한국   대만   중국   일본 
Albert Anker ? Wikipedia Aller au contenu

Albert Anker

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.
Albert Anker
Albert Anker en 1901.
Naissance
Deces
Periode d'activite
Nationalite
Activite
Formation
Maitre
Mouvements
Distinction

Albert Anker , ne le et mort le a Anet ( canton de Berne ), est un illustrateur et peintre suisse . On l'appelle souvent le ≪ peintre national ≫ de la Suisse en raison de ses representations populaires de la vie sociale de son pays au XIX e  siecle [ 1 ] .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Albert Anker est le deuxieme enfant du veterinaire d’Anet, Samuel Anker (1791?1860). Il va a l'ecole a Neuchatel , ou, en compagnie d' Auguste Bachelin , il suit ses premiers cours de dessin chez Louis Wallinger entre 1845 et 1848 [ 2 ] . Il etudie ensuite au gymnase de Kirchenfeld a Berne , ou il obtient sa maturite en 1851 [ 2 ] . Anker entreprend ensuite des etudes de theologie a l' universite de Berne , qu'il poursuit a celle de Halle , en Allemagne . Mais il ecrit a son pere a Noel 1853, de Iena , qu'il se sent irresistiblement attire par une carriere artistique : ≪ Toute profession est belle lorsqu'elle est accomplie avec sincerite et conscience [ 3 ]  ≫ .

Schreibunterricht (1865), medaille d'or du Salon de Paris .

Anker se rend alors a Paris , pour etudier dans l'atelier du peintre suisse Charles Gleyre . Celui-ci, malgre la rigueur academique de son enseignement, a forme toute une generation d'eleves talentueux comme Renoir ou Monet. Le jeune Albert, au temperament creatif, s'est senti bride par cet enseignement extremement technique. Toutefois ses natures mortes caressees par la lumiere temoignent de la maitrise acquise chez Gleyre. Ce cercle d'artistes comprend egalement l'aquarelliste Henri Zuber , dont le cousin, le juge Armand Weiss , lie amitie avec Anker [ 4 ] .

Puis, entre 1855 et 1860, il suit les cours de l' Ecole nationale superieure des beaux-arts [ 2 ] . Il installe ensuite un studio dans la maison de ses parents et participe regulierement a des expositions en Suisse et a Paris [ 1 ] Anker epouse, en 1864, Anna Rufli, de Langnau . Le couple a six enfants dont deux meurent tres jeunes, les quatre autres Louise, Marie, Maurice et Cecile apparaissent dans certaines de ses peintures. En 1866, Albert Anker commence a faire des maquettes pour le ceramiste Theodore Deck  ; au fil des ans, il va realiser plus de 300 dessins pour des faiences [ 1 ] . La meme annee, il recoit la medaille d'or du Salon de Paris pour Schlafendes Madchen im Walde (1865) et Schreibunterricht (1865) [ 1 ] .

La famille Anker passe generalement l'hiver a Paris et l'ete a Anet [ 1 ] . Entre 1870 et 1874, il est elu depute au Grand Conseil du canton de Berne , ou il soutient la construction du Musee des beaux-arts [ 2 ] . Anker voyage beaucoup, il se rend a Bruxelles , Anvers , Gand , Lille , passe l'hiver 1883-1884 a l' Academie Colarossi ou il realise des aquarelles, puis part pour l' Italie . Anker est membre de la Commission federale des beaux-arts   (de) , une premiere fois de 1889 a 1893, puis de 1895 a 1898 [ 1 ] .

Nature morte (1896).

En 1890, il renonce a son domicile parisien pour demeurer uniquement a Anet. Il siege, des 1891, a la commission federale de la fondation Gottfried Keller . Anker est membre du jury de l' Exposition internationale d'art de Munich , en 1897 [ 2 ] . Il effectue, en 1899, son dernier voyage a Paris. L' universite de Berne lui confere, en 1900, le titre de docteur honoris causa [ 1 ] .

En , Anker est victime d'une attaque qui paralyse temporairement sa main droite [ 1 ] . A cause de cette invalidite, il ne lui est plus possible de travailler sur de grandes toiles. Dans une position de travail qui lui est confortable - assis sur une chaise et la feuille de papier posee sur les genoux - il peint des aquarelles, plus de 500, dont le croquis au crayon est minimaliste [ 2 ] .

Albert Anker meurt le a Ins. Deux expositions commemoratives sont organisees, la premiere au Musee d'art et d'histoire de Neuchatel du 1 er au , puis au Musee des beaux-arts de Berne du au .

Citation de Van Gogh [ modifier | modifier le code ]

≪ Anker est-il encore vivant ? Je pense souvent a ses œuvres, elles sont concues avec tant d’habilete et de finesse. Il est vraiment d’un autre temps… ≫

Vincent Van Gogh a son frere Theo, 11.4.1883 (Lettre n°336, original en neerlandais)

Recompenses [ modifier | modifier le code ]

Œuvres [ modifier | modifier le code ]

Anker peint, entre autres, des portraits d'enfants, des representations historiques et religieuses, des natures mortes et des paysages ruraux. Comme beaucoup des eleves de Gleyre, il s'evade de la presentation quasi-photographique des personnages peints par le maitre, et les rend vivants, animes, chaleureux. Anker ira jusqu'aux limites de l'impressionnisme avec par exemple Markttag im Murten (1876).

Representations enfantines [ modifier | modifier le code ]

La petite fille aux dominos.

Dans la peinture europeenne du XIX e  siecle , Anker est l'un des plus importants createurs de representations enfantines. Il a peint environ 600 huiles , dont plus de 250 tableaux d'enfants, seuls ou en groupe. Dans Knochelspiel , de 1864, il peint des enfants jouant aux osselets , un jeu de groupe qui leur permet l'acquisition de competences pour leur vie future au sein de la societe. La Petite Fille aux Dominos reflete une concentration quasi-adulte de l'enfant, tout en preservant la fraicheur de son age.

Le talent d'Anker restitue le charme simple et attachant d'un regard juvenile. La sensibilite du peintre ressort de ses portraits d'enfants reveurs ou graves, dont l'innocence nous interpelle. L'artiste nous renvoie au temps ou nous etions nous-memes des ≪ petits ≫.

Le monde des enfants d'Anker montre le changement educatif en Europe au XIX e  siecle, tel que nous le rencontrons dans l'esprit humaniste des Suisses Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) et Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827). L’œuvre d'Anker le raconte au travers de nombreuses representations d'eleves au tableau noir, tenant une plume, lisant ou portant une ardoise. C'est un gros progres par rapport aux generations precedentes d'enfants, places dans les garderies des fabriques ou travaillaient leurs meres. Ce n'est qu'en 1874 que l'enseignement primaire obligatoire est ancre dans la Constitution suisse [ 5 ] .

Dessins [ modifier | modifier le code ]

Portrait du juge Armand Weiss.

Anker developpe, a un age precoce, ses talents artistiques de dessinateur, bien avant qu'il ne commence sa formation a Paris en 1854. Encore enfant, il utilise chaque occasion pour dessiner, a l'ecole, en chemin ou a la maison. En 1846, pendant ses cours de dessin prives, il realise l'etude d'un crane au crayon, au gymnase de Neuchatel, qui lui vaut un prix d'excellence, ce qui lui arrive ensuite regulierement. Cette reconnaissance de son talent donne au jeune Anker la certitude qu'il a les competences necessaires pour devenir peintre professionnel.

Les cours que suivait Anker chez Charles Gleyre commencaient par une solide formation au dessin, prealable obligatoire a la peinture. Anker restera marque par la rigueur de cette formation, comme le montre le portrait de son ami Armand Weiss.

Sa gamme d'œuvres sur papier, va de croquis rapides, qui servent de variantes a ses dessins, ou d'echantillons pour ses clients, jusqu'a des travaux detailles et elabores, qui sont consideres comme des œuvres distinctes [ 6 ] . Il realise 230 dessins et aquarelles, pour le compte de l'editeur neuchatelois Frederic Zahn (1857?1919) afin d'illustrer son edition de œuvres de Jeremias Gotthelf , ainsi que pour d'autres publications populaires [ 7 ] .

On connait de lui des travaux au crayon, fusain, plume, craie, sanguine, pastel ou sepia et des melanges de diverses techniques sur des formats varies. Le nombre d'œuvres sur papier, realisees par Anker n'est pas connu, mais on peut supposer qu'il en existe plusieurs milliers. Le style de son langage pictural va du travail au crayon finement execute au dessin au noir de charbon vigoureusement trace qui est a la base de ses aquarelles, peintures a l'huile et faience, qui representent une partie importante de son œuvre [ 8 ] .

Principales œuvres [ modifier | modifier le code ]

  • Ecole de village en Foret-Noire (1858)
  • La Petite amie , 1862, huile sur toile, 64 × 46  cm , Collection Christoph Blocher [ 9 ]
  • Le soldat de 1830 revenant au pays (retour aux pays) , 1872, Musee des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
  • Femme lacustre , 1873, Musee des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
  • The et madeleines , 1873, huile sur toile, 33 × 48  cm , Collection Christoph Blocher [ 9 ]
  • Louise , fille de l’artiste (1874)
  • Le petit dejeuner (1879) Musee des Beaux-Arts Bale
  • Le Pharmacien du village (1886)
  • Le Lacustre (1886)
  • Le Mariage civil (1887)
  • Une vieille et une petite fille enfilant une aiguille (1887), huile sur toile, 63 × 78  cm , Collection privee [ 10 ]
  • La Soupe populaire d’Anet (1893)
  • Autoportrait (1895)
  • Jeune Paysan dormant (1897) Musee des Beaux-Arts Bale
  • Jeune fille tricotant (1897)
  • Judith (1885) (ceramique de Th. Deck)
  • Pestalozzi et les orphelins (1902)

Posterite [ modifier | modifier le code ]

Expositions :

  • 2004 & 2024 : Fondation Pierre Gianadda a Martigny : "Retrospective" et "Anker et lenfance" [ 10 ] .
  • 2010 : musee Oskar Reinhart de Winterthour retrospective a l'occasion du 100 e  anniversaire de sa mort, intitulee Albert Anker. Schone Welt. Zum 100. Todestag [ 13 ] .

Documentaire :

  • Heinz Butler, Lecons de peinture chez Raphael (titre original : Albert Anker - Malstunden bei Raphael ), Suisse, 2022, 1 h 30 [ 14 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. La toile Lecon de gymnastique a Anet s'est vendue a Zurich , le 21 juin 2013 pour 7,5 millions de francs suisses [ 11 ] . Albert Anker avait peint cette toile cinq ans apres l'introduction en Suisse des cours d'education physique obligatoires pour les garcons [ 12 ] .

References [ modifier | modifier le code ]

  1. a b c d e f g et h (de) Therese Bhattacharya-Stettler , ≪  Albert Anker  ≫, SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse , Institut suisse pour l'etude de l'art ,
  2. a b c d e et f (de) ≪  Albert Anker ? Biographie  ≫, Albert Anker ? Schone Welt. Zum 100. Todestag. Eine Auseinandersetzung mit Albert Anker 7. Mai ? 5. September 2010 , Musee des beaux-arts de Berne ,
  3. Anker, Albert. , Comte, Rose-Marie. , Montavon Gasser, Isabelle. et Mollia, Laurenzo. , La vie d'Albert Anker au fil de sa correspondance , W. Gassmann, ( ISBN   3906140458 , OCLC   716504733 , lire en ligne )
  4. (de) Robert Meister, ≪  Albert Anker malt kinder im Elsass  ≫, Galerie Stuker Blatter ,‎ , p.  10
  5. Isabelle Messerli, ≪ ...wenn mich dann des Nachts die Traume bestandig in Ateliers fuhren...? ≫, Albert Anker ? Wege zum Werk. p.  63?68.
  6. Marc Fehlmann, ≪ Albert Anker ? Dessinateur ≫, Albert Anker. Ausstellungskatalog Fondation Pierre Gianadda, Martigny 2003, p.  173?227.
  7. Marc Fehlmann, ≪ Albert Ankers Babylonische Gefangenschaft. Seine Gotthelf-Illustrationen fur den Neuenburger Verleger Frederic Zahn ≫, in: Peter Gasser und Jan Loop, Gotthelf. Interdisziplinare Zugange zu seinem Werk Peter Lang, Bern/Frankfurt am Main 2009, p.  77?120.
  8. Isabelle Messerli, Albert Anker ? Wege zum Werk , p.  63?68.
  9. a et b ≪  Chefs-d'œuvre suisses  ≫, sur Fondation Gianadda (consulte le )
  10. a et b Valere Bertrand, ≪  Actualites  ≫, Connaissance des arts ,‎ , p.  30
  11. ≪  Record du monde pour une toile d'Albert Anker  ≫, 20 minutes ,
  12. Genevieve Heller, Tiens-toi droit! : l'enfant a l'ecole au 19 e  siecle : espace, morale et sante : l'exemple vaudois , Lausanne, Editions d'en bas, 1988.
  13. Therese Bhattacharya-Stettler, Albert Anker - schone Welt: zum 100. Todestag , Stampfli , 2010, ( ISBN   9783727211294 )
  14. Norbert Creutz, ≪  Albert Anker, un petit maitre devenu grand  ≫, Le Temps ,‎ , p.  17 ( ISSN   1423-3967 , lire en ligne , consulte le )

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • (de) Margarete Braun-Ronsdorf, ≪  Anker, Albert  ≫ , dans Neue Deutsche Biographie (NDB) , vol.  1, Berlin, Duncker & Humblot , , p.  298 ( original numerise ).
  • (de) Robert Meister (Hsg): Albert Anker und seine Welt. Zytglogge-Verlag, Bern 1981.
  • (de) Hans A. Luthy und Paul Muller: Albert Anker, Aquarelle und Zeichnungen. NZZ-Verlag, Zurich 1989.
  • (de) Sandor Kuthy und andere: Albert Anker. Orell Fussli Verlag, Zurich 1980.
  • (de) Isabelle Messerli: ?...wenn mich dann des Nachts die Traume bestandig in Ateliers fuhren...?“ In: Albert Anker ? Wege zum Werk. Katalog zur Ausstellung Albert Anker 2 000  in Ins. Ins 2000. S. 63?68.
  • (de) Therese Bhattacharya-Stettler, Marc Fehlmann und Matthias Frehner (Hrsg.): Albert Anker und Paris. Ausstellungskatalog Kunstmuseum Bern. Bern 2003.
  • (de) Therese Bhattacharya-Stettler (Hrsg.): Albert Anker. Ausstellungskatalog Fondation Pierre Gianadda. Martigny 2003/2004 (franz./deutsch)
  • (de) Isabelle Messerli: Albert Anker: Sein Atelier ? seine Requisiten ? seine Modelle. In: Anker. Catalogue Exposition Fondation Pierre Gianadda. Martigny 2003/2004. S. 65?73. (franz./deutsch)
  • (de) Isabelle Messerli: Spielsacheninventar . Stiftung Albert Anker-Haus Ins, Bern 2007. (Unveroffentlicht)
  • (de) Isabelle Messerli: Anker as Draftsman and Watercolorist . In: Albert Anker. Exhibition in Japan: The Bunkamura Museum of Art, Koriyama City Museum of Art, Matsumoto City Museum of Art, Museum Eki, Kyoto in cooperation with The Museum of Fine Arts, Bern, Switzerland. 1. Dezember 2007?22. Juni 2008. Tokyo 2007. S. 29?30. (engl./jap.)
  • (de) Isabelle Messerli: Education and Learning . In: Albert Anker. Exhibition in Japan: The Bunkamura Museum of Art, Koriyama City Museum of Art, Matsumoto City Museum of Art, Museum Eki, Kyoto in cooperation with The Museum of Fine Arts, Bern, Switzerland. 1. Dezember 2007?22. Juni 2008. Tokyo 2007. S. 106?127. (engl./jap.)
  • (de) Isabelle Messerli: Play to Learn . In: Albert Anker. Exhibition in Japan: The Bunkamura Museum of Art, Koriyama City Museum of Art, Matsumoto City Museum of Art, Museum Eki, Kyoto in cooperation with The Museum of Fine Arts, Bern, Switzerland. 1. Dezember 2007?22. Juni 2008. Tokyo 2007. S. 88?105. (engl./jap.)
  • (de) Isabelle Messerli: Konigin Bertha und die Spinnerinnen von Albert Anker. In: Gesellschaft fur Schweizerische Kunstgeschichte (Hrsg.): Kunst und Architektur in der Schweiz. Heft 4, Bern 2006. S. 58?61.
  • (de) Musee des beaux-arts de Berne (Hrsg.): Katalog zur Ausstellung 2010: Albert Anker - Schone Welt. (Mit Textbeitragen von Therese Bhattacharya-Stettler, Matthias Frehner, Isabelle Messerli.) Stampfli Verlag, Bern.
  • (de) Landliche Gesellschaft und materielle Kultur bei Albert Anker. Sonderdruck der Berner Zeitschrift fur Geschichte , Heft Nr. 2, 2010. In Kooperation mit der Stiftung Albert Anker-Haus Ins und dem Kunstmuseum. Bern.

Liens externes [ modifier | modifier le code ]