des environs. A la demande de
saint Martin
, saint Eutrope fit pleuvoir sur les diables une pluie d'
eau benite
et ceux-ci se refugierent en
enfer
d’ou ils ne sortirent plus
[
11
]
.
Selon Gluck, ≪
on rapporte qu'a la fin du
XVII
e
siecle, la Pierre Martine etait encore en grande veneration parmi les paysans du voisinage. Ils s'imaginaient que, s'ils pouvaient la couvrir de fleurs sans etre vus, ils seraient preserves de la
fievre
pour toute l'annee
≫
[
12
]
. Une autre tradition mentionne que le dolmen avait la reputation de pouvoir guerir les
fievres
si le malade s'allongeait sur la dalle de couverture
[
13
]
.
Selon le
radiesthesiste
local Louis Merle, les deux
dolmens
de Boyme seraient situes a la jonction de deux cours d'eau souterrains : les ruisseaux qui se perdent sous terre a
Themines
et a
Theminettes
. Cette affirmation est contredite par les connaissances
hydrogeologiques
actuelles :
Livernon
ne fait pas partie du meme
bassin versant
que les ruisseaux precedents qui font partie de l'
Ouysse
[
1
]
,
[
14
]
.
- ↑
a
b
c
d
e
f
g
et
h
≪
Le Dolmen de la Pierre Martine
≫,
Quercy-Recherche
,
n
os
41/42,
,
p.
74-75
(
ISSN
0335-3958
)
.
- ↑
Notice
n
o
PA00095143
, sur la plateforme ouverte du patrimoine,
base Merimee
,
ministere francais de la Culture
- ↑
Carte topographique
IGN
2237 O de mars 2011.
- ↑
Jean Lartigaut
, bulletin de la Societe des Etudes du Lot (SEL), 1979/1
- ↑
Jacques-Antoine
Delpon
,
Statistique du departement du Lot
,
t.
1, Cahors, Bachelier,
(
reimpr.
1979), 554
p.
(
ISBN
2-902422-00-8
)
- ↑
≪
Beduer : Le dolmen de Martignes
≫, sur
lot-46.com
(consulte le
)
.
- ↑
a
b
c
et
d
Clottes 1977
,
p.
141
op. cit.
- ↑
a
et
b
Frederic Lontcho,
Dolmens et menhirs de France
, Lacapelle-Marival, Editions Archeologie Nouvelle,
coll.
≪ Archeologie Vivante ≫,
, 216
p.
(
ISBN
979-10-91458-09-2
)
,
p.
149
- ↑
Masse Pierre Martine (kg) = volume (m
3
) * masse volumique du calcaire (
kg/m
3
) = (7,1*2*0,6) * 2 750 = 23 430
kg
- ↑
Victor Adolphe
Malte-Brun
,
Lot : Geographie - Histoire - Statistique - Administration
, Les editions du Bastion,
(
reimpr.
1980), 58
p.
,
p.
12
- ↑
a
et
b
Jacques-Antoine Delpon,
Statistiques du departement du lot
, Cahors, Bachelier et Fils,
, p. 383
- ↑
J-B Gluck,
Album historique du departement du Lot
, Paris, MM. Gluck freres,
, 192
p.
, p. 153
- ↑
Bruno Marc,
Dolmens et menhirs du Quercy : 25 circuits de decouverte prehistorique
, Sete, Nouvelles Presses du Languedoc,
, 165
p.
(
ISBN
978-2-35414-036-6
)
, p. 26
- ↑
Louis Merle - Radiesthesie et Prehistoire - 1933.