Parti politique italien fonde en janvier 1921 au congres de Livourne par la minorite du
parti socialiste
, sous le nom de parti communiste d'Italie (Partito Comunista d'Italia) et qui ne prendra le nom de parti communiste italien (Partito Comunista Italiano, PCI) qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale.
La lutte contre le fascisme
Jusqu'en 1926, date de son interdiction par le gouvernement de
Benito Mussolini
, le PCI s'oppose au fascisme, mais ne peut empecher celui-ci de parvenir au pouvoir (1922) et de s'y maintenir. Durant ses premieres annees d'existence, il est dirige par
Amadeo Bordiga
(ecarte du poste de secretaire general en 1925 pour ≪?gauchisme?≫, puis exclu en 1930), ensuite par
Antonio Gramsci
(arrete en 1926 et mort en prison en 1937),
Palmiro Togliatti
(qui est egalement dirigeant de la
III
e
?Internationale
communiste sous le nom d'Ercole Ercoli) et Di Vittorio. Durant la periode fasciste (1922-1943), le PCI est la formation politique antifasciste la plus active. De plus, durant la
guerre d'Espagne
(1936-1939), il joue un role important au sein des
Brigades internationales
, dont Luigi Longo est l'inspecteur general. Depuis 1936, il a noue de bons rapports avec le
parti socialiste
dans le cadre d'un accord de type Front populaire. Il participe, a partir de 1943, a la lutte armee contre les fascistes de la
republique de Salo
(1943-1945) et leurs allies hitleriens, et, en mars 1944, P.?Togliatti entre dans le gouvernement monarchiste du marechal
Badoglio
.
Pour en savoir plus, voir les articles
fascisme
,
Antonio Gramsci
,
Palmiro Togliatti
,
parti socialiste italien (PSI)
,
histoire de l'Italie
.
Le parti communiste italien de 1945 a 1956
A la Liberation, le PCI compte environ 500?000 adherents. Il ne s'agit pas alors pour lui de preparer une prise de pouvoir revolutionnaire mais d'acceder au pouvoir legalement grace a l'entente avec les autres partis. En juin 1946, aux elections a la Constituante, il obtient 19,7?% des voix, mais, en mai 1947, il est exclu du gouvernement De Gasperi?: la guerre froide commence. Le PCI lutte vigoureusement contre le
plan Marshall
et soutient les greves ouvrieres de 1948. L'attentat dont est victime, le 14?juillet 1948, P.?Togliatti provoque dans le pays une vive reaction, elle-meme a l'origine d'une forte repression. A ce moment, le PCI rassemble 2?500?000 adherents. Son influence dans les milieux intellectuel et ouvrier est profonde. Des lors, il progresse sans interruption a toutes les elections de 1953 a 1976?: 22,7?% des voix en 1953 et 1958?; 25,3?% en 1963?; 26,9?% en 1968?; 27,2?% en 1972?; 33,5?% en 1975?; 34,4?% en 1976.
Polycentrisme et compromis historique
Apres le XX
e
?Congres du
parti communiste de l'Union sovietique
(PCUS) en 1956, le PCI se prononce pour le polycentrisme du mouvement communiste international et prend peu a peu ses distances a l'egard de la politique sovietique. Il est dirige par P.?Togliatti jusqu'a sa mort, en 1964, puis par
Luigi Longo
de 1964 a 1972 et par
Enrico Berlinguer
de 1972 a 1984. Celui-ci se fait le promoteur de l'eurocommunisme, poursuivant une politique d'autonomie vis-a-vis de l'URSS, avec laquelle la rupture sera consommee en 1983. En septembre 1973, E.?Berlinguer lance l'idee du
compromis historique
avec la
Democratie chretienne
, comportant le maintien du statu quo economique, social et diplomatique du pays, ainsi que l'ouverture vers les classes moyennes. Cette ligne politique suscite cependant des oppositions internes et, aux elections de 1979, le PCI enregistre un leger recul (30?% des voix environ).
Pour en savoir plus, voir les articles
Enrico Berlinguer
,
Luigi Longo
.
L'alternative democratique
A la strategie du compromis historique va alors succeder celle de l'alternative democratique, c'est-a-dire l'alliance avec les socialistes. Mais, apres l'accession du socialiste
Bettino Craxi
a la presidence du Conseil en 1983, les rapports se tendent entre socialistes et communistes, qui s'opposent vigoureusement a la politique gouvernementale. L'emotion suscitee par la mort de E.?Berlinguer en juin 1984 contribue au succes du PCI aux elections europeennes. Obtenant 33,3?% des voix, celui-ci devance pour la premiere fois la Democratie chretienne. Alessandro Natta devient le nouveau secretaire general. Cependant, aux elections regionales et municipales de mai 1985, comme au legislatives de 1987, le PCI connait un net recul. En juin 1988, Alessandro Natta demissionne. Achille Occhetto, qui lui succede, accelere l'inflexion du parti vers la social-democratie. Lors des elections europeennes de juin 1989, le PCI parvient a se maintenir (27,6?% des voix) et reste le deuxieme parti national derriere la Democratie chretienne.
Convaincu de la necessite de la creation d'un nouveau parti, A.?Ochetto reussit a imposer malgre une forte opposition interne un nouveau nom et un nouveau symbole. Au congres de Rimini (31?janvier-14?fevrier 1991), le PCI est remplace par le parti democrate de la Gauche (Partito Democratico della Sinistra, ou PDS). En fevrier 1998, a Florence, naissent les
Democrates de gauche
(Democratici di Sinistra, ou DS) rassemblant autour de l'ancien PDS, diverses mouvances de centre gauche et de tradition republicaine et liberale. Toutefois, certains communistes n'acceptent pas cette evolution et la disparition du parti. L'un des deux courants minoritaires au congres de Rimini cree ainsi, des decembre 1991, le
Partito della Rifondazione Comunista (PRC)
sous la presidence d'Armando Cossuta. Avec pres de 6?% des voix aux legislatives de 2006, 41?deputes et 27?senateurs, ce petit parti joue un role non negligeable, soit comme allie du gouvernement de centre gauche soit comme force d'opposition a l'extreme gauche de l'echiquier politique.
Aux elections legislatives anticipees d'avril 2008, La Gauche-L'arc-en-ciel, coalition conduite par Fausto Bertinotti, principal dirigeant de Refondation communiste (par ailleurs president de la Chambre sortante), subit un echec retentissant, les petits partis de gauche perdant tous leurs representants au Parlement. La direction du PRC demissionne et un comite de gestion, charge notamment d'organiser un debat national sur les causes de cette defaite, lui succede.
Pour en savoir plus, voir l'article
Italie?: vie politique depuis 1945
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