Demographie de la Nouvelle-Caledonie
|
Evolution demographique de la Nouvelle-Caledonie
|
Dynamique
|
Population
|
271 407
hab.
(2019)
|
Accroissement naturel
|
1,19
%
|
Indice de fecondite
|
1,97
enfant par
♀
[
1
]
|
Taux de natalite
|
14,5
‰
[
2
]
|
Taux de mortalite
|
5,5
‰
[
3
]
|
Taux de mortalite infantile
|
3,9
‰
[
4
]
|
Ages
|
Esperance de vie a la naissance
|
77,1 ans
[
5
]
|
Structure par age
|
0-14 ans : 23,7
%
15-64 ans : 67,67
%
65 ans et plus : 8,63
%
|
Sex-ratio (2014)
|
A la naissance
|
108
♂
/100
♀
|
Flux migratoires (2008)
|
Solde migratoire
|
7,2
‰
|
Composition linguistique
|
Francais
(
officiel
)
|
98,9
%
|
Wallisien
|
9,17
%
|
Drehu
|
4,9
%
|
nengone
|
2,76
%
|
Paici
|
2,38
%
|
Ajie
|
1,75
%
|
Futunien
|
1,56
%
|
Autres
langues kanak
|
9,6
%
|
Composition ethnique (2014)
|
Kanak
|
39,05
%
|
Europeens
|
27,24
%
|
Autres (
Caledoniens
, etc.)
|
8,69
%
|
Metis
|
8,56
%
|
Wallisiens-Futuniens
|
8,16
%
|
Tahitiens
|
2,09
%
|
Indonesiens
|
1,44
%
|
Ni-Vanuatu
|
0,96
%
|
Vietnamiens
|
0,93
%
|
Autres asiatiques
|
0,44
%
|
Composition religieuse
|
Catholicisme
|
53
%
|
Protestantisme
|
25
%
|
Islam sunnite
|
1,5
%
|
Autres
|
10
%
|
Sans
|
10
%
|
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|
La
demographie de la Nouvelle-Caledonie
est l'ensemble des donnees et etudes concernant la population neo-caledonienne, d'hier et d'aujourd'hui.
Au recensement de
2019
, la
Nouvelle-Caledonie
comptait 271 407 habitants
[
6
]
.
Les plus anciennes traces institutionnelles d'observations archeologiques remontent au
, le gouvernement colonial tente de rassembler des objets censes representer la Nouvelle-Caledonie aux expositions universelles. Des echantillons mineralogiques, botaniques et paleontologiques, sont regroupes.
Il faut attendre 1895 pour qu'un premier lieu specifique soit cree pour regrouper ses objets. Ce lieu appele dans un premier temps
musee colonial
, est cree par Jules Bernier, secretaire-archiviste charge de la preservation des collections. Le pavillon de la Nouvelle-Caledonie, construit a
Paris
a l'occasion de l'
Exposition universelle de 1900
, est demonte et transporte jusqu'a Noumea, dans ce qui deviendra la
Bibliotheque Bernheim
. Une bibliotheque est installee au rez-de-chaussee tandis que les collections sont rassemblees au premier etage.
Luc Chevalier (1922-2008
[
7
]
) est l'auteur d'etudes academiques sur le passe des iles de la Nouvelle Caledonie des les annees 1950, en collaboration avec la Societe d'Etudes Melanesiennes et l'Institut Francais d'Oceanie, qui deviendra l'
Office de la recherche scientifique et technique outre-mer
(ORSTOM), puis l'
Institut de recherche pour le developpement
(IRD). Luc Chevalier devient le premier conservateur du
Musee de Nouvelle-Caledonie
cree en 1971. Les objets conserves jusqu'alors dans la
Bibliotheque Bernheim
constituent le premier fonds du musee.
Jean-Marie Tjibaou
a joue un role moteur dans le projet d'
Inventaire du patrimoine kanak disperse
[
8
]
, il demande en 1979 a Roger Boulay, ethnologue de formation, d'etablir une liste des sculpteurs kanaks
[
9
]
. Dans l'esprit de Tjibaou, le patrimoine disperse etait lie au concept d'≪ objets-ambassadeurs ≫, representants de la culture kanak a l'etranger
[
9
]
, et permettant d'en evoquer les aspects immateriels : relations, traditions et coutumes
[
10
]
. Auparavant, la
Societe des oceanistes
, basee a Paris et nouvellement creee en 1945, avait lance l'idee d'un recensement des collections en metropole, mais sans impliquer les neo-caledoniens
[
11
]
.
Au debut des annees 1980, le sort du patrimoine disperse des kanaks les amene a faire entendre leurs interrogations autour des lieux et conditions de conservations de ces objets, ainsi que des explications associees
[
12
]
.
A ce moment, les collections oceaniennes en France se trouvent dans des etats disparates : dans certains musees, comme a Angouleme, Bordeaux, Grenoble ou Paris, elles sont exposees depuis peu avec une museologie recente ; ailleurs, comme a Lille, Boulogne-sur-Mer ou Le Havre, elles sont remisees ou abandonnees dans des reserves parfois non adaptees ; les inventaires en sont tres rares
[
12
]
.
Un Office culturel scientifique et technique canaque (OCSTC), place sous direction gouvernementale francaise, est cree en 1982 sous l'impulsion de
Jean-Marie Tjibaou
et
Jacques Iekawe
. Art, politique et culture sont alors penses en relation.
Un Departement Archeologie est cree en 1991 au sein du Service des Musees et du Patrimoine de Nouvelle-Caledonie. Les inventaires et les fouilles sont marques par la decouverte en 1995, sur la plage du site eponyme de Lapita a Foue (Kone), des deux premieres poteries
Lapita
entieres du Pacifique
[
13
]
.
L'
accord de Noumea
, signe en 1998, prevoit le recensement et la mise en valeur des artefacts kanak en metropole
[
14
]
.
Une conference archeologique internationale en 2002, commemorant le cinquantenaire de la premiere mission scientifique d'archeologues sur la Grande Terre, regroupe des delegations de l'ensemble du Pacifique sud-ouest. Cette conference montre l'interet de la recherche archeologique en Oceanie et suscite la creation de l'Institut d’Archeologie de la Nouvelle-Caledonie et du Pacifique (IANCP), dirige par Christophe Sand.
On repertorie et protege progressivement des petroglyphes et des gravures rupestres qui temoignent de la presence humaine pre-europeenne.
Durant l'annee 2020 et suivante, l'exposition
Carnets kanak
, au
musee du quai Branly
, retrace les travaux d'inventaire en presentant des croquis et les œuvres associees
[
15
]
.
L'
Inventaire du patrimoine kanak disperse
(IPKD) a permis d'etablir que 85 % des objets et œuvres Kanak en collections publiques dans le monde sont conserves en dehors de la Nouvelle-Caledonie. En 2019, un projet d'extension et de renovation du musee de Nouvelle-Caledonie, prevoit pour 2021 le rapatriement de certains ≪ objets ambassadeurs ≫ du patrimoine Kanak sur leur terre natale
[
9
]
.
La civilisation
Lapita
est une
civilisation
ancienne d'
Oceanie
etablie dans l'
ocean Pacifique
ouest aux premier et second millenaires
avant notre ere
. Le nom
Lapita
est tire d'un site archeologique de
Nouvelle-Caledonie
(a
Kone
, plage de Foue)
[
16
]
. La civilisation
Lapita
semble etre apparue dans l'
archipel Bismarck
[
ref.
souhaitee]
, au nord-est de la
Nouvelle-Guinee
, puis s'est repandue sur environ 3 000
km
d'extension : plusieurs centaines de sites archeologiques Lapita ont ete retrouves dans une aire allant de la Nouvelle-Guinee jusqu'aux
iles Samoa
[
17
]
: on en retrouve en
Nouvelle-Caledonie
. Pour cette raison, on considere qu'elle est la culture d'origine des
austronesiens
qui, a partir de l'
Oceanie proche
, ont peuple l'
Oceanie lointaine
[
9
]
. Quelques squelettes ont ete decouverts a Lapita en Nouvelle-Caledonie. La
datation par le carbone 14
revele que les sites Lapita les plus anciens remontent a environ 3 500 annees avant l'epoque actuelle, soit
1500 av. J.-C.
. Les sites
Lapita
neo-caledoniens ont revele d'enormes quantites de materiel archeologique. La plupart des sites dates ne remontent pas au-dela de
1050 av. J.-C.
.
Parmi la vingtaine de sites (Pam, Arama, Boirra, Vavouto, Kone, Kone-Foue, Temrock, Nessadiou, Ile Verte, Ongoue, Nara, Amtiti, Witapme, Ile des Pins (Gadji, Vatcha), Mare (Patho, Kurin), Lifou (Hnajoissisi, Keny, Hnaeu) et Ouvea (Wadrilla)), les principaux sont :
- Nord : Koumac, Lapita (site eponyme), Kone (site de Foue) ;
- Centre : Nessadiou ;
- Sud : Vatcha.
Des modeles demographiques developpe dans les iles du Pacifique comme
Hawai
et la
Nouvelle-Zelande
et permettent d'estimer la population a 50 000 habitants (hypothese la plus basse) au bout d'un millenaire de presence (il y a donc 2 000 ans). Les premiers peuplements on laisse des traces sur le littoral, mais de nombreux releves montrent que les plaines alluviales et l'interieur des terres ont ete rapidement colonises jusqu'au centre de la chaine (forets brulees
[
18
]
, traces d'implantation horticoles, disparition d'une grande partie de la faune endemique, en particulier plus de 40 % de la faune
[
19
]
,
[
20
]
. Des indices archeologiques vieux de 2 000 ans presentent des similarites avec des mythes kanaks, des indices de ce type ont pu demontrer ailleurs dans le Pacifique, en particulier en Australie, que des mythes dataient de plusieurs millenaires
[
21
]
.
A partir du
XVII
e
siecle, la ressource s'epuisant pres des cotes europeennes, il fallut aux
baleiniers
se tourner vers d'autres especes de cetaces et des territoires de chasse bien plus lointains en utilisant des navires de haute mer bien plus importants : Atlantique lointain, puis Pacifique, et meme par la suite Arctique et Antarctique. Les iles du Pacifique tropical constituaient des escales indispensables pour les campagnes de peche qui s'etalaient sur plusieurs annees. L'ocean Pacifique est aussi ecume par des
navires santaliers
. Ces navires de commerce, souvent sans foi ni loi, armes pour se proteger des pirates, ont ete a l'origine de conflits avec les populations autochtones, qui sont souvent les seules et rares traces de leur passage. ils ont egalement apporte une contribution au moins egale a celle des explorateurs officiels commandites par les amirautes de leurs nations respectives a partir du
XVIII
e
siecle (
James Cook
,
Jean-Francois de La Perouse
,
Jules Dumont d'Urville
,
etc.
) a la cartographie et a l'oceanographie du globe terrestre.
Une autre contribution plus tragique au niveau demographique de l'arrivee des Europeens a consiste a l'importation de maladies alors inconnues dans le Pacifique. De facon consistante, en particulier en
Nouvelle-Zelande
, a
Hawai
et en
Polynesie francaise
ou la chose est plus documentee que dans les petits archipels du Pacifique, la mortalite due aux epidemies est de l'ordre de 80 % et culmine parfois a 95 % des populations autochtones. Cette cause de mortalite depasse de loin toutes les autres causes (conflits, guerres…), meme dans les iles qui ont fait l'objet d'operations coloniales militaires d'envergure. Les estimations des consequences demographiques sont donc une division des populations dans un facteur de 5 a 20. La diminution souvent brutale a la suite des epidemies, perdurait sur plusieurs decennies et s'aggravait a cause du bouleversement de son espace, du manque de main d'œuvre pour l'agriculture, de la perte des transmissions culturelles orales et de la destructuration des organisations sociales.
Il s'est ecoule entre 75 (passage de James Cook) et 150 ans (baleiniers, santaliers…) entre le premier contact avec des Europeens et la prise de possession officielle en 1853. Des traces historiques prouvent que des Kanaks ont une parfaite connaissance des armes a feu des la fin du
XVIII
e
siecle autour de certains mouillages naturels comme
Balade
(
James Cook
sejourne dans ce port en
1774
[
22
]
. En 1792, alors a la recherche de
Jean-Francois de La Perouse
,
d'Entrecasteaux
y mouille
[
23
]
).
Estimations demographiques officielles post-contact
[
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]
Les estimations de l'administration coloniale font etat d'une population d'environ 50 000 habitants au debut de l'occupation officielle en 1853, qui diminue jusqu'a un minimum de 27 000 habitants en 1900.
Les premiers inventaires genealogiques fiables de Nouvelle Caledonie datent de 1946, 170 ans et sept generations apres le passage de Cook, apres des epidemies, des luttes militaires, la colonisation, l'
enfermement des Kanaks dans les reserves
a partir des annees 1860, des bouleversements sociaux qui augmentent les difficultes pour reconstituer aujourd'hui la tradition orale et l'histoire du pre-contact.
Les estimations demographiques universitaires les plus solides pour la Nouvelle-Caledonie a la periode de contact (La Nouvelle-Caledonie est occupee depuis 1853 par la France) se situent dans une fourchette allant de 40 000 personnes
[
24
]
a 80 000 personnes
[
25
]
.
Une hypothese de calcul de la population pre-contact est donc entre 5 et 20 fois la population minimum estimee par l'administration coloniale a 27 000 en 1900, soit entre 135 000 et 540 000 habitants a son apogee. Les etudes des paysages agricoles et des habitats pre-contact rendent cette fourchette tout a fait plausible, en estimant la production sur les terrains transformes par l'homme capables de nourrir une population de plusieurs millions d'habitants.
Traces de transformations du paysage agricole
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|
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]
L'etude des sols a fait apparaitre de longue date une occupation intensive de toutes les zones cultivables, en particulier sur la Grande Terre. Les photographies aeriennes exhaustives de la Nouvelle Caledonie apres la
Seconde Guerre mondiale
, puis les photographies de satellites ont permis de confirmer les modifications anthropiques a grande echelle des paysages par l'agriculture (billons a ignames et tarodieres fossiles pour la recolte du taro d'eau
Colocasia esculenta
sur des reliefs sculptes en terrasse).
La culture en terrasse du taro fut developpee a un tel point qu'a l'arrivee des Europeens, une grande partie des basses collines de la Grande Terre etaient couvertes de terrasses. Dans les vallees, jusque sur des reliefs offrant des conditions agricoles moins optimales, on peut constater une occupation intensifiee de l'espace par les billons sureleves. Ces travaux de terrassement permettent de limiter les jacheres et d'augmenter la productivite, au prix d'un travail physique considerable.
L'energie considerable a deployer, et le temps necessaire pour realiser la modifications des paysages par l'exploitation agricole temoignent a la fois d'une main d'œuvre en grand nombre, sur de longues periodes, d'un savoir faire sophistique, de la capacite a nourrir une population importante. Ces travaux a grande echelle temoignent egalement d'une stabilite sociale durable qui permettait de s'y consacrer sans craindre a tout moment la destruction de lourds investissements laborieux.
La tradition orale et les coutumes qui perdurent jusqu'a aujourd'hui, temoignent de l'abondance courante de nourriture, qui permettait de programmer des echanges coutumiers. Le chef coutumier devait donc veiller entre autres au respect d'un calendrier agricole pour honorer ces echanges. L'abondance et les trocs possibles permettaient d’eviter une partie des tensions, en particulier en ritualisant les relations entre tribus et en placant les tribus voisines comme des relations economiquement et socialement benefiques.
Traces d'habitats pre-contacts sophistiques et nombreux
[
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]
Les densites de population historiques atteintes en
Asie du Sud-Est
, pour des techniques de cultures, des surfaces et des epoques similaires, rendent plausibles la capacite de subvenir aux besoins d'une population de 3 millions d'habitants sur la Grande Terre seule. L'accumulation de donnees archeologiques sur des sites d'habitat beaucoup plus nombreux que les villages actuellement repertories confirme l'hypothese d'une population pre-contact tres superieure a l'estimation de 27 000 kanaks par l'administration coloniale en 1900.
La construction de certains habitats recules au centre de la chaine, dans des zones agricoles qui ne sont pas les plus favorables, laissent penser que la population etait suffisamment nombreuses pour y realiser des travaux d'excavation a grande echelle a la fois longs et tres couteux en investissement physique, mais aussi que la pression demographique les y contraignait. Dans plusieurs endroits, la construction de sites d'habitats complexes sur les zones les moins fertiles pour optimiser l'occupation des sols renforce l'hypothese de la necessite des cultures intensive pour nourrir une population nombreuse. La datation au
XIV
e
siecle d'habitats sophistiques retrouves dans des zones agricoles non optimales (altitude, relief, exposition et irrigation) a l'interieur des terres peut indiquer que la prosperite de ce type de culture avait permis d'atteindre de hauts niveaux de
densite de population
(plusieurs millions d'habitants potentiels) plus de 400 ans avant les premiers contacts avec les navigateurs europeens.
Une pression demographique pre-contact bien superieure a celle que connait la Nouvelle Caledonie du
XXI
e
siecle est une hypothese probable expliquant la colonisation a large echelle d'espaces agricoles peu favorables.
La population de la Nouvelle-Caledonie se caracterise par sa jeunesse, et par son inegale repartition
[
N 1
]
.
Ainsi, la part des moins de 20 ans dans la population totale etait de 39,5 % en
1996
(20 % de la population neo-caledonienne dans la classe des moins de 10 ans) contre 7,5 % alors pour les plus de 60 ans et un age moyen de 27 ans et 10 mois
[
26
]
. Toutefois, la population connait depuis ces 20 dernieres annees un phenomene de vieillissement : la part des moins de 20 ans est ainsi passee de 47 % en
1983
a 43,9 % en
1989
, 39,6 % donc en
1996
, 37 % en
2004
et 34,4 % en
2009
, tandis que les plus de 60 ans ont augmente de 6,2 % en
1983
a 6,9 % en
1989
, 7,5 % en
1996
, 9,4 % en
2004
et surtout 11,2 % en
2009
. L'age moyen est ainsi aujourd'hui de 30 ans, soit legerement plus eleve que dans les autres territoires francais du Pacifique (28 ans en
Polynesie francaise
et 24 ans a
Wallis-et-Futuna
) mais nettement moins qu'en metropole ou l'age moyen est de 40 ans et ou 20 % de la population a 60 ans ou plus et 25 % moins de 20 ans. La pyramide des ages neo-caledonienne reste donc globalement triangulaire, meme si sa base a tendance a retrecir.
Et il existe de fortes disparites entre les provinces. Dans le
Nord
et surtout aux
Iles Loyaute
, la jeunesse de la population est particulierement visible : l'age moyen est ainsi de 27,5 ans dans les iles et pres de 42 % de la population y a moins de 20 ans, pour 37 % de la population dans la meme tranche d'age dans le Nord. Toutefois, on voit apparaitre dans ces deux provinces egalement un leger phenomene de vieillissement avec une augmentation des plus de 60 ans, mais aussi par la chute des tranches d'age entre 15 et 30 ans, surtout dans les Iles, du fait du depart des jeunes vers
Noumea
pour poursuivre leur scolarite ou trouver du travail. Cela se retrouve au niveau des communautes : si les Europeens disposent d'une repartition par age similaire a celle de la
Metropole
, les Oceaniens (
Kanaks
ainsi que les
Wallisiens et Futuniens
) conservent une forte proportion de jeunes (les Melanesiens de moins de 20 ans representaient 47,2 % de cette population en
1996
et 38,72 % en
2009
, tandis que chez les Polynesiens cette tranche representait 37,22 % en
2009
).
Pyramide des ages
de la
Nouvelle-Caledonie
en
2009
en pourcentage
[
27
]
.
Hommes
| Classe d’age
| Femmes
|
---|
0,11
| 90 et plus
| 0,24
|
---|
0,91
| 80-89
| 1,37
|
---|
3,13
| 70-79
| 3,53
|
---|
6,61
| 60-69
| 6,46
|
---|
9,67
| 50-59
| 9,59
|
---|
13,93
| 40-49
| 13,95
|
---|
15,7
| 30-39
| 16,22
|
---|
14,98
| 20-29
| 14,97
|
---|
18
| 10-19
| 17,36
|
---|
16,96
| 0-9
| 16,3
|
---|
De plus, les Neo-Caledoniens sont tres inegalement repartis dans l'espace : l'agglomeration du
Grand Noumea
concentre 163 723 habitants sur 1 643 km2, soit les deux-tiers (66,67 %) de la population totale de l'archipel sur moins d'un dixieme (8,84 %) de son territoire. Il en resulte de tres fortes disparites de densite : si celle de l'ensemble de la
Nouvelle-Caledonie
est tres faible (13,22
hab.
/km
2
), elle atteint 99,65
hab.
/km
2
dans le
Grand Noumea
et plus precisement 2 135
hab.
/km
2
a
Noumea
(qui regroupe 59,6 % de la population de son agglomeration et 39,73 % de celle de la
Nouvelle-Caledonie
). Cette
macrocephalie urbaine
s'est accentue, la part du
Grand Noumea
dans la population neo-caledonienne passant de 60 % en
1996
a 66,67 % en
2009
, du fait d'un important exode rural. En dehors de cette aire urbaine, en ≪ Brousse ≫, la cote Ouest de la
Grande Terre
est legerement plus peuplee que la cote Est (30 786 habitants contre 29 537). Les
Iles Loyaute
, avec 17 436 habitants, constituent la province la moins peuplee, tandis que celle du
Nord
est la moins dense (4,7
hab.
/km
2
). Des projets en faveur d'un reequilibrage demographique et economique ont amene au developpement d'une nouvelle zone urbaine a cheval sur les communes de
Voh
,
Kone
et
Pouembout
(dite
VKP
), portee par l'
usine du Nord
. En revanche, aucune action d'amenagement ou de developpement n'a permis de fixer la population des
Iles Loyaute
qui continuent a souffrir d'un fort mouvement migratoire vers l'
agglomeration noumeenne
.
Evolution demographique
1956
|
1963
|
1969
|
1976
|
1983
|
1989
|
68 480
| 86 519
| 100 579
| 133 233
| 145 368
| 164 173
|
Evolution demographique, suite (1)
1996
|
2004
|
2009
|
2014
|
2019
|
-
|
196 836
| 230 789
| 245 580
| 268 767
| 271 407
| -
|
La croissance demographique naturelle reste dynamique, avec la encore toutefois avec une tendance a la stagnation, voire a la baisse : le taux d'accroissement naturel etait ainsi de 1,77 % en
1996
et de 1,24 % en
2004
et de meme en
2005
, les estimations de l'ISEE etablissant un taux de 1,3 % pour
2006
, 1,2 % pour
2007
et seulement 1,1 % pour
2009
[
29
]
(rappelons que le taux de croissance naturelle pour la France etait de 0,35 % en 2003). Deux raisons a cette forte croissance : une assez importante natalite qui a tendance toutefois a decroitre, et une assez faible mortalite.
La natalite reste particulierement forte par rapport a la France metropolitaine, meme si elle a fortement decru depuis les
annees 1990
. Le
taux brut de natalite
est ainsi passe de 25
‰
en
1989
a 23,2
‰
en
1996
, a 17,3
‰
en
2004
, 17,7
‰
en
2006
et 16,3
‰
en
2008
(en comparaison, le taux de natalite pour la
France
etait de 13
‰
en
2009
). Ces aspects de la natalite caledonienne sont encore une fois exacerbes dans les provinces
Nord
et
Iles
avec des taux respectifs de 17
‰
(contre 24
‰
en
1996
) et de 19,8
‰
en
2004
(contre 26,7
‰
en
1996
). La baisse consequente de la natalite dans ces deux provinces fait que leurs taux se rapprochent de celui de la
Province Sud
qui, nettement plus faible en
1996
, a connu une chute beaucoup plus moderee au cours de ces 10 dernieres annees : le taux de natalite y est ainsi passe de 21
‰
en
1996
a 17
‰
en
2004
. Il s'agit donc essentiellement de la natalite au sein des populations melanesiennes qui baisse le plus, due souvent a l'allongement de la duree des etudes et donc le deplacement de la jeunesse vers
Noumea
voire en
Metropole
pour poursuivre sa formation ou trouver du travail, et donc retarde l'age ou ces jeunes decident de fonder une famille. Cette baisse de la natalite se retrouve dans celle de l'indice de fecondite, qui est passe de 3,2 enfants par femme en
1989
a 2,2 en
2004
, soit juste au-dessus du point de renouvellement des generations et avec un ecart avec celui de la
France metropolitaine
(qui est actuellement entre 1,9 et 2 enfants par femme) qui s'est particulierement reduit
[
N 2
]
.
La mortalite se maintient a un niveau faible depuis les
annees 1980
[
N 2
]
. Le
taux brut de mortalite
etait ainsi de 5,1
‰
en
1996
pour 4,9
‰
en
2004
, 4,7
‰
en
2006
et 4,8
‰
en
2008
. Ce taux est meme largement inferieur a celui de la
France metropolitaine
, ou le taux de mortalite s'etablissait en
2009
a 9
‰
. Cette faible mortalite est due a de multiples facteurs : relative jeunesse de la population, douceur du
climat
, absence de catastrophes naturelles majeures (seuls les cyclones sont un veritable danger, mais ils sont rarement aussi virulents et aussi meurtriers que les ouragans des Antilles et leurs effets, a quelques exceptions pres, sont generalement bien geres par la population et les autorites) ou de grandes epidemies tropicales (la
dengue
peut etre mortelle, mais les cas restent encore assez rares et cette maladie est de mieux en mieux regulee par les autorites, tandis que la Nouvelle-Caledonie se distingue par l'absence de
paludisme
et meme si des cas de
Chikungunya
ont fait leur apparition en
2011
), qualite des
soins
(densite de 2,9 lits d'hospitalisation en court sejour pour 1 000 habitants, et au total 3,96 lits d'hopital pour 1 000 habitants au
, contre 7,08 lits pour 1 000 habitants en
Metropole
a la meme epoque mais un taux comparable a ceux de l'
Italie
, de l'
Espagne
, de la
Suede
ou du
Danemark
, a quoi s'ajoutent en moyenne 223 medecins pour 100 000 habitants au
contre 339 en
France metropolitaine
) et de l'hygiene de vie et
niveau de vie
assez eleve comparativement a d'autres
departements ou territoires d'outre-mer
. Le desenclavement socio-sanitaire dans les deux provinces ou la mortalite etait la plus forte au debut des
annees 1980
, a savoir le
Nord
(ou deux centres hospitaliers ont ete construits : a
Koumac
et a
Poindimie
) et les
Iles Loyaute
, a permis a celle-ci de decroitre pour se rapprocher de celui de la
Province Sud
. Ainsi, dans la premiere, le taux de mortalite est passe de 9,3
‰
en
1981
a 7,6
‰
en
1989
, a 6,5
‰
en
1996
et a 5,9
‰
en
2004
(depuis lors, les taux se sont stabilises autour de 6
‰
), et dans la seconde il a evolue de 7,9
‰
en
1981
a 7
‰
en
1988
, 6
‰
en
1997
et 5,8
‰
en
2004
(comme dans le Nord, la mortalite s'etablit egalement autour des 6
‰
aujourd'hui)
[
30
]
.
Toutefois, le
taux de mortalite infantile
est plus eleve qu'en
Metropole
, tout en restant dans les moyennes que l'on retrouve dans les pays de l'
OCDE
: il etait ainsi de 6,3
‰
en
2004
, de 6,4
‰
en
2005
, de 5,4
‰
en
2006
et de 6,1
‰
en
2007
, contre 3,8
‰
en France metropolitaine en
2005
. Cette faible mortalite se traduit par une augmentation de l'esperance de vie a la naissance, qui est passe de 68 a 71,8 pour les hommes et de 73 a 80,3 ans pour les femmes entre
1989
et
2007
, et s'etablit, les deux sexes confondus, a 75,9 ans en
2007
. Elle reste plus forte en
Province Sud
, s'etablissant en
2007
aux environs de 76 ans, contre 73 ans dans les deux autres provinces.
La population neo-caledonienne constitue un important brassage culturel et communautaire, fruit de migrations qui persistent encore aujourd'hui, quoique plus moderees
[
N 3
]
.
Les vagues de colonisation de peuplement entre le milieu du
XIX
e
siecle
et la premiere moitie du
XX
e
siecle
, puis les migrations economiques d'actifs attires par les offres d'emploi initiees en periode de ≪ boom du nickel ≫ (dans les
annees 1960
, mais aussi dans les
annees 2000
) ont ete porteurs de soldes migratoires externes generalement positifs. La montee de la revendication independantiste, ainsi que les violences sociales, politiques et ethniques qui en ont decoule dans les
annees 1970
et
1980
, ainsi qu'une situation economique plus morose a cette epoque, a pu aboutir a un inversement de cette tendance. Si, depuis le retablissement de la paix civile avec les
accords de Matignon
en
1988
et de
Noumea
en
1998
, l'immigration est repartie a la hausse, des actions ont ete prises pour en encadrer les effets (par la limitation du corps electoral, d'abord glissant puis gele a partir de
2007
a ceux presents dans l'archipel avant
1998
pour les
elections provinciales
, loi du pays de protection de l'emploi locale de
2010
).
Le
solde migratoire apparent
etait ainsi de + 2 664 en
1965
et a atteint + 5 125 au plus fort du ≪ Boom du nickel ≫ en
1970
(avec l'apogee notamment de la
diaspora
wallisienne et futunienne
). Il devient ensuite negatif, a - 2 192 en
1975
et - 524 en
1980
, ou tres faible, a + 28 en
1985
, avant de repartir a la hausse assez fortement tout d'abord (+ 1 078 en
1990
) avant de se maintenir a un niveau assez modere dans les
annees 1990
qui ne sont pas marquees notamment par une croissance economique veritablement dynamique (+ 389 en
1995
, + 571 en
2000
). Le retour a une conjoncture economique favorable, marquee par des courts eleves du
nickel
, entre
2005
et
2008
(culminant en
2007
et
2008
, tandis que la
Nouvelle-Caledonie
echappe en grande partie aux effets de la
crise mondiale
tout en voyant toutefois son activite legerement ralentie) correspond a un retour a des soldes migratoires relativement eleves, mais restant inferieurs a ceux connus dans les
annees 1960
: ils sont ainsi estimes a + 1 361 en
2005
, + 753 en
2006
, + 1 134 en
2007
et + 1 760 en
2008
. Selon le recensement de
2009
, ce sont 18 500 personnes nees hors de la
Nouvelle-Caledonie
qui s'y sont installees entre
2004
et
2009
, dont les trois quarts de
Metropolitains
(75,5 %) mais aussi des etrangers (17,3 %), toujours des
Wallisiens-Futuniens
(4,9 %) et des
Polynesiens francais
(2,3 %)
[
31
]
. C'est essentiellement le
Grand Noumea
qui a beneficie de ces apports exterieurs, mais aussi la zone
VKP
avec le chantier de l'
usine du Nord
. Pour leur part, les departs, souvent temporaires, concernent essentiellement les etudiants neo-caledoniens partis poursuivre leur formation en
Metropole
ou a l'etranger (en
Australie
, en
Nouvelle-Zelande
ou au
Quebec
, notamment).
Les migrations internes prennent essentiellement la forme d'un ≪
exode rural
≫ de la ≪ Brousse ≫ et des
Iles
vers le
Grand Noumea
. Le solde migratoire des
Iles Loyaute
est ainsi negatif depuis
1989
(- 37 cette annee-la), atteignant un pic de departs a la fin des
annees 1990
(- 236 en
1996
, - 300 en
1998
, - 289 en
2001
) puis s'est stabilise autour de - 150 par an (- 175 en
2002
, - 143 en
2005
, - 128 en
2006
et - 152 en
2007
). La
Province Nord
a connu un apport de population exterieure assez important au debut des
annees 1990
avec l'installation des institutions controles par les independantistes, l'ouverture d'infrastructures comme les hopitaux de
Koumac
et
Poindimie
et le developpement des activites minieres, dont l'installation de la
Societe miniere du Sud Pacifique
(SMSP), et touristiques : le solde s'etablit a + 148 en
1990
, + 149 en
1992
, + 234 en
1993
et + 288 en
1994
. Mais il est depuis lui aussi devenu negatif, et ce sans discontinuer depuis
1996
: - 179 en
1996
, - 313 en
1998
, - 300 en
1997
et
1999
, - 368 en
2000
. Cette tendance s'est toutefois attenue depuis le debut des
annees 2000
, grace notamment au developpement de la zone
VKP
: - 285 en
2001
, - 185 en
2003
, - 132 en
2005
, - 115 en
2006
et - 74 en
2007
. En revanche, le solde migratoire est positif et particulierement eleve pour la
Province Sud
, s'etablissant chaque annee depuis
1998
au-dela du seuil de + 1 000 (+ 1 141 en
1998
, + 1 332 en
1999
, + 1 508 en
2001
, + 1 831 en
2004
, + 1 661 en
2005
, + 1 009 en
2006
et + 1 364 en
2007
)
[
30
]
. Plus precisement, deux origines majeures de cet exode rural se demarquent : les
Iles Loyaute
avec un solde migratoire interne de - 1 697 entre
2004
et
2009
, et la cote Est de la
Province Nord
avec un solde interne de - 1 155 pour la meme periode. Il s'oriente massivement vers le
Grand Noumea
(solde interne de + 2 480 en cinq ans), mais aussi dans la partie rurale de la
Province Sud
(solde interne de + 205 de
2004
a
2009
toujours) portee par les poles ruraux dynamiques de
Bourail
et
La Foa
, le chantier de l'
usine de Goro
ou le potentiel touristique de l'
Ile des Pins
, et sur la cote Ouest de la
Province Nord
(solde interne de + 167 entre
2004
et
2009
) avec
VKP
et l'
usine du Nord
[
31
]
.
Par consequent, il apparait deux poles dynamiques ayant connu une forte croissance de population entre
1996
et
2009
, renforcant les desequilibres dans la repartition demographique : le
Grand Noumea
(croissance annuelle moyenne sur cette periode de 5,7 % pour
Paita
, commune de l'agglomeration la plus recemment gagnee par la periurbanisation, de 4,7 % a
Dumbea
, plus faible pour la ville-centre
Noumea
avec 1,9 % et pour sa plus ancienne banlieue, le
Mont-Dore
tandis que le processus d'etalement urbain s'orientant vers le nord, avec 1,7 %, tandis que
Boulouparis
semble gagnee par le phenomene de
rurbanisation
avec 3,3 % de croissance annuelle moyenne) et
VKP
(croissance annuelle moyenne de 4,4 % a
Pouembout
, 1,9 % a
Kone
et 1,7 % a
Voh
). S'y ajoutent un certain nombre de villages ruraux attractifs (croissance annuelle moyenne de 6 %, le record local, a
Farino
, qui conserve toutefois la plus faible population communale de l'archipel, 2,6 % a
Koumac
, 2,2 % a
La Foa
, 2,1 % a
Sarramea
, 1,7 % a
Moindou
, 1,05 % a
Bourail
, mais aussi 1,5 % a
Yate
qui, grace surtout a l'
usine de Goro
, connait la plus forte croissance de la cote Est, et 1,3 % a l'
Ile des Pins
, avec le developpement apporte par les activites touristiques). En revanche, huit communes ont, au cours de cette periode, perdu des habitants : les trois des
Iles Loyaute
(croissance annuelle moyenne de - 1,8 % a
Mare
, - 1,2 % a
Ouvea
et - 1,1 % a
Lifou
), quatre au cœur de la cote Est de la
Grande Terre
en
Province Nord
(croissance annuelle moyenne de - 1 % a
Kouaoua
, - 0,9 % a
Ponerihouen
, - 0,7 % a
Houailou
et - 0,1 % a
Canala
) ainsi que les
iles Belep
(croissance annuelle moyenne de - 0,2 %).
Le premier recensement officiel de la population neo-caledonienne est effectue en 1887, annee d'instauration du
code de l'indigenat
qui place la population
autochtone
hors du
droit commun
jusqu'en 1946
[
32
]
. 41 784 indigenes sont recenses sur un total de 42 519 habitants
[
33
]
,
[
34
]
. Jusqu'en 1951, un bureau des statistiques rattache au
ministere des Colonies
publie des donnees de recensement relatives a l'ensemble de la population neo-caledonienne
[
34
]
. En
, par exemple, le
Journal officiel de la Nouvelle-Caledonie
annonce le recensement de 28 075 autochtones parmi une population de 50 098 habitants
[
32
]
. A partir de 1956, les statistiques demographiques concernant la Nouvelle-Caledonie, notamment le profil ethnico-geographique de sa population, sont collectees par l'
Insee
[
25
]
,
[
35
]
. Cependant, en France, en raison d'une conception republicaine du
principe d'egalite
, la production de
statistiques ethniques
est interdite depuis la promulgation de la
loi ≪ informatique et liberte ≫
, en 1978
[
36
]
. Apres avis de la
CNIL
et l'autorisation par
decret
du
Conseil d'Etat
[
37
]
, une
derogation
peut etre accordee pour le traitement de donnees sensibles. C'est le cas en Nouvelle-Caledonie ou, depuis le milieu du
XX
e
siecle, les
recensements
enregistrant des
donnees faisant apparaitre ≪ l'origine ethnique ≫
des personnes sont admis ; le recueil de ces informations etant juge d'
interet public
lorsqu'il sert la mise en œuvre d'une politique de reequilibrage en faveur de la
communaute kanak
longtemps discriminee
[
36
]
. Ainsi, par exemple, la CNIL a donne un avis favorable au recensement de 2009 pour la Nouvelle-Caledonie, qui fait apparaitre ≪ l'origine ethnique ≫ des personnes. Ces donnees etaient enregistrees jusqu'en 1996, mais ne l'avait pas ete pour le recensement de 2004
[
36
]
. La CNIL rappelle une deliberation de 2002, dans laquelle elle avait affirme que
≪ le recueil de l'appartenance ethnique des personnes, compte tenu des caracteristiques
sociodemographiques
propres au territoire de Nouvelle-Caledonie, repond a un motif d'interet public […] ≫
[
38
]
.
Selon le recensement de
2009
, la proportion des differentes communautes composant la population etait la suivante
[
39
]
:
- les
Kanaks
[
N 4
]
(
Melanesiens
) : 99 078 personnes et 40,34 % de la population neo-caledonienne (contre 86 788 individus et 44,09 % en
1996
) s'etant declares comme tels lors du recensement de
2009
. Peuvent neanmoins s'y ajouter une partie des personnes ayant prefere se definir comme ≪ Caledoniens ≫, ou comme appartenant a la categorie des ≪ plusieurs communautes (metis) ≫.
- les ≪
Europeens
≫ : 71 721 habitants et 29,2 % des Neo-caledoniens (contre 67 151 personnes et 34,12 % en
1996
) se sont declares Europeens. La encore, une partie de ceux inscrits comme ≪ Caledoniens ≫ ou issus de ≪ plusieurs communautes (metis) ≫ peuvent avoir des origines europeennes, tandis que cette categorie de la population peut se diviser traditionnellement en deux voire trois categories :
- les descendants d'Europeens historiques souvent metisses ou
Caldoches
. Principalement d'
origine
francaise metropolitaine
, descendants d'anciens bagnards ou de colons libres dont beaucoup d'
Alsaciens-Lorrains
ayant fui l'
Alsace
ou la
Lorraine
apres leur incorporation a l'Empire allemand en
1870
, mais aussi les quelques descendants de la derniere grande vague de ≪ peuplement libre ≫ de la colonie dans les annees 1920, phase generalement appelee la ≪ colonisation des nordistes ≫ car les familles venaient alors essentiellement du Nord de la France. Mais on retrouve egalement de nombreux patronymes d'origine britannique (Martin se prononcant ≪ Martine ≫ dont l'homme politique local
Harold Martin
, Johnston…) ou irlandaise (Daly qui se prononce ≪ Dele ≫, O'Donnoghue, Nagle…), familles descendant de certains aventuriers pour la plupart decus de la ≪ ruee vers l'or ≫ qu'a connue l'Australie au milieu du
XIX
e
siecle
et qui ont alors tente leur chance dans l'ile voisine de Nouvelle-Caledonie comme negociants ou eleveurs, et sous l'impulsion de
James Paddon
(un aventurier et commercant britannique installe dans l'
ile Nou
, actuelle
Nouville
dans la rade de
Noumea
avant meme que la ville soit creee et la Nouvelle-Caledonie soit francaise). Il faut noter aussi la presence de descendants d'Italiens (Pantaloni, Paladini, Gervolino…), d'Allemands (Tuband, Metzger, Munkel…), de Belges (Metzdorf…), entre autres. Leur nombre est difficile a estimer.
- les
Europeens
issus d'une immigration plus recente datant de la deuxieme moitie du
XX
e
siecle
, et principalement d'
origine
francaise metropolitaine
, appeles ≪ Metros ≫, ≪
Zoreilles
≫ ou ≪ Zor' ≫. Ainsi, en
2009
, 33 158 Europeens (46 % de ceux se reclamant de cette communaute, et 13,5 % de la population totale) sont nes en
France metropolitaine
ou dans un
DOM
(tous ne sont pas pour autant consideres comme ≪
Zoreilles
≫, certains pouvant etre egalement des ≪
Caldoches
≫).
- les ≪
Pieds-noirs
≫ venus s'installer dans l'archipel apres les independances des pays du
Maghreb
dans les
annees 1950
et
1960
, ainsi que leurs descendants : c'est le cas par exemple des hommes politiques
Philippe Gomes
(president du
gouvernement local
de
2009
a
2011
),
Pierre Bretegnier
ou
Pierre Maresca
.
- les
Wallisiens et Futuniens
: 21 262 personnes et 8,66 % du total (17 763 et 9,02 % en
1996
). Ils sont issus d'un veritable exode de la population des iles
Wallis-et-Futuna
vers la Nouvelle-Caledonie a partir des
annees 1950
, et sont desormais presque deux fois plus nombreux que ceux continuant a habiter leur archipel d'origine.
- les habitants se definissant comme appartenant a ≪ plusieurs communautes ≫, ou
metis
, etaient 20 398 et 8,3 % de la population totale. Beaucoup d'entre eux appartiennent a la communaute ≪
caldoche
≫ qui, outre une ascendance europeenne, est issue egalement de melanges avec les populations melanesiennes, asiatiques, polynesiennes ou les descendants des deportes musulmans
Algeriens
de la
revolte de Mokrani
(
Algerie
) ainsi que les condamnes des insurrections successives de 1864 (sud-oranais), 1876 (El Amri), 1879 (les Aures), 1880-1882 (sud oranais), parfois denommes les ≪
Algeriens du Pacifique
≫ ou bien les ≪
Kabyles du Pacifique
≫.
- ≪
Caledoniens
≫ : 12 177 personnes et 4,96 % des Neo-caledoniens ont coche la case ≪ Autres ≫ du questionnaire sur les communautes du recensement, et ont precise se definir simplement comme ≪ Caledoniens ≫. Il peut s'agir de membre de n'importe quelle autre communaute mais refusant d'etre enferme dans une definition purement ethnique de leur identite.
- differents groupes
asiatiques
historiques, qui totalisent 8 199 personnes et 3,34 % du total (7 825 et 3,98 % en
1996
). D'autres peuvent se retrouver parmi les categories ≪ plusieurs communautes ≫ ou ≪ Caledoniens ≫. Ils descendent d'une ancienne main-d'œuvre venue a partir de la fin du
XIX
e
siecle
pour travailler essentiellement dans les
caferies
ou les mines :
travailleurs engages asiatiques
. Ils se repartissent entre des :
- Indonesiens
: 3 985 individus et 1,62 % des Neo-caledoniens (5 003 et 2,54 % en
1996
),
- Vietnamiens
: 2 357 personnes et 0,96 % de la population (2 822 et 1,43 % en
1996
),
- ≪ Autres asiatiques ≫, dont surtout des
Chinois
mais aussi quelques familles considerees comme
Caldoches
mais d'origine japonaise (Tsutsui, Nakamura, Takamatsu, Tanaka…) ou descendants d'engages indiens d'origine reunionnaise venus sous l'impulsion de
Gabriel Le Coat de Kerveguen
, grand proprietaire cannier reunionnais desireux de faire cultiver la canne a sucre en Nouvelle-Caledonie (region de la Naina) et qui a fait ainsi venir plusieurs familles de l'ile de la Reunion et leur main-d'œuvre essentiellement composee de ≪ Malabars ≫ : 1 857 habitants et 0,76 % du total.
- les
Tahitiens
: 4 985 personnes et 2,03 % de la population (5 171 individus et 2,63 % en
1996
).
- les
Ni-Vanuatu
: 2 327 individus et 0,95 % des Neo-caledoniens (2 244 et 1,14 % en
1996
).
- 2 867 personnes, soit 1,17 % de la population, n'a pas declare son appartenance a une communaute lors du recensement de
2009
.
- 2 566 personnes (1,04 %) se sont dites ≪ Autres ≫.
≪ Libres ≫ signifie ici ≪ non transporte penalement ≫. ≪ Transportes ≫ signifie la somme des population penales condamnees et des liberes legalement astreints a resider en Nouvelle-Caledonie. La population totale inclut des residents temporaires tels que les troupes et les equipages de navires (leurs nombres en notes) ; ils ont en revanche ete exclus des pourcentages ethniques.
Evolution de la population caledonienne par communaute
[
40
]
,
[
41
]
,
[
42
]
Communaute declaree
[
N 5
]
|
Kanak
|
Europeenne
|
Wallisienne, Futunienne
|
Tahitienne
|
Indonesienne
|
Vietnamienne
|
Ni-Vanuatu
|
Autres
|
Dont plusieurs communautes
|
Total
|
Recensement
de 1875
|
Population
|
?
|
15 500
[
43
]
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
15 500 europeens
|
%
|
|
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Recensement
de 1887
|
Population
|
42 500
|
> 9 100
[
44
]
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
10 900
[
45
]
|
?
|
62 500
|
%
|
68 %
|
> 14,56 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
< 1,92 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1901
|
Population
|
29 100
|
> 11 500
[
46
]
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
12 750
[
47
]
|
?
|
54 400
|
%
|
53,5 %
|
> 21,14 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
< 23,44 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1906
|
Population
|
28 500
|
> 11 600
[
48
]
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
11 800
[
49
]
|
?
|
53 300
|
%
|
53,47 %
|
> 21,76 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
< 22,14 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1911
|
Population
|
28 800
|
> 11 100
[
50
]
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
11 600
[
51
]
|
?
|
50 600
|
%
|
56,92 %
|
> 21,94 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
< 22,92 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1921
|
Population
|
27 100
|
> 11 600
[
52
]
|
?
|
?
|
?
|
1000
[
53
]
|
?
|
9 200
[
54
]
|
?
|
47 500
|
%
|
57,05 %
|
> 24,42 %
|
?
|
?
|
?
|
2,1 %
|
?
|
< 19,37 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1931
|
Population
|
28 600
|
> 13 750
[
55
]
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
14 000
[
56
]
|
?
|
57 200
|
%
|
50 %
|
> 24,04 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
< 24,46 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1936
|
Population
|
28 800
|
> 14 400
[
46
]
|
?
|
?
|
?
|
2000
[
53
]
|
?
|
7 300
[
57
]
|
?
|
53 200
|
%
|
54,14 %
|
> 27,07 %
|
?
|
?
|
?
|
3,76 %
|
?
|
< 13,84 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1946
|
Population
|
31 000
|
18 100
[
58
]
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
13 600
[
59
]
|
?
|
62 700
|
%
|
49,44 %
|
28,87 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
21,69 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1951
|
Population
|
34 000
|
20 400
[
58
]
|
?
|
?
|
6 600
|
4 000
[
53
]
|
?
|
500
[
60
]
|
?
|
65 500
|
%
|
51,91 %
|
31,14 %
|
?
|
?
|
10,07 %
|
6,11 %
|
?
|
0,76 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1956
|
Population
|
35 000
|
22 400
[
58
]
|
?
|
?
|
2 000
|
4 200
[
53
]
|
?
|
500
[
60
]
|
?
|
65 000
|
%
|
53,85 %
|
34,46 %
|
?
|
?
|
3,08 %
|
6,46 %
|
?
|
0,77 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1963
|
Population
|
41 190
|
33 355
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
11 974
|
?
|
86 519
|
%
|
47,61 %
|
38,55 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
13,84 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1969
|
Population
|
46 200
|
41 268
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
13 111
|
?
|
100 579
|
%
|
45,93 %
|
41,03 %
|
?
|
?
|
?
|
?
|
?
|
13,04 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1976
|
Population
|
55 598
|
50 757
|
9 571
|
6 391
|
5 111
|
1 943
|
1 050
|
2 812
|
?
|
133 233
|
%
|
41,73 %
|
38,10 %
|
7,18 %
|
4,80 %
|
3,84 %
|
1,46 %
|
0,79 %
|
2,11 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1983
|
Population
|
61 870
|
53 974
|
12 174
|
5 570
|
5 319
|
2 381
|
1 212
|
2 868
|
?
|
145 368
|
%
|
42,56 %
|
37,13 %
|
8,37 %
|
3,83 %
|
3,66 %
|
1,64 %
|
0,83 %
|
1,97 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1989
|
Population
|
73 598
|
55 085
|
14 186
|
4 750
|
5 191
|
2 461
|
1 683
|
7 219
|
?
|
164 173
|
%
|
44,83 %
|
33,55 %
|
8,64 %
|
2,89 %
|
3,16 %
|
1,50 %
|
1,03 %
|
4,40 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 1996
|
Population
|
86 788
|
67 151
|
17 763
|
5 171
|
5 003
|
2 822
|
2 244
|
9 894
|
?
|
196 836
|
%
|
44,09 %
|
34,12 %
|
9,02 %
|
2,63 %
|
2,54 %
|
1,43 %
|
1,14 %
|
5,03 %
|
?
|
100 %
|
Recensement
de 2009
|
Population
|
99 078
|
71 721
|
21 262
|
4 985
|
3 985
|
2 357
|
2 327
|
39 865
|
20 398
|
245 580
|
%
|
40,34 %
|
29,20 %
|
8,66 %
|
2,03 %
|
1,62 %
|
0,96 %
|
0,95 %
|
16,23 %
|
8,31 %
|
100 %
|
Recensement
de 2014
|
Population
|
104 958
|
73 199
|
21 926
|
5 608
|
3 859
|
2 506
|
2 568
|
54 143
|
23 007
|
268 767
|
%
|
39,05 %
|
27,24 %
|
8,16 %
|
2,09 %
|
1,44 %
|
0,93 %
|
0,96 %
|
20,14 %
|
8,56 %
|
100 %
|
Recensement
de 2019
[
61
]
|
Population
|
111 856
|
65 488
|
22 520
|
5 366
|
3 786
|
2 230
|
2 313
|
57 848
|
30 758
|
271 407
|
%
|
41,21 %
|
24,13 %
|
8,30 %
|
1,98 %
|
1,39 %
|
0,82 %
|
0,85 %
|
21,31 %
|
11,33 %
|
100 %
|
Ce cosmopolitisme est egalement a l'origine de la presence de langues, dialectes et facons specifiques de s'exprimer propres a l'archipel. Le
francais
, seule
langue officielle
, reste la
langue maternelle
des
populations ayant des origines metropolitaines
(≪
Caldoches
≫ et ≪
Zoreilles
≫), tout en constituant la
langue vehiculaire
des autres communautes. Le melange culturel a abouti a un usage, un accent et une transformation de cette langue, donnant naissance a ce qui est appele le
caledonien, parler caledonien ou francais de Nouvelle-Caledonie
. En
2009
, 180 809 habitants de plus de 10 ans etaient capables au moins de parler le
francais
, soit la quasi-totalite de la population (98,9 %, dont 99,8 % des
metis
et des
Tahitiens
, 99,5 % des
Europeens
et de ceux s'etant declares ≪ autres ≫, 99,4 % des
Kanaks
, 98,9 % des
Ni-Vanuatu
, 98,7 % des
Indonesiens
, 98,4 % des ≪ non declares ≫, 97,9 % des
Wallisiens et Futuniens
et des
Vietnamiens
et seulement 58 % des autres asiatiques). Parmi eux, 177 945 savaient le lire et l'ecrire (98,4 % des francophones et 97,3 % de la population totale de plus de 10 ans, dont 99,1 % des
Europeens
, 98,9 % des
metis
, 98,7 % des ≪ autres ≫, 98,1 % des
Kanaks
, 97,7 % des
Tahitiens
, 95,5 % des ≪ non declares ≫, 92,9 % des
Wallisiens et Futuniens
, 92,1 % des
Indonesiens
, 91,5 % des
Vietnamiens
, 88,8 % des
Ni-Vanuatu
et 53,4 % des autres asiatiques), 1 160 seulement le lire (0,6 % des francophones et de la population totale).
65 510 habitants de plus de 10 ans parlaient en
2009
au moins l'une des 28
langues ou dialectes kanak
, soit 35,8 % de la population totale de cette tranche d'age, dont 61 054
Kanaks
(85,5 % de cette communaute) mais aussi 1 979
metis
(16,9 % de ce groupe). S'y ajoutaient 10 011 individus de la meme tranche d'age capables d'en comprendre au moins une sans la parler (5,5 % de la population totale), dont 6 068
Kanaks
(8,5 % de cette communaute) et 1 226
metis
(10,5 % de ce groupe). Les
langues kanak
les plus parlees sont, d'apres le recensement de
1996
, le
drehu
de
Lifou
(11 338 locuteurs), le
nengone
de
Mare
(6 377), le
paici
de la region de
Poindimie
-
Kone
(5 498), l'
ajie
de la region de
Houailou
-
Kouaoua
(4 044) et le
xaracuu
de la region de
Canala
-
La Foa
-
Boulouparis
(3 784).
Les
langues maternelles
des autres communautes continuent a etre pratiquees en leur sein : le
wallisien
surtout en raison de l'importance demographique de ce groupe (le troisieme de l'archipel), le
futunien
, le
javanais
, le
vietnamien
, le
tahitien
, le
bichelamar
ou autres
langues du Vanuatu
, l'
anglais
, entre autres.
Le
christianisme
, religion d'origine ancienne pour les populations europeennes ou implantee par le biais des missions evangelisatrices depuis le deuxieme tiers du
XIX
e
siecle
aupres des Oceaniens, reste la foi dominante.
Une legere majorite semble rester
catholique
, surtout chez les Europeens, la quasi-totalite des
Wallisiens et Futuniens
, et environ la moitie des
Kanaks
. Selon les donnees de l'
archidiocese de Noumea
, transmises par le site
Diocese Hierarchy
, la
Nouvelle-Caledonie
comptait environ 110 000
catholiques
en
2004
(environ 53 % de la population totale) et 204
clercs
(dont 37
pretres
, 12
diacres
, 44
religieux
et 111
religieuses
)
[
62
]
.
Le
protestantisme
a ete implante a travers deux centres missionnaires principaux (celui de Bethanie a
Lifou
et celui de Do Neva a
Houailou
) de la
London Missionary Society
repris ensuite par la
Societe des missions evangeliques de Paris
(SMEP). Encore aujourd'hui, la foi protestante reste tres presente chez les
Kanak
(environ la moitie) notamment dans les
Iles Loyaute
et dans la region de
Houailou
,
Ponerihouen
et
Kouaoua
sur la cote Est de la
Grande Terre
. Dans les autres communautes, certaines familles d'origines europeennes (notamment allemandes ou d'Alsace-Lorraine, comme les Lafleur, ou anglaises, comme les Martin) sont de tradition protestante, de meme que la grande majorite des
Tahitiens
et des
Ni-Vanuatu
. Le mouvement missionnaire va connaitre une scission due a des conflits internes tant theologiques que sur la perception de la methode educative a adopter et lies a des conflits de personne dans les
annees 1950
. Il en resulte la presence de deux principales Eglises protestantes en
Nouvelle-Caledonie
:
- l'Eglise evangelique en Nouvelle-Caledonie et aux iles Loyaute (EENCIL), devenue en
2013
l'
Eglise protestante de Kanaky Nouvelle-Caledonie
(EPKNC), restee liee aux institutions missionnaires protestantes francaises, membre de l'
Alliance reformee mondiale
, du
Conseil œcumenique des Eglises
, de la
Conference des Eglises du Pacifique
et de la
Cevaa - Communaute d'Eglises en Mission
, revendiquant quelque 40 000 membres (environ 70 % des protestants neo-caledoniens) et 77
pasteurs
et organisee en quatre regions (
Grande Terre
,
Nengone
,
Drehu
et
Iaai
), 18 consistoires et 94 paroisses
[
63
]
;
- l'
Eglise evangelique libre de la Nouvelle-Caledonie
(EELNC), avec environ 14 000 croyants, est surtout organisee autour de l'ancienne mission de Do Neva a
Houailou
, et compte environ 15 000 membres (environ 20 % des protestants neo-caledoniens).
- s'y ajoutent environ 5 000 membres d'autres organisations chretiennes (
Temoins de Jehovah
,
Mormons
et
Adventistes du septieme jour
).
Une petite communaute
musulmane sunnite
existe a travers la communaute
indonesienne
ainsi qu'aux descendants d'
Algeriens
tres presents a
Bourail
. L'Association des Musulmans de Nouvelle-Caledonie denombre ainsi 3 000 croyants, a 80 % des
Indonesiens
, dont seulement 200 a 300 pratiquants
[
64
]
.
- Notes
- ↑
Chiffres du recensement de 2009, sauf mention contraire.
- ↑
a
et
b
Chiffres de 2007.
- ↑
Chiffres de 2009 sauf mention contraire.
- ↑
L'orthographe ≪ canaque ≫ est consideree comme desuete, pejorative et colonialiste.
[ref. necessaire]
.
- ↑
Les choix communaute caledonienne et plusieurs communautes n'ont ete proposes qu'a partir de 2009. Lors du recensement de 2004, la communaute n'a pas ete renseignee.
- References
- ↑
L'indicateur conjoncturel de fecondite (ICF) pour une annee donnee est la somme des taux de fecondite par age observes cette annee. Cet indicateur peut etre interprete comme le nombre moyen d'enfants qu'aurait une generation fictive de femmes qui connaitrait, tout au long de leur vie feconde, les taux de fecondite par age observes cette annee-la. Il est exprime en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthetique des taux de fecondite par age de l'annee consideree.
- ↑
Le taux de natalite est le rapport du nombre de naissances vivantes l'annee a la population totale moyenne de l'annee.
- ↑
Le taux de mortalite est le rapport du nombre de deces, au cours d'une annee, a la population moyenne de l'annee.
- ↑
Le taux de mortalite infantile est le rapport entre le nombre d'enfants decedes a moins d'un an et l'ensemble des enfants nes vivants.
- ↑
L'esperance de vie a la naissance est egale a la duree de vie moyenne d'une generation fictive qui connaitrait tout au long de son existence les conditions de mortalite par age de l'annee consideree. C'est un indicateur synthetique des taux de mortalite par age de l'annee consideree.
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Ces 15 500 europeens comprenaient 5000 habitants libres, 6500 condamnes aux travaux forces et leurs familles, et 4000 autres deportes et leurs familles.
- ↑
Repartis en 3500 fonctionnaires, militaires et membres de leurs familles, et 5600 autres (colons, commercants, etc.) et membres de leurs familles.
- ↑
9700 transportes et 1200 non-francais libres, toutes races
- ↑
a
et
b
Nombre de
≪ francais libres ≫
, excluant 700 troupes et equipages de navires.
- ↑
10 500 transportes et 2550 non-francais libres, toutes races
- ↑
Nombre de
≪ francais libres ≫
, excluant 1400 troupes et equipages de navires.
- ↑
7900 transportes et 3900 non-francais libres, toutes races
- ↑
Nombre de
≪ francais libres ≫
, excluant 500 troupes et equipages de navires.
- ↑
5700 transportes et 4500 non-francais libres, toutes races
- ↑
Nombre de
≪ francais libres ≫
, excluant 300 troupes et equipages de navires.
- ↑
a
b
c
et
d
≪
Tonkinois
≫
- ↑
2300 transportes et 6200 non-francais libres, toutes races (excluant 1000 tonkinois libres)
- ↑
Nombre de
≪ francais libres ≫
, excluant 850 troupes et equipages de navires.
- ↑
600 transportes et 13400 non-francais libres, toutes races
- ↑
300 transportes et 7000 non-francais libres, toutes races (excluant 2000 tonkinois libres)
- ↑
a
b
et
c
≪
Francais de souche
metropolitaine, naturalises ≫
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Indonesiens et Tonkinois, ainsi que 300 autres non-francais
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