En
France
, le
Conseil superieur de la guerre
(communement abrege en
CSG
) est un organisme, cree par decret du
, sur decision du president de la Republique,
Adolphe Thiers
, prise sur le rapport du general de
Cissey
,
ministere de la guerre
, afin d'assurer le lien entre le pouvoir politique dont le representant est le ministere de la guerre et l'
armee de terre
. Il conseille le pouvoir en place pour toutes les questions d'ordre militaire, guide et informe les prises de decision du gouvernement en ce qui concerne les affaires militaires
[
1
]
.
Organe supreme de decision pour les questions militaires, il est preside par le
ministre de la Guerre
et compose des marechaux de France, du
chef d'etat-major general de l'armee (CEMGA)
et d'une dizaine de generaux. La composition du CSG est fixee par decret annuel.
De 1872 a 1888, le CSG est un organisme avec une composition civile et militaire. Son role et son influence restent limites. En 1888, est cree le poste de vice-president du CSG qui est le veritable dirigeant permanent. Jusqu'en 1911, personne ne sait tres bien qui du vice-president du CSG ou du CEMGA commande l'armee ce qui provoque un conflit d'autorite entre ces deux personnes. Avec les decrets de 1911 et 1912, ce conflit disparait lorsque le general
Joffre
, considere comme rassurant et republicain, recoit
≪ la responsabilite des operations, la preparation dans ses moindres details de l'organisation de l'Armee, de sa mobilisation et de sa concentration ≫
. Il cumule alors les fonctions de vice-president du CSG et celle de CEMGA. Une seule et meme personne est chargee de la preparation de l’armee a la guerre, et de son commandement en cas de guerre
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]
.
Apres une pause durant la
Premiere Guerre mondiale
, le CSG est recree en janvier 1920. A la demande du marechal
Petain
, les decrets du 23 janvier 1920 et du 18 janvier 1922 separent a nouveau les fonctions de vice-president du CSG de celle de CEMGA. A partir de ce moment, le vice-president du CSG est place directement sous les ordres du ministre de la Guerre. Il a pour subordonne direct le CEMGA, lui-meme dependant directement du ministre
[
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]
.
Cette organisation permet d'eviter de donner trop de pouvoir a un seul general.
En janvier 1935, la situation de 1911-1912 est retablie, le general
Maurice Gamelin
cumule les fonctions de CEMGA avec celles de vice-president du CSG. La situation reste pratiquement inchangee jusqu’en 1940
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]
.
Le CSG cesse d'exister en 1940 a la suite de la defaite subie contre l'
Allemagne
lors de la
bataille de France
.
Ce conseil, institution strictement francaise, ne doit pas etre confondu avec le
Conseil supreme de guerre
, organisme interallie cree en 1917 lors de la
Premiere Guerre mondiale
, apres les deux graves echecs du
Chemin des Dames
et de
Caporetto
. Ce Conseil supreme de guerre, qui avait pour objet de mieux coordonner les operations interalliees, a cesse de se reunir au cours de l'annee 1919.
En 1900, le CSG est compose des generaux
Jamont
(vice-president du CSG),
Delanne
(CEMGA),
Saussier
,
Kessler
,
Duchesne
,
Zurlinden
,
Brugere
,
Zede
et
Pierron
.
Lors de sa reconstitution apres la guerre en janvier 1920, il est compose des marechaux Philippe Petain (vice-president du CSG),
Joseph Joffre
,
Ferdinand Foch
,
Emile Fayolle
,
Louis Franchet d'Esperey
et des generaux
Georges Humbert
,
Paul Maistre
,
Henri Berthelot
,
Adolphe Guillaumat
,
Robert Nivelle
,
Charles Mangin
,
Eugene Debeney
,
Baucheron de Boissoudy
,
Jean-Marie Degoutte
et
Edmond Buat
(CEMGA)
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]
.
En 1935, le CSG est compose des marechaux Philippe Petain et Louis Franchet d'Esperey et des generaux de division
Henri Gouraud
,
Henri Claudel
,
Maurice Gamelin
,
Julien Dufieux
,
Eugene Mittelhausser
,
Charles Belhague
,
Jean-Jacques Carence
,
Joseph Duchene
,
Alphonse Georges
,
Gaston Billotte
,
Andre-Gaston Pretelat
,
Henri Bineau
,
Antoine Hure
. Gamelin est vice-president du CSG et CEMGA a partir du 21 janvier
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3
]
.
- Felix Saussier
(1889-1897)
- Edouard Jamont
(1898-1900)
- Joseph Brugere
(1900-1906)
- Alexis Hagron
(1906-1907)
- Henri de Lacroix
(1907-1909)
- Charles Tremeau
(1909-1910)
- Victor Michel
(
-
)
- Joseph Joffre
(
-
). Il recoit
≪ la responsabilite des operations, la preparation dans ses moindres details de l'organisation de l'Armee, de sa mobilisation et de sa concentration ≫
. Il cumule les fonctions de CEMGA avec celles de vice-president du CSG.
- Philippe Petain
(
-
). Buat est CEMGA de 1920 a 1923 et Debeney de 1924 a 1930.
- Maxime Weygand
(
- janvier 1935). Le general Weygand est vice-president du CSG, inspecteur general de l’Armee et commandant en chef designe pour le temps de guerre. Gamelin est CEMGA.
- Maurice Gamelin
(janvier 1935-1940). Comme Joffre en 1911, Gamelin cumule les fonctions de CEMGA (fonctions qu’il detenait depuis 1931) avec celles de vice-president du CSG et d’inspecteur general et commandant en chef designe pour le temps de guerre. Le 21 janvier 1938, il est nomme par
Edouard Daladier
, ministre de la Defense nationale et de la Guerre, au nouveau poste de chef d’etat-major general de la Defense nationale et a pour role la coordination de travail des trois etats-majors (Terre, Mer et Air).
-
Le
general Renson d'Allois d'Herculais
, membre du premier CSG en 1872.
-
Le general
Raoul Le Mouton de Boisdeffre
, chef d'etat-major de l'armee francaise de 1894 a 1898.
-
Le general
Joseph Brugere
, vice-president du CSG de 1900 a 1906.
-
Le general
Jean-Jules Brun
, chef d'etat-major de 1905 a 1909,
a droite
, en compagnie du general britannique
John French
.
-
Le general
Edouard Laffon de Ladebat
, chef d'etat-major de 1909 a 1911.
-
Le general
Victor-Constant Michel
, vice-president du CSG de 1910 a 1911.
-
Le general
Augustin Dubail
, chef d'etat-major en 1911.
-
Le general
Joseph Joffre
, a la fois chef d'etat-major (president du CSG) et vice-president du CSG de 1911 a 1914.
-
Ferdinand Foch
, vice-president du CSG de 1919 a 1920.
-
Philippe Petain
, vice-president du CSG de 1920 a 1931.
- Frederic Guelton, ≪ Les hautes-instances de la defense nationale sous la III
e
Republique ≫ in
Militaires en Republique, 1870-1962
, Editions de la Sorbonne, 2021, pp. 52-61.
En ligne
.
- ↑
a
b
c
et
d
Frederic Guelton, ≪ Les hautes-instances de la defense nationale sous la III
e
Republique ≫ in
Militaires en Republique, 1870-1962
, Editions de la Sorbonne, 2021, p. 52-61.
- ↑
Annuaire officiel des officiers de l'armee active
, Ministere de la guerre, 1920, p. 29.
En ligne
.
- ↑
Decret du 18 janvier 1935, JORF du 19 janvier 1935, p. 630.
- ↑
Andre Bach
,
L'armee de Dreyfus
, Tallandier, 2004, p.595.