Evenements politiques de 1988 en Birmanie
Manifestants commemorant le 19eme anniversaire du soulevement.
Forces en presence
200 000 etudiants
|
180 000 soldats
|
Pertes
10 000 etudiants tues, plusieurs dizaines de milliers d'arrestations
|
100 soldats tues ou blesses
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Les
evenements politiques de 1988
en
Birmanie
sont un ensemble de manifestations pacifiques demandant l'etablissement de la democratie qui culminent le
(d'ou leur surnom de
soulevement 8888
). Ces evenements, provoques par une economie birmane en net declin, commencent par des manifestations etudiantes a
Rangoun
des le mois de mars. L'indignation populaire devant leur repression et des dissensions au sein des forces armees debouchent sur la demission de l'homme fort du regime, le general
Ne Win
, le
.
Le mouvement se termine dans le sang le
apres un coup d'Etat militaire etablissant la
junte militaire
du
Conseil d'Etat pour la restauration de la loi et de l'ordre
. Des milliers de civils sont tues par les militaires (3 000 selon certaines sources).
La Birmanie etait gouvernee par le regime repressif et isolationniste du general
Ne Win
depuis 1962. Sa
dette publique
etait de 3,5 milliards de dollars et ses reserves de devises entre 20 et 35 millions, le service de la dette representant 50 % du budget de l'Etat
[
1
]
. Les problemes economiques et la lutte contre les insurrections ethniques necessitaient un appel constant aux marches internationaux
[
2
]
.
Le
,
Ne Win
annonca la suppression des billets de 100, 75, 35 et 25
kyats
, ne laissant en circulation que ceux de 45 et 90 kyats, apparemment parce qu'ils etaient divisibles par 9, chiffre considere comme auspicieux par Ne Win
[
3
]
. Les etudiants furent particulierement mecontents, cette mesure faisant disparaitre toutes les economies, notamment celles destinees a leurs frais de scolarite
[
4
]
. Ceux de l'Institut de technologie de
Rangoon
(RIT) declencherent une emeute en ville, detruisant les vitrines et les feux de signalisation le long d'Insein Road
[
5
]
. Les universites de Rangoon fermerent et renvoyerent les etudiants chez eux. Pendant ce temps, de plus grandes manifestations, comprenant des
moines
et des ouvriers, se produisirent a
Mandalay
, ou furent brules des batiments gouvernementaux et des entreprises d'Etat
[
6
]
. Les medias officiels birmans resterent discrets a ce sujet, mais l'information se repandit rapidement parmi les etudiants
[
7
]
.
A la reouverture des etablissements, vers la fin du mois d'octobre, des groupes clandestins de Rangoon et de Mandalay emirent des
tracts
et meme poserent des bombes en novembre
[
7
]
. La police recut ensuite des lettres de menaces de ces groupes, qui organiserent de petites manifestations autour des campus universitaires
[
8
]
. Apres avoir obtenu le statut de
nation moins avancee
aupres du
Conseil economique et social des Nations unies
en
, l'ordre du gouvernement aux agriculteurs de vendre leurs produits en dessous du prix du marche pour augmenter ses propres recettes provoqua plusieurs violentes manifestations rurales
[
9
]
. Ces manifestations furent encouragees par des lettres ouvertes a Ne Win du general de brigade
Aung Gyi
publiees en
, ou il lui rappelle les emeutes du riz de 1967 et condamne le manque de reformes economiques, decrivant l'etat de la Birmanie comme
≪ une plaisanterie ≫
par rapport a celui des autres nations d'
Asie du Sud-Est
. Aung Gyi fut plus tard arrete
[
10
]
,
[
2
]
.
Premieres manifestations pro-democratiques
[
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|
modifier le code
]
Le
, des etudiants de l'Institut de technologie de
Rangoon
(RIT) se battirent avec d'autres jeunes pour des questions de musique dans une maison de the
[
11
]
,
[
12
]
. Un des jeunes, fils d'un responsable du
Parti birman du programme socialiste
(en)
(BSPP) au pouvoir, fut arrete pour avoir blesse un etudiant, puis relache
[
7
]
. Les etudiants protesterent devant un poste de police local, ou se trouvaient 500 policiers anti-emeute, et dans les affrontements qui suivirent, l'un eux, Phone Maw, fut tue par balles
[
7
]
. L'incident provoqua la colere des groupes pro-democratiques et le lendemain les etudiants se rassemblerent au RIT, puis sur d'autres campus
[
13
]
. Beaucoup d'etudiants qui n'avaient encore jamais manifeste commencerent a se percevoir comme des activistes
[
7
]
. Le ressentiment a l'egard du regime militaire allait croissant, et il n'existait aucun canal pour prendre en compte ce mecontentement, encore augmente par la brutalite policiere, l'incurie economique et la corruption au sein du gouvernement
[
11
]
.
A la mi-mars, plusieurs manifestations avaient eu lieu, et des dissensions etaient apparues ouvertement au sein des forces armees. Plusieurs manifestations avaient ete dispersees avec des grenades de
gaz lacrymogene
[
3
]
. Le
a Rangoon, des etudiants demandant l'instauration du multipartisme marchaient vers des soldats pres du
lac Inya
, lorsqu'ils furent attaques par derriere par la
police anti-emeute
, qui en battit certains a mort et en viola d'autres
[
14
]
. Plusieurs etudiants ont rapporte avoir entendu la police crier
≪ Ne les laissez pas s'echapper ! ≫
et
≪ Tuez-les ! ≫
[
15
]
. Des recits de cet evenement, dont certains s'avererent plus tard faux
[
16
]
, circulerent rapidement et provoquerent un large soutien populaire au mouvement. Le mecontentement au sujet des politiques economiques et de l'oppression gouvernementale suscita des manifestations pro-democratiques dans tout le pays.
Apres ces manifestations, les autorites annoncerent la fermeture des universites pour plusieurs mois
[
17
]
. En
, les grandes manifestations des etudiants et de leurs sympathisants etaient devenues quotidiennes
[
17
]
. De nombreux etudiants, sympathisants et policiers anti-emeute moururent au cours du mois dans toute la Birmanie. Des desordres publics a grande echelle eurent lieu a
Pegou
,
Mandalay
,
Tavoy
,
Taungu
,
Sittwe
,
Pakokku
,
Mergui
,
Minbu
et
Myitkyina
[
18
]
. Des foules de manifestants demanderent l'instauration d'une
democratie
et le
multi-partisme
, ce qui entraina la demission de
Ne Win
le
[
17
]
. Dans un discours menacant, celui-ci declara :
≪ quand l'armee tire, elle tire pour tuer. ≫
[
3
]
Il promit le
multipartisme
, mais designa pour lui succeder le general
Sein Lwin
, surnomme depuis 1962 le ≪ boucher de Rangoon ≫
[
19
]
,
[
10
]
.
Les manifestations culminerent en
. Les etudiants preparerent une action nationale le
(1988), une date propice du point de vue
numerologique
(8888)
[
20
]
. L'annonce de celle-ci atteignit les zones rurales et quatre jours avant, les troupes de la
Tatmadaw
(armee) furent mobilisees
[
20
]
. Des pamphlets et des affiches illustres du
paon
combattant de l'Union des etudiants de toute la Birmanie firent leur apparition dans les rues de Rangoon
[
21
]
. Des comites de greve et de voisinage furent formes sur les conseils des activistes, dont beaucoup avaient ete influences par des mouvements du meme genre dans les annees 1980
[
21
]
. Du 2 au
, des manifestations coordonnees se deroulerent dans la plupart des villes du pays
[
22
]
.
Au cours de cette periode, des journaux dissidents furent publies, des bannieres ornees du paon combattant deployees, des marches furent organisees et les orateurs publics furent proteges
[
21
]
. A
Rangoon
, les premiers signes du mouvement commencerent au moment de la pleine lune bouddhiste de
Waso
a la
pagode Shwedagon
, lorsque des manifestants etudiants demanderent du soutien pour leur action
[
23
]
. Les comites de greve et de voisinage barricaderent certains quartiers et accentuerent la mobilisation
[
21
]
. A certains endroits, ils construisirent des estrades improvisees, ou des orateurs s'adressaient a la foule et recueillaient des dons pour soutenir les rassemblements
[
24
]
.
Dans les premiers jours des manifestations de Rangoon, des activistes contacterent des juristes et des moines
[
25
]
a Mandalay pour les encourager a participer au mouvement
[
24
]
. Les etudiants furent rapidement rejoints par des citoyens de toutes origines, y compris employes du gouvernement,
moines bouddhistes
, membres de l'armee de l'air et de la marine de guerre, agents des douanes, enseignants et personnel hospitalier. Les manifestations de Rangoon devinrent un point focal pour tout le pays, et se reproduisirent dans les capitales des autres
Etats
[
26
]
. Dix mille manifestants se rassemblerent a l'exterieur de la
pagode Sule
, ou ils brulerent des effigies de
Ne Win
et
Sein Lwin
dans des cercueils ornes de billets de banque demonetises
[
3
]
. D'autres manifestations se deroulerent dans le pays dans des stades ou des hopitaux
[
27
]
. Des moines de la pagode Sule affirmerent que la statue du Bouddha avait change de forme, avec une image dans le ciel au-dessus de sa tete
[
3
]
.
Le
, les autorites decreterent la
loi martiale
de 8 a
16
h
, et l'interdiction de tout rassemblement de plus de cinq personnes
[
27
]
.
≪
Across Burma, people poured out in thousands to join the protests -- not just students but also teachers, monks, children, professionals, and trade unionists of every shade. It was on this day, too, that the junta made its first determined attempt at repression. Soldiers opened fire on the demonstrators and hundreds of unarmed marchers were killed. The killings continued for a week, but still the demonstrators continued to flood the streets.
≫
La greve generale commenca comme prevu le
. Des manifestations massives eurent lieu dans toute la Birmanie, rassemblant non seulement des etudiants et des ouvriers, mais aussi des membres des minorites ethniques, des moines bouddhiques, des musulmans, et en general des personnes de tout age et de toutes conditions
[
3
]
. Le premier cortege fit le tour de Rangoon, s'arretant pour entendre des discours. Une tribune fut dressee
[
24
]
. Puis les manifestants des differents quartiers de Rangoon convergerent vers le centre. De telles marches eurent lieu chaque jour jusqu'au
[
24
]
. A ce moment-la, il n'y avait encore eu qu'un seul mort, un policier charge du trafic ayant panique et tire dans la foule avant de s'enfuir
[
24
]
. Les manifestants embrassaient les chaussures des soldats, pour essayer de les persuader de rejoindre le mouvement, tandis que certains entouraient les officiers pour les proteger de la violence de la foule
[
28
]
,
[
29
]
. Ces manifestations continuerent les quatre jours suivants ; le gouvernement, surpris de leur ampleur, promit de prendre en consideration leurs demandes
≪ aussitot que possible ≫
[
27
]
.
Dans la
division de Mandalay
, le comite de greve etait bien organise et dirige par des juristes, et la discussion se concentra sur la question du
multipartisme
et des
droits de l'homme
. De nombreux participants arriverent des villes et des villages voisins
[
30
]
. Des agriculteurs particulierement mecontents de la politique economique du gouvernement rejoignirent les manifestations de Rangoon. Dans un village, 2 000 habitants sur 5 000 se mirent en greve
[
30
]
.
Le gouvernement reagit fermement face aux greves et l'armee tira sur la foule
[
3
]
,
[
31
]
, selon la menace de
Ne Win
que l'armee
≪ ne tirerait pas en l'air ≫
[
26
]
. Pour cela,
Sein Lwin
avait fait venir des milliers de soldats des zones insurgees en renfort
[
32
]
. Les manifestants repondirent avec des
cocktails Molotov
, des epees, des couteaux, des pierres, des flechettes empoisonnees et des rayons de bicyclette
[
3
]
. Lors d'un des affrontements, ils brulerent un poste de police et mirent en piece quatre policiers qui s'enfuyaient
[
29
]
. Le
, les soldats ouvrirent le feu a l'interieur de l'hopital general de Rangoon, tuant des medecins et des infirmieres qui s'occupaient des blesses
[
33
]
. La radio d'Etat de Rangoon annonca que 1 451
≪ pillards et fauteurs de troubles ≫
avaient ete arretes
[
10
]
.
Les estimations du nombre de victimes des manifestations autour du
varient de quelques centaines a 10 000
[
31
]
,
[
34
]
,
[
35
]
; les autorites militaires les fixent a environ 95 morts et 240 blesses
[
36
]
.
L'annonce de la demission soudaine et inexpliquee de
Sein Lwin
le
troubla et rejouit la plupart des manifestants. Les forces de securite firent preuve d'un peu plus de retenue a partir de cette date, particulierement dans les quartiers entierement controles par les comites
[
29
]
. Le
, la junte placa un civil a la tete de l'Etat,
Maung Maung
, biographe de Ne Win
[
37
]
. Maung Maung, docteur en droit, etait le seul membre non-militaire du Parti birman du programme socialiste (BSPP) au pouvoir
[
20
]
. Sa nomination se traduisit par une breve accalmie dans le cycle manifestation-repression.
Les manifestations reprirent dans tout le pays le
. A
Mandalay
, elles rassemblerent 100 000 personnes, dont des moines, et a
Sittwe
50 000
[
20
]
. Des defiles importants eurent lieu de
Taunggyi
a
Moulmein
, ainsi que dans les zones ethniques (particulierement celles ou il y avait eu des actions militaires recentes)
[
38
]
, ou le rouge, couleur symbolique de la democratie, etait present sur les bannieres
[
20
]
. Deux jours plus tard, les medecins, les moines, les musiciens, les acteurs, les veterans de l'armee et les employes du gouvernement rejoignirent le mouvement
[
39
]
. Les manifestations commencerent a echapper au controle des comites. Durant cette periode, les manifestants se montrerent de plus en plus mefiants a l'egard des agents infiltres. Un comite local decapita par erreur un couple soupconne d'avoir transporte une bombe
[
40
]
. De tels incidents ne se produisirent pas a Mandalay, ou les manifestations, organisees par des moines et des juristes, etaient plus pacifiques
[
40
]
.
Le
,
Aung San Suu Kyi
, revenue en Birmanie pour s'occuper de sa mere malade,
Khin Kyi
, ancienne ministre et
diplomate
birmane
[
41
]
, entra en politique en s'adressant a un demi-million de personnes a la
pagode Shwedagon
[
39
]
. C'est a ce moment-la qu'elle devint un symbole de la lutte en Birmanie, particulierement aux yeux des Occidentaux
[
42
]
. Fille du general
Aung San
, ≪ pere de l'independance ≫, elle paraissait une dirigeante naturelle pour le mouvement
[
43
]
. Kyi demanda a la foule de ne pas se retourner contre l'armee mais d'obtenir la paix par des moyens
non-violents
[
44
]
. A cette date, beaucoup de birmans pensaient que le mouvement allait s'achever comme celui des
Philippines
, ou le retour de
Cory Aquino
avait entraine la chute du dictateur
Ferdinand Marcos
en
[
10
]
.
A peu pres a cette epoque, surnommee
≪ l'ete de la democratie ≫
reapparurent aussi l'ancien Premier ministre
U Nu
, le general de brigade en retraite
Aung Gyi
et d'autres anciens dirigeants d'avant 1962
[
18
]
.
Au congres de
, 75 % des delegues du parti unique (968 sur 1080) voterent en faveur d'un systeme politique multi-parti
[
39
]
. Le BSPP annonca l'organisation d'elections, mais les partis d'opposition demanderent sa demission immediate et la constitution d'un gouvernement interimaire charge d'organiser les elections. Le BSPP rejeta ces deux demandes et les manifestants redescendirent dans la rue le
[
39
]
.
U Nu
proclama un gouvernement provisoire, promettant des elections avant un mois. Pendant ce temps, une partie de la police et de l'armee commenca a fraterniser avec les manifestants
[
45
]
. Le mouvement etait cependant dans l'impasse, dans chacun de ses trois modes d'action : manifestations quotidiennes pour forcer le regime a repondre a ses demandes, appel aux soldats pour qu'ils le rejoignent, appel a la communaute internationale dans l'espoir que des troupes des
Nations unies
ou des
Etats-Unis
interviennent
[
46
]
. Des membres de l'armee firent defection, mais en petit nombre, et surtout dans la marine
[
47
]
.
Stephen Solarz
(en)
, membre de la
Chambre des representants des Etats-Unis
qui avait assiste aux mouvements pro-democratiques recents aux
Philippines
(1986) et en
Coree du Sud
(
), arriva en Birmanie pour encourager le regime a se reformer, suivant la politique du gouvernement americain a l'egard du pays
[
48
]
.
A la mi-septembre, les manifestations devinrent plus violentes et anarchiques, les soldats provoquant deliberement des escarmouches, dont ils sortaient facilement vainqueurs
[
49
]
. La patience des manifestants diminuait, ainsi que leur confiance dans les promesses de changement graduel
[
50
]
.
≪
I would like every country in the world to recognize the fact that the people of Burma are being shot down for no reason at all.
≫
Le
, l'armee prit le pouvoir. Le general
Saw Maung
rejeta la Constitution de 1974 et mit en place le
State Law and Order Restoration Council
(SLORC, en francais : ≪ Conseil d'Etat pour la restauration de la Loi et de l'Ordre ≫),
≪ imposant des mesures encore plus draconiennes que celles de Ne Win ≫
[
51
]
. Apres l'instauration de la
loi martiale
, les manifestations furent brutalement ecrasees. Le gouvernement annonca a la radio d'Etat que l'armee avait pris le pouvoir dans l'interet du peuple,
≪ afin de mettre un terme a la degradation de toutes les conditions dans tout le pays ≫
[
52
]
. Les troupes prirent position dans toutes les villes de Birmanie, faisant feu sans discrimination sur les manifestants
[
53
]
. Au cours de la premiere semaine apres le
coup d'Etat
, 1 000 etudiants, eleves et bonzes furent tues, plus 500 manifestants devant l'ambassade des
Etats-Unis
[
33
]
? un
cadreur
filma la scene et la fit parvenir aux medias internationaux
[
54
]
. Saw Maung qualifia les morts de
≪ pillards ≫
[
54
]
. Les manifestants furent poursuivis jusque dans la jungle et certains finirent dans les camps d'entrainement de la guerilla a la
frontiere thailandaise
[
49
]
.
Le bilan a la fin du mois de septembre est estime a environ 3 000 morts et un nombre inconnu de blesses
[
49
]
, avec 1 000 morts dans la seule ville de Rangoon
[
53
]
. Aung San Suu Kyi lanca un appel a l'aide a l'etranger
[
45
]
, mais le
, le pouvoir avait effectivement repris le controle du pays
[
53
]
, le mouvement s'effondrant definitivement en octobre
[
45
]
. On estime le bilan global pour l'ensemble de l'annee 1988 a 10 000 morts ? soldats inclus ? plus de tres nombreux disparus
[
35
]
.
Les gouvernements occidentaux et le
Japon
interrompirent leur aide
[
54
]
et nombreux en Birmanie sont ceux qui pensent que le regime se serait effondre si les
Nations unies
et les pays voisins avaient refuse de reconnaitre le
SLORC
[
55
]
. L'
Inde
fut le voisin le plus critique, condamnant la repression, fermant sa
frontiere
et installant des camps de refugies le long de celle-ci
[
56
]
.
En 1989, 6 000 membres de la
Ligue nationale pour la democratie
d'
Aung San Suu Kyi
se trouvaient en prison, et ceux qui avaient fui vers les zones ethniques, comme dans ≪ l'Etat ≫
karen
du Kawthoolei, rejoignirent les groupes luttant pour l'
autodetermination
[
57
]
. On estime qu'environ 10 000 avaient fui dans les montagnes controlees par des rebellions ethniques comme celles de l'
Armee Karen de liberation nationale
(KNLA), et beaucoup s'engagerent plus tard dans la lutte armee
[
58
]
,
[
59
]
.
Apres le soulevement, le SLORC lanca une campagne de
propagande
≪ maladroite ≫
contre ses organisateurs
[
60
]
. Les medias birmans firent l'objet d'un controle accru, alors qu'ils avaient ete relativement libres durant les evenements. Le chef du renseignement militaire, le general
Khin Nyunt
, donna des conferences de presse en anglais presentant une version favorable au SLORC aux diplomates et aux medias etrangers
[
60
]
,
[
61
]
. Il decrivit une
conspiration
de la droite, agissant de concert avec des
≪ etrangers subversifs ≫
pour renverser le regime, et une conspiration de la gauche pour renverser l'Etat
[
60
]
. Cette explication ne convainquit personne
[
60
]
.
Entre 1988 et 2000, le gouvernement birman crea 20 musees consacres au role central des
forces armees birmanes
dans l'
Histoire de la Birmanie
et augmenta les effectifs de celles-ci de 180 000 a 400 000
[
45
]
. Les ecoles et les universites resterent fermes pour prevenir tout nouveau soulevement
[
45
]
. Aung San Suu Kyi,
U Tin Oo
et
Aung Gyi
rejeterent dans un premier temps l'offre du SLORC d'organiser des elections, declarant qu'elles ne pourraient se tenir librement sous un regime militaire
[
62
]
. Lorsqu'elles eurent lieu finalement en 1990, le regime y subit une defaite cinglante et dut les annuler.
Aujourd'hui, beaucoup d'expatries et de birmans de l'interieur se souviennent et commemorent le mouvement, de meme que les etudiants de Thailande, chaque
[
63
]
. En 2008, 48 activistes ont ete arretes en Birmanie pour avoir celebre son vingtieme anniversaire
[
64
]
. Des poemes
[
65
]
furent ecrits par des etudiants ayant participe au mouvement et le film de
John Boorman
Rangoon
est base sur une histoire vraie survenue durant celui-ci.
Les evenements de 1988 prirent evidemment aussi un autre relief lors du
mouvement pro-democratique avorte de 2007
.
- ↑
Lintner (1989), pp. 94?95.
- ↑
a
et
b
Boudreau 2004
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p.
192.
- ↑
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- ↑
Fong 2008
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146.
- ↑
Lwin (1992).
- ↑
Bourdeau 2004
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193.
- ↑
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- ↑
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Yitri (1989).
- ↑
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Yawnghwe (1995), pp. 171.
- ↑
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Fong 2008
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- ↑
Smith (1999), pp. 1?14.
- ↑
Fong 2008
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147?148.
- ↑
Fink 2001
,
p.
51.
- ↑
Hlaing (1996) interrogea plusieurs etudiants ayant raconte l'incident aux medias etrangers, qui temoignerent que certains de leurs recits avaient ete concus pour obtenir le soutien de l'opinion afin de renverser le regime.
- ↑
a
b
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c
Fong 2008
,
p.
148.
- ↑
a
et
b
Smith (1999).
- ↑
Fong (2008). En juillet 1962, Sein Lwin avait ordonne aux troupes de tirer sur les etudiants protestataires, en tuant plusieurs dizaines, et fait dynamiter le batiment de l'Union des etudiants de l'universite de Rangoon.
- ↑
a
b
c
d
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Fong 2008
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p.
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- ↑
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Lintner (1989).
- ↑
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b
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Boudreau (2004), pp. 203.
- ↑
Boudreau (2004) : ces deux groupes etaient consideres comme ayant d'importants ≪ reseaux ≫ d'influence.
- ↑
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Ghosh (2001).
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, August 12, 1988.
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Nick Williams Jr., ≪ 36 Killed in Burma Protests of Military Rule. ≫,
Los Angeles Times
, August 10, 1988.
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Boudreau 2004
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Boudreau 2004
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Callahan (2001).
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