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R. Dagorn. La geste d’Ismael d’apres l’onomastique et la tradition arabes

[compte-rendu]

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440 Notes bibliographiques

Rene Dagorn, La geste d'Ismael d'apres V onomastique et la tradition arabes, Geneve, Librairie Droz, 1981, 22 cm., xxxv + 21° -f- 427 p, (≪ Hautes etudes orientales ≫ 16 ; diffuse a Paris par la Librairie Champion, 7, quai Malaquais). ? Ce livre remarquable nous semble divisible en trois parties.

Le chap. I, ≪ Recherche d'une dimension historique ≫, pose le probleme. La tradition arabe veut que Muhammad descende d'Ismael, par 'Adnan et son fils Ma'add. Mais elle n'affirme un lien de sang entre 'Adnan et Ismael que depuis l'existence du Coran. Le chap. II, ≪ Les genealogistes arabes ≫, est le plus important. Il est fonde sur trois ouvrages : Ibn al-Kalbi, Uamharat al-nasab ; al-Zubayri, Nasab Quraye ; Ibn Hazm, oamharai ansab al-* Arab. Apres le depouillement systematique et minutieux de ces recueils onomastiques totalisant quelque 100 000 noms propres, l'A. aboutit, sur les patriarches bibliques et notamment sur Ismael, a la constatation suivante : ≪ II n'existe aucune trace de l'utilisation de ces noms bibliques avant l'Islam dans l'onomastique. Par voie de consequence, on peut en deduire que la societe arabe n'avait, avant la predication islamique, aucune conscience d'un rattachement quelconque a Abraham par Ismael ≫ (p. 44 ; cf. p. 49). En revanche, ce dernier nom est bien atteste dans Yepigraphie de la peninsule arabique. Pour resoudre la difficulte, les p. 100-104 deploient une argumentation qui pourrait etre plus clairement presentee, mais n'en demeure pas moins convaincante. La voici. A supposer que le mot d'Ismael, dans les inscriptions, renvoie consciemment au patriarche biblique, son emploi serait simplement du a des juifs ou a des chretiens (p. 103, cf. p. 45). Mais l'ensemble des Arabes continuaient a regarder ces deux groupes comme des elements allogenes, et les noms bibliques sont absents de l'ancienne onomastique des Arabes parce que etrangers a leur conscience collective. Ce point est illustre par une citation d'Ibn al-Kalbi tout a fait revelatrice (p. 44). L'ensemble du chapitre est fermement etaye par les tableaux statistiques des p. 50 a 99. Le chap. Ill confirme par un biais original les conclusions precedentes, reaffirmees avec force aux p. 123 s. Les Arabes etaient si peu enclins a s'attribuer Ismael et Abraham pour ancetres que la kunya ≪ Abu Isma'il ≫, inconnue avant l'islam a ete, meme aux siecles musulmans, rarement jointe au nom ≪ Ibrahim ≫.

La deuxieme partie essaie d'analyser, en quatre chapitres, l'emergence et revolution d'Ismael dans la geste musulmane. Du penetrant chap. IV sur la revelation d'Ismael dans le Coran, voir notamment les p. 132 s. et 146 s. La suite de l'histoire n'est pas facile a reconstituer. Relevons une interessante hypothese. Il semble a l'A. que les milieux shi'ites ont joue un tres grand role dans le developpement de la figure et de la legende d'Ismael (p. 237-245 ; cf. p. 121 et 379- 381).

La troisieme partie, quant a elle, complete la precedente sur cer-

Revue de l'Histoire des Religions, cc-4/1983

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