Ange-Francois Fariau de Saint-Ange
, dit
Saint-Ange
, ne le
a
Blois
et mort le
a
Paris
, est un poete et traducteur francais.
Ne d'un pere
conseiller du roi
, il fait ses etudes au
college des jesuites de Blois
, puis au
college Sainte-Barbe
de Paris. Il acquiert des son jeune age une reputation pour sa lourdeur d'esprit sans pareille. Protege de
Turgot
, il obtient une place au controle general et il collabore a la partie litteraire du
Mercure de France
de 1779 a 1790. Cependant, il se retrouve sans ressources a la
Revolution
et il est le seul redacteur du
Journal encyclopedique
de 1794 a 1798. A la
chute de Robespierre
, il trouve un emploi dans l'agence de l'habillement des troupes, puis devient ensuite professeur de belles-lettres, puis de grammaire generale et raisonnee, a l'
ecole centrale
de la
rue Saint-Antoine
en 1799, devenue aujourd'hui
lycee Charlemagne
. Il est ensuite professeur d'eloquence latine a la
Faculte des lettres de Paris
de 1809 jusqu'a sa mort
[
1
]
. Il est elu membre de l'
Academie francaise
en
1810
. Lors de son discours de reception, pressentant que sa sante chancelante ne lui permettrait pas d'y sieger longtemps, il declare : ≪ Je fais violence, en ce moment, aux souffrances continuelles et intolerables qui m'avertissent que l'ombre de l'academicien que je remplace attend la mienne
[
2
]
. ≫ Trois mois plus tard, il succombe a la suite d'une chute en se rendant a l'
Institut
.
Saint-Ange s'est fait connaitre tout d'abord pour ses traductions de l'ecrivain ecossais
Henry Mackenzie
, dont il traduisit deux romans picaresques, puis pour ses traductions d'
Ovide
. Ces dernieres furent dans l'ensemble peu appreciees ; on aurait meme dit de sa version du
Remede d'amour
qu'elle etait ≪ un remede contre l'art d'aimer
[
3
]
. ≫ Apres s'etre essaye sans succes au theatre, il publia un volume de
Melanges de poesies
contenant des stances, des odes, des epitres, des fables et des poesies diverses. Saint-Ange a edite en outre les memoires posthumes de son ami l'academicien
Michel Paul Guy de Chabanon
, dont les confessions sur sa vie amoureuse firent scandale a leur parution en
1795
.
≪ M. de Saint-Ange, le traducteur des
Metamorphoses
d'
Ovide
, a dans son maintien cet air langoureux et niais qu’on a remarque quelquefois dans la tournure de ses vers. Ayant ete, comme les autres gens de lettres, presenter ses hommages a M. de
Voltaire
, il voulut finir sa visite par un coup de genie, et lui dit en tournant doucement son chapeau entre ses doigts : ≪ Aujourd’hui, monsieur, je ne suis venu voir qu'
Homere
; je viendrai voir un autre jour
Euripide
et
Sophocle
, et puis
Tacite
, et puis
Lucien
, etc. ? Monsieur, je suis bien vieux : si vous pouviez faire toutes ces visites en une fois ? ≫
[
4
]
≫
≪ Le traducteur d'Ovide n'etait pas un homme sans talent ; le talent est un don, une chose isolee ; il se peut rencontrer avec les autres facultes mentales, il peut en etre separe : Saint-Ange en fournissait la preuve ; il se tenait a quatre pour n'etre pas bete, mais il ne pouvait s'en empecher
[
5
]
. ≫
- L'Ecole des peres, comedie en trois actes et en vers
, piece refusee par les Comediens Francais le
- Melanges de poesies
(1802)
- Œuvres de Saint-Ange
(11 volumes, 1823-24)
- Traductions de Henry Mackenzie
- L'Homme sensible
(1775)
- L'Homme du monde, roman moral
(1775)
- Traductions d'Ovide
- Les Metamorphoses d'Ovide en vers francois. Liv. I, II, III. Avec un discours preliminaire, des notes et des pieces de vers et de prose relatives a l'ouvrage
(1785)
- Les Metamorphoses d'Ovide en vers francois. Livre IV [-VI]
(1787-1789)
- L'Art d'aimer, d'Ovide, traduction en vers, avec des remarques
(1807)
- Les Metamorphoses d'Ovide, traduites en vers, avec des remarques et des notes, par M. Desaintange, nouvelle edition, revue, corrigee, le texte latin en regard et ornee de 141 estampes, gravees, sur les dessins des meilleurs peintres,
Moreau le jeune
et autres
(4 volumes, 1808)
- Les Fastes d'Ovide, traduction en vers
(1809)
- Le Remede d'amour, poeme, suivi de l'
Heroide
, des Regrets sur la mort de Tibulle, d'un choix de quelques elegies d'Ovide, etc., avec le texte latin et des notes
(1811)
- ↑
Christophe
Charle
, ≪
98. de Saint Ange (Ange, Francois Fariau)
≫,
Publications de l'Institut national de recherche pedagogique
,
vol.
2,
n
o
1,
,
p.
157?158
(
lire en ligne
, consulte le
)
- ↑
Cite par Tyrtee Tastet,
Histoire des quarante fauteuils de l'Academie francaise depuis la fondation jusqu'a nos jours, 1635-1855
, volume IV, 1855, p. 481. Les elements biographiques du present article proviennent de cette meme source.
- ↑
Louis-Gabriel Michaud,
Biographie universelle
, 1843, article ≪ Francois Etienne Gouge de Cessieres ≫.
- ↑
Melchior Grimm,
Correspondance litteraire, philosophique et critique
, avril 1778.
- ↑
Francois-Rene de Chateaubriand,
Memoires d'outre-tombe
, 1849-1850, premiere partie, livre IX, chapitre 2.
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