Comme il est simple de retrouver ses propres obsessions dans ce livres, homme, femme, amour, ame soeur, qu'importe.
L'obsession de recuperer l'etre aime au point de se ruiner emotionnellement, de se rabaisser, de devenir disciple de Masoch.
On revoit le passe, voire le present, et on partage cette douleur toute humaine, cette idee fixe qui persiste, 5 ans pour elle, bien plus pour moi...
Ce besoin de se faire mal, de s'approcher de la flamme dont on sait avec certitude qu'elle nous brulera jusqu'au plus profond de notre ame.
Nous sommes faibles, esclaves de nos souvenirs enjolives, du sexe effrene pour elle, de la chaleur, de la douceur, de la beaute pour moi.
On se retrouve projete dans le temps, ce monde si lointain ou les reseaux sociaux n'existaient pas, ou l'on connaissait encore par coeur les numeros de telephone, ou l'on pouvait encore essayer de s'oublier en dechirant une page de carnet ou en effacant toute trace des etres auparavant tant aimes.
Reiterer, recommencer, se rouler dans la fange pour quelqu'un qui vous apportera toujours ce "je t'aime moi non plus", ces douleurs qui valent mieux que je deuil de l'Autre, cette douleur que l'on cherche et que l'on trouve, cette plaie que l'on gratte jusqu'a faire gicler ce sang purulent de la jeunesse evaporee. Cette douleur qui nous assassine et qui paradoxalement nous fait nous sentir vivants.
Le coeur a ses raisons...
Ca n'est pas un grand livre, tout comme
Superstars
, pourtant, ils me fascinent, j'y retrouve une partie de moi, meme si les ages, les milieux sont differents. J'aime me perdre dans ce Paris disparu, dans ces nuits sans sommeil, dans ces vies sans lendemain.
Il m'est impossible de maudire le "tu" narratif, car il est elle autant qu'il est moi, ou qu'il peut etre toi ou vous, lecteur.
C'est aux trefonds de nos chairs qu'elle suscite et sussure la douleur de la passion, du rejet, des nevroses.
Son "tu" est intime et puissant, et je trouve qu'il est au contraire parfaitement adapte a ce livre.
Pour autant, il y a un je ne sais quoi qui ne passe pas, peut etre encore une fois, mes propres ressentis et experiences que j'ai du mal a voir ecrits par une inconnue. On y perd la sensation d'etre un etre unique, nos passions sont des emotions universelles, et c'est sans doute la, ou blessee dans mon orgueil, je me rends compte de mes propres humiliations.