Concerto pour piano
n
o
1
en re mineur
op. 15
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Johannes Brahms, en 1853
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Genre
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Concerto pour piano
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Nb. de mouvements
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3
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Musique
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Johannes Brahms
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Effectif
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piano et orchestre symphonique
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Duree approximative
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50 minutes
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Dates de composition
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1854
-
1858
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Creation
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Hanovre
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Interpretes
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le compositeur au piano,
Joseph Joachim
a la direction
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Le
concerto pour piano
n
o
1 en
re mineur
,
op.
15, de
Johannes Brahms
est l'un des deux
concertos
pour
piano
du
compositeur
allemand
. Il est constitue de trois mouvements qui requierent une cinquantaine de minutes d'execution, ce qui en fait l'un des concertos les plus longs jamais ecrits.
Apres une longue gestation, cette œuvre de jeunesse de Brahms fut jouee le
a
Hanovre
par le compositeur au piano. Ce fut un succes mitige, les critiques saluant plus les qualites pianistiques de Brahms que sa musique, jugee ≪ incomprehensible ≫. Rejoue cinq jours plus tard a
Leipzig
, le concerto fut alors copieusement siffle. Il fallut vingt ans a Brahms pour qu'il se remette a composer un nouveau concerto pour le piano, celui connu de nos jours sous le
n
o
2
.
Brahms a 20 ans lorsqu'il fait en
la connaissance de
Robert Schumann
qui s'interesse au jeune compositeur et devient son mentor. Il l'engage a se tourner vers des compositions symphoniques. C'est apres la tentative de suicide de son nouvel ami que Brahms entreprend pendant l'ete 1854 les esquisses de l'œuvre. Peu familiarise avec l'orchestre, Brahms note d'abord la partition pour deux pianos. Il est encourage par ses amis le violoniste
Joseph Joachim
et le maitre de chœur Julius Grimm
[
1
]
qui lui donne quelques conseils d'orchestration
[
2
]
. Mais au moment d'instrumenter, la necessite de la presence du piano s'impose et Brahms transforme son projet de
symphonie
en concerto
[
3
]
. Le mouvement de marche funebre est abandonne et sera reutilise dans le
Requiem allemand
. Le troisieme mouvement, un
rondo
, ne trouve sa forme definitive qu'en 1858.
La premiere audition privee de l'œuvre a lieu a Hanovre le
. La premiere execution publique est donnee dans la meme ville le
avec le compositeur au clavier et Joachim au pupitre du chef. La reaction du public est reservee. Le
la seconde audition, au
Gewandhaus
de Leipzig, est copieusement sifflee,
≪ un eclatant et incontestable fiasco ≫
selon les termes memes de l'auteur
[
4
]
.
En fait le public et la plupart des critiques furent deconcertes par le traitement du piano qui n'assume pas la partie concertante au sens classique du terme et se retrouve le plus souvent en fusion avec l'orchestre. Certains considerent l'œuvre comme une symphonie avec
piano oblige
[
5
]
.
Quelques annees plus tard,
Clara Schumann
reprit l'œuvre devant le meme public de Leipzig, avec succes cette fois. Brahms fit une
transcription
de son concerto pour piano a quatre mains.
Le premier mouvement en
re mineur
a 6/4 est l'un des plus longs du
repertoire
du concerto. Il occupe la moitie de l'œuvre. Brahms y adopte la structure classique de
forme sonate
avec les parties d'exposition, developpement, reexposition et coda bien marquees.
La longue introduction orchestrale de quatre-vingt-dix mesures commence
forte
par un roulement de timbales sur une pedale de contrebasses, clarinette et basson et installe un premier theme sombre et majestueux entrecoupe de silences et de nouveaux roulements de timbales. Suit un motif contrastant, plus lyrique, comme resigne, puis d'autres elements thematiques secondaires. Le premier theme reapparait au ton initial enrichi de nouvelles idees thematiques. C'est alors, au bout de cinq minutes d'audition que le piano, profitant d'une accalmie entre en demi-teinte. Le piano va rester le plus souvent mele a l'orchestre a l'exception de quelques mesures
solo
introduisant
poco piu moderato
le troisieme theme, a l'allure de choral et repris par les cors. Le developpement, lance par des octaves du piano se libere de la vigueur de l'exposition et adopte un ton plus poetique au profit de la tonalite de re majeur. La reexposition, assez condensee, ramene le ton initial et s'elargit sur une vaste coda ramenant tous les elements du premier theme.
Brahms a inscrit sur la partition autographe la mention
≪ Benedictus qui venit in nomine Domini ≫
qui se veut soit un hommage posthume a Robert Schumann
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3
]
, soit un portrait de
Clara
[
5
]
.
Le theme expose aux cordes en sourdine, puis aux cors et enfin au soliste est d'une grande interiorite dans un climat quelque peu douloureux. La partie centrale amene un motif plus rythme aux bois avant le retour au calme. La coda est introduite par un triple trille au piano selon un procede cher a
Beethoven
.
Rondo (Allegro ma non troppo - Piu animato - Tempo I)
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modifier le code
]
Le final est un rondo dansant donnant a l'œuvre une touche populaire. Le theme est expose au piano, puis a l'orchestre. Les couplets sont traites selon le principe de la variation dans laquelle Brahms excelle. Le second couplet evolue vers un
fugato
orchestral un peu conformiste. Mais l'ensemble des couplets presente une richesse d'ecriture dans la diversite des sentiments evoques. Le rythme de danse s'impose dans la conclusion brillante du mouvement.
Pour ce concerto, il n'est pas possible de se contenter d'un chef d'orchestre simple accompagnateur. Il doit etre du meme niveau que le soliste. Si Claudio Arrau se detache dans cette œuvre comme l'interprete ideal, c'est Georges Szell en tant que chef d'orchestre qui domine la partition
[
5
]
.
- Claudio Arrau
,
Orchestre Philharmonia
,
Carlo Maria Giulini
(
1960
) (EMI)
- Claudio Arrau
,
Orchestre royal du Concertgebouw
,
Bernard Haitink
(
1969
) (Philips)
- Clifford Curzon
,
London Symphony Orchestra
,
George Szell
(Decca)
- Glenn Gould
et
Leonard Bernstein
- Helene Grimaud
,
Orchestre d'Etat de Berlin
,
Kurt Sanderling
(
1997
) (Erato)
- Emil Guilels
,
Orchestre philharmonique de Berlin
,
Eugen Jochum
(Deutsche Grammophon)
- Maurizio Pollini
et
Claudio Abbado
- Arthur Rubinstein
,
Bernard Haitink
et
Orchestre royal du Concertgebouw
(1973)
- Rudolf Serkin
,
Orchestre de Cleveland
,
George Szell
(Sony)
- Erik Then-Bergh
et
Karel An?erl
- Krystian Zimerman
et
Leonard Bernstein
- Stephen Kovacevic
,
London Philharmonic
,
Wolfgang Sawallisch
(1992) (EMI)
- Leon Fleisher
,
Orchestre de Cleveland
,
George Szell
(1958) (CBS/indispensables de Diapason)
- ↑
Grimm etait directeur de la Societe Chorale de Gottingen
- ↑
Claude Rostand,
Johannes Brahms
Fayard 1978, p.164
- ↑
a
et
b
Guide de la musique symphonique
sous la direction de Francois-Rene Tranchefort, Fayard 1986, p.131-132
- ↑
Rostand op.cit. p.224
- ↑
a
b
et
c
Christian Merlin dans
Diapason
de fevrier 2008, p.74-76
- Ressources relatives a la musique
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