Biographie
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Distinction
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Œuvres principales
Concert for violin and orchestra
(
d
)
,
Ich wandte mich und sah alles Unrecht, das geschah unter der Sonne
(
d
)
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Bernd Alois Zimmermann
est un
compositeur
allemand
, ne a
Bliesheim
, pres de
Cologne
le
et mort a
Konigsdorf
(de)
(aujourd'hui quartier de
Frechen
) le
.
Ne dans un milieu modeste, Bernd Alois Zimmermann a onze ans lorsque ses parents, de fervents catholiques, lui font integrer le tres strict couvent des
Salvatoriens
de
Steinfeld
. Il y etudie les langues anciennes, s'impregne de la pensee de
saint Augustin
et s'initie a la musique sur l'orgue baroque du couvent. Profondement marque par cette education humaniste et chretienne, il restera toujours fidele a la foi de son enfance.
Apres avoir obtenu son
Abitur
en 1937, il entreprend des etudes de musique, trop vite interrompues par la guerre. Mobilise en 1939, il est envoye en France, ou il decouvre les partitions d'
Igor Stravinsky
et de
Darius Milhaud
, puis en Pologne et en Russie, avant d'etre finalement reforme en 1942 pour raisons de sante. Il reprend ses etudes au conservatoire de Cologne, ou ses professeurs sont
Heinrich Lemacher
et
Philipp Jarnach
. De 1948 a 1950, il suit les cours d'ete de
Darmstadt
, ou il apprend les fondements de la technique serielle aupres de
Wolfgang Fortner
et de
Rene Leibowitz
.
Pour gagner sa vie, il compose des musiques de scene et des pieces radiophoniques ; il fait aussi des arrangements de musiques de variete. Ces travaux alimentaires sont loin de lui deplaire, car il y apprend beaucoup : ≪ On decouvre des possibilites insoupconnees dans l'experimentation constante avec les instruments, les situations, les registres, les manipulations de bande, les effets de montage
[
1
]
. ≫ A partir de 1950, il enseigne au conservatoire de Cologne, d'abord la theorie musicale, puis la composition.
On repartit habituellement les œuvres de Zimmermann en quatre periodes successives (neoclassique, serielle, pluraliste, statique). On note cependant une certaine continuite de style d'une "periode" a l'autre : expressionnisme, utilisation de formes anciennes de la musique, introduction de musiques de jazz et de citations allant du gregorien a
Messiaen
en passant par Bach, Mozart ou Debussy.
L'esthetique pluraliste et la conception spherique du temps
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]
Au contraire de nombre de ses contemporains,
Boulez
et
Stockhausen
notamment, Zimmermann ne croyait pas au progres en art et ne revait pas d'un degre zero de la musique. Apres sa cantate pour voix et orchestre
Omnia tempus habent
(1957), qui est son œuvre la plus strictement serielle, il met au point sa technique de composition pluraliste, qu'il concoit comme une reponse a ses interrogations sur la question du temps. S'inspirant du livre XI des
Confessions
de
saint Augustin
, il oppose le temps mesurable des horloges et le temps subjectif de notre conscience interieure, ou les differences entre passe, present et avenir s'annulent, puisque nous pouvons tout a la fois nous souvenir, nous abandonner aux sensations du present et nous projeter dans le futur. Hante par l'impossibilite ou nous sommes d'apprehender le temps sous ces deux formes a la fois, il a pense que la musique, art du temps, pouvait lui permettre de resoudre cette aporie en faisant resonner simultanement les trois dimensions du temps. Concretement, il compose en superposant des strates temporelles ayant chacune leur propre vitesse de deroulement ("temps" etant pris au sens de "tempo") et des citations de musique provenant de differentes epoques ("temps" au sens de periode historique). Les œuvres les plus representatives de l'esthetique pluraliste sont l'opera
Les Soldats
(1965), la truculente
Musique pour les soupers du roi Ubu
, composee uniquement de citations, et le
Requiem pour un jeune poete
(1967-1969), œuvre tout a la fois musicale, litteraire, politique et philosophique.
Deprime depuis plusieurs annees, atteint d'un
glaucome
severe qui evoluait vers une cecite probable, Zimmermann s'est donne la mort le
. Il venait d'achever son Action ecclesiastique
Ich wandte mich und sah an alles Unrecht das geschah unter der Sonne
(Je me retournai et contemplai toute l'oppression qui se commettait sous le soleil). Dans cette œuvre qu'on peut considerer comme son testament spirituel, Dieu est pris a partie par
le Grand Inquisiteur
des
Freres Karamazov
de
Dostoievski
, dont la voix s'entrelace avec des fragments de
L'Ecclesiaste
("Malheur a celui qui est seul"). Au moment de sa mort, Zimmermann reflechissait a un nouveau projet d'opera :
Medea
, d'apres la piece homonyme de
Hans Henny Jahnn
.
Il se suicide le
a l'age de 52 ans
[
2
]
.
- Concerto pour violon (1950)
- Concerto pour hautbois et petit orchestre (1952)
- Symphonie en un mouvement (1953)
- Concerto pour trompette (1954)
- Canto di speranza
, cantate pour violoncelle et petit orchestre (1952-57)
- Dialogue
(1960)
- Musique pour les soupers du roi Ubu
(1962 - 1966)
- Concerto pour violoncelle et orchestre
en forme de pas de trois
(1966)
- Photoptosis
, prelude pour grand orchestre (1968)
- Action ecclesiastique pour deux recitants, baryton et orchestre (1970). Creation francaise (en francais) a Paris, Maison de Radio France, par l'Orchestre Philharmonique de Radio France, sous la direction de Marek Janowski, le
. Soliste : Francois Le Roux.
[
3
]
- Bernd Alois Zimmermann,
Ecrits
, Geneve, Contrechamps, 2010.
- Laurence Helleu,
Les Soldats de Zimmermann, une approche scenique
, Paris, Editions MF, 2010.
- (de)
Jorn Peter Hiekel
(de)
,
Zimmermann, Bernd Alois.
Dans:
Ludwig Finscher
(dir.),
Die Musik in Geschichte und Gegenwart
.
2
e
edition, Personenteil, Band 17 (Vina ? Zykan). Barenreiter/Metzler, Cassel, 2007,
ISBN 978-3-7618-1137-5
(
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, abonnement necessaire)