한국   대만   중국   일본 
Culture.fr: Jean-Honor? Fragonard
The Wayback Machine - https://web.archive.org/web/20081201145209/http://www.culture.fr:80/fr/sections/themes/musees/articles/article_57

Mus?es


Choisissez une recherche :
renseignez au moins un champ




 
Rechercher dans :  

Acc?s par r?gions

R�gions de France

DOM - TOM

France Languedoc Roussillon Midi Pyr�n�es Aquitaine Poitou Charentes Pays de la Loire Bretagne Base Normandie Haute Normandie Picardie Nord Pas de Calais Ile de France Champagne Ardennes Lorraine Alsace Franche Comt� Bourgogne Centre Limousin Auvergne Rh�ne Alpes Provence Alpes Cote d'Azur Corse



Lettre d'information



A propos de la lettre d'info...

Pour en savoir plus



Focus

2006 C?l?brations nationales


Les Baigneuses, huile sur toile. Mus�e du Louvre - RMN / droits r�serv�s
Les Baigneuses, huile sur toile. Mus?e du Louvre - RMN / droits r?serv?s

Jean-Honor? Fragonard


Grasse, 5 avril 1732 Paris, 22 ao?t 1806

Jean-Honor? Fragonard occupe une place tr?s particuli?re dans l'histoire de l'art fran?ais. D'abord tr?s appr?ci? et tenu pour le peintre parisien ? la mode, il se vit assez vite attaqu? et d?mod? ; mais, au XIXe si?cle, il retrouva des admirateurs fervents (Hippolyte Walferdin), des adorateurs (les fr?res Goncourt) et finalement une renomm?e internationale qui a fait de ses tableaux et de ses dessins l'orgueil des collections les plus fastueuses et le domaine favori des tricheries et des discussions ?rudites, o? souvent finit par s'oublier la qualit? profonde des ?uvres.


La vie de Fragonard est pourtant d?sormais bien connue. N? ? Grasse, dans une famille de marchands relativement ? l'aise, il est emmen? ? l'?ge de six ans ? Paris, o? il semble faire de bonnes ?tudes. Il est plac? vers ses treize ans chez un notaire, mais ses parents remarquent son go?t pour le dessin et le conduisent chez Boucher, qui d'abord le confie ? Chardin, puis le reprend aupr?s de lui et le pousse ? concourir pour le Grand prix de peinture, qui ouvre les portes de Rome. Fragonard l'emporte du premier coup avec son J?roboam sacrifiant aux idoles (1752, Paris, ?cole nationale sup?rieure des beaux-arts).

D?s lors, son destin est fix?. Il entre ? l'?cole royale des ?l?ves prot?g?s dirig?e par Carle Van Loo, la quitte ? l'automne 1758 pour un s?jour ? Rome d'o? il revient seulement en avril 1761, en passant par Bologne, Venise et G?nes en compagnie de l'abb? de Saint-Non : voyage studieux, qui dote Fragonard d'une solide culture italienne. En 1765, il est agr?? ? l'Acad?mie pour son Cor?sus et Callirho?, expos? au Salon avec de grands ?loges (Louvre). On place vers 1769 la p?riode des c?l?bres ? figures de fantaisies ? qui cherchent ? allier le sentiment de l'instant ? la rapidit? du pinceau. Elles ont fait beaucoup pour la r?putation de Fragonard de nos jours. En 1771-1772, Fragonard peint pour la comtesse Du Barry, ma?tresse officielle du roi, l'ensemble des quatre panneaux destin?s au ch?teau de Louveciennes qui furent pay?s, mis en place et bient?t rendus (aujourd'hui dans la Collection Frick ? New York). En fait, d?s 1773, un pamphlet intitul? Dialogues sur la peinture d?non?ait ouvertement le d?cor de Louveciennes comme le nec plus ultra pour le heurt?, le roull?, le bien fondu et Fragonard pour le grand ma?tre du Tartouillis. Le peintre semble avoir ?t? sensible ? la critique. ? partir de l? va peu ? peu se d?gager une po?sie nouvelle qui joue de tons argent?s et de petits personnages perdus dans la nature (La F?te dans un parc, Paris, Banque de France, vers 1775), puis une sorte de sfumato (L'adoration des bergers, Louvre, vers 1776-1777) auquel se joint assez vite un sentiment d?j? tout romantique (La fontaine d'amour, Londres, Collection Wallace ; d?but des ann?es 1780 ?).

Ce cheminement, dans son ensemble, ne saurait ?tre remis en question. Certes, il laisse suspendues quantit? de datations, dont plusieurs concernent des ?uvres importantes (L'?le d'amour, Lisbonne, Fondation Gulbenkian, etc.). Mais il replace dans le courant du XVIIIe si?cle un artiste qu'on a trop souvent tendance ? traiter ? part, peut-?tre parce qu'on le regarde plus ou moins comme un ? petit ma?tre ?. En fait Fragonard, vite pris en main par Boucher lui-m?me, s'instruit d'abord dans le ? grand style ? ?labor? au temps de Louis XIV. Les richesses de l'Italie, dont il prend conscience le crayon ? la main en voyageant avec Saint-Non, lui donnent une libert? parente de ce qu'on nomme souvent le ? baroque ? ou, si l'on pr?f?re, le ? rococo ?. Mais l'?chec de 1772 l'avertit clairement que l'heure parisienne a tourn? et qu'un nouvel esprit souffle dans l'art. Il a le courage de renoncer ? ce qui plaisait encore ? la plupart de ses amateurs : et c'est alors qu'il peint ses plus grands chefs-d'?uvre, qui sont aussi les premiers chefs-d'?uvre du n?o-classicisme et du romantisme. Il ne faut pas moins que la R?volution pour interrompre la production de celui qui est d?j? un vieillard.

Cette relecture d'une cr?ation d'apparence changeante ne s'impose pas seulement d?s que l'on consulte les sommes propos?es derni?rement par des auteurs comme Pierre Rosenberg et Jean-Pierre Cuzin. Elle s'est inscrite depuis trois d?cennies sur les cimaises du Louvre gr?ce ? une s?rie d'acquisitions inesp?r?es. Pareils enrichissements ne repr?sentent pas seulement un effort d'?rudition : ils permettent, pour le troisi?me centenaire de la mort de Fragonard, de retrouver un grand peintre. Le contraire m?me du peintre galant et volontiers ?rotique qu'on persiste souvent ? voir en lui. Surtout lorsqu'on joint ses dessins ? ses peintures, on s'aper?oit qu'il s'agit d'un artiste qui se pla?t ? c?l?brer l'enfance et la jeunesse. Il compose des tableaux entiers avec un simple essaim de putti. Il ?vite m?me l'?vocation de la maturit? et ses hommes ne sont d'ordinaire que de grands adolescents. Ses femmes se complaisent dans une nudit? fine et gaie qui n'a rien de malsain. L'id?e de la nature ne cesse de se d?velopper dans son art : mais une nature luxuriante, puis de plus en plus myst?rieuse, o? l'amour rejoint m?me parfois l'allusion ? la tombe. Dans un si?cle o? la France n'avait plus de vrai po?te ? Ch?nier n'a rien publi? avant 1790 ? Fragonard appara?t comme la v?ritable incarnation de la po?sie.

__________________________

Jacques Thuillier professeur au Coll?ge de France membre du Haut comit? des c?l?brations nationales

__________________________

Publi? sous l'autorit? scientifique du Haut comit? des C?l?brations nationales, plac? sous la pr?sidence de Jean Leclant, secr?taire perp?tuel de l'Acad?mie des inscriptions et belles-lettres. Renseignements aupr?s de la direction des Archives de France : 01 40 27 62 01

__________________________

Manifestations associ?es :

. format pdf . format rtf __________________________

BIBLIOGRAPHIE

Depuis une quarantaine d'ann?es, la compr?hension de l'?uvre de Fragonard a beaucoup ?volu?. On ne renvoie donc qu'aux grands ouvrages r?cents, complets et bien illustr?s :

  • J.THUILLIER, Fragonard, Paris, Skira, 1967, coll.: " La Peinture ", (?d. anglaise et allemande).
  • J.-P.CUZIN, Jean-Honor? Fragonard. Vie et ?uvre. Catalogue complet des peintures, Fribourg-Paris, ?d. Herscher, 1987 (?d. anglaise et allemande, 1988).
  • P.ROSENBERG, Fragonard, exposition Paris, Grand-Palais et New York, Metropolitan Museum, 1987-1988, Paris-New York, 1987.
  • P.ROSENBERG, Tout l'?uvre peint de Fragonard, Paris, Flammarion, 1989, coll.: " Les classiques de l'art ".
  • C.-A.KLEIN, Le grand Fragonard : du berceau de Grasse aux galeries du Louvre, Paris, ?quinoxe, 1996, coll.: " M?moires du sud ".
  • Fragonard, Paris, Mus?e du Louvre, d?partement des arts graphiques, Paris, 5 continents ?ditions-mus?e du Louvre, 2003, coll.: " Louvre-cabinet des dessins, 3 ".



PEINTURE sur Culture.fr


Notice de site


Focus



HISTOIRE DE L'ART sur Culture.fr


Notice de site


Focus



PEINTRE sur Culture.fr


Notice de site



Mus?es sur culture.fr


Ev?nements culturels :


Focus :