Informations generales
Date
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Lieu
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Ouest de
Strasbourg
commune de
Hausbergen
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Issue
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Victoire decisive des Strasbourgeois
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Belligerants
Ville de Strasbourg
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Eveque de Strasbourg
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Forces en presence
Inconnu, mais superieures en nombre. 300 archers.
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300 cavaliers et au moins 5 000 fantassins
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1
]
.
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Pertes
Inconnu. Pas de personnalite notable.
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Inconnu. Plus de 60 chevaliers nobles tues et 73 nobles faits prisonniers.
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Geolocalisation sur la carte :
Alsace
Bataille de Hausbergen
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Geolocalisation sur la carte :
France
Bataille de Hausbergen
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La
bataille de Hausbergen
a eu lieu le
et marque l'emancipation de la ville de
Strasbourg
. Les bourgeois de la ville et petites gens arrivent a defaire l'armee de chevaliers de metier de l'eveque de Strasbourg,
Walter de Geroldseck
.
Les relations, deja tendues des Strasbourgeois avec leur eveque, prennent un tour particulier en 1260. Sitot installe sur le trone episcopal,
Walter de Geroldseck
lance, en allemand, un manifeste de griefs a l'egard des bourgeois, veritable declaration de guerre : il veut retablir dans toute leur rigueur ses droits temporels de comte-burgrave de Strasbourg. Pour ce faire, il menace d’user de tous les moyens de contrainte que lui confere son autorite episcopale, au premier rang desquels l’
interdit
et l’
excommunication
.
Les incidents entre l’eveque et la ville se multiplient et l'epreuve de force devient ineluctable.
Replie a Dachstein l'eveque attend des renforts : mille cinq cents hommes de l'eveque de Treves, mais aussi des hommes envoyes par les
abbes de Saint Gall
, de
Murbach
, et surtout du comte
Rodolphe de Habsbourg
. Il fait une demonstration de force devant la ville, qui tourne a son desavantage. Il choisit alors de mettre Strasbourg sous embargo.
Les Strasbourgeois tentent en vain de rompre ce blocus.
1261 est un tournant. Durant une treve pour les recoltes,
Rodolphe de Habsbourg
change de camp et se rallie a la ville. Les Strasbourgeois le nomment gonfalonnier de leur armee le
. A Noel 1261, une sortie effectuee par les Strasbourgeois avec leur nouvel allie en direction de Dachstein ne permet pas de regler le conflit, l'eveque hesitant a se frotter a Rodolphe. Il se venge cependant en pillant les possessions de Rodolphe en Haute-Alsace.
Au printemps 1262, l'Alsace est a feu et a sang. Le doute s'installe dans les deux camps. Une decision en rase campagne s'impose.
Elle aura lieu a
Oberhausbergen
le
. La moitie de la garnison de Strasbourg, conduite par
Reinbold Liebenzeller
, se rend a
Mundolsheim
, a l'extremite nord de la colline de Hausbergen, et abat le clocher dont on craint qu'il serve de vigie dans l'embargo etabli par l'eveque. Ce dernier est averti et se met en route avec son armee : 300 chevaliers et 6000 fantassins. Liebenzeller envoie des messagers a Strasbourg pour appeler des secours. Lui-meme monte alors sur la colline de Hausbergen et attend les troupes, conduites par son collegue Niclaus Zorn. Lorsqu'elles sont en vue, il se remet en marche le long de la crete, tandis que Zorn le suit en contrebas. Arrive a l'extremite sud de la colline, il contourne le village d'Oberhausbergen. Or, l'eveque, qui l'observe, croit qu'il essaie de revenir vers Strasbourg, et pense pouvoir l'ecraser avec sa cavalerie. Son erreur a ete de laisser prendre du retard a son infanterie. Le chevalier Marx d'Eckwersheim fut le premier a sortir des rangs pour l'armee de Strasbourg, pour affronter le chevalier Beckelar de l'armee episcopale; le combat dura jusqu'a la mort de ce dernier, et apres ce combat la bataille devint generale
[
2
]
.
L’eveque est oblige de fuir et se retire a Molsheim, abandonnant ses prerogatives sur la cite. Il meurt en
.
Consequences de la bataille : Strasbourg devient Ville Libre
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modifier le code
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La paix, conclue entre la ville et le nouvel eveque Henri de Geroldseck, cousin du defunt, confirme le
l'independance complete du Conseil ; les pretentions ducales passees et futures de l'eveque de Strasbourg sont declarees nulles et irrecevables.
Desormais, Strasbourg est une
ville libre d'Empire
et son avenir confie a son seul Conseil. C'est une des illustrations du particularisme alsacien a cette epoque, suivi quelques annees plus tard par la creation d'une autre originalite alsacienne : la
Decapole
, union de dix villes imperiales alsaciennes. Contrairement a ce qu'en pensent meme de nombreux
Alsaciens
, Strasbourg n'en faisait pas partie.
Enfin, la gestion de l'
œuvre Notre-Dame
, chargee de la construction et de l'entretien de la
cathedrale
, est retiree a l'eveque et confiee au grand-chapitre.
Sur les autres projets Wikimedia :
- ↑
d'apres les chroniques de
Jacques Twinger de Koenigshoffen
- ↑
Strasbourg illustre ou Panorama pittoresque, historique et statistique de Strasbourg et de ses environs Par Frederic Theodore Piton , 1855 pages 133
Pierre Jacob et Gilles Stutter,
La Bataille de Hausbergen
, Editions Coprur, 2011,
(
ISBN
978-2-84208-216-1
)