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Campagne d'Allemagne (1813) ? Wikipedia Aller au contenu

Campagne d'Allemagne (1813)

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Campagne d'Allemagne de 1813
Description de cette image, également commentée ci-après
La Bataille de Leipzig par A.I. Zauerweid
Informations generales
Date janvier -
Lieu Entre le Niemen et le Rhin
Issue Victoire des Allies decisive, perte de l'Allemagne pour l'Empire Francais et ouverture de la Campagne de France (1814)
Belligerants
Drapeau de l'Empire français Empire francais Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse a partir du 16 mars
  Royaume de Suede a partir du 23 mars
Drapeau de l'Autriche  Empire d'Autriche a partir du 11 aout
Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Baviere a partir du 14 octobre
Commandants
Napoleon I er
Edouard Mortier
? Mikhail Koutouzov
? Gebhard von Blucher
? Charles de Suede (Bernadotte)
? Karl Philipp de Schwarzenberg
Forces en presence
823 100 hommes 1 895 000 hommes
Pertes
194 835 morts 238 000 morts

Sixieme Coalition

Batailles

Campagne de Russie (1812)


Campagne d'Allemagne (1813)


Campagne de France (1814)



La campagne d'Allemagne , dont la campagne de Saxe est la partie centrale, est la suite de la campagne de Russie de 1812 et precede la campagne de France de 1814. Appelee en allemand ≪ Guerre de liberation ≫ , elle se deroule au cours de l'annee 1813 et constitue le veritable tournant de la guerre liee a la Sixieme Coalition . Les Etats allemands soumis par Napoleon , devant ses premieres defaites, se retournent contre lui les uns apres les autres et se joignent a la Sixieme Coalition autour de la Russie . Apres la bataille de Leipzig , du 16 au 19 octobre, l'armee francaise vaincue doit se replier vers la France.

Contexte [ modifier | modifier le code ]

L'Empire francais en difficulte [ modifier | modifier le code ]

≪  Triste image de la retraite francaise en Thuringe : on se demande s'il est toujours le grand chef d'armee qu'il a ete . ≫ Gravure allemande, 1813.

Le , quelques jours apres la bataille de la Berezina , Napoleon laisse le commandement de ce qui reste de la Grande Armee a Murat (qui le laisse a son tour au vice-roi d'Italie Eugene de Beauharnais ) et rejoint precipitamment la France pour reunir une nouvelle armee de jeunes conscrits. En effet, sa situation devient critique : les Russes, comptant sur le prochain retournement de la Prusse et des autres Etats allemands, traversent le Niemen a la poursuite de la Grande Armee en Europe centrale.

Par ailleurs, le conflit en Espagne tourne au desastre : Wellington , a la tete d'une armee anglo-hispano-portugaise, remporte une serie de victoires sur les marechaux de Napoleon et se rapproche de jour en jour du sud de la France, en particulier a Vitoria le .

Le , Jean-Baptiste Bernadotte , marechal de Napoleon devenu prince heritier et souverain effectif de la Suede , noue une alliance avec la Russie sans declarer officiellement la guerre a la France. Son armee se prepare a intervenir en Europe centrale.

Pour parer la menace, Napoleon decrete la mobilisation de 1813  : il reunit une armee de 400 000 soldats, composee majoritairement de jeunes conscrits inexperimentes, les Marie-Louise . Au debut de l'annee 1813, cette armee rejoint en Saxe les restes de la Grande Armee .

Le reveil allemand [ modifier | modifier le code ]

Les Etats allemands, integres dans le systeme napoleonien, paraissaient accepter la domination francaise ; mais cet equilibre etait precaire. Comme l'ecrit le prefacier des memoires du roi Jerome  :

≪ Parce que l'Allemagne etait sans initiative et sans voix, parce que les princes obeissaient comme des prefets (...) l'empereur (...) eut le tort de meconnaitre ce que le sentiment national, trop peu menage, avait amasse de ressentiments secrets dans le cœur des Allemands [ 1 ] . ≫

Jusqu'ici, seuls des groupes d'exiles comme le general prussien Gneisenau et la Legion russo-allemande au service de la Russie alimentaient l'opposition a Napoleon. La desastreuse campagne de Russie, ou perissent environ 100 000 des 180 000 soldats allemands de la Grande Armee, affecte gravement leur loyaute. Sur 25 000 soldats et 800 officiers du royaume de Westphalie , seuls 600 et 18 reviennent vivants, 600 autres etant passes du cote russe. Seuls le corps prussien de Yorck , engage en Courlande , et le corps autrichien de Schwarzenberg , qui a evite tout combat avec les Russes, reviennent avec des pertes moindres. Le 30 decembre 1812, la convention de Tauroggen , signee entre Yorck et le general russe d'origine allemande Diebitsch , neutralise l'armee prussienne [ 2 ] .

Les defaites francaises et le blocus continental , qui paralyse le commerce et prive les Allemands de denrees comme le cafe et le sucre, contribuent a retourner l'opinion allemande contre les Francais. Cependant, ce mouvement n'est ni unanime, ni immediat. En decembre 1812, les troupes francaises en retraite se heurtent a des soulevements locaux en Prusse-Orientale et Brandebourg . Des revoltes contre la conscription eclatent des janvier 1813 a Dusseldorf , a Hanau et dans le Grand-duche de Berg . Le , le roi de Prusse autorise la formation d'unites de chasseurs volontaires venus de toute l'Allemagne. Ces groupes, comme le corps franc Lutzow , ne rassemblent que 8 000 hommes au total mais leur impact psychologique est important. Dans le meme temps, la Prusse, toujours officiellement alliee de Napoleon, prepare sa mobilisation generale. Le , un decret abolit la plupart des exemptions a la conscription et dechoit de leurs droits civiques et professionnels ceux qui ont obtenu une dispense sans motif valable. L'armee de ligne et la Landwehr , qui comptaient 42 000 hommes en 1812, doivent passer a 80 000. Le 24 fevrier, une insurrection eclate a Hambourg , annexee par la France en 1811 et devenue le chef-lieu du departement des Bouches-de-l'Elbe , et s'etend a toute la cote, de la Weser a Lubeck  : les autorites francaises et le senat de Hambourg doivent se replier a Breme [ 3 ] .

Basculement de l'Allemagne du Nord [ modifier | modifier le code ]

Avance russe et declaration de guerre de la Prusse [ modifier | modifier le code ]

Entree de l'armee russe a Konigsberg , 5 janvier 1813

L' armee russe , profitant de l'attitude ambigue de la Prusse, avance rapidement en Prusse-Orientale et sur la cote de la Baltique. Elle entre a Konigsberg le . Dantzig est encerclee entre le 14 et le . Le vice-roi Eugene de Beauharnais doit ordonner l'evacuation du duche de Varsovie . L'arriere-garde franco-saxonne subit une defaite a la bataille de Kalisz le 13 fevrier.

Alors que les Russes marchent vers Berlin , les Francais et leurs allies conservent une serie de forteresses sur leurs arrieres, en Pologne et en Prusse :

Proclamation du grand-duc Frederic-Francois de Mecklembourg appelant ses sujets a se joindre a la lutte pour la liberation de l'Allemagne, 25 mars 1813

Le tsar Alexandre I er envoie en emissaire un exile allemand, Heinrich Friedrich Karl vom Stein , qui rencontre le roi Frederic-Guillaume III de Prusse le . Le , la Russie et la Prusse signent une convention secrete, le traite de Kalisz , qui prevoit l'entree en guerre de la Prusse aux cotes de la Russie. Le , l'armee russe de Wittgenstein entre a Berlin, suivie le 17 mars par le corps prussien de Yorck qui obtient enfin l'approbation de son roi. Le , le chancelier prussien remet a l'ambassadeur de France la declaration de guerre de la Prusse. Le roi de Prusse etend la mobilisation a toutes les provinces de son royaume et prevoit un effectif de 120 000 hommes. Une avant-garde russe commandee par le general allemand Tettenborn avance le long de la mer Baltique et obtient, le 16 mars, le retournement du duche de Mecklembourg-Schwerin suivi, le 30 mars, par celui du duche de Mecklembourg-Strelitz . Le 18 mars, Tettenborn, avec un detachement de cosaques , entre a Hambourg qui lui ouvre ses portes. Il leve un corps de volontaires, la Legion hanseatique , pour defendre l'independance des ports allemands. Les petits duches de Saxe-Anhalt rejoignent la coalition russo-prussienne au debut d'avril mais les autres princes de la confederation du Rhin restent temporairement fideles a Napoleon [ 6 ] .

Succes prussiens au nord-est, contre-attaque francaise au nord-ouest [ modifier | modifier le code ]

Le , les Prussiens occupent Dresde, obligeant le roi de Saxe Frederic-Auguste a s'enfuir et a declarer sa neutralite. Une partie des Dresdois fait bon accueil aux vainqueurs. Cependant, la fidelite dynastique reste forte : un bataillon thuringien , capture le , fait savoir qu'il ne rejoindra les rangs prussiens que quand le roi de Saxe aura declare la guerre a Napoleon. Le , le roi de Prusse decrete le Landsturm , la levee de tous les hommes valides de 15 a 60 ans qui ne sont pas deja enroles dans l'armee, equivalent de la levee en masse de la France en 1793. Ces detachements de paysans armes, encadres par des notables locaux, sont peu efficaces au combat mais soulagent l'armee reguliere des taches de protection des convois, garde des prisonniers et chasse aux deserteurs tout en genant les communications des Francais. Les troupes de ligne, en cours de formation, passent de 132 000 hommes en mars a 280 000 en aout, soit un taux de mobilisation de 6 % de sa population, sans precedent en Europe. Environ 28 % viennent de l'armee de 1812 et de la reserve, 59 % de la conscription et 10 % (28 000 hommes) sont des volontaires. Parmi ces derniers, 68 % viennent du territoire prussien dans ses frontieres du traite de Tilsit, 19 % d'anciens territoires prussiens et 13 % du reste de l'Allemagne. Cependant, des resistances a la conscription se manifestent, surtout en Silesie et dans les regions de population polonaise [ 7 ] .

La revolte des villes hanseatiques prive les Francais d'importantes ressources : entre autres, elle annule l'achat de plusieurs milliers de chevaux de remonte necessaires a la reconstitution de la cavalerie [ 8 ] . Les forces francaises contre-attaquent pour reprendre les regions de la mer du Nord. Le general Carra-Saint-Cyr chasse un corps de debarquement anglais des Bouches-du-Weser mais subit une defaite sur l' Elbe le . Le general Morand est tue le en reprenant Lunebourg . Le marechal Davout prend le commandement des operations, recoit le renfort de l'armee danoise et, malgre le harcelement des corps francs, reprend les places autour de Hambourg : le , la petite place de Harbourg , au sud de l'Elbe, est prise par le 152 e RI . Tettenborn, a court d'hommes et de materiel, abandonne Hambourg qui est reoccupee par les Francais le . Napoleon ordonne de la transformer en forteresse : plusieurs quartiers sont rases et 25 000 habitants expulses [ 9 ] .

La campagne de Saxe de Napoleon [ modifier | modifier le code ]

Les batailles de Lutzen et de Bautzen [ modifier | modifier le code ]

Campagne d'Allemagne, avril-mai 1813

Napoleon a eu le temps de reconstituer ses forces. Par senatus-consulte du , il ordonne la levee de 350 000 hommes dont 150 000 de la classe 1814. Il en obtient encore 180 000 le 1 er juin. A cette date, il peut compter sur les armees bavaroise , badoise , wurtembergeoise et hessoise  : malgre de nombreuses desertions, au debut de la campagne, plus de la moitie de l'Allemagne est encore du cote de Napoleon [ 9 ] .

Au printemps 1813, la jonction se fait entre la Grande Armee et celle amenee par Napoleon en Saxe. Cet evenement marque, pour les Francais, le debut de la campagne d'Allemagne.

Au debut de la campagne, trois armees se partagent les combats du cote des coalises. L’armee de Pologne de Bennigsen est en majorite russe mais a sous ses ordres le corps prussien qui assiege Dantzig . Une armee en majorite prussienne, sous le commandement du feld-marechal Blucher , se rassemble en Allemagne centrale. Enfin, l' armee du Nord , commandee par Bernadotte qui a debarque a Karlskrona en mai, est composee de Prussiens, Suedois et Russes. Des les premiers combats, Napoleon decouvre le courage des jeunes conscrits au combat, mais egalement que leur inexperience les mene a la mort car il perd 18 000 d'entre eux au cours de la premiere bataille. Les victoires de Napoleon ne sont pas decisives, car il manque de cavalerie legere pour les exploiter. Cependant, il remporte la victoire de Lutzen le et poursuit les Allies qui retraitent, leur infligeant une nouvelle defaite a Bautzen les 20 et . Celle-ci aurait du etre un desastre pour les Russo-Prussiens si le Marechal Ney n'avait pas fait une erreur de topographie. Napoleon, sans cavalerie, poursuit tout de meme l'ennemi et semble sur le point de s'emparer de Berlin.

L'armistice de Pleiswitz [ modifier | modifier le code ]

L' Autriche attend son heure. Apres Lutzen et Bautzen, elle propose sa mediation. Le , Napoleon signe avec les Coalises l' armistice de Pleiswitz pour une duree de quatre semaines : chaque camp a besoin de refaire ses forces. La diplomatie anglaise travaille en coulisse : le 14 juin, elle signe avec la Prusse le premier traite de Reichenbach qui promet a la Prusse un subside de 666 666  livres sterling pour entretenir une armee de 80 000 hommes. Le lendemain, elle conclut un accord identique avec la Russie pour 1 333 334  livres et 160 000 hommes. Au congres de Prague , Metternich propose a Napoleon une paix generale s'il abandonne les territoires a l'est du Rhin, la Hollande , la Suisse , les Provinces illyriennes , l'Espagne et une grande partie de l'Italie. La treve est prolongee jusqu'au 10 aout mais Napoleon finit par refuser [ 10 ] .

Pour certains historiens la treve de Pleiswitz etait une erreur ; pour d'autres historiens toutefois, Napoleon n'avait pas le choix [ 11 ]  ; si les coalises, affaiblis par les premiers combats, purent ainsi se renforcer, l'Empereur manquait desesperement d'une cavalerie absolument necessaire pour reconnaitre le terrain (reconnaissance essentielle a de rapides manœuvres des armees).

Defaites des marechaux et bataille de Dresde [ modifier | modifier le code ]

Mouvement des armees francaises (bleu) et coalisees (rouge) fin aout 1813

Le , l'Autriche, encouragee depuis longtemps par l'Angleterre, declare la guerre a la France, mettant ainsi fin a la treve. Quatre armees et de nombreux corps separes participent a cette fin de campagne decisive. En effet, l'armee de Boheme, qui compte 200 000 Austro-Russes, sous le commandement de Barclay de Tolly et du feld-marechal Schwarzenberg porte un coup rude a Napoleon. Les coalises choisissent ainsi une toute nouvelle strategie : ils ne cherchent plus a affronter Napoleon, mais ses generaux et marechaux qui ont montre leurs faiblesses en debut de campagne. Cette innovation porte rapidement ses fruits. Oudinot est battu a la bataille de Gross Beeren , Macdonald a Katzbach , Vandamme a Kulm , Ney a Dennewitz . Chaque victoire de Napoleon est rapidement effacee par les revers successifs de ses seconds.

Alors que les allies battent les marechaux de Napoleon dans le nord et dans le sud de l'Allemagne, celui-ci reunit ses forces pour une bataille a Dresde, ou le corps de Gouvion-Saint-Cyr resiste face aux forces autrichiennes de Schwarzenberg : celui-ci a decide de reprendre la capitale de la Saxe. Durant les premiers combats, Schwarzenberg dispose d'une tres grande superiorite numerique sur le corps de Gouvion-Saint-Cyr, charge de defendre Dresde : le marechal doit demander l'aide de Napoleon. Celui-ci, pour eviter la perte de la ville, doit modifier son plan initial qui etait de prendre en tenaille l'armee de Boheme de Schwarzenberg entre ses propres forces celles de Gouvion-Saint-Cyr. Il remplace ce plan par un autre consistant a attirer Schwarzenberg au plus pres des murs de Dresde, et a relancer ensuite une puissante contre-offensive. Pour reussir ce plan, il laisse Vandamme en arriere-garde et arrive a Dresde le 26 aout, ou il resiste avec le peu d'hommes dont il dispose.

Charge de la cavalerie francaise a Dresde, tableau de Thomas Charles Naudet, premiere moitie du XIX e  siecle

Dans la nuit du 26 au les effectifs de Napoleon atteignent les 100 000 hommes. A un contre deux, Napoleon attaque le 27 aout, tourne l’aile droite alliee, et remporte une eblouissante victoire tactique. C'est un terrible echec pour les coalises, mais Napoleon, qui est malade, doit quitter precipitamment le champ de bataille, et n'en profite pas. Son vieux rival a l'epoque du Directoire , Moreau , qui a rallie l'armee russe, est tue par un boulet francais lors de cette bataille.

Les troupes alliees parviennent a fuir avant de se faire encercler, et peuvent reequilibrer la balance de leur cote en remportant trois victoires successives apres Dresde et en capturant le general Vandamme , qui s'etait aventure avec trop peu d'hommes. Dresde reste la derniere grande victoire de Napoleon.

La bataille des Nations [ modifier | modifier le code ]

Le tsar de Russie Alexandre I er , l'empereur d'Autriche Francois I er et le roi de Prusse Frederic-Guillaume III a la Bataille de Leipzig

Napoleon decide alors de se replier vers Leipzig , car c'est le seul endroit ou il peut encore tenir. Le 16 octobre il concentre 177 000 hommes dans Leipzig, alors que les coalises commencent la bataille avec la plupart de leurs armees et une partie de leurs corps, qui comptent environ 300 000 hommes. Au bout d'une journee de combat, Napoleon deplore plus de pertes que les coalises mais resiste sur la plupart des fronts et retient les forces austro-prusso-russes, avec pres de 20 000 morts ou blesses contre 18 000 morts ou blesses. Le , les coalises recoivent le renfort des armees de Pologne et du Nord, et alignent alors plus de 400 000 hommes. Les combats continuent et sont toujours aussi meurtriers de chaque cote jusqu'a ce que les Saxons fassent defection et tirent sur les soldats napoleoniens alors que ceux-ci resistaient vaillamment comme plusieurs regiments allemands. Ceci donna l’expression ≪ etre comme un Saxon ≫ pour se comporter en traitre. Le 18 octobre, Napoleon ordonne la retraite alors que ses pertes sont bien inferieures a celles des allies, et passe un pont sur l' Elster Blanche . Lorsque les troupes de l'empereur passent le pont, celui-ci saute, soit par une bombe soit par les tirs de canons ennemis. Cette destruction bloque 15 000 hommes sur l'autre rive, qui sont soit massacres, soit faits prisonniers.

Cette defaite oblige Napoleon a abandonner la campagne d’Allemagne et a se replier sur le Rhin avec les restes de la Grande Armee, c’est-a-dire 100 000 hommes au moins, dont de nombreux blesses. Apres cette defaite lourde de consequences, les coalises ont a present une superiorite numerique ecrasante avec une cavalerie nombreuse, un approvisionnement en munitions, une superiorite en artillerie (800 canons de plus que l'armee de Napoleon), et enfin l'avantage logistique par un controle complet de leurs lignes de ravitaillement.

Derniers combats en Allemagne [ modifier | modifier le code ]

Repli de la Grande Armee sur le Rhin [ modifier | modifier le code ]

Les soldats francais decimes par le typhus a Mayence (automne 1813).
L'Europe centrale au debut de 1813

Le repli vers le Rhin est difficile : l'armee de Napoleon doit affronter a la bataille de Hanau ( 30- ) un corps austro-bavarois qui tente de lui barrer la route de Mayence . Le gros des forces coalisees ne suit que lentement et Napoleon peut laisser 20 000 hommes pour defendre les forteresses en Allemagne rhenane, revenant en France avec 70 000 hommes. Pour la population de Mayence , c'est une catastrophe car les soldats, epuises, sales et malades, amenent avec eux une epidemie de typhus . L'epidemie fait jusqu'au printemps 1814 environ 17 000 victimes parmi les soldats et 2 400 dans la population [ 12 ] (soit pres de 10 % des habitants) dont le prefet Andre Jeanbon Saint Andre .

Repli de l'armee danoise [ modifier | modifier le code ]

Le Danemark reste le dernier allie de Napoleon en Europe centrale mais sa petite armee de 9 500 hommes ne peut que rester en surveillance pour defendre sa frontiere des duches de Schleswig et Holstein . Sous le commandement de Frederic de Hesse-Cassel , elle remporte la bataille de Bornhoved le et celle de Sehested le 10, sur un corps russo-prussien commande par Ludwig von Wallmoden  ; mais le Danemark ne tarde pas a se retirer du conflit par le traite de Kiel , signe avec la Suede et le Royaume-Uni le .

Encerclement des garnisons francaises [ modifier | modifier le code ]

Cependant, Napoleon, dans sa retraite, doit abandonner plus de 100 000 hommes dans les forteresses de Pologne et d'Allemagne du nord-est, avec deux de ses meilleurs marechaux, Davout et Gouvion-Saint-Cyr  : les ordres d'evacuation, envoyes trop tard (le ) aux garnisons de Saxe et de Silesie, n'ont pas pu etre transmis [ 13 ] . La repartition de ces garnisons est la suivante :

A l’est et sur les rives de l’Oder :

L'eglise Saint-Pierre a Hambourg utilisee comme ecurie. Gravure allemande, 1814.

Entre Elbe et Oder :

A l’ouest de l'Elbe :

Ces places sont encerclees et reduites l'une apres l'autre.

Places encerclees avant la bataille de Leipzig

Dantzig, assiegee depuis le 12 janvier par les Russes et les Prussiens, defendue par le general Jean Rapp , doit se rendre le .

Modlin, assiegee a partir de fevrier par le general russe Ivan Paskevitch , defendue par le general neerlandais Daendels , capitule le .

Zamo?? , tenue par le general polonais Maurycy Hauke avec 3 000 hommes et 130 canons, est assiegee depuis le par le general russe von Radt avec 7 000 hommes. Elle capitule le [ 15 ] .

Stettin, defendue par le general Louis Joseph Grandeau , est bientot a court de vivres et doit se rendre le .

Glogau, encerclee depuis le par les Russes et les Prussiens et defendue par le general Laplane , finit par capituler le .

Magdebourg, encerclee depuis le par les Prussiens et defendue par le general Le Marois , capitule le .

Breme est occupee le par Friedrich Karl von Tettenborn , general badois au service de la Russie.

Places encerclees apres la bataille de Leipzig

Dresde, defendue par Gouvion Saint-Cyr, est assiegee a partir du par les Russes d' Ostermann-Tolstoi et les Autrichiens de Johann von Klenau et doit capituler le .

Le siege de Torgau , assiegee par les Prussiens de Tauentzien et defendue par le general de Narbonne , commence le et s'acheve par la capitulation de la place le .

Le siege de Wittenberg , defendue par le general La Poype , s'acheve le par l'assaut des Prussiens de Tauentzien.

Les coalises, forts de leur victoire, decident de continuer la guerre en France jusqu'a ce que Napoleon soit detrone. Le passage du Rhin, a partir de , marque le debut de la campagne de France de 1814 .

Le siege de Huningue , en Alsace, par les troupes bavaroises du general Zoller , commence le et se termine le .

Le siege de Mayence par les forces russes et prussiennes commence le . Malgre la disette, les Francais tiennent la forteresse de Mayence pendant presque six mois jusqu'a la signature du traite de Paris  : ils evacuent alors Mayence le . C'est la fin de 16 annees de presence francaise ininterrompue en Rhenanie.

Hambourg est defendue par la garnison la plus importante, plus de 40 000 hommes commandes par le marechal Davout. Ce n'est que le qu'il recoit l'ordre de se replier vers la France et, a ce moment, il est deja coupe de la Hollande par des forces coalisees superieures. Les Francais repoussent plusieurs assauts des Russes de Bennigsen en janvier et fevrier 1814. Le siege de Hambourg se stabilise ensuite. Davout n'accepte de rendre la ville qu'en , apres avoir recu la confirmation de l'abdication de Napoleon et la promesse que ses hommes ne seraient pas retenus prisonniers. Le 13 e corps francais prend le chemin de la France les 27, 29 et  : c'etait la derniere garnison francaise en service en Allemagne.

Consequences [ modifier | modifier le code ]

"La tresseuse de couronnes". Une jeune fille tresse des couronnes de feuilles pour les volontaires des corps francs . Tableau de Georg Friedrich Kersting, 1815.

La campagne d'Allemagne est une etape majeure dans le demantelement de l'Empire napoleonien. Elle marque la fin de la confederation du Rhin , des departements francais d'Allemagne et des Etats satellites comme le royaume de Westphalie . Cependant, il faut attendre l'issue du congres de Vienne (du au ) pour decider du partage de ces territoires. La victoire des coalises sur Napoleon, dans ce que les Allemands appellent le ≪ Befreiungskrieg ≫ (guerre de liberation), a aussi contribue a la naissance du sentiment national allemand .

Litterature [ modifier | modifier le code ]

Balzac decrit ≪ cette fatale campagne ≫ dans La Femme de trente ans  : ≪ Ce dimanche etait le treizieme de l'annee 1813. Le surlendemain, Napoleon partait pour cette fatale campagne pendant laquelle il allait perdre successivement Bessieres , Duroc , gagner les memorables batailles de Lutzen , Bautzen , se voir trahi par l' Autriche , la Saxe , Bernadotte , et disputer la terrible bataille de Leipzig [ 16 ] . ≫

Le duo d'ecrivains francais Erckmann-Chatrian , dans leur roman Histoire d’un conscrit de 1813 , publie en 1864, presente les souvenirs d'un jeune soldat de la Grande Armee pendant cette campagne [ 17 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Cite in Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989, p.  474.
  2. Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989, p.   473-478 .
  3. Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989, p.   479-485 .
  4. Frederic Guillaume de Vaudoncourt, Histoire de la guerre soutenue par les Francais en Allemagne en 1813 , t.1, Paris, 1819, p.  33.
  5. Victoires, conquetes, desastres, revers et guerres civiles des Francais de 1792 a 1815 , t.22, Paris, 1820, p.  21 [1] .
  6. Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989, p.   485-489 .
  7. Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989, p.   488-504 .
  8. Camille Rousset, La Grande Armee de 1813 , Didier et Cie, Paris, 1871, p. 96.
  9. a et b Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989, p.   489-490 .
  10. Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989, p.   492-494 .
  11. Revue Champs de bataille thematique n o  19 p.  27.
  12. D'apres Franz Dumont , ≪  Mayence - un boulevard de la France  ≫, sur festung-mainz.de , .
  13. Adolphe Thiers, Histoire du consulat et de l'empire , 1857, p.  270.
  14. Adolphe Thiers, Histoire du consulat et de l'empire , 1857, p.   656-657 .
  15. Alain Pigeard, Dictionnaire des batailles de Napoleon , Tallandier, 2004, p.  962.
  16. La Femme de trente ans . Bibliotheque de la Pleiade , 1996, p.  1047 ( ISBN   2070114511 ) .
  17. Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813 , Paris, 1864 [2] .

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Carl von Clausewitz , La campagne de 1813 , consultable ici : [3]
  • Charles Mullie , Biographie des celebrites militaires des armees de terre et de mer de 1789 a 1850 , [ detail de l’edition ]
  • Adolphe Thiers , Histoire du Consulat et de l'Empire , Paris, 1857.
  • General Louis-Victor-Leon de Rochechouart , Souvenirs sur la Revolution et l'Empire (Plon, 1898)
  • Luke, Martina. “Anti-Napoleonic Wars of Liberation (1813-1815).” The International Encyclopedia of Revolution and Protest: 1500-present. Ed. Immanuel Ness. Malden, MA: Wiley-Blackwell, 2009. 188-190.
  • Jean-Pierre Patat , 1813, seul contre tous , Paris, Bernard Giovanangeli, , 222  p. ( ISBN   978-2-758-70058-6 )
  • Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoleon , Horvath, 1989.
  • Frederic Guillaume de Vaudoncourt, Histoire de la guerre soutenue par les Francais en Allemagne en 1813 , t.1, Paris, 1819
  • Relation circonstanciee de la campagne de 1813 en Saxe par Ernst Otto lnnocenz von Odeleben, officier d'etat-major de Napoleon, trad. francaise Aubert de Vitry, 1817, sur Gallica

Liens externes [ modifier | modifier le code ]