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Bataille d'Austerlitz

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Bataille d’Austerlitz
Description de cette image, également commentée ci-après
Napoleon a la bataille d'Austerlitz par Francois Gerard .
Informations generales
Date
Lieu Austerlitz ( royaume de Boheme-Moravie , Empire d'Autriche , Saint-Empire romain germanique )
Issue

Victoire francaise decisive

Belligerants
Drapeau de l'Empire français Empire francais Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Drapeau de l'Autriche  Empire d'Autriche
Commandants
Drapeau de l'Empire français Napoleon  I er
Drapeau de l'Empire français Michel Ney
Drapeau de l'Empire français Jean-Baptiste Bessieres
Drapeau de l'Empire français Jean-Baptiste Bernadotte
Drapeau de l'Empire français Louis Nicolas Davout
Drapeau de l'Empire français Jean-de-Dieu Soult
Drapeau de l'Empire français Jean Lannes
Drapeau de l'Empire français Joachim Murat
Drapeau de l'Empire russe Alexandre I er de Russie
Drapeau de l'Empire russe Mikhail Koutouzov
Drapeau de l'Empire russe Pierre de Bagration [ 1 ]
Drapeau : Monarchie de Habsbourg Francois I er d'Autriche
Drapeau : Monarchie de Habsbourg Franz von Weyrother
Drapeau : Monarchie de Habsbourg Jean I er de Liechtenstein
Forces en presence
68 000 hommes [ Note 1 ]
139 canons
82 000 a 90 000 hommes [ 4 ]
160 a 278 canons [ 5 ]
Pertes
1 305 [ 6 ] a 1 537 morts [ 7 ]
6 940 blesses [ 6 ]
573 prisonniers [ 6 ]
1 drapeau
15 000 morts ou blesses [ 6 ]
12 000 prisonniers [ 6 ]
180 canons [ 6 ]
45 [ 8 ] a 50 [ 6 ] drapeaux

Troisieme Coalition

Batailles

Batailles navales


Campagne d'Allemagne (1805)  : operations en Baviere - Autriche - Moravie


Campagne d'Italie (1805)  : Operations en Italie du Nord


Invasion de Naples (1806)


Coordonnees 49° 07′ 41″ nord, 16° 45′ 45″ est
Geolocalisation sur la carte : Tchequie
(Voir situation sur carte : Tchéquie)
Bataille d’Austerlitz
Geolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Bataille d’Austerlitz

La bataille d’Austerlitz est un affrontement decisif de la campagne d'Allemagne qui s'est deroule le lundi [ Note 2 ] entre Brunn et Austerlitz , dans le sud de la Moravie (alors une possession autrichienne , aujourd'hui en Tchequie ).

Cette bataille oppose la Grande Armee commandee par Napoleon Bonaparte , sacre empereur des Francais un an jour pour jour auparavant, aux troupes de Francois I er , empereur d' Autriche et du Saint-Empire romain germanique , et aux forces russes d' Alexandre I er , tsar de Russie . Les trois souverains sont presents sur le champ de bataille, d'ou son surnom de ≪ bataille des Trois Empereurs ≫.

Apres neuf heures de combats, la Grande Armee de Napoleon, malgre son inferiorite numerique, met en deroute, encercle et bat de facon decisive les forces de la Troisieme Coalition qui se dissout a la suite de la bataille, obligeant l'Autriche a signer la paix de Presbourg .

Outre son importance strategique, cette bataille, la campagne qui l'a precedee , menant la Grande Armee de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) jusqu’a Austerlitz, et les ruses de Napoleon, sont considerees comme un chef-d'œuvre tactique de Napoleon I er , enseignee dans toutes les academies militaires au monde.

Le Royaume-Uni , membre et financeur de la coalition, n'a que marginalement contribue aux operations terrestres : ses petits contingents debarques en Italie et en Allemagne du nord n'ont pas affronte la Grande Armee . Victorieux sur mer a la bataille de Trafalgar en , le Royaume-Uni demeure la seule grande puissance a continuer de s’opposer a l' empire napoleonien .

Contexte [ modifier | modifier le code ]

La paix d'Amiens et debut des hostilites [ modifier | modifier le code ]

En , la France et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande , affaiblies par dix ans de guerre, signent a Amiens un traite de paix . Cependant, tous les motifs de griefs entre les deux puissances n'ont pas ete definitivement regles, notamment la volonte britannique de domination des mers et la poursuite de la politique economique protectionniste de la France . La paix ne sera donc que de courte duree.

Le nouveau Premier ministre britannique William Pitt , farouchement anti-francais, ne respecte pas le traite et refuse d’evacuer l’ ile de Malte . Puis, en , le Royaume-Uni de Grande-Bretagne ouvre les hostilites en saisissant 1 200 bateaux de commerce francais et hollandais dans les ports britanniques sans declaration de guerre . Les Francais reagissent quelques jours plus tard en arretant tous les Britanniques se trouvant en France [ Note 3 ] et Bonaparte mobilise son armee.

L’armee d’Angleterre et le camp de Boulogne-sur-Mer [ modifier | modifier le code ]

Napoleon Bonaparte a deja eu l’occasion de commander l’armee du Nord en 1797 . Mais devant l’impreparation de ses troupes et la puissante flotte britannique croisant dans le pas de Calais , il prefera alors mener la campagne d'Egypte . En 1803, le Premier Consul, fort de son experience, assemble ses corps d’armees le long du littoral francais [ Note 4 ] dans l'idee d'envahir la Grande-Bretagne [ Note 5 ] , [ 9 ] . Pendant un an, ce qui devint ainsi la Grande Armee s’equipe, s’entraine, forme ses conscrits encadres d'officiers competents. En effet, la plupart d'entre eux sont d’anciens simples soldats leves en 1793 [ Note 6 ] qui, en dix ans, ont acquis l'experience du combat et gardent un attachement pour les nouvelles recrues.

La Troisieme Coalition : le Royaume-Uni, l'Autriche et la Russie [ modifier | modifier le code ]

Les Britanniques sont certes maitres des mers, mais leur armee de terre manque d'importance. Conscient que cette armee serait incapable de s’opposer a la Grande Armee une fois debarquee, William Pitt, Premier ministre britannique, decide a la fin de l'annee 1804 de former une nouvelle coalition avec l’Autriche, la Russie et la Suede , qui n'eut dans cette guerre qu’un role mineur, afin d'eloigner la menace d’une invasion francaise. Les allies du Royaume-Uni adherent, quant a eux, a la coalition pour plusieurs motifs.

Le tsar Alexandre I er de Russie , sacre en 1801 , y adhere pour des raisons de prestige. En effet, vaincre l’ empereur des Francais confirmerait la puissance de la Russie en pleine expansion depuis cinquante ans ( absorption d'une partie de la Pologne et gains territoriaux sur l' Empire ottoman ).

L’empereur Francois II du Saint-Empire connait le talent de Napoleon qui, par deux fois deja, a battu les armees autrichiennes durant les premiere et deuxieme coalitions . Mais l’annexion de l’ Italie du Nord par la France (Napoleon s’etant fait couronner roi d’Italie) et les premieres tentatives pour reunir les Etats allemands sous protectorat francais, prerogative autrichienne depuis des siecles, poussent Francois II a adherer a la coalition. Enfin, toutes les cours europeennes ont vivement reagi a l’execution du duc d’Enghien et au sacre de Napoleon .

Ainsi, le , la Russie et l’ Autriche signent une convention de guerre ou les Russes s'engagent a fournir 140 000 hommes pour appuyer 100 000 Autrichiens en passe d'envahir la Baviere. Les Britanniques, eux, financent la coalition, en versant a leurs allies 1 250 000  livres pour 100 000 hommes mis en campagne. Cette somme, enorme pour l'epoque, oblige le gouvernement britannique a l'emprunt. [ref. necessaire]

Mouvements preliminaires [ modifier | modifier le code ]

La prise d’Ulm [ modifier | modifier le code ]

La Capitulation du general Mack et le defile des troupes autrichiennes devant Napoleon , par Charles Thevenin .

Mi- , la situation en France est difficile : malgre la vigilance de Fouche , la contestation des mouvements royalistes s’intensifie apres l’execution du duc d’Enghien . Les caisses du Tresor public sont vides : pris de panique face aux tensions internationales, les epargnants tentent de recuperer l’or en depot a la Banque de France . De plus, Napoleon apprend que l’amiral Villeneuve , jugeant sa flotte trop faible par rapport a celle de Nelson , s’est enferme a Cadix  ; et la Baviere (alliee de la France) est envahie par les troupes du general autrichien Mack . Devant ces evenements, Napoleon decide, le , de faire pivoter son armee vers le Rhin . Certains historiens pretendent que le projet d'invasion de la Grande-Bretagne aurait ete un leurre afin de galvaniser les troupes napoleoniennes et de masquer a l'ennemi les reelles intentions francaises [ 9 ] .

Le 150 000 fantassins, 40 000 cavaliers et 350 canons deferlent du littoral pour gagner l’Allemagne avec une etonnante precision : chaque unite de la Grande Armee a un itineraire et des lieux d’etapes precis a respecter. Cette marche forcee (jusqu’a 40  km par jour) a travers le nord de la France a pour but d’atteindre Vienne avant que les Russes ne rejoignent les Autrichiens, et qu'ils ne beneficient ainsi de la superiorite numerique.

Le apres trois jours de repos, les 7 torrents (pour les 7 corps de la Grande Armee) traversent le Rhin en direction de la Baviere envahie. Mack attend de pied ferme Napoleon a Ulm , verrou de la route la plus courte entre le Rhin et Munich , la capitale bavaroise, c’est-a-dire a travers la Foret-Noire . Napoleon decide alors de contourner la Foret-Noire par le nord pour arriver a Ulm par l'est, puis de couper Mack des Russes en inserant le gros de ses troupes entre Ulm et la ville de Ratisbonne . Pendant ce temps, Lannes et la cavalerie de Murat font diversion en faisant croire aux Autrichiens que la Grande Armee est toujours face a eux. Apres la victoire de Ney a la bataille d'Elchingen , Mack doit se replier avec ses 35 000 hommes dans Ulm. Apres une bataille, la meilleure armee autrichienne se rend ; les simples soldats sont emmenes en France comme captifs et les officiers sont liberes en promettant qu’ils ne combattront plus les Francais. La route de Vienne est ouverte.

L’entree dans Vienne [ modifier | modifier le code ]

Meme si Napoleon a vaincu une premiere fois les Autrichiens, il est loin d’avoir vaincu l’ensemble des forces de la coalition : Napoleon poursuit l’armee russe de Koutouzov . Au fur et a mesure que celui-ci bat en retraite, la Grande Armee ne cesse de se diluer, a 1 000  km de ses bases dans le nord de la France . En Italie , Massena est incapable de battre l’archiduc Charles malgre son ecrasante superiorite numerique ; Napoleon doit alors se priver de Ney et de Marmont qui partent pour le Tyrol (afin d’eviter que l’archiduc Charles n’echappe a Massena puis menace l’aile droite de la Grande Armee). L’empereur des Francais doit aussi se priver d’ Augereau , car un autre archiduc, Jean-Baptiste , tente de lever une armee en Boheme . Pis encore, la Prusse prepare son entree en guerre et promet a Alexandre I er d’attaquer les Francais a la mi-decembre, lors d’une reunion secrete du tsar Alexandre et du roi Frederic-Guillaume III de Prusse , fin octobre, au chateau de Potsdam .

Le lendemain de la capitulation d’Ulm survient le desastre naval de Trafalgar , mais Napoleon n’apprend cette nouvelle que le . Apres avoir libere Munich , la Grande Armee descend le Danube pour prendre Vienne et chercher la bataille decisive avec les Russes. Napoleon estime les effectifs de Koutouzov a plus de 100 000 hommes. En fait, le marechal russe ne dispose que de 36 000 soldats fatigues renforces par 22 000 Autrichiens demoralises apres la reddition d’Ulm. Koutouzov decide alors de battre en retraite pour faire liaison avec des renforts russes et autrichiens, malgre les suppliques de Francois II pour defendre Vienne, et il charge Bagration , son meilleur subordonne, de couvrir sa retraite avec ses divisions.

Pendant ce temps, Napoleon espere livrer bataille a Saint-Polten ( Sankt Polten ), mais le , Koutouzov, renforce par 10 000 Autrichiens et ayant repris de l’assurance, fond avec 15 000 hommes sur la division de Mortier , dans le defile de Durrenstein . Pris de front, de flanc et par l’arriere, les Francais resistent et combattent a un contre trois, et mettent finalement hors de combat 2 600 Russes.

Napoleon ordonne a Murat de prendre Vienne , l’accusant d’avoir laisse Mortier seul et de ne pas avoir contre-attaque les Russes, tandis que Bernadotte franchit difficilement le Danube a cause d’une subite crue du fleuve. Le , Murat et Lannes prennent Vienne sans coup de feu.

Les deux lieutenants de Napoleon parviennent alors a s’emparer du pont de bois de la ville en affirmant a l’officier charge de le faire sauter qu’un armistice a ete signe entre Napoleon et Francois II . Aussitot, Bessieres et Soult franchissent le fleuve. Le lendemain, Murat attaque avec sa cavalerie l’ arriere-garde de Bagration . Les Russes parviennent a s’echapper en employant le meme stratageme, laissant croire a Murat qu’une negociation d’armistice est en train de se derouler. Celui-ci arrete son attaque.

Le general Mikhail Koutouzov .

Koutouzov est a Olmutz (maintenant Olomouc ), en Moravie , ou il opere sa jonction le avec la 2 e  armee russe du general Buxhowden et le corps autrichien du prince de Liechtenstein . L’armee coalisee compte alors 86 000 hommes. Le surlendemain, Napoleon arrive a Austerlitz , a 100  km de Vienne, avec 73 000 hommes.

Le piege de Napoleon [ modifier | modifier le code ]

Ce piege consiste a faire croire a l'ennemi que les forces de Napoleon I er sont trop faibles pour vaincre. Pour ce faire, il utilise de nombreuses ruses (organiser le repli de ses troupes lors d'affrontements ou d'escarmouches, demander a etre recu par les autres empereurs comme pour negocier, etc.). Les ennemis pensent alors que Napoleon ne dispose que de 40 000 hommes (au lieu de 73 400). Koutouzov n'en est pas persuade mais les jeunes generaux russes, souvent des nobles peu experimentes ayant achete leur charge, veulent briller devant le tsar et foncent dans le piege, sans attendre les renforts.

Le terrain [ modifier | modifier le code ]

Le champ de bataille d’Austerlitz est un vaste rectangle de huit kilometres sur douze. Il est delimite au nord par la route Olmutz - Brunn et a l'ouest par la route Vienne - Brunn . Au sud, des etangs geles ferment le champ de bataille. Entre le Goldbach et la Littawa   (de) , deux ruisseaux formant un V, le plateau de Pratzen est la piece maitresse de la zone. La neige hivernale, encore peu epaisse, masque les denivellations.

Pendant deux jours, Napoleon etudie scrupuleusement le futur champ de bataille qu’il a choisi. Il conseille a ses marechaux : ≪ Jeunes gens, etudiez bien ce terrain, nous nous y battrons ; vous aurez chacun un role a jouer. ≫

Les conditions meteorologiques [ modifier | modifier le code ]

Les 1 er et sont marques en milieu de journee par un soleil eclatant, d'ou l'expression du ≪ Soleil d'Austerlitz ≫ qui passa a la posterite, surtout avec la citation prononcee par Napoleon ≪ Voila le soleil d'Austerlitz ! ≫ en 1812 avant la bataille de la Moskova [ 10 ] , [ 11 ] , [ 12 ] .

Date Temperature [precision necessaire] Vent Precipitations
29/11 1,1   °C faible Pluie, brume
30/11 2,0   °C faible Neige
1/12 2,5   °C moyen Pluie
2/12 5,2   °C faible Brume, pluie
3/12 2,5   °C faible Neige

Le plan et le dispositif francais [ modifier | modifier le code ]

Apres la jonction des armees russes et autrichiennes, les Austro-Russes ont une nette superiorite numerique. Napoleon se resout donc a une bataille defensive ; il rassemble ses forces et convainc ses adversaires qu’il refuse la bataille en battant en retraite et en abandonnant, le , le plateau de Pratzen, de haute valeur tactique. Le meme jour, il sacrifie aux Cosaques les cavaliers du general Treilhard . Apres une marche agressive de trois mois, ce repli et cette defaite apparaissent aux yeux des coalises comme un aveu de faiblesse et reconfortent le tsar , qui a refuse la proposition de Koutouzov de retraiter jusqu’en Galicie .

Napoleon, pour persuader psychologiquement ses adversaires qu’il est a la veille d’une defaite certaine, envoie Savary , son aide de camp , faire des propositions de paix. Le tsar refuse mais, le , il envoie tout de meme Dolgoroukov, un prince arrogant et impertinent. ≪ Celui-ci, plus habitue aux bals a Saint-Petersbourg qu’aux bivouacs, est saisi de surprise quand il voit Napoleon sortir d’un fosse, la figure sale et mal accoutre ≫ , raconte dans ses Memoires le general Langeron , un emigre francais au service du tsar. Dolgoroukov donne les conditions de paix du tsar : l’abandon de la rive gauche du Rhin par la France. Napoleon refuse net mais Dolgoroukov est convaincu de la victoire des coalises [ref. necessaire] . A son retour, il declare : Napoleon tremblait de peur. J’ai vu l’armee francaise a la veille de sa perte. Notre avant-garde suffirait a l’ecraser. [ref. necessaire]

Pour persuader tactiquement les allies, Napoleon place peu de troupes sur son flanc droit. Il prevoit que les Allies, voyant le point faible du dispositif francais, quitteront leur position dominante, c’est-a-dire le plateau de Pratzen, pour envelopper les Francais et leur couper la route de Vienne , car ils la croient indispensable aux Francais pour battre en retraite en cas de defaite, alors qu'en fait, l'Empereur se serait replie a Paris . Au centre, Soult , avec ses 20 000 hommes, doit contre-attaquer et couper l’armee ennemie en deux, en attaquant le plateau de Pratzen laisse sans defense. Lannes (15 000 fantassins) et Murat (8 000 cavaliers), au nord, defendent leurs positions. Pour renforcer son flanc droit, Napoleon ordonne a Davout de quitter Vienne, lieu de cantonnement de ses troupes, et de le rejoindre a marche forcee. Les 8 000 soldats de Davout parcourront alors les 110  km qui les separent du champ de bataille en 48 heures (36 heures de marche). De plus, il place la cavalerie de Margaron au chateau de Sokolnitz et dispose la division Legrand a Sokolnitz (il ordonne egalement au 3 e  regiment de ligne de Legrand de tenir Telnitz jusqu’a l’arrivee de Davout). Enfin, la Garde imperiale (5 000 grenadiers) et le 1 er  corps de Bernadotte (12 000 hommes) restent en reserve. Le positionnement des Francais pour la bataille fut envoye aux differents marechaux dans le bulletin Dispositions generales pour la journee du 11 frimaire an XIV ( )) . L’artillerie francaise compte 139 canons.

Le plan et le dispositif allie [ modifier | modifier le code ]

Les positions francaises (en blanc) et austro-russes (en noir) a la veille de la bataille.

Le , un conseil de guerre se reunit pour discuter du plan de bataille pour l'affrontement du lendemain. Koutouzov et Langeron, mefiants devant la conduite de l’empereur des Francais, veulent temporiser pour attendre l’archiduc Charles. Celui-ci, parti d’Italie, est le seul qui puisse se mesurer a Napoleon, l’ayant deja beaucoup rencontre dans le passe (l’archiduc Charles a conduit la retraite de l’armee autrichienne pendant la 1 re  campagne d’Italie ). Mais le tsar, encourage par les jeunes nobles ambitieux et sans experience de son entourage, choisit Weyrother , un general autrichien. Celui-ci a organise les manœuvres de l’armee des Habsbourg l’annee precedente sur ce meme emplacement. Son plan d’attaque prevoit d’utiliser le corps de Bagration pour une attaque de diversion au nord tandis que la majeure partie de l’armee alliee doit attaquer au sud le flanc droit degarni des Francais avec 40 000 hommes en quatre colonnes et doit prendre les Francais dans un mouvement tournant : ≪ J’emploierai demain contre Bonaparte la meme manœuvre qui lui avait servi a battre les Autrichiens a Castiglione . La victoire est certaine ≫ , affirme Weyrother au tsar.

L’armee austro-russe compte 85 000 hommes, dont 15 000 Autrichiens. A la droite du dispositif allie se trouve le corps de Bagration (environ 15 000 hommes) ; au centre, Kolowrat (17 000 hommes) et a gauche, 43 000 hommes (formes en quatre colonnes) sous les ordres de Przybyszewski , Langeron , Dokhtourov et Kienmayer . En reserve, Weyrother place les 4 000 hommes de la Garde imperiale russe (sous les ordres du frere du tsar, le grand-duc Constantin ) et la cavalerie du prince de Liechtenstein (7 000 cavaliers). L’ensemble de l’artillerie alliee compte 278 canons.

La nuit du au [ modifier | modifier le code ]

Les Bivouacs d’Austerlitz , par L.-F. Lejeune .

Le , a 20 heures 30, Napoleon reunit ses marechaux pour un dernier conseil : chacun connait precisement son role et celui de ses unites pour le lendemain. A 22 heures, il part a cheval avec une escorte de vingt chasseurs rejoindre le sud du champ de bataille afin d’entendre les Russes prendre leurs positions sur le plateau de Pratzen. Dans l’obscurite, ils depassent les positions francaises et des Cosaques surgissent de la nuit, mais l’escorte de l’Empereur les repousse. De retour dans les lignes francaises, ils s’arretent dans le bivouac du 13 e de ligne des regiments de Vandamme , du corps de Soult. Dans l’obscurite, l’Empereur se heurte a une souche d’ arbre  : un chasseur de son escorte l'eclaire en allumant une poignee de paille et en la fixant sur un baton. Un an jour pour jour apres le sacre de Napoleon , toute la compagnie l’imite et 70 000 hommes, repartis en douze bivouacs, font de meme puis renouvellent les feux pendant plus d’une heure. Voyant ce spectacle, les Russes et les Autrichiens croient que les Francais brulent leurs campements avant la retraite.

Confiant a ses aides de camp que cette nuit du 1 er au etait la plus belle soiree de sa vie, Napoleon s’endort vers minuit, rassure du mouvement des Russes sur sa droite, dans l'auberge ou il a etabli son quartier general, non loin de la route Olmutz - Brunn . Dans le chateau d’Austerlitz, Alexandre ne se reveille qu’a quatre heures tandis que Francois II a attendu l’aube, soucieux.

Dans la nuit, des patrouilles de reconnaissance francaises remarquent que les Russes marchent plus au sud que prevu : Napoleon ordonne alors a Davout de gagner Telnitz , a l’extreme sud du champ de bataille, afin de les stopper entre ce village et Sokolnitz , distants l’un de l’autre de 800 metres. La division Friant , composee de veterans d’Italie et d’ Egypte et surnommee ≪ la division de fer ≫, harassee de fatigue apres sa marche, quitte son bivouac vers 4 heures et part pour Telnitz.

La bataille [ modifier | modifier le code ]

Les assauts sur Telnitz et Sokolnitz [ modifier | modifier le code ]

Les positions francaises (en bleu) et alliees (en rouge) vers 8 heures le . Carte du Departement d’histoire de l’ Academie militaire des Etats-Unis .

Le , a 4 heures du matin, les 4 colonnes alliees quittent le plateau de Pratzen et marchent sur le flanc droit des Francais. A 6 heures, les divisions de Soult ( Vandamme et Saint-Hilaire ), cachees par le brouillard, franchissent le Goldbach en silence et attendent le signal de l’attaque.

A 7 heures, Kienmayer envoie son avant-garde a l’assaut de Telnitz, mais elle est repoussee par le 3 e  regiment de ligne de Legrand . Quelques minutes plus tard, Kienmayer lance 3 000 Autrichiens et 600 cavaliers pour prendre la petite bourgade. Ceux-ci arrivent a percer la ligne francaise jusqu’a l’eglise du village, mais les Francais culbutent les Russes dans une contre-attaque. A 7 heures 30, les troupes de Davout relevent le 3 e  regiment.

A 8 heures, l’etat-major allie s’impatiente : Kienmayer a perdu l’ensemble de ses troupes dans une troisieme attaque vaine, tandis que la 2 e  colonne du general Langeron a perdu une heure dans l’execution de sa manœuvre. En effet, a 6 heures, Langeron est bloque par 4 000 cavaliers de Jean de Liechtenstein  ; or, cette cavalerie devrait se trouver a 2  km derriere lui. Excede, il alerte le general de cavalerie et lui demontre son erreur : ce dernier a confondu les villages de Krzenowitz [ 13 ] et de Pratzen . Mais le general prefere attendre le jour pour replacer son unite, car il ne veut plus se perdre dans l’obscurite. Langeron finit par passer outre et fait marcher sa colonne devant les Autrichiens, tandis que Dokhtourov , ne voyant ni les troupes de Langeron sur sa droite ni Kienmayer devant lui, arrete sa colonne. Tout le plan de Weyrother est compromis.

A partir de 8 heures 30, le general Langeron attaque Sokolnitz . Apres un violent bombardement, la colonne de Langeron penetre dans Sokolnitz que les Francais ont abandonne. Mais ceux-ci se reforment a l’arriere tandis qu’une poignee d’hommes se refugie dans le chateau, resistant a tous les assauts des Russes. Finalement, les Francais contre-attaquent et repoussent les Russes hors du village. Au meme moment, Dokhtourov lance regulierement plusieurs attaques sur Telnitz, forcant les Francais a battre en retraite derriere le village, mais a chaque fois, une charge de dragons force les Russes a quitter la bourgade. Telnitz change ainsi trois fois de mains en une demi-heure. Finalement a 9 heures, Dokhtourov et Langeron prennent Telnitz et Sokolnitz dans une derniere attaque. Davout et ses aides de camp se demandent alors combien de temps ils pourront encore empecher, avec 1 500 hommes, l’avancee des Russes. Mais ceux-ci ont cesse leurs attaques car Napoleon vient d’attaquer.

L’attaque du plateau de Pratzen [ modifier | modifier le code ]

L’attaque decisive du corps de Soult sur le centre allie et la contre-attaque de la Garde imperiale russe. Carte du Departement d’histoire de l’ Academie militaire des Etats-Unis .

La surprise est totale, chez les Russes : les colonnes de Przybyszewski et de Kolowrat sont assaillies de flanc et en plein mouvement. Les divisions de Saint-Hilaire et de Vandamme chargent et s’enfoncent a l’arme blanche dans les rangs russes. Le combat, d’une rare violence, ne dure que quelques minutes. Les Russes de Kolowrat sont culbutes, entrainant les soldats de Przybyszewski dans leur debandade. A 9 heures, les Francais sont maitres du plateau, au sommet duquel Soult installe ses canons.

Koutouzov, voyant ses pires craintes se confirmer, preleve alors des unites des troupes de Langeron et de Dokhtourov pour reprendre Pratzen. Ces ordres provoquent ainsi dans la 1 re et 2 e  colonnes une veritable cohue entre les unites descendant du plateau et celles montant a l’assaut. Le general Langeron envoie un de ses regiments a l’attaque : l’artillerie de Soult le harcele pendant qu’il remonte le plateau, creusant de larges trous dans les rangs serres des Russes, puis une decharge de la mousqueterie de Saint-Hilaire force Langeron et ses troupes a abandonner. Pour aider Soult , Napoleon envoie Bernadotte , jusque-la tenu en reserve, au nord du plateau tandis que la Garde imperiale est envoyee a Pratzen.

Vers 11 heures, Koutouzov envoie toutes ses reserves reconquerir le plateau : il envoie les 4 000 soldats de la garde a pied russe. Mais celle-ci, mal commandee et peu entrainee, part de trop loin et arrive essoufflee devant le 4 e  regiment de ligne francais. Commandes par Joseph , le frere aine de Napoleon, les voltigeurs francais prennent rapidement le dessus sur l’elite de l’armee russe et les poursuivent.

Profitant de la faiblesse de cette unite de voltigeurs, infanterie legere peu armee qui n’aura pas le temps de se former en carre, seule formation d’infanterie efficace contre la cavalerie, Koutouzov contre-attaque en envoyant dix escadrons de cavalerie lourde . Le choc est brutal et apres une vaine resistance des Francais, les cavaliers russes s’emparent de l’aigle du regiment. Aussitot, Rapp et Bessieres , accompagnes de leurs 375 chasseurs a cheval de la Garde , 48 mamelouks et 706 grenadiers a cheval de la Garde , chargent les Russes en deux vagues en criant : ≪ Faisons pleurer les dames de Saint-Petersbourg. ≫ A un contre quatre, les Francais se battent furieusement ( ≪ un mamelouk revient a trois reprises apporter a l’Empereur un etendard russe ; a la 3 e  fois, Napoleon veut le retenir, mais il s’elance de nouveau et ne revient plus ≫ , tire des Cahiers du capitaine Coignet ) et les chevaliers de la Garde de Constantin sont battus. Leur chef, le colonel Repnine , fait prisonnier, est presente comme ≪ trophee ≫ a Napoleon.

Avec l’echec de la Garde russe , la bataille est perdue pour les Allies : l’armee est coupee en deux. Au sud, Langeron et Dokhtourov, isoles, battent en retraite tandis qu’au nord, Bagration resiste aux assauts de Lannes et Murat  ; malgre de lourdes pertes, il bat en retraite en bon ordre.

L'hallali [ modifier | modifier le code ]

A 14 heures, l’armee alliee est coupee en deux : Napoleon attaque l’aile sud de l’armee austro-russe sans se preoccuper de l’aile nord, provoquant la debandade a travers les etangs geles de Menitz et Satschan. Carte du departement d’histoire de l’ Academie militaire des Etats-Unis .

A 14 heures, Koutouzov etudie seul les voies de retraite, le tsar et tout l’etat-major ayant deja fui une heure plus tot. Au centre, Kolowrat, la Garde russe et la cavalerie de Liechtenstein sont en pleine deroute et retraitent vers l’est. Au sud, Napoleon ordonne a Soult de quitter le plateau de Pratzen et de couper la retraite aux 1 re et 2 e  colonnes russes, tandis que Davout fait pression a l’ouest et reprend Sokolnitz.

A 15 heures 30, n’ecoutant plus leurs officiers, 20 000 Russes fuient en desordre et esperent echapper a l’encerclement en traversant les marais et les etangs geles proches des villages de Menitz et Satschan . Mais quand l’artillerie francaise tire pour briser la glace, les hommes et leur materiel s'enfoncent dans l'eau. Paniques et geles, 2 000 Russes parviennent a regagner la rive ou ils sont immediatement faits prisonniers. La question de l’enfouissement dans les etangs de Menitz des 10 000 Russes a longtemps fait debat : Suchet, charge par Bonaparte de vider les etangs de Menitz et de Satschan, ne trouva le que 36 canons, 138 chevaux et trois cadavres ; mais il n’exclut pas que les villageois des alentours n’aient enterre precipitamment des centaines de noyes [ 14 ] . La victoire francaise est indiscutable.

Langeron decrit la panique des Russes :

≪ Il faut avoir ete temoin de la confusion qui regnait dans notre retraite (ou plutot de notre fuite) pour s’en faire une idee. Il ne restait pas deux hommes d’une meme compagnie ensemble […] les soldats jetaient leurs fusils et n’ecoutaient plus leurs officiers, ni leurs generaux ; ceux-ci criaient, fort inutilement, et couraient comme eux. ≫

Les consequences [ modifier | modifier le code ]

Les pertes [ modifier | modifier le code ]

Ordre du jour de la Grande Armee, au camp d’Austerlitz, le 16 frimaire an XIV ( ). Napoleon decrete que les veuves des officiers et soldats toucheront une pension et que les enfants des generaux, officiers et soldats francais morts a Austerlitz sont adoptes et eleves au frais de l'Etat, et que ces enfants joindront a leur prenom celui de Napoleon [ 15 ] . Archives nationales .

Les Francais comptent 1 537 morts [ 16 ] , 6 943 blesses et 573 prisonniers [ 17 ] [source insuffisante] . A chaque blesse, Napoleon offre trois napoleons d’or ( 60 francs ), de 500 a 2 000 francs aux officiers selon leur grade et 3 000 francs aux generaux. Ils ont recupere 173 prisonniers (la plupart appartiennent a la division Friant ou a la division Legrand) mais ont perdu le drapeau du 4 e de ligne  : l’Empereur est particulierement fache de la perte de cette aigle imperiale [ Note 7 ] .

Les allies comptent 16 000 morts et blesses et 11 000 prisonniers [ Note 8 ] [ref. incomplete] . Ils deplorent egalement la perte de 45 drapeaux , remis aux maires de Paris dans une ceremonie au chateau de Schonbrunn . Ils iront orner la cathedrale Notre-Dame de Paris pendant un mois avant d’etre places a la voute de l’ eglise Saint-Louis des Invalides .

Les 185 canons pris sont employes pour fondre une partie de la colonne Vendome a Paris. Ils seront utilises egalement pour la fabrication des balanciers de la Monnaie de Paris .

Consequences militaires [ modifier | modifier le code ]

Koutouzov , qui a perdu son gendre Ferdinand von Tiesenhausen , organise inlassablement la retraite de l’armee russe : celle-ci se regroupe dans la nuit et part pour Goding en franchissant la March , une riviere large comme la Marne servant de frontiere entre la Moravie et la Hongrie , puis il retourne en Russie via la Galicie . Langeron presente sa demission, Przybyszewski est ramene au rang de simple soldat tandis qu’Alexandre eloigne Koutouzov de l’armee en le nommant gouverneur de Kiev .

Le , Napoleon envoie la cavalerie de Murat poursuivre les Russes, sans succes.

Consequences politiques [ modifier | modifier le code ]

Au soir du , Napoleon recoit un emissaire de Francois  II  : le prince de Liechtenstein . Celui-ci demande l’arret des combats pour negocier la paix. Le lendemain, Napoleon et Francois  II se reunissent au Moulin brule, a une vingtaine de kilometres au sud d’Austerlitz. Les deux souverains conviennent d’un armistice et des principales conditions de paix autour d’un simple brasier. Ils s’entendent meme sur la responsabilite du conflit : ≪ Les Anglais sont des marchands de chair humaine, ils payent les autres pour se battre a leur place ≫ , s’exclame l'empereur autrichien. Apres une heure d’entrevue, Napoleon demande : ≪ Votre Majeste me promet donc de ne me plus faire la guerre ? ≫ et Francois  II repond : ≪ Je le jure et je tiendrai parole. ≫ De retour a Vienne, acclame par ses sujets, Francois  II dit a l'ambassadeur francais : ≪ Croyez-vous, Monsieur, que votre Maitre pourrait ainsi retourner a Paris, ayant perdu une bataille comme je l'ai perdue ? ≫

Le , l’Autriche signe le traite de Presbourg (aujourd’hui Bratislava ). Elle perd quatre millions de sujets et la Venetie , capitale pour son commerce a cause de la presence du seul port de l’Autriche, Venise , ainsi que ses dependances d’ Istrie et de Dalmatie . En outre, elle doit donner ses territoires allemands, comme le Tyrol , au profit de la Baviere et du Wurtemberg . La France a alors les mains libres pour reorganiser l’Allemagne : l' electorat de Bade devient un grand-duche tandis que la Baviere et le Wurtemberg deviennent des royaumes. Ces trois Etats forment, en , le noyau de la confederation du Rhin . Le , Francois  II renonce a son titre d’ empereur germanique , devient alors l'empereur Francois  I er d'Autriche et dissout le Saint-Empire romain germanique . Enfin, l’Autriche paye une indemnite de 40 millions de florins , soit un 1/ 7 e de son revenu national.

La Prusse , effrayee par ce coup de tonnerre, signe, le , a Schonbrunn , un traite d’echange de territoires , qui lui est favorable : la Prusse annexe le Hanovre , domaine du roi britannique, en echange des villes de Neuchatel , Cleves et Ansbach .

A la nouvelle du desastre de l’armee alliee, le Premier ministre britannique William Pitt , responsable de la coalition, demanda a son valet de detacher la carte d’ Europe accrochee au mur : ≪ Roulez-la, elle ne servira plus pendant les dix prochaines annees. ≫

La legende napoleonienne [ modifier | modifier le code ]

Le discours de l'empereur [ modifier | modifier le code ]

Vue actuelle du chateau d'Austerlitz, appartenant en 1805 a la famille de Kaunitz . L'Empereur a prononce son discours depuis le balcon du premier etage.

≪ De notre camp imperial d’Austerlitz le 12 frimaire an 14

Soldats, je suis content de vous.

Vous avez, a la journee d'Austerlitz, justifie tout ce que j'attendais de votre intrepidite ; vous avez decore vos aigles d'une immortelle gloire. Une armee de 100 000 hommes, commandee par les empereurs de Russie et d'Autriche, a ete, en moins de quatre heures, ou coupee ou dispersee. Ce qui a echappe a votre fer s'est noye dans les lacs. Quarante drapeaux, les etendards de la garde imperiale de Russie, cent vingt pieces de canon, vingt generaux, plus de 30 000 prisonniers, sont le resultat de cette journee a jamais celebre. Cette infanterie tant vantee, et en nombre superieur, n'a pu resister a votre choc, et desormais vous n'avez plus de rivaux a redouter. Ainsi, en deux mois, cette Troisieme Coalition a ete vaincue et dissoute. La paix ne peut plus etre eloignee ; mais, comme je l'ai promis a mon peuple avant de passer le Rhin, je ne ferai qu'une paix qui nous donne des garanties et assure des recompenses a nos allies.

Soldats, lorsque le peuple francais placa sur ma tete la couronne imperiale, je me confiais a vous pour la maintenir toujours dans ce haut eclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix a mes yeux. Mais dans le meme moment nos ennemis pensaient a la detruire et a l'avilir ! Et cette couronne de fer, conquise par le sang de tant de Francais, ils voulaient m'obliger a la placer sur la tete de nos plus cruels ennemis ! Projets temeraires et insenses que, le jour meme de l'anniversaire du couronnement de votre Empereur, vous avez aneantis et confondus ! Vous leur avez appris qu'il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nous vaincre.

Soldats, lorsque tout ce qui est necessaire pour assurer le bonheur et la prosperite de notre patrie sera accompli, je vous ramenerai en France ; la, vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire, “J'etais a la bataille d'Austerlitz”, pour que l'on reponde, “Voila un brave” [ 18 ]  ≫

Recit de la bataille d'Austerlitz par un soldat, le cavalier Blanche [ modifier | modifier le code ]

≪ L'empereur etait immobile. Autour de lui, ses officiers d'etat-major. Il levait le bras et le premier venait prendre les ordres et ainsi de suite. Vers le milieu de la journee et alors que la bataille battait son plein, lui descendit de cheval et se fit etendre une couverture. “La bataille est gagnee” dit-il, et il s'allongea. Il s'endormit tandis que le combat continuait de se derouler. ≫

[ref. necessaire]

Posterite [ modifier | modifier le code ]

Commemoration de la bataille [ modifier | modifier le code ]

Les eleves officiers de l' Ecole speciale militaire de Saint-Cyr a Coetquidan identifient par les lettres du nom ≪ Austerlitz ≫ chacun des dix mois de leur scolarite en commencant par octobre (A) (decembre est donc S, par exemple). Aout et septembre sont respectivement nommes Z' et Z". De plus, ils celebrent, ainsi que les eleves de corniche du Prytanee militaire de La Fleche , du lycee militaire de Saint-Cyr , du lycee militaire d'Aix-en-Provence et de la maison d'education de la Legion d'honneur de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la victoire francaise par une ceremonie le jour anniversaire de la bataille (2 S).

Le champ de bataille d'Austerlitz de nos jours avec en arriere-plan le village de Pratzen.

Toutefois, le deux-centieme anniversaire de la bataille n'a fait l'objet que d'une commemoration tres limitee en France . La ville d' Austerlitz , situee en Republique tcheque , a organise le une reconstitution de la bataille [ 19 ] . Seule la ministre de la Defense, Michele Alliot-Marie , a assiste aux ceremonies officielles de reconstitution, dans un contexte marque en France par la remise en cause du role de Napoleon  I er dans le retablissement de l' esclavage dans les colonies et par la volonte d'afficher un bas niveau de commemoration consecutivement aux emeutes qui venaient d'agiter les banlieues francaises a l'automne de la meme annee 2005.

Monuments et lieux [ modifier | modifier le code ]

France [ modifier | modifier le code ]

Paris [ modifier | modifier le code ]
Strasbourg [ modifier | modifier le code ]
Ajaccio [ modifier | modifier le code ]

Tchequie [ modifier | modifier le code ]

Pays-Bas [ modifier | modifier le code ]

Œuvres d’art [ modifier | modifier le code ]

Lithographie russe representant le combat opposant les chevaliers-gardes russes de Repnine a la cavalerie francaise de la Garde imperiale a Austerlitz.

La bataille est le sujet d’un grand nombre d’œuvres. Outre les ouvrages purement militaires, on peut citer :

  • la commande de dix-huit tableaux de [ 21 ] , dont La Bataille d’Austerlitz du baron Gerard  ;
  • La Grande Bataille d’Austerlitz , surnommee la Bataille des Trois Empereurs. Fait historique arrange pour le Piano Forte , par Louis Emmanuel Jadin [ 22 ] .

Litterature [ modifier | modifier le code ]

  • La Guerre et la Paix , de Leon Tolstoi , raconte les guerres napoleoniennes de l'annee 1805, notamment la bataille d'Austerlitz, dans le tome 1.
  • La bataille d'Austerlitz est citee par Balzac dans de nombreux romans de La Comedie humaine en particulier dans La Femme de trente ans  : ≪ Quand les manœuvres furent terminees, l'officier d'ordonnance accourut a bride abattue, et s'arreta devant l'empereur pour en attendre les ordres. En ce moment, il etait a vingt pas de Julie, en face du groupe imperial, dans une attitude assez semblable a celle que Gerard a donnee au general Rapp dans le tableau de la Bataille d'Austerlitz [ 23 ]  ≫
  • Edmond Rostand , dans L'Aiglon  :

≪ Il dit, en galopant sur le front de bandiere :
≪ Soldats, il faut finir par un coup de tonnerre ! ≫
Il va, tachant de gris l'etat-major vermeil ;
L'armee est une mer ; il attend le soleil ;
Il le voit se lever du haut d'un promontoire ;
Et, d'un sourire, il met ce soleil dans l'Histoire ! ≫

Filmographie [ modifier | modifier le code ]

Jeux de simulations historiques [ modifier | modifier le code ]

Reconstitution de la bataille (projet Austerlitz) [ modifier | modifier le code ]

Depuis 2005 le projet Austerlitz organise chaque annee (sauf en 2021 en raison du Covid-19 ), de fin novembre a debut decembre, une reconstitution de la bataille [ 24 ] . Pour son bicentenaire en 2005, le president francais Jacques Chirac a ete invite par la republique Tcheque et la butte de Zuran [ 25 ] , la ou Napoleon avait installe son etat-major, a ete offerte a la France. Des protestations du collectif de soutien a la memoire de l'esclavage [ 26 ] ont alors fait pression sur le gouvernement, qui finalement declina l'offre et participa en revanche, avec le Charles de Gaulle , aux commemorations de la bataille de Trafalgar . La reconstitution est une attraction touristique qui attire beaucoup de passionnes d'histoire en Moravie-du-Sud . Depuis Napoleon, aucun chef d'Etat francais en exercice n'est venu a Austerlitz, et seul Valery Giscard d'Estaing y est alle apres son mandat. Aucun officiel russe ou autrichien ne s'y est rendu [ 27 ] , [ 28 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Les chiffres donnes varient suivant les sources : 73 000 [ 2 ] , 85 000 [ 3 ] , ou 89 000 apparaissent egalement dans la litterature. Dans Napoleon and Austerlitz (1997), Scott Bowden affirme que ces valeurs traditionnelles pour les forces alliees correspondent a leurs effectifs theoriques, et non aux hommes vraiment presents sur le champ de bataille.
  2. 11 frimaire an XIV selon le calendrier republicain en usage en France jusqu'a la fin de 1805, 20 novembre 1805 selon le calendrier russe avant la reforme de 1918 .
  3. Decret du .
  4. Augereau a Brest , Ney a Etaples , Lannes et Soult a Boulogne-sur-Mer , Davout a Ambleteuse , Marmont a Anvers et a Amsterdam et Bernadotte a Hanovre .
  5. Certains historiens [Qui ?] pretendent que le projet d'invasion de la Grande-Bretagne aurait ete un leurre, afin de galvaniser les troupes napoleoniennes et de masquer a l'ennemi les reelles intentions francaises.
  6. Tous les officiers, et Napoleon lui-meme, etaient d’anciens soldats de l’armee royale ou des conscrits de 1793. Ces derniers ont connu un avancement rapide a la suite du depart des nobles de l’armee et des pertes subies pendant toutes les guerres de la Revolution francaise.
  7. Aigle est feminin en heraldique.
  8. Jean Tulard , comme de nombreux historiens, pense que les Russes et les Autrichiens ont gonfle leurs pertes, afin d’impressionner leur creancier anglais.

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Pierre Razoux, Histoire de la Georgie, la cle du Caucase p. 100.
  2. Andrew Uffindell, Great Generals of the Napoleonic Wars , p. 25
  3. David G. Chandler, The Campaigns of Napoleon , p. 417
  4. Francoise Goupy et Gerard Goupy , Les Brouillards d'Austerlitz , Jets d'encre, , 586  p. ( ISBN   978-2-35485-418-8 , presentation en ligne ) ).
  5. Le chiffre de 278 est donne par le Langeron, emigre francais devenu general russe ( Memoires ), retenu dans J. Colin et P. C. Alombert , La campagne de 1805 en Allemagne , Editions Historiques Teissedre, coll.  ≪ Collection du bicentenaire de l'epopee imperiale ≫, ( ISBN   978-2-912259-66-0 ) - il est toutefois fait la remarque que les forces coalisees n'ont que vingt compagnies d'artillerie, ne pouvant servir que 160 pieces (cite dans Francoise Goupy et Gerard Goupy , Les Brouillards d'Austerlitz , Jets d'encre, , 586  p. ( ISBN   978-2-35485-418-8 , presentation en ligne ) ).
  6. a b c d e f et g (en) David G. Chandler , The Campaigns of Napoleon , New York, Simon & Schuster, ( ISBN   0-02-523660-1 , lire en ligne ) , p.  432 .
  7. Quintin et Quintin 2004 .
  8. Alain Pigeard, Dictionnaire des batailles de Napoleon .
  9. a et b ≪  ARTE ≪ Bataille de Trafalgar ≫  ≫, sur YouTube , (consulte le ) .
  10. ≪  1 er decembre 1805 : les illuminations d'Austerlitz  ≫, sur Le Point ,
  11. ≪  Le "soleil" d'Austerlitz ou la bataille des trois Empereurs  ≫, sur France Archives ,
  12. ≪  2 decembre 1805 Napoleon triomphe au soleil d'Austerlitz  ≫, sur Herodote.net ,
  13. Le briefing de Krzenowitz (K?enovice) , La Moravie de Napoleon , agence regionale du developpement de Moravie-du-Sud, consulte le .
  14. Pierre Miquel, Austerlitz , Albin Michel, 2005, p.  188.
  15. Maurice Lecœur ( photogr.  Christine Duteurtre), Val de Saire , Isoete, , 173  p. ( ISBN   978-2-9139-2076-7 ) , p.  24 .
  16. ≪  La saignee des guerres napoleoniennes  ≫, sur Le Point.fr , (consulte le ) .
  17. Service historique de l'armee de terre Vincennes.
  18. Texte original sur le site du service historique de la Defense.
  19. Voir le site du projet Austerlitz 2005 .
  20. a et b ≪  Austerlitz  ≫, sur napoleon.org (consulte le )
  21. Sorties de guerre , Vincennes, Centre d'etudes d'histoire de la defense, coll.  ≪ Cahiers du Centre d'etudes d'histoire de la defense ≫ ( n o  24), ( ISBN   978-2-11-094731-4 ) , ≪ La figure de Napoleon dans la bataille a travers trois generations de peintres, de Gerard a Meissonier ≫, p. 205 .
  22. L'Echo des batailles, 1800-1815, pages d'histoire napoleonienne en musique , par D. Propper, piano (Forgotten Records fr16/17, 2012).
  23. La Femme de trente ans , Bibliotheque de la Pleiade, 1996, p. 1 047 ( ISBN   2-07-011451-1 ) l'officier d'ordonnance est le colonel Victor d'Aiglemont .
  24. ≪  Projet Austerlitz | Austerlitz.org | FR  ≫ (consulte le )
  25. ≪  Sur les traces de Napoleon : Austerlitz, la bataille parfaite  ≫, sur Le Figaro , (consulte le )
  26. ≪  Polemique autour des celebrations du bicentenaire de la bataille d'Austerlitz  ≫, Le Monde.fr ,‎ ( lire en ligne , consulte le )
  27. Atlantico , ≪  Pourquoi la France prefere desormais Waterloo a Austerlitz  ≫, sur Atlantico , (consulte le )
  28. ≪  La France celebre Austerlitz dans la discretion  ≫, La Croix ,‎ ( ISSN   0242-6056 , lire en ligne , consulte le )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie et sources [ modifier | modifier le code ]

  • Jacques Garnier ( pref.  Jean Tulard), Austerlitz : 2 decembre 1805 , Paris, Fayard, , 457  p. ( ISBN   978-2-213-62729-8 , OCLC   62533414 ) .
  • Claude Manceron , Austerlitz [et la campagne d’Allemagne] , Robert Laffont , ( reimpr.  1992), 317  p. ( ISBN   978-2-221-03044-8 )
  • Francois-Guy Hourtoulle et Andre Joineau (planches uniformologiques), Austerlitz : le soleil de l'Aigle , Paris, Histoire et collections, , 127  p. ( ISBN   978-2-913903-70-8 , OCLC   55134454 ) .
  • Pierre Miquel (prix litteraire de l'Armee de Terre Erwan Bergot), Austerlitz , Paris, Albin Michel, , 458  p. ( ISBN   978-2-226-15587-0 , OCLC   57691374 ) .
  • Michel Arrous, Paul Noirot, Dominique Feinterie, Les Batailles Napoleoniennes de Balzac dans : Napoleon de l'histoire a la legende : actes du colloque des 30 novembre et 1er decembre 1999 a l'auditorium Austerlitz du musee de l'armee, Hotel national des Invalides , Paris, Editions In Forma Maisonneuve et Larose, , 447  p. ( ISBN   978-2-7068-1438-9 ) , p.  90-105 .
  • Les Batailles de Napoleon ? editions Tresor du Patrimoine.
  • Napoleon Bonaparte ? editions Larousse.
  • Atlas historique de l’epopee napoleonienne ? editions Argus Konstam.
  • Michel Arrous et al. , Austerlitz : Napoleon au cœur de l'Europe , Paris, Musee de l'armee Economica, coll.  ≪ Hautes etudes militaires ≫ ( n o  30), , 417  p. ( ISBN   978-2-7178-5362-9 ) .
  • Danielle Quintin et Bernard Quintin , Austerlitz, 2 decembre 1805 : dictionnaire biographique des soldats de Napoleon tombes au champ d'honneur , Paris, Archives & culture, , 298  p. ( ISBN   978-2-911665-95-0 , OCLC   56963207 ) .
  • Jacques Jourquin , Nous etions a Austerlitz : , memoires et souvenirs des combattants , edition critique ; presentation Jean Tulard, Tallandier, 2004 ( ISBN   978-2847342321 ) .
  • Baron Thiebault, ≪ Role de la brigade Thiebault ( 1 re de la division Saint-Hilaire du 4 e  corps de la Grande armee) a la bataille d'Austerlitz ≫, dans Le Spectateur militaire , au , 43 e  volume, p.   309-331 ( lire en ligne ) .
  • Alexandre Missoffe, Pour le meilleur et pour l'Empire , Editions le nez au vent, 2022, 132 p. ( ISBN   978-2958212827 )

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]