Celibat consacre

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Satire protestante du celibat catholique. Une nonne tente de soudoyer avec un poisson un chat portant dans sa gueule un penis en erection, un homme portant un chapeau de fou lui tendant un calecon. Le chapelet de la nonne porte egalement un penis a la place du crucifix. Ce dessin signifie qu'en l'absence d’exutoire sexuel conjugal, la nonne est obsedee par le sexe et va jusqu'a trahir ses vœux. Tous les moyens sont bons pour assouvir ce besoin naturel, y compris les plus pervers. La signification du geste du fou reste quant a elle mysterieuse [ 1 ] . ? Gravure neerlandaise de intitulee Flaisch macht Flaisch ( La chair donne la chair ).

La portee du celibat consacre ou celibat sacerdotal depend de l'interpretation des religions au sujet du mariage et des relations sexuelles .

Bouddhisme [ modifier | modifier le code ]

Dans toutes les formes du bouddhisme, aussi bien Hinayana et Mahayana que Vajrayana , le moine fait vœu de celibat et de chastete . Neanmoins dans le Vajrayana du Tibet, la secte (entendue ici dans son acceptation d'ecole bouddhiste, pas au sens francais du terme qui temoigne une connotation pejorative) des ≪ Bonnets Rouges ≫, les Nyingmapa , accepte dans ses rangs des lamas maries. Dire que ce ne sont pas des moines au sens propre temoigne une transposition inconsciente du schema de pensee ayant court dans la societe occidentale chretienne ou le monachisme serait une vie solitaire empechant la participation des maitres laics maries a la pratique du Nyingmapa . Forme la plus ancienne de la tradition bouddhiste ou se pratiquent le bouddhisme tantrique, ces maitres laics vivent intensement une vie spirituelle tout en etant maries et en ayant des enfants. L'epouse est generalement choisies pour soutenir son mari et l'aider dans son cheminement spirituel. En regle generale, elle-meme est une femme de grande spiritualite. Il existe de nombreux saints maries dans le bouddhisme tantrique qui sont parvenus a devenir Arhat . Sous cette reserve, dans le bouddhisme en general, le moine est un homme ou une femme qui renonce a tous les aspects de la vie terrestre, y compris charnels, pour atteindre l'Eveil ou Nirvana . Pour ce faire, il renonce donc a la vie de couple et fait vœu de celibat et de chastete (chastete ou abstinence ? Deux notions souvent confondus dans l'histoire du christianisme selon Christian Bazantay dans son etude sur ≪ Les prescriptions sexuelles dans le Catechisme de l'Eglise catholique aujourd'hui ≫ publiee dans la revue Topique (2016/1 n°134, pp. 37-48).

Christianisme [ modifier | modifier le code ]

Jesus est l'unique ≪ grand pretre ≫ (Heb 3, 1) au sein duquel le sacerdoce chretien s'inscrit. Lui-meme se presente comme l'epoux chaste (Lc 5, 34) et Paul explique a l'Eglise qu'elle est comme une vierge fiancee au Christ (2 Cor 11, 2) dont les noces sont consommees dans la plenitude de la vie divine. Cependant, ni le sacerdoce de la Premiere Alliance, le sacerdoce levitique, ni les premiers ministres de la Nouvelle Alliance, les apotres, ne partageaient integralement cette virginite. En effet, les levites n'etaient tenus a l'abstinence sexuelle que le temps de leur service au temple, pendant lequel ils quittaient leur foyer (comme Zacharie cf. Lc 1, 23-24) ; le premier des apotres, Pierre, de son cote, a bien une belle-mere (Mt 8, 14). Jesus decrit le celibat en vue du Royaume, comme un appel specifique (Mt 19, 12), et qui est explicitement porte en plus grande estime que le mariage par Paul (1 Cor 7, 32-38).

Eglise catholique [ modifier | modifier le code ]

Dans l'Eglise catholique, il y a divers types de celibats : - ≪  vœu de chastete  ≫ et ≪  celibat sacerdotal ≫ : l'estime chretienne pour la continence parfaite recoupe le celibat sacerdotal mais le deborde largement, comme le demontrent toutes les formes de vies consacrees depuis les vierges des Actes des Apotres jusqu'a la grande tradition du monachisme.

- ≪ continence des clercs  ≫ et ≪  ordination de celibataires ≫ : lors des sept premiers siecles, beaucoup de clercs, eveques, pretres et diacres, sont choisis parmi les hommes maries [ 2 ] . Par exemple Gregoire le Grand est l'arriere petit-fils du pape Felix II . A partir de leur ordination, il leur est demande de garder la continence perpetuelle d'un commun accord avec leur epouse ; les premiers documents l'attestant etant du IV e  siecle, en particulier les decretales du Pape Sirice , l'interpretation de la pratique des quatre premiers siecles reste ouverte. Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'apres cette periode de sept siecles qu'apparaitra petit-a-petit la pratique puis la decision de ne plus admettre aux ordres que des hommes non maries.

- le ≪ fait ≫ du celibat sacerdotal et sa ≪ justification theologique ≫ : meme lorsqu'il n'est pas la norme, le celibat sacerdotal est tenu pour quelque chose d'excellent, et ainsi le Concile Quinisexte , reuni dans une atmosphere hostile a Rome, exigera la continence pour l'episcopat (cf. canons 12 et 48). Le celibat sacerdotal est donc une realite vecue avant que les influences de chaque epoque n'amenent leur lot de justifications comme la depreciation des relations sexuelles dans l'antiquite tardive ou la conservation des biens du clerge au Moyen Age, justifications qui ne sont pas evangeliques et s'evaporent avec le temps, comme en temoigne l'argumentation de l'encyclique Sacerdotalis Caelibatus .

- ≪ ordination d'hommes maries ≫ et ≪  mariage des pretres  ≫ : la tradition commune a l'Orient et l'Occident admet que l'ordination fige l'ordinand dans son etat : le celibataire le restera donc, et si depuis les premiers temps de l'Eglise des hommes maries ont ete ordonnes, il n'a jamais ete question de "mariage des pretres" : ainsi par exemple le canon 6 du Concile Oriental in Trullo , qui permet pourtant aux diacres et pretres de vivre avec leur epouse legitimes, c'est-a-dire d'un mariage datant d'avant l'acces aux ordres majeurs. Pour ce qui est de l'impossibilite de se marier pour un homme ordonne, il reprend une tradition deja relatee par le recueil des Constitutions Apostoliques au IVe s [ 3 ] .

Ces distinctions s'etablissent et se comprennent a la lumiere de l'histoire du christianisme. Cependant, meme les donnees historiques sont sujettes a des interpretations, et les auteurs des deux plus grandes sommes contemporaines de recherches sur le celibat sacerdotal lors des sept premiers siecles de l'Eglise ont une interpretation distincte des memes textes : la these de Roger Gryson est "Le principe qui se trouve aux origines de la loi du celibat ecclesiastique, est le principe de la purete rituelle" [ 4 ] . Il resume ainsi sa recherche : ≪ Seuls ceux qui sont purs, peuvent avoir acces a la sphere du sacre. Or, le commerce charnel est une souillure. Il faut donc s'en abstenir avant de poser un acte religieux. Ce principe tient a une conception tres negative de la sexualite, consideree comme quelque chose de purement animal, voire de bestial. Les chretiens ne l'ont pas decouvert dans l'Evangile, mais en milieu paien et dans l'Ancien Testament. C'est en vertu de ce principe, semble-t-il, que deja Tertullien et Origene marquent leur preference pour les clercs qui s'astreignent a la continence, et que le concile d'Elvire tente d'imposer celle-ci aux ministres sacres. A partir du IV e  siecle, il est generalement admis qu'il faut s'abstenir des relations conjugales avant la communion. Cette regle vaut pour les laics et pour les clercs mineurs aussi bien que pour les clercs majeurs. Si, dans le cas de ceux-ci, elle a mene a des consequences differentes en Orient et en Occident, cela ne tient pas au fait que l'Orient aurait eu une autre conception de la sexualite et du mariage que l'Occident. En Orient comme en Occident, on considere que les relations sexuelles, meme legitimes, entrainent un etat d'impurete qui rend l'homme impropre, au moins provisoirement, a la celebration ou a la reception de l'eucharistie. Toute la difference est venue de ce qu'a Rome, a la fin du IV e  siecle, on tend a celebrer l'eucharistie tous les jours, alors qu'il n'en va pas ainsi, de facon generale, en Orient. En Orient, les ministres sacres qui seraient maries, peuvent donc continuer a user du mariage, dans l'intervalle qui separe les celebrations. A Rome, au contraire, ils se voient astreints, qu'ils soient maries ou non, a la continence perpetuelle, a partir de leur ordination. Il importe de souligner que l'obligation porte sur la continence ; il n'est pas question d'exiger des ministres sacres le celibat ou la virginite [ 4 ] . ≫ De son cote, Christian Cochini, dans une etude plus exhaustive encore, il s'agit de sa these doctorale, defend l'origine apostolique du celibat sacerdotal en montrant qu'il n'y a pas de rupture entre le dialogue de Pierre avec Jesus, jusqu'aux conciles du IV e  siecle : a Lc 18, 28-30 ≪ Alors Pierre lui dit : "Voici que nous-memes, apres avoir quitte ce qui nous appartenait, nous t’avons suivi". Jesus declara : "Amen, je vous le dis : nul n’aura quitte, a cause du royaume de Dieu, une maison, une femme, des freres, des parents, des enfants, sans qu’il recoive bien davantage en ce temps-ci et, dans le monde a venir, la vie eternelle" ≫ [ 5 ] , repond la formulation du concile de Carthage en 390 "[…] il convient que les saints eveques et les pretres de Dieu, ainsi que les levites, c'est-a-dire ceux qui sont au service des sacrements divins, observent une continence parfaite, afin de pouvoir obtenir en toute simplicite ce qu'ils demandent a Dieu ; ce qu'enseignerent les apotres, et ce que l'Antiquite elle-meme a observe, faisons en sorte, nous aussi de le garder" [ 6 ] . Aussi Christian Cochini peut-il conclure de son cote :

≪ Il importe de souligner ce point, qui explique la persistance des legislateurs a maintenir les obligations de chastete propres aux ministres de l'autel contre les nombreuses tentatives propres aux (?) qui viserent constamment a les tenir en echec. On nous permettra de remarquer une fois de plus que l'histoire de la loi sur l'abstention conjugale des clercs superieurs n'est pas celle d'une lente evolution suscitee par l'influence croissante d'un mouvement favorable a la virginite, mais d'une resistance de la tradition aux courants contraires qui se manifesterent a diverses epoques et en divers lieux. Resistance analogue a celle qui devait s'affirmer tout au long de l'histoire de l'Eglise ; que l'on songe par exemple a l'epoque de la Reforme gregorienne, ou aux reactions provoquees au XVI e  siecle par la reforme protestante. De meme que l'attitude de l'Eglise, face a la contestation de Luther ou de Calvin, se voudra dictee par le souci de rester fidele a la tradition heritee de Sirice et des conciles africains, l'attitude de ces derniers apparait de son cote commandee par la preoccupation de ne pas renier l'heritage des siecles precedents, et en particulier des apotres. Le principe augustinien voulant que ≪ ce qui est garde par toute l'Eglise et a toujours ete maintenu, sans avoir ete etabli par les conciles, (soit) regarde a tres juste titre comme n'ayant pu etre transmis que par l'autorite apostolique ≫ nous parait donc trouver dans la discipline du celibat-continence pour les membres superieurs du clerge que connaissaient les premiers siecles une application adequate et justifiee. L'examen des documents et des faits historiques auquel nous nous sommes livres le demontre, croyons-nous, avec assez de certitude. Concluons que l'obligation faite aux diacres, aux pretres et aux eveques maries de garder la continence parfaite avec leur epouse n'est pas dans l'Eglise le fruit d'une elaboration tardive, mais est au Contraire, dans toute l'acception du terme, une tradition non-ecrite d'origine apostolique qui, a notre connaissance, trouva expression canonique au 4e siecle [ 7 ] . ≫

Du I er au VI e  siecle [ modifier | modifier le code ]

Les premieres sources sont sujettes a debat. La premiere prescription connue est [ 8 ] un canon du concile d'Elvire , tenu en Espagne, vers 306, dont le canon (la decision) n°43 prescrit aux membres du clerge l'abstinence sous peine d'etre exclus du ministere, mais fait clairement reference aux epouses des ecclesiastiques [ 9 ] . Cette decision locale est etendue lors du premier concile œcumenique, le concile de Nicee , en 325 : ≪ Le grand Concile a defendu absolument aux eveques, aux pretres et aux diacres, et en un mot a tous les membres du clerge, d'avoir avec eux une sœur-compagne a moins que ce ne fut une mere, une sœur, une tante, ou enfin les seules personnes qui echappent a tout soupcon ≫ [ 10 ] . La discipline ecclesiastique a ensuite connu une evolution differente dans les Eglises d'Orient et d'Occident : pour l'historienne Odette Pontal, ≪ Le celibat ecclesiastique qui, du I er au IV e  siecle, avait ete en honneur sans etre obligatoire, tomba du IV e au XII e  siecle sous le coup de lois tres precises et beaucoup plus rigoureuses en Occident qu’en Orient : tout l’Occident reste en effet tres ferme a proclamer que les eveques, pretres et diacres maries doivent s’abstenir de tous rapports conjugaux. Le mariage est interdit aux clercs deja engages dans les ordres ≫ [ 11 ] . Cependant, l'interpretation de Nicee, comme le note Cochini, reste ouverte : des le XI e  siecle une controverse eclate entre Bernold de Constance et le Chanoine Alboin pour savoir si les epouses legitimes font partie des femmes ≪ qui echappent a tous soupcon ≫ et si, dans ce cas, la continence est imposee [ 12 ] .

A partir du VII e  siecle [ modifier | modifier le code ]

Au XI e  siecle , lors du concile de Rome en 1074, Gregoire VII rappelle l'obligation de choisir le clerge parmi les celibataires en Occident. Toutefois, cette consigne sera peu respectee jusqu'au XII e  siecle . L'eglise recrute ses pretres parmi des hommes deja maries et de nombreux papes comme Felix III ont des enfants. La reforme gregorienne , soucieuse de preserver le patrimoine de l'Eglise et de soustraire les clercs maries a la tentation de s'enrichir pour transmettre un bon heritage a leurs enfants, impose une nouvelle legislation canonique qui menace d'excommunier tous les pretres maries : les synodes celebres de Leon IX a Urbain II promulguent cette legislation, le pape Gregoire VII reitere le caractere obligatoire du celibat des pretres et condamne en 1079 toutes les tentatives de justifier historiquement et theologiquement le mariage des pretres [ 13 ] .

Lors de la Reforme protestante , Luther et a sa suite tous les reformateurs, comme certains des opposants a la decision du Concile de Nicee, soulignent la valeur du mariage des clercs sur le plan theologique comme sur le plan moral (etant donne les constats d'inconduite de certains ecclesiastiques). Ces idees sont partagees par une partie de la chretiente catholique, dont Niccolo Tedeschi (dit Panormitanus), Erasme , Thomas Cajetan , et les empereurs romains germaniques Charles Quint , Ferdinand I et Maximilien II , mais le Concile de Trente , dans son canon n°9, ferme la porte a toute evolution.

Le catholicisme approfondit la reflexion sur le sens du celibat sacerdotal au cours des siecles suivants. Depuis Francois-Rene de Chateaubriand dans son Genie du christianisme [ 14 ] jusqu'a l'encyclique tout entiere consacree par Paul VI au sujet, l' encyclique Sacerdotalis Caelibatus [ 15 ] , les regards se sont petit a petit concentres sur le Christ pretre. Le devouement qui conforme le pretre au Christ et l’offrande exclusive de lui-meme pour le Regne de Dieu trouvent une expression particuliere. Le fait que le Christ lui-meme, pretre pour l’eternite, ait vecu sa mission jusqu’au Sacrifice de la croix dans l’etat de virginite constitue le point de reference sur pour recueillir le sens de la tradition de l’Eglise latine sur cette question. Il n’est donc pas suffisant de comprendre le celibat sacerdotal en termes purement fonctionnels. En realite, il est une conformation particuliere au style de vie du Christ lui-meme , ecrit Benoit XVI [ 16 ] .

Aujourd'hui donc, les pretres catholiques de rite romain, le jour de leur ordination, font promesse de celibat et d' obeissance a leur eveque, tandis que les moines suivent les trois conseils evangeliques en faisant vœu d' obeissance , de pauvrete et de chastete . Cependant, ce serait une erreur grossiere d'opposer en quelque sorte l'obligation de celibat et le vœu de chastete. Un celibat qui ne serait pas chaste n'aurait aucun interet spirituel, ce serait une incitation a des fautes graves, et ce serait un scandale et un sacrilege : cette obligation du celibat est une consequence de l'obligation de chastete parfaite ou continence parfaite. [non neutre] Le Code de droit canonique de 1983 precise : ≪ Can. 277 ? § 1. Les clercs sont tenus par l’obligation de garder la ≪ continence parfaite et perpetuelle ≫ a cause du Royaume des Cieux, et sont donc astreints au celibat, don particulier de Dieu par lequel les ministres sacres peuvent s’unir plus facilement au Christ avec un cœur sans partage et s’adonner plus librement au service de Dieu et des hommes. § 2. Les clercs se conduiront avec la prudence voulue dans leurs rapports avec les personnes qui pourraient mettre en danger leur devoir de garder la continence ou causer du scandale chez les fideles. ≫

Ce qui vient d'etre dit correspond a la seule Eglise catholique ≪ Latine ≫ (celle que l'on connait en Occident).

Par contre, dans les eglises orientales rattachees a Rome (qui sont donc elles aussi ≪ Catholiques romaines ≫), les usages suivent la tradition de ces eglises proches des Eglises Orthodoxes. Ainsi il peut arriver que des eveques Catholiques Romains ordonnent des pretres maries Catholiques Armeniens proposes par leur communaute de fideles.

Exceptionnellement l'Eglise Catholique Romaine de rite Latin peut accueillir individuellement dans ses rangs des pretres deja maries provenant d'autres Eglises, comme cela s'est deja produit pour des pretres originaires de l'Eglise Anglicane (Haute Eglise).

Eglises orthodoxes et christianismes orientaux a partir du VII e  siecle [ modifier | modifier le code ]

Le concile in Trullo au VII e  siecle fait apparaitre au jour la divergence qui s'etait installee entre les pratiques des eglises d'Orient et d'Occident en matiere de continence et de celibat des clercs. Convoque par l' empereur d'Orient , il ne rassemble que des eveques orientaux. Les decrets adoptes en matiere de discipline ecclesiastique sont rejetes par le pape Serge I er et ses successeurs comme contraires aux usages de Rome. Le celibat n'y est obligatoire que pour les moines et les membres de l' episcopat . C'est pourquoi les eveques sont frequemment choisis parmi les moines.

Cette discipline orientale sera en partie etendue a l’Eglise catholique romaine lors du Concile Vatican II , puisque, avec le retablissement du diaconat permanent, il y est de nouveau licite d'ordonner des hommes maries, cette fois-ci en les laissant libres d'user de leur mariage.

Protestantisme [ modifier | modifier le code ]

Autorisation du mariage des pasteurs [ modifier | modifier le code ]

Des 1520, le reformateur allemand Martin Luther donne son appui au mariage des religieux, ce qui sera suivi en 1521 par le mariage de nombreux pretres et religieuses supportant la reforme [ 17 ] . Il croyait en la sanctification de la vie conjugale. Luther, un ancien moine, s'est marie en 1525 avec une ancienne religieuse, Catherine de Bora . Se fondant sur cette position, les ministres (hommes et femmes) protestants peuvent se marier. Martin Luther jugeait le vœu de chastete legitime dans la mesure ou il etait possible de le revoquer et s’il n’etait pas adopte par contrainte [ 18 ] .

Diaconesses [ modifier | modifier le code ]

Dans le protestantisme , un mouvement de diaconesses celibataires s'est developpe en Allemagne , des 1836 lorsque le pasteur lutherien Theodor Fliedner et son epouse Friederike Munster ont ouvert la premiere maison-mere des diaconesses a Kaiserswerth , inspiree par les diaconesses existantes chez les mennonites , avant de rejoindre l' Angleterre [ 19 ] . Elles choisissent le celibat pas par obligation, mais parce que cela leur permet de se consacrer a la mission de leur organisation [ 20 ] . On leur doit la professionnalisation du metier d' infirmiere comme l'indique le mot allemand qui designe les professionnelles du soin infirmier : Schwester . En France, la communaute des Diaconesses de Reuilly a ete fondee en 1841 a Paris dans le meme esprit [ 21 ] .

Le cinema a donne une fugace representation de ces moniales dans un film tire des Destinees sentimentales de Jacques Chardonne  : Diaconesses de Reuilly .

Celibat des femmes pasteurs reformes en France (1949-1968) [ modifier | modifier le code ]

Si des mouvements religieux protestants tels que l’Armee du Salut donnent d'emblee a la femme un role equivalent a celui de l'homme, il n'en est pas toujours alle de meme pour les eglises historiques comme l' Eglise reformee de France . Ainsi en 1949, apres 4 ans de debats, le synode de l' Eglise reformee de France accorda a Mademoiselle Elisabeth Schmidt la consecration pastorale a condition de rester celibataire. Des arguments non theologiques, marques par les conventions sociales de l'epoque, ont conduit la majorite des delegues synodaux a cette decision [ 22 ] . Il faut attendre 1965 pour que cette decision soit remise en cause et 1968 pour que soit reconnu aux pasteurs femmes le droit de se marier et d'avoir des enfants [ 23 ] , [ 24 ] .

Ce recul est d'autant plus curieux que la premiere Guerre mondiale avait eu raison de bien des resistances dues aux conventions sociales. Des femmes avaient recu une delegation pastorale dans l'Eglise reformee en France, par exemple M me Rene Ffender, nee Marguerite Gueylard (1889-1976), qui fut pasteur des Eglises reformees evangeliques a Troissy-en-Champagne, puis a Choisy-le-Roy entre 1916 et 1919, son mari etant mobilise comme aumonier, ou bien, M me Bourquin, qui remplaca son mari, mort pour la France, comme pasteur a la tete d’un poste de la Societe chretienne du Nord, filiale de la Societe centrale evangelique (SCE) [ 23 ] .

Hindouisme [ modifier | modifier le code ]

Dans l' hindouisme , les pretres doivent etre maries pour pratiquer les ceremonies. Dans la caste des brahmanes , le mariage est permis mais la plupart restent celibataires et se consacrent au culte [ 25 ] .

Islam et judaisme [ modifier | modifier le code ]

L' islam et le judaisme ont en commun de reprouver le celibat [ 25 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. (en) Andrea Doria, ≪  The naughty nun ? a raunchy engraving from 1555  ≫, sur The vulgar crowd ,
  2. Christian Cochini, Origines Apostoliques du celibat sacerdotal , Paris, Lethielleux, coll.  ≪ Le Sycomore ≫, , 479  p. ( ISBN   2-249-61117-3 ) , p.  109-158
  3. (grk + et + la) F. X. Funk, Didascalia et Constitutiones Apostolorum , vol.  I, Paderborn, , p.  349-351
  4. a et b Roger Gryson, Les Origines du Celibat Ecclesiastique , Gembloux, J. Duculot, , 228  p. , p.  203
  5. ≪  AELF ? Evangile de Jesus-Christ selon saint Luc ? chapitre 18  ≫, sur www.aelf.org (consulte le )
  6. (la) C. Munier ( trad.  Christian Cochini (Origines Apostoliques du Celibat Sacerdotal, p. 25-26)), Concilia Africae A. 345 - A. 525 , Turnhout, Brepols, coll.  ≪ Corpus Christianorum ≫ ( n o  149), , 429  p. , p.  13
  7. Cochini, Christian, 1929- , Origines apostoliques du celibat sacerdotal , Lethielleux, ( ISBN   2249611173 , OCLC   9198708 ) , p.  475
  8. Il est difficile pour les juristes romanistes de savoir si ce canon est authentique, un apocryphe ou une interpolation.
  9. (en) Texte original : "Placuit in totum prohibere episcopis, presbyteris et diaconibus vel omnibus clericis positis in ministerio abstinere se a coniugibus suis et non generare filios. Quicumque vero fecerit, ab honore clericatus exterminetur." The Council of Elvira, ca. 306
  10. Trad. P.-P. Joannou, Discipline Generale Antique (IIe-IXe s.) , vol.  I, 1, Grottaferrata, , p.  25-26
  11. Odette Pontal, Histoire des conciles merovingiens, Cerf, 1989, p.  265
  12. Cochini, Christian, 1929- , Origines apostoliques du celibat sacerdotal , Lethielleux, ( ISBN   2249611173 , OCLC   9198708 ) , p.  210-213
  13. Joseph Coppens, Sacerdoce et celibat : etudes historiques et theologiques , Duculot, , p.  524
  14. Genie du christianisme - Chapitre VIII
  15. ≪  Sacerdotalis Caelibatus (24 juin 1967) | Paul VI  ≫, sur w2.vatican.va (consulte le )
  16. Exhortation apostolique Sacramentum caritatis , voir le texte sur le site du Vatican .
  17. Mark A. Lamport , Encyclopedia of Martin Luther and the Reformation, Volume 2 , Rowman & Littlefield, USA, 2017, p. 454
  18. Robert Grimm , Luther et l'experience sexuelle : sexe, celibat, mariage chez le reformateur , Labor et Fides , ( presentation en ligne ) , p.  181
  19. Czolkoss, Michael: ?Ich sehe da manches, was dem Erfolg der Diakonissensache in England schaden konnte“ ? English Ladies und die Kaiserswerther Mutterhausdiakonie im 19. Jahrhundert. In: Thomas K. Kuhn, Veronika Albrecht-Birkner (eds.): Zwischen Aufklarung und Moderne. Erweckungsbewegungen als historiographische Herausforderung (= Religion - Kultur - Gesellschaft. Studien zur Kultur- und Sozialgeschichte des Christentums in Neuzeit und Moderne, 5). Munster 2017, pp. 255-280.
  20. Stanley D. Brunn, The Changing World Religion Map: Sacred Places, Identities, Practices and Politics , Springer, USA, 2015, p. 600
  21. Gustave Lagny, Le reveil de 1830 a Paris et les origines des diaconesses de Reuilly : une page d'histoire protestante , Editions Olivetan, 2007, ( ISBN   9782915245929 ) , 207 pages, premiere parution en 1958, preface du pasteur Marc Boegner , pp. 45-55, version consultable en ligne, acces le 7 octobre 2016 .
  22. La raison avancee par la pasteure Claudette Marquet est la difficulte pour les hommes a s'imaginer alors un pasteur(e) en chaire et enceinte entretien avec le pasteur Claudette Marquet, dans Evangile et Liberte [ref. necessaire]
  23. a et b Plaidoyer pour le bonheur, la question du ministere pastoral feminin dans l’Eglise Reformee de France, article tire des archives du magazine Evangile et Liberte [1]
  24. Marie Lefebvre-Billiez, "Pasteur, un metier", article de l’ hebdomadaire Reforme , n°3648 - 10 mars 2016, consulte le 19 decembre 2016 [2]
  25. a et b Christine Pedotti et Liliane Charrier, ≪  L'Eglise et le mariage des pretres : l'ineluctable bouleversement ?  ≫, sur tv5monde.com , .

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]