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Bataille de Paardeberg

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La bataille de Paardeberg (" Montagne aux chevaux "), plus rarement bataille de Stinkfontein , fut une bataille majeure de la seconde Guerre des Boers . Le combat eut lieu pres de Paardeberg sur les rives de la riviere Modder dans l' Etat libre d'Orange .

Cet affrontement fut le point culminant d'une campagne menee par les forces britanniques afin de delivrer la ville assiegee de Kimberley . L'armee Boer sous les ordres de Piet Cronje fut interceptee a Paardeberg au cours de sa retraite, repoussa une attaque du general Kitchener mais se rendit apres avoir subi un siege de plusieurs jours.

Situation en fevrier [ modifier | modifier le code ]

Le marechal Roberts fut mis a la tete des forces britanniques presentes en Afrique du Sud en decembre 1899 , succedant au general Buller , peu de temps apres avoir appris le deces de son fils Freddy lors de la bataille de Colenso .

Comme Buller, il tenta d'abord de mener une attaque directe sur les capitales Boers Bloemfontein et Pretoria , utilisant la voie de chemin de fer allant du Cap vers ces deux villes comme voie de communication. Toujours comme Buller, il constata a son arrivee dans le pays que l'opinion publique autant en Grande-Bretagne qu'en Afrique du Sud exhortait pour qu'une aide soit apportee aux forces britanniques assiegees a Ladysmith , Kimberley et Mafeking et il dut par consequent changer ses plans.

Une precedente tentative britannique pour delivrer la ville de Kimberley, commandee par Paul Methuen , avait ete contree par les forces de Piet Cronje. Bien que ce dernier ne parvint pas a empecher les Britanniques de traverser la riviere Modder le 28 novembre , il reussit a les stopper lors de la bataille de Magersfontein dix jours plus tard, leur infligeant de lourdes pertes.

Le front se stabilisa au sud de Kimberley dans le mois qui suivit. Les forces de Cronje furent affaiblies par le manque de fourrage pour leurs chevaux. De plus, de nombreuses familles de combattants rejoignirent son campement a Jacobsdal   (en) , ralentissant la vitesse de deplacement de Cronje a cause des chariots, ce qui lui fut fatal.

Plans britanniques [ modifier | modifier le code ]

Roberts reunit de nombreux renforts le long de la ligne de chemin de fer entre le fleuve Orange et la riviere Modder. Il tenta de deborder les Boers par la gauche en envoyant sa cavalerie vers Kimberley afin de delivrer la ville, pendant que l'infanterie securisait les gues derriere elle. Les effectifs de Roberts etaient composes des 6 e et 7 e  divisions d'infanterie, chacune composee de deux brigades, et d'une division de cavalerie composee de trois brigades sous les ordres de John French . Une autre division d'infanterie fut formee durant la campagne.

Sauvetage de Kimberley [ modifier | modifier le code ]

Alors que la Highland Brigade , sous les ordres du major-general Hector MacDonald   (en) , affrontait les Boers a Magersfontein et fixait l'attention de ces derniers sur leur flanc droit, les forces de Roberts commencerent a marcher secretement vers l'est le 11 fevrier . Au soir du 12 fevrier , les cavaliers de tete avaient securise les gues se situant sur le premier obstacle, la riviere Riet . Le jour suivant, la cavalerie britannique fit une marche forcee de 50 kilometres sous un soleil ecrasant afin de prendre possession des gues sur la riviere Modder. L'effet de la chaleur empira lorsque l'herbe seche du veld prit feu, du a une allumette maladroitement jetee. La division de French du attendre aux gues le jour suivant afin que l'infanterie la rejoigne, elle-meme sous marche forcee. Par chance, la manœuvre avait pris les Boers par surprise et ces derniers ne purent se deplacer en force afin de defendre les points de franchissement sur les cours d'eau.

Au matin du 15 fevrier , la division de French commenca sa marche finale vers Kimberley. Elle n'eut pour opposition que quelques Boers isoles et desorganises, brisant leur ligne tenue et profitant du nuage de poussiere qu'elle creait sur son passage. Elle atteignit Kimberley dans la soiree, ou elle fut accueillie par les acclamations de la foule.

La marche du dernier jour eut raison de la majorite des forces de French. La plupart des cavaliers britanniques transportaient trop d'equipements en plus de leurs armes et leurs chevaux (ainsi que ceux de l'artillerie) en furent extenues, n'etant de plus pas acclimates. Les effectifs valides se reduisirent alors a deux regiments de cavalerie legere et deux brigades de cavalerie lourde. Ceci n'empecha pas French d'utiliser ses forces le 16 fevrier dans des tentatives futiles de prise de l'un des canons Boers de 40 livres qui s'etait replie au nord.

Repli de Cronje sur Paardeberg [ modifier | modifier le code ]

Le 15 fevrier , les cinq mille hommes de Cronje evacuerent leur position de Jacobsdal, craignant de se retrouver encercles. Dans la nuit, le large convoi qu'ils formaient passa pres de l'arriere-garde de French et des avant-postes du lieutenant-general Kelly-Kenny sur la riviere Modder. Au cours du jour suivant, l'arriere-garde de cavalerie Boer, constituee d'une seule petite unite, empecha les britanniques de les encercler. Le 17 fevrier , le large convoi de chariots Boer atteignit la riviere Modder a Paardeberg. Alors qu'ils commencaient a traverser, une troupe de cavalerie britannique, constituee de tous les hommes de French encore valides (qui avaient couvert une distance de 65 kilometres depuis Kimberley au cours d'une autre marche forcee), ouvrit le feu sur eux depuis le nord, creant la confusion.

Cronje decida alors de se fixer sur les rives et renforca sa position. La raison qui le poussa a agir de la sorte reste incertaine. Les britanniques avaient maintenant un fort avantage numerique ainsi qu'une artillerie largement superieure. Ces derniers n'avaient plus qu'a faire le siege des Boers et a les bombarder sans relache. Pourtant, les britanniques avaient un deficit de cavalerie et il eut ete facile pour Cronje de les balayer afin de rejoindre les autres forces Boers ( Christiaan de Wet se trouvait alors a 50 kilometres au sud-est et d'autres forces sous le commandement de J.C. Ferreira se situaient a une distance equivalente au nord).

Dimanche sanglant [ modifier | modifier le code ]

Un canon pom-pom capture

Le lieutenant-general Thomas Kelly-Kenny de la 6 e  division britannique avait pour plan de faire le siege de la position de Cronje et de le bombarder jusqu'a sa reddition. Cette tactique aurait certainement etait couronnee de succes et n'aurait cause que peu de pertes aux forces britanniques. Cependant, Roberts etait malade et, son chef d'etat major, le lieutenant-general Herbert Kitchener, etait maintenant aux commandes. Kitchener avait une autre strategie en tete et donc rejeta le plan de Kelly-Kenny.

Il est probable que Kitchener fut alarme par la nouvelle que des forces Boers sous le commandement de De Wet etaient en marche vers Paardeberg pour porter secours a Cronje. Consecutivement, il decida que la position de Cronje devait etre conquise immediatement, et ce avant que De Wet ne puisse intervenir. Kitchener lanca alors son infanterie ainsi que sa cavalerie dans une serie d'attaques frontales desordonnees contre les positions Boers.

Kitchener agit de la sorte, et ce malgre le fait que dans les mois precedents il avait deja ete demontre que ce type d'attaque ne put se faire qu'au prix de lourdes pertes (et notamment sur le meme front a Modder River et Magersfontein ). Ce ne fut malheureusement pas different cette fois-ci. Les soldats britanniques furent abattus en masse. Il est dit qu'aucun soldat ne put s'avancer a moins de 180 metres des positions Boers. A la tombee de la nuit, 24 officiers et 279 hommes etaient morts alors que 59 officiers et 847 hommes etaient blesses. A la mesure des pertes, il s'agissait du revers britannique le plus sanglant de toute la guerre et il fut connu par la suite sous le nom de ≪ dimanche sanglant ≫.

Kitchener n'a pas seulement gache la vie de ces hommes, mais il a egalement mis a mal l'avantage de sa position strategique. Kelly-Kenny l'avait alerte de ne pas partir de sa position sans y laisser une defense adequate. En effet, cette position etait essentielle dans la defense du flanc sud-est des britanniques et egalement dans la prevention de toute tentative de retraite de Cronje. Mais Kitchener, dans son zele d'une attaque totale, n'y laissa qu'une poignee de cavaliers des " Kitchener's Horse " (volontaires britanniques coloniaux). De Wet etait alors capable de conquerir cette position qui ne possedait plus qu'une defense minime.

En consequence, l'avantage strategique changea radicalement. De Wet pouvait rendre la position britannique sur le flanc sud-est intenable et le front Boer s'etendait maintenant du nord-est au sud-est. Alors que la nuit tombait, Kitchener ordonna a ses troupes de fortifier la position ou elles se trouvaient et d'y rester. Peu recurent cet ordre et encore moins le suivirent. Transis de soif et epuises, les survivants se replierent vers le camp. Il apparaissait alors logique que Cronje recoive les renforts tant esperes.

Mais la situation des Boers n'etait pas non plus tres brillante. Cronje et ses hommes venaient d'effectuer une retraite de plusieurs jours avec les britanniques a leurs trousses. Alors que les pertes a la suite du bombardement furent reduites a 100 morts et 250 blesses, les chevaux et chariots ne beneficiaient d'aucun abri pendant le harcelement des canons britanniques. Beaucoup de chariots furent d'ailleurs detruits, les munitions exploserent et les stocks reduits a neant. Beaucoup virent la totalite de leurs biens disparaitre, ainsi que leurs chevaux, cette derniere perte etant la plus critique sachant que l'effort de guerre Boer reposait essentiellement sur la cavalerie. Le moral des forces de Cronje en fut affecte de maniere dramatique.

Le siege [ modifier | modifier le code ]

Le general Roberts arriva sur le theatre des operations a l'aube. Il ordonna alors une reprise immediate des assauts mais, au meme moment, Cronje demanda un cessez-le-feu afin de pouvoir enterrer ses morts. Les britanniques refuserent, ce qui amena la reponse suivante de Cronje " Si vous faites preuve d'aussi peu de charite pour me refuser une treve, alors faites comme vous voulez mais je ne me rendrai pas vivant. Bombardez quand vous voudrez ". Les negociations pour cette treve avaient cependant pris une grande partie de la journee et par consequent il n'y eut plus le temps necessaire pour un assaut supplementaire.

Le jour suivant, Roberts et Kitchener planifierent de nouveau de lancer plusieurs assauts mais ils recurent une opposition ferme des autres officiers superieurs. Le mercredi, Roberts perdit son sang-froid et envisagea de se retirer. S'il l'avait fait, cela aurait permis a Cronje de fuir et aurait donc ete l'une des plus grosses erreurs dans une guerre qui en comptait deja beaucoup. Heureusement pour Roberts, ce fut De Wet qui perdit ses nerfs le premier. Confronte a une division britannique entiere, qui pouvait a tout moment recevoir des renforts, et inquiet a propos de la securite de ses hommes, il retira son commando du sud-est. Les forces de Ferreira, qui auraient eventuellement pu soutenir De Wet, furent desorganisees a la suite de la mort de leur commandant, tue accidentellement par l'un de ses propres hommes. De maniere inexplicable, Cronje refusa de quitter sa position.

La reddition des Boers [ modifier | modifier le code ]

La position de Cronje etait maintenant sujette a un bombardement encore plus intensif, les britanniques ayant recu des renforts d'artillerie. Presque tous les chevaux et toutes les mules avaient ete tues, l'odeur et la pestilence se degageant des carcasses frisant l'insoutenable. Le jour final de la bataille, le Royal Canadian Regiment , qui avait perdu 70 hommes dans une charge precedente, fut de nouveau appele a prendre la tete au titre de la rotation entre les differentes unites. Au lieu de mener une charge le matin suivant comme cela s'etait deja produit, les canadiens, avec l'aide des Royal Engineers , avancerent au cours de la nuit en direction du camp Boer et creuserent des tranchees a environ 60 metres des positions Boers. Le , les Boers s'eveillerent surpris par le feu des fusils canadiens et se rendirent, liberant la voie vers la premiere capitale Boer, Bloemfontein . Cronje se rendit avec 4 019 hommes et 50 femmes. C'etait la premiere (et selon certains la seule) grande victoire de la guerre, 10 % des effectifs totaux de l'armee Boer etant maintenant prisonniers.

C'etait le jour du 19 e  anniversaire de la bataille de Majuba Hill , qui fut fatale aux Britanniques pour l'issue de la premiere Guerre des Boers .

Meme si les Britanniques purent reprendre leur marche en avant apres la bataille, leur fatigue et le manque de vivres (aggrave par la capture d'un convoi par De Wet) allaient causer de lourdes pertes au sein de leurs troupes, en particulier due a la fievre enterique .

Ce conflit fut le temoin du premier deploiement outre-mer de l'armee canadienne.

Sources [ modifier | modifier le code ]