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Ecole de Nancy (psychologie) ? Wikipedia Aller au contenu

Ecole de Nancy (psychologie)

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Le docteur Liebeault debout (a gauche) parmi ses patients dans sa clinique de Nancy en 1873 .

L' Ecole de Nancy , aussi appelee Ecole de la suggestion , est, avec l' Ecole de la Salpetriere , l'une des deux grandes ecoles ayant contribue a l'≪ age d'or ≫ de l' hypnose en France de 1882 a 1892 . Elle est composee du medecin Ambroise-Auguste Liebeault , du professeur de medecine Hippolyte Bernheim , du juriste Jules Liegeois et du medecin Henri Beaunis . La methode therapeutique de Liebeault et Bernheim est caracterisee par une hypnose ≪ autoritaire ≫, fondee sur l'usage de suggestions directes du type ≪ Vous commencez a vous sentir tres fatigue ≫ ou ≪ Vous commencez a avoir moins mal ≫ .

En 1903 , Bernheim considere que l'on ne peut pas distinguer l'hypnose de la suggestibilite et il abandonne progressivement l'hypnose formelle, soutenant que ses effets peuvent tout aussi bien etre obtenus a l'etat de veille par la suggestion, selon une methode qu'il designe du nom de ≪  psychotherapie  ≫. L'Ecole de Nancy a exerce une influence decisive sur le developpement de l'hypnose clinique, de la psychologie et de la psychotherapie. Les plus grands cliniciens de l'epoque, de Sigmund Freud a Emile Coue en passant par Auguste Forel et Joseph Delbœuf , ont rendu visite a Bernheim et Liebeault pour observer leur travail.

La querelle qui oppose l'Ecole de Nancy a l'Ecole de la Salpetriere de Jean-Martin Charcot est au cœur de tous les debats de l'epoque sur la nature de l'hypnose, les partisans de Bernheim voyant dans l'hypnose un simple sommeil produit par la suggestion et susceptible d'applications therapeutiques et ceux de Charcot considerant que l'hypnose est un etat pathologique specifique propre aux hysteriques . Ce debat a continue a influencer les recherches sur l'hypnose au cours du XX e  siecle, comme en temoignent notamment les travaux de Clark Leonard Hull et Theodore Barber .

Contexte historique [ modifier | modifier le code ]

Magnetisme animal et emergence de l'hypnose [ modifier | modifier le code ]

James Braid .

Depuis l'elaboration theorique du magnetisme animal en 1773 par Franz Anton Mesmer , les differentes tendances de la ≪ medecine magnetique ≫ combattent en vain pour etre reconnues et institutionnalisees. En France, le magnetisme animal est introduit par Mesmer en 1778 et fait l'objet de plusieurs condamnations officielles, notamment en 1784 et en 1842 , date a laquelle l' Academie des Sciences decide de ne plus s'interesser aux phenomenes ≪ magnetiques ≫. Cela n'empeche pas un grand nombre de medecins de l'utiliser, notamment en milieu hospitalier, parmi lesquels Charles Deslon , Jules Cloquet , Alexandre Bertrand , le professeur Husson, Leon Rostan [ 1 ] , Francois Broussais , Etienne-Jean Georget [ 2 ] , Didier Berna et Alphonse Teste [ 3 ] . Dans d'autres pays d'Europe, le magnetisme animal, qui ne fait pas l'objet d'une telle condamnation, est pratique par des medecins tels David Ferdinand Koreff, Christoph Wilhelm Hufeland , Karl Alexander Ferdinand Kluge, Karl Christian Wolfart, Karl Schelling, Justinus Kerner , James Esdaile et John Elliotson .

Les termes ≪ hypnologie ≫ et ≪ hypnotique ≫ apparaissent dans le Dictionnaire de l'Academie Francaise en 1814 [ 4 ] et les termes ≪ hypnotisme ≫ et ≪ hypnose ≫ sont proposes par Etienne Felix d'Henin de Cuvillers des 1820 [ 5 ] . Cela etant dit, il est generalement admis que le medecin ecossais James Braid fait la transition entre le magnetisme animal et l' hypnose . En 1841 , Braid assiste a une demonstration du magnetiseur public Charles Lafontaine et en 1843 , il publie Neurhypnologie, Traite du sommeil nerveux ou hypnotisme . Les theories de Braid reprennent pour l'essentiel la doctrine des magnetiseurs imaginationnistes francais tels Jose Custodio da Faria et Alexandre Bertrand . Braid reproche cependant a Bertrand d'expliquer les phenomenes magnetiques par une cause mentale, les pouvoirs de l'imagination, alors que lui les explique par une cause physiologique, la fatigue des centres nerveux liee a la paralysie de l'appareil oculaire [ 6 ] . Son apport est double. D'une part, il propose une nouvelle methode de fascination fondee sur la concentration du regard sur un objet brillant, methode qui est censee produire des effets plus constants et plus rapides que les anciens procedes des magnetiseurs. D'autre part, il introduit une theorie centree sur la notion de fatigue mentale. Pour lui, l'hypnose est un etat de concentration mentale durant lequel les facultes de l'esprit du patient sont tellement accaparees par une seule idee qu'il devient indifferent a toute autre consideration ou influence. Braid utilise notamment sa methode pour obtenir l' anesthesie lors d'interventions chirurgicales. A cette epoque, on n'utilise pas encore l’ ether en anesthesiologie. Decouvert en 1818 par Michael Faraday , l'ether n'est utilise pour la premiere fois qu'en 1846 , par le dentiste americain William Morton .

Les premiers travaux du docteur Liebeault [ modifier | modifier le code ]

Ambroise-Auguste Liebeault .

Vers 1848 , Ambroise-Auguste Liebeault , encore jeune interne en chirurgie a l' Universite de Strasbourg , commence lui aussi a s'interesser au magnetisme animal a la suite de la lecture du Rapport Husson. Dans ce rapport, depose devant l'Academie de medecine en 1831 , le professeur Husson affirme l'existence du magnetisme et declare que, comme agent therapeutique, il devrait trouver sa place dans le cadre des connaissances medicales. Influence par les magnetiseurs Charles Lafontaine, Alphonse Teste et Jules Dupotet de Sennevoy, Liebeault commence a endormir des jeunes femmes. Il devient docteur en medecine le , s'etablit comme medecin de campagne a Pont-Saint-Vincent et pendant dix ans interrompt ses experiences de magnetisme.

Le , le chirurgien Alfred Velpeau rend compte devant l' Academie des sciences d'une intervention pratiquee sous anesthesie hypnotique selon la methode de Braid au nom de trois jeunes medecins, Eugene Azam , Paul Broca et Eugene Follin [ 7 ] . Ces derniers ont pratique la veille a l' hopital Necker l'operation d'une tumeur anale sous anesthesie hypnotique. L'operation, tres douloureuse par nature, se passe sans que la patiente ne donne aucun signe de douleur.

En 1860 , la lecture des travaux d'Azam et Velpeau ravive l'interet de Liebeault pour l'hypnose et il s'installe a Nancy , au numero 4 de la rue Bellevue (aujourd'hui rue du Docteur Liebeault) comme guerisseur philanthrope. Pour convaincre ses clients d'accepter d'etre soignes par le magnetisme, il leur propose l'alternative suivante : soit les traiter gratuitement par le magnetisme soit les traiter par la medecine ≪ officielle ≫ au tarif habituel de ses honoraires. En quelques annees, il se constitue une importante clientele qu'il soigne par le magnetisme et qui ne lui rapporte a peu pres rien [ 8 ] . Il apparait comme un marginal a une epoque ou le magnetisme animal est completement discredite par l'Academie lorsqu'il publie en 1866 , dans l'indifference generale, Du sommeil et des etats analogues consideres surtout du point de vue de l'action du moral sur le physique [ 9 ] . Il y fait etat de notions theoriques et pratiques largement proches de celles des magnetiseurs du courant ≪ imaginationniste ≫ tels l'abbe Jose Custodio da Faria , le medecin Alexandre Bertrand et le general Francois Joseph Noizet qui niaient l'existence d'un fluide magnetique. Il y explique que le sommeil hypnotique ne differe du sommeil naturel que par la facon dont il est provoque, a savoir par la suggestion, la concentration de l'attention sur l'idee du sommeil, et par le fait que les sujets restent en ≪ rapport ≫ avec l'hypnotiseur.

Charcot et les travaux de la Salpetriere [ modifier | modifier le code ]

Jean Martin Charcot .

En 1878 , le neurologue Jean Martin Charcot commence a etudier l' hypnose , probablement sous l'influence de son collegue Charles Richet , qui a publie en 1875 un article sur ≪ Le somnambulisme provoque ≫ [ 10 ] . Durant l'ete 1878 , il commence a utiliser l'hypnose comme technique experimentale pour l'etude de l' hysterie .

Charcot communique les resultats de ses recherches a l' Academie des sciences le [ 11 ] . Cette meme annee, dans Sur les divers etats nerveux determines par l'hypnotisation chez les hysteriques , il rehabilite l' hypnose comme sujet d'etude scientifique en la presentant comme un fait somatique propre a l'hysterie. Charcot pense ainsi avoir caracterise l'hypnose de facon objective par des signes physiques et surtout neurologiques non simulables [ 12 ] . Il realise un tour de force en faisant reconnaitre l'hypnotisme par l'Academie qui l'avait condamne a trois reprises sous le nom de magnetisme animal. Pour Charcot et les membres de son ecole, ≪ un individu hypnotisable est souvent un hysterique, soit actuel, soit en puissance, et toujours un nevropathe , c'est-a-dire un sujet a antecedents nerveux hereditaires susceptibles d'etre developpes frequemment dans le sens de l'hysterie par les manœuvres de l'hypnotisation ≫ [ 13 ] .

Charcot decrit les trois stades successifs de ce qu'il appelle le ≪ grand hypnotisme ≫ ou la ≪ grande hysterie ≫ : la lethargie, la catalepsie et le somnambulisme. Selon lui, l'attaque de la Grande Hysterie se deroule selon des lois ≪ valables pour tous les pays, pour tous les temps, universelles par consequent ≫ [ 14 ] .

Charcot effectue de nombreuses lecons publiques a la Salpetriere, auxquelles medecins et intellectuels de toute l'Europe se pressent pour pouvoir observer les phenomenes qu'il met en scene. Guy de Maupassant , Alphonse Daudet , Emile Zola et les freres Goncourt assistent a ces seances [ 15 ] . Certaines des patientes hysteriques de Charcot, telles Justine Etchevery, Rosalie Leroux, Jane Avril ou Blanche Wittmann , surnommee ≪ la reine des hysteriques ≫, deviennent aussi celebres que des actrices de theatre. Dans ces presentations cliniques de patientes a la Salpetriere, Charcot reproduit leurs symptomes sous hypnose, les faisant passer par les trois etats de la grande hysterie.

L'Ecole de Nancy [ modifier | modifier le code ]

La clinique du docteur Liebeault [ modifier | modifier le code ]

Le medecin hollandais Albert van Renterghem rapporte que Liebeault ≪ recevait chaque matin de 25 a 40 malades dans un vieux hangar aux murs blanchis a la chaux et au sol pave de grandes pierres plates [Ou ?] . Il traitait ses patients en public sans se soucier du bruit. Liebeault hypnotisait ses patients en leur disant de le fixer dans les yeux et en leur repetant qu'ils avaient de plus en plus sommeil. Des que le patient etait legerement hypnotise, Liebeault l'assurait que ses symptomes avaient disparu. La plupart des malades etaient de pauvres gens de la ville et des paysans des environs, qu'il traitait tous indifferemment avec la meme methode, quelle que fut leur maladie - arthrite , ulceres , ictere ou tuberculose pulmonaire ≫ [ 16 ] .

Un autre visiteur, le mathematicien belge Joseph Delbœuf , decrit la salle de consultation de Liebeault de la facon suivante :

≪  C’est un long boyau de deux metres et demi de largeur sur sept a huit metres de long, divise en deux parties inegales par une simple cloison. Ameublement des plus simples : des bancs de bois, des chaises en fer, un sopha minuscule, un fauteuil bourre, dans un coin une petite table avec un registre a notes, quelques enluminures, une carte de France, une modeste bibliotheque au fond, sur le rebord une bouteille a champagne avec cette etiquette : ≪ Eau magnetisee ≫ [Delbœuf decrit egalement la methode de Liebeault :] Apres avoir, si c'est necessaire, demande au malade de quoi il souffre, sans se livrer a un examen quelconque, il le fait asseoir, lui pose la main sur le front, et sans meme le regarder, lui dit : ≪ Vous allez dormir ≫  ; puis, pour ainsi dire immediatement, il lui ferme les paupieres en lui assurant qu'il dort. Il lui leve le bras, et lui dit : ≪ Vous ne pouvez plus baisser le bras. ≫ S'il le baisse, M. Liebeault n'a pas meme l’air de le remarquer. Il lui fait ensuite tourner les bras, en lui assurant que le mouvement ne pourra pas etre arrete ; ce disant, il tourne lui-meme ses propres bras avec vivacite, le malade tenant toujours les yeux fermes ; et il parle, il parle sans cesse d'une voix forte et vibrante. Puis les suggestions commencent : ≪ Vous allez vous guerir ; les digestions seront bonnes ; votre sommeil sera bon ; vous ne tousserez plus ; la circulation sera libre et reguliere ; vous allez sentir beaucoup de force dans vos membres ; vous allez marcher avec facilite ; etc. ≫ Il varie a peine ce couplet. Il tire ainsi sur toutes les maladies a la fois ; c'est au client a reconnaitre la sienne  ≫

[ 17 ] .

Hippolyte Bernheim et la question de la suggestion [ modifier | modifier le code ]

Hippolyte Bernheim .

Hippolyte Bernheim fait ses etudes a l' universite de Strasbourg , ou il recoit le diplome de docteur en medecine en 1867 . La meme annee, il devient maitre de conference dans cette meme universite et s'etablit comme medecin dans la ville. A la suite de l'annexion de Strasbourg par l'Allemagne lors du Traite de Francfort en 1871 , le , l' Assemblee nationale vote le transfert de Strasbourg a Nancy de la Faculte de medecine et de l'Ecole superieure de pharmacie. Bernheim quitte l'universite de Strasbourg pour celle de Nancy en 1872 , au sein de laquelle il devient professeur titulaire de medecine interne en 1879 .

En 1882 , Bernheim est tenu en echec par les douleurs chroniques d'une de ses patientes atteinte de sciatalgie . Cette patiente, qui a entendu parler des ≪ miracles ≫ effectues par Liebeault, lui rend visite et est guerie par lui en une seance [ 18 ] . Bernheim rend visite a Liebeault dans le but de le demasquer et assiste pendant deux jours a ses consultations. Cette experience le convainc de la valeur des methodes therapeutiques de Liebeault, et il commence a les introduire dans son service d'hopital universitaire. Durant cette periode, la faculte de medecine de Nancy compte 130 a 140 eleves et l'hopital dans lequel travaille Bernheim, quelque 200 lits [ 17 ] . C'est dans cet hopital que Bernheim applique les methodes de Liebeault, par exemple pour calmer les douleurs ou procurer le sommeil a ses patients cancereux.

En 1883 , Bernheim, dans une communication devant la Societe medicale de Nancy, definit l'hypnose comme un simple sommeil, produit par la suggestion et susceptible d'applications therapeutiques. En 1884 , Bernheim definit la ≪ suggestion ≫ comme ≪ l'influence provoquee par une idee suggeree et acceptee par le cerveau ≫ , puis en 1886 comme ≪ une idee concue par l'operateur, saisie par l'hypnotise et acceptee par son cerveau ≫ .

Bernheim se reclame de la ≪ physiologie de l'esprit ≫ de Henry Maudsley , Herbert Spencer et Alexander Bain , caracterisee par une extension du scheme reflexe a l'activite cerebrale. Dans cette perspective, l'activite psychique superieure existe sur un fond d' automatisme qu'elle domine et integre en l'inhibant. En supprimant l'action inhibitrice de la conscience et de la volonte par l'hypnose, Bernheim considere qu'il obtient l'automate primitif, le suggestionne qu'est tout etre humain avant le temps de la reflexion [ 19 ] . Bernheim declare que ≪ ce qu'on appelle hypnotisme n'est autre chose que la mise en activite d'une propriete normale du cerveau, la suggestibilite, c'est-a-dire l'aptitude a etre influence par une idee acceptee et a en rechercher la realisation ≫ .

Polemiques avec l'Ecole de la Salpetriere [ modifier | modifier le code ]

Les declarations de Bernheim equivalent a une declaration de guerre contre les idees de Charcot, pour qui l'hypnose est un etat physiologique tres different du sommeil, reserve aux individus predisposes a l'hysterie et sans possibilite d'utilisation therapeutique [ 20 ] . Pour Charcot, les proprietes somatiques de l'hypnotisme peuvent en outre se developper independamment de toute suggestion.

Le chef de file de l'Ecole de Nancy conteste le fait que l'hypnose soit un etat pathologique propre aux hysteriques. Il fait remarquer que l'on peut tout aussi bien, si on le desire, provoquer artificiellement les manifestations de la grande hysterie chez des sujets non hysteriques, ou bien encore provoquer chez les hysteriques des manifestations tout a fait differentes de celles decrites par Charcot [ 21 ] . Pour Bernheim et ses collegues, les patientes hysteriques employees par Charcot lors de ses demonstrations sont des sujets fausses par un exces de manipulation, qui devinent inconsciemment ce qu'on attend d'elles et l'accomplissent. Elles ne font que repeter des lecons apprises a l'insu meme de leurs maitres [ 22 ] . Dans la seconde edition de son livre, Bernheim attaque directement Charcot en declarant : ≪ Les observateurs de Nancy concluent de leurs experiences que tous ces phenomenes constates a la Salpetriere, les trois phases, l'hyper-excitabilite neuro-musculaire de la periode de lethargie, la contracture speciale provoquee pendant la periode dite de somnambulisme, le transfert par les aimants, n'existent pas alors que l'on fait l'experience dans des conditions telles que la suggestion ne soit pas en jeu… L'hypnotisme de la Salpetriere est un hypnotisme de culture ≫ [ 23 ] .

Alors que Charcot faisait de l'amnesie post-hypnotique une composante necessaire du grand hypnotisme, Bernheim montre que l'amnesie des suggestionnes peut etre levee [ 24 ] . Delbœuf montre quant a lui que l'amnesie, loin d'etre spontanee, est elle-meme le resultat de l'attente du suggestionneur. Il affirme que ≪ le souvenir et le non-souvenir ne sont que des faits accidentels, sans valeur caracteristique ≫ .

Les differends entre les deux ecoles s'expriment regulierement dans les pages de la Revue de l'hypnotisme experimental et therapeutique , creee en 1887 par Edgar Berillon , qui devient en 1895 la Revue de l'hypnotisme et de la psychologie physiologique et continue a etre publiee jusqu'en 1910 . Les partisans de Nancy et de la Salpetriere s'affrontent egalement lors du premier congres de psychologie physiologique et du premier congres de l'hypnotisme experimental et therapeutique qui se tiennent du 6 au a Paris [ 25 ] .

Pierre Janet et Sigmund Freud reprochent quant a eux a Bernheim de reduire l'hypnose a la suggestion sans s'interroger suffisamment sur la nature de cette derniere. Janet declare qu'il n'est ≪ pas dispose a croire que la suggestion puisse expliquer tout et en particulier qu'elle puisse s'expliquer elle-meme ≫ . Quant a Freud, il parle de sa ≪ revolte contre le fait que la suggestion, qui expliquerait tout, devrait elle-meme etre dispensee d'explication ≫ .

Liegeois et les suggestions criminelles [ modifier | modifier le code ]

Jules Liegeois .

En 1884 , Jules Liegeois suggere a des sujets hypnotises de commettre des crimes, leur fournissant a cet effet des armes inoffensives [ 26 ] . Il les amene ainsi a commettre des simulacres de meurtre. Henri Beaunis en conclut que la suggestion hypnotique fournit enfin a la psychologie l'outil d'experimentation qui lui faisait defaut. Pour lui, l'hypnotisme constitue ≪ une veritable methode experimentale  ; elle sera, pour le philosophe, ce que la vivisection est pour le physiologiste ≫ [ 27 ] .

La majorite des membres de l'Ecole de la Salpetriere n'accepte pas les conclusions que Liegeois tire de ses experiences [ 28 ] , a savoir qu'il est possible d'amener des personnes a commettre des crimes sous hypnose. Ainsi, Gilbert Ballet declare que les dangers des suggestions criminelles sont ≪ plus imaginaires que reels ≫ [ 29 ] . En 1888 , a l'occasion de l'affaire Chambige et en 1890 , lors du proces de Gabrielle Bompart, l'hypnotisme fait l'objet de controverses judiciaires, certains experts admettant la possibilite de crimes en etat d'hypnose, et d'autres la niant [ 30 ] . En 1893 , une jeune femme, pretextant qu'elle a ete hypnotisee par Gilles de la Tourette a distance et contre son gre, lui tire trois balles de revolver , dont une le blesse grievement a la tete [ 31 ] .

Pour Liegeois, ≪ le somnambule peut etre, sans le savoir, rendu auteur inconscient d'actes delictueux ou criminels, meme de meurtres et d'empoisonnements ≫ [ 32 ] . Binet et Fere, ≪ dissidents ≫ de l'ecole de Charcot, apportent leur soutien a Liegeois. Ainsi, Fere ecrit que ≪ l'hypnotique peut devenir un instrument de crime d'une extreme precision, et d'autant plus terrible qu'immediatement apres l'accomplissement de l'acte, tout peut etre oublie, l'impulsion, le sommeil et celui qui l'a provoque ≫ [ 33 ] . De nombreux hypnotistes souscrivent a ces vues, parmi lesquels Ladame, Forel, Pitres , Dumontpallier, Berillon, Jules Voisin et Krafft-Ebing [ 34 ] . Dans le meme ordre d'idees, la croyance que l'on peut hypnotiser un sujet contre son gre ou a son insu est partagee vers 1890 par de nombreux praticiens de l'hypnose [ 35 ] .

Nancy et les magnetiseurs [ modifier | modifier le code ]

Les magnetiseurs se sentent souvent plus proches de Bernheim que de Charcot et ils le critiquent avec moins de virulence car les theories du maitre de Nancy leur semblent dans la filiation des magnetiseurs imaginationnistes tels Faria ou Bertrand [ 36 ] . Ils reprochent cependant a Bernheim d'evacuer la ≪ suggestion mentale ≫ au sens fort, suggestion censee operer en dehors des canaux sensoriels connus. En outre, ils considerent que le caractere irresistible de la suggestion sous hypnose n'est pas plus un fait universel que ne l'est la ≪ base fixe ≫ du grand hypnotisme de Charcot.

Posterite de l'Ecole de Nancy [ modifier | modifier le code ]

Rayonnement international [ modifier | modifier le code ]

Joseph Delbœuf .

Parmi les praticiens celebres de l'epoque qui se rendent a Nancy pour voir le travail de Bernheim et Liebeault, on compte notamment le pharmacien Emile Coue en 1886 , le psychiatre suisse Auguste Forel en 1887 , le mathematicien belge Joseph Delbœuf en 1888 . Le neurologue autrichien Sigmund Freud publie en 1888 la traduction en allemand du livre de Bernheim De la suggestion et de ses applications therapeutiques . Dans sa preface a cette traduction, il definit la suggestion comme ≪ une representation consciente introduite dans le cerveau de l'hypnotise par une influence exterieure et qui a ete acceptee par lui comme s'il s'agissait d'une representation surgie spontanement ≫ . En juillet 1889 il rend lui aussi visite a Liebeault et Bernheim en compagnie d'une de ses patientes.

Parmi les ecrivains, Guy de Maupassant cite l'ecole de Nancy et les suggestions hypnotiques en 1887 dans la seconde version de la nouvelle Le Horla .

Dans les annees 1890, l'influence internationale de l'Ecole de Nancy continue a s'etendre, notamment en Allemagne ( Albert Moll , Leopold Lowenfeld, William Thierry Preyer et Albert von Schrenck-Notzing), en Autriche ( Richard von Krafft-Ebing ), en Russie ( Vladimir Bechterew et Nicolas Dahl ), aux Etats-Unis ( James Baldwin , Boris Sidis et Morton Prince ), en Suede (Otto Wetterstrand), au Royaume-Uni (John Milne Bramwell), en Italie (Enrico Morselli) et en Hollande ( Frederik van Eeden et Albert van Renterghem). En 1890, lorsque Liebeault fait connaitre son intention de se retirer de son activite de medecin, un groupe international de soixante medecins decide de publier un album de photos les representant pour lui rendre hommage [ 37 ] .

Naissance de la psychotherapie [ modifier | modifier le code ]

En 1889 , Beaunis fonde a la Sorbonne le premier laboratoire de psychologie francais et, en 1894 , fonde avec Alfred Binet la revue L'annee psychologique .

En 1903 , Bernheim considere que l'on ne peut pas distinguer l'hypnose de la suggestibilite. Il declare ≪ la suggestion est nee de l'ancien hypnotisme comme la chimie est nee de l'alchimie ≫ . Il abandonne progressivement l' hypnose formelle, soutenant que ses effets peuvent tout aussi bien etre obtenus a l'etat de veille par la suggestion, selon une methode qu'il designe du nom de ≪  psychotherapie  ≫. En 1907 , dans Le docteur Liebeault et la doctrine de la suggestion , il propose le concept d'≪ ideodynamisme ≫, selon lequel ≪ toute idee suggeree tend a se faire acte ≫ .

Bernheim precede donc Freud dans l'abandon de l'hypnose dans sa pratique de la psychotherapie, mais il en tire des conclusions opposees. Bernheim abandonne l'hypnose parce qu'il considere qu'il peut tout aussi bien utiliser la suggestion avec ses patients a l'etat de veille, alors que Freud considere qu'en rejetant l'hypnose il se debarrasse de la suggestion [ 38 ] .

Recherches sur l'hypnose au XX e  siecle [ modifier | modifier le code ]

Clark L. Hull , un des peres fondateurs de la psychologie experimentale et des theories de l'apprentissage aux Etats-Unis, cherche a appliquer au domaine de l'hypnose une methodologie tres stricte et reprend le fameux debat entre suggestion (Ecole de Nancy) et etat modifie de conscience (Ecole de la Salpetriere) [ 39 ] . La plus grande partie des experiences de Hull se concentre sur la question de la suggestibilite. Il ne mentionne jamais aucun referent physiologique a cet etat particulier que serait l'hypnose [ 40 ] .

Theodore Barber reprend les idees de Bernheim et se donne pour but de montrer qu'il n'existe pas en fait d'etat specifique hypnotique, mais plutot un etat de suggestibilite qui prend racine dans la situation experimentale d'une part et les croyances et attentes du sujet d'autre part [ 41 ] . En demontrant par ses experiences que tous les phenomenes jusque-la attribues a l'etablissement d'un etat hypnotique peuvent aussi etre provoques hors de toute reference a l'hypnose, et ceci aussi bien au niveau des comportements objectifs que des temoignages subjectifs, Barber porte un rude coup aux tenants d'un etat specifique [ 42 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Leon Rostan, ≪ Magnetisme ≫, Dictionnaire de medecine et de chirurgie pratique , 1825, vol.   XIII .
  2. Etienne-Jean Georget, De la physiologie du systeme nerveux, et specialement du cerveau , Paris, 1821.
  3. Alphonse Teste, Manuel pratique de magnetisme animal , 1843.
  4. Dictionnaire de l'Academie Francaise , Tome I , p.  708 ; Tome II , p.  194.
  5. Etienne Felix d'Henin de Cuvillers, Le magnetisme eclaire ou Introduction aux ≪ Archives du Magnetisme Animal ≫ , Paris, Barrois, 1820.
  6. James Braid, Neurhypnologie, Traite du sommeil nerveux ou hypnotisme , 1843, p.  16.
  7. Joseph Durand (de Gros), Le merveilleux scientifique , 1894.
  8. Henri F. Ellenberger, Histoire de la decouverte de l'inconscient , Fayard , , p.  119
  9. Ambroise-Auguste Liebeault, Du sommeil et des etats analogues consideres surtout du point de vue de l'action du moral sur le physique , Paris, Masson, 1866
  10. Charles Richet, ≪ Le somnambulisme provoque ≫, Journal d’Anatomie et de Physiologie Normale et Pathologique , 11, p.  348-378, 1875
  11. Leon Chertok, Resurgence de l'hypnose , 1984, p.  220.
  12. Didier Michaux, Aspects experimentaux et cliniques de l'hypnose , 1984, p.  24.
  13. Georges Gilles de La Tourette et Paul Richer, ≪ Hypnotisme ≫, Dictionaire encyclopedique des sciences medicales , 1887
  14. Jean Martin Charcot, Œuvres , tome III , p.  16.
  15. Marie-Neige Cordonnier, ≪ De l'hysterie a la rationalite ≫, Les genies de la science. Charcot a la conquete du cerveau , janvier 2008, p.  1.
  16. Henri F. Ellenberger, Histoire de la decouverte de l'inconscient , Fayard , , p.  120
  17. a et b Joseph Delbœuf, Le Magnetisme Animal - A propos d'une visite a l'ecole de Nancy , Felix Alcan, Paris, 1889
  18. Bernard Andrieu (dir.), Album Liebeault , Presses Universitaires de Nancy , 2008, p.  6.
  19. Mikkel Borch-Jacobsen, Folies a plusieurs. De l'hysterie a la depression , 2002, p.  183.
  20. Henri F. Ellenberger, Histoire de la decouverte de l'inconscient , 1970, p.  765
  21. Mikkel Borch-Jacobsen, Folies a plusieurs. De l'hysterie a la depression , 2002, p.  198.
  22. Joseph Delbœuf, Une visite a la Salpetriere , 1886.
  23. Hippolyte Bernheim, De la Suggestion dans l'Etat Hypnotique et dans l'Etat de Veille
  24. Mikkel Borch-Jacobsen, Folies a plusieurs. De l'hysterie a la depression , 2002, p.  197.
  25. Leon Chertok, ≪ D'un 89 a l'autre ≫ in Daniel Bougnoux (dir.), La suggestion. Hypnose, influence, transe , Les empecheurs de penser en rond, 1991, p.  13.
  26. Jules Liegeois, ≪ De la suggestion hypnotique dans ses rapports avec le droit civil et le droit criminel ≫, 1884
  27. Henri Beaunis, ≪ L'experimentation en psychologie par le somnambulisme provoque ≫, Revue philosophique , 1885, tome 2, p.  1.
  28. Henri F. Ellenberger, Histoire de la decouverte de l'inconscient , 1970, p.  766.
  29. Gilbert Ballet, ≪ La suggestion hypnotique au point de vue medico-legal ≫, Gazette hebdomadaire de medecine et de chirurgie , octobre 1891.
  30. Henri F. Ellenberger, Histoire de la decouverte de l'inconscient , 1970, p.  772.
  31. Paul Legendre, Gilles de la Tourette , Paris, Plon-Nourry, 1905.
  32. Jules Liegeois, ≪ Hypnotisme et criminalite ≫, Revue Philosophique , Tome I , 1892, p.  233-272.
  33. Charles Fere, Annales medicopsychologiques , tome X , p.  285.
  34. Bertrand Meheust, Somnambulisme et mediumnite , Les Empecheurs de penser en rond, 1999, p.  543.
  35. Bertrand Meheust, Somnambulisme et mediumnite , Les Empecheurs de penser en rond, 1999, p.  546.
  36. Bertrand Meheust, Somnambulisme et mediumnite , Les Empecheurs de penser en rond, 1999, p.  571.
  37. ≪ L'etrange album-souvenir du docteur Liebeault ≫, Le Republicain Lorrain , 18 juin 2008
  38. Mikkel Borch-Jacobsen, Folies a plusieurs. De l'hysterie a la depression , 2002, p.  187.
  39. Leon Chertok (dir.), Resurgence de l'hypnose , Editions Desclee de Brouwer , , p.  98
  40. (en) Clark Leonard Hull, Hypnosis and Suggestibility , New York, 1933
  41. Leon Chertok (dir.), Resurgence de l'hypnose , Editions Desclee de Brouwer , , p.  99
  42. (en) Theodore Barber, Hypnosis: A Scientific Approach , 1969.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

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Epoque de l'Ecole de Nancy [ modifier | modifier le code ]

Œuvres des membres de l'Ecole de Nancy
  • Ambroise-Auguste Liebeault , Du sommeil et des etats analogues consideres surtout du point de vue de l'action du moral sur le physique , Paris, Masson, 1866
  • Ambroise-Auguste Liebeault, Ebauche de psychologie , 1873
  • Ambroise-Auguste Liebeault, Etude du zoomagnetisme , 1883
  • Hippolyte Bernheim , De la Suggestion dans l'Etat Hypnotique et dans l'Etat de Veille , Paris, Doin, 1884, (reed. L'Harmattan, 2004 ( ISBN   2747556239 ) )
  • Jules Liegeois , ≪ De la suggestion hypnotique dans ses rapports avec le droit civil et le droit criminel ≫, Seances des travaux de l'Academie des sciences morales et politiques , 1884, p.  155
  • Ambroise-Auguste Liebeault, Confessions d'un medecin hypnotiseur , 1886
  • Hippolyte Bernheim, De la Suggestion et de son Application a la Therapeutique , Paris, 1886 (reed. L'Harmattan, 2005 ( ISBN   274758691X ) )
  • Henri Beaunis , Le Somnambulisme provoque. Etudes physiologiques et psychologiques , Paris, Bailliere, 1886 (reed. L'Harmattan, 2007 ( ISBN   9782296030084 ) )
  • Jules Liegeois, La question des suggestions criminelles, ses origines, son etat actuel , 1897
  • Jules Liegeois, La suggestion et le somnambulisme dans leurs rapports avec la jurisprudence et la medecine legale , 1899
  • Ambroise-Auguste Liebeault, Therapeutique suggestive , 1891
  • Hippolyte Bernheim, Hypnotisme, suggestion, psychotherapie , 1891 (reed. Fayard, 1995 ( ISBN   2213595291 ) )
  • Hippolyte Bernheim, Le docteur Liebeault et la doctrine de la suggestion , 1907
Membres de l'Ecole de la Salpetriere

Pour une bibliographie detaillee, se referer a l'article Ecole de la Salpetriere .

Magnetiseurs

Pour une bibliographie detaillee, se referer a l'article Magnetisme animal .

Autres auteurs
  • Joseph Delbœuf, Le Magnetisme Animal - A propos d'une visite a l'ecole de Nancy , Felix Alcan, Paris, 1889 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (nl) Albert van Renterghem, Liebeault en zijne School , Amsterdam, Van Rossen, 1898
Comptes-rendus de congres
  • ≪ Congres international de psychologie physiologique ≫, Revue philosophique , 1889, p.  539-546
  • Premier congres international de l'hypnotisme experimental et therapeutique , Paris, comptes rendus publies par Edgar Berillon, Doin, 1890
  • Congres international de 1889. Le magnetisme humain applique au soulagement et a la guerison des malades , Rapport general, Paris, Georges Carre, 1890
  • (en) International Congress on Experimental Psychology. Second session , Londres, Williams and Norgate, 1892

Etudes contemporaines [ modifier | modifier le code ]

  • (en) Clark Leonard Hull , Hypnosis and Suggestibility , New York, 1933
  • (en) Theodore Barber , Hypnosis: A Scientific Approach , 1969
  • Henri F. Ellenberger , Histoire de la decouverte de l'inconscient , Fayard , Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Leon Chertok , Resurgence de l'hypnose , 1984
  • Mikkel Borch-Jacobsen et Leon Chertok, Hypnose et psychanalyse , Dunod, 1987
  • Leon Chertok et Isabelle Stengers , Le cœur et la raison. L'hypnose en question de Lavoisier a Lacan , Payot ,
  • Jacqueline Carroy, Hypnose, suggestion et psychologie. L'invention de sujet , Paris, PUF, 1991
  • Daniel Bougnoux (Dir.), La suggestion. Hypnose, influence, transe , Les empecheurs de penser en rond, 1991
  • Francois Roustang , Influence , Minuit, 1991
  • Francois Duyckaerts , Joseph Delbœuf philosophe et hypnotiseur , 1992
  • Bertrand Meheust , Somnambulisme et mediumnite , Les Empecheurs de penser en rond, 1999 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Mikkel Borch-Jacobsen , Folies a plusieurs. De l'hysterie a la depression , 2002
  • Isabelle Stengers, L'hypnose entre magie et science , 2002
  • Bernard Andrieu (dir.), Album Liebeault , Presses Universitaires de Nancy, 2008 (reedition de l'album offert au docteur Liebeault en 1891). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Alexandre Klein ≪ Nouveau regard sur l’Ecole hypnologique de Nancy a partir d’archives inedites ≫, Le Pays Lorrain , 2010/4, p.   337-348 .
  • Alexandre Klein ≪ “Lire le corps pour percer l’ame” : outils et appareils a l’aube de la psychologie scientifique a Nancy ≫, Guignard L, Raggi P, Thevenin E. (dir.) Corps et machines a l’age industriel , Rennes, PUR, 2011, p.  41-54.