Bernard Poyet
, ne le
a
Dijon
et mort le
a
Paris
, est un
architecte
francais
.
Jeune eleve de
Charles De Wailly
, Bernard Poyet fut second grand prix d'architecture (futur
prix de Rome
) en
1768
avec un projet de theatre ou salle de comedie. L'annee suivante, il obtient un brevet pour le sejour comme pensionnaire a l'
Academie de France a Rome
.
En 1766, il est charge par De Wailly de superviser l'execution de la grange-ecurie du
chateau des Ormes
confiee a l'architecte-ingenieur du domaine,
Jean-Baptiste Vautier
. Ce batiment de 80 metres de long sur 12 metres de large est acheve en 1769 avec l'installation du vaste fronton figurant
Cybele recevant l'offrande de toutes les productions de la Terre
par le sculpteur du roi
Augustin Pajou
, achemine par voie d'eau depuis Paris. Poyet met egalement en œuvre, parallelement, en 1768, le nouveau corps de logis au centre du
chateau des Ormes
pour lequel il fait des propositions de distribution et d'elevations. Le chantier sera conduit, apres son depart pour Rome en 1769, par
Jean-Pascal Lenot
, autre eleve de De Wailly, qui assura le suivi jusqu'a son abandon en 1783.
On voit aussi Poyet seconder temporairement son maitre De Wailly sur le chantier de l'
hotel d'Argenson
, dit
chancellerie d'Orleans
, en 1768 a l'occasion de sa presentation au grand prix de l'Academie royale d'architecture, avant de s'en retourner aux Ormes.
Nomme architecte du
duc d'Orleans
a son retour de
Rome
, il est egalement l'auteur de petites constructions dans les faubourgs de Paris. Il est admis a l'
Academie royale d'architecture
en 1786, et nomme controleur des travaux de la
Ville de Paris
; il construit alors l'eglise Saint-Sauveur (1780) puis a l'hopital Sainte-Anne
[
1
]
.
En
1790
, la Revolution en fait un architecte de la Ville de Paris, charge de l'approvisionnement en eau, d'ou le reamenagement de la
fontaine des Innocents
elevee par
Jean Goujon
. Proche de
Lucien Bonaparte
, il recoit mandat en
1800
, comme architecte du palais de l'Assemblee du corps legislatif, de repenser entierement l’habillage du
Palais Bourbon
sur sa facade cote
Seine
. L'hotel de Bourbon, appartenant autrefois au
prince de Conde
, n'avait pas ete pense pour devenir une chambre parlementaire. Entre 1804 et 1807, Poyet donne les plans et dirige les travaux de construction du frontispice du ≪ palais du
Conseil des Cinq-Cents
≫. Il choisit de repondre a la facade commencee a la meme epoque de l'
eglise de la Madeleine
situee dans le prolongement du
pont de la Concorde
de Perronnet, et de la
rue Royale
de Gabriel. Bernard Poyet dessina de ce fait une colonnade de facture classique. L’actuel fronton, acheve en 1841, fut sculpte par
Jean-Pierre Cortot
.
Pendant sa carriere, il redigea un grand nombre de memoires et d'ouvrage sur l'
architecture
, en particulier en milieu urbain. Son œuvre s'insere dans la dialectique de l'expansion que connut Paris a la fin du
XVIII
e
siecle.
Il meurt le
a Paris et est inhume au
cimetiere du Pere-Lachaise
(
11
e
division)
[
2
]
.
En 1785, l'architecte
Claude-Philibert Coqueau
publie son
Memoire sur la necessite de transferer et reconstruire l'hotel-Dieu de Paris, suivi d'un projet de translation de cet hopital, propose par le sieur Poyet
. Bernard Poyet, alors controleur general des batiments de la ville de Paris propose un projet d'architecture colossale, consistant a reconstruire l'
hotel-Dieu
sur l'
ile des Cygnes
sous la forme d'un hopital circulaire, inspire du
Colisee de Rome
, et d'une contenance de 5000 lits
[
4
]
.
Il s'agit d'un gigantesque hopital rayonnant de plus de 100 toises (pres de 200 metres de diametre) donnant au centre sur une cour de 45 toises. Il comporte trois etages de 16 grandes salles de 84 lits chacune, disposees en rayons, et de 32 petites salles de 12 lits sur la grande circonference. Les salles de service et les escaliers occupent la petite circonference. Grande et petite circonference sont deux larges galeries circulaires ouvertes par de grandes arcades. Les rayons sont separes par de vastes cours. Dans son
Memoire
Coqueau ecrit
[
5
]
:
≪ Le premier avantage que presente cette forme imposante, est de retracer l'un des plus beaux monuments de Rome, le Colisee ; de se decorer elle-meme, et par-la, de prevenir les depenses de decoration dont les autres formes ont besoin (...)
Un des grands avantages de cette forme circulaire, avantage qui lui est propre et qui la rend preferable a toute autre pour cette espece de monument, est la differente direction des salles, qui, repondant aux divers
rhumbs
de vent, les rends susceptibles de les recevoir tous, et d'etre toutes assainies par les vents respectifs qui repondront a chacune d'elles. On pourra prendre cet avantage en consideration lorsqu'il faudra classer les maladies ; on les repartira dans ces salles en raison des proprietes que l'experience a assignees a chacun des vents qui agitent et purifient l'atmosphere (...)
Independamment de ces 5000 et tant de lits, il [le sieur Poyet] a menage dans les entresols du rez-de-chaussee 500 chambres a lit seul et a cheminee, ou l'on arrivera par des escaliers particuliers absolument independants (...) Ces 500 chambres procureront a l'Hotel-Dieu une augmentation de revenus tres considerables ≫
A la demande du
baron de Breteuil
, secretaire de la
Maison du Roi
, une commission de 9 membres de l'
Academie royale des Sciences
examine le projet Poyet qui est refuse en 1786 en raison de l'insalubrite de la position, du cout et de la taille excessive de l'etablissement
[
4
]
.
Cependant, en 1788, Poyet suit les recommandations de la commission en presentant un nouveau projet d'hopital, cette fois-ci
pavillonnaire
≪ en double peigne ≫ (deux rangees de sept batiments separes, de part et d'autre d'une cour d'honneur) ou en ≪ aretes de poisson ≫ (series de salles de part et d'autre d'une galerie centrale). Poyet appliquera cette idee lors de la reconstruction de l'
hopital Sainte Anne
[
6
]
.
En 1788, il presente aussi sur ce modele, son projet d'un hopital maritime a
Cherbourg
, mais le concours d'architecture est annule pour des raisons budgetaires (reduction du nombre d'hopitaux militaires, ordonnance du 20 juillet 1788)
[
7
]
.
Ce modele de composition pavillonnaire, inspire de l'hopital naval britannique moderne du
XVIII
e
siecle, sera une norme academique francaise au
XIX
e
siecle. Il s'agit de la grille ou quadrillage qui permet de moduler et combiner des unites de volume. Le but recherche est le
caractere
, expression architecturale des
XVIII
e
et
XIX
e
siecles : le batiment doit inspirer de nobles sentiments. La forme, la fonction et la signification doivent se conjuguer en un tout harmonieux et symetrique, legitime par des precedents historiques incontestables
[
8
]
. En meme temps, il doit se conformer a la doctrine hygienique de l'epoque, basee sur ≪ l'aerisme ≫ ou circulation et renouvellement de l'air pour lutter contre les
miasmes
[
5
]
.
En
1787
et
1790
, il propose le percement d'une voie de perspective faisant se rejoindre la Colonnade de Perrault du
Palais du Louvre
a l'
Hotel de ville de Paris
, qui n'aboutit jamais
[
9
]
.
En
1789
, l'architecte Bernard Poyet propose au roi un amenagement de la place Louis-XV avec l'edification de batiments aux quatre angles de la place. L'opera eut ete installe dans le batiment du nord-est mais ce projet n'a pas de suite
[
1
]
.
- Philippe Cachau, "Le gout de la batisse du marquis de Voyer",
Annales de la journee d'histoire 2013, chateau des Ormes,
Chatellerault, 2014, p. 21-58.
- Philippe Cachau,
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, coll. "Parcours du Patrimoine", service de l'Inventaire de Poitou-Charentes, Geste editions, 2013.
- Pierre-Louis Laget et Claude Laroche,
L'hopital en France : histoire et architecture
, Lyon, Lieux Dits,
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ISBN
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)
- Pierre Martel,
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, Paris : Musee des Hopitaux de Paris, musee d'Orsay, ministere de la Culture, de la Communication, des Grands Travaux et du Bicentenaire, Editions de la Reunion des musees nationaux, 1988.
- ↑
a
et
b
Yvan Christ,
Paris des Utopies
, 2011, ed. Nicolas Chaudun, p. 141.
- ↑
Jules
Moiroux
,
Le cimetiere du Pere Lachaise
, Paris, S. Mercadier,
(
lire en ligne
)
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p.
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- ↑
Notice
n
o
PA00088839
, sur la plateforme ouverte du patrimoine,
base Merimee
,
ministere francais de la Culture
et
Notice
n
o
PA00088840
, sur la plateforme ouverte du patrimoine,
base Merimee
,
ministere francais de la Culture
- ↑
a
et
b
Pierre-Louis Laget 2012
,
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- ↑
a
et
b
*
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- ↑
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- ↑
Pierre-Louis Laget 2012
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- ↑
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- ↑
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Paris, genes d'un paysage
, Paris : Picard, 1989, p. 162.
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Fauteuil 1
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Fauteuil 2
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Fauteuil 3
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Fauteuil 4
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Fauteuil 5
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Fauteuil 6
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Fauteuil 7
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Fauteuil 10
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