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Ferdinand Gilson, un des derniers "poilus"

L'un des derniers "poilus" de la guerre de 1914-1918 s'est eteint dimanche 26 fevrier a l'hopital de Gien (Loiret) a l'age de 107 ans.

Par Regis Guyotat

Publie le 27 fevrier 2006 a 14h20, modifie le 23 octobre 2008 a 17h29

Temps de Lecture 1 min.

Sans cesse on le félicitait de figurer parmi les "ders des ders". "Vous savez, je ne l'ai pas fait exprès !" , répondait Ferdinand Gilson, un des derniers "poilus" de la guerre de 1914-1918 qui s'est éteint dimanche 26 février à l'hôpital de Gien (Loiret) à l'âge de 107 ans.

Né le 20 octobre 1898 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), celui que ses camarades du front appelaient "le morpion" en raison de sa petite taille (1 m 63) avait été mobilisé en 1917. Artilleur, puis brancardier, Ferdinand Gilson avait tellement vu d'hommes tomber autour de lui qu'il ne pouvait plus "regarder un cimetière militaire" .

Le 11 novembre 1918, le jour de l'armistice, il se rappelait avoir dansé la polka. "J'ai pensé la même chose qu'un condamné à mort à qui on vient d'annoncer qu'il est gracié. J'avais réussi à mettre ma petite gueule en or à l'abri !" , racontait-il. Bien que gazé deux fois, Ferdinand Gilson avait réussi après la guerre à monter une petite entreprise de mécanique de haute précision. En 1939, il avait "remis ça" et s'était engagé dans les services de renseignement. Il avait travaillé pour la Résistance et avait aidé des réfractaires à se soustraire au service du travail obligatoire (STO).

A ceux qui frappaient chez lui ces dernières années, Ferdinand Gilson ouvrait de suite sa porte et débouchait une bouteille de blanc. La mairie des Choux (Loiret), où il résidait, le logeait à l'école communale, dans l'ancien appartement de l'institutrice. Il ne se lassait pas du rire des enfants, poussant de temps à autre la porte d'une classe pour faire un brin de cours d'histoire.

L'homme était un "rigolard" , mais d'un coup ses yeux vifs se figeaient. "La guerre est le résultat de la méchanceté humaine" , disait-il. "Si on apprenait les langues, on ferait déjà un petit pas vers la paix" , répétait-il. Il en parlait lui-même "quatre ou cinq" , continuant à faire des mots croisés en allemand. "Je suis un Européen, tout bonnement" , ajoutait-il.

Son village lui avait rendu hommage le 11 novembre 2005 ; Ferdinand Gilson avait été conduit au monument aux morts dans un taxi de la Marne.

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