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Cibyra

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Cibyra
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Geolocalisation sur la carte : province de Burdur
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Cibyra ou Kibyra ( Grec ancien : Κ?βυρα ), parfois designee sous le nom de Cibyra Magna, est une ancienne cite grecque d' Asie Mineure , dans l'antique Phrygie , pres de la ville moderne de Golhisar , dans la province de Burdur .

Des fouilles systematiques entreprises en 2006 ont mis au jour de nombreux monuments temoignant de l'importance historique de la ville. Depuis 2016, la Turquie a inclus ce site dans la liste proposee au patrimoine mondial .

Geographie [ modifier | modifier le code ]

Le site est identifie par ses inscriptions epigraphiques.

La plaine de Cibyra est situee a quelque 300 m au dessus du niveau de la mer. Elle est bornee par la partie superieure du bassin du Xanthe et par la partie centrale du bassin du Dalaman . Strabon precise que la ville est situee aux confins de la Carie et de la Pisidie . Pline en donne une breve description.

Histoire [ modifier | modifier le code ]

Le stade
Agora et colonnade
Bain romain de l'est

Age du fer [ modifier | modifier le code ]

La ville est notamment mentionnee par Polybe , Ciceron , Tacite , Tite-Live et Athenee [ 1 ] . Selon Strabon, les habitants de Cibyra ( grec ancien  : Κιβυρ?ται ) affirmaient descendre de Lydiens qui avaient emigre et occupe la region en se fondant avec les Pisidiens voisins. Peu apres leur installation, ils se deplacerent a quelque distance de la, formant une ville prospere et etendue [ n 1 ] . Des fouilles archeologiques confirment l'existence d'un site original, nomme Uytuptnar, a 18 km de Cibyra, ou l'on a trouve des restes datant de l'age du fer, aux alentours du III e ou IV e  siecle avant notre ere.

Periode romaine [ modifier | modifier le code ]

Cibyra est mentionnee par Tite-Live dans le recit qu'il fait des operations militaires menees par Gnaeus Manlius Vulso en 189 avant notre ere lors de la Guerre galatienne . Celui-ci s'est approche de Cibyra depuis la partie superieure de la vallee du Meandre a travers la Carie . Il exigea de Moagetes I, tyran de Cibyra, 100  talents et 10 000  medimnes de ble. Selon Tite-Live, outre Cibyra, Moagetes controlait aussi Syleum et Alimne [ 2 ] . A la suite de la Paix d'Apamee en -188 , Cibyra est integree dans le royaume de Pergame [ 3 ] , sous le regne d' Eumene II (197-159).

Cibyra conclut un traite d'alliance avec Rome (174 av. J.-C.), ainsi que l'atteste une inscription bilingue (grec/latin), decouverte lors de fouilles archeologiques en 2011-2013 [ 4 ] . La ville gagne en puissance au cours du II e  siecle  av. J.-C. et est reputee pour le travail de ses forgerons, le traitement du cuir et l'elevage des chevaux. La production de poterie etait aussi importante. Son territoire s'etendait entre la Pisidie et la Milyade voisine jusqu'a la Lycie et la Peree rhodienne . A cette epoque, elle etablit une union avec trois villes voisines (Bubon, Balbura et Oinoanda) pour former une confederation appelee Tetrapole [ 5 ] . Alors que les trois autres villes avaient une voix, Cibyra en avait deux, car elle pouvait fournir une armee de 30 000 hommes d'infanterie et de 2 000 cavaliers [ n 2 ] .

En -133 , Attale III , dernier roi de la dynastie des Attalides , legue son royaume a la Republique romaine , qui en fait la province d' Asie . Il n'est pas clair si Cibyra formait partie de la nouvelle province ou si elle avait obtenu son independance comme le reste de la Lycie [ 6 ] .

La ville est formellement soumise a Rome en -83 , au cours de la Premiere guerre de Mithridate , par le general romain Lucius Licinius Murena qui depose le dernier tyran de Cibyra, Moagetes II, fils de Pancrate [ 7 ] et dissout la Tetrapole. Balbura et Bubon furent alors rattachees a la Confederation lycienne . Cibyra etait le centre d'un district juridique englobant 25 villes, selon Pline l'Ancien . Laodicee du Lycos en etait une des principales cites. Vers cette epoque, la ville decide d'eriger une statue d'or a la deesse Roma [ 8 ] .

En -70 , dans le Contre Verres , Ciceron mentionne deux artistes de Cibyra qui etaient des experts en friponnerie [ 9 ] .

Vers -20 , le poete Horace mentionne Cibyra comme une importante place commerciale et recommande a un ami : ≪ prends garde de perdre tes rapports de commerce avec Cibyre et avec la Bithynie ≫ [ 10 ] . Selon William Smith, cela ne peut pas etre du a sa position geographique vu que la ville n'est ni pres de la mer ni sur une route importante, mais il suggere que la ville pourrait avoir exporte du grain de la vallee voisine. Le minerai de fer etait abondant dans la region et il offrait la particularite de pouvoir facilement etre travaille avec un outil tranchant [ 11 ] .

Strabon , au debut du I er  siecle, ecrit qu'on parlait depuis toujours quatre langues a Cibyra : le pisidien , le solymien, le grec et le lydien , alors que cette derniere langue ne se parlait deja plus en Lydie [ 12 ] , ce que confirment les traces epigraphiques [ 13 ] .

Cibyra ayant ete fortement endommagee par un tremblement de terre en 23 , Tibere recommanda un senatus-consulte dispensant la ville de taxes pour trois ans [ 14 ] . La plupart des edifices mis au jour furent eriges apres ce tremblement de terre. Les empereurs romains subsequents ont aide a la reconstruction, notamment Claude , en l'honneur de qui les citoyens reconnaissants ont ajoute Caesarea au nom de la ville ainsi que le montre une inscription designant Le Conseil et le peuple des Cibyrates cesariens ( Καισαρεων Κιβυρατων ? βουλη και ? δημο? ) et la legende Cesarien ( Καισαρεων ) apparaissant sur certaines pieces de monnaie de Cibyra [ 11 ] . Ils ont aussi commence des jeux et firent debuter une nouvelle ere a partir de l'annee 25.

Cibyra a ete le site d'un des tout premiers eveches au debut du christianisme [ 15 ] .

L'empereur Hadrien , qui voyagea a travers les provinces orientales de l'empire, arriva a Cibyra en 129 et accorda de nombreux privileges a la ville et a ses citoyens.

Un autre tremblement de terre detruisit la ville en 417. Les derniers residents abandonnerent la ville au cours du VIII e  siecle pour aller s'installer a Horzum qui est maintenant connu sous le nom de Golhisar .

Restes archeologiques [ modifier | modifier le code ]

Les premieres fouilles systematiques sur ce site ont debute en 2006 et sont menees par le departement d'archeologie de l'universite Mehmet Akif Ersoy a Burdur [ 16 ] .

Les ruines de la cite antique couvrent le sommet d'une colline situee entre 100 et 130 m au-dessus de la plaine. Les pierres utilisees pour la construction sont du calcaire provenant des environs [ 11 ] .

Un des principaux monuments est l'Odeon, un theatre fort bien conserve d'un diametre de 87 m. Depuis les sieges, la vue embrasse la plaine de Cibyra et les montagnes du cote du Milyas. Pres du theatre on peut voir les ruines de plusieurs grands edifices, probablement des temples, certains d' ordre dorique et d'autres d' ordre corinthien .

Les decouvertes de Kibyra, dont une remarquable frise de gladiateurs, sont exposees au musee archeologique de Burdur. Le site est considere par l'UNESCO pour sa ≪ Valeur universelle exceptionnelle ≫ en raison de la ≪ regularite du plan urbain, la beaute de ses monuments et la maitrise technique de ses œuvres d'art ≫ [ 16 ] .

Odeon [ modifier | modifier le code ]

Tete de Meduse en mosaique au centre de l'orchestre
Odeon de Cibyra

L' Odeon ou theatre de la musique est situe dans le coin densement peuple du sud-ouest de la colline. Il est remarquable par le carrelage en mosaique representant Meduse , une piece unique par ses dimensions et sa technique [ 17 ] .

D'apres une inscription, l'edifice a ete erige dans la seconde moitie du II e  siecle pour servir aux reunions de l'assemblee ( Bouleuterion ), mais une scene y a ete ajoutee par la suite afin d'en faire un theatre et une salle d'audience pour la tenue d'importants proces en Asie mineure. La facade etait revetue de marbre. Des colonnes de marbre de couleur decoraient la facade de la scene. La scene de l'orchestre mesurait 9,8 x 5,8 m et etait recouverte de pieces de marbre finement decoupees, de couleurs blanche, rouge, violette et grise, assemblees selon la technique de l' opus sectile , avec en son centre une tete de Meduse .

Le proscenium ou avant-scene faisant face au public etait fait de fines plaques de marbre de couleur. En face de l'Odeon, il y avait une stoa ou portique comportant neuf colonnes et un sol en mosaique avec une inscription etablissant la date de construction de 249-254 et les donateurs de la mosaique comme etant Aurelius Sopatros et les freres Klaudius Theodoros.

Stade [ modifier | modifier le code ]

Combat de gladiateurs (Musee de Burdur)

Le stade se trouve a l'extremite de la crete sur laquelle est erigee la ville. Il mesure 198 m de long et 24 m de large. Il ne servait pas seulement a des courses, mais aussi a des combats de gladiateurs, ainsi que l'attestent les importantes frises representant des gladiateurs. La colline a ete partiellement excavee afin de lui donner la place necessaire. Sur le cote adosse a la pente de la colline etaient installees 21 rangees de sieges qui suivaient la courbe du stade a son extremite de facon a former une sorte de theatre. Cette partie du stade est en excellente condition, mais les sieges sur la colline ont ete endommages par les buissons qui ont pousse entre eux. Les sieges donnent vue sur la plaine de Cibyra. Les sieges sur le cote oppose a la colline etaient faits de blocs de marbre poses sur un mur bas construit en bordure de la terrasse. Pres de l'entree du stade se trouve une allee bordee de sarcophages et de monuments funeraires. Cette allee commence par un arc de triomphe massif de style dorique, maintenant en ruines [ 11 ] .

Inscriptions [ modifier | modifier le code ]

Les inscriptions epigraphiques trouvees sur le site sont colligees dans IK Kibyra , volume no 60 de la serie Inschriften Griechischer Stadte aus Kleinasien [ 18 ] . Le corpus comte 448 inscriptions en grec ou en latin, allant du II e  siecle  av. J.-C. jusqu'a l' antiquite tardive .

Statues [ modifier | modifier le code ]

En 2019, les archeologues ont decouvert un buste du dieu greco-egyptien Serapis et une statue d' Asclepios [ 19 ] . Lors de la saison de fouilles de 2020, une autre statue d'Asclepios et un autre buste de Serapis ont ete trouves a Cibyra, datant du II e  siecle  av. J.-C. [ 20 ]

Tombes [ modifier | modifier le code ]

En 2021, 30 tombes ont ete mises au jour dans une basilique. Selon les chercheurs, la plupart d'entre elles correspondent a des membres importants du clerge de la cite [ 21 ] .

Galerie de photos [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Dans sa Geographie , Strabon les decrit ainsi : ≪ Les Cibyrates actuels passent pour descendre a la fois, et d'une premiere colonie lydienne venue pour occuper Cabalis, et de Pisidiens des environs, qui, s'etant meles plus tard aux Lydiens, crurent devoir deplacer la ville, et la transporterent dans un lieu d'une assiette tres forte pouvant mesurer environ 100 stades de tour. Cibyre, grace a la sagesse de ses lois, prit un rapide accroissement, et, de proche en proche, en creant de nouveaux bourgs, recula les limites de son territoire depuis la Pisidie et le canton contigu, connu sous le nom de Milyade, jusqu'a la Lycie et jusqu'a la partie du littoral qui fait face a l'ile de Rhodes. ≫ Voir Geographie , XIII, 4 , p. 93-94.
  2. ≪ Puis, les trois villes voisines de Bubon, de Balbura et d'Oenoanda, s'etant reunies a elle, on vit se former, sous le nom de tetrapole, une sorte de confederation, dans laquelle chacune de ces trois villes eut un suffrage, tandis que Cibyra en eut deux, comme pouvant mettre sur pied a elle seule trente mille fantassins et deux mille cavaliers. ≫ Voir Geographie , XIII, 4 .

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Perseus, [1]
  2. Polybe [Bibliotheque historique et militaire/Histoire generale/Livre XXII Histoire generale], p. 885. Tite-live, Histoire romaine , p. 438.
  3. Otto Mørkholm, Early Hellenistic Coinage from the Accession of Alexander to the Peace of Apamaea (336-188 BC) , Cambridge University Press, , 9?10  p. ( ISBN   978-0-521-39504-5 , lire en ligne )
  4. (de) Ludwig Meier, ≪ Kibyra in hellenistischer Zeit. Neue Staatsvertrage und Ehreninschriften ≫, Erganzungsbande zu den Tituli Asiae Minoris , 29, Vienne 2019.
  5. Podesta , p.  236.
  6. Robert Morstein-Marx, Hegemony to empire : the development of the Roman Imperium in the East from 148 to 62 B.C. , Berkeley, University of California Press, , 113?114  p. ( ISBN   9780585160382 )
  7. Selon Polybe , xxx. 9 , il s'agissait d'une tyrannie tres douce.
  8. Avram 2009 .
  9. Ciceron , Contre Verres , 2,4, XIII (p. 275) .
  10. Horace , Ep., I, 6 .
  11. a b c et d Smith .
  12. Geographie , XIII, 4 , p. 93-94.
  13. N.P. Milner, An Epigraphical Survey in the Kibyra-Olbasa Region conducted by A S Hall (Monograph) , British Institute of Archaeology at Ankara ,
  14. Tacite , Annales , IV , p. 145.
  15. Dezobry et Bachelet , p.  627.
  16. a et b (en) UNESCO, Ancient city of Kibyra
  17. (en) Daily News , Kibyra ancient city comes to light , 22 aout 2019.
  18. (de) Thomas Corsten, Die Inschriften von Kibyra , Bonn, Habelt, ( ISBN   9783774930346 )
  19. (en) ≪  Significant Roman-era artifacts found in Kibyra  ≫, sur Hurriyet Daily News ,
  20. (en) ≪  Statuette of Asklepios, bust of Serapis found in Kibyra  ≫, sur Hurriyet Daily News ,
  21. (en) ≪  Graves found in basilica-planned ancient city  ≫, sur Hurriyet Daily News ,

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Alexandru Avram, ≪  Le traite et sa publication: serments, tables de bronze et copies affichees sur des steles  ≫, Cahiers du Centre Gustave Glotz ,‎ , p.  211-232 ( lire en ligne )
  • Maxime Collignon, ≪  Rapport sur un voyage archeologique en Asie Mineure  ≫, Bulletin de Correspondance Hellenique ,‎ , p.  361-376 ( lire en ligne )
  • Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie , Ch.Delagrave, ( lire en ligne )
  • Simone Podesta, ≪  Historie de la Lycie : les rapports entre les fragments historiographiques et les autres sources historiques  ≫, Dialogues d'histoire ancienne ,‎ , p.  227-243 ( lire en ligne )
  • William Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography , ( lire en ligne )

Liens externes [ modifier | modifier le code ]