Bataille de Bassignana (1745)

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.
Bataille de Bassignana
Description de l'image Battle of Bassignana 1745.tiff.
Informations generales
Date
Lieu le long du Tanaro , pres de Bassignana
Issue Victoire franco-espagnole ouvrant la porte de la Lombardie
Belligerants
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Espagne  Royaume d'Espagne
Drapeau du Royaume de Naples  Royaume de Naples
Drapeau de la République de Gênes Republique de Genes
Royaume de Sardaigne  Royaume de Sardaigne
Drapeau de l'Autriche  Archiduche d'Autriche
Commandants
Jean-Baptiste Desmarets de Maillebois ,
Jean-Thierry du Mont de Gages ,
Gian Francesco II Brignole Sale
Charles-Emmanuel III de Sardaigne
Forces en presence
70 000 hommes 60 000 hommes
Pertes
200 morts
300 blesses
300 morts
1 200 blesses ou prisonniers

Guerre de Succession d'Autriche

Batailles

Campagnes italiennes

La bataille de Bassignana a eu lieu le , le long du Tanaro , pres de Bassignana , pendant la guerre de Succession d'Autriche . Elle s'acheve par une defaite des armees sardes en presence d'un ennemi superieur en nombre.

Circonstances [ modifier | modifier le code ]

En 1745, le camp franco-espagnol se renforce : la France adhere a la ligue de Francfort , le , qui rassemble la Prusse , la Suede , l' Electeur palatin , le Landgrave de Hesse-Philippsthal , a laquelle adherait aussi Charles VII , (refusant de reconnaitre Marie-Therese , fille de Charles VI , pour heritiere des Etats d'Autriche auxquels il pretend avoir droit) mort le . Les Francais avaient defait les Anglo-Hollandais a la bataille de Fontenoy le  ; Frederic II de Prusse ecrase les Autrichiens a la bataille de Hohenfriedberg ( ), et les Saxons a la bataille de Kesselsdorf ( ) ce qui contraindra Marie-Therese a la paix de Dresde ( ).

De fait, en Italie, au debut de 1745, la guerre semble tourner en faveur des armees franco-espagnoles, d'ailleurs en nombre impressionnant. L'armee du nord, sous le commandement de don Philippe de Bourbon et du marechal de Maillebois est forte de 39 000 fantassins et 6 500 cavaliers ; celle du sud, confiee au duc de Modene assiste de Gages , dispose de 35 000 fantassins et 3 500 cavaliers. Les deux armees doivent commencer la campagne chacune de son cote, puis operer leur jonction a La Bocchetta pour donner le coup de grace a la domination autrichienne en Italie.

Face a des forces aussi considerables, auxquelles il faut encore ajouter les 10 000 soldats et 36 canons promis par Genes, laquelle par le traite d'Aranjuez   (es) a adhere a l'alliance entre France, Espagne et Naples, les ressources de Charles-Emmanuel III de Sardaigne sont fort modestes : un peu plus de 20 000 hommes, y compris des milices vaudoises peu habituees a la bataille rangee ; il compte cependant sur les forces de Lobkowitz , qui sous la pression de l'Espagne et de Naples, a du abandonner Imola et se retirer a Fossalta , a cote de Modene , sur la riviere Panaro .

Vient de Madrid l'ordre de faire la jonction entre les deux armees dans le pays genois : don Philippe doit passer du comte de Nice en Ligurie  ; Gages, avec 20 000 hommes, doit prendre le chemin de Monte Pellegrino   (it) . De fait, ce dernier arrive a Sarzana le , puis se porte a Pontedecimo dans le Val Polcevera . En face, Lobkowitz quitte la region de Reggio et de Parme pour rejoindre Charles-Emmanuel III sur une ligne commune le long du Tanaro , entre Pavone et Bassignana .

La bataille [ modifier | modifier le code ]

Les armees de don Philippe, Maillebois et Gages se rassemblent donc, atteignant le chiffre de 60 000 hommes, et s'approchent de la ligne du Tanaro. Tortona , assiegee par les Francais et les espagnols, tombe le  ; envoyant de forts detachements a Pavie et Plaisance , sur le conseil de Maillebois, les allies franco-hispano-napolitains separent les Autrichiens de Charles-Emmanuel III, et menacent la Lombardie . Schulenburg   (de) , remplacant de Lobkowitz a la tete des troupes autrichiennes, croit que ses ennemis visent l'invasion du Milanais, et abandonne la ligne du Tanaro pour y courir. La disproportion des forces est en defaveur de l'armee sarde, qui ne peut aligner que 20 000 hommes face aux 60 000 de ses ennemis.

Schulenburg parti, les Piemontais sont attaques a Bassignana le . La bataille est acharnee, mais devant le nombre, les Sardes se retirent a Valenza , puis a Casale .

Anecdote sur les milices vaudoises [ modifier | modifier le code ]

  • Lors de cette bataille, se manifeste la nette superiorite des Miquelets espagnols sur la Milice vaudoise : l'infanterie legere espagnole parvient a encercler la brigade Piemont dirigee par Alexandre Guibert de Sayssac , qui n'echappe que de peu a l'aneantissement. Leur equipement partiel en armes a canon raye , qui rallonge sensiblement les temps de rechargement, est l'un des details techniques qui s'ajoutent a leur peu d'habitude de la bataille rangee en terrain plat.
  • A Bassignana toujours, notamment pendant la phase finale de l'affrontement, un element d'infanterie legere faillit completement a sa mission, qui etait de couvrir le retrait de l'aile droite sarde, qui subit de ce fait des pertes severes.

Consequences [ modifier | modifier le code ]

Au lieu de poursuivre l'armee sarde, les allies franco-hispano-napolitains mettent le siege en octobre devant Alessandria , defendue par le marquis Isnardi [ 1 ] , qui abandonne la cite apres une breve resistance, et s'enferme dans la citadelle. Laissant la de quoi les surveiller, les allies se dirigent sur Valenza, defendue par Balbiano   (it) , qui, ne pouvant tenir, detruit ses canons et se retire a Casale. Asti et Casale tomberent a leur tour aux mains des allies, qui alors se separent : Maillebois reste au Piemont avec les Francais ; Gages passe en Lombardie avec les Espagnols, entrant meme dans Milan, mais sans parvenir a prendre la citadelle ou s'est refugiee la garnison.

A l'approche de l'hiver, les operations de guerre sont suspendues, et Louis XV cherche pendant cette treve forcee a separer Charles-Emmanuel de ses allies autrichiens, lui promettant toute la Lombardie a gauche du Po et les territoires entre ce fleuve et la Scrivia . Le roi de Sardaigne est sur le point de ceder, mais la paix de Dresde, le , permet a l'imperatrice, liberee de la pression prussienne, d'expedier en Italie une armee dirigee par le general Browne , devant faire jonction avec Liechtenstein qui succedait a Schulenburg. Fort de cet appui, Charles-Emmanuel III rompit les tractations avec la France et prepara la campagne suivante.

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. (it) ≪  CARAGLIO, Ignazio Giovanni Battista Isnardi De Castello marchese di in "Dizionario Biografico"  ≫, sur www.treccani.it (consulte le )