Abdelghani Bousta
(??? ????? ?????), ne le
a
Marrakech
et mort le
a
Paris
12
e
, est un
homme politique
et
automaticien
marocain
, oppose au pouvoir monarchique de son pays.
Comme beaucoup de ses compagnons de lutte de l'epoque, ses positions democratiques visant a etablir une
separation des pouvoirs
et ainsi retirer le pouvoir absolu des mains du roi
Hassan II
, lui ont valu un exil force de plus de vingt ans.
Il citait souvent cette phrase de
Max Frisch
:
≪ celui qui lutte peut perdre, celui qui renonce a lutter a deja perdu ≫
.
Ne le 18 fevrier 1949 d'une famille aisee a Marrakech, Abdelghani Bousta poursuit sa scolarite dans les environs de sa ville natale.
En
1957
, a 8 ans, encourage par son ecole, il fait son premier discours au lendemain de l'independance marocaine. Celui-ci est centre sur l'urgence de l'engagement de tous les
Marocains
pour la construction d'un Maroc libere et libre et sur la necessite d'unir toutes les forces du pays pour y parvenir.
En
1965
, a 16 ans, il obtient son baccalaureat scientifique au lycee Ibn Abbad ex Mangin de Marrakech. Il poursuit ses etudes a l'
Ecole Mohammadia d'ingenieurs
(EMI) de
Rabat
. Durant cette periode, il participe aux luttes estudiantines et se solidarise avec les differentes greves universitaires. A 20 ans, il est
ingenieur
en
electronique
mais ne peut rejoindre le monde du travail car ses professeurs considerent qu'il est trop jeune encore pour assurer des responsabilites professionnelles.
Il se rend alors en
France
, a
Grenoble
, pour y poursuivre un
DEA
et une specialite en
automatique
industrielle a l'
Institut polytechnique de Grenoble
(IPG).
Arrive a
Grenoble
, il rentre dans les rangs de l'
Union nationale des forces populaires
(UNFP) et milite de maniere soutenue au sein du parti et de l'
Union nationale des etudiants du Maroc
(UNEM).
En
1971
, il rejoint la tendance qui a opte pour le choix des armes, dirige par
Mohamed Basri
(dit
le Fquih
).
Diplome en automatique industrielle et ayant soutenu son travail de recherche, il rentre en
1972
au
Maroc
ou il est nomme, a l'age de 23 ans, directeur des
barrages
du Sud marocain.
1973 : evenements du 3 mars et clandestinite
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Les evenements de
, organises en grande partie par
Mohamed Basri
le pousseront a la clandestinite avant de s'exiler.
Des le debut de l'annee
1973
le
Maroc
, apres les deux
coups d'Etat
militaires de
1971
et
1972
, traverse une periode marquee par des actions armees dirigees contre des etablissements gouvernementaux dans certaines villes et campagnes.
Au debut du mois de
, des militants de l'
UNFP
traversent la frontiere algero-marocaine et rejoignent l'
Atlas
pour mener une action armee menee par le
Tanzim
dans la region de
Khenifra
, operation connue sous "Affaire de
Moulay Bouazza
" une action insurrectionnelle d'envergure contre le regime marocain. Ils seront encercles le
par les forces de police. Plusieurs d'entre eux dont Mahmoud Bennouna, Assekour Mohamed, Brahim Tizniti vont perir. D'autres militants risqueront leur vie en tentant de rejoindre l'
Algerie
.
A la suite de ces evenements un grand nombre de militants seront arretes et seize d'entre eux, condamnes a mort, furent executes le
, jour de la
fete du sacrifice du mouton
. Il s'agit de :
Omar Dahkoun
, Abdellah Ben Mohamed, Ait Lahcen, Barou M'Barek, Bouchakouk Mohamed, Hassan Idrissi, Moha Nait Berri, Taghjite Lahcen.
De mai
1973
a
, Abdelghani Bousta vit dans la clandestinite. Pendant cette periode, il comprend l'erreur commise dans l'organisation des evenements de
. En
1975
, il contribuera ensuite, avec ses camarades du Mouvement Option Revolutionnaire, a l'analyse critique de l'UNFP, condamnant sans equivoque ces evenements et leurs responsables :
≪
[...] L'experience de
mars 1973
a contribue a eclaircir les contradictions internes du Parti et a faire apparaitre toute sa direction sous son vrai visage : une direction putschiste et aventuriste qui n'hesite pas a sacrifier des dizaines de militants dans une bataille incertaine.
≫
Abdelghani s'exile a
Paris
en septembre
1974
.
A la suite du congres constitutif de l'
Union socialiste des forces populaires
en
1975
, il considere que la direction du Parti a fait un pas en arriere : selon lui, il ne s'agissait pas d'un simple changement de nom du parti (USFP au lieu de UNFP) mais d'un reniement de ses choix fondamentaux. Des lors, avec un certain nombre de militants, il juge necessaire de fonder un courant de pensee comme alternative politique, condamnant d'une part, les choix et activites populistes et putschistes et d'autre part, les orientations opportunistes et reformistes.
1975-1983 : le mouvement
Option revolutionnaire
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Sur ces bases, fut cree, le
, le mouvement
El Ikhtiar Attaouri
(Option Revolutionnaire) dont il est un des principaux instigateurs. Ils fondent en
1976
son mensuel en langue arabe (du meme nom). Les nombreux articles qu'il redige contribuent a former un grand nombre de militants dont certains detenus politiques. Il contribue aux activites du mouvement de maniere constructive, a son orientation, a ses programmes d'activites et a ses differentes prises de position parues dans son mensuel ou dans des brochures diverses (la question du
Sahara
, l'analyse critique du Mouvement de Liberation Nationale et de l'
UNFP
, entre autres).
En
1977
, il fonde avec d'autres, l'association
Trois Continents
, ouverte a un certain nombre de militants arabes (
Syriens
,
Algeriens
,
Palestiniens
…). Dans ce cadre, parait le premier numero d'une revue
tiers-mondiste
qui se voulait fidele aux options revolutionnaires de
Mehdi Ben Barka
. Malheureusement, la revue, des sa premiere parution, fut sabordee car on lui retira tous les moyens financiers.
Il fonde, alors, le Centre Averroes (
Ibn Ruchd
) et dirige plusieurs traductions d'ouvrages en langue arabe :
Le Commandeur des croyants
de J. Watherbury,
Le fellah marocain, detenteur du trone
de Remi Leveau,
Maroc, Imperialisme et Immigration
de A. Baroudi.
Le mouvement
Option Revolutionnaire
a l'etranger s'etend non seulement en
Hollande
,
Belgique
,
Espagne
,
Italie
,
Allemagne
et en
France
mais aussi en
Libye
et en
Algerie
. Les rencontres sont de veritables confrontations ideologiques et politiques. Des programmes d'action sont elabores et mis en œuvre pour condamner le regime marocain et sa politique, et pour developper des liens militants avec les differents courants de la gauche marocaine. Parallelement, les contradictions avec
Mohamed Basri
s'accentuent.
Le
, le mouvement
Option Revolutionnaire
a declare publiquement que toutes les positions politiques prises par
Mohamed Basri
au niveau national comme international n'engageaient en rien ce mouvement. Celles-ci etaient en contradiction avec son orientation. Face a la persistance de ce dernier dans ses declarations, le mouvement publia, le
un communique clarifiant la rupture de ses relations avec lui.
En
1983
, la revue
Alikhtiar Attaouri
precise : ≪ Le mouvement
Option Revolutionnaire
a toujours combattu la ligne reformiste-aventuriste au sein du Parti […] Il a toujours considere que le reformisme et l'aventurisme sont deux faces d'une meme monnaie ≫.
1984 : dissolution du mouvement
Option revolutionnaire
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]
En
1983
, la majorite des militants de la Commission administrative nationale de l'
Union socialiste des forces populaires
(USFP-CAN qui deviendra ulterieurement PADS) prennent position contre le bureau politique et s'en separent. Ce dernier rentrait, selon eux, dans des compromissions contradictoires avec les choix fondamentaux du parti.
Ceci amene Abdelghani Bousta a proposer la dissolution du mouvement
Option Revolutionnaire
: ainsi un grand nombre de militants rejoignent l'USFP-CAN dont il est le representant a l'etranger.
1989 : fondation du Centre marocain pour la cooperation et les droits de l'homme
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]
En
1986
, il fonde la revue
Alwatane
(
la Nation
) qui s'interesse aux questions de liberation, de developpement et de socialisme au
Maroc
et dans le
monde arabe
.
Le developpement des relations de cooperation et d'amitie avec le mouvement progressiste international et particulierement en
Europe
, le conduit a creer en
1989
avec d'autres camarades le Centre marocain pour la cooperation et les droits de l'homme (CMCDH).
En
1993
s'est tenu le congres constitutif du PADS (Parti de l'Avant-garde democratique socialiste), anciennement USFP-CAN ; les militants en exil y participent par le biais de liaisons telephoniques.
A cette occasion, Abdelghani Bousta, dans le message qu'il avait exprime au Congres du PADS au nom des exiles, rapportait entre autres :
≪ Si les distances geographiques, ainsi que les circonstances que vous connaissez nous separent aujourd'hui, soyez certains de notre presence parmi vous [...] Nous vivons avec vous cet instant historique et ce tournant essentiel dans la marche victorieuse de notre Parti. Ce tournant confirme l'ancrage de notre parti dans ses choix fondamentaux elabores, developpes et approfondis par des generations successives de militants sinceres. [...] Notre peuple a mene un flot ininterrompu de combats et de soulevements, et consenti des flots de larmes et de sang, pour que triomphent ces memes objectifs et aspirations. ≫
A partir de cette date, il represente le PADS au niveau des relations internationales en tant que membre du bureau national et du Comite central. Il fait connaitre les positions de son parti en creant en
le bulletin
La lettre du Maroc
, organe du PADS a l'etranger. Il participe a un grand nombre de congres en
France
, en
Espagne
, au
Portugal
… et anime des conferences et colloques sur les
droits de l'homme
et la situation politique au
Maroc
.
1994 : retour d'exil et fondation de
Droits pluriels
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]
A la suite de l'amnistie generale de
1994
et apres une grande hesitation, il decide de retourner de temps a autre au
Maroc
, anime par la volonte de contribuer avec ses camarades a l'evolution et la consolidation du Parti aux niveaux ideologique, politique, economique et strategique.
Il participe regulierement a differentes reunions du Comite central et avance des propositions concretes sur le programme d'actions, ecrit des articles de fond dans le journal du Parti (Attarik), notamment sur l'histoire critique du mouvement national et de l'
UNFP
, sur les principes et fondements de la constitution d'un Front democratique uni.
En
, dans une declaration interne explicite, il presente sa demission du bureau nationale du PADS tout en restant membre du Comite central.
A partir de cette date, son souci premier est de s'engager dans l'ecriture de l'
histoire politique du Maroc
et de l'experience du mouvement politique marocain et en particulier de l'UNFP. Parallelement, il s'investit pour regrouper tous les textes et les ecrits de Ben Barka aux cotes de sa famille. Il souhaitait, a travers l'analyse politique de
Ben Barka
, degager les reperes d'analyse de la politique actuelle.
Par ailleurs, fidele a son engagement, il comptait participer au prochain congres de son parti, en
1999
, par des contributions ideologiques et politiques. En
, il fait face a un cancer avance pour son age (47 ans), mais que les vicissitudes de l'exil, certaines desillusions et deceptions profondes ont peut-etre accelere.
Malgre cela, pendant plus de deux annees, il mit en chantier des ecrits inacheves, il assura regulierement la redaction, la publication et la diffusion du bulletin
Droits pluriels
, et participa a des conferences et colloques.
Il meurt le
et fut enterre au
cimetiere du Pere-Lachaise
(
35
e
division) a
Paris
. Il souhaitait entrer dans l'
an 2000
, avec les nouvelles technologies en creant un site internet sur le
Maroc
et les
droits de l'homme
qu'il nomma
Maroc-Realites
[
1
]
. L'un des objectifs de ce site etait de rassembler tous les ecrits des martyrs et democrates et en premier lieu ceux de
Mehdi Ben Barka
. Il ne se faisait pas a l'idee qu'aucune voix ne puisse persister pour l'elever contre l'injustice, esperant qu'un jour, l'avenir sera meilleur.
- Octobre 1990 - "Table ronde sur les
droits de l'homme au Maroc
" au Parlement Europeen
[
2
]
- Octobre 1993 - Les choix fondamentaux du PADS
[
3
]
- Decembre 1993 - Message au nom des militants du PADS en exil
[
4
]
- Decembre 1993 - "??? ????? ?????? ??????? ??????????? - ??????? "??????
[
5
]
- Decembre 1993 - "?????? ?????? ??? ????? ??????? ? ??????? ??????????- ??????? "??????
[
6
]
- 4° trimestre 1995 - Integrisme ou democratie au Maroc ?
[
7
]
- 24 Fevrier 1996 - La democratie dans la pensee et l'action de Ben Barka
[
8
]
- Novembre 1996 - Interview avec le journal Marocain Yassar Addimocratie
[
9
]
- Septembre 1998 - Le gouvernement Youssouffi huit mois apres
[
10
]
...
Sur les autres projets Wikimedia :
- ↑
Le site officiel
- ↑
Abdelghani Bousta, ≪
Table ronde sur les droits de l'homme au Maroc
≫
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, sur
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Abdelghani Bousta, ≪
Les choix fontamentaux du PADS - coherence et liens dialectiques
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Abdelghani Bousta, ≪
Message au nom des militants du PADS en exil
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Integrisme ou democratie au Maroc ?
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La democratie dans la pensee et l'action de Ben Barka
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