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Email (verre)

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Email, l'art du feu.

L' email est une matiere fondante, composee de differents mineraux ( silice , feldspath , kaolin et oxydes metalliques), laquelle, vitrifiee et plus ou moins opaque ( fritte ), peut recevoir differentes couleurs et etre appliquee a l'aide du feu sur certains ouvrages d'or, d'argent, de cuivre,  etc. , pour les orner [ 1 ] .

Ce melange, proche d'une terre ou d'une pate , se vitrifie sous l'action de la temperature, lors de la cuisson. La substance vitreuse resultante est appelee aussi email de meme que l'ouvrage fait de cette matiere. En ce dernier sens, on l'emploie surtout au pluriel (par exemple emaux de Bernard Palissy [ 2 ] , emaux de Limoges [ 3 ] , emaux de Longwy [ 4 ] ).

L'email d'une ceramique , appele aussi glacure , est l'enduit vitreux dont on la recouvre et qui est souvent orne de diverses couleurs.

L'action de recouvrir d'email, s’appelle emaillage .

Depuis le XIX e  siecle, le terme s'applique egalement aux materiaux industriels et a de nombreux objets de consommation en metal, tels que certains recipients de cuisson, lave-vaisselle, machines a laver, eviers, baignoires. Les plaques emaillees ont ete employees dans la signalisation routiere et comme support publicitaire .

Technique [ modifier | modifier le code ]

Vase iranien.
Emailleur a la lampe, XVIII e  siecle.

L'emaillage peut comporter, dans le cas ou on veut diminuer la duree de cuisson, une phase preparatoire, dite frittage .

Un email doit etre facile a appliquer, ne doit pas s'effriter lors de sa depose, et doit avoir un coefficient de dilatation proche de celui de son support, sinon il se produit des fissures (tressaillage), ou autres defauts de surface.

Pour ameliorer la tenue de l'email lors de la depose, il est parfois necessaire d'ajouter des matieres organiques, comme de la colle, du sucre, etc., qui permettent a la poudre d'adherer au support.

Il sera d'autant plus riche en plomb que l'on desire abaisser son point de fusion et ameliorer sa fluidite.

Il se presente sous la forme d'une barre nommee ballotte [ref. necessaire] que l'on concasse avant usage, ou de poudres de niveaux de granulometrie divers, obtenues par broyage.

On l'applique, en general a froid, sur des objets pouvant supporter sa temperature de fusion .

On obtient apres refroidissement une finition mate ou brillante, transparente ou opaque, coloree ou non, selon sa composition.

Les colorants utilises sont les oxydes metalliques  :

Differentes mises en œuvre [ modifier | modifier le code ]

Basse-taille
Medaillon avec email a la basse taille.

Le support en metal precieux est cisele en creux. Les reliefs et les volumes ainsi traces sont revetus de pellicules successives d'email translucide, parfois associees a de l'email opaque colore.

Champleve

Le champ a decorer sur le metal est creuse au burin en epargnant les cloisons qui limitent les alveoles. L'email est place dans les cavites, puis cuit, et ponce. Cette technique, derivee du cloisonne, produit un ouvrage plus fin.

Cloisonne

Il s'agit de cerner le contour des motifs a l'aide de minces bandelettes metalliques soudees sur le champ du metal. Les alveoles ainsi obtenues sont remplies d'email, et le tout est ensuite cuit, puis ponce et enfin recouvert d'une tres fine couche d'email transparent.

Il existe des derives de cette technique. Le cloisonne dit ≪ a jours ≫, ou ≪  plique-a-jours  ≫, en est un : les alveoles sont prealablement fermees par une mince feuille de cuivre ou d'argent collee, qui est ensuite dissoute avec des acides. Il n'y a donc pas de fond et cela permet des effets de transparence.

En resille
Grisaille

Selon cette technique, la plaque de cuivre est couverte d'une couche uniforme d'email noir. Apres la cuisson, l'emailleur depose, a l'aiguille ou au pinceau, du ≪ blanc de Limoges ≫ de differentes densites, donnant a la matiere divers effets de gris et de blancs, d'ombres et lumieres. Le blanc peut aussi etre remplace par de l'or: nomme grisaille d'or.

Cette grisaille peut aussi etre repeinte et se nomme miniature au blanc Limoges .

Email de Limoges
Les paillons

Il s'agit de petits motifs decoupes et estampes dans de tres minces feuilles d'argent ou d'or, se placant comme elements de decor entre deux couches d'email transparent.

L'email peint

La plaque de metal est recouverte d'une premiere couche d'email de base blanc, puis recoit diverses couches d'emaux, broyes tres finement et souvent lies par une huile (œillet, iris... ou jus d'ail, ne laissant pas de cendre apres la fusion) et deposees au pinceau. De nombreuses cuissons sont necessaires, demandant une maitrise parfaite des temperatures, sous peine de modifier les couleurs ou de melanger les couches (flou). Une derniere couche de fondant (email transparent a ≪ basse ≫ temperature) est appliquee, donnant le brillant final.

Plique-a-jour

Email pour la ceramique [ modifier | modifier le code ]

Carreau decoratif en ceramique emaillee Art nouveau .

Email peint [ modifier | modifier le code ]

L’email peint apparut en France a la fin du XV e  siecle. Les emaux de Limoges connurent une renaissance au XVI e  siecle avec l'atelier des Limosin , puis la dynastie des Laudin au XVII e  siecle.

La technique du portrait sur email fut perfectionnee au debut du XVII e  siecle par Jean Toutin (ne a Chateaudun en 1578, il partit pour Paris avant 1633 et y mourut le ). Chateaudun et Blois furent, vers 1630, le berceau de la miniature sur email ? du fait, sans doute, de la presence d’horlogers comme Jacques Duduict (? ? 1646) qui s’etablit a Blois en 1600 ou comme la famille Gribelin.

Toutin decouvrit qu’en recouvrant une plaquette metallique (souvent en or ou cuivre) d’une ou plusieurs fines couches d'email de base blanc puis en passant une premiere fois le tout au four, les couleurs posees ensuite n’allaient pas couler. Cette technique permet une grande finesse d’execution dans la mesure ou les matieres colorantes (plus diverses qu’auparavant) sont deposees au pinceau.

Toutin peignit tous les membres de la famille royale et ses œuvres (en particulier ses boitiers de montre) furent tres prisees a la cour de Louis XIII.

Il laissa deux fils peintres en email (Henri, ne en 1614, et Jean, ne en 1619 : le Louvre possede de lui un boitier de montre) et de nombreux eleves qui essaimerent partout en Europe. Parmi lesdits eleves figurent :

  • Jean Petitot (qui eut un fils, Jean-Louis Petitot ), et son beau-frere Jacques Bordier (1616-1684). Petitot et Bordier, originaires de Suisse, partirent ensuite, vers 1634, travailler a la cour de Charles I d’Angleterre, puis revinrent a celle de Louis XIV (1645) ;
  • Pierre Signac (v. 1623, France-1684 Stockholm ? biographie sur la page Wikipedia en suedois) fit carriere a la cour de Christine de Suede , ou il arriva vers le milieu du siecle ;
  • Louis de Chatillon (1639-1734) fut peintre sur email de Louis XIV et eut pour eleve en-W Louis I Du Guernier, dit ≪ l'aine ≫ (1614-1659), beau-frere de Sebastien Bourdon et membre de l’ Academie royale de peinture et de sculpture . Celui-ci eut a son tour pour eleve Samuel Bernard (1615-1687), qui fut le professeur de Jacques-Philippe Ferrand (1653-1732), peintre ordinaire du roi et Academicien et auteur de L’Art du feu ou de peindre en email (Paris, 1721) ;
  • Paul Prieur (Paris, v. 1620-1683 ou apres), forme a Paris et a Geneve, il travailla pour la cour royale du Danemark (1655-1681). Il fit le portrait sur email de Frederic III de Danemark (1663) et celui de ses enfants (1671). Les deux sont conserves au Chateau de Rosenborg .

Les Huaud sont une famille genevoise de miniaturistes et emailleurs comprenant le pere, Pierre I Huaud (1612-1680) et ses trois fils, Pierre II (1647-v. 1698), Jean-Pierre (1655-1723) et Amy (1657-1724), qui furent peintres sur email du prince-electeur de Brandebourg. Le British Museum et le Louvre possedent plusieurs boitiers de montre du pere et des trois fils.

L’email peint fut en grande faveur en Angleterre au debut du XVIIIe siecle. Charles Boit (1662-1727), Suedois d’origine francaise, peut-etre eleve de Pierre Signac, travailla a Londres pour Guillaume III, voyagea sur le continent et retourna a Londres, a la cour de la reine Anne , puis revint en France (1714), enseigna la peinture sur email a Philippe d'Orleans et entra a l’Academie royale. Il mourut a Paris en 1727. On lui doit en particulier un Portrait de l'Empereur Leopold et sa famille (1703) d'une taille exceptionnelle (38 x 46 cm) expose au Musee d'histoire de l'art de Vienne . Parmi ses eleves figurent Martin van Meytens (Suede, 1695-1770, il travailla essentiellement a Vienne) et Christian Friedrich Zincke   (en) (Dresde 1683-Londres 1767). Egalement eleve de son pere et d’ Heinrich Christoph Fehling   (en) , ce dernier arriva a Londres en 1706 et travailla pour Boit avant de prendre sa succession jusqu’en 1746. Les celebrites anglaises se firent peindre par lui, et la National Portrait Gallery possede de lui plusieurs portraits sur email.

Il y eut encore quelques portraitistes sur email dans la deuxieme partie du XVIIIe siecle, comme le Suisse Jean-Etienne Liotard (1702-89); ou, en Angleterre, Henry Bone (1755 ?1834) connu notamment pour un email qui atteignait environ 40 cm par 46. Son fils Henry Pierce Bone   (en) poursuivit la peinture sur email jusqu’a sa mort, en 1855. Plusieurs œuvres sont presentees au British Museum, dont un portrait sur un chaton de bague de 1,5 cm dans le sens le plus long.

William Hopkins Craft (1730-1811) travailla dans le dernier quart du siecle. Il collabora notamment avec Josiah Wedgwood et Matthew Boulton .

Vers le milieu du XIX e  siecle, Pierre Michel (Marie Alcide) Lafon de Camarsac (1821-1905) et Leon Joly mettaient au point un procede de portrait photographique sur email...

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Dictionnaire de l'Academie francaise, 8 e Edition (1932-5)
  2. ≪  Bernard Palissy. Le Secret des emaux  ≫, sur www.historia.fr (consulte le )
  3. Celine Autant , ≪  Les emaux du Musee des Beaux-Arts de Limoge Le Magazine de Proantic  ≫, sur Le Magazine de Proantic , (consulte le )
  4. ≪  Journal de 13h France 2, la Manufacture des Emaux de Longwy  ≫ (consulte le )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • [Clouet 1800] J.-F. Clouet , ≪ Recherches sur la composition des emaux ≫ , dans Annales de chimie ; ou Recueil de memoires concernant la chimie et les arts qui en dependent , vol.  34, Paris, Fuchs, an viii , sur gallica ( lire en ligne ) , p.  200?224 .

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]