Edouard Drumont vers 1880.
Biographie
Naissance
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Deces
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Sepulture
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Nom de naissance
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Edouard Adolphe Drumont
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Nationalite
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Formation
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Conjoints
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Autres informations
Proprietaire de
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Ideologie
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Membre de
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Genres artistiques
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Edouard Drumont
, ne le
a
Paris
et mort le
dans la meme ville, est un
journaliste
,
ecrivain
,
polemiste
et
homme politique
francais
d'
extreme droite
.
Fondateur du journal
La Libre Parole
,
antidreyfusard
,
nationaliste
et
antisemite
, il participe a la fondation de la
Ligue nationale anti-semitique de France
. Depute d'
Alger
de 1898 a 1902, il est l'une des principales figures historiques de l'
antisemitisme en France
.
Ne en
1844
a Paris sous la
monarchie de Juillet
, Edouard Adolphe Drumont doit, tres jeune, subvenir aux besoins des siens, en raison de la grave maladie dont souffre son pere Adolphe, d'une famille paysanne originaire des
Flandres
. Celui-ci, qui est expeditionnaire (employe a la copie d'actes juridiques) a l'
hotel de ville de Paris
, et qui a donne a son fils une education plus republicaine que catholique, doit etre interne a l’
asile psychiatrique de Charenton
pour
melancolie delirante
en 1861, creant une felure intime chez le jeune Edouard qui rejette alors le monde moderne, comme l’ecrira
Georges Bernanos
, grand admirateur d'Edouard Drumont :
≪ Moins qu'un autre, le pere de Drumont n'etait homme a souffrir qu'on mit une chemise de force a l'esprit humain : c'etait un de ces reveurs sages et circonspects, moins tetus, comme on en voit dans nos vieux pays du Nord, avec leurs yeux bleus tranquilles enfantins, et leurs colossales epaules. D'ailleurs ancien eleve de l'
Ecole des chartes
, ami des livres et fort erudit
[
1
]
. ≫
Caricature par
Aristide Delannoy
parue dans
Les Hommes du jour
(1908).
Edouard Drumont entre, des la mort de son pere, a l'hotel de ville ou il travaille six mois. Il a 17 ans. Son reve est de devenir homme de lettres. Il se lance dans le
journalisme
et entre au
Moniteur du batiment
, puis il collabore au
Diable a quatre
, un journal d'
Hippolyte de Villemessant
(journaliste qui a ressuscite
Le Figaro
en
). Il travaille parallelement a
L'Inflexible
, ou il devoile les secrets de Villemessant, qui le congedie. Il publie des articles dans divers journaux comme
La Liberte
(ou il s'occupe a la fois des reportages, des chroniques litteraires, des etudes d'art et meme la derniere heure au Corps legislatif). Edouard Drumont reste chroniqueur d'art a
La Liberte
de
1874
a
1886
, ou il a pu etre engage grace a un article qu'il avait ecrit sur
Emile de Girardin
, directeur de ce journal.
Au sein de
La Liberte
, il n'expose pas ses idees
politiques
. Il revele ses talents d'
historien
dans la
Revue de la Revolution
. Il ecrit dans
Le Bien public
, mais aussi dans
L'Univers
,
Le Nain jaune
,
La Presse theatrale
, la
Chronique illustree
,
Le Contemporain
,
La Revue de France
,
Le Gaulois
,
Le Petit Journal
(critique d'art), etc. Il compose les oraisons funebres d'
Emile Pereire
? qu'il compare a
Napoleon
I
er
? et de son frere Isaac. Il se fait d'abord connaitre par la publication de plusieurs ouvrages non politiques. Si sa premiere œuvre litteraire est une piece de theatre en un acte, cosignee avec Aime Dollfus,
Je dejeune a midi
(
1875
)
[
2
]
, son premier livre publie est
Mon Vieux Paris
, paru a 34 ans en
1878
. L'ouvrage est un parcours commente de la
capitale
, emaille de reflexions empreintes de nostalgie et de regret. Suivent
Les Fetes nationales a Paris
(
1878
) et
Le Dernier des Tremolin
(
1879
).
En
1880
, Drumont redige l'introduction d'un ouvrage inedit intitule
La Mort de
Louis XIV
. Cet ouvrage est concu par les freres Anthoine (garcons de la chambre de Louis XIV). L'introduction que redige Edouard Drumont revele, selon ses detracteurs, qu'il est un ferme partisan du
monarchisme
:
≪
Louis XIV
mourant, comme Louis XIV vivant, represente le
XVII
e
siecle dans sa manifestation la plus admirable et la plus elevee
[ref. necessaire]
. ≫
.
Edouard Drumont caricature par
B. Moloch
dans le
Monde moderne
, 1898.
Le Repas de l'ogre
, caricature d'Edouard Drumont par
Charles Leandre
, en couverture du journal
Le Rire
,
.
Edouard Drumont est converti par le
jesuite
Stanislas du Lac
, qui l'aurait engage a ecrire
La France juive
et lui aurait fourni des fonds pour creer la
Libre Parole
[
3
]
.
En
1885
, Edouard Drumont publie un opuscule de quarante-trois pages intitule
Le Vol des diamants de la couronne au garde meuble
. Appele a la direction du
Monde
en 1886, il publie, en avril de la meme annee,
La France juive
, qui est un succes editorial avec 62 000 exemplaires vendus des la premiere annee
[
4
]
et atteint vite la
150
e
edition, ce qui en fait l'un des plus grands succes du livre politique sous la
III
e
Republique
. L'ouvrage vaut a son auteur, en meme temps que la
notoriete
, une condamnation a une forte
amende
et deux
duels
.
L'un de ces duels l'oppose a
Arthur Meyer
, directeur du
Gaulois
[
5
]
. Les temoins de Drumont sont
Alphonse Daudet
et
Albert Duruy
, deux de ses amis ecrivains. Durant le duel, Meyer saisit l'epee de Drumont de la main gauche (action formellement interdite) et le blesse a la jambe. A la suite de cet incident, Arthur Meyer sera condamne a une amende de 200 francs
[
6
]
.
Edouard Drumont publie ensuite
La France Juive devant l'opinion
(
1886
),
La Fin d'un monde
(
1889
),
La Derniere Bataille
(
1890
),
Le Testament d'un
antisemite
(
1891
) et
Le Secret de Fourmies
(1892). En 1890, Drumont fonde la
Ligue nationale antisemitique de France
. Il critique le
cosmopolitisme
de ce qu'il appelle la race juive, ce qui s'oppose pour lui au
nationalisme
fort qu'il defend. Drumont devient alors l'antisemite le plus celebre de France. Son succes tient en partie a ce qu'il puise a l'ensemble des courants antisemites de l'epoque, de l'antisemitisme
anticapitaliste
de la gauche a l'antisemitisme traditionnel
catholique
en passant par le
racisme
biologique, pour en tirer un systeme d'explication universelle ou le Juif devient le responsable de tous les maux
[
7
]
. Catholique et
royaliste
, il se dit egalement pendant un temps
socialiste
et multiplie les contacts dans les partis de gauche
[
8
]
.
Le psychanalyste Francois Richard classe Drumont comme un
anarchiste de droite
[
9
]
, bien que son attitude vis-a-vis de l'anarchisme ait ete ambivalente
[
10
]
.
En 1890, Drumont se presente aux elections du conseil municipal du
7
e
arrondissement de Paris
. Soutenu par
Albert de Mun
ainsi que par des cercles royalistes, bonapartistes et
boulangistes
locaux, il perd neanmoins l'election, notamment a cause de la campagne menee contre lui par le baron
Rene Reille
au sein des notables conservateurs du quartier du Gros Caillou
[
ref.
souhaitee]
.
La UNE du
Petit Journal
du
. Outre ≪ Les litanies de M.
Clemenceau
[
sic
]≫, une violente attaque contre ce dernier, le journal salue (a droite) la candidature a
Amiens
de ≪ notre eminent confrere M. Drumont ≫ pour les
legislatives de 1893
.
Pour donner plus d'ampleur a sa campagne, il lance le
La Libre Parole
, avec comme sous-titre : ≪ La France aux Francais ≫.
Dans un article, il accuse le depute
Auguste Burdeau
, rapporteur de la commission parlementaire chargee de se prononcer sur le renouvellement des avantages accordes au conseil de regence de la
Banque de France
, d'avoir recu des fonds de la part d'un des membres du conseil de regence, le banquier
Alphonse de Rothschild
, pour conclure au renouvellement des privileges. Tres vite, il est emprisonne a la
Prison de Sainte-Pelagie
du
au
, purgeant une peine de trois mois de prison infligee par la cour d'assises de la Seine pour avoir diffame le depute Burdeau.
Ayant recu des documents confidentiels du baron
Jacques de Reinach
, Edouard Drumont revele depuis sa cellule un a un les noms des politiciens et journalistes corrompus et les mecanismes de l'escroquerie du
scandale de Panama
[
11
]
. L'ecrivain
Maurice Barres
y fit reference
[
12
]
dans son livre
Leurs Figures
.
Dans ses colonnes, il qualifie le systeme politico-financier de
≪ presque tout entier tenu par des mains juives ≫
. Les articles, ecrits a cette occasion, sont ensuite reunis en un volume :
De l'or, de la boue, du sang
, en
1896
. Le
, il preside le
1
er
congres de la
Democratie chretienne
[
13
]
a
Lyon
.
Drumont lit
L'Etat juif manifeste du sionisme
de
Theodor Herzl
en
1897
.
En 1898, en pleine
affaire Dreyfus
, Drumont attaque
Georges Clemenceau
, un des meneurs du parti dreyfusard, dans un article de son journal :
≪ Je suis trop modeste, monsieur, pour pretendre que mes services militaires egalent ceux de tant de generaux et de tant d'officiers d'elite que Zola traine dans la boue aux applaudissements de votre bande. Ils me donnent le droit, cependant, d'exprimer mon mepris pour l'homme qui ne s'est apercu qu'il y avait une armee francaise que lorsqu'il a eprouve le besoin de cracher dessus.
[…]
Maire de Montmartre, vous etiez le complice du juif Simon Mayer qui assassinait nos generaux et presidait au renversement de la Colonne devant les Prussiens qui riaient, comme ils rient aujourd'hui.
Depute, vous etiez le commandite et l'homme a tout faire du juif allemand Cornelius Herz.
Vomi par vos electeurs et redevenu journaliste, vous vous etes fait le defenseur du traitre Dreyfus.
Vous etes un miserable, evidemment, mais dans votre genre, vous avez au moins le merite d'etre complet. ≫
En reponse, Clemenceau defie Drumont en duel et choisit l'usage du pistolet, avec trois balles chacun, a vingt pas de distance. Drumont choisit pour temoin
Albert Monniot
, qui confie aux autres collaborateurs de
La Libre Parole
: ≪ Je viens de voir Vaulquin ; il parait que le salaud est en pleine forme. A vingt pas, il met sa balle dans une piece de cent sous. Drumont est mort. ≫ Le journaliste myope, oppose a l'un des meilleurs tireurs de la scene politique, sort toutefois indemne de ce duel
[
14
]
.
En 1893 il se presentait a Amiens.
A la suite des emeutes
antisemites
d'
Alger
en
1898
, l'agitateur
Max Regis
convainc Edouard Drumont de se presenter dans cette ville aux
elections legislatives
: elu depute d'Alger en mai, l'ecrivain devient a la Chambre dirigeant du ≪
groupe antisemite
≫, compose de 28 deputes
[
15
]
. Il s'oppose vivement a la revision du proces de
Dreyfus
(
1897
-
1898
), reclame des poursuites contre
Zola
et l'abrogation du
decret Cremieux
(
1899
), soutenu par les quatre deputes d'
Algerie
[
15
]
.
Le groupe se disloque cependant rapidement. En 1901, il lance le
Comite national antijuif
, qui vise a ≪ substituer une Republique vraiment francaise a la Republique juive que nous subissons aujourd'hui ≫, avec les deputes
Charles Bernard
et
Firmin Faure
[
15
]
, ce qui ne l'empeche pas d'etre battu aux
elections generales
du
, remportees par le
Bloc des gauches
.
Apres avoir perdu son siege de depute, il reprend son metier de journaliste et d'ecrivain.
En 1909, il echoue de justesse a etre elu membre de l'
Academie francaise
. Au premier tour, il obtient 10 voix contre 12 pour
Marcel Prevost
. Ce dernier l'emporte finalement apres un quatrieme scrutin, le
[
16
]
.
Le
, il prend la direction du journal
Le Peuple francais
. Il passe une partie de la fin de sa vie en
Seine-et-Marne
au
chateau de Saint-Ange de Villecerf
[
17
]
puis dans l'
Yonne
, dans le village de
Vallery
[
18
]
.
Il meurt le
, ses obseques se deroulent a
Saint-Ferdinand des Ternes
, en presence de son vieil ennemi
Arthur Meyer
, converti au catholicisme.
Polemiste virulent, Drumont fut implique dans de nombreux duels. Il s'entrainait parfois avec un maitre d'armes dans les locaux de
La Libre Parole
et faisait preuve d'une grande pugnacite contre ses adversaires
[source insuffisante]
. Son ami, le
marquis de Mores
etait egalement un duelliste renomme. Toutefois, Drumont ne rechercha jamais l'affrontement physique avec ses adversaires ; ce furent ces derniers qui eurent a chaque fois l'initiative du defi
[source insuffisante]
:
≪ On connait mes idees en matiere de duel. Je n'ai jamais envoye de temoins a ceux qui m'avaient le plus violemment insulte. Je n'ai jamais refuse, je ne refuserai jamais une reparation a quelqu'un que j'aurais attaque.
Je crois qu'a notre epoque d'universel mensonge, il est necessaire de dire la verite, et cette verite, j'entends la dire a ma facon, mais il est clair que par le fait que je discute les actes de quelqu'un avec une certaine aprete, je signe un billet a ordre sur moi, et que je serai comme Ferry ≪ le dernier des laches ≫ si je ne faisais pas honneur a ma signature. Tout le monde sait qu'il n'y a pas a Paris d'homme moins fanfaron que moi, moins capitaine Fracasse, moins estradier de salle d'armes ; personne ne doute non plus, j'espere, que pour defendre mes idees je suis tres calmement decide a tout. ≫
? Edouard Drumont,
Le Testament d'un antisemite
La
rhetorique
outranciere et les techniques d'ecriture d’Edouard Drumont n'ont pas manque d'etre abondamment caricatures.
Georges Darien
dans son roman
les Pharisiens
(1891) pastiche le style de Drumont pour creer le personnage transparent de l'Ogre, auteur de
La Gaule semitique
. Extrait :
≪ L'Ogre etait un drole. C'etait, au moral et au physique, le plus grandiose echantillon de cretinisme illumine qu'il fut possible de rencontrer. On avait le droit de se figurer un masque aussi vil, une conscience aussi abjecte ; mais il etait absolument interdit a l'imagination la plus ardente de rever une telle ame habitant un tel corps. Pour peu qu'on eut le cœur assez solide pour contempler sa hideur et l'esprit assez ferme pour sonder sa bassesse, il devenait evident que l'Ogre etait, entre tous, un predestine. ≫
Hommage dans l’
Almanach de l'Action francaise
en 1918 :
≪ Tout le mouvement d'antisemitisme auquel l’
Action francaise
entre autres doit une partie de ses origines, est issu de l'essor de Drumont. ≫
Genia Lioubow
signe en 1902, dans la rubrique ≪
Physiognomonie
≫ de la revue de
Gaston Mery
L'Echo du merveilleux
, un article consacre a Edouard Drumont
[
19
]
qui preface son ouvrage
L'Art divinatoire. Les visages et les ames
publie l'annee suivante par
Flammarion
[
20
]
.
Parmi ses amis, il compta un autre essayiste pamphletaire antisemite :
Daniel Kimon
[
21
]
.
Charles Maurras
, dans son
Dictionnaire politique et critique
, dit que
≪ la formule nationaliste est ainsi nee presque tout entiere de lui et Daudet, Barres, nous tous, avons commence notre ouvrage dans sa lumiere. ≫
Plus loin, Charles Maurras ajoute :
≪ Chroniqueur merveilleux, historien voyant et prophete, cet esprit original et libre s'echappait aussi a lui-meme. Il ne vit point tout son succes. ≫
Georges Bernanos
lui a consacre le livre
La Grande Peur des bien-pensants
. Il appelle Edouard Drumont avec affection ≪ mon vieux maitre ≫ ou le ≪ vieux Drumont ≫. Toutefois, comme l'ecrit
Max Milner
,
≪ l'admiration de Bernanos pour Drumont ne va nullement a son racisme sur lequel il insiste somme toute fort peu, mais a certains aspects de sa personne qui nous renseignent davantage sur Bernanos lui-meme ≫ […] et ou il ≪ projette lui-meme son angoisse, sa solitude, sa revolte en presence du mal, sa vocation sacrificielle de temoin impuissant et d'avertisseur inecoute. ≫
De plus, a partir de 1936, Bernanos commence a prendre tres clairement position contre l'antisemitisme d'Etat, nationaliste et raciste, vehicule par l'ideologie nazie et une extreme droite que l'on va bientot retrouver dans les rangs du pouvoir vichyste, que Bernanos abhorre et qu'il va combattre avec force durant toute la guerre.
Dans les
annees 1930
,
Henry Coston
se reclame d'Edouard Drumont en relancant
La Libre Parole
.
En
, l'historien
Gerard Noiriel
publie
Le Venin dans la plume. Edouard Drumont,
Eric Zemmour
et la part sombre de la Republique
, dans lequel il compare la rhetorique identitaire de l'essayiste aux imprecations antisemites de Drumont
[
22
]
,
[
23
]
,
[
24
]
. Selon Noiriel, Zemmour partage avec Edouard Drumont les memes ≪ rhetoriques de l'inversion ≫, c'est-a-dire un recit presente comme une verite taboue qui serait niee par l’histoire officielle ≪ bien-pensante ≫ ou ≪ droits-de-l’hommiste ≫
[
25
]
. Le politologue Vincent Tournier reproche cependant a Noiriel de negliger le fait que Drumont semble caracteristique d'un aspect majeur de l'antisemitisme de l'epoque : la haine des juifs le porte a etre largement philo-arabe et philo-musulman
[
26
]
.
Le journaliste
Christophe Donner
ecrit que Drumont est le ≪ patient zero ≫ de l'antisemitisme francais : ≪ Il n'a pas invente la haine des Juifs, mais il a fait mieux que souffler dessus : il en a cree la version moderne, baptisee ≪ antisemitisme ≫. L'ancestrale judeophobie chretienne se veut desormais ≪ scientifique ≫ et raciale. Avec
La France juive
, Drumont publie un vaste annuaire de la delation avec ses 3 000 noms de personnalites juives ou associees a elles
[
27
]
. ≫
Edouard Drumont caricature par
B. Moloch
dans le
Monde moderne
, 1898.
Les Amis d'Edouard Drumont
, association
francaise
fondee en
1963
par
Maurice Bardeche
en collaboration avec
Xavier Vallat
,
Jacques Ploncard d'Assac
,
Abel Manouvriez
,
Hubert Biucchi
et
Henry Coston
(qui se presentaient comme disciples de Drumont). L'association regroupait des ecrivains et des journalistes (issus des milieux
nationalistes
, de l'
Action francaise
ou de l'
extreme droite
), comme
Emmanuel Beau de Lomenie
,
Robert Coiplet
, Paul-Emile Cadilhac,
Pierre Dominique
,
Dominique Venner
,
Jean-Andre Faucher
,
Georges Gaudy
,
Philippe Roussel
,
Saint-Paulien
[
28
]
. Le groupe comprenait environ une centaine d'adherents.
Ce groupe avait pour but de perpetuer la memoire et l'œuvre d'Edouard Drumont.
Afin de reediter ses ouvrages et, en particulier, ses analyses sur les
Protocoles des Sages de Sion
, l'association fonda une ≪ Societe des amis d'Edouard Drumont ≫ qui se chargea de ce travail editorial. Elle devait decerner un prix annuel pour recompenser l'auteur de la meilleure publication sur Edouard Drumont et son œuvre.
Le deces, durant les annees 1990, de la plupart des membres actifs de l'association, laissa celle-ci en sommeil.
Le
, l'association se reconstitue avec les memes objectifs que l'equipe precedente. Son siege est situe a Paris, a la Librairie
La Licorne bleue
[
29
]
. Le
, le prix a ete decerne a Eloise Benhammou pour son essai,
La Kleptocratie francaise
, paru aux editions Le Jardin des Livres.
Le bureau de l'association
[
29
]
se compose de :
- president : Yves Bruno († 2012)
- secretaire : Olivier Mathieu
[
30
]
- tresorier : Thierry Dreschman
Tombeau d'Edouard Drumont au Pere-Lachaise a Paris.
Mort le
[
31
]
,
[
32
]
, Edouard Drumont est provisoirement inhume au
cimetiere parisien de Saint-Ouen
. Sa depouille est transferee le
dans sa sepulture definitive au
cimetiere du Pere-Lachaise
(
94
e
division). Seuls quelques membres de sa famille (
M
me
Drumont et son frere, M. Rouyer) et quelques proches (
Charles Devos
,
Raphael Viau
) assistent a la ceremonie
[
33
]
. Le buste qui figure actuellement sur sa tombe est inaugure le
[
34
]
.
En
, pendant la
Seconde Guerre mondiale
, l'inscription
≪ A l'auteur de l'immortel chef-d'œuvre,
La France juive
≫
fut ajoutee a l'initiative de
Jean Drault
a l'occasion d'un ≪ pelerinage ≫ organise par l'Union des forces francaises presidee par
Jean Boissel
[
35
]
.
En 2000
[
36
]
, un
arrete municipal
du
Conseil de Paris
, preside par
Jean Tiberi
, autorise a faire buriner l'epitaphe, consideree comme constituant ≪ un trouble a l'ordre public ≫.
D'autre part, sur une plaque fixee au 3 bis
passage Landrieu
sur la maison ou a habite Edouard Drumont etait ecrit ≪ Ici a vecu Edouard DRUMONT, l'immortel auteur de
La France juive
, qui avait, des 1886, prevu le mal dont la France a failli mourir. En reconnaissance et en reparation ≫
[
37
]
.
- Mon Vieux Paris
, Paris, G. Charpentier editeur, 1878. Seconde edition illustree par Gaston Coindre chez
Editions Flammarion
en 1893
(
BNF
34216893
,
lire en ligne
sur
Gallica
)
?
Prix de Jouy
de l’
Academie francaise
1879.
- Les Fetes nationales a Paris
, Paris, L. Baschet (
1
re
ed.
1878)
(
BNF
32046216
)
- Le Dernier des Tremolin
, Paris, Palme (
1
re
ed.
1879), 328
p.
(
BNF
30356643
,
lire en ligne
sur
Gallica
)
- Louis de Rouvroy de Saint-Simon (
pref.
Edouard Drumont),
Papiers inedits du duc de Saint-Simon : Lettres et depeches sur l'ambassade d'Espagne
, Paris, A. Quantin,
, 411
p.
(
BNF
34080751
,
lire en ligne
sur
Gallica
)
- Les freres Anthoine (
pref.
Edouard Drumont),
La Mort de
Louis XIV
: Journal des Anthoine
, Paris, A. Quantin,
, 156
p.
(
BNF
34080751
,
lire en ligne
sur
Gallica
)
- La France juive
: essai d'histoire contemporaine
, Paris, C. Marpon & E. Flammarion,
(
BNF
34036023
,
tome premier
sur
Gallica
,
tome second
sur
Gallica
)
- La France Juive devant l'opinion
,
1886
- La Fin d'un monde : Etude psychologique et sociale
,
1889
- La Derniere Bataille
,
1890
- Le Testament d'un antisemite
,
1891
- Le Secret de Fourmies
,
1892
lire en ligne
sur
Gallica
- De l'or, de la boue, du sang : Du Panama a l'anarchie
,
1896
- Mon Vieux Paris. Deuxieme serie
, Ernest Flammarion,
1897
; illustrations de
Gaston Coindre
.
- La Tyrannie maconnique
,
1899
- Les Juifs contre la France
,
1899
- Les Treteaux du succes. Figures de bronze ou statues de neige
,
1900
- Les Treteaux du succes. Les heros et les pitres
,
1900
- Le Peuple juif
,
1900
- Vieux Portraits, vieux cadres
,
1903
- Sur le chemin de la vie
(souvenirs) 1914
- Television
- ↑
Georges Bernanos,
La Grande Peur des bien-pensants
, Livre de Poche,
p.
47. Il n'y a cependant aucune trace dans les archives de l'Ecole des chartes d'un eleve du nom de Drumont.
- ↑
Koninklijke Bibliotheek van Belgie : Belgische Bobliografie.
- ↑
L'historien
Adrien Dansette
met toutefois en doute l'influence de ce pretre, tant aupres de Drumont qu'a l'interieur de la
Compagnie de Jesus
.
- ↑
≪ Gregoire Kauffmann : vie et mort du "pape" de l'antisemitisme ≫
, Thomas Wieder, lemonde.fr, 8 mai 2008.
- ↑
Francois Guillet,
La Mort en face. Histoire du duel en France de la Revolution a nos jours
, Aubier,
(
lire en ligne
)
,
p.
431
- ↑
Bernanos, Georges, (1888-1948), Auteur.
,
La grande peur des bien-pensants : Edouard Drumont
, Paris, Le livre de poche,
, 414
p.
(
ISBN
2-253-93302-3
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