Rabat hausse le ton. L’annulation d’un accord agricole conclu entre le Maroc et l’Union europeenne par la justice europeenne au motif qu’il s’applique aussi au Sahara occidental n’est pas du gout du royaume cherifien, qui a fait savoir jeudi 25 fevrier qu’il suspendait ses contacts avec les institutions europeennes. Le gouvernement denonce le
≪ caractere hautement politique ≫
et
≪ contraire au droit international ≫
de l’initiative bruxelloise, precise un communique officiel.
La decision de la justice europeenne portait sur un texte de decembre 2015
relatif aux mesures de liberalisation reciproques en matiere de produits de l’agriculture et de la peche. Ce document etendait l’accord au Sahara occidental, ex-colonie espagnole revendiquee par les independantistes du front Polisario, qui estimaient le texte contraire au droit international et aux engagements de l’UE.
Plusieurs pays membres de l’UE avaient annonce vouloir faire appel du jugement, pour ne pas se brouiller avec le Maroc, un allie precieux dans leur lutte contre la mouvance djihadiste apres les attentats de Paris.
Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a fait savoir qu’il avait rencontre le representant au Maroc de l’Union europeenne, Rupert Joy, et qu’il lui avait notifie sa decision, selon une video postee sur le site officiel du gouvernement.
En 1991, la signature d’un cessez-le-feu entre le Maroc et le front Polisario, apres quinze annees de conflit arme, avait ouvert la voie a la creation d’une mission onusienne pour l’organisation d’un referendum d’autodetermination (Minurso) dans l’ancien Sahara espagnol, annexe par le Maroc en 1975.