L’
Ecole du dimanche
(
Sunday school
en anglais) est une institution
protestante
ou
evangelique
d'enseignement de la
Bible
aux enfants.
Elle met l'accent sur la lecture personnelle de la Bible (
sola et tota scriptura
)
[
1
]
,
[
2
]
.
A l'origine, elle n'etait pas un
culte pour enfants.
Lorsque les premieres Ecoles du dimanche ont ete fondees, les lecons se donnaient en marge du culte. Ne s'agissant pas d'un catechisme d'Eglise, cela permit au mouvement de se developper largement dans l'ensemble du protestantisme et a l'international
[
3
]
. Le contenu des reunions se compose essentiellement d'etude de recits bibliques et de chants.
Aujourd’hui, elle designe l’enseignement adapte que recoivent les enfants et les adolescents, dans une salle ou un batiment distinct d’une eglise
protestante
ou
chretienne evangelique
, pendant le
service
[
4
]
. Dans certaines eglises, l'ecole du dimanche est aussi destinee aux adultes, avant ou apres le
service
.
L'enseignement du
catechisme
etait deja apparu au
XVI
e
siecle
avec
Charles Borromee
a
Milan
au sein de l'Eglise catholique, et quelques ecoles du dimanche surgissent au
XVII
e
siecle
avec Joseph Alleine et Hanna Ball (1733-1792), methodiste du Haut-Wycomb, en
Angleterre
. D'autres precurseurs seraient a signaler aussi dans le judaisme pour ce qui releve de la tradition judeo-chretienne.
La premiere Ecole du dimanche debute en ete 1781 a
Gloucester
en
Angleterre
avec le redacteur en chef du
Gloucester Journal
,
Robert Raikes
[
5
]
.
Structuration du mouvement anglais (debut
XIX
e
siecle)
[
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]
La
Sunday School Society
(en)
est fondee par le
diacre
baptiste
William Fox le 7 septembre 1785 dans l'eglise baptiste de Prescott Street a
Londres
[
6
]
. Ce dernier avait ete touche par des articles de Robert Raikes, sur les problemes de delinquance juvenile
[
7
]
. Le pasteur Thomas Stock et Raikes inscrivent ainsi une centaine d'enfants de six a quatorze ans. La societe publie ses manuels et reunit pres de 4 000 ecoles du dimanche
[
8
]
.
La
Sunday School Union
(SSU) est fondee le 13 juillet 1803. La societe a diffuse en avril 1810 : 300 000 syllabaires, 63 500 Nouveaux Testaments et 8 000 Bibles
[
9
]
.
De la litterature est produite, des bibliotheques creees et meme une ≪ ecole biblique ≫ pour former les moniteurs et les monitrices. Le mouvement se developpe a la meme epoque ou les societes des traites, de colportage, des missions mobilisent de nombreux acteurs. Des Societes denominationnelles sont creees plus tard, avec celle de l'
Eglise methodiste
qui est particulierement active dans ce domaine.
La branche de l’Ecole du dimanche qui prend un caractere plus specifiquement religieux nait apres le 25 juillet 1785, jour de la premiere fete celebree en son honneur, en l'eglise de
Painswick
. Celle-ci a reuni pres de 400 enfants venus passer un examen public, chanter des cantiques, et ecouter la predication du Dr Gasses
[
10
]
. Les enfants de familles protestantes etant davantage scolarises en semaine, l'apprentissage de la lecture, dans ce cadre la, se justifiait moins. Ces enfants pouvaient au moins aller a la
Charity School
en semaine, ce qui n'etait pas le cas des jeunes ouvriers pour qui Raikes ouvre la premiere Ecole du dimanche.
Le taux de
criminalite
est affecte par le mouvement. Auguste Schaffner en temoigne ainsi en 1893 :
- ≪
Actuellement, grace a l'influence moralisatrice de cette œuvre, la statistique criminelle compte 28 % de prisonniers et 45 % de prisonnieres de moins qu'il y a 10 ans : et si je relevais les chiffres concernant les jeunes detenus au-dessous de 16 ans et plus, la proportion serait plus forte encore. C'est ainsi que sur les 113 prisons principales de l'Angleterre, 57 sont fermees pour manque de prisonniers.
≫
[
11
]
.
Les annees suivantes, le nombre d’ecoles du dimanche augmente considerablement en Angleterre et dans beaucoup d'autres pays. En 1788, a peine cinq ans apres les debuts de l’expansion du mouvement, le methodiste
John Wesley
(1703-1791) tint ces propos :
≪
Nurseries de chretiens ! […] la plus haute forme de charite depuis Guillaume le Conquerant.
≫
[
12
]
.
Cette ecole rassemblait les enfants ne frequentant pas le culte, pour leur donner le matin une instruction generale : lecture, ecriture, calcul et histoire sainte. La lecture se faisait dans la Bible. Les premieres Ecoles se tenaient dans la cuisine de
≪ femmes de bonnes mœurs ≫
qui accueillaient les enfants chez elles et etaient remunerees pour cela. Le benevolat qui a toujours ete la regle en France s'est impose en Angleterre comme seule mesure appropriee, pour eviter la mort du mouvement victime de son succes, ne pouvant plus assurer les frais. L'implication des laiques et des femmes marque fortement le mouvement anglophone. Robert Raikes conduisait la classe l'apres-midi au temple, ou le catechisme etait dispense.
L'engagement des femmes dans le mouvement
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]
Bien qu’au debut cette initiative fut fort appreciee, elle fut rapidement confrontee a plusieurs obstacles. On leur reprochait, d’une part, l'importante place du role des femmes dans ces ecoles et, d’autre part, de ne pas respecter le jour de repos en faisant travailler des moniteurs ce jour-la.
Le pasteur Henry Paumier (1820-1899), alors secretaire du Comite de la Societe des ecoles du dimanche, rapportait les propos du pasteur James Inglis qui se fit l'echo de trois griefs a l'encontre du Mouvement naissant en Ecosse : la violation du shabbat et la place prise par les laiques ainsi que les femmes dans cette œuvre : "Quelques-uns [des pasteurs] allerent meme jusqu’a declarer du haut de la chaire que l’instruction des enfants par les laics etait une violation du quatrieme commandement [relatif a l’interdiction pour les laiques de travailler le shabbat] ; ils menacerent meme d’interdire la communion a quiconque oserait se joindre a cette œuvre […] M. Inglis releva enfin, un autre prejuge auquel le temps et l'experience ont fait justice, celui de l’instruction par les femmes. En 1820, "on ne comptait en Ecosse, sur 1 700 instructeurs, que 140 femmes, tant on se defiait de leur travail et de leur influence ; aujourd’hui la proportion etait bien changee ; les femmes comptaient pour moitie dans les rangs de cette noble phalange devouee a l’instruction religieuse des enfants"
[
13
]
Le mouvement des ecoles deguenillees (1844-1870)
[
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]
Les
Ragged schools
(en)
, accueillent de leur cote les enfants les plus ≪ desocialises ≫ (Grigg,
p.
229). Initiees par le cordonnier
John Pounds
(1766-1839), le mouvement se developpe grace a l’action du pasteur anglican
Thomas Guthrie
[
14
]
(1803-1873), et de
Lord Shaftesbury
(1801-1885), fondateur de l’Union des ecoles deguenillees. Trois types de
Ragged Schools
se sont developpees : l'une le dimanche, une autre sous forme de cours du soir en semaine, et enfin la derniere en journee aux jeunes les plus motives des cours du soir, sous forme d'education industrielle
[
15
]
.
L'œuvre du docteur
Thomas Barnardo
(1845-1905)
[
16
]
illustre ces actions menees a Londres au
XIX
e
siecle
[
17
]
. Le pasteur
Ruben Saillens
(1855-1942), alors encore etudiant en theologie a Londres temoigne du caractere perilleux du dispositif mis en place :
≪ Le Dr Barnardo m’a donne dernierement une place de moniteur dans ses Ecoles du Dimanche. Je croyais nos gamins bien mauvais et nos ecoles bien mal organisees [a Lyon], mais ce n’est rien en comparaison de l’East End Juvenile Mission. Le docteur racontait l’autre jour qu’a ses debuts, les eleves l’avaient jete par la fenetre. Dimanche dernier, il s’en est fallu de peu que les gamins ne nous en fissent autant. ≫
[
18
]
.
Le mouvement cesse lorsque la
reforme Forster
est mise en place, creant un reseau d'ecole publiques en 1870. L'ecole primaire devient obligatoire en 1880 en Angleterre et au Pays de Galles (en 1872 en Ecosse).
La
Ligue pour la lecture de la Bible
est fondee en
1867
a
Londres
en
Angleterre
sous le nom de
Mission speciale au service des enfants
(en anglais
Children's Special Service Mission
) par Josiah Spiers
[
19
]
,
[
20
]
. En 2017, la ligue est presente dans 120 pays
[
21
]
.
A cette epoque, les enfants s'y rendaient avec leurs parents, et les moniteurs/trices interrogeaient les enfants sur ce qu'ils avaient compris au culte. Les ecoles du dimanche sont des associations a la fois distinctes de l'Eglise locale par leurs statuts propres, tout en etant liees a elles par ses acteurs. Au
XIX
e
siecle, le pasteur en est souvent le directeur. Si administrativement c'est en particulier en raison de ses diplomes universitaires, professionnellement, c'est avant tout parce que dans la tradition protestante, l'enseignement est la fonction principale de ce metier. Ce sont les membres de l'Eglise qui instruisent les jeunes enfants en commencant par l'alphabetisation des jeunes non scolarises
[
22
]
. La place des femmes enseignantes a toujours ete tres importante dans ce mouvement. Il a ete en France l'occasion de la creation de la Societe d'Encouragement pour l'Instruction Primaire parmi les Protestants de France
[
23
]
qui a developpe l'enseignement primaire avant les lois Ferry
[
24
]
(1881-1882)
[
25
]
.
Meme si des ecoles du dimanche laiques ont ete creees, avec comme porte-parole en France
Nicolas de Condorcet
(1792), offrant une education secondaire le dimanche aux employes (1833)
[
26
]
, ou comprises comme une ecole industrielle dans la loi Falloux
[
27
]
(1850), ou pour les
ecoles socialistes
(en)
l'anglais Tom Anderson (1894), l'initiative du mouvement revient a des pedagogues protestants. Le terme
ecole du dimanche
tel qu'il est employe ici designe un dispositif initialement d'education populaire propre au protestantisme a l'epoque des
Reveils
[
28
]
et des initiatives philanthropiques
[
29
]
.
Les premieres Ecoles du dimanche francaises (1814-1829)
[
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]
En
France
, les ecoles du dimanche prirent plus de temps pour se developper et se structurer et furent plus ≪ ecclesio-centrees ≫ qu'en Angleterre.
Ruben Saillens
dit a propos de celles de Lyon ou les moniteurs sont recrutes aupres de l'
Young Men's Christian Association
(YMCA) (ou
Union chretienne de jeunes gens
, UCJG) et de l'Union chretienne de jeunes filles :
- ≪
Aussi, nos ecoles du dimanche etaient bien differentes de celles d’aujourd’hui. Les deux sexes avaient des locaux a part : nous, jeunes gens, donnions a nos garcons des lecons de lecture, d’ecriture, de calcul, pendant une heure. Nous consacrions les heures suivantes a une instruction religieuse basee sur le Nouveau Testament […] les jeunes filles chretiennes, stimulees par l’exemple de leurs freres fonderent a leur tour des ecoles semblables pour les filles.
≫
[
30
]
.
Apres une initiative sans suite au moment de la Revolution francaise, les premieres ecoles du dimanche sont creees presque simultanement en Normandie et dans la region de Bordeaux au sein des Eglises Reformees. Une lettre
[
31
]
de Laurent Cadoret (1770-1861), citee dans le
Journal des Ecoles du Dimanche
, temoigne de l'anteriorite de son initiative en 1814 dans le
temple protestant de Luneray
en Seine-Maritime
[
32
]
,
[
33
]
. Forme a la theologie a l'Institut de
David Bogue
(1750-1825) a Gosport
[
34
]
, c'est stimule par ce dernier et soutenu par la Mission de Londres
[
35
]
qu'il initia, non sans resistances, la premiere Ecole du dimanche a Luneray
[
36
]
. Celle de Paris s'ouvrit en 1822, a l'
Oratoire du Louvre
[
37
]
. Le pasteur
Frederic Monod
(1794-1863) en etait le directeur.
Un ≪ Comite pour l'encouragement des ecoles du dimanche ≫ est cree par le baron
Auguste de Stael
en 1826
[
38
]
. En 1827 le Comite publie un
Alphabet des Ecoles du dimanche
, pour remedier au faible nombre de lecteurs chez les protestants d'alors. Le besoin d'education primaire conduit les responsables de ce Comite a encourager la creation, en 1829 de la Societe pour l'encouragement de l'instruction primaire parmi les protestants de France
[
39
]
.
La Societe d'encouragement pour l'instruction parmi les protestants de France (1829-1994)
[
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]
Organe de l’Eglise Reformee
La Societe d'Encouragement pour l'Instruction Primaire parmi les Protestants de France
est fondee le 2 mai 1829 par ≪ les plus grands noms de l’
Establishment
protestant francais ≫ et est reconnue d’utilite publique dans la foulee, le 15 juillet 1829
[
40
]
. Elle a pour but : ≪ de seconder les progres de l’instruction primaire parmi les protestants de France ≫, selon l'article premier du reglement de la Societe.
L'Ecole normale protestante de
Courbevoie
, dirigee par le pasteur Gauthey a ete le fleuron de la Societe jusqu'a ce que les lois Ferry viennent sonner le glas de l'enseignement
protestant
[
41
]
. Une Ecole normale d'institutrices se maintint un peu plus longtemps, a
Boissy-Saint-Leger
[
42
]
.
Creee en 1935, a l'occasion de l’Assemblee generale du protestantisme francais, et portee par
Francois de Witt-Guizot
(le petit-fils de Francois Guizot, le deuxieme president de la SEIPPF),
L’Association des Amis de l’Enseignement Protestant Secondaire et Primaire
(1935-1971), va devenir une ≪ filiale ≫ de la Societe pour l’encouragement de l’instruction primaire parmi les protestants de France pour encourager la fondation de nouvelles ecoles primaires"
[
43
]
.
Finalement, la Societe fut dissoute en 1994. Le pasteur Philippe Bertrand en fut son dernier president (
Journal Officiel
n
o
66 du 19 mars 1994,
p.
4231).
La Societe des Ecoles du dimanche
et du jeudi
(1852-2003)
[
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]
La Societe des Ecoles du Dimanche est creee en mars 1852 sous l’initiative de Jean-Paul Cook (1828-1886)
[
44
]
qui avait deja publie a Lausanne un guide pour creer une Ecole du dimanche en 1847
[
45
]
(le premier guide fut deja publie en 1817 par le pasteur David Cesard Chabrand)
[
46
]
. Un manuel de la Societe du Canton de Vaud est aussi a signaler
[
47
]
. C'est le pasteur Laurent Montandon
[
48
]
(1803-1876) qui en etait le president et le pasteur Henry Paumier
[
49
]
(1821-1899) le secretariat. Elle devint Societe des Ecoles du dimanche et du jeudi apres les lois Ferry.
C'est en 1881, que Charles Robert pour la Societe d'encouragement pour l'instruction primaire parmi les protestants de France avec Henry Paumier pour la Societe des Ecoles du dimanche, fondaient le mouvement des ≪ Ecoles du jeudi ≫
[
50
]
,
[
51
]
. Leur but etait de mettre un dispositif en place pour remedier a l'absence d'enseignement religieux dans l'ecole primaire
[
52
]
.
Bien qu'en 1854, la Societe reeditait l'
alphabet des Ecoles du dimanche
de 1827, et placait dans son recueil de cantiques l'un d'eux intitule "Du bonheur de savoir lire"
[
53
]
, plus specifiquement oriente vers l'enseignement biblique et la formation des moniteurs et des monitrices. Mais rappelons que depuis la loi Guizot
[
54
]
de 1833, les efforts pour une plus large scolarisation de tous les enfants, ont ete croissants dans le primaire, facilite par le recul progressif de l'age d'entree des enfants dans le monde du travail
[
55
]
Les statuts de la Societe des Ecoles du dimanche mettent l'accent sur la fonction ≪ missionnaire ≫
[
56
]
du mouvement francais qui se developpe en bonne harmonie et en complement a l'action de la Societe d'Encouragement pour l'iInstruction primaire parmi les Protestants de France. Pour le pasteur Roy, a Saint-Jean-du-Gard, l'œuvre des Ecoles du dimanche a ete une des plus importantes pour les protestants du
XIX
e
siecle :
≪ De toutes les œuvres instituees depuis un demi-siecle, l’ecole du dimanche est certainement la meilleure et la plus feconde en heureux resultats. Elle l’emporte a notre avis sur les Societes d’evangelisation et de Missions, car ces dernieres ne sont possibles qu’avec l’ecole du dimanche. Nous ne saurions nous representer l’etat de notre protestantisme francais sans elle ≫
"
[
57
]
.
L'article premier du reglement fixe ce but a la nouvelle societe : "Le but de cette Societe est de propager les verites evangeliques par le moyen des Ecoles du dimanche. Elle provoque la formation de ces Ecoles, elle en seconde l’etablissement et s’attache a les perfectionner, sans vouloir s’immiscer dans leur direction"
[
58
]
.
La Societe des Ecoles du dimanche fera œuvre de maison d'edition : revues de formation des moniteurs, listes de textes bibliques a etudier, feuilles pour eleves, bon-points, registres de presence… et ouvrages estimes utiles a l'education de la jeunesse. Les pasteurs, fers de lance de la Societe des Ecoles du dimanche, insistaient en outre beaucoup sur l'importance des visites des enfants par leur moniteur ou monitrice. Le pasteur-pedagogue Louis-Frederic Francois Gauthey
[
59
]
avait ete charge de rediger en 1858, pour la Societe des Ecoles du dimanche un
Essai sur les Ecoles du dimanche
, synthese de la pedagogie et des pratiques de ces ecoles a cette epoque
[
60
]
.
Le philanthrope americain Albert Woodruff (1807-1891)
[
61
]
contribue au developpement du mouvement en France et en Europe, encourageant le systeme d'enseignement
mutuel
ou le systeme dit des groupes
[
62
]
. Cette methode lancasterienne a ete une des caracteristiques pedagogiques du mouvement dans tous les pays. Le nom de "moniteur" et de "monitrice" donne aux enseignants en est encore une trace aujourd'hui. Mais pour l'enseignement biblique, c'est le modele socratique qui primait, privilegiant les echanges entre eleves et moniteurs qui interrogeaient et faisaient reflechir les enfants par eux-memes, en lisant la Bible.
Au debut du
XIX
e
siecle en France, la direction des ecoles du dimanche est assez generalement confiee au pasteur de l'Eglise, et constitue selon Encreve
[
63
]
plutot un pre-catechisme qu'un catechisme. Au synode de Normandie,
Wilfred Monod
[
64
]
plaide en 1904 pour le passage d'un examen d'entree aux jeunes qui souhaitent commencer le catechisme sans avoir frequente l'Ecole du dimanche, pour s'assurer du niveau de connaissance biblique acquis au sein de la famille.
La situation rurale de la France, le contexte de developpement de l'ecole primaire obligatoire, de la separation de l'instruction generale et religieuse influent sur le developpement de ces Ecoles, et provoque la creation des ecoles du jeudi des 1881. En ville, a Paris les ecoles du dimanche missionnaire ou Ecoles deguenillees, accueillent des enfants de parents catholiques
[
65
]
; et a Lyon des enfants de familles de libres penseurs
[
66
]
. La Mission Mac All
[
67
]
a largement contribue a ces efforts educatifs.
Apres etre devenue la Societe des Ecoles du dimanche et du jeudi en 1881, la Societe inter-denominationnelle devenait la Societe d'Edition et de Diffusion du Service Catechetique du Conseil Permament Luthero-Reforme
[
68
]
.
A partir du
XX
e
siecle, le terme ≪ Ecole du dimanche ≫ designe l’enseignement adapte que recoivent les enfants et les adolescents, dans une salle ou un batiment distinct d’une eglise
protestante
ou
chretienne evangelique
, pendant le
service
[
69
]
,
[
70
]
,
[
71
]
. Dans certaines eglises, l'ecole du dimanche est aussi destinee aux adultes, avant ou apres le
service
[
72
]
. Des organisations chretiennes evangeliques internationales specialisees dans les programmes de formation chretiens pour les enfants et les jeunes des eglises ont ete fondees. Il y a eu
Awana
, fondee en 1950 aux Etats-Unis
[
73
]
. En 2019, elle travaillerait avec 61 000 eglises dans 122 pays
[
74
]
.
- Phillipp Cliff (1886).
The rise and development of the Sunday School movement in England 1780-1980
, Neutfield, Redhill
- Stephen Orchard, John H. Y. Briggs (2007).
The Sunday School Movement : Studies in the Growth and Decline of Sunday Schools
, Londres, Paternoster
- Anne Ruolt (2014).
Du bonheur de savoir lire. Une approche protestante de la lecture et de l’ecole, celle des artisans du Reveil au debut du
XIX
e
siecle en France
, supplement a
Theologie evangelique,
Vaux-sur-Seine/Charols, Edifac/Excelsis, 160 p.
Le mouvement francais et Vaudois des Ecoles du dimanche
[
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|
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]
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≫,
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n
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- Comite pour l'encouragement des Ecoles du dimanche,
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, Paris, Smith, 1827, 19 p.
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, 1839, T2,
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[3]
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XIX
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siecle, du Comite d’encouragement des ecoles du dimanche (1826-1828), en faveur de l’instruction religieuse et primaire des protestants de France ≫,
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L’Ecole du Dimanche en France au
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siecle, pour croitre en sagesse et en grace
, collection religion ? sciences humaines, Paris, L’Harmattan, 2012, 296 p.
- Anne Ruolt. ≪ L’education populaire chez les protestantes au debut du
XIX
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siecle : de la fonction de “petite ecole des deux cites“ des premieres ecoles du dimanche francaises (1814 a 1830)≫
La Revue reformee,
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.
- Anne Ruolt, ≪ Les Ecoles du dimanche en France (1852-1902) ou l’histoire d’un dispositif educatif pan-anthropique ≫ :
Etudes theologiques et religieuses
, t. 86, 1/ 2011,
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[4]
.
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,
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.
- Anne Ruolt, ≪
Une Histoire meconnue d’une ≪ institution ≫ evangelique tres connue : le mouvement des Ecoles du Dimanche au XIX
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≫, Les Cahiers de l’Institut, janvier 2011,
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150,
p.
3-13
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L'Ecole du dimanche, institution fondee sur la Sainte Ecriture
, Paris, Librairie evangelique, 1857, 24 pp.
- Jean-Francois Zorn, ≪ Ecole du Dimanche ≫,
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, Paris/Geneve ; Cerf/Labor et Fides, 1995,
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Les acteurs du mouvement francophone et leur pedagogie
[
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]
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Histoire et organisation d’une Ecole du Dimanche avec quelques conseils a ceux qui donnent aux enfants une instruction religieuse
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34ss
- Louis-Frederic Francois Gauthey,
Essai sur les ecoles du dimanche
, Ouvrage couronne par le Comite des ecoles du dimanche de Paris, Paris, Agence de la Societe des ecoles du dimanche, 1858, 200 p.
- Sully Jaulmes-Cook,
L’Ecole du dimanche, systeme des groupes : organisation et avantages de ce systeme, reponse aux objections
, Lausanne, Bridel, 1863, 63 p.
- Anne Ruolt,
Du bonheur de savoir lire. Une approche protestante de la lecture et de l’ecole, celle des artisans du Reveil au debut du
XIX
e
siecle en France
, supplement a Theologie evangelique, Vaux-sur-Seine/Charols, Edifac/Excelsis, 2014, 160 p.
- Anne Ruolt, ≪
Du role des fetes et de la joie comme moyens d'exciter la jeunesse a l’etude et de lui inspirer l'amour de l’ecole : le cas des Ecoles du Dimanche francaises du
XIX
e
siecle
≫ :
Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses
, t. 91, 4/2011,
p.
525-548
.
- Anne Ruolt, ≪
Laurent Cadoret (1770-1861) et l’Ecole du Dimanche a Luneray (1814) : les premices de la renaissance des ecoles protestantes en France
≫,
Penser l’education
,
n
o
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