Les
Aroumains
, en
aroumain
Armani
(ou parfois
Armanii
,
Armanji
ou
Ramanii
selon les graphies) sont une population
romanophone
des
Balkans
. Appeles ≪
Valaques
≫ (
Βλ?χοι
) par les
Grecs
, ≪ Tchobans ≫ (
coban
) par les
Albanais
, ≪ Tsintsars ≫ (ou encore
Tzantzar
,
Zinzares
) par les
Serbes
[
8
]
et ≪ Machedons ≫ ou ≪ Macedo-Roumains ≫ (
Machedoni
,
Macedo-Romani
,
Macedoneni
) par les
Roumains
, les Aroumains sont generalement nommes ≪ Vlasi ≫, ≪ Vlahi ≫ ou ≪ Vla?i ≫ par les peuples
slaves meridionaux
.
Selon les linguistes, tels Takis Papahagi, le ≪ A ≫ initial du nom ≪
Armani
≫ n’est pas le ≪ a ≫ privatif du grec, comme dans la
boutade
aroumaine ≪
comme notre nom l’indique, nous ne sommes pas des Roumains
≫, mais une particularite phonologique de l’
aroumain
(≪ a ≫ prepose au ≪ r ≫). L’
endonyme
≪ Armani ≫ vient de
Romanus
avec cette particularite phonologique. Les
exonymes
≪ Βλ?χοι ≫, ≪ Vlasi ≫, ≪ Vlahi ≫ ou ≪ Vla?i ≫ derivent tous de
Walh
, mot germanique designant les non-germains.
Koutso-Vlahoi
est un surnom signifiant ≪ Valaques boiteux ≫ en grec, mais en fait,
koutzo
derive soit de
kucuk
(≪ petit ≫ en turc, de la ≪ Petite Valachie ≫, par opposition a la ≪ Grande Valachie ≫, la
Thessalie
des
XII
e
et
XIII
e
siecles), soit de
koc
(≪ belier ≫ en turc, evoquant leurs occupations
pastorales
, selon Petre S. N?sturel).
Zinzares
derive de
Tsintsari
(ceux qui prononcent
Tsintsi
= ≪ cinq ≫, avec des ≪ ts ≫ en
aroumain
au lieu de ≪ ? ≫ dans les autres langues
romanes orientales
). Enfin
Machedoni
parfois rendu par ≪ Makedons ≫ ou ≪ Macedo-Roumains ≫ est un nom
roumain
(adopte par certains Aroumains) rappelant l’
origine geographique
d’une partie des Aroumains.
Il existe des francisations erronees de l’anglais (≪ Wallachiens ≫ de
Wallachians
; ou ≪ Vlaques ≫ de
Vlachs
) ou de l’allemand (≪ Aroumounes ≫ du
barbarisme
germanique
Aromunen
). Il existe egalement des etymologies fantaisistes, certaines anciennes :
- Armanii
relie a
Arianin,
designant les premiers
Indo-Europeens
(theorie
protochroniste
) ;
- Koutso-Vlahoi
relie a leur demarche de montagnards (theorie apparentee a celle du
dahu
) ;
- Machedons
ou
Macedo-Roumains
est relie par les protochronistes aux
Macedoniens antiques
, dont les Aroumains seraient les seuls descendants, latinises
[
9
]
;
- Vlaques
relie a un general romain fictif, Blaccus ;
- Zinzares
explique comme ≪ enfants (
sin
en slave) du tsar ≫ ; ce nom, semblable au roumain
?an?ari
= ≪ moustiques ≫ est relie a leur prononciation, comparee au bourdonnement de ces insectes
[
10
]
.
Au
IX
e
siecle les
Thraco-Romains
, devenus minoritaires au milieu des
Slaves
, se sont divises en quatre groupes : les
Roumains
(installes dans le bassin du bas-
Danube
), les
Meglenites ou Moglenites
(en Macedoine a l’ouest de l’Axios/
Vardar
), les
Istriens
en
Istrie
, et les
Aroumains
en
Macedoine
et dans le nord-ouest de la
Grece
. En general, on admet que les Aroumains sont apparus au sud du
Danube
: la plupart des linguistes roumains considerent que c’est dans la region situee autour de l’Haemos (Stara Planina ou
Grand Balkan
actuel) au contact direct de la
ligne Jire?ek
, c’est-a-dire de la langue grecque
[
11
]
, alors que d’autres
[
12
]
soutiennent qu’il s’agit, du moins en partie, de Thraces d’abord hellenises dans la region du
Pinde
et dans le sud de l’Albanie, puis romanises. Quoi qu’il en soit, nous avons cinq certitudes :
- la domination romaine dans l’ensemble des
Balkans
a dure six siecles au minimum ;
- les toponymes du type Campolongo, Cliava Lunga,
Clocotnitsa
,
Florina
,
Montana
, Peccoraria, Petrossa,
Romania planina
,
Stari Vlah
,
Vlahina
,
Vlachoklissoura
, Vla?ina, Vlasia et autres Vlasi? se rencontrent de la
Bosnie
a l’ouest jusqu’a la
mer Noire
a l’est, et du
Danube
au nord jusqu’a l’
Arcadie
au sud
[
13
]
;
- les chroniqueurs
byzantins
,
Theophanos
,
Theophylacte Simocatta
, puis
Georges Cedrene
en
976
,
Cecaumene
et bien d’autres par la suite, mentionnent les populations de langue romane des Balkans ;
- au
XV
e
siecle, le chroniqueur
Laonicos Chalcondyle
remarque la parente entre l’aroumain et le roumain.
La premiere attestation documentaire de la langue aroumaine remonte a l’an 630 : dans ses
Histoires
,
Theophylacte Simocatta
cite les mots
≪ τoρνα, τoρνα ≫
[
torna, torna
] dans le contexte d'une marche militaire byzantine contre les
Avars
au cours de l’annee 587, menee par le general Comentiolus, dans les
monts Haemos
(l'actuel Grand Balkan); deux siecles apres Theophylacte, un autre chroniqueur byzantin,
Theophane le Confesseur
raconte la meme histoire dans sa
Chronographie
(vers 810?814) citant les mots :
≪ τ?ρνα, τ?ρνα, φρ?τρε ≫
[
≪ torna, torna fratre ≫
: ≪ retourne-toi, frere ≫]
[
14
]
. Mais, pour la plupart des linguistes, il ne s’agit pas encore d'aroumain, mais de
proto-roumain
. La premiere attestation documentaire d’un patronyme aroumain remonte a 1094 : selon
Anne Comnene
, lorsque les
Coumans
attaquent l’
Empire byzantin
,
le
valaque
Pudila vint a
Constantinople
avertir l’empereur que les barbares etaient en train de passer les monts Haemos
. La deuxieme attestation documentaire de la langue, cette fois clairement aroumaine, remonte a 1156 : c’est le nom de personne
Tsintsiloukis
, interprete comme provenant de
tsintsi louki
(≪ cinq loups ≫).
En 1018, au terme d’une guerre longue et sanglante, l’
empereur
grec
Basile II
parvient a reconquerir la peninsule des Balkans en soumettant la
Bulgarie
et la
Serbie
. Cela provoque de grands deplacements de populations, et notamment des
Valaques
de ces pays qui se dispersent : une partie d’entre eux migre vers la
Transylvanie
ou ils grossissent les rangs de ceux qui s'y trouvaient deja
[
15
]
.
Lors de la fondation du
premier Empire bulgare
, la plupart des Valaques, ainsi que les
Slaves
des
Balkans
orientaux et les
Grecs
des cotes de la
Mer Noire
, se retrouvent au sein de ce nouvel etat, qui adopte leur religion (
chretienne orthodoxe
) en 864. Le chroniqueur byzantin
Kedrenos
est le premier a employer le terme de
Valaques
quand il raconte l’assassinat par ceux-ci du frere du
tsar
bulgare
Samuel, en 976. Auparavant, les Byzantins n’utilisaient pas de terme specifique pour les designer, mais les incluaient dans le terme generique de
?ωμα?οι
(≪ Romains ≫) donne a tous les
habitants aborigenes
de l’ancienne
?ωμαν?α
(l’
Empire
), y compris
hellenophones
ou
albanophones
[
16
]
.
Avant la Roumanie moderne, la seule formation politique d’envergure montrant une participation des Valaques, est le
Regnum Bulgarorum et Blachorum
(≪ Royaume des Bulgares et des Valaques ≫, 1186-1280)
[
17
]
. Quoiqu'occultee par l'historiographie moderne, cette participation est meme centrale, car cet Etat
medieval
des
Balkans
est issu de plusieurs revoltes des ≪
Valaques
≫ (comme l’on appelait alors les ancetres des Aroumains) aux
XII
e
et
XIII
e
siecles, entre 1180 et 1186
[
18
]
et les sources occidentales (chancellerie du pape
Innocent III
,
Geoffroi de Villehardouin
et
Robert de Clari
) nomment ses souverains
Regnum Bulgarorum et Blachorum
[
19
]
(≪ roi des
Bulgares
et des
Valaques
≫,
Amiraria Vlaho-Varyara
en
aroumain
)
[
20
]
, meme si l’historiographie moderne le designe comme ≪
Second Empire bulgare
≫
[
21
]
.
Le
Regnum Bulgarorum et Blachorum
se fragmente au debut du
XIV
e
siecle en plusieurs etats (
tzarats de Vidin et de Tarnovo
,
joupanats de Macedoine
,
voivodat de Valachie
,
despotat de Dobroudja
) qui subissent a tour de role les coups de boutoir de l’
Empire ottoman
. Une partie des
Valaques
, suivant leurs voies traditionnelles de
transhumance
et de commerce, quittent alors le centre des
Balkans
:
Contrairement a ceux de
Valachie
,
Moldavie
et
Transylvanie
(les
Roumains
), les Valaques des Balkans n’ont plus d’histoire politique apres 1280 : ils vivront en bergers, cultivateurs et commercants au sein des etats grecs, serbes ou bulgares, puis de l’
Empire ottoman
. Une minorite d’entre eux, quelques villages de
Megleniotes
, s’est d’ailleurs convertie a l’
islam
. Presents en
Macedoine
,
Thessalie
et
Epire
au temps de l’
Empire ottoman
, les Aroumains vecurent de
pastoralisme
et de commerce. Certains firent fortune dans le commerce international au
XIX
e
siecle et devinrent des philanthropes
[
26
]
tels
Evangelos Zappas
ou
Georges Averoff
(voir la
liste de personnalites
).
Le nombre d’Aroumains vivant sous souverainete grecque a tres fortement augmente a la suite du rattachement de la
Thessalie
en 1881 puis de l’
Epire
et de la
Macedoine
a la
Grece
en 1913. Leur specificite linguistique a ete officiellement reconnue par un des gouvernements d’
Eleftherios Venizelos
dans les annees 1920. Entre les deux guerres mondiales, les Aroumains ne pouvaient etre scolarises qu’en
grec
(dans les ecoles publiques grecques) ou en
roumain
(dans le reseau d’ecoles finance par la
Roumanie
). La crise de 1929 porta un coup tres dur aux reseaux de solidarite aroumains qui etaient soutenus par une emigration de travail aux Etats-Unis.
Pendant les deux guerres mondiales, Italie et Roumanie tenterent, vainement, d’instrumentaliser les Aroumains a travers le projet, qui ne se concretisa pas, d’une ≪
principaute du Pinde
≫, qualifiee par ses adversaires de ≪ sinistre pantalonnade ≫ (cela aurait ete un
Etat
a cheval sur l’
Epire
orientale, la
Macedoine-Occidentale
et quelques arrondissements voisins du nord-ouest de la
Thessalie
)
[
27
]
. Alors que la Roumanie etait devenue
fasciste
, le reseau scolaire roumain a parfois servi a vehiculer les idees de la
Garde de fer
, ce qui a abouti a constituer la ≪ legion
Diamandi-Matoussis
(en)
≫, une troupe de quelques dizaines d’hommes qui sillonna les montagnes pour tenter de rallier les Aroumains a ce projet. Ceux-ci ne repondirent pas a ces avances, et nombreux furent ceux qui s’engagerent dans le mouvement de resistance
EAM
; ils ne se laisserent pas davantage seduire pendant la
guerre civile grecque
(1946-49) par les emissaires roumains du
Kominform
qui leur promettaient une region autonome sur le modele sovietique
[
26
]
. La Roumanie cessa de financer les ecoles aroumaines en 1945.
Aujourd’hui les Aroumains sont, majoritairement, en voie d’
integration
/
acculturation
(selon les points de vue), non seulement en Grece, mais dans tous les pays ou ils sont presents, y compris en Roumanie
[
26
]
. La langue aroumaine, cependant, se maintient : c’est l’excedent demographique qui est absorbe par le processus d’integration. Les nombreux mariages mixtes y contribuent. Les Aroumains sont consideres en Grece comme des Grecs de langue romane
[
26
]
et en Roumanie comme des Roumains. Les deux Etats considerent que l’integration a la nation passe par l’uniformisation linguistique. Les principales specificites des Aroumains se maintiennent surtout dans le domaine musical et culinaire. Presque tous sont sedentarises et ont donc perdu leur mode de vie
pastoral
ou la
transhumance
jouait un role essentiel, mais ils entretiennent soigneusement leur memoire
[
28
]
, alors que les Etats dont ils sont les citoyens (
Roumanie
,
Grece
,
Bulgarie
,
Albanie
ou
Serbie
) ignorent ou occultent leur existence (l’heritage ≪ valaque ≫ etant considere comme ≪ minime ≫ par les historiens et les ethnographes de ces pays, souvent engages dans une reappropriation de leur passe, surtout ancien, au profit des nations actuelles). Face a cette occultation, certains Aroumains reagissent fortement : d’aucuns, comme ceux regroupes autour de l’association ≪
Bana armaneasca
≫
[
29
]
affirment etre les
descendants directs
des anciens
macedoniens
, arborent le
Soleil de Vergina
comme embleme et militent pour etre reconnus comme minorite nationale ≪ macedo-romane ≫ dans tous les pays ou ils vivent, Roumanie incluse ; d’autres, comme ceux regroupes autour de l’association ≪
Tra Armanami
≫
[
30
]
affirment etre des ≪ Roumains hors-frontieres ≫, se considerent comme Roumains en Roumanie et c’est en tant que Roumains qu’ils reclament d’etre reconnus dans les autres pays ou ils vivent. Ces reactions extremes ne concernent cependant qu’une minorite d’entre eux.
Selon ces nationalistes, les
bergers nomades
≪
Saracatsanes
≫, bien qu’
hellenophones
et vivant jadis du vol de betail au detriment des Aroumains, seraient eux aussi des Aroumains (
sarac
, en aroumain/roumain signifiant pauvre, mais cette etymologie est discutee).
≪ Capitales ≫ culturelles et drapeaux des Aroumains
[
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|
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]
La principale ≪ capitale ≫ culturelle des Aroumains est
Samarine
, en
Grece
, dans la
nome de Grevena
, en
Macedoine-Occidentale
, ou un rassemblement international a lieu dans la semaine du 15 aout de chaque annee, comportant des colloques et symposii culturels, scientifiques ou politiques, des presentations de mets, vins, laines, tissages, danses, musiques, pieces de theatre et films, des expositions d’œuvres d’art, des forums d’affaires. Un important centre economique est
Metsovo
, dans la
nome de Ioannina
. Deux autres capitales culturelles sont les villes de
Krouchevo
(Crushova, en aroumain), en
Macedoine du Nord
, ou l’
aroumain
est la seconde langue officielle de la commune, et
Constan?a
, en
Roumanie
, ou de nombreuses manifestations culturelles aroumaines ont lieu et ou fonctionnent des maisons d’edition litteraires et musicales.
Differents drapeaux sans caractere officiel ont ete arbores lors de ces manifestations, dont certains ≪ macedonisants ≫ (figurant le
soleil de Vergina
sur fond blanc ou rouge) ou ≪ roumanisants ≫ (integrant des elements du
drapeau de la Roumanie
). Ces bannieres font l’objet d’auto-derision et de controverses parmi les Aroumains, qui rappelons-le, ne revendiquent ni autonomie territoriale, ni souverainete. Le seul drapeau, bleu et blanc, sur lequel tous s’accordent, s’inspire des bannieres traditionnelles des grandes familles aroumaines, jadis arborees lors des fetes familiales telles que les noces ou baptemes
[
31
]
.
Moscopole
ou Moscopolea a ete un centre historique, culturel et commercial important.
- ↑
According to
INTEREG
- quoted by
Eurominority
≪
https://web.archive.org/web/20060703040707/http://www.eurominority.org/version/eng/index.asp
≫
(
Archive.org
?
Wikiwix
?
Archive.is
?
Google
?
Que faire ?
)
,
:
Aromanians in Greece
≪
https://web.archive.org/web/20050519194533/http://www.eurominority.org/version/eng/minority-detail.asp?id_alpha=1&id_minorites=gr-arom
≫
(
Archive.org
?
Wikiwix
?
Archive.is
?
Google
?
Que faire ?
)
,
- ↑
≪
Albanian census 2011
≫
[PDF]
(consulte le
)
- ↑
Joshua Project, ≪
Country - Romania
≫, Joshua Project
(consulte le
)
- ↑
≪
Macedonia census 2002
≫
[PDF]
(consulte le
)
- ↑
≪
2011 Bulgaria Census
≫, Censusresults.nsi.bg,
(consulte le
)
- ↑
К?ига 1, Становништво, национална или етничка припадност, подаци по насе?има, Републички завод за статистику, Београд, фебруар 2003,
(
ISBN
86-84433-00-9
)
- ↑
[1]
Council of Europe Parliamentary Recommendation 1333(1997)
- ↑
C’est sous le nom de
Zinzares
que les Aroumains figurent dans la
Nouvelle Geographie universelle
(≪ la Terre et les Hommes ≫, tome 1, Paris, 1876,
p.
64, 175, 183-184) d’
Elisee Reclus
.
- ↑
Theorie citee par Tom J. Winnifrith dans
The Vlachs: history of a Balkan people
, Londres : Duckworth, 1987.
- ↑
Francois Lenormant dans la
Revue orientale et americaine
, v. IX-1865,
p.
243.
- ↑
Gustav Weigand
(de)
,
Ovid Densu?ianu
,
Sextil Pu?cariu
,
Constantin Alexandru Rosetti
.
- ↑
Theodor Capidan
,
Takis Papahagi
, et la plupart des linguistes grecs.
- ↑
Des toponymes comme
Vlachus
,
Vlacho-Raphti
sur l’
Alphee
et
Vlacho-Kerasia
aux sources de l’
Eurote
, se trouvent en
Arcadie
dans les eparchies de
Gortyne
et de
Mantinee
sur la carte
[2]
, a relier aux travaux sur les migrations dans les Balkans d’Asterios Koukoudis,
(en)
The Vlachs : Metropolis and Diaspora
, ed. Zitros, Thessalonique 2003,
(
ISBN
9789607760869
)
; de Fr. Miklosich,
(de)
Uber die Wanderungen der Rumanen
- ≪ Sur les migrations des Roumains ≫, Vienne 1879 et de Remus-Mihai Feraru,
(ro)
Vlahii din Peninsula Balcanic? in lumina izvoarelor literare bizantine
- ≪ Les Valaques de la peninsule balkanique a la lumiere des sources litteraires byzantines ≫ dans
Quaestiones Romanicae
, pp. 44-56, site du Centre d’etudes daco-romanistiques ≪ Lucus ≫ de la Faculte de lettres et histoire de l’Universite de l’Ouest, Timi?oara 2013, ed. Jate Press, Szeged - Hongrie).
- ↑
Theophanis Chronographia, I, Anno 6079 (587), 14?19, ed. De Boor, Leipzig, 1883 ; cf. FHDR 1970, 604.
- ↑
Chroniques de
Ioannes Skylitzes
, 976, in : Petre ?. N?sturel :
Etudes d'Histoire medievale
, Inst. d'Histoire ≪ Nicolae Iorga ≫, vol. XVI, 1998, et T.J. Winnifruth : Badlands-Borderland, 2003, page 44, "Romanized Illyrians & Thracians, ancestors of the modern Vlachs",
(
ISBN
0-7156-3201-9
)
.
- ↑
Cornelia Bodea, ?tefan Pascu, Liviu Constantinescu :
Romania : Atlas Istorico-geografic
, Academie roumaine 1996,
(
ISBN
973-27-0500-0
)
, chap. II, "Reperes".
- ↑
(en)
Jean W. Sedlar,
East Central Europe in the Middle Ages, 1000?1500
[≪ L’Europe Centrale et de l’Est au Moyen Age ≫], University of Washington Press, 2011
(
ISBN
0-295-97291-2
)
,
p.
404.
- ↑
Selon les recits d’
Anne Comnene
,
Nicetas Choniates
et
Jean Skylitzes
dans
(en)
Averil
Cameron
,
The Byzantines
, Blackwell Publishing,
, 296
p.
(
ISBN
978-1-4051-9833-2
et
1405198338
,
OCLC
429601392
,
LCCN
2010291662
,
presentation en ligne
)
,
p.
170
, apres avoir
conquis la Bulgarie
, le
basileus
byzantin
Basile II
permit a la noblesse bulgare et valaque de conserver ses privileges et a l’
archeveche d'Ohrid
d’etre
autocephale
. Selon
Anne Comnene
, lorsque les
Coumans
attaquent l’
Empire byzantin
en 1094, le valaque Pudil? vint a
Constantinople
avertir l’empereur que les barbares etaient en train de passer les
Monts Haemus
et en 1166, le
basileus
,
Manuel Comnene
recruta ces memes valaques pour arreter une invasion
hongroise
. Mais ulterieurement, sous le regne d’
Isaac II Ange
, l’accroissement des impots, des corvees et de la
conscription
provoqua, selon
Georges Cedrene
,
Anne Comnene
,
Nicetas Choniates
et
Jean Skylitzes
, plusieurs revoltes des Valaques des
Balkans
, menees successivement par Dr?ga?, par Niculi?? Delfinul (Νικουλιτζ?? Δελφιν?? dans les sources) puis, en 1185, par trois freres valaques : Asan, Ioani?? Caloian et Petru Deleanu (Επαν?σταση του Π?τρου Δελε?νου dans les sources. C'est de ces soulevements valaques que nait le
Regnum Bulgarorum et Valachorum
: voir John V.A. Fine Jr.,
The Late Medieval Balkans
, Ann Arbor publ., 1987 et Niketas Choniates,
Nicetae Choniatae Historia
, Bonn, 1835 ; Petre ?. N?sturel :
Etudes d'Histoire medievale
, Inst. d'Histoire "Nicolae Iorga", vol. XVI, 1998, et T.J. Winnifruth : Badlands-Borderland, 2003, page 44,
Romanized Illyrians & Thracians, ancestors of the modern Vlachs
,
(
ISBN
0-7156-3201-9
)
- ↑
(en)
Jean W. Sedlar,
East Central Europe in the Middle Ages, 1000?1500
[≪ L’Europe Centrale et de l’Est au Moyen Age ≫], University of Washington Press, 2011
(
ISBN
0-295-97291-2
)
,
p.
404. Le terme de
Regnum Bulgarorum et Blachorum
est officiellement utilise par les
papes
Innocent III
en 1205 et
Gregoire IX
en 1232 dans leur correspondance avec le roi
Caloian
(1197-1207) a qui etait attribue le titre
rex Bulgarorum et Blachorum
(≪ roi des Bulgares et des Valaques ≫) et avec
Ioan Asan II
(1218-1241), ainsi que dans les armoriaux de l’epoque (par exemple le Wijnbergen cite par Nicolae Serban Tanasoca, ≪
La signification historique du blason du Regnum Valachorum et Bulgarorum dans l'armoirial Wijnbergen
≫, Annales de l'Inst. d'hist. et d'archeol. A.D. Xenopol, vol. 24, Iasi 1987.
Geoffroi de Villehardouin
(chapitres 78 et 79) et son contemporain
Robert de Clari
citent aussi ≪ Joanisse, roi de Blaquie et de Bougrie ≫, ≪ Johans rois de Blaquie ≫ (Villehardouin : ) ou encore ≪ Jehans li Blakis ≫, cites dans
Historiens et Chroniqueurs du Moyen Age
, Bibliotheque de la Pleiade, Gallimard, Paris 1952 :
La Conquete de Constantinople
, Chapitre LXXVIII.
- ↑
Tache Papahagi,
(ro)
Romanii din punct de vedere istoric, cultural ?i politic
(≪ Les roumains du point de vue historique, culturel et politique ≫), Bucarest 1915.
- ↑
L’historiographie moderne roumaine appelle cet Etat ≪ Tsarat Valaquo-Bulgare ≫ (
?aratul Vlaho-Bulgar 1186-1280
, par exemple dans Constantin et Dinu C. Giurescu,
(ro)
Istoria romanilor din cele mai vechi timpuri pan? ast?zi
- ≪ Histoire des Roumains des plus anciens temps a nos jours ≫ -, Bucarest 1975) du moins jusqu’au remplacement des dynastes valaques par des bulgares (soit de
Ioan Asen III
par
Georges
I
er
). Cette distinction est purement conventionnelle en l’absence de toute statistique ethnique, alors que les
nations
modernes n’etaient pas encore definies et que les alliances et liens de parente dans l’aristocratie bulgaro-valaque de
boyards
et de
joupans
rendent arbitraire toute attribution exclusive a l’une ou l’autre de ces origines. Mal etayee, l’historiographie roumaine n’est pas suivie dans cette voie par l’historiographie internationale. L’historiographie moderne bulgare n’est pas moins
nationaliste
(comme on peut le lire dans ≪
Istoriya na Balgariya
≫, tome 3, Sofia, 1973,
p.
140 a 272) : elle nomme les revoltes valaques de Cedrene, Comnene, Choniates et Skylitzes ≪ Revoltes bulgares contre l’Empire byzantin (1040-1041) ≫, occulte toute reference aux valaques et slavise
a posteriori
les noms des lieux, des personnages et des rois (par exemple en ≪
Ivan Assen II
≫ pour
Joanisse roy de Blaquie et de Bougrie
ou Ioani?a Asenu en
valaque
). Chaque ≪ camp ≫ nationaliste s’evertue a nier ou relativiser le caractere composite et multiculturel de cet etat (voir
protochronisme
et lire R. L. Wolff,
(en)
The Second Bulgarian Empire, its origin and history to 1204
Speculum 24, pp. 167-206, ed. Kroraina, Sofia 2008).
- ↑
Victor Spinei,
The Great Migrations in the East and South East of Europe from the Ninth to the Thirteenth Century
, 2003,
(
ISBN
973-85894-5-2
)
,
p.
52 et
Jean-Pierre Arrignon
,
Chronique de Nestor, Naissance des mondes russes
, ed. Anacharsis, 2008,
(
ISBN
2-914777-19-1
)
- ↑
Sur le plan
linguistique
le parler aujourd’hui slave des
Valaques de Moravie
, egalement influence par les langues
slovaque
et
tcheque
, comprend un lexique latin surtout
pastoral
, d’origine
daco-roumaine
et non pas
aroumaine
, comme dans
ba?a
(roum. ?baci”: berger),
brynza
(roum. ?branz?”: fromage, mot passe aussi en slovaque et en tcheque),
cap
(roum. ??ap”: bouc),
domikat
(roum. ?dumicat”: produit laitier),
galeta
/
geleta
(roum. ?g?leat?” : baratte),
pirt’a
(roum. ?partie”, chemin de transhumance),
kurnota
(roum. ?cornut?”: cornue) ou
murga?a
/
murga?a
(roum. ?murga??”: brebis noire) : c’est pourquoi les specialistes tcheques supposent que ces valaques sont venus de Transylvanie du
XV
e
au
XVII
e
siecle (Jan Pavelka, Ji?i Trezner (dir.):
P?iroda Vala?ska
, Vsetin 2001,
(
ISBN
80-238-7892-1
)
).
- ↑
En raison des
petroglyphes
des
steles
, Marian Wenzel pense que les
necropoles
medievales de Bosnie (
Romanija Planina
) et Serbie (
Stari Vlah
) sont d’origine
ethniquement
valaque et, pour quelques-unes, religieusement
bogomile
:
(en)
Marian Wenzel, ≪
Bosnian and Herzegovinian Tombstones-Who Made Them and Why?
≫,
Sudost-Forschungen
,
,
p.
102-143
et
(en)
Marian Wenzel, Romance and the King Tvrtko Graves,
Bosnian History and Austro-Hungarian policy : some Medieval Belts, the Bogomil
, Peristil,
- ↑
Apokaukos cite par Asterios Koukoudis,
The Vlachs : Metropolis and Diaspora
, ed. Zitros,
Thessalonique
2003,
(
ISBN
9789607760869
)
;
Theophane le Confesseur
et
Georges Cedrene
cites par Nicolae Iorga, Teodor Capidan, Constantin Giurescu :
Histoire des Roumains
, ed. de l’Academie Roumaine
- ↑
a
b
c
et
d
G. Prevelakis,
Geopolitique de la Grece.
,
p.
38-39
.
- ↑
Michele Rallo:
(it)
I “Regni-meteora” nell’Europa Orientale durante le guerre mondiali (“Storia del Novecento”, anno V, n. 89, septembre 2008).
- ↑
Thede Kahl
,
History of the Vlachs
, ed. Tritonic, Bucarest, 2006
- ↑
≪
Bana armaneasca
≫ sur
- ↑
≪
Tra Armanami
≫
- ↑
*
Eurominority.org
- Nicolas Trifon
,
Les Aroumains, un peuple qui s'en va
, Paris : Non Lieu, 2013
- (el)
Μιχα?λ
Χρυσοχ?ο?
,
Βλ?χοι και Κουτσ?βλαχοι : Πραγματε?α περ? τη? καταγωγ?? και τη? προελε?σεω? αυτ?ν μετ? δ?ο γεωγραφικ?ν πιν?κων, εν?? τοπογραφικο? του οροπεδ?ου Πολιτσι?? και ετ?ρου γενικο? τη? εγκαταστ?σεω? αυτ?ν αν? τα ?ρη
, Athenes, Αναστατικ?? εκδ?σει?,
, 75
p.
(
ISBN
978-960-25-8095-0
)
- Georges Prevelakis,
Geopolitique de la Grece
, Complexe, Paris, 2006
(
ISBN
2804800733
)
- Borislav
Peki?
(
trad.
Mireille Robin),
La toison d'or : Premier registre
, Marseille, Agone,
(
ISBN
978-2-910846-65-7
)
- Karl-Markus Gauss,
La Nation disparue. Chez les Aroumains de Macedoine
, in
Voyages au bout de l'Europe
, L'Esprit des peninsules, 2003 (trad. Valerie de Daran)
(
ISBN
2-84636-048-0
)
Peuples d’Europe, selon ≪ National Minorities In Europe ≫
|
> 50 millions
|
- Russes
(Europe et Asie, 122 millions)
- Allemands
(de
langue allemande
,
notamment les
Allemands
,
Autrichiens
, mais aussi les
Alsaciens
,
Lorrains
,
Tyroliens du Sud
, la
Communaute germanophone de Belgique
et les
Schleswig du Nord
,
etc.
; 89,3 millions)
- Turcs
(Asie et Europe, 56,5 millions)
- Italiens
(56,4 millions)
- Francais
(
de
langue francaise
, les
francophones de Belgique
; 55,0 millions
)
|
> 20 millions
|
|
> 5 millions
|
- Magyars
(11,7)
- Portugais
(en incluant les
Galiciens
, 11,6)
- Grecs
(11,6)
- Bielorusses
(10,2)
- Roms
(10,0)
- Tcheques
(y compris les
Moraves
, 9,80)
- Suedois
(8,00)
- Serbes
(7,70)
- Suisses
(7,00)
- Bulgares
(en incluant les
Pomaks
, 6,70)
- Catalans
(en incluant les
Valenciens
(en)
, 6,40)
- Irlandais
(6,10)
- Occitans
(en incluant les
Aranais
, 5,95)
- Tatars
(en incluant les
Tatars de Crimee
, 5,70)
- Ecossais
(5,50)
- Finnois
(5,34)
- Albanais
(5,30)
- Danois
(5,10)
- Slovaques
(5,00)
- Siciliens
(5,05)
|
< 5 millions
|
|
Christoph Pan, Beate Sibylle Pfeil, Michael Geistlinger,
National Minorities In Europe
, Purdue University Press, 2004
(
ISBN
978-3700314431
)
: ≪
The Peoples of Europe by Demographic Size
≫, table 1,
p.
11f.
|