Edouard de Castelnau

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Edouard de Castelnau
Édouard de Castelnau

Naissance
Saint-Affrique ( Aveyron )
Deces (a 92 ans)
Montastruc-la-Conseillere ( Haute-Garonne )
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade General d'armee
Annees de service 1870 ? 1919
Commandement 13 e  division d'infanterie
II e armee
Groupe d'armees du Centre
Etat-major general des armees
Groupe d'armees de l'Est
Conflits Guerre franco-allemande de 1870
Premiere Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale (aide a la Resistance )
Faits d'armes Bataille de la trouee de Charmes
Bataille du Grand-Couronne
Bataille de Verdun
Distinctions Grand-croix de la Legion d'honneur
Medaille militaire
Croix de guerre 1914-1918
Grand-croix de l'ordre du Bain ( Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni )
Hommages 198 e promotion de l' Ecole speciale militaire de Saint-Cyr (2011 ? 2014) dite ≪ Promotion de Castelnau ≫
Autres fonctions Depute de l'Aveyron (1919-1924) ERD
Elu a l' Institut
Famille Leonce de Castelnau (frere)

Edouard de Castelnau , ne le a Saint-Affrique ( Aveyron ) et mort le a Montastruc-la-Conseillere ( Haute-Garonne ), au chateau de Lasserre , est un general d'armee francais, grand-croix de la Legion d'honneur et medaille militaire .

Il est commandant de groupe d'armees et chef d'Etat-Major des armees durant la Premiere Guerre mondiale . Il joue un role important dans la victoire francaise lors de la bataille de Verdun .

Elu depute en 1919, president de la Commission de l'armee pendant la legislature, il prend ensuite la tete d'un mouvement politique confessionnel, la Federation nationale catholique . Pendant la Seconde Guerre mondiale , oppose au marechal Petain et au regime de Vichy , il soutient la Resistance . Il fut longtemps controverse en raison d'un catholicisme juge outrancier [ref. necessaire] . Les historiens [ 1 ] moderent tres sensiblement ce portrait en soulignant sa tres grande loyaute aux institutions republicaines, contestant notamment qu'il ait pu etre reactionnaire .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Famille [ modifier | modifier le code ]

Noel Edouard Marie Joseph de Curieres de Castelnau nait a Saint-Affrique, de Michel de Castelnau, maire de Saint-Affrique , dans une famille de la noblesse du Rouergue [ 2 ] . Il est le troisieme de cinq enfants. Son frere aine, Leonce , est un homme politique d'envergure nationale, president du groupe parlementaire de l' Action liberale a l' Assemblee nationale . Son autre frere, Clement, est directeur de l' Ecole des mines de Saint-Etienne .

Ruinee par la Revolution francaise , sa famille doit partager une maison a Saint-Affrique avec les trois oncles de sa mere, les abbes Barthe. Ceux-ci le verraient bien notaire mais lui veut etre officier de marine.

Il est marie a Marie Barthe (1858-1927). Trois de ses fils, Gerald (1879-1914), Xavier (1893-1914) et Hugues (1895-1915), sont tues lors de la Grande Guerre. Lors de la Seconde Guerre mondiale, son petit-fils Urbain de La Croix (1919-1945) et ses petits-neveux, Jean de Castelnau (1913-1944) et Noel de Mauroy (1924-1944), tombent egalement au champ d'honneur.

Il est l'arriere-grand-pere de l'avocat francais Regis de Castelnau [ 3 ] .

Avant la Grande Guerre [ modifier | modifier le code ]

Pour des raisons d'age, Edouard de Castelnau doit se reorienter vers l'armee de terre et fait partie de la 54 e  promotion de Saint-Cyr , la promotion du Rhin (1869-1871), modifiee apres la guerre en promotion du , dont il sort sous-lieutenant le . Il est nomme au 31 e  regiment d'infanterie et participe a la guerre franco-allemande de 1870 dans l’armee de la Loire [ 4 ] .

Apres la guerre, il sert comme lieutenant, puis capitaine, dans divers regiments avant d’integrer l' Ecole de guerre en 1879. Affecte a l’etat-major de l’Armee a Paris en 1893, il en dirige le 1 er  bureau en 1897. Il connait un premier retard de carriere en etant mis en cause par le polemiste Urbain Gohier , qui, dans un article de L'Aurore [ 5 ] , devoile qu’il est le descendant d’un emigre qui a combattu dans l’ Armee des emigres pendant la Revolution. En , il est la cible du nouveau ministre de la Guerre, le general Louis Andre , qui veut le licencier de l’armee en raison de ses origines aristocratiques et de son catholicisme. Selon lui, Castelnau n'a pas le profil republicain qu'il souhaite imposer dans l'armee. Le chef d'Etat-Major, le general Alfred Delanne , s'oppose a cette decision et nomme Castelnau au commandement du 37 e  regiment d’infanterie et demissionne, ce qui entraine une interpellation du gouvernement a la Chambre et au Senat [ 6 ] . Le ministre se venge en maintenant Castelnau cinq ans dans ce poste, deux fois la duree habituelle a ce type de commandement. Il veille egalement a ce qu'il ne soit pas promu general en depit de ses etats de service, mais l' affaire des fiches va relancer sa carriere. Le general Andre est contraint a la demission et, quelques mois plus tard, le , a la demande de Paul Doumer , Castelnau est promu general de brigade . Il commande successivement une brigade a Sedan , puis a Soissons .

Le , Castelnau devient general de division , ce qui le met pour la premiere fois sous les ordres du general Joseph Joffre , qui commande en effet le corps d'armee dont depend la 13 e  division de Chaumont dont herite Castelnau. Les deux hommes apprennent a se connaitre. Joffre insiste lorsqu'il est nomme a la tete de l'armee de terre francaise le pour avoir Castelnau a ses cotes. Celui-ci prend le titre de premier sous-chef d'etat-major. Il a principalement la charge de concevoir un nouveau plan de mobilisation et de concentration des armees francaises en cas de guerre, le plan XVII . En 1912, il est confirme dans ses fonctions en devenant chef d'etat-major en titre en remplacement du general Augustin Dubail [ 7 ] . Par decret du , il est ensuite nomme au Conseil superieur de la guerre , ce qui le designe pour prendre le commandement de la 2 e  armee francaise en cas de conflit. Au cours de 1913, il se trouve largement expose au violent debat qui accompagne la loi des Trois ans . En effet, lors de l'elaboration du plan XVII , il devient vite evident qu'il faut accroitre les effectifs militaires des le temps de paix. Seul un allongement d'une annee supplementaire du service militaire permet d'y parvenir, mais pres des deux tiers des deputes radicaux et socialistes sont farouchement contre la perspective d'un service de trois ans. Conduite par Jean Jaures , l'opposition a ce projet de loi prend rapidement une tournure passionnelle. Castelnau, considere comme l'inspirateur du texte, devient la bete noire des opposants d'autant que le texte est finalement vote le . Le ressentiment a l'egard de Castelnau de la part de la mouvance radicale-socialiste perdure jusqu'a la fin de sa vie. Georges Clemenceau , pourtant favorable a la loi des trois ans, immortalise cet antagonisme en affublant Castelnau de surnoms tels ≪ le capucin botte ≫ [ 8 ] ou ≪ le general de la Jesuitiere ≫ [ 9 ] , qui passent a la posterite.

Grande Guerre [ modifier | modifier le code ]

Arrivee du general de Castelnau a Salonique, en 1916.

A la declaration de guerre, il rejoint son armee en cours de mobilisation a Nancy. Le , les cinq armees francaises passent a l'offensive contre les Allemands, qui sont en train d'effectuer un large mouvement de debordement par la Belgique. Castelnau affronte l'armee du prince Rupprecht de Baviere , qui l'attend sur des positions preparees a l'avance a Morhange . Alors que le Grand Quartier general (GQG) pretend que les Allemands sont en retraite [ 10 ] et qu'il n'y aurait devant lui que des arriere-gardes [ 11 ] , Castelnau bute soudaiement sur des forces considerables, fortement appuyees par de l'artillerie lourde.

La 2 e  armee francaise , composee notamment des 15 e , 16 e , 20 e  corps d'armees et du 2 e  groupe de division de reserve ( 2 e  GDR commandee par le general Leon Durand), subit de lourdes pertes et doit se replier sur Nancy. Heureusement, Castelnau reussit a reformer son armee, qu'il peut alors lancer dans une manœuvre de flanc, infligeant une lourde defaite aux Allemands qui le poursuivent lors de la bataille de la trouee de Charmes ( 24-27 aout ). Il evite ainsi aux armees francaises qui se replient vers Paris d'etre tournees par la droite et rend possible la bataille de la Marne . Au moment ou les autres armees remportent la victoire de la Marne, Castelnau bloque une nouvelle offensive allemande visant Nancy lors de la bataille du Grand-Couronne ( 4-13 septembre ). Cela lui vaut le surnom de ≪ sauveur de Nancy ≫ [ 12 ] .

Castelnau est promu le grand officier de la Legion d'honneur . Joffre le retire ensuite du front de Lorraine et lui confie la mission de prolonger le flanc gauche des armees francaises au nord de l'Oise en s’efforcant de deborder l'aile droite allemande. C'est le debut de la course a la mer , que Castelnau engage et mene jusqu'a Arras. Cette manœuvre est ensuite poursuivie jusqu'a atteindre le rivage de la mer du Nord par le corps expeditionnaire britannique, l'armee belge et plusieurs corps de l'armee francaise sous le commandement du general Ferdinand Foch . En Picardie, Castelnau se distingue en resistant a une offensive allemande commandee par le general Alexandre von Kluck dans la region de Roye . Cela lui vaut apres la guerre cette appreciation de son ancien adversaire : ≪ L'adversaire francais vers lequel sont allees instinctivement nos sympathies, a cause de son grand talent militaire et de sa chevalerie, c'est le general de Castelnau. Et j'aimerais qu'il le sache [ 13 ]  ≫ .

Joffre et Castelnau en reunion.

A partir de , en Belgique et en France, les combats prennent la forme d'une guerre des tranchees. Mettant en œuvre des principes tactiques nouveaux, notamment en lancant son infanterie sous la protection d'un barrage d'artillerie roulant, Castelnau remporte une victoire au Quesnoy-en Santerre [ 14 ] . Des le debut de 1915, il preconise d'adopter une attitude defensive sur le front francais en attendant d'avoir suffisamment d'artillerie lourde pour percer les defenses allemandes et, dans l'intervalle, de lancer une grande offensive dans les Balkans. Son idee recoit le soutien du president Raymond Poincare et d' Aristide Briand , alors ministre des Affaires etrangeres. Toutefois, Joffre et le GQG s'y opposent [ 15 ] .

En , il est place a la tete du groupe d'armees du Centre et dirige l' offensive de Champagne du . En quelques jours, il fait 25 000 prisonniers et prend 125 canons, mais perturbee par une pluie continuelle, cette offensive ne debouche pas sur une victoire strategique. A la suite de ce fait d'armes, il est eleve a la dignite de grand-croix de la Legion d'honneur le et, deux mois plus tard, le , il est nomme chef d’etat-major general des armees francaises, poste qu’il occupe tout au long de 1916. Dans cette fonction, il seconde le generalissime Joffre. Il apporte une contribution decisive a la bataille de Verdun . Contrairement a la plupart des officiers du GQG , qui ne croient pas a une offensive allemande a cet endroit [ 16 ] , il la redoute, intervient alors pour faire renforcer les defenses de la ville et fait mettre en alerte le 20 e  corps d'armee a Bar-le-Duc pour pouvoir l'engager en renfort en cas d’attaque allemande. Celle-ci se declenche le . Alors qu'apres trois jours de combats, les defenses francaises sont en train de ceder, Castelnau se rend a Verdun et prend les decisions capitales [ 17 ] qui permettront la resistance. Il nomme le general Philippe Petain et reorganise le commandement local [ 18 ] . Tout au long des neuf mois que dure la bataille, il intervient pendant les episodes les plus critiques [ 19 ] . Apres six semaines de combats, il decide de nommer le general Nivelle [ 20 ] , le general Petain prenant le commandement du groupe des armees du Centre (GAC). C'est lui enfin qui ordonne en , contre l’avis des officiers de l'entourage de Joffre, la derniere offensive, qui transforme cette longue bataille en une victoire francaise [ 21 ] .

En , Joffre est remplace a sa fonction de commandant en chef des armees. Le general Robert Nivelle est choisi pour lui succeder, Joffre etant eleve a la dignite de marechal de France . Le poste de chef d’etat-major des armees est supprime, et Castelnau est nomme au commandement du groupe d'armees de l'Est . Cependant, ce secteur du front, ou operent ses unites, est le moins actif. Le , il recoit la medaille militaire . Au printemps 1918, profitant du retrait russe du conflit apres la revolution bolchevique, les Allemands ramenent l’ensemble de leurs forces en France et en Belgique et puis lancent une serie de grandes offensives qui sont en passe de les rendre victorieux. Les armees que commande Castelnau ne jouent pas un role de premier plan pendant cette periode. Par contre, alors que les troupes franco-britanniques, renforcees par le contingent americain, reprennent l’initiative au cours de l’ete, il est designe pour preparer une manœuvre decisive en Lorraine [ 22 ] . Dans ce secteur, la faiblesse du dispositif allemand laisse presager un succes de grande ampleur susceptible d’accelerer la fin de la guerre. A deux jours pres, Castelnau ne connaitra pas une nouvelle victoire. L' armistice du suspend son attaque alors qu’elle l’aurait sans doute conduit profondement en Allemagne. En depit des pertes supplementaires que cela aurait occasionne ?  ≪ je sais trop l’amertume des larmes versees sur les tombes, ecrit-il a sa famille, en pensant a ses trois fils, Gerald, Xavier et Hugues, qui ont ete tues au cours de cette guerre ≫  ?, Castelnau pense que les allies n’auraient pas du signer l'armistice de maniere prematuree [ 23 ] .

Apres-guerre [ modifier | modifier le code ]

Il fait une entree solennelle a Colmar le lors des celebrations de la liberation de la ville. A cette occasion, la presse du monde entier annonce son elevation au marechalat [ 24 ] , mais le gouvernement s’y refuse. Pourtant, l’opinion publique la reclame, comme en temoigne l’ovation qu’il recoit le quand il defile sur les Champs Elysees. A son passage, la foule se met a scander ≪ Marechal ! Marechal ! ≫ en reclamant qu’il soit eleve au marechalat, comme l’avaient ete Joffre, Foch et Petain [ 25 ] . Comme les autres grands chefs militaires de la Grande Guerre, il est l’objet de nombreux honneurs. A Lyon , le maire de la ville, Edouard Herriot , pourtant tres anticlerical, l’accueille par un discours d’une rare emphase ; il ajoute ≪ Votre victoire, votre victoire unique du Grand Couronne deviendra classique comme celle de jadis aux Thermopyles ≫ ≪ je vous compare a ce grand chef, Turenne, dont la figure luit dans notre Histoire comme l’une des plus nobles, des plus simples, des plus pures de notre race et de notre temps ≫ [ 26 ] .

Epée d'honneur offerte au général de Castelnau par la ville de Nancy
Epee d'honneur offerte au general de Castelnau par la ville de Nancy

Il entre au Parlement en 1919 comme depute de l’Aveyron avec la vague bleu horizon au sein du parti majoritaire, la Federation republicaine , classee a droite. Il est elu president de la Commission de l’armee. Dans cette fonction, il marque la legislature en faisant adopter une duree du service militaire de dix-huit mois le . C’est sans doute sa participation active a la vie politique qui incite le gouvernement d’ Aristide Briand et le ministre de la Guerre, Louis Barthou , a l’ecarter de la nouvelle liste des marechaux qui est annoncee le . En effet, aux yeux de beaucoup de parlementaires, dont Leon Blum , Castelnau s’affirme chaque jour un peu plus comme un dirigeant national [ 27 ] . Cette eviction declenche une interpellation du gouvernement a l’Assemblee [ 28 ] . En depit d’un fort mouvement de l’opinion publique comme en temoigne le sondage realise par le quotidien Le Journal en faveur de sa nomination, Castelnau ne sera jamais fait marechal [ 29 ] . Clemenceau lui-meme s’en etonne : ≪ Je n’aurais ete ni surpris ni chagrine de voir le nom de M.  le general de Castelnau parmi les six marechaux de France. Il est regrettable qu’on l’ait oublie et c’est a nous et non pas a lui que cet oubli fait le plus grand tort ≫ [ 30 ] .

Aux elections de 1924 , qui consacrent la victoire du Cartel des gauches , Castelnau est battu par le mathematicien Emile Borel et veut alors s’eloigner de la vie publique. Toutefois, devant la resurgence d’une politique anticlericale mise en œuvre par le nouveau president du Conseil, Edouard Herriot , Castelnau lance alors l’idee d’une vaste federation nationale des divers mouvements catholiques. La Federation nationale catholique (FNC) est nee. Il dirige jusqu’a deux millions d’adherents et fait plier le pouvoir en place, qui est contraint d’abandonner l’ensemble de son programme anticlerical (denonciation du concordat alsacien, fermeture de l'ambassade au Vatican, expulsion des congregations religieuses, suppression de l'ecole libre etc.) devant les manifestations que Castelnau organise dans toute la France.

Le general de Castelnau s’appretant a prononcer un discours a Nancy (1925).

Cela lui vaut la detestation d’une partie de la mouvance radical-socialiste et d’etre caricature sous les traits d’un personnage reactionnaire et royaliste. On lui reproche, par exemple, sa presidence de la Ligue des patriotes entre 1924 et 1926 alors que ce mouvement a depuis longtemps perdu tout caractere antiparlementaire et que sous la presidence de Castelnau, il s'en tient a une attitude strictement apolitique [ 31 ] . Il reste president en titre de cette ligue jusqu'en [ 32 ] . Il faudra attendre l’aube du XXI e  siecle pour que des historiens contemporains tels Rene Remond corrigent cette image et le decrivent comme un republicain de droite modere et aux idees sociales en avance sur son temps. Cette dualite s’exprime notamment a l’occasion du Front populaire . Homme de droite, Castelnau s’eleve contre les occupations d’usines qui marquent les debuts du gouvernement Blum et preche l’union contre le communisme [ 33 ] alors que quelques semaines auparavant, il n’hesitait pas a soutenir une grande partie de son programme social [ 34 ] .

En , il avait ete elu ≪ mainteneur ≫ des Jeux floraux de Toulouse . Tres attache a cette region, ou il possede une propriete familiale, il est de plus en plus assidu aux seances, notamment dans les dernieres annees de sa vie. Il est egalement membre de l' Institut de France et membre fondateur de l'association d'entraide de la noblesse francaise . Grace a sa collaboration avec M me  de Sainte-Marie, bourgeoise issue de la societe parisienne, il fonde le la Societe de secours mutuels La Familiale . Tous les deux desirent venir en aide aux personnes malades et hospitalisees. Les statuts sont deposes aupres des services de la Prefecture de Paris. Cette societe ≪ d'entraide ≫ (la designation mutuelle n'existant pas encore) donnera plus tard naissance a la Mutuelle familiale d'Ile-de-France (MFIF) [ 35 ] .

Editorialiste engage [ modifier | modifier le code ]

A partir de , Castelnau devient l’un des editorialistes du quotidien parisien L'Echo de Paris . Avec un tirage de 200 000 exemplaires, ce journal depasse le seul public catholique pour toucher l’opinion conservatrice dans son ensemble. Castelnau s’y revele pugnace, notamment a l’encontre des gauches anticlericales. Il s’en sert egalement pour soutenir l’action de la Federation nationale catholique contre le gouvernement d’ Edouard Herriot dont il salue la chute en intitulant son editorial : ≪?Le cartel des fraudeurs a vecu? [ 36 ] ≫. C’est dans ce quotidien que Castelnau fait paraitre son article en faveur des Assurances sociales dans lequel il invite les chefs d’entreprise a se mettre au service de ≪?leurs freres?≫, les travailleurs [ 37 ] . Le theme de la defense nationale fait egalement partie de ses interventions ce qui l’amene a repondre a Louis-Alfred Pages de L'Ouest-Eclair a qui il reproche son soutien implicite aux demandes allemandes d’amenagement du traite de Versailles [ 38 ] . L’affaire conduit L'Ouest-Eclair , soucieux de menager une personnalite aussi en vue que le general de Castelnau, a faire amende honorable [ 39 ] . Enfin, L’Echo de Paris lui fournit en 1936 l’occasion d’apostropher le gouvernement republicain espagnol au debut de la guerre civile. Sous le titre ≪?Frente Popular, Frente Crapular?≫, Castelnau s’indigne du massacre de milliers de religieux espagnols et denonce le noyautage progressif par le Komintern des principaux ministeres [ 40 ] .

En 1924, il fonde l’hebdomadaire La France Catholique , qui lui servira de tribune au sein du monde catholique francais et dont certains de ses textes sont repris par la presse nationale. Progressivement, un clivage apparait a propos de la situation internationale entre La France Catholique , qui defend une ligne conservatrice, et des organes de presse nettement plus progressistes, tels les journaux de Francisque Gay , L’Aube et La vie catholique , ainsi que la revue Esprit d’ Emmanuel Mounier . Le politologue Rene Remond a ete le premier historien a se pencher sur les affrontements qui ont dechire les catholiques francais de l’entre-deux-guerres sur les questions du nationalisme et du pacifisme. En , La Croix fait paraitre un article intitule ≪?les catholiques veulent la paix [ 41 ] ?≫. Ce texte, inspire par l’initiative pontificale contenue dans l’encyclique Ubi arcano Dei consilio , declenche un debat passionne, qui prend bientot la forme d’un affrontement entre certains dirigeants de l’ Association catholique de la jeunesse francaise (ACJF) et Castelnau. Au-dela de la divergence de doctrine, il y a egalement un conflit de generations entre un homme qui a depasse les 80 ans et ses opposants beaucoup plus jeunes, qui lui reprochent de ne pas tenir compte des consignes pontificales en faveur de la paix et l’accusent de nationalisme. Les critiques prennent rapidement un tour personnel. Francisque Gay, dans La Vie catholique et dans L’Aube , met en cause son passe militaire. La revue Sept lui emboite le pas [ 42 ] . Quant a Emmanuel Mounier, il va jusqu’a lancer dans la revue Esprit l'apostrophe suivante : ≪?General, trois fils, n’est-ce pas assez [ 43 ]  ? ≫, ce qui force la revue a s’excuser dans le numero suivant en raison de l’emotion soulevee [ 44 ] . Castelnau leur repond en des termes souvent outranciers en denoncant chez ces jeunes catholiques une forme de naivete a l’heure ou la montee inexorable des regimes totalitaires en Italie et en Allemagne devrait au contraire, selon lui, imposer une plus grande vigilance, comme le montre la remilitarisation de la Rhenanie par Hitler en . Pourtant, les revues Sept et Esprit demeurent attachees au pacifisme jusqu’a la crise de Munich , et des intellectuels tels que Pierre-Henri Simon continuent a presenter le general comme un belliciste et un maurassien, ce dont se defend Castelnau dans L'Echo de Paris du [ 45 ] .

Castelnau recoit tout au long de ces annees que durent ces affrontements l’appui de nombreux catholiques et de la plupart des dignitaires la hierarchie episcopale [ 46 ] , mais d'autres lui reprochent par contre de passer par des polemiques publiques pour faire valoir des vues largement partagees. Comme le remarque son ami, le general Tournes, qui l’a rejoint a la FNC : ≪ Dans bien des occasions, il lui aurait suffi de montrer un peu d’habilete dont il ne manquait certes pas, plus simplement encore de se taire et il eut evite les jugements injustes portes sur son compte, voire des disgraces. Une telle attitude lui etait impossible : il lui fallait affirmer hautement ce qu’il tenait pour vrai. ≫ Ces jugements injustes perdureront bien apres sa mort et seront entretenus non seulement par des auteurs de sensibilite anticlericale mais egalement au sein meme de l’univers catholique par des journaux tels que La Croix et par les anciens responsables de l’ACJF.

Seconde Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

En , des l’annonce de l’ armistice du 22 juin 1940 , il prend ses distances avec tous ceux qui rallient le regime de Vichy . Il demissionne de son poste de president de la FNC et se montre tres critique vis-a-vis de la hierarchie catholique, qu'il trouve trop proche de Petain. On possede l’ensemble de sa correspondance privee de l’epoque, ce qui permet de suivre et dater avec precision sa pensee [ 47 ] . Il encourage ses deux petits fils en age de combattre, Urbain de la Croix et Gerald de Castelnau, a rejoindre la France libre . Le premier est tue le lors du franchissement du Rhin, et le second est grievement blesse le pendant la Campagne de France . Bien que tres age, il soutient activement la Resistance et n'hesite pas a cacher des armes pour le reseau de l'Armee secrete (AS) du colonel Pelissier [ 48 ] . [ref. incomplete]

Il meurt au chateau de Lasserre a Montastruc-la-Conseillere le et est inhume le dans le caveau de famille a Montastruc . Lors de la ceremonie d'enterrement, l'eveque de Toulouse, M gr Jules Saliege , bien que tres handicape, se fait porter dans l'eglise pour pouvoir honorer la memoire de Castelnau, dont il est tres proche. Ses derniers mots qui cloturent la ceremonie : ≪ Le general de Castelnau etait pour nous un appui, une fierte, un drapeau ≫ [ 49 ] .

Jugements [ modifier | modifier le code ]

Chant du 20 e  corps d'armee francais en l'honneur du general de Castelnau

Comme tous les autres grands chefs militaires de la Grande Guerre, Castelnau a eu ses partisans et ses detracteurs. Le jugement des historiens actuels, qui le decrivent comme l'un des plus brillants et des plus accomplis (sinon le plus) officiers generaux de sa generation, rejoint celui de beaucoup de ses pairs. Le general Maurice Pelle , major general au GQG, ecrivait en  : ≪ Le general de Castelnau a beaucoup vu dans sa carriere et beaucoup travaille ; il connait la guerre. Il voit vite et juste. Ses preparations de bataille sont admirables : elles sont poussees dans le detail et laissent le moins possible au hasard [ 50 ]

Dans ses memoires, le major general James Harbord , du corps expeditionnaire americain , raconte : ≪ C’etait le general de Castelnau, que beaucoup consideraient comme le meilleur general francais, mais royaliste et catholique, donc suspect. Les Americains aimaient beaucoup Castelnau, en partie grace a son aversion pour les longs discours. Ce bon vieux Castelnau limita ses remarques a lever son verre et a souhaiter que nous puissions bientot abreuver ensemble nos chevaux dans le Rhin [ 51 ] .≫

Par deux fois, les ministres de la Guerre voudront le porter au commandement supreme pour remplacer Joffre. Ce sera tout d'abord Joseph Gallieni , mais il meurt brutalement le avant d'avoir pu imposer ce choix. Quelques mois plus tard, lors de sa prise de fonction au ministere de la Guerre en , le futur marechal Hubert Lyautey s'etonne : ≪ En quelques heures, il [Castelnau] m’a appris tout ce que je sais sur la guerre actuelle et la maniere de la conduire. Il est bien plus fort que nous tous. Pourquoi ne l’a-t-on pas choisi pour conduire la guerre [ 52 ] ? ≫.

Les marechaux Joffre et Foch seront beaucoup plus critiques. Dans leurs memoires, ils n'hesitent pas a insinuer que Castelnau avait dans certaines circonstances manque de determination. Joffre affirme avoir empeche Castelnau d'abandonner Nancy au cours de la bataille du Grand Couronne en lui telephonant d'annuler un ordre de repli. A son tour, a propos de la bataille d'Arras pendant la course a la mer en , Foch assure que Castelnau s'appretait a effectuer une retraite qui aurait abouti a la capture de toute la 10 e  armee francaise [ 53 ] . Joffre le confirme dans ses memoires en ecrivant : ≪ Le general de Castelnau montra, une fois de plus que sa tenacite et sa volonte n’etaient pas a la hauteur de l’intelligence que je me plaisais a lui reconnaitre [ 54 ]  ≫

Cependant, aucun document historique ne permet de valider les commentaires de ces deux hommes, qui n'entretenaient pas des relations tres cordiales avec Castelnau. D'autres officiers seront egalement critiques : ceux qui formaient l'entourage de Joffre et de Foch. Dans le journal de l'un d'entre eux, le futur general Edmond Buat [ 24 ] , on trouve de nombreux commentaires negatifs a propos de Castelnau, qui est tour a tour qualifie de ≪ catastrophar ≫ ou de ≪ vieillard apeure ≫. Ces jugements illustrent l'opposition doctrinale qui existait entre ces partisans de l'offensive a outrance sur le front occidental independamment de son cout humain et Castelnau, qui etait partisan de rester sur la defensive en Belgique et en France afin de limiter les pertes et de porter la guerre dans les Balkans pour profiter de la faiblesse de l'Autriche [ 25 ] . Castelnau s'est toujours refuse a polemiquer avec les deux marechaux ou avec leurs entourages. Il mentionnait simplement que seule l'ouverture des archives ? non disponibles a cette epoque ? permettrait d'etablir la verite [ 55 ] . Dans une etude serree relative a ces episodes, Benoit Chenu semble avoir trouve de nombreux documents etablissant que les ecrits de Joffre et de Foch a son propos sont sujets a caution [ 56 ] . Quant aux commentaires emanant des officiers de leurs entourages, ils relevaient avant tout la mesentente logique pouvant exister entre des hommes au profil tres differents [ 28 ] .

Proximite avec ses hommes [ modifier | modifier le code ]

Comme le reconnaissait le general Maurice Gamelin , alors commandant et chef de cabinet du general Joffre, il etait tres populaire dans l'ensemble de l'armee [ 57 ] . Cette popularite l'avait suivie au GQG en depit de l'hostilite de ceux qu'on avait surnomme ≪ jeunes turcs ≫ qui formaient l'entourage de Joffre. Selon Jean de Pierrefeu : ≪ Tout de suite, il fut adore par ce que le GQG comptait d’elements desinteresses [ 58 ] .≫ Contrairement a de nombreux generaux de cette guerre, Castelnau est souvent au contact des soldats. Il se rend frequemment dans les tranchees en disant : ≪ Je vais jusqu'aux obus ≫. Il visite egalement les postes de secours et les hopitaux. Lors d'un de ses passages, decouvrant par hasard une piece sombre dans laquelle sont entasses des grands blesses en train de mourir, il explose : ≪ Je n’admets pas que mes soldats meurent comme des chiens ; donnez-leur donc la douceur de mourir dans des lits et de se sentir soignes et entoures dans leurs derniers moments [ 59 ] . ≫

Il s'estime responsable des pertes et pense que son premier devoir est de les limiter. Aussi, tout au long de la guerre, il pourchasse farouchement toute demonstration de cranerie et d’heroisme inutile. Il interdit formellement ce qu’il appelle les ≪ tirailleries ≫ et prohibe les coups de main que les officiers ordonnent parfois pour des motifs infondes. Dans son livre, Fusilles pour l'exemple , Andre Bach cite Castelnau comme l'un des generaux les moins repressifs de cette guerre [ 60 ] .

Memorial de Verdun [ modifier | modifier le code ]

Alors qu’au cours de la guerre, le role decisif de Castelnau a propos de la bataille de Verdun est reconnu par tous, y compris par les Allemands, qui le qualifient du titre ≪?le sauveur de Verdun?≫ [ 61 ] , cette contribution est volontairement occultee apres-guerre par les partisans des marechaux Joffre et Petain, qui reecrivent l’histoire en faveur de leurs champions. Le personnage de Castelnau disparait alors du memorial de cette bataille. Il faudra attendre la periode du centenaire pour que les historiens corrigent ces hagiographies et retablissent le role essentiel de Castelnau. En particulier, Jean-Yves Le Naour ecrit en 2016 un article [ 62 ] dans lequel il precise : ≪ La situation qui se retablit in extremis le ne doit rien a sa presence ni a ses ordres [celle de Petain] mais au sacrifice des poilus, d’une part, et aux instructions du general de Castelnau, de l’autre […] Petain est convoque au Grand Quartier General (GQG) de Chantilly pour le a 8 heures du matin : c’est dire qu’il ne pourra pas se rendre a Verdun avant la fin de la journee. Or le temps presse. [La veille au soir, le 24] le general de Castelnau, l’adjoint de Joffre, ne tient plus en place. La situation est grave et les heures sont decisives. Aussi fait-il reveiller Joffre aux alentours de 23 heures et obtient l’autorisation de se rendre a Verdun pour apprecier la situation et y prendre les decisions qui s’imposent. Dans la nuit, par telephone, et dans la matinee du 25, a Dugny ? QG du general Herr , le commandant de la region fortifiee ?, Castelnau multiplie les ordres : il y fait avancer le 20 e corps , arrive en renfort, mais que l’on n’a pas laisse passer sur la rive droite, car la situation parait perdue. On lui objecte que, si jamais le corps d’armee passe la Meuse, il risque d’etre pris dans la nasse. Il suffira que les Allemands bombardent les ponts pour lui interdire toute retraite et l’aneantir. Castelnau s’en moque et coiffe le commandement local pour pousser le 20 e  corps en avant. A la fin de la journee, les renforts parviennent enfin aux defenseurs de Verdun, harasses par cinq jours et quatre nuits de combat. Le , l’offensive allemande est enrayee. Sans cette intervention energique de Castelnau, la chute de la rive droite de la Meuse ? dont le commandement local comme le GQG avaient deja fait leur deuil ? etait ineluctable.?≫ Castelnau, en tant que numero deux des armees francaises a cette epoque, court-circuite a de nombreuses reprises la chaine de commandement lors de cette bataille, imposant les mouvements de troupes qu'il a penses.

Jamais apres la guerre, le general de Castelnau ne s’elevera contre ces detournements operes au profit de la legende de Joffre ou de Petain. Sans doute accordait-il beaucoup plus de valeur a ce temoignage qu’il recevra de la part de Jean Tocaben, jeune officier ayant combattu a Verdun et qui publie en 1931, un livre de souvenirs preface par Andre Tardieu [ 63 ] .

Cet ouvrage contient une page vecue qui demontre bien l’image dont beneficiait le general de Castelnau dans la troupe chez les soldats du front :

≪ Nous montions a Verdun. Nous pataugions dans les flaques de la route, lamentable troupeau. Une auto corne derriere nous, auto d’etat-major, evidemment, limousine bien close ou quelque officier fringant des bureaux va nous jeter a la face l’insulte des paquets de boue… Or il advint une chose insolite : la voiture, au lieu de rouler en trombe en nous eclaboussant, tardait a nous depasser… Derriere moi, au lieu du pietinement mou de la horde, je percevais subitement comme l’ebauche d’une cadence. Qu’y avait-il donc?? Comme je tournais la tete, la voiture arrivait pres de moi, roulant avec une lenteur inattendue, et, dans cette voiture, il y avait, debout, penche vers la portiere ouverte, un general, la main au droit du kepi a feuilles d’or, et surtout, la figure apitoyee, ses yeux portant sur nous un regard d’une tristesse infinie?! C’etait le chef supreme apres Joffre, Castelnau, le general aux trois fils morts, combattants comme nous, qui, de toute son ame, nous saluait… Je compris pourquoi mes hommes, d’eux-memes, rectifiaient l’allure et marquaient le pas. ≫

Citations [ modifier | modifier le code ]

De nombreuses citations pretees a Castelnau sont apocryphes. Par contre, il en existe certaines qui sont attestees par des documents irrefutables.

≪ En avant, partout, a fond ! ≫ le a la bataille de la trouee de Charmes [ 64 ] .

Le colonel Charles Repington, correspondant de guerre, rapportait dans le Times apres sa visite a Verdun les paroles de Castelnau : ≪ Plutot que de se soumettre a l’esclavage allemand, la race francaise tout entiere perira sur le champ de bataille [ 65 ]  ≫ .

Dans son hommage a l'Armee pour le journal L'Echo de Paris du , Castelnau ecrit : ≪ L'infanterie francaise a triomphe de cet infernal dechainement de fureur et d'horreur qui a depasse tout ce que l'imagination humaine a jamais pu concevoir [ 66 ]  ≫ .

Declaration de candidature de Castelnau pour les elections legislatives de 1919 : ≪ Je trouve la le plus efficace moyen de m’acquitter de la dette imperissable que nous autres, les chefs, nous avons contractee vis-a-vis de ceux que nous eumes l’honneur de commander. Nous avons tant exige de nos hommes pendant la guerre, ils nous ont tant donne que pour la sauvegarde et l’amelioration de leurs interets, il nous faut travailler avec une invariable constance [ 67 ]  ≫ .

Son opinion a propos de Petain et de Vichy pendant l'ete 1940 : ≪ Plus que jamais, l’armistice m’apparait comme ignominieux ; je ne puis expliquer cet acte que par la profonde defaillance intellectuelle et morale de Petain, Weygand et Cie […] Bazaine a ete traduit en conseil de guerre pour un crime dix fois moins douloureux que devra l’etre Petain. Chez celui-la, l’orgueil senile quand ≪ il fait don de sa personne a la France ≫, le defaitisme, la faiblesse intellectuelle le disputent a la lachete ≫ […] Le gouvernement du marechal est affreux dans sa mentalite. La voie ou il nous mene sera celle de la catastrophe [ 68 ]  ≫ .

En 1942, a un pretre venu lui apporter un message du cardinal Pierre Gerlier lui demandant de moderer ses critiques vis-a-vis du marechal, Castelnau replique : ≪ Votre cardinal a donc une langue ? Je croyais qu’il l’avait usee a lecher le cul de Petain [ 69 ]  ≫ .

Grades [ modifier | modifier le code ]

  •  : general de brigade
  •  : general de division
  •  : rang et prerogatives de commandant de corps d'armee
  •  : general de division maintenu en activite sans limite d'age
  • rang de commandant d'armee et appellation de general d'armee maintenu en activite sans limite d'age

Decorations [ modifier | modifier le code ]

(Nota : la medaille militaire se porte en avant la LH pour les officiers generaux ayant commande au front, attention selon La Grande Chancellerie aucun texte officiel n'existe et il s'agit d'une simple habitude)

Postes occupes [ modifier | modifier le code ]

  •  : commandant de la 24 e  brigade d'infanterie
  •  : commandant de la 7 e  brigade d'infanterie et des subdivisions de region de Compiegne et de Soissons
  •  : commandant de la 13 e  division d'infanterie et des subdivisions de region de Lons-le-Saunier , de Langres et de Besancon
  •  : premier sous-chef d'etat-major de l'Armee et membre du Comite technique d'etat-major
  •  : membre du Conseil superieur de la guerre et commandant de la 2 e  armee de mobilisation
  •  : commandant de la 2 e  armee
  •  : commandant du groupe d'armees du Centre
  •  : chef d'Etat-Major general des armees francaises
  •  : commandant du groupe d'armees de l'Est
  •  : en mission en Russie pour le compte du gouvernement
  •  : commandant du groupe d'armees de l'Est
  •  : president de la Commission nationale des sepultures militaires

Hommages [ modifier | modifier le code ]

Plaque 42 avenue de La Bourdonnais ( 7 e  arrondissement de Paris ), ou il vecut.
  • Avenue du General-de-Castelnau a Montastruc la Conseillere
  • Rue du General-de-Castelnau a Paris.
  • Rue du general de Castelnau a Strasbourg, Nancy, Strasbourg.
  • Rue Castelnau a Thionville, Riedisheim, Dijon, Domnasle-sur-Meurthe.
  • La station de metro De Castelnau a Montreal est nommee ainsi en son honneur.
  • La caserne Castelnau, a Chaumont (Haute-marne), occupee par l'escadron de gendarmerie mobile 32/7 appartenant au groupement III/7 de gendarmerie mobile .
  • La caserne Castelnau, batie a Treves (Allemagne) , a laisse sa place au quartier du meme nom.
  • La 198 e  promotion de l' Ecole speciale militaire de Saint-Cyr (2011-2014) dite ≪ Promotion de Castelnau ≫ honore ainsi le general de Castelnau et y associe le souvenir de son fils Xavier, saint-cyrien egalement.
  • Musee Castelnau, 13 e  DBLE, quartier Castelnau, camp du Larzac, La Cavalerie .
  • A Metz, en Moselle, dans le quartier du Sablon, une rue est nommee ≪ Rue du General de Castelnau ≫ par arrete du conseil municipal du . Depuis, elle est nommee simplement ≪ Rue de Castelnau ≫.
  • Rue General de Castelnau a La Roche-sur-Yon , Bordeaux , Nantes et Brest .
  • Boulevard de Castelnau aux Sables-d'Olonne .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. L'universitaire Corinne Bonafoux sous la direction de l'historien Serge Berstein a reactualise le profil politique du general de Castelnau dans une these de doctorat d'Etat dont le president du jury etait Rene Remond . Cette these a ete publiee aux editions Fayard sous le titre A la droite de dieu : la Federation nationale catholique, 1924-1944 . D'autres communications ont ete faites a ce sujet lors de colloques internationaux qui se sont tenus a Nancy et a Lille au cours des annees 2000 : cf. ≪ Un conservatisme modere ? Le cas de la federation nationale catholique ≫, dans Les ≪ chretiens moderes ≫ en France et en Europe 1870-1960 , Jacques Prevotat, Jean Vavasseur-Desperriers (dir.) ; avec la collaboration de Jean-Marc Guislin. Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2013 ( ISBN   2757404458 ) .
  2. Gustave Chaix d'Est-Ange (1863-1923), Dictionnaire des familles francaises anciennes ou notables a la fin du XIX e  siecle, de Cun a Des , t.  13, 1903-1929 (1914) ( lire en ligne ) , p.  18-20
  3. Laurent Lagneau, ≪  Verdun 1916-2016 ? L’injustice faite au general Edouard de Castelnau  ≫, sur opex360.com , .
  4. Olivier Forcade ( dir. ), Militaires en republique, 1870-1962 les officiers, le pouvoir et la vie publique en France : actes du colloque international tenu au Palais du Luxembourg et a la Sorbonne les 4, 5 et 6 avril 1996 , Paris, Publ. de la Sorbonne, coll.  ≪ Histoire de la France aux XIX e et XX e  siecles ≫, , 734  p. ( ISBN   978-2-85944-362-7 , OCLC   890165236 , lire en ligne ) , p.  405 .
  5. L'Aurore , .
  6. Bibliotheque nationale de France, Revue Universelle , 1901, T1, N1, p.  1171.
  7. Cf. article du journaliste qui signe sous le pseudonyme ≪ Saint Just ≫ dans Armee et Democratie ,
  8. Il semble que ce surnom de ≪ capucin botte ≫ lui ait ete d’abord attribue par Charles Debierre , le president du Grand Orient de France  : cf. La lanterne , .
  9. L'Homme libre , .
  10. Les Armees francaises dans la Grande Guerre , tome 1, volume 1, p.  303.
  11. Rene Agis Pichot-Duclos , Reflexions sur ma vie militaire au GQG de Joffre : [souvenirs] , Paris, Arthaud , , p.  213 .
  12. Guy Pedroncini , Un grand soldat oublie : le general Leon Durand , , p.  549-561 .
  13. Charles Bonnefon (envoye special a Berlin), "Ce que m'a dit le marechal von Kluck", L'Echo de Paris, 19 decembre 1919 ( Lire en ligne ).
  14. (en) William Philpott , Bloody victory : the sacrifice on the Somme and the making of the twentieth century , Londres, Abacus, , 760  p. ( ISBN   978-0-349-14265-4 , OCLC   958129650 , lire en ligne ) .
  15. Raymond Poincare , Au service de la France : neuf annees de souvenirs , Paris, Plon , , vol.  6, ≪ Les Tranchees, 1915 ≫, p.  197 et vol.  7, ≪ Guerre de siege, 1915 ≫, p.  113, 128 .
  16. AFGG, IV/1, annexe n o  237 : ≪ Memorandum preparatoire a la reunion des commandants en chef des armees alliees prevue le 1 er  mars ≫.
  17. AFGG IV/1/ annexe n o  681 : ≪ La defense de Verdun se fera sur la rive droite ≫. [1]
  18. AFGG IV/1/ annexe n o  682 : ≪ Castelnau nomme Petain a la tete de toutes les troupes engagees a Verdun ≫ [2] .
  19. AFGG IV/2/A2, annexe n o  1463. [3]
  20. AFGG IV/1/A3 n o  2106. [4]
  21. AFGG IV/3/A2-1 annexe n o  1611. [5]
  22. Les Armees francaises dans la Grande Guerre 1, annexes 2, 1, annexe 2 , t.  7 : La campagne offensive de 1918 et la marche au Rhin. 18 juillet 1918-28 juin 1919. 1, annexes 2, n o  671-1292 , Paris, Imprimerie nationale, , volume 2, annexe n o  750 : ≪ plan de l'offensive de Lorraine de  ≫.
  23. SHD-DITEEX, 1K795, fonds Castelnau, lettre a sa famille (carton 11).
  24. a et b Edmond Buat et Frederic Guelton (annotations) ( pref.  Georges-Henri Soutou), Journal du general Edmond Buat : 1914-1923 , Paris, Perrin ; ministere de la Defense, , 1481  p. ( ISBN   978-2-262-03839-7 , OCLC   930946852 ) .
  25. a et b Raymond Poincare , Au service de la France : neuf annees de souvenirs , Paris, Plon , , vol. 7, ≪ Guerre de siege, 1915 ≫, p. 113 .
  26. Le Rappel , .
  27. ≪ Les elections prochaines ≫, La Revue hebdomadaire , , p.  34.
  28. a et b Benoit Chenu 2017 , p.  263-266.
  29. ≪ Demande d'interpellation sur les raisons qui ont empeche le ministre de la Guerre de proposer le general de Castelnau pour la dignite de marechal de France ≫, L'Echo de Paris , .
  30. L'Homme Libre , .
  31. Corinne Bonafoux-Verrax, A la droite de dieu : la Federation nationale catholique, 1924-1944 , Paris, Fayard , coll.  ≪ Nouvelles etudes contemporaines ≫, , 658  p. ( ISBN   978-2-213-61888-3 , OCLC   255403274 ) , p.  262-266 .
  32. Le Drapeau ,
  33. ≪  L'Echo de Paris  ≫, sur Gallica , (consulte le ) .
  34. Corinne Bonafoux 2004 , p.  328-331.
  35. Site de la Mutuelle familiale d'Ile-de-France
  36. L'Echo de Paris , .
  37. L'Echo de Paris , .
  38. L'Ouest-Eclair , .
  39. L'Ouest-Eclair , .
  40. L'Echo de Paris , .
  41. La Croix , .
  42. Sept , .
  43. Esprit , ,
  44. Esprit , .
  45. L'Echo de Paris , .
  46. Corinne Bonafoux, op. cit. , p.   351-360 .
  47. Institut catholique de Toulouse, papiers prives Castelnau, correspondance.
  48. Cf.Corinne Bonafoux op. cit., p. 467-468. Ce fait est egalement rapporte par Charles d’Aragon , chef du reseau Combat pour le Tarn dans son ouvrage, La Resistance sans heroisme , Le Seuil, 1977.
  49. La Croix , .
  50. Claude Franc , Le haut-commandement francais sur le front occidental, 1914-1918 , Paris, Editions Soteca, , 458  p. ( ISBN   978-2-916385-78-5 , OCLC   795756445 ) , p.  139 .
  51. (en) James G Harbord , Leaves from a war diary , Dodd, Mead, .
  52. Paul Gaujac , Les Generaux de la victoire , t.  1, City, Paris Histoire & Collections, coll.  ≪ La Grande Guerre ≫, , 66  p. , 2 vol : t. 1. Generaux francais de la grande guerre  ; t. 2. Generaux francais de la victoire, 1914-1918 ( ISBN   978-2-35250-040-7 et 978-2-352-50041-4 , OCLC   154805550 ) , p.  29 .
  53. Ferdinand Foch , Memoires pour servir a l'histoire de la guerre de 1914-1918 , Paris, Les editions de l'officine, ( ISBN   978-2-914614-73-3 , OCLC   494365726 ) , p.  169 .
  54. Marechal Joffre, Memoires du marechal Joffre (1910-1917) , Paris, Plon, 1932, vol.  1, p.  451.
  55. L'Homme libre , .
  56. Benoit Chenu 2017 , p.  114, 144, 375-378.
  57. Yves Gras , Castelnau, ou l'art de commander ? 1851-1944 , Paris, Denoel , , 466  p. ( ISBN   978-2-207-23673-4 , OCLC   243447717 ) .
  58. Jean de Pierrefeu , G.Q.G. Secteur 1 : trois ans au Grand quartier general , Paris, L'Edition francaise illustree, , t. 1er. ≪ L'Etat-major de la victoire ≫ ; ≪ Le crepuscule de Joffre ≫ ; ≪ La tragique aventure de Nivelle ≫ -- t. 2e. ≪ Petain, organisateur de la victoire ≫ ; ≪ Foch et Petain ≫, p.  112 .
  59. Yves Gras 1990 , p.  206.
  60. General Andre Bach , Fusilles pour l'exemple. 1914-1915 , Paris, Editions Tallandier , ( 1 re   ed. 2003), 617  p. ( ISBN   979-10-210-0125-1 , OCLC   876340202 ) .
  61. Strassburger Post , .
  62. Jean-Yves Le Naour , ≪  Petain, l'imposteur de Verdun  ≫, sur historia.fr , (consulte le ) .
  63. Jean Tocaben et Andre Tardieu , Virilite (Au front de la grande guerre)… , .
  64. Armees Francaises dans la Grande Guerre , tome 1, volume 2, annexe n o  416 : ordre signe par Castelnau le a 15 heures.
  65. La Lanterne , 9 avril 1916.
  66. ≪ Hommage a l'Armee du general de Castelnau ≫, L'Echo de Paris , 14 juillet 1919.
  67. Francois Bedel Girou de Buzareingues, ≪ Un general en chef sans baton, le general de Castelnau, vainqueur du Grand-Couronne de Nancy ≫, Conference de l'Academie de Montpellier , 28 novembre 2016.
  68. Corinne Bonafoux, op. cit. , correspondance famille de Castelnau.
  69. Charles d'Aragon, op. cit. , p.  25.
  70. L'Echo de Paris ,

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • ≪ Edouard de Castelnau ≫, dans le Dictionnaire des parlementaires francais (1889-1940) , sous la direction de Jean Jolly, PUF , 1960 [ detail de l’edition ] .
  • Victor Giraud , Le General de Castelnau , Ed. Spes, .
  • (en) Oscar L. Arnal, Ambivalent Alliance : The Catholic Church and the Action Francaise, 1899-1939 , University of Pittsburgh Press, ( ISBN   0-8229-3812-X , lire en ligne )
  • Yves Gras , Castelnau, ou l'art de commander : 1851-1944 , Paris, Denoel , , 466  p. ( ISBN   978-2-207-23673-4 , OCLC   243447717 ) .
  • Corinne Bonafoux-Verrax, ≪ Le general de Castelnau au service de la patrie et de la foi ≫ , dans Olivier Forcade (dir.), Militaires en republique, 1870-1962, les officiers, le pouvoir et la vie publique en France : actes du colloque international tenu au Palais du Luxembourg et a la Sorbonne les 4, 5 et 6 avril 1996 , Paris, Publ. de la Sorbonne, coll.  ≪ Histoire de la France aux XIX e et XX e  siecles ≫, , 734  p. ( ISBN   978-2-859-44362-7 , OCLC   890165236 , lire en ligne ) .
  • Corinne Bonafoux-Verrax , A la droite de Dieu : la Federation nationale catholique, 1924-1944 , Paris, Fayard , coll.  ≪ Nouvelles etudes contemporaines ≫, , 658  p. ( ISBN   978-2-213-61888-3 , OCLC   255403274 ) .
  • Francois Cochet ( dir. ) et Remy Porte ( dir. ), Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918 , Paris, Robert Laffont , coll.  ≪ Inedit ; Bouquins ≫, , 1120  p. ( ISBN   978-2-221-10722-5 , OCLC   265644254 ) , ≪ Castelnau, general Noel, Joseph, Edouard de Curieres de (1851-1944) ≫ .
  • Corinne Bonafoux-Verrax, ≪ Un conservatisme modere ? Le cas de la Federation nationale catholique ≫ , dans Jacques Prevotat (dir.) et Jean Vavasseur-Desperriers (dir.) et al., Les ≪ chretiens moderes ≫ en France et en Europe, 1870-1960 , Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll.  ≪ Histoire et civilisations ≫, , 485  p. ( ISBN   978-2-757-40445-4 , OCLC   955345140 ) .
  • Jean-Paul Huet , Edouard de Castelnau, 1851-1944 : l'artisan de la victoire , Turquant, Anovi, , 118  p. ( ISBN   978-2-914818-63-6 , OCLC   869875280 ) .
  • Patrick de Gmeline , Le General de Castelnau (1851-1944). L'homme, le soldat, le chretien , Janze, Charles Herissey Editions, , 244  p. ( ISBN   978-2-914417-48-8 , OCLC   881255614 ) .
  • Benoit Chenu , Castelnau : ≪ le quatrieme marechal ≫ 1914-1948 , Paris, Bernard Giovanangeli editeur, , 446  p. ( ISBN   978-2-7587-0204-7 , OCLC   1022926635 ) .
  • Leon Zeller , Louis Zeller et Claude Franc ( pref.   Jean-Louis Georgelin ), Souvenirs du marechal Joffre et du general de Castelnau , Paris, Economica , , 272  p. ( ISBN   978-2-7178-7102-9 ) .
  • Benoit Chenu, La bataille des cinq empires , Paris, editions L’Artilleur, 2021, 528  p. ( ISBN   978-2810010240 , OCLC   2810010242 ) .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

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