Charlotte-Aglae d'Orleans
, ≪ Mademoiselle de Valois ≫, par son mariage
duchesse de Modene
(1737), est nee au
Palais-Royal
a
Paris
le
et morte au
palais du Luxembourg
a Paris le
.
Nee le
au
Palais-Royal
a
Paris
, elle est la quatrieme fille de
Philippe d'Orleans
et de
Francoise-Marie de Bourbon
, fille legitimee de
Louis XIV
dite Mademoiselle de Blois. Titree Mademoiselle de Valois, elle ne recoit de prenoms que lors de son bapteme qui a lieu a
Versailles
le
, en meme temps que son frere le
duc de Chartres
. Son parrain est le
duc de Berry
, et sa marraine est sa sœur
Mademoiselle
, alors fiancee au duc. Son parrain lui donne son prenom de Charlotte, auquel est ajoute celui de Aglae, d'apres l'une des trois
Charites
(Graces), et selon le souhait de sa mere, contrairement a l'usage qui veut que seuls les parrain et marraine choisissent les prenoms.
Mademoiselle de Valois n'etait pas veritablement belle, mais elle avait de la personnalite
[
1
]
. Son pere avait pour elle une affection particuliere. Dans une lettre (qui ne serait pas authentique et inventee au XIXe siecle ) qu'elle aurait ecrite au duc de Richelieu, il est possible de comprendre qu'elle accuserait son pere d'avoir eu des relations incestueuses avec elle, afin qu'il lui revele l'identite du
Masque de fer
; cette meme mention est reutilisee pour la
duchesse de Berry
qui, selon l'historien
Jules Michelet
, serait devenue la maitresse du
Regent
afin qu'il lui revele le meme fameux secret.
Sa mere, fille legitimee que le roi Louis XIV eut de la marquise de Montespan, aurait voulu lui faire epouser
Louis-Auguste de Bourbon
, fils aine du duc du Maine, lui aussi descendant du feu roi et de sa favorite mais Mademoiselle de Valois refusa d'epouser un prince legitime qui meme tres riche l'aurait fait regresser dans la hierarchie de la cour.
En 1717, Mademoiselle de Valois eut une aventure avec le
duc de Richelieu
, que sa cousine,
Mademoiselle de Charolais
, s'etait, au meme moment, mise en tete d'epouser (l'histoire est racontee dans ses
Memoires
par le
baron de Besenval
). Lorsque le duc fut arrete et mis a la
Bastille
en 1719, gravement compromis dans la
conspiration de Cellamare
, elle alla lui rendre visite en prison et finit par obtenir du Regent son eloignement en contrepartie de la promesse de renoncer a l'epouser.
Un projet de mariage avec le roi de Sardaigne ayant avorte - sa grand-mere, la duchesse d'Orleans, la
princesse palatine
ayant revele a la reine de Sardaigne, sa belle-fille, le comportement incorrect de sa petite-fille - Mademoiselle de Valois dut se rabattre sur un parti moins brillant.
Le duc
Renaud III de Modene
, ayant adhere a l'alliance conclue entre le Regent et l'
Angleterre
, obtint la main de la princesse pour son fils
Francois-Marie
(
1698
-
1780
). La princesse recut une dot enorme de 1,8 million de livres, constituee pour moitie par son cousin le roi
Louis XV
sous tutelle du regent. Le mariage eut lieu en 1720. Ils eurent neuf enfants :
- Alphonse (1723-1725) ;
- Francois Constantin (1724-1725) ;
- Marie Therese Felicite (Maria Teresa)
(1726-1754) qui epousa en 1744
Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthievre
(1725-1793) ;
- Hercule Renaud (Ercole Rinaldo)
(1727-1803) qui epousa en 1741
Marie-Therese Cibo de Malaspina
, princesse de Massa et de Carrare (1725-1790);
- Mathilde
(1729-1803)
- Beatrice (1731-1736) ;
- Marie
Fortunee
(Maria Fortunata)
(1734-1803) qui epousa en 1759 (separes en 1775)
Louis-Francois de Bourbon, prince de Conti
(1734-1814)
[
1
]
;
- Benoit Philippe (Benedetto Filippo)
(1736-1751) ;
- Marie Ernestine Elisabeth (
1741
-
1774
).
Appreciant la vie mondaine, Charlotte s'ennuya a
Modene
. Elle y recut la visite de Richelieu deguise en colporteur. Elle n'eut de cesse de quitter le duche, d'ou on la vit partir avec soulagement. Mais, en France,
Louis XV
l'accueillit tres froidement et lui imposa une vie obscure et retiree a Paris. Elle profita de ses relations familiales pour marier deux de ses filles avec des membres de sa dynastie.
Elle fait l'acquisition de l'
hotel dit d'Estrees
au
n
o
79 de la
rue de Grenelle
, a
Paris
.
- ↑
a
et
b
Aurelie
Chatenet-Calyste
, ≪
Une princesse et son livret de comptes : Marie-Fortunee d’Este, princesse de Conti (1731-1803)
≫,
Actes des congres nationaux des societes historiques et scientifiques
,
vol.
134,
n
o
3,
,
p.
295?305
(
lire en ligne
, consulte le
)
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