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Evellin (orfevres) ? Wikipedia

Evellin (orfevres)

entreprise d'orfevrerie francaise

La famille Evellin est une famille francaise d' orfevres , bronziers et chasubliers - brodeurs , specialisee en art liturgique , en paramentique et en creation et restauration d'orfevrerie. La societe actuelle porte le nom de Evellin Orfevre [ 1 ]

Evellin Orfevre
logo de Évellin (orfèvres)
L'atelier au 12 passage des Carmelites a Rennes , en 2015.

Creation 1822
Dates cles 1924?: atelier et magasin a Rennes
1960?: fermeture de la boutique a Nantes
2002?: fermeture de la boutique a Rennes
Fondateurs Francois Evellin
Personnages cles Emile Evellin
Forme juridique EURL
Siege social Rennes
Drapeau de la France France
Direction Christophe Evellin
Activite Commerce de detail d'articles d'horlogerie et de bijouterie en magasin specialise

APE 4777Z

Effectif 1
SIREN 689 200 137
Site web http://www.evellin-orfevre.fr

Fonds propres 19 800 € au 30 septembre 2017
Chiffre d'affaires 152 400 € au 30 septembre 2017
Resultat net -8 900 € au 30 septembre 2017 (perte)

Depuis la creation de l'activite a Nantes en 1822 , plusieurs orfevres se sont succede de pere en fils. L'activite grossit rapidement en famille pour permettre en 1924 , l'ouverture d'une filiale a Rennes . La famille Evellin est alors fournisseur des eveches , avec des productions d'orfevrerie ou de broderie qui se distinguent pour leur qualite d'execution?; certaines productions sont aujourd'hui protegees au titre des monuments historiques . Une importante activite de revente existe egalement.

A partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale , et a la suite des reformes induites par le Concile Vatican II , l'activite de fabrication d'orfevrerie et de paramentique est progressivement abandonnee pour se focaliser sur la revente ou la restauration?: l'activite a Nantes cesse en 1960, l'atelier de broderie de Rennes ferme en 1967, la boutique de Rennes ferme en 2002. Toujours actif en 2019, l'atelier de Rennes, derniere trace du plus grand atelier de fabrication de Haute-Bretagne , est aujourd'hui specialise dans la restauration d'orfevrerie.

Histoire modifier

Les debuts modifier

 
Acte du 28 fevrier 1822 de la mairie de Nantes, autorisant le sieur Evellin a construire une petite forge a son domicile.

Jean-Francois Evellin exerce depuis la fin du XVIII e ?siecle la profession de marchand-epicier au rez-de-chaussee du 14 [ Note 1 ] Basse-Grand-Rue (actuelle rue de la Marne ) a Nantes .

Le [ 2 ] , son fils aine Francois Evellin (1803 - 1881), ≪?jouailler et bijoutier?≫, recoit l'autorisation municipale d'installer dans une piece de l'immeuble familial ≪?une forge?≫ [ 3 ] . En 1833, il transforme la boutique paternelle en magasin d' orfevrerie et de produits religieux [ 3 ] , [ 4 ] . Francois est designe alternativement comme bijoutier , orfevre et horloger , jusqu’a son mariage, ou il prend le titre d'orfevre [ 4 ] . Ses travaux d'orfevrerie sont de type neo-gothique , pour lesquels il reintroduit l'usage de l' email , alors peu prise [ M 1 ] .

A partir de 1832, Francois s'associe a son frere Dominique-Joseph (horloger et orfevre, 1808-1879 [ 5 ] ), sous le nom Evellin freres [ 4 ] . En 1833, il agrandit l'affaire en profitant des etages pour installer un atelier de broderie . Les ateliers sont quelques rues plus loin, au 19, quai du Port-Maillard , avec un passage vers le 11, rue de la Juiverie [ E 1 ] .

Deux des fils de Francois reprennent le metier?: Emile-Dominique (1841-1895), apres s'etre forme a Paris , notamment chez Placide Poussielgue-Rusand [ 6 ] , et Marie Louis (1844-1899 [ 7 ] , [ Note 2 ] ). Les deux aines ne sont pas orfevres?: Francois (1835-1910) devient philosophe ?; Athanase (1839-1910) est zouave pontifical puis homme d'affaires [ 8 ] .

Les fils orfevres travaillent avec leurs aieux, Emile effectuant notamment des travaux de restauration, dont une croix de procession du XVI e ?siecle signee Germain Menfaix [ M 2 ] . A cette epoque egalement, Louis Evellin, membre de la societe archeologique de Nantes et de Loire-Inferieure, exerce comme chasublier [ 9 ] . De cette periode faste, il n'est pas facile de determiner le travail de chacun [ M 3 ] , [ M 4 ] .

 
La boutique du 14-16 Basse-Grand-Rue (actuelle rue de la Marne ) a Nantes , vers 1905. A gauche, Auguste Evellin.

En 1866, Francois rachete l'atelier de broderie Picou, un des deux ateliers de Nantes, ce qui agrandit l'affaire [ 4 ] . Apres sa mort et celle de son epouse, son fils Emile-Dominique lui succede en 1886 a la tete de l'entreprise, alors dans une situation precaire [ 10 ] . Au deces d'Emile-Dominique en 1895, sa veuve Marie-Therese s'occupe de l'affaire et la fait vivre en achetant des produits finis ou semi-finis, conseillee par Francois , tuteur des enfants depuis Paris [ E 2 ] . L'affaire comprend alors, hors membres de la famille, douze brodeuses et quatre couturieres, ainsi que trois a quatre ouvriers pour l'orfevrerie [ E 2 ] . Une fois Emile-Louis en age d'entrer en apprentissage, Marie-Therese l'envoie en formation a Paris [ E 3 ] .

Le declenchement de la Premiere Guerre mondiale mobilise tous les hommes, qui partent au front, hormis Emile-Louis ? trop faible et affecte a Nantes ? et un ouvrier, trop vieux. La production est quasiment arretee pour ce qui est des bronzes et de l'orfevrerie, mais les brodeuses ne manquent pas de travail, avec les enseignes et drapeaux pour les troupes (dont des insignes pour les Americains a partir de 1917) et des catafalques [ E 4 ] . 1914, 1915 et 1916 sont cependant des annees deficitaires [ E 5 ] .

Nantes et Rennes modifier

 
Extrait d'un catalogue de la maison Evellin, non date.

En 1916, Marie-Therese souhaite prendre sa retraite. Pour cela, le 1 er fevrier 1916, Emile-Louis et Auguste creent une societe en nom collectif et, le , Marie-Therese leur cede l’affaire Evellin Freres [ E 6 ] .

A la fin de la guerre, les voisins des freres Evellin, les freres Eugene et Jules Decre , sont interesses par les immeubles occupes par la boutique et les ateliers de broderie afin de s'agrandir. Les freres Evellin sont proprietaires du 16 et locataires du 14 [ E 7 ] . Apres plusieurs offres aupres du proprietaire du 14, Decre achete les deux maisons de la rue de la Marne en 1921, tout en laissant aux deux freres jusqu'au 24 aout 1928 pour demenager [ E 8 ] .

A l'occasion du centenaire de l'entreprise, et a la demande de Monseigneur Le Fer de la Motte , eveque de Nantes , le pape Pie XI accorde le 14 juin 1922 sa benediction apostolique a la Maison Evellin [ E 8 ] . Cette annee-la, les deux freres achetent les immeubles qui abritent les ateliers de la rue de la Juiverie [ E 1 ] .

Afin de diversifier leurs ressources, les freres prennent une decision?: Auguste reste a Nantes et Emile-Louis part pour Rennes en septembre 1924 [ 11 ] , [ E 9 ] . En 1926, apres le passage de l'entreprise au statut d’ entreprise a responsabilite limitee (ERL) avec les deux freres pour responsables, Marie-Therese procede au partage de ses biens pour aider ses enfants [ E 10 ] .

Le climat post-guerre a fait oublier les divisions societales liees a la loi de separation des Eglises et de l'Etat . On voit alors une reprise des processions et des constructions d'eglises. Le travail ne manque pas, mais la majorite de l'orfevrerie et des bronzes vendus sont des pieces achetees sur catalogue a de gros fabricants?; les creations, rares et cheres, portent principalement sur des pieces uniques [ E 11 ] . Des pieces sont exportees depuis l'atelier de Rennes pour les congregations d' Eudistes en Colombie , au Venezuela , au Canada ou en Haiti [ E 12 ] .

Des tensions apparaissent entre les deux freres?: la plus grande reussite de l'atelier rennais (plus d'affaires et moins de frais generaux), le couteux demenagement du magasin nantais ou le non-respect des clauses de gestion de l'entreprise les fachent [ E 11 ] , [ E 13 ] . Ces tensions ne sont resolues qu'en juillet 1934 [ E 13 ] , peu de temps avant la date limite fixee par le statut d'ERL pour la separation de l'atelier rennais et de l'atelier nantais en deux affaires distinctes [ E 10 ] , [ 12 ] .

Nantes modifier

Apres le demenagement d'Emile-Louis Evellin vers Rennes en 1924, Auguste Evellin poursuit son activite a Nantes assiste de son epouse Marguerite. Il demenage le magasin et les ateliers de la rue de la Marne, vendu a Decre , vers un magasin et deux etages loues au 35, rue de Verdun [ E 10 ] . En 1930, le magasin et l'atelier sont regroupes au 4, rue de Chateaudun (actuelle rue du General-Leclerc ), dans un lieu qui necessite de couteux travaux [ E 14 ] , [ E 13 ] . L'activite est alors un peu reduite du fait d'une vive concurrence. Les effectifs comprennent, hors membres de la famille, deux vendeuses, quatre brodeuses, deux couturieres et deux bronziers-doreurs. Au depart des vendeuses, deux couturiers sont embauches pour fabriquer des soutanes , mais cette activite ne prospere pas et l'affaire commence a decliner. Auguste est alors oblige de licencier en 1937-1938 les soutaniers, trois brodeuses et une couturiere [ E 14 ] .

Auguste, dont la sante se fait alors mauvaise, prepare sa succession avec son fils Augustin. Celui-ci etudie l'art, apprend le metier et effectue des voyages de commerce pour vendre les ouvrages [ E 15 ] . La Seconde Guerre mondiale vient bousculer l'affaire?: Augustin est mobilise, le travail se fait plus rare. Pour pallier son manque de revenus, Auguste, decourage, accepte l'emploi d'enqueteur a la police administrative de la ville qui lui est propose par un adjoint au maire de Nantes. Il exerce en continu de 1942 a 1946, en etant egalement engage dans la defense passive [ E 16 ] .

Augustin Evellin recupere le fonds de commerce en gerance libre a partir du 1 er aout 1942. L'atelier se compose de deux brodeuses et d'un orfevre. Il se marie avec Claire Guillemet, ancienne brodeuse a l'atelier, qui prend alors en charge l'encadrement des femmes [ E 17 ] . L'activite est toujours mauvaise du fait de l' Occupation ?: Augustin travaille comme dessinateur pour une societe d'assurances. Auguste recupere la gerance de l'entreprise en 1944 [ E 18 ] .

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la rarefaction des reconstructions d'eglises, un culte plus austere et la concurrence ne facilitent pas la marche de l'affaire d'Auguste [ E 19 ] . Augustin, attire par une carriere militaire, est presse par ses parents et son oncle de reprendre l'affaire familiale. Auguste Evellin decede en 1947 [ E 16 ] . Augustin est alors salarie de l'entreprise, la propriete etant toujours au nom de sa mere Marguerite [ E 20 ] . La demande en pieces d'orfevrerie etant en forte baisse, Augustin realise des pieces d'orfevrerie profane de haut standing, assiste par l'orfevre Jean Herbert, salarie de l'entreprise, et des sous-traitants. Il marque les pieces du poincon de son arriere-grand-pere Francois-Jean, ≪?F E?≫ entourant une hermine [ E 21 ] .

La situation ne s'ameliore pas pour autant, et Augustin prend alors la decision de reintegrer l'armee comme officier de reserve. Il est rappele en mai 1956 en raison des evenements d'Algerie , tout en restant stationne a Nantes, ce qui lui permet de s'occuper encore de l'affaire. Jean Herbert quitte la maison Evellin en juillet 1956 [ E 22 ] . Ces deux evenements achevent d'appauvrir la societe et Augustin Evellin cesse son activite d'orfevre et de commercant le 15 juillet 1958 pour integrer a nouveau l'armee francaise. Marguerite, assistee d'une vendeuse, tente de maintenir l'activite en confiant les fabrications et reparations a l'atelier de Rennes. Cela n'est cependant pas suffisant, et l'atelier nantais ferme definitivement le 24 juin 1960 [ E 22 ] .

Rennes modifier

 
Publicite non datee pour la maison Jeusset-Evellin, presentant principalement l'activite de broderie.

Emile-Louis Evellin et sa femme Gabrielle s'installent en septembre 1924 dans le centre-ville de Rennes , reprenant ainsi un ancien projet de son pere Emile-Dominique, qui y avait fait plusieurs stages [ Note 3 ] , [ 6 ] . L'installation est en fait une reprise, celle de la maison Vaugeois ≪?Au Sacre-cœur?≫, tenue par son beau-frere Charles Jeusset, qui l'avait lui-meme acquise en 1913 [ Note 4 ] , [ E 3 ] .

Le magasin de Jeusset se trouve au 7, rue d'Antrain et l’atelier au 12, passage des Carmelites [ E 23 ] , [ Note 5 ] . L'atelier du passage des Carmelites est reparti sur deux niveaux?: au rez-de-chaussee, l'≪?atelier des hommes?≫ et au premier etage, l'≪?atelier des femmes?≫ qui travaillent sur les broderies, ainsi que des decorations militaires et drapeaux [ 15 ] . Le personnel est alors modeste?: un orfevre, une brodeuse et deux vendeuses [ E 23 ] .

Bien que Charles Jeusset souhaite se debarrasser de cette activite [ E 23 ] , lui et Emile-Louis travaillent en tant que fabricants d'ornements religieux, signant un temps de leurs deux noms [ 16 ] . Ils ont alors le titre de ≪?fournisseurs de l’archeveche?≫ [ P 1 ] .

Emile Evellin reprend seul l'affaire a une date inconnue, son poincon est alors un losange horizontal incluant les lettres ≪?E E?≫ separees par une moucheture d'hermine . Ce poincon se retrouve en decoration de ses ecrins , associe a la mention ≪?MAISON E.EVELLIN / Rennes 7. Rue d'Antrain?≫ [ P 2 ] . Emile-Louis rachete a Vaugeois l'immeuble de l'atelier du passage des Carmelites en 1930 [ E 24 ] . La liquidation de la societe Evellin Freres, associee aux difficultes de paiement de la part des religieux et a une sous-facturation du travail par Emile-Louis, rendent difficile la gestion [ E 25 ] .

Les annees 1930 voient une uniformisation des productions, suivant les canons parisiens. Cependant, les productions de la maison Evellin se distinguent par ≪?un niveau de qualite d'execution et une reelle originalite de conception?≫ , qui reste cependant marginal face au marche [ RV 1 ] . Les ventes portent sur de nombreux produits tels que chasubles, dais , soieries , bannieres, drapes et tentures mortuaires, catafalques, statues, chemins de croix, christs en fonte pour calvaires, electrification et transformation de lustres, etc [ 17 ] . En 1934, trois orfevres et cinq brodeuses travaillent a l'atelier et, au magasin, une vendeuse en plus des membres de la famille [ E 26 ] , [ E 25 ] .

La sante d'Emile-Louis l'incite a preparer sa succession [ E 27 ] ?: a partir de 1935, il forme son fils Francois a prospecter les clients, mais ce dernier prefere les etudes juridiques et quitte l'affaire en 1937. Son frere Emile-Frederic travaille a la boutique entre 1937 et 1939 puis entre 1941 et 1942, tout en suivant des cours de beaux-arts et d'art religieux [ E 28 ] , mais son mariage en 1942 provoque son depart [ E 27 ] .

La guerre met a mal l'affaire?: il n'y a plus de constructions et d'equipement d'eglises, les hommes ont tous ete mobilises, et seuls des travaux de restauration ou de broderie d'insignes militaires sur ordre imperatif de l'occupant ont lieu [ E 29 ] . A la Liberation , malgre les bombardements sur le centre-ville de Rennes, l'ensemble de l'activite a ete epargnee et permet une reprise rapide. Jean-Louis Evellin, mobilise pour l' occupation de l'Allemagne , revient a la demande de son pere [ E 30 ] . Ce dernier est malade et ne peut plus travailler?: le nombre de ses creations se reduit a partir de 1947-1948. A partir de 1950, Jean-Louis a la responsabilite des ateliers, prospecte un revendeur a Brest et dessine de nombreuses pieces qui satisfont ses parents [ E 31 ] .

 
Poincon de maitre de Jean-Louis Evellin (JL et E encadrant une moucheture d'hermine , a gauche) et poincon de titre pour l'argent massif (a droite).

Emile-Louis fait valoir ses droits a la retraite le 1 er avril 1956, mais reste le gerant legal de l'affaire?; Gabrielle le represente au magasin [ E 32 ] , assistee par ses filles jusqu'a leur mariage respectif [ E 33 ] . La simplification des objets du culte, premisse du concile de Vatican II , bouleverse les habitudes de conception et de fabrication (moins de broderies) et pese sur les etageres ou des objets passes de mode constituent un stock mort [ E 33 ] . La fabrication de bronzes et de lustrerie augmente, ce qui amene Jean-Louis a se questionner sur un changement de cap pour aller vers une diversification de l'activite?: conservation des objets de culte et de piete, mais une ouverture vers l'orfevrerie civile, l' argenterie et les cadeaux [ E 33 ] . Apres de nombreuses tergiversations de la part de ses parents, Jean-Louis obtient le 29 mars 1957 l'atelier du 12 passage des Carmelites et la clientele professionnelle, le magasin et les clients prives restant a ses parents. En avril 1957, Jean-Louis s'inscrit au registre des metiers et fait insculper son poincon de maitre [ E 33 ] .

En 1960, la sante de Gabrielle se deteriore. Jean-Louis vient alors aider au magasin pour la vente et la comptabilite. Il n'intervient plus a l'atelier que pour la conception des pieces [ E 34 ] . A la fermeture de l'atelier de Nantes, il beneficie de l'outillage [ E 35 ] ?: il ne reste alors plus que l'affaire rennaise.

Situation contemporaine modifier

 
Christophe Evellin nettoyant le calice attribue a Guillaume Floch ( tresor de Saint-Jean-du-Doigt ).

Les decisions du concile de Vatican II influencent directement l'activite des ateliers [ E 36 ] , [ 11 ] ?: du fait de la disparition des ornements de la liturgie catholique , l’atelier de broderie ferme en 1967 au depart en retraite de la derniere brodeuse et le revendeur de Brest cesse son activite la meme annee a cause de la baisse significative des ventes.

Le 19 novembre 1967, compte tenu des bilans et afin de simplifier la gestion de l'atelier et de la boutique alors separes, l'affaire devient la societe en nom commun ≪?Evellin Pere et Fils?≫, geree par Jean-Louis [ E 37 ] . L'atelier, dernier grand fabricant d'orfevrerie de Haute-Bretagne [ RV 1 ] , commence alors a se specialiser dans la restauration d'orfevrerie [ E 36 ] . La boutique commercialise des lustres et de l'orfevrerie de grandes marques [ 18 ] . Christophe, fils de Jean-Louis, commence sa formation a la boutique et a l'atelier en 1980 [ 11 ] .

Jean-Louis passe la main en 1992 a son fils Christophe [ 19 ] , [ 20 ] . Apres la fermeture du magasin d'orfevrerie et d' arts de la table de la rue d'Antrain en 2002, Christophe exerce aujourd'hui sous le nom ≪?Evellin Orfevre?≫ [ 20 ] toujours dans l'atelier du passage des Carmelites [ 2 ] . Il est assiste depuis 30 ans par Pierre-Ange Barbedor [ 11 ] , [ 21 ] .

La clientele de l'entreprise est composee pour 75 a 80?% de particuliers [ 2 ] , pour le reste des directions regionales des affaires culturelles des regions de l'Ouest de la France et des paroisses [ 19 ] .

Arbre genealogique modifier

Cet arbre ne comprend que les liens de parente des ascendants directs, et exclusivement les conseillers, gestionnaires, brodeurs et brodeuses et orfevres.

  • Jean-Francois, epicier
    • Francois (1803 - 1881), orfevre
      • Francois (1835 - 1910), philosophe et conseiller de Marie-Therese Loge
      • Emile-Dominique (1841 - 1895), orfevre × Marie-Therese Loge
        • Germaine × Charles Jeusset, orfevre a Rennes
        • Auguste , orfevre a Nantes (1889 - 1947) × Marguerite Mary (1891 - 1982)
          • Augustin, orfevre a Nantes × Claire Guillemet, brodeuse
        • Emile-Louis (1886 - 1968), orfevre a Rennes × Gabrielle La Roche (1894 - 1981)
      • Marie Louis Michel (1844 - 1899), orfevre puis employe des pompes funebres
    • ? Louis, brodeur
    • Dominique-Joseph (1808 - 1879), horloger-orfevre

Portraits et realisations notables modifier

 
Cathedrale de Nantes , vue d'un des lustres crees par Francois Evellin.

Francois Evellin modifier

Parmi les realisations de Francois Evellin, on notera?:

  • les dix lustres a gaz ≪?modele XV e ?siecle?≫ en bronze dore, destines a la nef de la cathedrale de Nantes , commandes le 4 janvier 1869 et livres en 1870 pour un total de 15?000?francs [ 4 ] . La sante de Francois n'etant pas tres bonne, il est probable que ce soit son fils Emile-Dominique qui ait realise ces lustres [ 4 ] . Ces lustres sont classes en 1994 au titre objet des monuments historiques [ P 3 ] ?;
  • la crosse de Felix Fournier , eveque de Nantes (argent repousse, argent moule, partiellement dore?; emaux, verres et pierres), livree en 1870, classee en 1982 au titre objet des monuments historiques [ P 4 ] , [ M 5 ] .

D'autres pieces sont conservees dans divers tresors d'eglise [ P 5 ] .

Evellin Freres modifier

L'activite de Francois, Dominique-Joseph, Emile-Dominique et Marie Louis Evellin se retrouve dans de nombreux tresors d'eglises de l'ouest de la France, tant en fabrication de bronzes, d'orfevrerie, d'ornements religieux ou en tant que marchands [ P 6 ] . Il n'est cependant pas possible de distinguer les realisations de chacun [ M 3 ] , [ M 4 ] .

Une patene, realisee a la charniere des XIX e et XX e ?siecles appartenant a l' eglise Saint-Pierre de Langon est attribuee aux freres. Elle est inscrite au titre d'objet des monuments historiques le 5 janvier 1983 [ 22 ] .

L'atelier de Nantes livre en 1889 une banniere de procession pour l' eglise Saint-Armel de Ploermel . Elle est inscrite au titre d'objet des monuments historiques le 10 juillet 1981 [ 23 ] .

Auguste Evellin modifier

Auguste Evellin fabrique l'orfevrerie de l' eglise Notre-Dame d'Avon-les-Roches [ P 7 ] .

L'atelier de Nantes livre en 1931 un ornement liturgique brode a l'eglise Saint-Leger de Joue-sur-Erdre , compose d'une chasuble , deux etoles , un manipule , une dalmatique , un voile de calice , une bourse de corporal et une tunique . Cet ensemble est classe au titre d'objet des monuments historiques le 11 septembre 2006 [ P 8 ] .

Augustin Evellin modifier

Vers 1950, Augustin Evellin realise la chapelle du paquebot Liberte [ E 20 ] .

Evellin-Jeusset modifier

Associe a Charles Jeusset, Emile Evellin co-signe quelques realisations d'orfevrerie et d'ornements liturgiques [ P 9 ] . L'atelier Evellin-Jeusset realise ainsi plusieurs œuvres protegees au titre des monuments historiques?:

Emile-Louis Evellin modifier

Apres le depart de Charles Jeusset, Emile Evellin realise de nombreux ouvrages d'orfevrerie, ainsi que le dessin pour de nombreuses pieces de broderie. On notera la porte de tabernacle de la chapelle de l' Exposition universelle de Paris en 1937 [ E 28 ] ou la banniere de Notre-Dame de Pitie et du Bienheureux Charles de Blois, realisee pour la paroisse de La Roche-Derrien en 1944 [ E 38 ] .

Il livre en 1937 deux couronnes de statues de la Vierge a l'Enfant pour la Basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de La Guerche-de-Bretagne , inscrites au titre objet des monuments historiques le 4 novembre 1981 [ 26 ] . C'est a-priori a cette epoque que l'atelier de Rennes livre une porte de tabernacle pour le maitre-autel datant du debut du XVIII e ?siecle de l' eglise Notre-Dame de Parthenay-de-Bretagne . L'autel avec sa porte de tabernacle est inscrit au titre d'objet des monuments historiques le 8 mars 2013 [ 27 ] .

Il realise les bronzes pour l' eglise Sainte-Therese a Rennes , sous la direction de Hyacinthe Perrin [ 11 ] et, pour cette meme eglise, un calice en argent, argent dore et ivoire, inscrit au titre objet des monuments historiques le 10 janvier 2001 [ 28 ] .

Comme pour son pere et son oncle, on retrouve le nom d'Emile Evellin associe a de nombreuses pieces, qu'elles aient ete fabriquees, brodees ou tout simplement vendues [ P 10 ] .

Emile-Louis Evellin est membre de la societe archeologique de Nantes et de Loire-Inferieure (a partir de 1921), puis de celle d'Ille-et-Vilaine (a partir de 1925, secretaire general a partir de 1932) et conseiller prud'homme au conseil de Rennes a partir de 1932 (president a partir de 1939) [ E 26 ] .

Jean-Louis Evellin modifier

Apres les changements intervenus a l'epoque de sa periode active, Jean-Louis Evellin realise essentiellement des travaux de restauration.

On notera la creation d'un ostensoir en argent massif, decoupe et repousse, orne de pierres precieuses et semi-precieuses [ P 11 ] .

Christophe Evellin modifier

 
Reliquaire de l'autel central de la Basilique Saint-Sauveur de Rennes , en laiton dore avec une croix en argent massif martelee sur le couvercle.

Christophe Evellin realise essentiellement des travaux de restauration. On notera cependant une fabrication en 2011?: le reliquaire pour le maitre-autel de la basilique Saint-Sauveur de Rennes [ 29 ] .

En 1996, il restaure le calice de monseigneur Dondel de Kergonano et sa patene. L'objet, classe au titre objet des monuments historiques le , voit son nœud ressoude, des emaux sertis a nouveau et la dorure reprise [ P 12 ] .

En 2003, il procede a la restauration de l'orfevrerie de l' eglise Sainte-Therese a Rennes , realisee par son grand-pere, restauree par son pere et abimee lors de l'incendie de l'eglise [ 11 ] , [ 15 ] , [ 30 ] .

En 2006, Christophe Evellin œuvre a la restauration de la plupart des pieces presentees lors de l’exposition D'Hommes et d'argent qui se tient en 2006-2007 au Musee de Bretagne [ RV 2 ] .

L'annee 2013 voit le nettoyage et la restauration des pieces du tresor de Saint-Jean-du-Doigt [ 31 ] , reconnu par les specialistes comme etant l'un des plus beaux ensembles d'orfevrerie de Bretagne.

En 2014, un important chantier porte sur la restauration des 23?lustres et 14? candelabres de la cathedrale de Rennes [ 21 ] , [ 19 ] .

En 2019, restauration du tresor de l' eglise Saint-Malo de Dinan [ 32 ] .

Christophe Evellin est egalement formateur en orfevrerie [ 33 ] .

Notes modifier

  1. A cette epoque, il s'agit du numero 21, la renumerotation etant intervenue a une date inconnue.
  2. Marie Louis ne restera pas orfevre. Il exercera par la suite la profession d'entrepreneur des pompes funebres .
  3. Les temoignages different quant au passage de Emile-Dominique a Rennes?: il s'agissait de stages pratiques destines a parfaire son apprentissage, d'une periode de travail afin d'aider une partie de la famille, ruinee, ou d'une tentative (avortee) de monter une affaire de fabrication sur un marche fortement concurrentiel.
  4. Maison Folie, fondee en 1838, puis maison Alfred Couillard, puis maison Vaugeois et enfin Jeusset-Evellin.
  5. L'atelier etait occupe en 1854 par un orfevre du nom de Madiot [ 13 ] , activite arretee en 1884 pour veuvage [ 14 ] .

References modifier

References bibliographiques modifier

  • Francois Evellin , Les EVELLIN ? Orfevres, Bronziers et chasubliers a Nantes et a Rennes?: 2 e partie, XX e ?siecle , A compte d'auteur, , 125? p.
  1. Muel 1989 , p. ?147.
  2. Muel 1989 , p. ?179.
  3. a et b Muel 1989 , p. ?121
  4. a et b Muel 1989 , p. ?126.
  5. Muel 1989 , p. ?354-356.

Webographie modifier

  1. ≪? 2 e ?ornement vert?: chasuble, 2 etoles, 2 manipules, voile de calice - Maure-de-Bretagne ?≫, notice n o ?IM35005430, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Merimee , ministere francais de la Culture .
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Autres references modifier

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  18. ≪? Evellin orfevre - Evellin ?≫, sur Quand les commerces se montrent - Archives municipales de Rennes (consulte le ) .
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  25. ≪? Etole de clerc ?≫, sur www.pop.culture.gouv.fr (consulte le )
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  31. Le Telegramme , edition Morlaix , Saint-Jean-du-Doigt, le tresor sorti de l'ombre , 21 juin 2013.
  32. ≪? Dinan. De l’orfevrerie dans l’eglise Saint-Malo ?≫, sur ouest-france.fr , Ouest France , (consulte le )
  33. Ecole Tane, ≪? Centre de formation Tane - Contacts ?≫, sur pagesperso-orange.fr , (consulte le ) .

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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