Informations generales
Date
|
|
Lieu
|
alentours de
Flavion
et de
Florennes
,
Belgique
|
Issue
|
Victoire allemande
Retraite francaise
|
Pertes
100 chars perdus
|
60 a 100 chars perdus,
20 automitrailleuses detruites
et 20 canons antichar detruits
|
Seconde Guerre mondiale
,
Bataille de France
Batailles
Percees de la Meuse et rupture du front belge :
Tentatives de contre-attaques alliees :
Defense des ports de la Manche et rembarquement britannique a Dunkerque :
Effondrement de la
Ligne Weygand
, avancee allemande sur la Seine et evacuation des troupes alliees :
Front italien et percee allemande dans le Sud :
modifier
La
bataille de Flavion
est un combat opposant des unites blindees francaises et allemandes le
autour de
Flavion
et de
Florennes
, pres de
Charleroi
en
Belgique
, dans le cadre de la
bataille de France
. Il s'agit de la deuxieme bataille de chars de mai-juin 1940 apres la
bataille de Hannut
(12-14 mai), precedant
celle de Montcornet
(17 mai).
L'enjeu pour les Francais est la resorption de la
tete de pont de Dinant
etablie par les Allemands depuis deux jours, ou au moins de stopper son extension. Mais la bataille de Flavion se solde par la destruction rapide des unites blindees francaises engagees, mettant en exergue leurs defauts par rapport a leurs homologues allemandes : inadequation du ravitaillement, cooperation interarmes insuffisante, faiblesses des transmissions (notamment la radio dans les chars) malgre les qualites certaines des blindes francais
[
1
]
,
[
2
]
.
La victoire des blindes allemands a Flavion leur ouvre la voie vers la frontiere francaise, ou ils perceront le
secteur fortifie de Maubeuge
dans la foulee.
Le
, le
Troisieme Reich
lance une grande offensive sur les
Pays-Bas
, le
Luxembourg
, la
Belgique
et la
France
dans ce qui sera appele la
bataille de France
.
Les Allemands appliquent le
plan jaune
: leur
groupe d'armees B
attaque les Pays-Bas et avance dans la plaine belge, y attirant ainsi l'aile marchante des Franco-Britanniques qui suivent le
plan Dyle-Breda
prevu dans le cas d'une telle offensive allemande dans les pays neutres. Dans le meme temps, le
groupe d'armees A allemand
, avec en premier echelon ses formations de chars (la
Gruppe Hoth
et la
Panzergruppe von Kleist
), lance l'attaque principale au centre de la ligne de front, a travers les Ardennes, et atteint ainsi la
Meuse
le 12 au soir, la franchissant en force le lendemain.
Progression des chars allemands de Dinant vers Philippeville
[
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|
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]
Ainsi, la
Gruppe Hoth
(
XV. Armee-Korps (mot.)
du
general Hoth
) traverse le fleuve (face a la
9
e
armee francaise
du
general Corap
) au niveau de
Houx
et
Bouvignes
(situes au nord de
Dinant
), etablissant le 13 une tete de pont profonde jusqu'a
Haut-le-Wastia
et
Onhaye
, repoussant devant lui le
11
e
corps d'armee francais
du
general Martin
et le
2
e
corps d'armee
.
La
Gruppe Hoth
est constituee de deux divisions blindees : au nord la
5
e
Panzerdivision
de
Max von Hartlieb-Walsporn
, au sud la
7. Panzer-Division
d'
Erwin Rommel
. Le lendemain, bientot flanquees par les divisions d'infanterie qui arrivent peu a peu sur la Meuse, les divisions de Hoth cherchent a progresser vers l'ouest : la
5. Panzer-Division
progresse peu dans cette direction mais la
7. Panzer-Division
avance jusqu'a
Anthee
, au sud-est de
Flavion
et menace de percer sur la route de
Philippeville
.
Arrivee de reserves francaises en vue d'une contre-attaque
[
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|
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]
Pendant ce temps, le matin du 14, le
groupe d'armees
n
o
1
francais, jusqu'alors focalise par
la situation preoccupante a Gembloux
ou combat la
1
re
armee
, enleve a cette derniere la
1
re
division cuirassee
(
1
re
DCr) de
Marie-Germain-Christian Bruneau
pour la diriger en soutien du
11
e
corps d'armee (
9
e
armee)
[
3
]
, devant la menacante tete de pont de Dinant etablie par la
Gruppe Hoth
qu'il faut empecher d'une progression plus en avant vers Philippeville.
Bruneau se voit ainsi confie par Corap la mission de contre-attaquer le soir meme du 14
[
3
]
. Il prepare ainsi une attaque qui a pour objectif, en partant du nord de Flavion, d'atteindre
≪ la region du bois de
Weillen
≫
[
4
]
et de
≪ degager le front du [
11
e
] corps d'armee ≫
[
4
]
. Cette premiere attaque, menee seulement par la
1
re
DCr doit etre un
≪ coup de boutoir dans le dispositif ennemi [pour] le desorganiser et [pour] l'arreter dans son mouvement en avant ≫
[
5
]
.
Pour le lendemain est prevue une attaque aux objectifs de plus grande envergure avec deux regiments de tirailleurs de la
4
e
division d'infanterie nord africaine
(
4
e
DINA) du
general Sancelme
[
5
]
. Cette division, en reserve du
11
e
corps d'armee depuis le 10 mai
[
3
]
, vient de monter en ligne dans l'apres-midi du 14 face a la
7. Panzer-Division
. L'attaque ainsi prevue avec ces deux divisions a pour objectif
≪ de rejeter l'ennemi au-dela de la Meuse et de nettoyer completement toute la region ouest de ce fleuve ≫
[
5
]
.
Mais la
1
re
DCr qui fait route depuis
Fleurus
ou elle etait en reserve de la
1
re
armee, n'arrive pas entierement a temps sur place a cause de l'encombrement des itineraires de cette armee et du retard qu'a mis l'ordre de deplacement a parvenir a certaines unites
[
3
]
. Premiere arrivee, la demi-brigade lourde doit ravitailler pour attaquer mais le train de ravitaillement de la division n'arrive, comme la demi-brigade legere, que dans la nuit jusqu'au lendemain matin, la contre-attaque du soir du 14 mai est donc impossible
[
3
]
. L'arrivee de la DCr n'est neanmoins pas detectee par les Allemands
[
3
]
.
Puis c'est l'attaque du lendemain qui est compromise par un ordre de la
9
e
armee, qui fixe au soir du 14 de nouveaux objectifs defensifs a la
4
e
DINA car dans la journee l'aile droite du
11
e
corps d'armee vient d'etre repoussee de la Meuse qu'elle tenait encore autour de
Givet
[
3
]
,
[
6
]
. Ainsi, sans autre support d'infanterie que son bataillon de chasseurs portes, la
1
re
DCr n'a plus les moyens de l'attaque prevue
[
note 1
]
et recoit finalement l'ordre par le general Martin de se tenir en retrait ≪ pour agir en contre-attaques limitees afin de maintenir l'integrite du front ≫
[
7
]
.
1
re
demi-brigade lourde :
- 28
e
bataillon de chars de combat (
28
e
BCC, 35
chars Renault B1-bis
) ;
- 37
e
bataillon de chars de combat (35 chars Renault B1-bis) ;
3
e
demi-brigade legere :
- 25
e
bataillon de chars de combat (45
chars Hotchkiss H-39
) ;
- 26
e
bataillon de chars de combat (45 Hotchkiss H-39) ;
5
e
bataillon de chasseurs portes (BCP) ;
305
e
regiment d'artillerie tout-terrain (RATT, trois groupes de 105
mm
).
5. Panzer-Division
Panzer-Brigade 5
- Panzer-Regiment 15
(ne participe pas a la bataille etant encore sur la rive orientale de la Meuse
[
1
]
)
- Panzer-Regiment 31
(2 bataillons de chars soit au 10 mai 1940 : 105
Panzer I
et
II
, 44
Panzer III
et
IV
, 11 chars de commandements
[
8
]
)
Schutzen-Brigade 8
- Schutzen-Regiment 13
(deux bataillons de fusiliers)
- Schutzen-Regiment 14
(deux bataillons de fusiliers)
Artillerie-Regiment 116
(trois groupes)
Panzer-Jager-Abteilung 53
(bataillon antichar)
Panzer-Aufklarung-Abteilung 8
(bataillon de reconnaissance)
Panzer-Pioner Bataillon 89
(bataillon de pionniers)
7. Panzer-Division
Panzer-Regiment 25
et
Panzer-Abteilung 66
(3 bataillons de chars soit au 10 mai 1940 : 102
Panzer I
et
II
, 91
Panzer 38(t)
, 24
Panzer IV
, 8 chars de commandements
[
9
]
)
Schutzen-Brigade 7
- Schutzen-Regiment 6
(deux bataillons de fusiliers)
- Schutzen-Regiment 7
(deux bataillons de fusiliers)
Artillerie-Regiment 78
(trois groupes)
Panzer-Jager-Abteilung 42
(bataillon antichar)
Panzer-Aufklarung-Abteilung 37
(bataillon de reconnaissance)
Panzer-Pioner Bataillon 58
(bataillon de pionniers)
Le 15 mai a l'aube, la
1
re
division cuirassee est deployee face a l'est avec sa demi-brigade lourde en avant, le
37
e
BCC etant au sud d'
Ermeton
tandis que le
28
e
BCC est au nord de
Flavion
. La demi-brigade legere (les
chars H39
) est placee en retrait, le
26
e
BCC au sud-ouest de
Stave
et le
25
e
BCC au nord de
Corenne
. Enfin, le bataillon d'infanterie (
5
e
BCP) et les groupes d'artillerie (
305
e
RATT) sont a l'arriere pres de
Florennes
, le
PC
divisionnaire est a Stave.
En raison du retard du train de ravitaillement, seul le
37
e
BCC a pu se ravitailler en essence dans la nuit
[
10
]
. Les chars des autres bataillons devront faire le plein pendant des combats
[
11
]
. Ce manque de carburant ne permet pas a la
1
re
DCr d'appliquer l'ordre venant du general Martin de se tenir plus en retrait a l'ouest, seul le
305
e
RATT se replie vers
Erpion
a l'exception temporaire de la
7
e
batterie
[
10
]
.
La premiere unite allemande qui arrive au contact des unites francaises au petit matin est le
Panzer-Regiment 25
de la
7. PzD
, qui venant de
Morville
rencontre le
28
e
BCC autour de Flavion : les blindes legers allemands ne faisant pas le poids face aux B1-bis, les Allemands engagent leurs canons antichars pour se defendre. Par ailleurs les chars du
28
e
BCC, faute de carburant en quantite suffisante, ne peuvent empecher la progression de la
7. PzD
vers Philippeville
[
10
]
. Celle-ci menace ainsi le
25
e
BCC de debordement, qui se replie donc, mettant de fait le
28
e
BCC dans une situation similaire ; la 2/
28
e
BCC contre attaque alors mais echoue face au nombre, le
28
e
BCC doit se replier a son tour
[
10
]
. Ses chars, n'ayant plus de carburant, se fixent sur des hauteurs d'ou ils tiennent en respect les Allemands
[
10
]
.
Le
general Bruneau
envoie la
2
e
compagnie (douze chars) du
37
e
BCC en renfort aupres du
28
e
, mais elle est bloquee au sud de Biert de front par les chars de la
7. PzD
et attaquee de flanc par ceux du
Panzer-Regiment 31
de la
5. PzD
: les douze chars francais sont perdus
[
12
]
.
Presse de poursuivre vers l'ouest, le
general Hoth
donne l'ordre a la
5. PzD
de s'occuper de la division francaise, tandis que la
7. PzD
doit se lancer vers
Philippeville
. La division du
general Rommel
decroche donc vers le sud-ouest a partir de
10
h
, defilant a cote du dispositif francais qui la tient encore en partie sous son feu, malgre l'intervention de l'artillerie et de l'aviation allemande
[
10
]
. La seule batterie d'artillerie francaise cause notamment des difficultes aux Allemands, mais faute de nouveaux ordres, elle se replie a 11h
[
10
]
. De son cote, la division du
general von Hartlieb-Walsporn
se regroupe pour l'assaut : en debut d'apres-midi, sa
Panzer-Brigade 5
est prete
[
10
]
.
Soutenus par les
canons antiaeriens de 88
mm
utilises en antichars, par les
bombardiers en pique
et par l'
artillerie de 105
mm
divisionnaire, les chars allemands mettent en deroute d'abord le
28
e
BCC autour de Flavion ; puis c'est au tour des
37
e
et
26
e
BCC d'Ermonton a Stave. L'ordre de repli est finalement donne par le general Bruneau a
16
h
. La
1
re
DCr a perdu dans l'affaire la majorite de ses chars : par exemple le
28
e
BCC perd 22 de ses 35 B1-bis dans la journee, soit mis hors de combat par les Allemands, soit en panne seche (dans ce cas incendies lors des replis) ; le
35
e
BCC perd ses derniers chars a
Beaumont
le lendemain. Seul le
25
e
BCC a ete relativement epargne, disposant encore de la moitie de son effectif
[
13
]
.
La
1
re
DCr est contrainte de se replier a l'ouest sur
Solre-le-Chateau
. A l'issue de ses combats a Flavion, elle a perdu environ 100 chars, le
28
e
BCC est aneanti et il ne reste plus qu'une compagnie aux
26
e
et
37
e
BCC. De leur cote les Allemands ont perdu entre 60 et 100 chars, 20 automitrailleuses et 20 canons antichars
[
14
]
.
Le lendemain, la
1
re
DCr tente de defendre
Beaumont
mais doit a nouveau se replier abandonnant la derniere compagnie du
37
e
BCC, une du
25
e
BCC ainsi que deux batteries du
305
e
RA. Le 18 mai, le general Bruneau et une partie de son etat-major est capture a
Bantouzelle
.
A partir du 31 mai, dans la region d'
Esternay
a 15
km
a l'ouest de
Sezanne
, le general Welvert reconstitue a partir des debris et de renforts une nouvelle
1
re
DCr qui sera ensuite redeployee dans l'Oise afin de proteger la
7
e
armee francaise
.
- ↑
a
et
b
Karl-Heinz
Frieser
(
trad.
Nicole Thiers),
Le mythe de la guerre eclair : La campagne de l'ouest 1940
[≪ Blitzkrieg-Legende : der Westfeldzug 1940 ≫], Paris,
Belin
,
, 479
p.
(
ISBN
978-2-7011-2689-0
)
,
p.
253 a 256
- ↑
France. Assemblee nationale (1946-1958). Commission d'enquete sur les evenements de 1933 a 1945. Auteur du
texte
, ≪
Rapport fait au nom de la Commission chargee d'enqueter sur les evenements survenus en France de 1933 a 1945. Tome 4 / par M. Charles Serre,...
≫, sur
Gallica
,
(consulte le
)
.
- ↑
a
b
c
d
e
f
et
g
Mary 2009
,
p.
331-335
- ↑
a
et
b
Rapport Martin, qui commandait a l'epoque le
11
e
corps d'armee, cite par
Mary 2009
,
p.
333.
- ↑
a
b
et
c
Journaux des marches et des operations
de la
4
e
DINA, cite par
Mary 2009
,
p.
333.
- ↑
Mary 2009
,
p.
340.
- ↑
Rapport Martin, qui commandait a l'epoque le
11
e
corps d'armee, cite par
Mary 2009
,
p.
340.
- ↑
Jorge
Rosado
et Chris
Bishop
,
Les divisions blindees de la Wehrmacht : 1939-45
, Londres, Editions de Lodi,
, 192
p.
(
ISBN
978-2-84690-287-8
)
,
p.
53
- ↑
Jorge
Rosado
et Chris
Bishop
,
Les divisions blindees de la Wehrmacht : 1939-45
, Londres, Editions de Lodi,
, 192
p.
(
ISBN
978-2-84690-287-8
)
,
p.
74
- ↑
a
b
c
d
e
f
g
et
h
Mary 2009
,
p.
355-358.
- ↑
Saint-Martin 1998
,
p.
182.
- ↑
Saint-Martin 1998
,
p.
183.
- ↑
Saint-Martin 1998
,
p.
184-185.
- ↑
Dominique
Lormier
,
Comme des lions : mai juin 1940 : Le sacrifice heroique de l'armee francaise
, edition Calmann-Levy,
(
ISBN
978-2-7021-3445-0
)
,
p.
88
.
- Gerard
Saint-Martin
(
pref.
Pierre Messmer),
L'arme blindee francaise
,
t.
1 :
Mai-juin 1940 ! Les blindes francais dans la tourmente
, Paris, Economica,
coll.
≪ Campagnes & strategies ≫ (
n
o
25),
(
reimpr.
2011), 365
p.
(
ISBN
2-7178-3617-9
)
- Jean-Yves
Mary
,
Le corridor des Panzers : Par dela la Meuse 10 - 15 mai 1940
,
t.
I, Bayeux,
Heimdal
,
, 462
p.
(
ISBN
978-2-84048-270-3
et
2-84048-270-3
)