Chanoine

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.
Chanoine portant l' aumusse .

Un chanoine (du nom latin medieval canonicus de meme sens, lui-meme issu de l'adjectif du latin classique canonicus  : ≪ relatif a une regle, regulier  ≫ ; et du grec ancien καν?ν  / kanon , ≪ regle ≫) est un clerc (voire un laic) appartenant a un chapitre ou a une congregation , et consacre a la priere liturgique au chœur (chanter la gloire de Dieu en plain-chant monodique fait partie integrante de la liturgie), a la predication, au secours des pauvres, ainsi qu'a la direction du chœur professionnel (le ≪ bas-chœur ≫) conjointement a une fonction d'enseignement dans le but de pouvoir diriger le chœur d'enfants (la maitrise). Cette fonction de maitre de musique, meme lorsque celui-ci devient chanoine, installe generalement son beneficiaire a un rang inferieur dans la hierarchie canoniale, etc. Il s'agit a l'origine d'un clerc seculier dote d'une regle canonique ( regle d'Aix ) analogue a celle de saint Benoit et detenteur d'une prebende . Bien que cette regle s'inspire de la tradition apostolique de renoncement, elle permet aux chanoines de posseder des biens prives, ce qui les distingue des moines [ 1 ] .

Progressivement, la tres grande variete des intitules des dignites et des offices selon les chapitres (differents selon leur fondateur, la richesse de leur patrimoine) a donne naissance a differentes categories de chanoines qu'il est difficile de serier. Au haut Moyen Age , le mot peut designer certains membres du personnel laic des eglises. Aujourd'hui, il existe des chanoines ecclesiastiques (seculiers ou reguliers), des chanoines laics et des femmes religieuses regulieres (chanoinesses).

Histoire de la vie canoniale [ modifier | modifier le code ]

Origine [ modifier | modifier le code ]

L'expression clerici canonici , d'ou provient le terme ≪ chanoine ≫, apparait au IV e  siecle et designe alors certains des nombreux clercs affectes au service de la cathedrale qui, menant une vie commune, sont bientot soumis a une regle (en grec ancien : καν?ν  / kanon ), peut-etre celle qu' Augustin , eveque d'Hippone, donne a ses clercs [ 2 ] .

Chanoine agenouille ( Normandie ).

La distinction d'un corps des chanoines par rapport au reste du clerge pourrait remonter a Chrodegang , eveque de Metz et auteur en 763 d'une regle de vie communautaire (la Regula vitae communis ) inspiree de la regle d' Augustin . Selon cette regle, les membres du clerge vivant en commun sous le toit episcopal n'ont pas a faire vœu de pauvrete mais doivent respecter un certain nombre d'obligations, telles que le travail manuel et la confession deux fois par an. Les eveques de Lyon Leidrade puis Agobard introduisent dans la capitale des Gaules la reforme canoniale voulue par Charlemagne. Cette reforme est renouvelee et diffusee par Louis le Pieux au cinquieme concile d'Aix-la-Chapelle en 816 ( regle d'Aix ) [ 3 ] .

Il y est precise qu'ils devaient entendre deux fois par jour un chapitre (latin capitulum ) de la regle de leur fondateur. Le terme aurait ensuite change de sens pour designer la reunion du conseil de l'eveque avec les clercs qui l'assistent : le chapitre canonial. Les chanoines prennent alors une part de plus en plus importante a l'administration de l'eglise episcopale.

Les chanoines au Moyen Age [ modifier | modifier le code ]

A l'epoque carolingienne [ modifier | modifier le code ]

Des la periode carolingienne , la vie canonique (latin vita canonica ) devint un objet de preoccupation des conciles , notamment afin d'eviter l'enrichissement personnel des chanoines et d'assurer le respect de la regle.

La reforme gregorienne [ modifier | modifier le code ]

Durant la reforme gregorienne , diverses reformes sont entreprises par les souverains pontifes, comme Nicolas  II (en 1059), Alexandre  II (en 1063, creant les chanoines reguliers, et excluant les laics de ces sortes de communautes). L'attrait prioritaire de la prebende , qui fait recruter les chanoines aupres de la haute bourgeoisie et de la noblesse locale, les cas nombreux de concubinage [ 4 ] et l'abandon de tout service paroissial sont les causes de tentatives eparses de redressement, des l' an mil , puis d'une reprise en main venue de Rome, au cours du XI e  siecle, dans la mouvance de cette reforme [ 5 ] .

Des la premiere moitie de ce siecle, de nombreux chapitres en Europe entreprennent d'eux-memes de reprendre une vie commune en respectant la regle d'Augustin d'Hippone. Les regions les plus gagnees par ce premier elan sont la Provence, la Toscane, la Lombardie et le Latium [ 6 ] . Dans la seconde moitie du siecle, de nombreuses autres regions d'Europe s'engagent dans cette voie [ 7 ] . Toutefois, de nombreuses communautes resistent a cette reforme et ne reprennent pas de vie commune ou s'engagent dans la pauvrete, tel le chapitre cathedral de Lyon par exemple [ 8 ] .

Du XII e  siecle a la fin du Moyen Age [ modifier | modifier le code ]

D'autres rappels a la regle sont faits par Innocent  II (et le concile du Latran , en 1139), ou encore Benoit  XII (en 1339).

A l'epoque moderne [ modifier | modifier le code ]

La separation des menses qui a entraine l'autonomie croissante des chapitres, est a l'origine de nombreux conflits entre les chanoines et les eveques : droits de preseance et de juridiction capitulaire et episcopale, problemes relatifs aux dignites et aux benefices , aux repartitions des offrandes, des profits lies a la vente de cire (due a la recuperation des cierges, chandelles et luminaires qui brulent dans les chapelles). Les chanoines sont ainsi en proces continuels avec les eveques, ce qui impose regulierement le recours a l'arbitrage d'une autorite ecclesiastique exterieure (le pape lorsque ces proces concernent des dioceses importants) [ 9 ] , [ 10 ] .

Depuis le XIX e  siecle jusqu'a nos jours [ modifier | modifier le code ]

Les chanoines relevent dans le Droit canonique de la section consacree aux chapitres de chanoines. Le Code de 1917 en traitait aux canons 391 -422, livre II , 1 re  partie, section 1 , titre 8 , chapitre 5e , soit 31 canons  ; le nouveau Code de 1983 en traite aux canons 503-510 [ 11 ] , au livre II , 2 e  partie, section 2 , titre 3 , chapitre 4 , soit 7 canons seulement. La reduction drastique des canons les concernant marque la disparition de leur puissance, leur role etant desormais de facto honorifique.

Typologie [ modifier | modifier le code ]

Aujourd'hui, l'on distingue principalement :

  • les chanoines seculiers, qui sont generalement des clercs attaches a un chapitre , cathedral ou collegial, ou, plus rarement, des clercs membres d'une congregation de chanoines seculiers, qui ne prononcents pas de vœux religieux  ;
  • les chanoines reguliers , qui sont des clercs vivant en communaute, faisant des vœux religieux et suivant une regle monastique ;
  • les chanoinesses , qui sont, de nos jours, des religieuses  ;
  • les chanoines laics.

Les chanoines seculiers [ modifier | modifier le code ]

Les chapitres de chanoines [ modifier | modifier le code ]

Vitrail de saint Chrodegang de Metz

Le terme de chanoine seculier designe le plus souvent un clerc seculier , membre d'un chapitre de chanoines attache a une eglise et ≪  auquel il revient d'accomplir les fonctions liturgiques plus solennelles dans l'eglise cathedrale ou collegiale […] ≫ (can. 503, CIC/1983 [ 12 ] ).

Les chanoines se consacrent, principalement, au chant choral de l' office divin et de la messe capitulaire. Ils appartiennent a un college appele chapitre, collegial ou cathedral, selon que l'eglise ou il officie est collegiale ou cathedrale, et dont les activites sont reglees par des statuts, sous l'autorite d'un doyen, prevot ou primicier. La particularite du gouvernement de ces chapitres est d'etre collegial, le doyen n'etant qu'un primus inter pares presidant et representant le chapitre. Les chanoines ne prononcent pas de vœux religieux et restent, de ce fait, proprietaire de leurs biens.

C'est semble-t-il a partir du XIII e  siecle que, insensiblement, le terme canonicus est reserve aux clercs ? ou au moins a certains des clercs ? des eglises cathedrales et des eglises collegiales. Les chanoines forment alors le chapitre tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Les chanoines peuvent etre de simples clercs, mais sont de nos jours quasiment tous pretres (can. 509 § 2 [ 13 ] ). Les eglises cathedrales possedent ordinairement un chapitre de chanoines (beaucoup n'en ont plus aujourd'hui, le can. 508 § 2 ne le rendant plus obligatoire [ 14 ] ), dont les membres composaient jadis le conseil de l'eveque ; avant le code de droit canonique de 1983 , les fonctions curiales de la cathedrale leur appartenaient a tous collegialiter (collectivement) et etaient exercees en pratique par l'un d'eux ? le vicaire-cure ou capitulaire ? au nom du chapitre. Desormais les chapitres sont separes des paroisses (can. 510 § 3 [ 15 ] ).

Le titre de chanoine est, depuis le XIX e  siecle, confere a titre de retraite ou surtout de recompense, et exclusivement ≪ a des pretres remarquables par leur doctrine et l'integrite de leur vie, et qui ont exerce le ministere de facon meritoire ≫ (can. 509 § 2 [ 13 ] ).

Dans la cite de Liege [ 16 ] , les ecolatres etaient des chanoines qui avaient des responsabilites de controles, plus ou moins etendues selon les epoques, des ecoles elementaires. Y furent ecolatres au XVII e  siecle : Christophe Blocquerie, Nicolas Rave, Gilles de Bocholtz, Jacques de Chocquier, Laurent de Mean, Jean-Ferdinand de Mean et Jean-Pierre Burman.

Les congregations de chanoines seculiers [ modifier | modifier le code ]

Chanoine seculier de la congregation de Saint-Jean l'Evangeliste

Le terme de chanoine seculier designe, egalement, un clerc seculier qui, sans avoir prononce de vœux religieux , vit en communaute et exerce un apostolat, selon les constitutions d'une congregation.

Les congregations de chanoines seculiers sont nees au XV e  siecle, de la volonte de faire revivre la vie communautaire des seculiers [ 17 ] .

Parmi elles, on peut citer la congregation de Saint-Georges in Algha (ou in Alga) [ 18 ] , fondee a Venise en 1404 , sous le pontificat de Boniface  IX , dont etait membre Laurent Justinien , et qui comprenait egalement une branche feminine de chanoinesses , et la congregation de Saint-Jean-Evangeliste [ 18 ] , au Portugal, fondee en 1425 . Selon Maria Castro Pino, la particularite de cette congregation est liee au type d’exercice de l’autorite qui s’y pratique, et qui suit de pres, en quelque sorte, celle des Dominicains [ 19 ] .

Les chanoines reguliers [ modifier | modifier le code ]

Vitrail de saint Augustin d'Hippone (eglise Saint-Denis, Lyon).

Les chanoines reguliers sont des clercs qui vivent en communaute et exercent un apostolat selon les principes d'une regle.

Au cours des siecles, plusieurs regles de vie ont ete observees par les communautes de chanoines reguliers.

La regle de saint Augustin s'est imposee progressivement entre le XI e  siecle et 1215 dans le sillage de la reforme gregorienne. Quasiment tous les reformateurs et fondateurs de communautes canoniales depuis le XI e  siecle finirent par l'adopter. On parle alors de famille (et non d'ordre) des chanoines de saint Augustin , parce que leurs etablissements pouvaient se donner des constitutions particulieres qui precisaient l'application de la regle (par exemple : les chanoines de Saint-Victor).

Jusqu'au XI e  siecle, ils ne furent pas astreints a la mise en commun de leurs biens. Au XI e  siecle, l'eveque Pierre Damien considere que cette mise en commun est ce qui les distingue des chanoines seculiers [ 20 ] .

Ils vivent dans des abbayes qui ont pu avoir la puissance et le rayonnement attaches aux etablissements monastiques. Ils menent pourtant une vie non cloitree, et s'investissent de missions sacerdotales ou d'enseignement, voire sont responsables de paroisses .

Actuellement, certains d'entre eux menent une vie consacree , generalement en prononcant les vœux religieux , a l'instar des religieux, mais ils exercent le ministere des ames en prechant, enseignant, et administrant les sacrements comme le clerge seculier. Contrairement aux moines, certains ne sont pas tenus a la stabilite dans leur monastere de profession.

L' ordre Teutonique , reforme en 1929, est un institut de vie consacree qui prend place parmi les chanoines reguliers [ 21 ] .

Les chanoinesses [ modifier | modifier le code ]

Les chanoinesses sont des femmes menant une vie canoniale reguliere (mais non seculiere, reservee aux clercs) : par exemple, les chanoinesses de Saint-Augustin, actuellement congregation de Notre-Dame des chanoinesses de Saint-Augustin [ 22 ] .

Les chanoines laics [ modifier | modifier le code ]

Les chanoines laics sont pour la plupart des chanoines honoraires ou hereditaires. Il y a cependant quelques exemples de chanoines titulaires qui sont laics, et meme certains maries : a Tirlemont en Flandre, il y eut une eglise collegiale de chanoines fondee par un comte de Barlemont, qui devaient etre maries ; ils portaient l'habit ecclesiastique, mais n'etaient pas engages dans les ordres [ 23 ] . Le Code de droit canonique de 1983 permettant dans son canon 228 d'attribuer "des offices ou charges ecclesiastiques" a des fideles laics, autorise theoriquement le maintien ou la nomination de chanoines laics [ 24 ] .

Les titres de chanoines des rois de France [ modifier | modifier le code ]

Les rois de France, laics mais sacres a Reims, etaient de maniere successorale chanoines d'honneur de plusieurs eglises, jusqu'en 1830 :

Lorsque le roi faisait son entree dans l'une de ces eglises, on lui presentait l' aumusse et le surplis [ 28 ] .

Le cas particulier du canonicat d'honneur de l'archibasilique du Latran [ modifier | modifier le code ]

Meme si l'empereur du Saint-Empire Romain Germanique l'avait ete au Moyen Age [ 29 ] , le roi de France etait depuis 1604 ≪ premier et unique chanoine honoraire ≫ de l' archibasilique de Saint-Jean-du-Latran , en vertu d'une fondation de Louis  XI de 1482 renouvelee par Henri  IV en 1604, qui en devint le premier chanoine en donnant au chapitre du Latran l' abbaye de Clairac , en Agenais (aujourd'hui departement de Lot-et-Garonne).

Apres la chute des Bourbons en 1830, le chapitre basilical a propose ce titre a plusieurs chefs d'Etat francais . Depuis 1957, le president de la Republique francaise accepte traditionnellement ce titre, que le chapitre lui offre par ecrit apres son election. Plusieurs ont pris possession de leur stalle au chœur, ou ils sont representes par un chanoine francais, actuellement Louis Duval-Arnould.

Les differentes appellations des chanoines [ modifier | modifier le code ]

Le droit canonique et les statuts capitulaires ont distingue ou distinguent de nombreuses categories de chanoines :

Selon la fonction capitulaire [ modifier | modifier le code ]

  • prevot , doyen ou primicier  : president du chapitre.
  • proto-chanoine : c'est le titre du premier des chanoines, qui a preseance sur tous les autres chanoines.
  • chanoine pointeur : celui qui marque les chanoines absents et ceux qui arrivent alors que l'office a deja commence.
  • chanoines de stallo  : occupent les stalles hautes (plus dignes) des eglises.
  • chanoines de terra  : occupent les stalles basses (moins dignes) des eglises.
  • chanoine-cure ou vicaire du chapitre : est charge de la charge curiale (notamment des fideles) de l'eglise du chapitre.
  • chanoine penitencier : est habilite a absoudre des sanctions au for interne.
  • chanoine theologal : est charge de l'enseignement et de la predication.
  • chanoine coutre, etc.
  • chanoines coadjuteurs.

Selon le droit de vote [ modifier | modifier le code ]

  • chanoines capitulants ou participants : ceux qui ont voix deliberative dans l'assemblee du chapitre.
  • chanoines surnumeraires.

Selon la prebende recue [ modifier | modifier le code ]

  • chanoines prebendes  : ceux qui recoivent un traitement.
  • chanoines expectants : ceux qui, en attendant une prebende, avaient le titre et la dignite de chanoines, voix au chapitre, et une place au chœur.
  • chanoines majeurs : ceux qui ont les grandes prebendes d'une eglise.
  • chanoines mineurs : ceux qui ne possedent que les moindres prebendes.
  • chanoine semi-prebende : celui qui n'a qu'une demi-prebende.
  • chanoine tertiaire ( tertiarius ou tortrier) : celui qui ne touchait que la troisieme partie des fruits d'une prebende.
  • chanoines jubilaires : ceux qui desservent leurs prebendes depuis cinquante ans.

Selon la residence [ modifier | modifier le code ]

  • chanoines-cardinaux : incardinati  : clercs qui non seulement observaient la regle et la vie commune, mais qui etaient attaches (incardines) a une certaine eglise, de meme que les cures le sont a une paroisse.
  • chanoines claustrales  : residents aupres du cloitre de l'eglise principale du chapitre.
  • chanoines mansionnaires ou residents : ceux qui desservent en personne leur eglise, a la difference des chanoines forains.
  • chanoines forenses ou forains : ne resident pas dans leur eglise et se font remplacer par un vicaire.
  • chanoines obedientiales  : resident dans les obediences ou succursales dependant d'une eglise principale.

Selon le statut ecclesial [ modifier | modifier le code ]

  • chanoines-moines : etaient les memes que les chanoines-reguliers : on en parle dans la vie de Gregoire  IV et dans un vieux pontifical de saint Prudence, eveque de Troyes.
  • chanoines reguliers (voir ci-dessous)
  • chanoines seculiers (voir ci-dessous)

Selon l'ordre recu [ modifier | modifier le code ]

  • chanoine in minoribus  : celui qui n'a recu que les Ordres mineurs (ostiariat, lectorat, exorcistat, acolytat), n'a pas de voix au chapitre et ne jouit pas de certains honneurs.
  • chanoines domicillares ou chanoines-damoiseaux (ou domiciliaires) : nom que l'on donnait autrefois dans quelques eglises aux jeunes chanoines qui n'etaient pas encore dans les ordres sacres (que sont les sous-diaconat, diaconat et presbyterat).
  • chanoines laics : pour la plupart, non-clercs nommes de maniere honoraire voire hereditaire. Il y a cependant quelques exemples singuliers de chanoines titulaires qui sont laics, et meme maries. A Tirlemont en Flandre, il y avait une eglise collegiale de chanoines fondee par un comte de Barlemont, qui devaient etre maries : ils portaient l'habit ecclesiastique mais n'etaient pas engages dans les ordres.

Selon les privileges liturgiques [ modifier | modifier le code ]

  • chanoines mitres : ceux qui, par un privilege accorde par les papes, ont le droit de porter la mitre au chœur. Par exemple :
    • les chanoines de la cathedrale et des quatre collegiales de Lyon  ;
    • ceux de la cathedrale de Lucques (depuis Gregoire  IX ) ;
    • ceux de la cathedrale de Milan (depuis Pie  XI , ancien archeveque de la ville).

Pour des motifs honorifiques [ modifier | modifier le code ]

  • chanoines ad effectum  : dignitaires auxquels le pape confere le titre de chanoine sans prebende.
  • chanoines honoraires : titre accorde a des ecclesiastiques qui ne resident pas aupres de la cathedrale et n'exercent pas de fonction effective dans le conseil de l'eveque ou le chapitre d'une eglise donnee. Voir aussi 'chanoines d'honneur'. Les chanoines honoraires au sein de l'Eglise catholique romaine peuvent encore etre nommes apres le Concile Vatican II . Aussi, les chapelains de l' ordre souverain de Malte qui jouissent, en outre, des privileges prelatices sont aussi, de fait, avec l' ordre equestre du Saint-Sepulcre , chanoines titulaires ou honoraires de leur Ordre et ont droit au titre honorifique de ≪ Chanoine ≫ [ ref.  souhaitee] et ≪ Monseigneur ≫ en plus de la robe de chœur, qui comprend la mozette (noir avec passepoil violet pour Malte et blanc avec une croix de Jerusalem rouge pour le Saint-Sepulcre.
  • chanoines d'honneur : titre honorifique sans realite canonique, accorde autrefois en France par un eveque a d'autres ecclesiastiques. Certains chapitres distinguent en chanoines honoraires les simples pretres et chanoines d'honneur les eveques et prelats.

Selon des criteres de naissance ou de fonction [ modifier | modifier le code ]

  • chanoines nobles : membre des chapitres qui doivent appartenir a la noblesse . L'on parle normalement de chapitres nobles .
  • chanoines hereditaires : laics auxquels des eglises cathedrales ou collegiales ont donne le titre et les honneurs de chanoine honoraire (les rois de France par exemple).
  • chanoines honoraires-nes : clercs ou laics etant, par leur dignite ( ex officio ), chanoines honoraires de certaines eglises, quoique leur dignite soit etrangere au chapitre.

Autres categories [ modifier | modifier le code ]

  • chanoine ad sucurrendum  : titre que l'on donnait a ceux qui se sont fait agreger en qualite de chanoine a l'article de la mort, pour avoir part aux prieres du chapitre.

Heraldique [ modifier | modifier le code ]

Les chanoines peuvent surmonter leurs armoiries d'un chapeau de sable aux cordons a trois houppes de meme.

Chanoines seculiers en habit de chœur [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Jean Chatillon, Le mouvement canonial au Moyen Age. Reforme de l'eglise spiritualite et culture , Brepols, , p.  11 .
  2. Alain Derville , La societe francaise au Moyen Age , Presses Universitaires du Septentrion, ( ISBN   978-2-7574-2202-1 ) , p.  174-175
  3. Michel Rubellin, Eglise et societe chretienne d'Agobard a Valdes , Presses Universitaires Lyon, , p.  151
  4. Les domestiques des chanoines dans les inventaires apres deces montrent la presence de bonnes vivant en concubinage avec ces clercs, malgre l'interdiction du concile de Clermont a ce sujet. Cf. Michel Rouche (dir.), Mariage et sexualite au Moyen Age : accord ou crise , Presses Paris Sorbonne, , p.  173-174 .
  5. Daniel Faure, Veronique Rouchon-Mouilleron, Cloitres : jardins de prieres , Flammarion, , p.  23 .
  6. H. du Christianisme t. V , p.  152
  7. H. du Christianisme t. V , p.  153
  8. Jacques Gadille ( dir. ), Rene Fedou , Henri Hours et Bernard de Vregille , Le diocese de Lyon , Paris, Beauchesne , coll.  ≪ Histoire des dioceses de France ≫ ( n o  16), , 350  p. ( ISBN   2-7010-1066-7 , BNF   34728148 ) , p.  90-92
  9. Jean-Charles Picard (dir.), Les chanoines dans la ville. Recherches sur la topographie des quartiers canoniaux en France , De Boccard, , p.  56-126 .
  10. Catherine Vincent, Fiat lux. Lumiere et luminaires dans la vie religieuse en Occident du XIIIe siecle au debut du XVIe siecle , Cerf, , p.  178 .
  11. ≪  Les chapitres de chanoines  ≫, sur vatican.va ,
  12. ≪  Canon 503 du C.I.C./1983  ≫, sur droitcanonique.fr ,
  13. a et b ≪  Canon 509 du C.I.C./1983  ≫, sur droitcanonique.fr ,
  14. ≪  Canon 508 du C.I.C./1983  ≫, sur droitcanonique.fr ,
  15. ≪  Canon 510  ≫, sur droitcanonique.fr ,
  16. Le Chapitre cathedral de Saint Lambert a Liege au XVIIe siecle ( presentation en ligne ).
  17. ≪  Les chanoines seculiers  ≫, sur icrspfrance.fr (consulte le )
  18. a et b Pierre Helyot, ≪  Dictionnaire des ordres religieux ou Histoire des orders monastiques, religieux et militaires et des congregations seculieres de l'un et de l'autre sexe, qui ont ete etablies jusqu'a present  ≫, sur books.google.fr , (consulte le )
  19. Benoit-Michel Tock, ≪  La personne d’autorite en milieu regulier, du Moyen Age au XVIIIe siecle, Revue de l'IFHA  ≫, sur journals.openedition.org , (consulte le )
  20. Contra clericos regulares proprietarios, PL 145, col. 479 et suiv.
  21. Annuario Pontificio 2014, Libreria Editrice Vaticana, Citta del Vaticano, p. 1411 ( ISBN   9788820992934 )
  22. ≪  Congregation Notre-Dame  ≫ ( Archive.org ? Wikiwix ? Archive.is ? Google ? Que faire ? ) , sur congregation-notredame.cef.fr
  23. Denis Diderot, Encyclopedie ou dictionnaire raisonne des sciences des arts et des metiers , 1782, volume 7, p. 234
  24. ≪  Code du Droit Canon  ≫, sur Faculte de Droit Canonique (consulte le ) .
  25. Abbe Camille DAUX, Les Chapitres cathedraux de France , Amiens, Paris, Rousseau-Leroy (Amiens), Roger et Chernoviz (Paris), , 196  p. ( ISBN   9782012574090 ) , p.  124
  26. Adolphe Fabre Recherches historiques sur le pelerinage des rois de France a Notre-Dame d'Embrun , Ed. Maisonville et fils et Jourdan, 1860, p.  164
  27. Journal des Savants , 1825, p.  588.
  28. Denis Diderot, Encyclopedie ou dictionnaire raisonne des sciences des arts et des metiers , 1782, volume 7, p.  233
  29. DAUX (Abbe Camille) : Les Chapitres cathedraux ; Amiens, Paris, 1888, p. 24.

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Recherche [ modifier | modifier le code ]

  • Jean Heuclin ( dir. ) et Christophe Leduc , Chanoines et chanoinesses des anciens Pays-Bas : Le chapitre de Maubeuge du IX e au XVIII e  siecle , Presses Universitaires du Septentrion, ( ISBN   978-2-7574-3009-5 )
  • Christine Barralis , chap.  XII ≪ Les auxiliaires de l’eveque : Chanoines et archidiacres ≫ , dans Structures et dynamiques religieuses dans les societes de l’Occident latin (1179-1449) , Presses universitaires de Rennes, coll.  ≪ Histoire ≫, ( ISBN   978-2-7535-6757-3 , lire en ligne ) , p.  147?156
  • Michele Gaillard , chap.  IV ≪ L’impulsion reformatrice de 816/817 : Nature et signification ≫ , dans D’une reforme a l’autre (816-934) : Les communautes religieuses en Lorraine a l’epoque carolingienne , Editions de la Sorbonne, coll.  ≪ Histoire ancienne et medievale ≫, ( ISBN   979-10-351-0194-7 , lire en ligne ) , p.  123?147
  • Jean-Charles Picard dir., Les chanoines dans la ville. Recherches sur la topographie des quartiers canoniaux en France , Paris, De Boccard, 1994, 424 p., ill.
  • Jean-Charles Picard , ≪ Les quartiers canoniaux des cathedrales en France ≫ , dans Le clerc seculier au Moyen Age : XXIIe Congres de la SHMES (Amiens, juin 1991) , Editions de la Sorbonne, coll.  ≪ Histoire ancienne et medievale ≫, ( ISBN   979-10-351-0237-1 , lire en ligne ) , p.  191?202
  • Jean-Marie Mayeur ( dir. ), Charles Pietri (†) ( dir. ), Luce Pietri ( dir. ), Andre Vauchez ( dir. et responsable du tome V) et Marc Venard ( dir. ), Histoire du christianisme : des origines a nos jours , t.  V : Apogee de la papaute et expansion de la chretiente (1054-1274) , Paris, Desclee, , 973  p. ( ISBN   2-7189-0573-5 , BNF   35572364 )

Ouvrages anciens [ modifier | modifier le code ]

  • Abbe Camille Daux : Les Chapitres cathedraux de France : Notices, costumes, sceaux, armoiries , Amiens - Rousseau-Leroy, Paris - Roger et Chernoviz, 1888, 196 p.
  • Chanoine Victor Pelletier : Les Chapitres cathedraux en France devant l'Eglise et devant l'Etat , Paris, Lecoffre, 1864, in-8°, 572 p.
  • D. Bouaix : Tractatus de capitulis , Paris, Lecoffre, 1852, 691 p.
  • R.P. Raymond Chaponel d'Andescourt : Histoire des chanoines, ou recherches historiques-critiques sur l'ordre canonique , Charles Osmond, Paris, 1699, 408 p.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Sur les autres projets Wikimedia :