L'inventeur fran?ais Cl?ment Ader
(1845-1921) est principalement connu pour sa contribution au
d?veloppement de l'a?ronautique. Il fut cependant ?galement un des
pionniers du t?l?phone en France.
Il propose diverses am?liorations techniques au
t?l?phone ?lectrique : le "t?l?phone d'Ader"
pr?sente certaines sp?cificit?s techniques (syst?me dit "?
contact unique", t?l?phone dit "? surexcitation") qui
sont d?crites dans la cinqui?me ?dition (1887) de l'ouvrage
Le
t?l?phone
du
Comte Th. du Moncel
.
En 1880, Ader cr?e la Compagnie g?n?rale des t?l?phones de Paris, qui
d?ploie le premier r?seau t?l?phonique de la capitale.
Plan du dispositif de th?atrophone ? l'Op?ra durant
l'Exposition universelle de Paris (1881). Source : Th. du Moncel,
Le
t?l?phone
, Librarie Hachette, 1887. (Coll. A. Lange).
En 1881, dans le cadre de
l'Exposition universelle, il con?oit le syst?me du th?atrophone -
notons que le terme ne sera utils? qu'? partir de 1889 - , dont
on trouvera ?galement une
pr?sentation d?taill?e
dans l'ouvrage de du Moncel. Le th?atrophone tel qu'il a ?t? pr?sent?
en 1881 ?tait un syst?me qui permettait de diffuser des concerts ou des
pi?ces de th??tre, capt?s ? l'Op?ra, ? l'Op?ra-Comique ou au
Th??tre-Fran?ais. L'inauguration e?t lieu en novembre 1881 par le
pr?sident de la R?publique, Jules Gr?vy, qui, le premier, e?t la
possibilit? d'offrir ? ses invit?s une audition ? domicile. Le public de l'Exposition universelle pouvait
entendre, en recourant ? deux ?couteurs, les spectacles diffus?s ?
l'Op?ra qui se situait ? plus de deux kilom?tres.
Transmetteur t?l?phonique sur la sc?ne de
l'Op?ra.
Le Magasin pittoresque
, 1882.
Cette exp?rience
f?t l'occasion de d?couvrir - et d'?laborer des solutions - les
probl?mes de la captation en direct. Adler met au point un syst?me de
captation qui pr?figure la st?r?ophonie (l'oreillette de droite permet
d'entendre les sons capt?s ? la droite de la sc?ne et l'oreillette de
gauche ceux capter sur la partie gauche).
Auditions t?l?phoniques de l'Op?ra ? l'Exposition
d'?lectricit? de 1881.
Le Magasin pittoresque
, Paris, 1882, p.
83.
Comme l'indique du Moncel,
"le
succ?s de ces auditions th??trales a ?t? tr?s grand. Tous les soirs
d'Op?ra on faisait queue pour y assister, et cette vogue a continu?
jusqu'? la fin de l'Exposition. Bien que des esprits chagrins aient voulu
jeter de l'eau sur ce succ?s au nom de l'art contre ces reproductions
musicales, presque toutes les personnes de bonne foi ont ?t? ravies et
ont pr?tendu avoir mieux entendu qu'? l'Op?ra, ce qui se con?oit
facilement, si l'on r?fl?chit que les transmetteurs ?tant
interpos?s entre les acteurs et l'orchestre, celui-ci se trouvait un peu
sacrifi? au profit des acteurs, dont les paroles pouvaient alors ?tre
admirablement entendues"
.
A la fin de l'exposition, le
dispositif des microphones de l'Op?ra fut d?mont?. Des auditions
th??trophoniques furent organis?es par le Mus?e Gr?vin. Les
microphones ?taient plac?s sur la sc?ne de l'Eldorado, un caf?-concert
en vogue.
Suite :
Les ?crivains et
le th??trophone