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Auld Alliance

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Auld Alliance
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Renouvellement de l'Auld Alliance par le traite d'Edimbourg du 15 decembre 1543, entre Marie Stuart et Francois  I er .
Situation
Creation
Type Alliance militaire, diplomatique et commerciale
Langue Latin
Francais
Scots
Organisation
Membres Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume d'Écosse Royaume d'Ecosse
  Royaume de Norvege
Personnes cles Marie Stuart , Francois  I er
Renouvellement de l' Auld Alliance par le traite d' Edimbourg du , entre Marie Stuart et Francois  I er ( Archives nationales AE/III/32).

La Vieille Alliance , souvent designee en francais comme en anglais par son nom en scots , Auld Alliance (ou Ald Allyance  ; en gaelique ecossais  : An Seann-Chaidreachas ), est une alliance nouee entre les royaumes de France , d’ Ecosse mais egalement de Norvege contre l’ Angleterre . Bien que le traite d'Edimbourg de 1560 ait mis fin de fait a la plupart de ses dispositions, l'alliance et ses prolongements ont marque les relations franco-ecossaises de 1295 jusqu'a l' epoque contemporaine .

Cependant, certains points du traite d'Edimbourg de 1543 restent en vigueur. Entre autres, les Ecossais residant en France et les Francais residant en Ecosse disposent sans recours de la double nationalite jusqu’a la revocation de cette clause par le gouvernement francais en 1903 [ref. necessaire] .

Traites et batailles [ modifier | modifier le code ]

Acte de ratification du traite de Corbeil par Robert Bruce , le 12 juillet 1326 a Stirling ( Archives nationales AE/III/10).

L’ Auld Alliance est une alliance entre le royaume de France et les royaumes d’Ecosse et de Norvege aux depens de leur ennemi commun, le royaume d’Angleterre. S'il est possible d'en faire remonter l'origine a 1165 , lorsque Guillaume le Lion adresse une ambassade a Louis VII le Jeune , sa premiere trace ecrite est le traite signe a Paris le entre les representants de Jean Baliol et Philippe le Bel . Ratifie le , et confirme le par le Parlement ecossais [ 1 ] , ce traite prevoit que si l’une des parties subissait une attaque de l’Angleterre, l’autre envahirait le territoire de cette derniere.

En avril 1326 , Robert Bruce renouvelle l’alliance par le traite de Corbeil [ 2 ] . Aux XIV e et XV e  siecles, le traite sera invoque a six reprises [ 3 ] .

Le roi d'Ecosse David II , fait prisonnier (en bas a gauche) par les Anglais lors de la bataille de Neville's Cross . Enluminure d'un manuscrit des Chroniques de Froissart ( Bibliotheque nationale MS Fr. 2643).

En 1336 , au debut de la guerre de Cent Ans , le roi de France Philippe VI fournit une aide militaire au roi d’Ecosse David II , exile en France apres avoir ete depose par Edouard III [ 4 ] .

En 1346 , l’Ecosse envahit l’Angleterre pour defendre les interets de la France. L’armee ecossaise est cependant vaincue et David II fait prisonnier a la bataille de Neville’s Cross [ 5 ] .

En 1385 , une flotte francaise de 180 navires arrive en Ecosse sous les ordres de Jean de Vienne . Elle debarque des troupes pres d'Edimbourg pour attaquer l'Angleterre. Mais la coordination avec les Ecossais n'est pas facile, troupes et navires vegetent. L'expedition est finalement un echec et les Francais doivent repartir sans avoir rien pu faire d'important [ 6 ] .

Jeanne d'Arc et sa Garde ecossaise , de John Duncan, peintre symboliste ecossais (1866-1945).

En 1421 , lors de la bataille de Bauge , les forces franco-ecossaises infligent une severe defaite aux Anglais et les Francais recompensent gracieusement les Ecossais. Toutefois cette victoire est de courte duree car a la bataille de Verneuil en 1424, les troupes ecossaises sont aneanties. Malgre cette defaite, l’action des Ecossais apporte un soutien et un renfort precieux aux troupes du roi de France. C'est a la meme epoque (en 1422 ) qu'un corps ecossais est constitue pour defendre la personne du roi de France, dont la garde personnelle restera longtemps exclusivement une garde ecossaise [ 7 ] . En 1429 , des Ecossais assistent Jeanne d’Arc pour lever le siege d’Orleans .

Procuration des prelats, des communes et des nobles ecossais a l’ archeveque de Glasgow pour negocier les termes du mariage de Marie Stuart ( Archives nationales AE/III/76).

En 1513 , la bataille de Flodden Field , qui oppose l' Ecosse a l' Angleterre , est une nouvelle occasion d'appliquer les dispositions du traite de 1295 [ 3 ] . En 1543, cette alliance est reconduite, comprenant la promesse de mariage entre Marie I re d'Ecosse et le futur roi de France, Francois II , ainsi que la protection de l'Ecosse par la France. Cette reconduction de l'Alliance est a l'origine, en represailles, des guerres sporadiques et sanglantes de l'Angleterre contre l’Ecosse menees par Henri VIII puis par le Lord Protecteur Edouard Seymour , appelees le " Rough Wooing ". En 1558 , le mariage promis sera effectif.

Politiquement et militairement, l'alliance prend fin en 1560 , annee de la mort de la regente Marie de Lorraine , membre de la famille des Guise , et du revirement politique des Grands d'Ecosse passes a la Reforme , eux-memes soutenus par l'Angleterre. Le , le traite d'Edimbourg met officiellement un terme a l'essentiel des dispositions de l’alliance, apres presque 265 ans. Ce traite d'Edimbourg impose l'evacuation de toutes les troupes etrangeres du territoire ecossais. C'en est fait de la Vieille Alliance, conclue pour la premiere fois en 1295 entre Jean Balliol et Phillipe le Bel [ 8 ] . L'Ecosse devenue protestante s’allie desormais avec l’Angleterre, egalement protestante. En 1562, elle envoie 200 soldats en Normandie pour aider les Huguenots dans leur lutte face au pouvoir royal catholique. Cependant, par bien des aspects, cette alliance a perdure sous des formes plus officieuses et informelles. D'aucuns affirment qu'elle n'a jamais ete veritablement formellement rompue et des evenements historiques plus contemporains en attestent.

Le mariage de Marie Stuart avec Francois II de France en 1558 a brievement relance l'Auld Alliance.

Autres aspects [ modifier | modifier le code ]

Bien qu’elle soit avant tout militaire et diplomatique, l’alliance a une portee plus large, dont certains aspects ont pu se prolonger au-dela de 1560. C'est notamment le cas des lettres de naturalite octroyees dans chacun des deux royaumes a des sujets de l'autre. Ainsi en , apres la bataille de Floden , Louis XII accorde la nationalite francaise aux archers ecossais de sa garde. En 1558 , la regente Marie de Guise accorde la reciproque, de facon elargie, aux Francais etablis en Ecosse. Ces dispositions sont confirmees du cote francais par Henri II , en juin de la meme annee. Elles seront renouvelees par Louis XIV le [ 9 ] .

Le chateau des Stuarts , aujourd'hui hotel-de-ville d' Aubigny-sur-Nere .

Au titre de l'alliance ou comme mercenaires, de nombreux Ecossais sont entres au service de la France et beaucoup s'y sont installes. Certains continuent de se considerer comme Ecossais, d'autres s'integrent, comme les Stuart de Darnley devenus seigneurs d' Aubigny , petite ville du Nord du Berry qui restera ≪ ecossaise ≫ jusqu'au XVIII e  siecle. Autre exemple : egalement au cours de la guerre de Cent Ans , Thomas de Huston , un chevalier ecossais originaire de la region de Girvan , vient combattre les Anglais en France dans le cadre de l’Auld Alliance [ref. necessaire] . Pour avoir ete le premier avec Arthur de Richemont [ref. necessaire] a entrer dans la ville de Meaux a l'issue du siege mene contre les Anglais du 20 juillet au , il recoit en recompense du roi Charles VII la chatellenie de Gournay ( Louis XI la lui echangera, le 12 ou , contre le domaine de Torcy , afin de donner Gournay au comte de Dammartin ) [ 10 ] , [ 11 ] . Il y demeure jusqu'a sa mort en 1472 [ref. necessaire] . Au XVIII e  siecle , apres l' acte d'Union de 1707 des royaumes d'Angleterre et d'Ecosse, certains Jacobites , partisans des Stuarts defaits a la bataille de Culloden ( 1746 ), trouvent refuge en France au nom de l' Auld Alliance , en particulier a Saint-Germain-en-Laye et a Sancerre .

En Ecosse, l'alliance influe sur la vie quotidienne dans differents domaines : l’architecture, le droit, la langue et la cuisine. Les Ecossais ont pris gout aux meilleurs vins francais. Le bordeaux est alors, devant le whisky , la ≪ boisson nationale ≫ de l’ Ecosse et la Reforme ne suffit pas a modifier cet etat de fait [ 12 ] . Ainsi, en 1620 , le port ecossais de Leith importe un million de litres de clairet , soit un litre par habitant.

L'alliance est un sujet present de longue date dans la litterature des deux pays. Autour de 1360 , le chroniqueur ecossais Jean de Fordun la rattache au mythique roi Achaius , dont il fait commencer le regne en 787  : il le depeint comme le premier a conclure une alliance avec les Francs, echangeant une ambassade avec Charlemagne pour la confirmer [ 13 ] . En 1428 , le poete francais Alain Chartier declare que ≪ l'Auld Alliance n'a pas ete ecrite sur un parchemin de peau de brebis mais gravee sur la peau d'homme, tracee non par l'encre mais par le sang ≫ .

Prolongements contemporains [ modifier | modifier le code ]

Les Plus Vieux Allies d'Europe , illustration de 1914 .

Par le ≪ Statute Law Revision (Scotland) Act ≫ du , le Parlement britannique abroge la lettre de naturalite de novembre 1558 en faveur des sujets francais residant en Ecosse [ 9 ] . Relevant que cette date, apres l'etablissement en 1904 de l' Entente cordiale , marque pour certains la veritable fin de l' Auld Alliance , l'historienne britannique Siobhan Talbott souligne qu'on ne trouve cependant aucun texte, du cote francais, abrogeant explicitement les dispositions symetriques. Elle en conclut qu'elles sont restees theoriquement applicables aux residents ecossais en France, du moins a ceux nes avant 1906 [ 14 ] .

La position officielle francaise, exprimee en 2001 par la voie du ministre des Affaires europeennes Hubert Vedrine [ 15 ] , ne laisse pas place a cette theorie : elle affirme en substance que ces textes ne sont plus valides parce que l'union des royaumes d'Ecosse et d'Angleterre au XVII e  siecle, en faisant disparaitre la nationalite ecossaise au profit de la nationalite britannique, les a prives d'effet. La loi britannique de 1906 n'a fait que prendre acte de cette situation. De plus, les lettres de naturalite devaient etre renouvelees a chaque changement de chef d'Etat en France : or, elles ne l'ont plus ete apres Louis XIV. Enfin, quand bien meme elles seraient restees valides sous l' Ancien Regime , l'entree en vigueur du premier livre du Code civil , promulgue le , aurait suffi a leur faire perdre force de loi [ 9 ] .

Cependant, concernant l'alliance elle-meme, l'absence d'abrogation explicite ?  de ses recherches, Siobhan Talbott conclut en 2011 qu'elle n'a jamais ete formellement rompue ?, la poursuite de relations economiques privilegiees au-dela de l' acte d'Union de 1707 et la vitalite du sentiment national ecossais jusqu'a nos jours alimentent l'idee d'une permanence qui en ferait l'alliance la plus longue de l'Histoire [ 14 ] .

Plaque commemorative a Edimbourg reproduisant les mots de Charles de Gaulle  : ≪ la plus vieille alliance du monde ≫.

En 1942 , le general de Gaulle qualifie l’alliance franco-ecossaise de ≪ plus vieille alliance du monde ≫ [ 16 ] . Il s'en justifie pour autoriser des parachutistes francais a etre reunis a une unite britannique (les SAS ), car dirigee par un Ecossais ( David Stirling ) [ 17 ] .

En 1995 , des celebrations ont lieu dans les deux pays pour le 700 e  anniversaire de l'alliance.

De nos jours, l' Auld Alliance est surtout evoquee lors d’evenements folkloriques ou sportifs ( Tournoi des Six Nations , en particulier). Plus connue des Ecossais que des Francais, elle demeure pour les premiers l'une des marques de leur identite nationale les differenciant profondement des Anglais. En France, elle est particulierement commemoree a Saint-Germain-en-Laye et a Aubigny-sur-Nere , ou se situe un musee consacre a l'Alliance et ou se deroulent, chaque annee, des Fetes franco-ecossaises.

En 2014 , a l'approche du referendum sur l'independance de l’Ecosse , un journaliste de la BBC note que les signes de vitalite de ce qui est devenu une ≪ alliance romantique ≫ n'impliquent pas une adhesion entiere des politiques francais au projet d'independance des Ecossais. Une Ecosse independante signifierait en effet la fin de l'espoir de voir le Royaume-Uni engage dans l'Union europeenne et pouvant etre un facteur d'equilibre face a une Allemagne de plus en plus forte [ 18 ] . Bien que le referendum n'ait pas abouti a l'independance ecossaise, le referendum sur le Brexit de 2016 a, en revanche, annule cet espoir et relance la question d'une possible independance de l'Ecosse, celle-ci ayant vote majoritairement contre le Brexit.

Le 11 fevrier 2018, sur la pelouse du Murrayfield Stadium a Edimbourg en Ecosse, s'est deroulee la premiere edition du Trophee Auld Alliance entre la France et l'Ecosse dans le cadre du tournoi des Six Nations.

La seconde edition du Trophee Auld Alliance s'est jouee au Stade de France , le 23 fevrier 2019, et fut egalement l'occasion du lancement du Auld Alliance Day dedie a la celebration, en France comme en Ecosse, de la Auld Alliance [ 19 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. (en) Geoffrey W S Barrow , Robert Bruce and the community of the realm of Scotland , Edimbourg, Edinburgh University Press , , 4 e   ed. , 531  p. ( ISBN   978-0-7486-2022-7 ) , p.  85 et 90 .
  2. G. W. S. Barrow et Geoffrey W S Barrow 2005 , p.  503
  3. a et b Baudouin-Matuszek, Marie-Noelle, ≪  Henri II et les expeditions francaises en Ecosse  ≫, Bibliotheque de l'Ecole des chartes , Persee - Portail des revues scientifiques en SHS, vol.  145, n o  2,‎ , p.  339?382 ( DOI   10.3406/bec.1987.450474 , lire en ligne , consulte le ) .
  4. (en) Michael Brown , The wars of Scotland, 1214-1371 , Edimbourg, Edinburgh University Press , coll.  ≪ New Edinburgh history of Scotland ≫ ( n o  4), , 379  p. ( ISBN   978-0-7486-1238-3 ) , p.  237 .
  5. Michael Brown 2004 , p.  247
  6. (en) Stephen I. Boardman , The early Stewart kings : Robert II and Robert III, 1371-1406 , Edimbourg, John Donald, coll.  ≪ Stewart dynasty in Scotland ≫, , 348  p. ( ISBN   978-1-904607-68-7 ) i p.  136 & 138-139.
  7. Cf. Quentin Durward de Walter Scott . Les aventures d’un Ecossais servant dans la garde ecossaise de Louis XI .
  8. Christian Civardi, L’Ecosse depuis 1528 , Paris, OPHRYS, , 235  p. ( ISBN   9782708008403 ) , p.  15
  9. a b et c Assemblee nationale 2001 , p.  6053.
  10. Henri Sauval , Histoire et recherches des antiquites de la ville de Paris , vol.  3, Paris, chez Charles Moette & Jacques Chardon, ( lire en ligne ) , ≪ Comptes et ordinaires de la Prevote de Paris ≫, p.  389 .
  11. Francisque Michel , Les Ecossais en France, les Francais en Ecosse , vol.  1, Londres, Trubner & Company, , 551  p. ( lire en ligne ) , p.  171 .
  12. ≪  The Auld Alliance - Scotland and France  ≫, BBC (consulte le ) .
  13. (en) John of Fordun 's Chronica genus Scotorum (Edinburgh, 1871?1872) chapitres XLVIII & XLIX.
  14. a et b Macdonell 2011 .
  15. Buirette 2021 .
  16. (en) Sean Murphy, ≪  Scottish fact of the day: The Auld Alliance  ≫, sur scotsman.com , .
  17. Philippe Martinot, ≪  Aubigny-sur-Nere, ce bourg du Berry qui vit a l'heure ecossaise  ≫, sur lefigaro.fr , .
  18. (en) Hugh Schofield , ≪  Why Paris doesn't want a Scottish Yes  ≫, BBC ,‎ ( lire en ligne , consulte le ) .
  19. ≪  https://www.ffr.fr/actualites/federation/ecosse-france-le-trophee-auld-alliance-devoile  ≫, sur Federation Francaise de Rugby (consulte le )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]