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Convoi des 45000

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(Redirige depuis Convoi des 45 000 )

Convoi du
Contexte Seconde Guerre mondiale
Mode de transport Ferroviaire
Depart Compiegne
Drapeau de la France France ( )
Arrivee Auschwitz , Pologne occupee par Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie ( )
Duree 3 jours
Deportes Militants ou sympathisants communistes, otages juifs
· Hommes entre 1173 et 1175
Survivants en 1945 11% (119)
But de la deportation Kommandos de travail , extermination

Le convoi du 6 juillet 1942 dit des ≪ 45000 ≫ est le premier convoi de repression parti de Compiegne et, dans cette categorie, celui qui a connu le taux de mortalite le plus eleve (89 %). Il deporte vers Auschwitz entre 1 175 (nombre donne par plusieurs rescapes) et 1 173 hommes. La liste de depart n'a pas ete retrouvee mais on sait, grace a une liste des convois arrives a Auschwitz en 1942 (dressee par des resistants du bureau d'enregistrement du camp), que 1 170 hommes furent immatricules a leur arrivee le (les numeros sont dans la serie des ≪ 45000 ≫ , d’ou le nom attribue au convoi). A Metz, trois deportes (au moins) ont reussi a s'evader. Le nombre de 1 160 otages qui figure dans la base de donnees de la Fondation pour la memoire de la deportation represente le nombre de ceux dont l'identite a ete retrouvee ; 90 % de ces hommes etaient des militants ou des sympathisants communistes , deportes en represailles des premieres actions armees de la resistance communiste . Cinquante otages juifs faisaient partie de ce transport.

Un convoi singulier [ modifier | modifier le code ]

Vue de l'entree du camp de Birkenau .

Le convoi du occupe une place singuliere dans l’histoire des deportations de France . Il est le premier convoi de repression a quitter le camp de Compiegne pour les camps de concentration et d’extermination nazis , et le seul de l'annee 1942 . Il est aussi le seul convoi de resistants ? avec celui des 230 femmes deportees le ? a avoir eu Auschwitz pour destination finale. Sa composition est par ailleurs atypique, puisqu'aux cotes d'un millier de communistes (responsables politiques du Parti et syndicalistes de la CGT), se trouvaient une quinzaine ≪ d’otages asociaux ≫ et une cinquantaine de Juifs arretes comme tels [ 1 ] , ces derniers etant, sauf cas exceptionnel, deportes dans des convois specifiques directement vers l’extermination.

Au bout de deux jours d'un transport extremement eprouvant en wagons de marchandises, 1 170 d'entre eux sont enregistres au camp principal d’Auschwitz, entre les numeros 45157 et 46326. Pour les detenus du camp qui se designent par la serie de leurs matricules, ils sont des ≪ 45000 ≫ (ou, pour trois cents d’entre eux, des ≪ 46000 ≫). Apres leur retour, les quelques rescapes ont continue de se nommer sous le nom de ≪ 45000 ≫.

Seuls 119 de ces ≪ 45000 ≫ ont survecu a la guerre. Plus de 1 000 d'entre eux sont morts a Auschwitz [ 2 ] (les autres au cours des transferts entre 1944 et 1945, soit un taux de mortalite de 89 % des effectifs du convoi initial, qui represente le taux de mortalite probablement le plus eleve des convois de repression, dont la moyenne a ete de l’ordre de 40 %).

Un convoi d’otages juifs et communistes [ modifier | modifier le code ]

Executions massives et deportation de represailles [ modifier | modifier le code ]

Il s’agit d’un convoi de represailles forme, a l’origine, par l’administration militaire allemande afin de dissuader les dirigeants et les resistants communistes de poursuivre la guerilla urbaine, commencee en , deux mois apres la rupture du Pacte germano-sovietique , sous la forme d’attentats contre des officiers et des troupes de l’armee d’occupation . Apres avoir ordonne en des executions massives d’otages, Hitler decide en 1942, d’y ajouter, la deportation de 500 communistes et Juifs pour chaque nouvel attentat. Ces mesures de represailles s’inscrivent dans la croisade hitlerienne contre ≪ l’adversaire ideologique et racial du peuple germanique ≫ : le ≪ judeo-bolchevisme ≫. C’est ainsi que les deux premiers convois de la ≪  solution finale  ≫ sont egalement partis vers Auschwitz sous le pretexte de la politique de represailles.

A partir de , des otages sont fusilles en nombre grandissant apres chaque nouvel attentat. Ce sont des communistes dans leur tres grande majorite.

A partir d’ , les represailles deviennent massives : les 22 et , 98 otages sont fusilles a Chateaubriant , Nantes et dans la region de Bordeaux , et 95 otages sont executes le . Au debut de , le general Otto von Stulpnagel , commandant des troupes d’occupation et chef de l’administration militaire allemande en France, propose a ses superieurs de remplacer les executions massives d’otages ? qui creent de plus en plus d’emotion dans la population ? par la deportation d’otages communistes et juifs vers l’Est. Il prepare la deportation de 1 000 Juifs et 500 jeunes communistes, mais celle-ci n’a pas lieu a la suite d’un ordre de Berlin qui la repousse a janvier ou .

Les premiers convois de Juifs partent sous le pretexte de la politique des otages. [ modifier | modifier le code ]

Le correspondant d' Eichmann en France, Dannecker , charge des ≪ affaires juives ≫ se saisit de cette politique de represailles pour hater le depart vers l’Est des Juifs de France deja internes dans des camps francais. Un premier convoi de 1 000 ≪ otages juifs ≫, quitte le camp de Compiegne pour Auschwitz, le [ 3 ] .

Cependant, les fusillades d’otages ne sont pas pour autant suspendues : face a la multiplication des actions armees communistes contre des membres de l’armee d’occupation, Hitler ordonne le de proceder, apres chaque nouvel attentat, a des executions massives d’otages [ 4 ] et a la deportation de 500 otages (communistes et Juifs). Le commandant militaire en France y adjoint des ≪ asociaux reputes proches des milieux communistes ≫.

Dannecker profite de ce decret pour organiser en mai et de nouveaux departs de Juifs vers Auschwitz en quatre convois. Puis, il procede a la deportation d’un millier de communistes choisis parmi les otages rassembles au camp de Compiegne par le commandant militaire en France. Ils sont rejoints par les quelque cinquante derniers otages juifs ≪ deportables ≫ du camp. Une quinzaine d’otages asociaux font egalement partie du transport.

Comme pour les convois de Juifs, le depart de ce convoi est pris en charge par le service d’Eichmann (IV-B4 au sein du RSHA ), charge de gerer la ≪ solution finale du probleme juif en Europe ≫ bien qu’il s’agisse d’un convoi de repression. Jusqu'en , aucun autre convoi de grande ampleur ne sera organise a l’exception des convois de Juifs [ref. necessaire] dont les premiers sont partis, comme mentionne plus haut, sous le couvert des represailles.

Le choix des otages communistes [ modifier | modifier le code ]

Le choix des otages communistes est effectue par les services de l’administration militaire allemande (la Wehrmacht ). A partir du , le Feldkommandant [ 5 ] de chaque departement doit etablir la liste des otages a deporter a partir de criteres tres precis : ces otages doivent etre de sexe masculin, avoir entre 18 et 55 ans , etre aptes au travail et avoir ete des militants actifs du Parti communiste depuis l’ armistice de 1940 . Cependant, dans certaines regions, des hommes soupconnes indument d’etre des sympathisants communistes (quelques radicaux et des socialistes militants de la CGT par exemple, une dizaine au total) sont egalement designes [ 6 ] .

Cette selection minutieuse ne peut se realiser sans les renseignements fournis par la police francaise (pres de 80 % de ces otages avaient d’ailleurs ete arretes par celle-ci, agissant seule ou en auxiliaire des Allemands) [ 7 ] .

Les futurs deportes sont choisis pour moitie parmi les otages deja detenus au Camp de Royallieu (Compiegne) en . Les autres sont extraits principalement des camps d’internement francais ( Voves , Rouille …) ou encore amenes a Compiegne, dans les jours suivant leur arrestation a la suite d’attentats survenus en avril et mai dans leur region. La liste definitive du convoi est composee de quatre listes alphabetiques successives, dont l’une comporte le nom de la cinquantaine d’otages retiree du camp des Juifs de Compiegne. La liste originale du convoi n’a pas ete retrouvee en raison de la destruction des archives du camp de Compiegne et de la plupart de celles d’Auschwitz. Mais elle a pu en grande partie etre reconstituee. Les lacunes concernent une dizaine de noms de deportes et des centaines de numeros matricules [ 8 ] .

Qui sont les ≪ 45000 ≫ ? [ modifier | modifier le code ]

Les ≪ 45000 ≫ sont des hommes jeunes ou dans la force de l’age, ouvriers pour la plupart et issus principalement des departements industriels de la zone occupee ? Paris et sa couronne, la Normandie ( Caen , Rouen ), la Lorraine ( Meurthe-et-Moselle ). La moitie d'entre eux sont domicilies dans la region parisienne. Les autres proviennent de la quasi-totalite des departements occupes. Ils sont des militants et des responsables du Parti communiste et de la CGT dont l'engagement remontait bien souvent aux annees 1920 ou 1930. Parmi eux, se trouvent d’anciens elus, dont le depute Robert Philippot . Un grand nombre d'entre eux avaient ete des militants antifascistes , d'anciens membres des Brigades internationales , et des resistants du Front national de lutte pour la liberte et l’independance de la France . Quelques ≪ 45000 ≫ appartenaient a d’autres organisations. Durant leur internement en France, qui pour certains remontait a 1940, les ≪ 45000 ≫ se montrerent combatifs et dotes d’un sens aigu de la solidarite et de l’action collective. De nombreux ≪ 45000 ≫ avaient participe a l’organisation communiste clandestine du camp de detention allemand de Compiegne. Au debut de , ils se preparerent a ≪ aller travailler en Allemagne  ≫ sans connaitre leur veritable destination.

Mille morts au bout de huit mois [ modifier | modifier le code ]

Le choc de l’arrivee [ modifier | modifier le code ]

Memorial du Wagon de la deportation a la gare de Compiegne .

Le , 1 175 hommes environ quittent le camp de Royallieu (Compiegne) administre et garde par le SD [ 9 ] . Ils sont entasses dans des wagons de marchandises. Tous jettent des lettres sur la voie ferree qui sont recueillies par les cheminots et transmises a leurs destinataires [ 10 ] . Trois d’entre eux reussissent a s’evader avant la frontiere. A leur arrivee a Auschwitz , les deportes sont photographies au camp principal derriere une plaque portant leur matricule et la mention BV-F (criminels professionnels francais). Ils ne sont pas places en quarantaine, ni immediatement tatoues, car le tatouage n’a ete generalise qu’en 1943. Ils se voient attribuer d’abord le triangle vert des detenus de droit commun, puis quelques jours plus tard le triangle rouge des detenus politiques. La Gestapo du camp leur applique le traitement des prisonniers NN (sigle de Nacht und Nebel , Nuit et brouillard ) : leur destination doit rester secrete, ils ne peuvent recevoir ni lettre ni colis, ni etre envoyes dans des kommandos eloignes du camp principal ou de Birkenau .

Ils arrivent a Auschwitz dans la periode la plus sombre de son histoire en tant que camp de concentration (KL). Depuis sa creation en pour briser la resistance polonaise, il est de tous les camps de concentration, celui dont la mortalite des detenus est la plus elevee. De plus, depuis , Auschwitz a ete designe pour devenir aussi un des six camps d’extermination des Juifs d’Europe . Il est dote ? a Birkenau ? d’un centre de mise a mort ou sont installees deux chambres a gaz . Dans cette enceinte, de grands crematoriums, combinant chambre a gaz et fours crematoires sont en construction a partir du printemps 1942 .

Les ≪ 45000 ≫ decouvrent le camp avec stupeur, en depit de ce qu’ils avaient appris en France des camps de concentration nazis.

≪ Nous partions avec la foi dans la victoire finale. Lorsque nous avons debarque a Auschwitz avec ces ideaux, nous avons ete profondement choques, bouleverses. Comment pouvions-nous imaginer l'incroyable ? Je crois que l'ensemble des militants communistes connaissaient l'existence des camps de concentration nazis. [...] Mais tout ce que nous avions pu lire, entendre ou vivre en France n'avait rien de commun avec ce que nous avons trouve a notre arrivee a Auschwitz [ 11 ] . ≫

Apres leur enregistrement, ils passent leur premiere nuit au camp principal puis sont conduits, le lendemain, a Birkenau. Les chefs de ≪ blocks ≫ les soumettent a des seances de dressage : la ≪ bienvenue au camp ≫. Ils travaillent durant quelques jours dans les kommandos de construction de ce camp.

Les ≪ 45000 ≫ repartis entre Birkenau et Auschwitz-I [ modifier | modifier le code ]

Le , la moitie des ≪ 45000 ≫ retourne au camp principal, les autres restent a Birkenau. Environ 80 % des ≪ 45000 ≫ meurent dans les six premiers mois qui suivent leur arrivee a Auschwitz [ 12 ] . Ils ont a subir la rigueur des conditions de detention : la rudesse du climat de Haute-Silesie , un emploi du temps extenuant, la faim omnipresente, la durete des kommandos de travail, l’absence de soins. Des ≪ 45000 ≫ sont, des les premiers jours, victimes d'assassinats par les gardes SS ou par les detenus qui ont ete choisis comme gardiens (les kapos ). Les Juifs du convoi sont parmi les premiers executes. L’epidemie de typhus qui se declare en et les seances de desinfection qui l’accompagnent sont egalement tres destructrices, surtout quand le froid arrive a partir de l’automne. Tres affaiblis, des centaines de ≪ 45000 ≫ sont selectionnes pour la chambre a gaz car ≪ inaptes au travail ≫. Comme Francais et comme communistes, les ≪ 45000 ≫ sont confrontes a l’hostilite generale des Polonais, alors majoritaires dans le camp. Quelques ≪ 45000 ≫ se suicident. A Birkenau, la mortalite est encore plus elevee que dans le camp principal. En , ils ne sont plus que 154 survivants au camp principal. Sur les quelque 600 restes a Birkenau, ils ne sont plus que 25. Ce qui en tout fait 179 survivants sur les 1 170  au depart , soit quasiment mille morts huit mois apres leur arrivee.

1943 : de nouvelles chances de survie [ modifier | modifier le code ]

Survivre [ modifier | modifier le code ]

Les ≪ 45000 ≫ qui ont reussi a echapper a la mort au cours des premiers mois de detention le doivent au hasard, a la mobilisation de leurs ressources individuelles, assez souvent a l’affectation dans un ≪ bon kommando  ≫, a la connaissance ou a l’apprentissage de la langue des ≪ maitres ≫ du camp (l’allemand et le polonais), a leur capacite a comprendre des ≪ lois ≫ du camp, sans pourtant ceder a la loi de la jungle que les SS entretiennent sciemment entre les detenus. Ils pratiquent l’entraide, aussi precaire soit-elle et beneficient eux-memes d’actes de solidarite. Au fil des mois, ils se muent en veritables ≪ concentrationnaires ≫.

L’annee 1943 s’avere moins meurtriere pour l'ensemble des detenus repartis a Auschwitz et Birkenau. A partir du printemps, parmi les environ 170 survivants sur les 1 170  au depart , la mortalite mensuelle se reduit. De 8 % [ref. necessaire] pour la periode allant de la mi-decembre 1942 a la mi- , elle tombe a 1,6 % [ref. necessaire] entre la mi-mars et la mi- . Ces changements interviennent a la suite d’instructions de Berlin ordonnant de faire baisser la mortalite de la main-d’œuvre des camps de concentration travaillant au profit de la machine de guerre allemande.

Resistance et solidarite [ modifier | modifier le code ]

Les groupes de resistance organises a l’interieur du camp d’Auschwitz tirent parti de ces ordres. Des detenus politiques de diverses nationalites accedent a des postes de responsabilite. Les selections des ≪ inaptes au travail ≫ pour la chambre a gaz sont suspendues en (mais reprendront en 1944 pour les Juifs). L’entree de ≪ 45000 ≫ dans la resistance interieure du camp au sein d’un reseau cree par des communistes autrichiens et des resistants polonais ? le groupe de combat d'Auschwitz ( Kampfgruppe Auschwitz ), aussi appele le ≪ comite international de resistance ≫ ? leur assure de nouvelles possibilites de solidarite. Ils viennent ainsi en aide aux 230 femmes du convoi de resistantes du , les ≪ 31000 ≫. Parmi elles, se trouvent 119 communistes, dont Marie-Claude Vaillant-Couturier , Danielle Casanova , Helene Solomon-Langevin [ 13 ] ou Marie Politzer [ 14 ] , ainsi que de nombreuses femmes d’otages fusilles et quelques parentes de ≪ 45000 ≫.

Juillet 1943 : le droit d'ecrire pour les politiques francais. [ modifier | modifier le code ]

Les ≪ 45000 ≫ beneficient en outre de mesures exceptionnelles prises par les gardes SS en direction des detenus politiques francais. En mars, la plupart des ≪ 45000 ≫ ayant survecu a l'enfer de Birkenau (25 survivants sur environ 600) retournent au camp principal. En juillet, les ≪ 45000 ≫ sont autorises a ecrire en France et a recevoir des colis.

Aout 1943 : les politiques francais sont regroupes au block 11 [ modifier | modifier le code ]

Entre aout et decembre, les quelque 150 survivants sont places (a quelques exceptions pres) en quarantaine au premier etage du block 11 , la prison du camp, ou ils connaissent quatre mois d'un relatif repit [ 15 ] . Ils n’ont plus a travailler ni a subir les coups des SS et des kapos. Ils sont les temoins des fusillades quasi quotidiennes de resistants et d’otages polonais dans la cour du block 11 , et entrent en contact avec les femmes du block 10 , victimes d’experiences medicales. Deux ≪ 45000 ≫ contribuent a sauver la vie d’ Hermann Langbein , enferme dans les cachots du sous-sol [ 16 ] . Celui-ci etait l’un des dirigeants du mouvement international de resistance ?  groupe de combat d’Auschwitz ( Kampfgruppe Auschwitz ) ? auquel appartenait le groupe francais cree par des ≪ 45000 ≫.

1944-1945 : le sort des derniers survivants [ modifier | modifier le code ]

De ≪ vieux numeros ≫ [ modifier | modifier le code ]

Les ≪ 45000 ≫ sortent de leur quarantaine en et sont de nouveau meles aux autres detenus d’ Auschwitz , mais ils sont desormais proteges par leur situation de ≪ vieux numeros ≫, de concentrationnaires charges d’experience. La mortalite continue de reculer au camp principal et a Birkenau pour les non-Juifs qui y sont immatricules.

Trois ≪ 45000 ≫ assistent a l’ouverture des portes d’une chambre a gaz. [ modifier | modifier le code ]

Cependant a Birkenau, les chambres a gaz fonctionnent a plein regime et des ≪ 45000 ≫ sont les temoins directs de l’extermination des Juifs et des Tziganes qui a commence a l’ete 1942 . Clement Coudert, Cyrille Chaumette, Henri Marti qui appartenaient au kommando des ≪ installateurs ≫ sont conduits par un Juif parisien du kommando special charge des chambres a gaz, a proximite de l'une d'elles, afin qu'ils puissent rapporter plus tard ce qu'ils ont vu [ 17 ] . Andre Montagne voit partir vers la mort le poete Benjamin Fondane [ 18 ] .

1944-1945 : les ≪ 45000 ≫ disperses dans le systeme concentrationnaire [ modifier | modifier le code ]

Carte d'enregistrement comme prisonnier a Buchenwald de Jules Le Troadec, numero 45766.

En , l’avancee des troupes sovietiques pose aux SS le probleme de la liquidation du camp d’Auschwitz. Les resistants creent un comite militaire afin d’empecher une eventuelle extermination de l’ensemble des detenus. Les SS evacuent en premier les detenus qu’ils soupconnent d’organiser une insurrection du camp a l'approche de l’armee sovietique, en liaison avec les partisans polonais.

Au debut d’aout, la presque totalite des cent-trente-cinq ≪ 45000 ≫ restants sont places en quarantaine au block 10 en vue de leur transfert. A la fin aout et au debut de septembre, ils sont divises en quatre groupes dont le premier est dirige vers Flossenburg (le ), le second vers Sachsenhausen (le ) et le troisieme vers Gross-Rosen (le ). La trentaine de ≪ 45000 ≫ demeures a Auschwitz assiste a l’execution de dirigeants importants de la resistance interieure, notamment Ernst Burger [ 19 ] . Ils quittent Auschwitz le pour Mauthausen a l’exception de trois d’entre eux, presents au moment de la liberation du camp par les Sovietiques.

Les derniers ≪ 45000 ≫ sont eparpilles dans l’ensemble du systeme concentrationnaire, a la suite des transferts de 1944 et plus encore lorsqu’en 1945, les camps de concentration sont evacues en hate par les SS devant la progression des Allies. Alors que ces evacuations entrainent une tres forte mortalite parmi les detenus, seize ≪ 45000 ≫ meurent entre fevrier et . Ce nombre relativement faible de morts s’explique par le faible nombre restant, leur endurance, leur capacite a s’entraider et a anticiper les perils. Au moment de leur liberation, la joie de leur delivrance est ternie par leur faiblesse physique et par le souvenir de leurs camarades morts en deportation. Ils ne sont plus que 119 sur les 1 170 immatricules a Auschwitz trois ans plus tot : 1 051 de leurs compagnons de deportation avaient disparu.

Apres Auschwitz [ modifier | modifier le code ]

Pendant quinze ans, certains survivants gardent des contacts individuels avec seulement tel ou tel de leurs compagnons jusqu’a ce que quelques-uns d’entre eux entreprennent en 1960 de se reunir tous a Rouen. Les femmes du convoi du (dont Marie-Claude Vaillant-Couturier et Marie-Elisa Nordmann-Cohen ) sont egalement invitees. A partir de ce moment, ils s’organisent, creent des rencontres et des voyages a Auschwitz-Birkenau qu’ils ouvrent aux familles des survivants et des disparus, aux deportes et aux scolaires. En 1995, ils creent l’association ≪ Memoire-Vive des convois du et du  ≫.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. ≪  Liste alphabetique des deportes du 6 juillet 1942  ≫ (consulte le ) .
  2. ≪  Histoire du convoi du 6 juillet 1942, dit convoi des 45000  ≫, sur Memoire Vive (consulte le )
  3. Memorial de la Shoah , ≪  27 mars 1942 - depart du premier convoi - Enseigner l'histoire de la Shoah  ≫, sur www.enseigner-histoire-shoah.org (consulte le )
  4. Le  : 88 fusilles au Mont-Valerien, le  : 46 fusilles en ce meme lieu et 70 au camp de Souge.
  5. La Feldkommandantur est une circonscription de l'administration militaire s'etendant, entre 1940 et 1942, sur un departement francais (definition donnee par Claudine Cardon-Hamet dans son livre Triangles rouges , p.  8 a Auschwitz).
  6. Triangles rouges , p.  61-62
  7. ≪ Nous avions interet a ce que la police francaise soit reunie dans une seule main (...). Conformement a l'accord que j'avais etabli avec Bousquet , la police francaise agissait de facon independante dans une ligne de conduite commune avec la police allemande et sous la responsabilite de Bousquet ≫ (extrait du proces du general SS Carl Oberg cite dans ≪ La politique des otages sous l'occupation ≫ , sur cheminsdememoire.gouv.fr ).
  8. Triangles rouges , p.  78-80
  9. Le SD est un departement du RSHA , l’Office central de securite du Reich, dirige par les generaux SS Heydrich puis Kaltenbrunner , office qui comprend aussi la Gestapo .
  10. ≪  Compiegne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942  ≫, sur deportes-politiques-auschwitz.fr (consulte le )
  11. Triangles rouges , temoignage de Fernand Devaux, p.   104-105
  12. Triangles rouges , p.  129
  13. ≪  Helene Solomon, nee Langevin epouse Parreaux ? 31684  ≫ , sur le site Memoire vive .
  14. Fiche de Marie Politzer , sur le site Memoire vive .
  15. Triangles rouges , p.  248-250.
  16. Triangles rouges , p.  257-258.
  17. Triangles rouges , p.  104-105, long temoignage d'Henri Marti reproduit ( lire en ligne ).
  18. ≪  Deportes politiques a Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des "45000"  ≫, sur deportes-politiques-auschwitz.fr (consulte le ) .
  19. Claudine Cardon-Hamet, ≪  L’execution de dirigeants de la Resistance interieure du camp d’Auschwitz (decembre 1944)  ≫, sur deportes-politiques-auschwitz.fr .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilise comme source pour la redaction de cet article.

  • Claudine Cardon-Hamet, Mille otages pour Auschwitz : Le convoi politique du 6 juillet 1942 dit des ≪ 45000 ≫ , Paris, editions Graphein ; Fondation pour la memoire de la deportation, 1997 et 2000, 557  p. ( ISBN   978-2-910764-08-1 et 2-910764-08-7 ) (edition de la these de doctorat d'histoire 1995, universite Paris-VIII).
  • Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges a Auschwitz  : Le convoi politique du 6 juillet 1942 , Paris, editions Autrement, , 422  p. ( ISBN   2-7467-0647-4 ) .   Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]