Andrew Johnson
|
Portrait
d'Andrew Johnson (Par
Mathew Brady
, entre 1870 et 1875, conserve a la
Bibliotheque du Congres
).
|
Fonctions
|
Senateur des Etats-Unis
|
?
(
4 mois et 27 jours
)
|
Circonscription
|
Tennessee
|
Predecesseur
|
William Gannaway Brownlow
|
Successeur
|
David M. Key
|
?
(
4 ans, 4 mois et 24 jours
)
|
Circonscription
|
Tennessee
|
Predecesseur
|
James C. Jones
|
Successeur
|
David T. Patterson
(en)
|
17
e
president des Etats-Unis
|
?
(
3 ans, 10 mois et 17 jours
)
|
Vice-president
|
Aucun
|
Gouvernement
|
Administration Johnson
|
Predecesseur
|
Abraham Lincoln
|
Successeur
|
Ulysse S. Grant
|
16
e
vice-president des Etats-Unis
|
?
(
1 mois et 11 jours
)
|
Election
|
8 novembre 1864
|
President
|
Abraham Lincoln
|
Gouvernement
|
Administration Lincoln
|
Predecesseur
|
Hannibal Hamlin
|
Successeur
|
Schuyler Colfax
(indirectement)
|
Gouverneur militaire du Tennessee
|
?
(
2 ans, 11 mois et 20 jours
)
|
Predecesseur
|
Isham Green Harris
(gouverneur)
|
Successeur
|
William Gannaway Brownlow
(gouverneur)
|
15
e
gouverneur du Tennessee
|
?
(
4 ans et 17 jours
)
|
Predecesseur
|
William B. Campbell
(en)
|
Successeur
|
Isham Green Harris
|
Representant des Etats-Unis
|
?
(
10 ans
)
|
Circonscription
|
1
er
district du Tennesse
(en)
|
Predecesseur
|
Thomas Dickens Arnold
(en)
|
Successeur
|
Brookins Campbell
(en)
|
Biographie
|
Date de naissance
|
|
Lieu de naissance
|
Raleigh
(
Caroline du Nord
,
Etats-Unis
)
|
Date de deces
|
(a 66 ans)
|
Lieu de deces
|
Elizabethton
(
Tennessee
,
Etats-Unis
)
|
Nature du deces
|
Accident vasculaire cerebral
|
Sepulture
|
Cimetiere national Andrew Johnson
,
Greeneville
(
Tennessee
,
Etats-Unis
)
|
Nationalite
|
Americaine
|
Parti politique
|
Parti democrate
[
1
]
,
[
2
]
(1839-1864 ; 1868-1875)
Parti de l'Union nationale
(en)
(1864-1868)
|
Conjoint
|
|
Profession
|
Tailleur
|
Religion
|
Christianisme
[
3
]
|
|
|
|
|
Representants des Etats-Unis pour le Tennessee
Senateurs des Etats-Unis pour le Tennessee
Gouverneurs du Tennessee
Vice-presidents des Etats-Unis
Presidents des Etats-Unis
|
modifier
|
Andrew Johnson
, ne le
a
Raleigh
(
Caroline du Nord
) et mort le
a
Elizabethton
(
Tennessee
), est un
homme d'Etat
americain
,
17
e
president des Etats-Unis
en fonction de 1865 a 1869. Membre du
Parti democrate
et
16
e
vice-president des Etats-Unis
elu en 1864
comme colistier d'
Abraham Lincoln
, Johnson succeda a ce dernier apres son
assassinat
l'annee suivante. Lors de la
Reconstruction
apres la
guerre de Secession
, il defend une reintegration rapide des
Etats du Sud
sans garantie pour les
droits civiques
des esclaves affranchis. Le
Congres
domine par les
Republicains
radicaux
s'oppose fortement a cette politique et une procedure d'
impeachment
lancee contre le president echoue de justesse.
Ne dans un milieu defavorise, Johnson devient
tailleur
puis conseiller municipal et maire de
Greeneville
avant d'etre elu a la Chambre des representants du Tennessee en 1835. Apres un bref mandat au Senat du Tennessee, Johnson est elu a la
Chambre des representants des Etats-Unis
en 1843 ou il siege pendant dix ans. Il devient ensuite
gouverneur
pendant quatre ans et est elu par la legislature de l'Etat au
Senat des Etats-Unis
en 1857. Durant ses annees au Congres, il defend la
Homestead Bill
qui est adoptee peu apres son depart du Senat en 1862.
Lorsque les Etats du Sud, dont le Tennessee, font secession pour former les
Etats confederes d'Amerique
, Johnson reste un defenseur fervent de l'
Union
. En 1862, Lincoln le nomme gouverneur militaire du Tennessee dont une grande partie est reprise. En tant que
democrate
partisan de la guerre et Sudiste et oppose a la secession, Johnson est le candidat logique pour devenir le colistier de Lincoln. Il est choisi et son camp remporte largement l'
election presidentielle de 1864
. Johnson prete le serment de vice-president le
et six semaines plus tard, l'assassinat de Lincoln le propulse a la presidence.
Dans le cadre de la Reconstruction, Johnson veut reintegrer rapidement les Etats du Sud dans l'Union et il les autorisa a organiser des conventions et des elections pour reformer des gouvernements civils. Les electeurs sudistes reelisent cependant beaucoup d'anciens dirigeants confederes et votent en faveur des
Black Codes
qui privent les Afro-Americains d'un grand nombre de leurs droits civiques. Le Congres refuse d'accueillir les representants du Sud et adopte des legislations pour annuler leurs decisions. Dans ce qui devint la regle jusqu'a la fin de son mandat, Johnson pose son
veto
aux lois mais le Congres passe outre. Johnson s'oppose en particulier au
14
e
amendement de la Constitution
accordant la citoyennete aux Noirs. Alors que les relations entre les branches executive et legislative se tendent, le Congres vote le
Tenure of Office Act
qui limite la capacite de Johnson a limoger les membres de son
Cabinet
. Lorsqu'il persiste a vouloir renvoyer le
secretaire a la Marine
Edwin M. Stanton
, la Chambre des representants lance une procedure de destitution qui echoue a une voix pres au Senat. Il perd l'investiture democrate, remportee par
Horatio Seymour
, en vue de l'
election presidentielle de 1868
.
Apres la fin de son mandat, il retourne au Tennessee avant de devenir le seul ancien president a etre elu au Senat en 1875 ou il siege quelques mois avant sa mort. Meme si les evaluations de sa presidence varient au cours du temps, il est actuellement considere comme
l'un des pires presidents americains
du fait de son opposition a des droits garantis au niveau federal pour les Afro-Americains.
Andrew Johnson est ne a
Raleigh
en
Caroline du Nord
le
. Ses parents sont Mary (≪ Polly ≫) McDonough (1783-1856) et Jacob Johnson (1778-1812) ; il avait un frere, William (1804-1865), et une sœur ainee, Elizabeth (1806-?), qui mourut en bas age. Etre ne dans une
cabane
etait un atout politique au
XIX
e
siecle et Johnson n'hesitait pas a rappeler ses origines modestes lors des elections
[
4
]
. Jacob Johnson etait un homme pauvre, comme l'etait son pere William, mais il devint officier dans la police municipale de Raleigh avant de se marier et de fonder une famille. Il mourut en 1812 probablement d'une crise cardiaque alors qu'il sonnait la cloche de la ville apres avoir sauve de la noyade trois hommes quand Andrew avait 3 ans
[
5
]
. Polly Johnson travaillait comme
lavandiere
et elle continua cette activite car il s'agissait du seul revenu de la famille. A l'epoque, ce travail etait juge peu convenable car il impliquait de se rendre seule dans les maisons d'autrui ; la famille Johnson etait qualifiee de
white trash
et selon des rumeurs, Andrew, qui ne ressemblait pas a son frere, avait un pere different. Polly Johnson se remaria quelques mois plus tard avec Turner Doughtry qui etait egalement pauvre
[
6
]
.
Polly Doughtry confia son fils William a un
tailleur
, James Selby, pour qu'il apprenne le metier. Andrew devint egalement apprenti dans le meme atelier a l'age de dix ans et selon la loi, il devait y rester jusqu'a son
21
e
anniversaire. Selby ne semble pas avoir eu une grande influence sur le futur president. L'un de ses employes fut charge d'apprendre a lire et a ecrire au garcon et fut loge chez sa mere en retour
[
7
]
. Andrew Johnson se decouvrit une passion pour le savoir dans le magasin de Selby car des habitants venaient lire des livres pour divertir les tailleurs pendant leur travail et le garcon se rendait frequemment dans l'echoppe pour les ecouter avant meme d'y etre apprenti. Sa biographe, Annette Gordon-Reed, suggere que Johnson, connu pour ses qualites d'orateur, apprit les bases de cet art alors qu'il enfilait des aiguilles et coupait du tissu
[
8
]
.
Andrew Johnson n'appreciait cependant pas son travail chez James Selby et a l'age de 15 ans, il s'enfuit avec son frere. Son employeur fit alors publier une annonce dans un journal, comme cela etait la coutume pour les maitres dont les apprentis avaient disparu :
≪ Dix dollars de recompense. Se sont enfuis du souscripteur, deux garcons apprentis, legalement lies, appeles William et Andrew Johnson… [Versement] a toute personne qui me ramenera les dits apprentis a Raleigh, ou j'offrirai la recompense mentionnee plus haut pour le seul Andrew Johnson
[
9
]
≫
. Les garcons se rendirent a
Carthage
et Andrew y travailla comme tailleur pendant plusieurs mois. Craignant d'etre pris et ramene a Raleigh, il s'installa ensuite a
Laurens
en
Caroline du Sud
. Il y poursuivit son activite et y rencontra son premier amour, Mary Wood, pour qui il avait fait une
couette
. Apres le rejet de sa proposition de mariage, il rentra a Raleigh en esperant racheter son apprentissage mais il ne parvint pas a trouver un accord avec Selby. Comme beaucoup d'autres a la fin des annees 1820, il prit alors la route de l'Ouest
[
10
]
,
[
11
]
.
Johnson quitta la Caroline du Nord pour le
Tennessee
et fit la plus grande partie du voyage a pied. Apres un bref sejour a
Knoxville
, il s'installa a
Mooresville
en
Alabama
[
10
]
,
[
12
]
. Il travailla ensuite comme tailleur a
Columbia
dans le Tennessee mais fut rappele a Raleigh par sa mere et son beau-pere qui souhaitaient emigrer vers l'ouest. Johnson et son groupe traverserent les
Montagnes bleues
jusqu'a
Greeneville
dans le Tennessee. Il tomba immediatement amoureux de la ville et lorsqu'il devint riche, acheta le terrain ou il avait campe pour la premiere fois et y planta un arbre en souvenir
[
13
]
.
A Greeneville, Johnson crea un atelier de tailleur prospere a l'avant de sa maison. En 1827 alors qu'il avait 18 ans, il epousa
Eliza McCardle
de deux ans sa cadette et la fille d'un cordonnier local. Le couple fut marie par le
juge de paix
Mordecai Lincoln, un cousin de
Thomas Lincoln
dont le fils devint president. Ils resterent ensemble pendant pres de 50 ans et eurent cinq enfants, Martha (1828), Charles (1830), Mary (1832), Robert (1834) et Andrew Jr. (1852). Meme si elle souffrait de
tuberculose
, Eliza soutint son mari dans ses entreprises. Elle lui enseigna les mathematiques et l'aida a ameliorer son ecriture
[
14
]
,
[
15
]
. D'un caractere timide et reserve, Eliza Johnson resta a Greeneville durant l'ascension politique de son epoux. Elle apparut peu en public pendant la presidence de Johnson et leur fille Martha joua le role d'
hotesse de la Maison-Blanche
[
16
]
.
L'atelier de Johnson prospera durant les premieres annees du mariage et il put embaucher des assistants et investir avec succes dans le foncier
[
17
]
. Il se vanta plus tard de ses talents de tailleur :
≪ Mon travail ne se dechirait ou ne cedait jamais
[
18
]
≫
. Il etait un lecteur insatiable. Les livres sur les orateurs celebres attiserent son interet pour la politique et il debattait en prive avec ses clients sur les questions du jour. Il participa egalement a des debats a l'universite de Greeneville
[
19
]
.
Johnson aida a organiser un groupe pour l'election municipale de Greenville en 1829 et il fut elu conseiller municipal avec ses amis Blackston McDannel et Mordecai Lincoln
[
20
]
,
[
21
]
. A la suite de la revolte d'esclaves menee par
Nat Turner
en 1831, une convention fut organisee pour rediger une nouvelle constitution qui supprimait le droit de vote pour les noirs libres. La convention demanda egalement une reforme des taxes foncieres et de nouvelles sources de financement pour l'infrastructure du Tennessee. La constitution fut soumise au vote populaire et Johnson fit campagne pour son adoption ; son succes lui assura une plus grande exposition au niveau de l'Etat. Le
, ses collegues conseillers l'elurent maire de Greeneville
[
22
]
,
[
23
]
.
En 1835, Johnson se presenta pour le siege ≪ flottant ≫ que le
comte de Greene
partageait avec le comte voisin de
Washington
a la Chambre des representants du Tennessee. Selon son biographe Hans Trefousse, Johnson ≪ demolit ≫ l'opposition lors des debats et remporta l'election avec pres de deux tiers des voix
[
24
]
,
[
25
]
. Peu apres etre devenu representant, Johnson acheta sa premiere esclave, Dolly, agee de 14 ans qui eut par la suite trois enfants. Johnson etait connu pour traiter ses esclaves avec bienveillance mais le fait que Dolly avait la peau sombre et que ses enfants soient bien plus clairs a pousse certains a avancer que Johnson en etait le pere
[
26
]
. Alors qu'il se trouvait a Greeneville, Johnson rejoignit la
milice du Tennessee
dans laquelle il atteignit le grade de
colonel
[
27
]
.
Durant son premier mandat a la legislature du Tennessee a
Nashville
, Johnson s'alliait selon les circonstances avec le
parti democrate
ou avec le nouveau
parti whig
; il admirait neanmoins le president
Andrew Jackson
, un democrate du Tennessee. Les principaux partis hesitaient encore sur leurs valeurs fondamentales et sur leurs propositions car le systeme politique etait en pleine evolution. Johnson votait souvent avec les whigs qui s'etaient regroupes pour s'opposer a Jackson car il craignait une trop grande concentration des pouvoirs dans la
branche executive
du gouvernement. A l'inverse, il s'opposait parfois a ces derniers car il rejetait des depenses gouvernementales superieures au strict minimum et se prononca contre les aides pour les chemins de fer alors que ses electeurs esperaient des ameliorations dans les infrastructures de transport. Il fut par consequent battu lors de l'election suivante. Defait par Brookins Campbell, Johnson ne perdit pas d'autres elections pendant trente ans. En 1839, Johnson chercha a recuperer son siege, initialement en tant que whig mais lorsqu'un autre candidat voulut obtenir la nomination du parti, il se presenta sous l'etiquette democrate et fut elu. A partir de ce moment, il soutint le parti democrate et mit en place une puissante
machine politique
dans le comte de Greene
[
28
]
,
[
29
]
. Johnson fut remarque pour ses qualites d'orateur et a une epoque ou les discours informaient et divertissaient le public, les gens se pressaient pour l'ecouter
[
30
]
.
En 1840, Johnson fut elu delegue du Tennessee pour la convention presidentielle democrate et cela lui donna une plus grande exposition au niveau national. Le president democrate
Martin Van Buren
fut
battu
par l'ancien senateur de l'
Ohio
,
William Henry Harrison
mais Johnson fut elu au Senat du Tennessee pour un mandat de deux ans
[
31
]
. Il vendit son prospere atelier de tailleur pour se concentrer a la politique et il acheta de nouvelles proprietes dont une plus grande maison ainsi qu'une ferme ou s'installerent sa mere et son beau-pere ; il possedait alors huit ou neuf esclaves
[
32
]
.
Ayant servi dans les deux chambres de la legislature du Tennessee, Johnson considerait l'election au
Congres
comme l'etape suivante de sa carriere politique. En 1843, il fut le premier democrate a etre elu
representant
du
1
er
district
du Tennessee et il rejoignit la nouvelle majorite democrate a la Chambre. Johnson defendit les interets des pauvres, adopta une position anti-
abolitionniste
, insista pour une reduction des depenses gouvernementales et s'opposa aux droits de douane protectionnistes
[
33
]
. Comme Eliza resta a Greeneville, Johnson etait seul a
Washington
; il evitait les apparitions publiques et preferait etudier a la
Bibliotheque du Congres
[
34
]
. Meme si le democrate du Tennessee,
James K. Polk
fut
elu president en 1844
et que Johnson avait fait campagne pour lui, les deux hommes avaient des relations difficiles. Alors que Johnson prenait des positions plus independantes au Congres, Polk refusa certaines de ses propositions de nomination a des fonctions gouvernementales
[
35
]
.
Johnson considerait, comme de nombreux democrates sudistes, que la
Constitution
protegeait la propriete privee, y compris les esclaves, et que ni le
gouvernement federal
ni les
gouvernements
des differents
Etats
ne pouvait abolir l'esclavage
[
36
]
. Il fut elu pour un second mandat en 1845 contre
William Gannaway Brownlow
en se presentant comme le defenseur des pauvres contre les riches. Durant ce second mandat, Johnson defendit la decision de Polk de declarer la
guerre au Mexique
, ce que certains nordistes consideraient comme une tentative de gagner des territoires afin d'etendre l'esclavage vers l'ouest. Johnson s'opposa a l'
amendement Wilmot
qui proposait d'interdire l'esclavage dans les
territoires conquis
durant la guerre. Il presenta pour la premiere fois sa
Homestead Bill
(≪ loi sur la propriete ≫) qui accordait
160
acres
(
65
ha
) aux colons souhaitant y vivre et qui pouvait ainsi en obtenir la propriete au bout de plusieurs annees
[
37
]
,
[
38
]
. Cette question etait particulierement importante pour Johnson en raison de ses origines modestes
[
37
]
,
[
39
]
.
Durant l'
election presidentielle de 1848
, les democrates se diviserent sur la question de l'esclavage et les abolitionnistes formerent le
parti du sol libre
et choisirent l'ancien president Martin Van Buren comme leur candidat. Johnson fit campagne pour le candidat democrate, l'ancien senateur du
Michigan
,
Lewis Cass
. Du fait de la division du parti democrate, le general
Zachary Taylor
appartenant au parti whig remporta facilement l'election et arriva en tete dans le Tennessee
[
40
]
. Les relations de Johnson et de Polk resterent mauvaises et durant sa derniere reception du Nouvel An en 1849, le president declara :
≪ Parmi les visiteurs que j'ai observe dans la foule aujourd'hui figurait l'honorable Andrew Johnson de la Chambre des representants. Meme s'il represente un district democrate du Tennessee (mon propre Etat), c'est la premiere fois que je l'ai vu durant l'actuelle session du Congres. Se declarant democrate, il m'a ete politiquement, si ce n'est personnellement, hostile durant tout mon mandat. Il est tres vindicatif et obstine dans ses manieres et sa conduite. S'il avait la virilite et l'independance de declarer ouvertement son opposition, il sait qu'il ne serait jamais choisi par ses electeurs. Je n'ai pas conscience de lui avoir donne de raisons pour son hostilite
[
41
]
. ≫
Comme les nouveaux chemins de fer etaient dans l'interet national et que son propre district avait besoin de meilleurs moyens de transports, Johnson changea sa position sur le sujet. Par la suite, il defendit l'aide gouvernementale pour l'
East Tennessee and Virginia Railroad
[
42
]
.
Durant la campagne pour son quatrieme mandat, Johnson se concentra sur trois questions : l'esclavage, le foncier et l'election des juges. Il battit son opposant, Nathaniel Green Taylor, en
avec une avance plus importante que durant ses precedentes campagnes. Lorsque la Chambre se rassembla en
, les divisions du parti democrate empecherent la formation de la majorite necessaire a elire un
president
. Johnson proposa une regle pour que le president soit choisi a la majorite relative ; il fut rejoint dans cette idee et le democrate
Howell Cobb
fut elu
[
43
]
.
Les difficultes pour elire un president marquerent le debut d'une legislature houleuse dont l'
esclavage
fut le sujet central. La question tournait autour de la proposition d'admission de la
Californie
dans l'Union en tant qu'Etat abolitionniste. Grace au
compromis de 1850
presente par le senateur
Henry Clay
du
Kentucky
, la Californie etait autorisee a integrer l'Union en tant qu'Etat libre et en echange les Etats du nord s'engageaient a
restituer
les esclaves fugitifs aux
Etats du Sud
. Johnson vota pour toutes les dispositions du compromis en dehors de l'abolition de l'esclavage dans la capitale
[
44
]
. Il presenta des resolutions en faveur d'
amendements constitutionnels
pour que le peuple choisisse directement les senateurs (alors elus par les legislatures des Etats) et le president (choisi par les
grands electeurs
) et que le mandat des
juges federaux
soit limite a 12 ans et non plus a vie ; elles furent toutes rejetees
[
45
]
.
Un groupe de democrates opposes a Johnson choisit Landon Carter Haynes pour l'empecher de briguer un cinquieme mandat ; les whigs etaient tellement ravis par les luttes fratricides au sein du parti democrate qu'ils ne presenterent meme pas un candidat de leur parti. Au cours d'apres debats, Johnson defendit la
Homestead Bill
et Haynes repliqua qu'elle faciliterait l'abolition de l'esclavage. Johnson remporta l'election avec 1 600 voix d'avance
[
45
]
. Meme s'il n'etait pas apprecie par le candidat democrate pour la presidence, l'ancien senateur du
New Hampshire
,
Franklin Pierce
, Johnson fit campagne pour lui. Pierce fut
elu
mais sans remporter le Tennessee
[
46
]
. En 1852, Johnson parvint a faire adopter sa
Homestead Bill
par la Chambre mais la loi echoua au
Senat
[
47
]
. Les whigs prirent le controle de la legislature du Tennessee et, sous la direction de Gustavus Henry, ils
redecouperent
le
1
er
district de Johnson pour qu'il leur soit acquis
[
48
]
. Johnson se lamenta,
≪ je n'ai aucun avenir politique
[
49
]
≫
.
Si Johnson envisagea de quitter la politique apres avoir decide de ne pas se representer, il changea rapidement d'avis
[
50
]
. Ses allies politiques chercherent a lui offrir la nomination pour le poste de
gouverneur
et la convention democrate le choisit a l'unanimite malgre l'animosite de certains delegues. Les whigs avaient remporte les deux dernieres elections et controlaient encore la legislature
[
51
]
. Ils presenterent Gustavus Adolphus Henry, Sr. et le
Henry-mandering
du
1
er
district (jeu de mots sur le
gerrymandering
) devint le sujet central de la campagne
[
51
]
. Les deux hommes s'affronterent lors de nombreux debats dans les
sieges des comtes
avant que ces reunions ne soient annulees deux semaines avant l'election d'
en raison de la maladie de l'un des membres de la famille de Henry
[
50
]
,
[
52
]
. Johnson remporta l'election par 63 413 voix contre 61 163
[
53
]
,
[
54
]
.
Le gouverneur du Tennessee avait peu de poids politique car Johnson pouvait presenter des lois mais n'avait pas de droit de
veto
et la plupart des nominations etaient realisees par la legislature controlee par les whigs
[
55
]
. La fonction lui offrait neanmoins une tribune politique qui lui permettait d'exprimer ses idees
[
56
]
. Johnson parvint a obtenir les nominations qu'il desirait en echange de son soutien au whig
John Bell
qui briguait l'un des sieges de l'Etat au Senat. Dans son discours pour la deuxieme annee de son mandat, il mit l'accent sur le besoin de simplifier le systeme judiciaire de l'Etat, d'abolir la Banque du Tennessee et d'etablir une agence chargee d'uniformiser les
poids et mesures
; seule cette derniere idee fut adoptee. Johnson critiquait le systeme educatif de l'Etat et suggera que son budget soit accru par le biais de nouvelles taxes soit au niveau de l'Etat ou des comtes ; un financement mixte fut adopte
[
57
]
.
Meme si le parti whig etait sur le declin au niveau national, il restait puissant dans le Tennessee et les perspectives democrates y etaient mauvaises. Considerant qu'etre reelu au poste de gouverneur etait necessaire pour pouvoir obtenir les fonctions superieures auxquelles il aspirait, Johnson accepta de se representer. Meredith P. Gentry fut choisi par les whigs et les deux hommes s'affronterent dans une douzaine de violents debats
[
58
]
. La campagne se porta sur les questions de l'esclavage, de la
prohibition
de l'alcool et du parti des
Know Nothing
, un groupe
nativiste
qui defendait la
discrimination des catholiques
. Johnson etait en faveur du premier et s'opposait aux deux autres. Gentry etait plus ambigu sur la question de l'alcool et avait obtenu le soutien des
Know Nothing
que Johnson qualifiait de
societe secrete
[
59
]
. Johnson remporta l'election mais avec une avance plus faible qu'en 1853
[
58
]
.
Alors que l'
election presidentielle de 1856
approchait, Johnson esperait obtenir la nomination de son parti. Sa position selon laquelle les interets de l'Union seraient mieux defendus si l'esclavage etait autorise dans certaines regions en faisait un candidat de compromis pour le poste de president. Johnson ne fut cependant jamais en mesure de l'emporter et la nomination alla a l'ancien senateur de
Pennsylvanie
,
James Buchanan
. Meme s'il n'etait pas convaincu par ce choix, Johnson fit campagne pour Buchanan et son colistier, l'ancien representant du Kentucky,
John Cabell Breckinridge
, qui remporterent l'election
[
60
]
.
Johnson decida de ne pas briguer un troisieme mandat de gouverneur car il visait un poste de senateur. En 1857, alors qu'il revenait de Washington, D.C., son train derailla et il fut gravement blesse au bras droit. Cette blessure le handicapa dans les annees qui suivirent
[
61
]
.
Avant l'adoption du
17
e
amendement
de la
Constitution
en 1913, les senateurs etaient elus par les
legislatures de chaque Etat
. L'ancien gouverneur whig
William B. Campbell
(en)
ecrivit donc a son oncle,
≪ la grande inquietude des whigs est d'obtenir une majorite a la legislature pour empecher Andrew Johnson de devenir senateur. Si les democrates disposent de la majorite, il sera certainement leur choix et il n'existe aucun homme plus antipathique aux yeux des whigs et des
Americans
[
Know Nothing
] que Johnson
[
62
]
≫
. Toujours gouverneur, Johnson, fit de nombreux discours pendant la campagne et les democrates remporterent l'election a la legislature et au poste de gouverneur
[
63
]
. Son dernier discours de gouverneur lui donna la chance d'influencer ses electeurs et il fit des propositions populaires chez les democrates. Deux jours plus tard, la legislature le choisit pour sieger au Senat. L'opposition fut effaree et le journal
Whig
de
Richmond
le qualifia de
≪ radical le plus vil et de demagogue le plus malhonnete de l'Union
[
62
]
≫
.
Johnson acceda a des fonctions plus importantes grace a sa popularite aupres des agriculteurs modestes et des commercants independants qui formaient une grande partie de l'electorat du Tennessee. Il etait moins populaire chez les planteurs et les avocats qui dirigeaient le parti democrate de l'Etat mais personne n'egalait ses qualites politiques. Apres sa mort, un electeur ecrivit de lui,
≪ Johnson etait toujours le meme avec tout le monde… les honneurs qu'il accumulait ne lui faisaient pas oublier d'etre aimable avec le plus humble des citoyens
[
64
]
≫
. Apparaissant toujours dans des costumes impeccablement tailles, Johnson donnait une image impressionnante
[
65
]
et il avait l'endurance necessaire pour realiser des campagnes prolongees avec des deplacements journaliers sur des mauvaises routes menant a un autre discours ou debat. Refusant generalement l'aide de la machine politique de son parti, il comptait sur un reseau d'amis, de conseillers et de relations
[
49
]
. Un de ces amis, Hugh Douglas, ecrivit de lui,
≪ vous avez ete sur la route de nos grands hommes potentiels depuis longtemps. Au fond, beaucoup d'entre-nous n'ont jamais voulu de vous comme gouverneur mais aucun d'entre-nous n'aurait pu etre elu a ce moment et nous voulions simplement vous utiliser. Ensuite, nous ne voulions pas que vous alliez au Senat mais le peuple vous y enverrait
[
66
]
≫
.
Le nouveau senateur prit ses fonctions quand le Congres se rassembla en
. A nouveau, il s'installa a Washington, D.C. sans sa femme et ses enfants ; Eliza ne lui rendit visite qu'une seule fois en 1860 durant son premier mandat de senateur. Johnson entreprit immediatement de presenter la
Homestead Bill
au Senat mais comme la plupart des senateurs qui la soutenaient etaient nordistes (beaucoup avaient rejoint le nouveau
parti republicain
), la question fut rattrapee par la problematique de l'esclavage. Les senateurs sudistes consideraient que ceux qui profiteraient le plus de cette loi ne seraient probablement pas les proprietaires d'esclaves sudistes. La question de l'esclavage fut compliquee par l'arret
Scott v. Sandford
de la
Cour supreme des Etats-Unis
plus tot dans l'annee qui indiquait que l'esclavage ne pouvait pas etre interdit dans les
territoires
. Johnson, un senateur et proprietaire d'esclaves d'un Etat du Sud, donna un discours important au Senat au mois de
pour essayer de convaincre ses collegues que la
Homestead Bill
et l'esclavage n'etaient pas incompatibles. La loi fut neanmoins rejetee par 30 voix contre 22 et les senateurs sudistes formerent une bonne partie de l'opposition
[
67
]
,
[
68
]
. En 1859, elle echoua a nouveau et en 1860, une version diluee fut adoptee par les deux Chambres mais le president Buchanan apposa son veto sous la pression des sudistes
[
69
]
.
Johnson continua son opposition aux depenses publiques et presida un comite pour les controler. Il fit campagne contre une loi de financement des infrastructures de Washington, D.C. en declarant qu'il etait injuste que des citoyens du Tennessee doivent financer les rues d'une ville exterieure a l'Etat meme s'il s'agissait du siege du gouvernement. Il s'opposa a l'octroi d'argent pour financer la repression de la
revolte
des
mormons
dans le
Territoire de l'Utah
en demandant l'envoi de volontaires temporaires car il estimait que les Etats-Unis ne devaient pas avoir d'armee permanente
[
70
]
.
En
, l'abolitionniste
John Brown
et ses partisans prirent d'assaut l'arsenal federal d'
Harpers Ferry
en
Virginie
pour preparer une insurrection des esclaves. L'incident accrut encore plus les tensions entre pro- et anti-esclavagistes a Washington, D.C. Johnson donna un discours au Senat en decembre dans lequel il critiqua les nordistes qui mettaient en danger l'Union en cherchant a interdire l'esclavage. Le senateur du Tennessee declara que la phrase
≪ tous les hommes sont crees egaux ≫
de la
Declaration d'independance des Etats-Unis
ne s'appliquait pas aux
Afro-Americains
car la
constitution de l'Illinois
contenait la phrase et qu'ils n'y avaient pas le droit de vote
[
71
]
,
[
72
]
.
Johnson esperait qu'il ferait un candidat de compromis pour l'
election presidentielle de 1860
alors que le parti democrate se dechirait sur la question de l'esclavage. Occupe par le passage de la
Homestead Bill
durant la convention democrate a
Charleston
en Caroline du Sud, il chargea ses deux fils et son principal conseiller politique de le representer dans les negociations en coulisses. La convention etait dans l'impasse car aucun des candidats ne parvenait a rassembler les deux tiers des voix necessaires mais les camps etaient trop divises pour considerer Johnson comme un compromis. Au bout de cinq jours, 57 tours et le report de la convention a
Baltimore
dans le
Maryland
, le senateur
Stephen A. Douglas
de l'
Illinois
fut choisi comme candidat democrate pour la presidence. Les delegues sudistes, dont Johnson, refuserent cette nomination et choisirent le vice-president John C. Breckinridge pour briguer la presidence. En plus de cette scission du parti democrate, le senateur
John Bell
du Tennessee se presenta au nom du
parti de l'union constitutionnelle
. Face a ces divisions, le candidat republicain, l'ancien representant de l'Illinois,
Abraham Lincoln
fut facilement elu mais ne remporta quasiment aucune voix dans les Etats du Sud. L'election de Lincoln, connu pour ses positions abolitionnistes, etait inacceptable pour de nombreux sudistes. Meme si la
secession
n'avait pas ete une question durant la campagne, les discussions a ce sujet commencerent immediatement dans les Etats du Sud
[
73
]
,
[
74
]
.
Johnson prit la parole au Senat apres l'election pour donner un discours bien recu au Nord,
≪ Je n'abandonnerai pas ce gouvernement… Non ; J'ai l'intention de me tenir a ses cotes… et j'invite tout homme qui est un patriote a… nous unir autour de l'autel de notre nation commune… et je jure devant Dieu et tout ce qui est sacre et saint que la Constitution doit etre sauvee et l'Union preservee
[
75
]
,
[
76
]
≫
. Comme les senateurs sudistes annoncerent qu'ils demissionneraient si leurs Etats faisaient
secession
, Johnson rappela au senateur du
Mississippi
,
Jefferson Davis
, que si les sudistes conservaient leurs sieges, les democrates controleraient le Senat et pourraient defendre les interets du Sud contre les atteintes de Lincoln
[
77
]
. Gordon-Reed indique que si la croyance de Johnson en une Union indivisible etait sincere, il s'etait aliene les chefs sudistes, dont Davis, qui devint
president
des
Etats confederes d'Amerique
formes par les Etats ayant fait secession. Si Johnson avait rejoint la Confederation, il aurait eu peu d'influence sur son gouvernement
[
78
]
.
Johnson rentra au Tennessee alors que son Etat debattait de la question de la secession. Le successeur de Johnson au poste de gouverneur,
Isham G. Harris
, et la legislature organiserent un referendum pour savoir si une convention devait etre organisee pour autoriser la secession ; apres le refus de cette proposition lors du referendum, ils soumirent directement la question de la secession au vote populaire. Malgre les menaces de mort et les agressions, Johnson fit campagne contre ces deux propositions en faisant parfois des discours avec un pistolet pose sur le pupitre devant lui. Meme si la region de Johnson dans l'Est du Tennessee etait oppose a la secession, le second referendum fut remporte par les secessionnistes et en
, le Tennessee rejoignit la Confederation. Croyant qu'il serait assassine s'il restait, le senateur quitta l'Etat par la
trouee de la Cumberland
ou son groupe fut pris pour cible par des tireurs ; il laissa sa femme et sa famille a Greeneville
[
79
]
,
[
80
]
.
En tant que seul membre d'un Etat ayant fait secession a rester au Senat, il etait le plus influent des partisans sudistes de l'Union et avait l'attention de Lincoln pendant les premiers mois de la
guerre
[
81
]
. Comme la plus grande partie du Tennessee etait controle par les troupes confederees, Johnson resta dans le Kentucky et l'Ohio et essaya en vain de convaincre des commandants nordistes de mener une offensive dans l'Est du Tennessee
[
82
]
.
Le premier mandat de Johnson au Senat se termina en
quand Lincoln le nomma gouverneur militaire du Tennessee. La plus grande partie des regions centrale et occidentale qui avaient fait secession avaient ete reprises et si certains avancaient qu'un gouvernement civil devait simplement remplacer les autorites confederees dans les territoires conquis, Lincoln choisit d'employer son pouvoir de commandant en chef pour nommer des gouverneurs militaires dans ces zones
[
83
]
. Le Senat confirma rapidement le choix de Johnson et il recut le grade de
brigadier-general
[
84
]
. En represailles, les Confederes confisquerent la plus grande partie des possessions de Johnson, prirent ses esclaves et transformerent sa maison en hopital militaire
[
85
]
. En 1862, apres le depart de Johnson du Senat et en l'absence de la plupart des legislateurs sudistes, le
Homestead Act
fut finalement adopte ; il est considere que cette loi, avec les
Morrill Land-Grant Acts
et l'octroi de terres pour le
chemin de fer transcontinental
, a ouvert l'
Ouest americain
a la colonisation
[
86
]
.
En tant que gouverneur militaire, Johnson chercha a eliminer les influences confederees, demanda aux fonctionnaires de preter un serment de loyaute et fit fermer les journaux controles par des sympathisants confederes. Une grande partie de l'Est du Tennessee restait controlee par les Confederes et au cours de l'annee 1862, les troupes sudistes s'approcherent a plusieurs reprises de Nashville. Les Confederes autoriserent Eliza Johnson et sa famille a franchir leurs lignes pour rejoindre Andrew Johnson
[
87
]
,
[
88
]
. Nashville etait continuellement menace par les raids de cavalerie menes par le general
Nathan Bedford Forrest
et Johnson fit tout son possible pour defendre la ville. La menace fut finalement levee apres la victoire du general nordiste
William Starke Rosecrans
lors de la
bataille de la Stones River
en
et une grande partie de l'Est du Tennessee fut repris durant l'annee
[
89
]
.
Lorsque Lincoln delivra la
Proclamation d'emancipation
en
qui affranchissait les esclaves dans les territoires controles par les Confederes, le Tennessee ne fut pas concerne car il avait ete en grande partie repris. La Proclamation accrut le debat sur le devenir des esclaves apres la guerre car tous les unionistes ne soutenaient pas l'abolition. Johnson decida que l'esclavage devait se terminer et declara
≪ si l'institution esclavagiste… cherche a le renverser, alors le Gouvernement a le droit legitime de la detruire
[
90
]
≫
. Il soutint a contrecœur les efforts pour enroler des anciens esclaves dans l'
Armee de l'Union
car il considerait qu'il serait plus approprie que les Afro-Americains realisent des taches subalternes, ce qui libererait des blancs pour se battre
[
91
]
. Il parvint neanmoins a enroler 20 000 soldats noirs dans les troupes de l'Union
[
92
]
.
En 1860, le colistier de Lincoln avait ete le senateur du
Maine
,
Hannibal Hamlin
. Ce dernier avait ete un vice-president competent, etait en bonne sante et semblait favorable a un second mandat mais Johnson emergea comme un colistier potentiel de Lincoln pour l'election de 1864
[
93
]
. Lincoln envisagea de choisir un democrate favorable a la guerre et il envoya un agent sonder la volonte du general
Benjamin Butler
. En
, le president depecha le general
Daniel Sickles
en enquete a Nashville. Meme si ce dernier nia qu'il etait la pour rencontrer le gouverneur, le biographe de Johnson, Hans L. Trefousse, considere que le voyage de Sickles etait lie au choix ulterieur de Johnson
[
93
]
. Selon l'historien Albert Castel dans son evaluation de la presidence de Johnson, Lincoln fut impressionne par l'administration de Johnson dans le Tennessee
[
87
]
. Gordon-Reed indique que si le
ticket
Lincoln-Hamlin etait juge geographiquement equilibre en 1860,
≪ avoir Johnson, le democrate sudiste favorable a la guerre sur le ticket envoyait le juste message sur la folie de la secession et la capacite continue d'unite du pays
[
94
]
≫
. Un autre facteur etait la volonte du
secretaire d'Etat
William Seward
d'empecher le choix de son collegue de New York, l'ancien senateur et democrate favorable a la guerre
Daniel S. Dickinson
(en)
, pour la vice-presidence car Seward devrait probablement ceder sa place en cas de victoire. Apres que des journalistes l'eurent informe du probable objectif de la visite de Sickles, Johnson prit un role plus actif en donnant des discours et ses amis firent avancer sa candidature en coulisses
[
95
]
.
Pour faire campagne sur l'unite, Lincoln se presenta sous la banniere du
Parti de l'Union nationale
(en)
plutot que sous celle du Parti republicain
[
94
]
. A la convention organisee en
a Baltimore, Lincoln fut facilement choisi meme si certains avaient evoque son remplacement par un membre du Cabinet ou l'un des generaux les plus populaires. Apres ce choix, l'ancien
secretaire a la Guerre
Simon Cameron
presenta une resolution pour lui associer Hamlin mais elle fut rejetee. Lors du premier tour de vote pour le choix du vice-president, Johnson arriva en tete avec 200 voix contre 150 pour Hamlin et 108 pour Dickinson. Durant le second tour, les delegues du Kentucky se prononcerent pour Johnson et ils furent rapidement suivis par les representants des autres Etats. Johnson l'emporta alors par 491 votes contre 17 pour Hamlin et huit pour Dickinson. Lincoln exprima sa satisfaction concernant le resultat,
≪ Andy Johnson, a mon avis, est un homme bien
[
96
]
≫
. Lorsque la nouvelle arriva a Nashville, une foule se rassembla et Johnson donna un discours affirmant que le choix d'un Sudiste signifiait que les Etats confederes n'avaient pas veritablement quitte l'Union
[
96
]
.
Meme s'il etait alors inhabituel pour un candidat de faire activement campagne, Johnson donna de nombreux discours dans le Tennessee, le Kentucky, l'Ohio et l'
Indiana
. Il chercha egalement a accroitre ses chances dans le Tennessee en retablissant un gouvernement civil et en faisant que le serment de loyaute soit encore plus restrictif car les electeurs devaient jurer qu'ils s'opposaient a toutes negociations avec la Confederation. Le candidat democrate pour la presidence, le general
George McClellan
, esperait eviter de nouvelles victimes en negociant et le serment eut pour consequence de priver ses electeurs du droit de vote. Lincoln refusa d'annuler la decision de Johnson et leur ticket arriva en tete dans l'Etat par 25 000 voix d'avance. Le Congres refusa de prendre en compte les resultats du Tennessee en raison des fraudes mais Lincoln et Johnson
remporterent facilement
l'election en arrivant en tete dans la plupart des Etats
[
97
]
.
Maintenant
vice-president elu
, Johnson etait impatient de terminer le retablissement d'une administration civile meme si le calendrier electoral empechait son application avant le
jour d'investiture
du
. Johnson esperait rester a Nashville pour accomplir cette tache mais les conseillers de Lincoln l'informerent qu'il preterait serment en meme temps que Lincoln. Pendant l'hiver 1864-1865, les troupes de l'Union acheverent la reconquete de l'Est du Tennessee dont Greeneville. Juste avant son depart, les electeurs du Tennessee adopterent le
une nouvelle constitution qui abolissait l'esclavage. L'un des derniers actes de Johnson en tant que gouverneur militaire fut de confirmer les resultats
[
98
]
.
Johnson se rendit alors a Washington pour preter serment meme si selon Gordon-Reed,
≪ a la lumiere de ce qui s'est passe le 4 mars 1865, il aurait ete preferable que Johnson soit reste a Nashville
[
99
]
≫
. Il etait peut-etre malade ; Castel evoqua une
fievre typhoide
[
87
]
mais Gordon-Reed note que rien n'appuie ce diagnostic
[
99
]
. Dans la soiree du
, Johnson participa a une reception en son honneur et s'enivra fortement. Souffrant d'une
gueule de bois
le lendemain au
Capitole
, il demanda de l'alcool a son predecesseur Hamlin. Ce dernier lui donna une bouteille de whisky et Johnson en prit deux grandes gorgees en declarant,
≪ j'ai besoin de toutes mes forces pour cette occasion ≫
. Au Senat, il donna un discours decousu devant Lincoln, le Congres et les dignitaires presents. Au milieu de cette adresse souvent incoherente, Johnson fit une pause et Hamlin profita de l'occasion pour lui faire rapidement preter le serment du vice-president
[
100
]
. Lincoln, qui avait assiste tristement a la debacle, preta serment et delivra son second discours d'investiture qui fut acclame
[
101
]
.
Dans les semaines qui suivirent son investiture, Johnson presida brievement le Senat et evita les moqueries en s'eloignant dans la residence de son ami
Francis Preston Blair
dans le Maryland. Lorsqu'il revint a Washington, il avait l'intention de retourner dans le Tennessee pour se reinstaller a Greeneville avec sa famille. Il resta finalement a Washington quand il apprit que le general
Ulysses S. Grant
avait capture la capitale sudiste,
Richmond
, ce qui laissait presager la fin de la guerre
[
102
]
. Lincoln declara, en reponse aux critiques concernant le comportement de Johnson, que
≪ je connais Andy Johnson depuis des annees ; il a fait une erreur l'autre jour mais vous ne devez pas etre inquiets ; Andy n'est pas un ivrogne
[
103
]
≫
.
L'apres-midi du
, Lincoln et Johnson se virent pour la premiere fois depuis l'investiture. Trefousse et Gordon-Reed avancent que Johnson voulait
≪ pousser Lincoln a ne pas etre trop clement envers les traitres
[
104
]
,
[
105
]
≫
. Castel indique cependant que le sujet de leur conversation est inconnu
[
102
]
. Dans la soiree, le president Lincoln fut
mortellement blesse
par
John Wilkes Booth
, un sympathisant confedere. Le tir contre le president faisait partie d'une conspiration visant a assassiner Lincoln, Johnson et Seward. Ce dernier fut grievement blesse mais survecut tandis que
George Atzerodt
echoua dans sa tentative contre Johnson. Leonard J. Farwell reveilla Johnson dans sa chambre de Kirkwood House pour l'informer que Lincoln avait ete abattu au
theatre Ford
. Il se precipita au chevet du president ou il resta un court moment et promit a son retour,
≪ ils souffriront pour cela. Ils souffriront pour cela
[
106
]
≫
. Lincoln mourut a
7
h
22
et Johnson preta serment entre 10 et
11
h
en presence du
juge en chef
Salmon P. Chase
et de la plupart des membres du
Cabinet
. Son comportement fut decrit comme
≪ solennel et digne ≫
par les journaux
[
107
]
; certains membres du Cabinet ne l'avaient pas vu depuis son investiture en mars
[
108
]
. A midi, Johnson presida la premiere reunion de son administration dans le bureau du
secretaire du Tresor
et il reconduisit la totalite de ses membres
[
109
]
.
Les circonstances de l'assassinat ont donne lieu a des speculations sur Johnson et sur l'avenir que lui attribuaient les conspirateurs. Le potentiel assassin de Johnson, Atzerodt, s'etait enivre au lieu d'assassiner le vice-president. Dans le vain espoir de sauver sa vie apres sa capture, il donna de nombreux details concernant la conspiration mais ne dit rien pour corroborer l'idee que la tentative prevue contre Johnson n'etait qu'une ruse. Les theoriciens du complot indiquent que le jour de l'assassinat, Booth se rendit a Kirkwood House et y laissa un mot a l'intention de Johnson portant l'inscription
≪ Je ne veux pas vous deranger. Etes-vous chez vous ? [signe] J. Wilkes Booth
[
110
]
≫
. Il est ainsi possible que Booth, craignant qu'Atzerodt ne reussisse pas a tuer Johnson, ou inquiet qu'il n'ait tout simplement pas le courage de l'assassiner, ait voulu par ce message tenter d'impliquer le vice-president dans la conspiration
[
111
]
.
Johnson presida les funerailles de Lincoln a Washington avant que la depouille du defunt president ne soit envoyee a
Springfield
pour y etre enterree
[
112
]
. Peu apres la mort de Lincoln, le general nordiste
William Tecumseh Sherman
rapporta qu'il avait, sans consulter Washington, signe un armistice avec le general confedere
Joseph E. Johnston
par lequel les forces sudistes de Caroline du Nord se rendaient en echange du maintien de l'administration de l'Etat et la protection des proprietes privees. L'accord ne mentionnait pas l'emancipation des esclaves et cela etait inacceptable pour Johnson et les membres du Cabinet. Le president envoya un message a Sherman pour lui demander d'obtenir la reddition des troupes confederees sans faire de concessions politiques. Cela, associe a sa decision d'offrir une prime de 100 000
$
(
1670217 dollars actuels
[
113
]
) pour l'arrestation du president confedere Jefferson Davis alors en fuite, donna a Johnson la reputation d'un homme qui serait dur envers le Sud. De maniere plus controversee, il autorisa l'execution de
Mary Surratt
pour son role dans l'assassinat de Lincoln. Elle fut pendue avec trois autres personnes, dont Atzerodt, le
[
114
]
.
Lors de son accession a la presidence, Johnson dut repondre a la question du devenir des Etats du Sud. Lincoln avait autorise la mise en place de gouvernements loyalistes en Virginie, en
Arkansas
, en
Louisiane
et dans le Tennessee au fur et a mesure que ces territoires etaient repris par les troupes nordistes. Il avait par ailleurs defendu un plan selon lequel des elections seraient organises dans un Etat si 10 % des electeurs pretaient allegeance a l'Union. Le Congres considerait que cela etait trop clement ; une loi demandant que la moitie des electeurs pretent serment pour que l'Etat soit reintegre fut approuvee par les deux Chambres mais Lincoln y apposa son veto
[
115
]
.
Johnson avait trois objectifs pour la
Reconstruction
. Il defendit une reintegration rapide des Etats sur le fait qu'ils n'avaient jamais veritablement quitte l'Union et devaient donc etre reconnus des que des citoyens loyaux auraient forme un gouvernement. Pour Johnson, la question du droit de vote des Afro-Americains n'etait pas prioritaire car cela avait toujours ete de la responsabilite des Etats de decider qui avait le droit de vote. Il voulait ensuite que le pouvoir politique dans les Etats du Sud passe des planteurs a ceux qu'il appelait les ≪ plebeiens ≫. Comme de nombreux Afro-Americains etaient encore economiquement lies a leurs anciens maitres et risquaient de voter comme eux, leurs votes etaient une entrave pour les objectifs de Johnson. La troisieme priorite de Johnson etait l'election presidentielle de 1868 car il voulait devenir president de plein droit
[
116
]
.
Le parti republicain s'etait divise en deux factions pendant la guerre de Secession. Les
republicains radicaux
voulaient punir les principaux dirigeants de la Confederation et defendaient l'egalite des droits pour les Afro-Americains. Ils consideraient que les esclaves affranchis pouvaient etre pousses a voter republicain en reconnaissance de leur emancipation ; les votes des noirs permettraient ainsi aux republicains de se maintenir au pouvoir et d'affaiblir les democrates sudistes. Les republicains moderes voulaient egalement chasser les democrates du pouvoir au niveau national et empecher le retour des anciens confederes mais ils etaient moins enthousiastes au sujet du droit de vote des noirs pour des raisons de politiques locales ou parce qu'ils consideraient qu'ils ne voteraient pas ≪ correctement ≫. Les democrates nordistes defendaient une reintegration immediate des Etats du Sud et ne soutenaient pas le droit de vote des Afro-Americains car cela affaiblirait le controle democrate du Sud
[
117
]
.
Johnson dut initialement mettre en place une politique de Reconstruction sans intervention legislative car le Congres ne devait pas se reunir avant
[
118
]
. Les republicains radicaux dirent au president que les Etats du Sud etaient economiquement devastes et le presserent d'utiliser son pouvoir pour demander que l'octroi de droits aux esclaves affranchis soit une condition prealable a la reintegration des Etats sudistes. Johnson, avec le soutien d'autres officiels dont Seward, considerait en revanche que cette question etait du ressort des Etats et non pas du gouvernement federal. Le Cabinet etait divise sur la question
[
119
]
.
Johnson prit ses deux premieres decisions sur la Reconstruction le
avec le soutien unanime du Cabinet. La premiere etait une proclamation qui reconnaissait la legitimite du gouvernement de Virginie mene par le gouverneur provisoire
Francis Harrison Pierpont
(en)
. La seconde etait une amnistie de tous les anciens rebelles a l'exception de ceux dont la valeur des proprietes depassait 20 000
$
(285 000
$
de 2011
[
113
]
) ; il nomma egalement un gouverneur temporaire pour la Caroline du Nord et autorisa la tenue d'elections. Aucune de ces proclamations ne comportaient de clauses concernant le droit de vote des Afro-Americains et les droits des esclaves affranchis. Le president autorisa la tenue de conventions dans les autres Etats pour qu'ils redigent leurs constitutions
[
120
]
.
Alors que les Etats du Sud commencaient le processus de recreation de leurs gouvernements, Johnson jouissait d'un important soutien populaire pour ses politiques et il considera donc qu'il disposait d'un soutien inconditionnel pour la reintegration rapide du Sud. S'il etait largement soutenu au Sud, il sous-estima la determination des Nordistes qui craignaient que la guerre n'ait ete menee pour rien et demandaient la mise en place de politiques particulierement dures. Il etait important pour l'opinion publique nordiste que le Sud reconnaisse sa defaite, que l'esclavage soit aboli et que la vie des Afro-Americains soit amelioree. La question du droit de vote etait moins importante car seule une poignee d'Etats nordistes (essentiellement en
Nouvelle-Angleterre
) accordaient les memes droits aux noirs qu'aux blancs ; de plus a la fin de l'annee 1865, le
Connecticut
, le
Wisconsin
et le
Minnesota
rejeterent des resolutions sur le suffrage des noirs avec d'importantes majorites. L'opinion publique tolera la clemence de Johnson a condition qu'il amene le Sud a reconnaitre sa defaite. Au lieu de cela, les blancs sudistes furent encourages et de nombreux Etats sudistes adopterent les
Black Codes
qui limitaient fortement les droits fondamentaux et civiques des Afro-Americains. La plupart des sudistes elurent des anciens confederes au Congres et les delegations etaient menees par le senateur de
Georgie
et ancien vice-president confedere,
Alexander Stephens
. Le Congres se reunit au debut du mois de
et le
discours conciliant
de Johnson fut bien accueilli. Le Congres refusa neanmoins que les legislateurs sudistes puissent sieger et il crea un comite pour proposer des lois appropriees pour la Reconstruction
[
121
]
.
Il fait expulser les Noirs des parcelles de terrains que certains generaux nordistes leur avaient distribues. De maniere generale, la structure economique du Sud, construite sur des caracteristiques racistes, est totalement conservee
[
122
]
. La societe nordiste ne connait pas non plus de changement particulier. Les soldats demobilises ne beneficient pas de programme d'aide pour retrouver du travail ou un logement
[
122
]
.
Les Nordistes etaient ulceres par l'idee que d'anciens membres du gouvernement confederes comme Stephens soient des legislateurs federaux a un moment ou les blessures de la guerre etaient encore grandes ouvertes. Ils consideraient que les
Black Codes
placaient les Afro-Americains dans une situation a peine meilleure que l'esclavage. Les republicains craignaient egalement que la restauration des Etats du Sud ne permette aux democrates de revenir au pouvoir
[
123
]
,
[
124
]
. De plus, selon David O. Stewart dans son livre sur la procedure de destitution de Johnson,
≪ la violence et la pauvrete qui oppressaient le Sud galvaniserent l'opposition a Johnson
[
125
]
≫
.
Le Congres etait reticent a affronter le president et commenca par uniquement affiner les politiques de Johnson envers le Sud
[
126
]
. Selon Trefousse,
≪ s'il fut une periode ou Johnson aurait pu parvenir a un accord avec les moderes du parti republicain, c'etait dans la periode qui suivit le retour du Congres
[
127
]
≫
. Johnson etait mecontent des provocations des Etats du Sud et du maintien de l'elite d'avant-guerre dans ces regions mais il ne se prononca pas publiquement a ce sujet en considerant que les Sudistes avaient le droit d'agir comme ils le souhaitaient meme si cela n'etait pas judicieux. A la fin du mois de
, il devint convaincu que remporter une confrontation avec les republicains radicaux etait necessaire pour ses plans politiques, a la fois pour la Reconstruction et pour sa reelection en 1868. Il aurait prefere que le conflit porte sur les efforts legislatifs pour affranchir les Afro-Americains dans le
district de Columbia
, une proposition qui avait ete tres largement rejetee lors d'un referendum. Une loi sur ce sujet fut adoptee par la Chambre des representants mais a la deception de Johnson, elle fut rejetee par le Senat avant qu'il ne puisse y apposer son veto
[
128
]
.
Le senateur
Lyman Trumbull
de l'Illinois, le chef des republicains moderes et president du
comite judiciaire
, etait impatient d'obtenir un compromis avec le president. Il presenta une legislation au Congres pour prolonger le mandat du
Bureau of Refugees, Freedmen and Abandoned Lands
(≪ Bureau des refugies, des affranchis et des terres abandonnees ≫) au-dela de l'annee 1867 et une autre pour accorder la citoyennete aux esclaves affranchis. Trumbull rencontra plusieurs fois Johnson et etait convaincu que le president ne s'opposerait pas a ces mesures. Johnson contredisait rarement ses visiteurs et donnait souvent l'impression a ses interlocuteurs qu'il etait d'accord avec eux, meme si cela n'etait pas le cas. Le president s'opposa aux deux legislations sur le principe qu'elles ne respectaient pas la souverainete des Etats. De plus, les deux lois de Trumbull etaient impopulaires aupres des Sudistes blancs que Johnson esperait integrer dans son nouveau parti. Le president mit son veto a la loi sur le
Bureau of Refugees
le
a la grande joie des Sudistes et au desarroi indigne des legislateurs republicains. Johnson considerait qu'il avait eu raison car une tentative pour outrepasser son veto echoua au Senat le lendemain
[
128
]
. Il pensait egalement que les radicaux etaient a present isoles et battus et que les republicains moderes se rallieraient a lui ; il ne comprit pas que les moderes voulaient egalement que les Afro-Americains soient traites avec equite
[
129
]
.
Le
, date du
Washington's Birthday
, Johnson donna un discours improvise a des partisans qui s'etaient rassembles devant la
Maison-Blanche
et demandaient une declaration en l'honneur du
premier president
. Dans son allocution d'une heure, il fit reference a lui-meme plus de 200 fois. Plus grave, il parla
≪ d'hommes… toujours opposes a l'Union ≫
a qui il ne pouvait pas offrir la main de l'amitie qu'il avait tendue au Sud
[
130
]
,
[
131
]
. Lorsque la foule lui demanda de qui il s'agissait, Johnson cita le representant de Pennsylvanie,
Thaddeus Stevens
, le senateur du
Massachusetts
,
Charles Sumner
, et l'abolitionniste
Wendell Phillips
qu'il accusa d'avoir planifie son assassinat. Les republicains considererent qu'il s'agissait d'une declaration de guerre tandis qu'un allie democrate de Johnson estima que son discours couta 200 000 voix a son parti lors des
elections de mi-mandat de 1866
[
132
]
.
Malgre les exhortations des moderes, Johnson rompit definitivement avec eux en mettant son veto le
au
Civil Rights Act
destine a proteger les
droits civiques
des Afro-Americains. Dans le message accompagnant le veto, il indiqua qu'il s'opposait a la mesure car elle accordait la citoyennete aux esclaves affranchis a un moment ou 11 des 36 Etats etaient sous-representes au Congres et qu'elle etait une mesure discriminatoire en faveur des noirs et contre les blancs
[
133
]
,
[
134
]
. Le Congres outrepassa ce veto trois semaines plus tard, ce qui representait une premiere dans l'histoire americaine
[
135
]
. Le veto du
Civil Rights Act
de 1866 est generalement considere comme l'erreur majeure de la presidence de Johnson car il convainquit les moderes que toute negociation etait impossible. Dans son livre sur la Reconstruction, l'historien Eric Foner estime qu'il s'agit
≪ de l'erreur de jugement la plus devastatrice de sa carriere politique ≫
. Selon Stewart, le veto fut
≪ pour beaucoup l'erreur fondamentale [de Johnson] et elle annonca la confrontation permanente avec le Congres qui domina le reste de sa presidence
[
136
]
≫
.
Le Congres proposa egalement un
14
e
amendement
a la Constitution. Redige par Trumbull, il fut envoye pour ratification dans les differents Etats ; Johnson y etait oppose mais ne joua aucun role dans le processus. L'amendement ajoutait les dispositions les plus importantes du
Civil Rights Act
dans la Constitution mais allait egalement plus loin. Il etendait l'octroi de la citoyennete a toute personne nee aux Etats-Unis (a l'exception des Amerindiens dans les
reserves indiennes
), penalisait les Etats qui ne donnaient pas le droit de vote aux esclaves affranchis et creait de nouveaux droits civiques qui seraient proteges par les
tribunaux federaux
. Il garantissait egalement que la dette publique federale serait remboursee mais interdisait tout paiement des dettes contractees par la Confederation pendant le conflit. Pour finir, il excluait les anciens confederes des fonctions officielles meme ci cela pouvait etre annule par le Congres
[
137
]
. Les deux Chambres adopterent une nouvelle loi pour prolonger le mandat du
Bureau of Refugees
et le president y apposa a nouveau son veto ; cette fois-ci le veto fut outrepasse. A l'ete 1866, lorsque le Congres suspendit ses travaux en prevision de l'election de novembre, la methode de Johnson consistant a reintegrer les Etats par decret presidentiel sans garanties pour les Afro-Americains etait gravement menacee. L'Etat du Tennessee ratifia le
14
e
amendement malgre l'opposition du president
[
138
]
et le Congres admit immediatement ses representants, ce qui embarrassa Johnson
[
139
]
.
Les tentatives pour trouver un compromis echouerent
[
140
]
et le paysage politique se cliva entre les republicains unis d'un cote et Johnson et ses allies democrates, du Nord et du Sud, de l'autre. Il demanda l'organisation d'une convention du parti de l'union nationale mais celle-ci ne parvint pas a apaiser la guerre politique qui se deroulait a la veille des elections de mi-mandat de 1866
[
141
]
. Les Etats du Sud n'etaient pas autorises a voter et Johnson entreprit une tournee dans les Etats du Nord ou il fit de nombreux discours en faveur des candidats democrates. Cela fut un desastre politique en raison de ses comparaisons controversees entre le
Christ
et lui et ses echanges violents avec des perturbateurs qui furent juges indignes de la presidence. Les republicains remporterent une victoire triomphale et disposaient a present de majorites ecrasantes a la Chambre et au Senat
[
142
]
. Johnson accusa les democrates de n'avoir donne qu'un soutien timide au mouvement de l'union nationale
[
143
]
.
Meme apres la victoire republicaine en
, Johnson considerait qu'il etait en position de force. Le
14
e
amendement n'avait ete ratifie par aucun des Etats sudistes ou
frontaliers
a l'exception du Tennessee et avait ete rejete par le Kentucky, le
Delaware
et le Maryland. Comme l'amendement devait etre ratifie par les trois quarts des Etats pour etre integre a la Constitution, Johnson considerait que l'impasse jouait en sa faveur. Lorsqu'il se reunit a nouveau en
, le Congres commenca a adopter des legislations en outrepassant souvent le veto de Johnson. Le
Nebraska
fut ainsi integre a l'Union ; les republicains gagnerent deux senateurs et l'Etat ratifia immediatement l'amendement. Le veto de Johnson sur une loi accordant le meme statut au
territoire du Colorado
ne fut pas annule car un trop grand nombre de senateurs considerait qu'il n'etait pas justifie de creer un Etat avec uniquement 30 000 habitants
[
144
]
.
En
, Thaddeus Stevens presenta une loi visant a dissoudre les gouvernements des Etats du Sud et a creer cinq districts militaires sous la
loi martiale
. Les Etats devraient a nouveau organiser des conventions constitutionnelles et les Afro-Americains pourraient voter ou devenir delegues a la difference des anciens confederes qui n'avaient pas ces droits. Le Congres ajouta a la loi que la reintegration de l'Union ne se ferait qu'apres la ratification du
14
e
amendement par l'Etat. Johnson et les Sudistes essayerent de trouver un compromis par lequel le Sud accepterait une version modifiee de l'amendement n'accordant que des droits limites aux Afro-Americains et n'excluant pas les anciens confederes. Les republicains insisterent sur le maintien complet de l'amendement et aucun accord ne fut trouve. Johnson apposa son veto au premier de ces
Reconstruction Acts
le
mais le Congres l'annula le meme jour. Egalement le
, le Congres adopta le
Tenure of Office Act
malgre le veto presidentiel en reponse aux declarations de Johnson selon lesquelles il limogerait les membres de son Cabinet qui n'etaient pas d'accord avec lui. Cette loi qui imposait l'approbation du Senat pour limoger un membre du Cabinet fut controversee car certains senateurs doutaient de sa constitutionnalite et du fait de savoir si elle s'appliquait a Johnson dont les ministres cles avaient ete nommes par Lincoln
[
144
]
.
Le secretaire a la Guerre
Edwin M. Stanton
etait un homme capable et travailleur mais a la personnalite difficile
[
145
]
. Johnson l'admirait mais il etait egalement exaspere par ses actions, soutenues par le general Grant, visant a saper la politique sudiste du president. Johnson envisagea de le limoger mais respectait son role pendant la guerre. De son cote, Stanton s'inquietait de son possible successeur et refusa de demissionner meme si ses mauvaises relations avec le president etaient bien connues
[
146
]
.
Le nouveau Congres se rassembla pendant quelques semaines en
avant d'ajourner les sessions et le comite judiciaire de la Chambre fut charge d'evaluer s'il etait possible de lancer une procedure d'
Impeachment
(≪ destitution ≫) contre Johnson. Le comite se rassembla, examina les comptes bancaires du president et convoqua les membres de son Cabinet. Lorsqu'un tribunal federal libera l'ancien president confedere Jefferson Davis sous caution le
, le comite enqueta pour savoir si Johnson avait entrave les poursuites judiciaires. Il apprit que Johnson etait impatient de faire juger Davis et la majorite des membres du comite abandonnerent les charges d'accusation contre Johnson ; le comite fut dissous le
[
147
]
.
En juin, Johnson et Stanton s'opposerent sur la question de savoir si les officiers militaires dirigeant les districts militaires du Sud pouvaient contourner les decisions des autorites civiles. Johnson demanda au
procureur general
Henry Stanbery
de delivrer une declaration indiquant qu'ils n'en avaient pas le droit. Il cherchait ainsi a obliger Stanton a prendre position soit pour, et donc soutenir sa position, soit contre, montrant ainsi son opposition au president et au reste du Cabinet. Stanton evita le sujet lors des reunions et des echanges. Lorsque le Congres se reunit a nouveau en juillet, il adopta un
Reconstruction Act
qui clarifiait les pouvoirs des generaux et privait Johnson de son controle de l'armee dans le Sud. Comme le Congres etait ajourne jusqu'en novembre, le president decida de limoger Stanton et l'un des commandants de district, le general
Philip Sheridan
, qui avait revoque le
gouverneur du Texas
et l'avait remplace par quelqu'un d'impopulaire. Il en fut initialement fermement dissuade par Grant. Le
, le president demanda neanmoins la demission de Stanton mais le secretaire refusa de la lui donner
[
148
]
. Johnson le suspendit en attente de la prochaine reunion du Congres comme cela etait permis par le
Tenure of Office Act
; Grant accepta de le remplacer temporairement tout en continuant de diriger l'armee
[
149
]
.
Malgre ses protestations, Grant realisa le transfert de Sheridan et d'un autre commandant de district, le general
Daniel Sickles
, qui avait irrite Johnson en appliquant fermement le plan du Congres. Johnson delivra egalement une proclamation graciant la plupart des anciens Confederes a l'exception de ceux qui avaient exerce des fonctions officielles dans la Confederation ou qui travaillaient dans l'administration federale avant la guerre et avaient donc brise leurs serments de loyaute. Meme si les republicains exprimerent leur colere, les elections de 1867 tournerent globalement en faveur des democrates. Aucun siege du Congres n'avait ete renouvele mais les democrates reprirent le controle de la legislature de l'Ohio et les electeurs dans l'Ohio, le Connecticut et le Minnesota rejeterent des propositions visant a accorder le droit de vote aux Afro-Americains
[
150
]
. Ces resultats defavorables mirent temporairement un terme aux appels republicains a la destitution de Johnson qui fut enthousiasme par les elections
[
151
]
. Neanmoins, quand le Congres se reunit a nouveau en novembre, le comite judiciaire fut reforme et vota une resolution de destitution contre Johnson. Apres de nombreux debats pour savoir si les actes du president pouvaient etre qualifies de ≪ crimes ou delits majeurs ≫ et donc entrainer une procedure de destitution suivant l'
article
II
de la Constitution
, la resolution fut rejetee par la Chambre des representants le
par 108 voix contre 57
[
152
]
.
Johnson informa le Congres de la suspension de Stanton et de la nomination temporaire de Grant. En
, le Senat annula cette action et reinstalla Stanton en affirmant que le president avait viole le
Tenure of Office Act
. Grant demissionna malgre l'opposition de Johnson et les relations entre les deux hommes furent irremediablement ternies. Johnson limogea Stanton et nomma
Lorenzo Thomas
a sa place. Stanton refusa de quitter son poste et le
, la Chambre accusa le president d'avoir intentionnellement viole le
Tenure of Office Act
par 128 voix contre 47 et il redigea onze articles d'accusation
[
153
]
.
Le proces en destitution commenca au Senat le
et dura pres de trois mois ; l'accusation etait menee par
George S. Boutwell
, Benjamin Butler et Thaddeus Stevens tandis que
William M. Evarts
,
Benjamin R. Curtis
(en)
et l'ancien procureur general Stanbery representaient la defense ; le president du tribunal etait le juge en chef Salmon Chase
[
154
]
. La defense de Johnson reposait sur une clause du
Tenure of Office Act
qui le rendait applicable uniquement aux membres du Cabinet nomme par l'administration en place. Comme Lincoln avait nomme Stanton, la defense affirma que Johnson n'avait pas viole la loi et que le president avait le droit de mettre en doute la constitutionnalite d'une loi du Congres devant les tribunaux
[
155
]
. Les conseillers de Johnson insisterent pour qu'il ne se rende pas a son proces et qu'il ne commente pas publiquement son deroulement ; a l'exception de deux entretiens en avril, il s'y conforma
[
156
]
.
Johnson manœuvra politiquement pour obtenir un acquittement. Il promit par exemple au senateur de l'
Iowa
,
James W. Grimes
(en)
, qu'il n'entraverait pas les efforts de Reconstruction du Congres. Grimes rapporta a un groupe de moderes, dont beaucoup voterent pour son acquittement, qu'il croyait que Johnson tiendrait sa parole. Johnson promit egalement de nommer au poste de secretaire a la Guerre, le respecte general
John McAllister Schofield
[
157
]
. Le senateur du
Kansas
,
Edmund G. Ross
, recut l'assurance que les nouvelles constitutions influencees par les idees radicales ratifiees en Caroline du Sud et en Arkansas seraient transmises au Congres sans opposition de la part du president ; cela permit a ces senateurs d'avoir un alibi pour voter pour son acquittement
[
158
]
. En outre, les actionnaires des compagnies de chemins de fer distribuerent de nombreux pots-de-vin aux parlementaires afin d’empecher la destitution de Johnson, celui-ci etant acquis a leurs interets
[
122
]
.
Les senateurs etaient egalement reticents a l'idee de destituer Johnson car son successeur aurait ete le senateur
Benjamin Wade
de l'Ohio, alors
president
pro tempore
du Senat
. Wade, un
lame duck
qui quitta ses fonctions de senateur au debut de l'annee 1869, etait un radical qui defendait des mesures comme le droit de vote des femmes et etait donc considere comme particulierement extremiste pour l'epoque
[
159
]
,
[
160
]
. De plus, une presidence Wade etait vue comme un obstacle aux ambitions de Grant
[
161
]
.
Grace aux negociations, Johnson etait confiant dans le resultat du proces et dans les jours qui precederent le verdict, les journaux rapporterent que Stevens et les radicaux avaient abandonne. Le
, le Senat vota sur le onzieme article qui resumait les dix precedents et accusait Johnson d'avoir limoge Stanton en violation du
Tenure of Office of Act
alors que le Senat avait deja annule sa decision. 35 senateurs voterent ≪ coupable ≫ et 19 ≪ non coupable ≫ soit une voix de moins que la majorite des deux tiers necessaire pour une condamnation. Le Senat fut ajourne pour la convention republicaine qui choisit Grant pour briguer la presidence. Il se reunit a nouveau le
et vota sur les second et troisieme articles avec le meme resultat de 35 voix contre 19 ; les opposants abandonnerent alors la procedure de destitution
[
162
]
,
[
163
]
. Stanton quitta son poste le
et le Senat confirma par la suite la nomination de Schofield
[
164
]
. Lorsque Johnson demanda a Stanbery de reprendre ses fonctions de procureur general apres son role de defenseur lors du proces, le Senat refusa de confirmer sa nomination
[
165
]
.
Certains ont avance, a l'epoque et par la suite, que la corruption a joue un role dans l'issue du proces. Alors meme qu'il etait en cours, le representant Butler commenca une enquete, mena des auditions litigieuses et publia un rapport qui ne fut soutenu par aucun autre congressiste. Butler se concentra sur l'
Astor House Group
de New York, supposement mene par le
boss politique
(en)
et editeur
Thurlow Weed
. Cette organisation aurait leve de grandes sommes d'argent pour corrompre des senateurs et obtenir l'acquittement de Johnson mais rien ne fut jamais prouve
[
166
]
.
Peu apres son accession a la presidence, Johnson s'accorda avec le secretaire d'Etat
William Henry Seward
pour qu'il n'y ait pas de changements par rapport a la politique etrangere de Lincoln. Seward et Lincoln avaient ete rivaux pour la nomination presidentielle en 1860 et l'ancien president esperait qu'il lui succede en 1868. Lorsque Johnson devint president en 1865, les
Francais etaient intervenus au Mexique
pour y installer un gouvernement favorable a leurs interets. Alors que de nombreux politiques demandaient une intervention franche en faveur du Mexique, Seward privilegiait la diplomatie et avertit les Francais que leur presence au Mexique etait inacceptable. Meme si le president avait une approche plus agressive, il se rallia a la position de son secretaire d'Etat. En
, le gouvernement francais informa Seward que ses troupes se replieraient en plusieurs etapes et le retrait fut acheve en
[
167
]
.
Seward etait un expansionniste et il chercha des opportunites pour accroitre le territoire des Etats-Unis. En 1867, le
gouvernement russe
decida que sa
colonie en Amerique du Nord
(aujourd'hui l'
Alaska
) etait un boulet economique et craignait d'en perdre le controle du fait de l'expansion des implantations americaines sur place. Il demanda a son ambassadeur a Washington, le baron
Edouard de Stoeckl
de negocier la
vente du territoire
. De Stoeckl negocia adroitement et poussa Seward a accroitre son offre de 5 a 7,2 millions de dollars
[
168
]
soit approximativement 13,3 milliards de dollars de 2011
[
113
]
. De Stoeckl et Seward se depecherent de signer le traite le
car le Senat etait sur le point d'ajourner ses seances. Johnson et Seward presenterent le document signe au Congres mais furent informes qu'il ne pourrait pas etre adopte avant la reprise parlementaire. Le president forca le Senat a sieger le
1
er
avril et l'accord fut approuve par 37 voix contre 2
[
169
]
. Encourage par son succes en Alaska malgre les critiques concernant le cout de l'acquisition de cette region reculee, Seward chercha de nouveaux territoires a acquerir mais son seul autre succes fut de revendiquer la souverainete americaine sur l'atoll inhabite de
Wake
dans le Pacifique. Il negocia l'achat des
Indes occidentales danoises
et la population approuva le transfert lors d'un plebiscite mais le Senat ne vota jamais sur le traite et il expira
[
170
]
. Ces iles furent finalement achetees en 1917 et forment aujourd'hui les
iles Vierges des Etats-Unis
.
Seward echoua egalement dans la signature de la convention Johnson-
Clarendon
en reglement des
reclamations de l'Alabama
concernant les degats au commerce maritime americain causes par des
corsaires
confederes comme le
CSS
Alabama
construits en Grande-Bretagne. Negocie par l'
ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni
, l'ancien senateur du Maryland
Reverdy Johnson
a la fin de l'annee 1868, le traite fut ignore par le Senat durant la presidence de Johnson. L'accord fut rejete apres son depart et l'administration Grant obtint des termes bien plus favorables lors du
traite de Washington
en 1871
[
171
]
,
[
172
]
.
Administration et nominations judiciaires
[
modifier
|
modifier le code
]
Johnson nomma neuf juges federaux durant sa presidence, tous dans des
cours federales de district
. Il ne nomma aucun juge a la
Cour supreme
. En
, il choisit Henry Stanbery pour remplacer le
juge assesseur
John Catron
(en)
decede l'annee precedente mais le Congres cherchait a reduire la taille de la Cour. Celle-ci comptait dix juges et le
Judicial Circuits Act
de 1866 empecha le remplacement des sieges vacants jusqu'a ce que la cour n'en compte plus que sept
[
173
]
. Ainsi
James M. Wayne
(en)
ne fut pas remplace apres son deces en 1867. En 1869, le
Judiciary Act
ramena le nombre de juges a neuf et reste toujours en vigueur de nos jours. Johnson nomma son ami de Greeneville, Samuel Milligan, a la
cour d'appel federale
ou il resta de 1868 jusqu'a sa mort en 1874
[
174
]
,
[
175
]
.
Johnson esperait obtenir la nomination democrate pour l'
election presidentielle de 1868
organisee a New York en
. Il restait tres populaire chez les Blancs du Sud et il renforca sa popularite en delivrant une proclamation, juste avant la convention, qui empechait toute nouvelle poursuite judiciaire contre les anciens Confederes qui n'etaient pas deja inculpes ; ainsi seul Davis et quelques autres devaient etre juges. Lors du premier tour, Johnson arriva second derriere l'ancien representant
George H. Pendleton
de l'Ohio, qui avait ete son opposant pour la nomination a la vice-presidence en 1864. Johnson perdit progressivement ses soutiens durant les tours suivant et lors du
22
e
vote, le
gouverneur
de
New York
,
Horatio Seymour
, fut choisi et le president ne recut que quatre voix, toutes de la part de delegues du Tennessee
[
176
]
.
L'opposition avec le Congres ne cessa pas apres l'echec de la procedure de destitution. Johnson proposa des amendements pour que le president ne puisse etre elu que pour un unique mandat de six ans, que les elections presidentielles et senatoriales se fassent au
suffrage direct
et que le mandat des juges soit limite dans la duree ; le Congres ne debattit meme pas de ces propositions. Les exemplaires du
14
e
amendement ratifies par les Etats du Sud etaient envoyes au
departement d'Etat
mais Johnson prenait son temps pour les transmettre au Congres. Ce dernier adopta alors une loi en outrepassant le veto presidentiel pour qu'il soit oblige de les envoyer dans les dix jours qui suivaient leur reception. Johnson continua de differer ses obligations autant que possible mais fut oblige de declarer en
que l'amendement etait officiellement integre a la Constitution
[
177
]
.
Les conseillers de Seymour essayerent d'obtenir le soutien de Johnson mais il resta silencieux pendant la campagne electorale. Il ne mentionna Seymour, sans le soutenir, qu'en octobre alors que le vote avait deja eu lieu dans certains Etats. Johnson regretta neanmoins la victoire de Grant, en partie du fait de l'animosite causee par l'affaire Stanton. Dans son discours annuel devant le Congres en decembre, il demanda l'abrogation du
Tenure of Office Act
et dit aux legislateurs que tout ce serait bien passe s'ils avaient accepte leurs collegues sudistes en 1865. Il celebra son
60
e
anniversaire a la fin du mois de decembre durant une fete a laquelle participerent des centaines d'enfants ; le president-elu Grant refusa neanmoins que ses enfants y participent
[
178
]
.
Le jour de Noel 1868, Johnson delivra une amnistie generale qui s'appliquait a tous les anciens Confederes y compris a Davis. Il gracia egalement
Samuel Mudd
dont la condamnation pour complicite dans l'assassinat de Lincoln (il avait repare la jambe cassee de Booth) etait controversee
[
178
]
.
Le
, Johnson organisa une grande reception publique a la Maison-Blanche a l'occasion de son dernier jour de presidence. Grant fit savoir qu'il ne souhaitait pas etre dans la meme caleche que l'ancien president, comme cela etait la coutume et Johnson refusa de se rendre a la ceremonie d'investiture. Malgre les tentatives de Seward pour le faire changer d'avis, Johnson passa la matinee du
a regler les affaires de derniere minute avant de quitter la Maison-Blanche peu apres midi pour se rendre dans la residence d'un ami
[
179
]
,
[
180
]
.
Apres avoir quitte la presidence, Johnson resta quelques semaines a Washington avant de retourner a Greeneville pour la premiere fois en huit ans. De nombreuses celebrations furent organisees le long du trajet de retour en particulier dans le Tennessee et meme dans les villes qui lui avaient ete hostiles durant la guerre. Il avait prevu d'acheter une grande ferme pres de Greeneville ou il residerait apres la fin de son mandat de president
[
181
]
.
Certains s'attendaient a ce que Johnson brigue a nouveau le poste de gouverneur du Tennessee ou essaye de retourner au Senat tandis que d'autres pensaient qu'il deviendrait le directeur d'une compagnie ferroviaire
[
172
]
. Il s'ennuyait a Greeneville et sa vie privee fut marquee par le suicide de son fils Robert en 1869
[
182
]
. Cherchant a justifier ses actions et a se venger de ses ennemis politiques, il se presenta a un poste de senateur peu apres son retour. Le Tennessee avait elu des representants republicains mais les decisions juridiques qui restaurerent le droit de vote de certains blancs et la violence du
Ku Klux Klan
qui dissuadait les Afro-Americains de voter entrainerent une victoire democrate lors des elections legislatives d'
. Bien que considere comme le probable futur senateur, il etait hai par les republicains radicaux et par certains democrates en raison de son role pendant la guerre. Il fut finalement battu par le republicain Henry Cooper par 54 voix contre 51
[
183
]
. En 1872, il y eut une election speciale pour un
district congressionnel
at-large
du Tennessee ; Johnson chercha a obtenir la nomination democrate mais lorsqu'il vit qu'il serait oppose a l'ancien general confedere
Benjamin F. Cheatham
, il decida de se presenter en independant. Il arriva troisieme mais la division du parti democrate empecha la victoire de Cheatham en faveur d'un ancien allie de Johnson dans le parti de l'union nationale,
Horace Maynard
[
184
]
.
En 1873, Johnson contracta le
cholera
durant une epidemie mais s'en remit ; la meme annee, il perdit 73 000
$
(1,4 million de dollars de 2011
[
113
]
) lors de la faillite de la
First National Bank
de Washington meme si une grande partie de cette somme lui fut remboursee
[
185
]
. Il commenca a reflechir a la prochaine election au Senat qui devait avoir lieu a la legislature du Tennessee au debut de l'annee 1875. Johnson fit campagne aupres des organisations agricoles et il obtint facilement leur soutien. Peu d'Afro-Americains en dehors des grandes villes pouvaient voter du fait de l'affaiblissement des efforts de Reconstruction et ce schema se repeta dans les autres Etats du Sud ; la periode de
domination blanche
dura pres d'un siecle. Lors des elections legislatives dans l'Etat en aout, 92 democrates furent elus contre 8 republicains et Johnson se rendit a Nashville pour la session parlementaire. Lors du premier tour de l'election senatoriale le
, Johnson menait de 30 voix mais ne disposait pas de la majorite car il etait oppose a trois anciens generaux confederes, un ancien
colonel
et un ancien congressiste democrate. Ses opposants essayerent de s'accorder pour presenter un seul candidat mais echouerent ; Johnson fut finalement elu le
lors du
54
e
tour avec une seule voix d'avance et son election fut celebree dans tout Nashville
[
186
]
,
[
187
]
. Il devint ainsi le premier ex-president americain elu au Senat
[
188
]
.
Le retour de Johnson attira l'attention du pays et le journal
St. Louis Republican
le qualifia de
≪ plus magnifique triomphe personnel que l'histoire politique americaine puisse montrer
[
187
]
≫
. Lors de son retour au Senat le
, il fut accueilli par des fleurs et fut assermente en compagnie d'un ancien vice-president, Hannibal Hamlin, par l'occupant du poste,
Henry Wilson
, qui en tant que senateur avait vote coupable lors de son proces. De nombreux republicains ignorerent le nouvel arrivant meme si certains, comme
John Sherman
de l'Ohio (qui avait vote pour sa condamnation) lui serrerent la main. Johnson reste toujours le seul ancien president a etre devenu senateur. Il ne fit qu'un seul discours le
au cours duquel il critiqua violemment le deploiement de troupes federales par le president Grant pour soutenir le gouvernement de Reconstruction de la
Louisiane
. L'ancien president demanda si l'on etait encore loin d'une dictature militaire et conclut son discours par
≪ Puisse Dieu benir ce peuple et sauver la Constitution
[
189
]
≫
.
Johnson rentra a Greeneville apres cette session parlementaire. A la fin du mois de juillet, convaincu que certains de ses opposants le diffamaient lors de la campagne pour le poste de gouverneur de l'Ohio, il decida de se rendre sur place. Il partit le
et s'arreta dans la ferme de sa fille Mary pres d'
Elizabethton
, ou habitait egalement sa fille Martha. Il fut victime d'un
accident vasculaire cerebral
dans la soiree mais refusa de se faire soigner avant le lendemain. Il ne recupera pas et des medecins d'Elizabethon furent appeles ; il sembla bien repondre a leurs traitements mais subit une nouvelle attaque dans la soiree du
et il mourut le lendemain matin a l'age de 66 ans. Le president Grant eut le
≪ douloureux devoir ≫
d'annoncer la mort du seul ancien president encore en vie ; dans leurs necrologies, les journaux du Nord se concentrerent essentiellement sur sa loyaute durant la guerre tandis que ceux du Sud mirent l'accent sur ses actions de president. Les funerailles de Johnson furent organisees le
a Greeneville
[
190
]
,
[
191
]
. Selon ses souhaits, son corps fut enroule dans un drapeau americain et une copie de la Constitution americaine fut placee sous sa tete. Le cimetiere a ete renomme
cimetiere national Andrew Johnson
en 1906 tandis que sa maison et son atelier de tailleur forment aujourd'hui le
site historique national
Andrew Johnson
[
192
]
.
Jusqu'a la fin du
XIX
e
siecle, il y eut assez peu de travaux historiques sur Johnson et sa presidence. Les memoires des nordistes qui travaillerent avec Johnson comme celles de l'ancien vice-president Henry Wilson et du senateur du Maine,
James Blaine
, le representaient comme un goujat obstine dont les tentatives de favoriser le Sud durant la Reconstruction furent entravees par le Congres
[
193
]
. Selon l'historien
Howard K. Beale
dans son etude de l'
historiographie
de la Reconstruction,
≪ les hommes des decennies d'apres-guerre etaient plus interesses par la justification de leurs propres actions que par la recherche laborieuse de la verite
[
194
]
≫
.
Le debut du
XX
e
siecle vit les premieres etudes historiques significatives sur Johnson. A la tete de ce mouvement se trouvait le laureat du
prix Pulitzer
,
James Ford Rhodes
qui ecrivit de l'ancien president
[
193
]
:
≪ Johnson agit en accord avec sa personnalite. Il avait une force intellectuelle mais elle travaillait souvent sur ses acquis. Obstine plutot que ferme, il lui semblait sans aucun doute que suivre les conseils et faire des concessions etaient une preuve de faiblesse. Dans tous les cas, de son message de decembre au veto du projet de loi des droits civiques, il ne ceda pas un pouce au Congres. Les senateurs et les representants moderes (qui constituaient la majorite du parti de l'union) ne lui demanderent que des concessions minimes ; leurs actions n'etaient qu'une demande pour qu'il s'allie avec eux afin de proteger le Congres et le pays des politiques des radicaux… Sa querelle avec le Congres a empeche la readmission dans l'Union avec des conditions genereuses des membres de l'ancienne Confederation… Sa fierte et son desir de gagner l'ont rendu aveugle au veritable bien-etre du Sud et de l'ensemble du pays
[
195
]
≫
.
Rhodes imputa les erreurs de Johnson a ses faiblesses personnelles et l'accusa d'etre responsable pour les problemes du Sud dans l'apres-guerre
[
194
]
. D'autres historiens du debut du
XX
e
siecle comme
John Burgess
,
Woodrow Wilson
(qui devint par la suite president) et William Dunning, tous sudistes, etaient d'accord avec Rhodes en considerant que Johnson etait imparfait et politiquement inepte mais conclurent qu'il avait essaye d'appliquer les plans de Lincoln pour le Sud du mieux qu'il pouvait
[
196
]
. L'auteur et historien Jay Tolson suggere que Wilson representa la Reconstruction
≪ comme un programme vengeur qui fit souffrir meme les Sudistes repentis tout en beneficiant aux opportunistes nordistes, les soi-disant
carpetbaggers
et aux blancs sudistes cyniques ou
scalawags
qui profiterent des alliances avec les noirs pour obtenir des gains politiques
[
197
]
≫
.
Au meme moment, un autre groupe d'historiens entreprit de rehabiliter completement Johnson en utilisant pour la premiere fois les sources primaires comme ses ecrits, fournis par sa fille Martha avant sa mort en 1901 et les journaux de son
secretaire a la Marine
Gideon Welles
publies pour la premiere fois en 1911. Les travaux qui en decoulerent, comme
The Impeachment and Trial of President Andrew Johnson
(1903) de David Miller DeWitt presenterent Johnson sous un jour bien plus favorable. Dans
History of the Reconstruction Period
publie en 1913, James Schouler accusa Rhodes d'etre
≪ assez injuste envers Johnson ≫
, meme s'il reconnaissait que beaucoup des problemes de l'ancien president etaient lies a ses mauvais choix politiques. Apres la publication de ces etudes, les historiens continuerent de considerer que les profonds defauts de Johnson saboterent sa presidence mais jugerent que ses politiques de Reconstruction etaient fondamentalement justes
[
198
]
. Une serie de biographies dithyrambiques a la fin des annees 1920 et au debut des annees 1930 qui
≪ glorifiaient Johnson et condamnaient ses ennemis ≫
accelerent cette evolution
[
199
]
,
[
200
]
.
En 1940, Howard K. Beale ecrivit :
≪ N'est-ce pas temps que nous etudions l'histoire de la Reconstruction sans supposer au prealable, au moins inconsciemment, que les
carpetbaggers
et les democrates blancs du Sud etaient malfaisants, que les noirs etaient incompetents et illettres et que tout le Sud a une dette envers les restaurateurs de la ≪
suprematie blanche
[
201
]
≫ ? ≫
. Malgre ces doutes, la vision favorable de Johnson survecut un temps. En 1942,
Van Heflin
joua l'ancien president comme un defenseur de la democratie dans le film
Tennessee Johnson
. En 1948, un sondage de ses collegues par l'historien Arthur M. Schlesinger placa Johnson dans le milieu du
classement des presidents
et dans un autre realise en 1956 par
Clinton Rossiter
, il se trouvait presque parmi les plus grands
[
202
]
. Foner note qu'au moment de ces etudes,
≪ la periode de Reconstruction qui suivit la guerre de Secession etait consideree comme une epoque de corruption et de mauvaise gestion causee par l'octroi du droit de vote aux noirs
[
203
]
≫
.
Les precedents historiens, dont Beale, consideraient que l'argent etait le facteur central de la course de l'histoire et voyaient la Reconstruction comme une lutte economique entre les industriels du Nord, les planteurs du Sud et les agriculteurs du
Midwest
; ils estimaient egalement que la reconciliation entre le Nord et le Sud aurait du etre la principale priorite de la Reconstruction. Dans les annees 1950, les historiens commencerent a s'interesser au role decisif joue par les Afro-Americains et rejeterent completement les idees d'inferiorite des noirs qui avaient marque les precedents travaux et voyaient le
Mouvement afro-americain des droits civiques
comme une seconde Reconstruction ; certains auteurs declarerent qu'ils esperaient que leurs travaux permettraient de faire avancer la cause des droits civiques. Ces historiens sympathisaient avec les republicains radicaux dans leur desir d'aider les Afro-Americains et jugeaient que Johnson avait ete impitoyable envers les esclaves affranchis. Dans de nombreuses etudes ecrites depuis 1956 comme celle de
Fawn McKay Brodie
, Johnson est represente comme le saboteur des efforts visant a ameliorer le sort des esclaves affranchis
[
204
]
tandis que la Reconstruction est de plus en plus vue comme une tentative noble d'integrer les Afro-Americains dans la societe
[
197
]
,
[
203
]
.
Au debut du
XXI
e
siecle, Johnson est couramment cite comme l'un des pires presidents de l'histoire americaine
[
197
]
. Selon l'historien Glenn W. Lafantasie, qui considere Buchanan comme le pire president,
≪ Johnson est l'un des favoris pour le bas de la pile en raison de son impeachment… sa gestion completement erronee de la politique de Reconstruction… sa personnalite energique et son enorme suffisance
[
205
]
≫
. Tolson suggere que
≪ Johnson est aujourd'hui meprise pour avoir resiste aux politiques des republicains radicaux visant a securiser les droits et le bien-etre des afro-americains recemment affranchis
[
197
]
≫
. Gordon-Reed note que Johnson, comme ses contemporains Pierce et Buchanan, sont generalement listes parmi les cinq pires presidents mais indique
≪ qu'il n'y eut jamais de periodes plus difficiles dans la vie de cette nation. Les problemes que ces hommes ont du affronter etaient enormes. Il aurait fallu une succession de Lincoln pour les regler
[
206
]
≫
.
Trefousse considere que l'heritage de Johnson est
≪ le maintien de la suprematie blanche. Son soutien aux conservateurs sudistes en sapant la Reconstruction fut sa contribution a la nation et elle secoua le pays durant les generations qui suivirent
[
207
]
≫
. Gordon-Reed conclut son etude de la vie de Johnson par :
≪ Nous connaissons les resultats des echecs de Johnson ; son extraordinaire obstination, son racisme grossier et malveillant et sa comprehension primitive de la Constitution affaiblirent sa capacite de gestion eclairee et progressiste alors que ces qualites etaient si desesperement necessaires. Dans le meme temps, l'histoire de Johnson a une caracteristique miraculeuse : le garcon pauvre qui atteignait systematiquement le sommet, tombait en disgrace et se battait pour recouvrer son honneur. Pour le meilleur ou pour le pire, il n'y a, comme on dit, ≪ qu'en Amerique ≫ que l'histoire de Johnson aurait pu se derouler de cette maniere
[
208
]
. ≫
Cette reputation de pire president des Etats-Unis lui est contestee par
Donald Trump
, selon l'historien Tim Naftali
[
209
]
.
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