La romanciere americaine Sue Grafton ne terminera pas son “alphabet du crime”

Sue Grafton, auteure de vingt-cinq romans criminels avec son unique heroine Kinsey Millhone, est morte a 77 ans fin decembre dernier. Commencee avec “A comme Alibi”, son “alphabet du crime”?ne parviendra pas a la lettre Z.

Par Christine Ferniot

Publie le 03 janvier 2018 a 18h00

Mis a jour le 08 decembre 2020 a 01h34

E lle ne terminera pas son ≪?alphabet du crime?≫. L’Americaine Sue Grafton est morte le 28 decembre 2017?des suites d’un cancer, a l’age de 77 ans, juste apres avoir publie Y is for Yesterday .

C’est en 1982 qu’elle se lance dans l’ecriture de polar avec A pour Alibi . Elle cree a cette occasion une heroine recurrente, Kinsey Millhone, qui, de A a Y, travaille comme flic puis detective privee en Californie. Auparavant, la fille de l’ecrivain et avocat Cornelius Warren Grafton avait ecrit deux romans qu’elle preferait oublier et s’etait lancee dans le metier de scenariste sans enthousiasme. Imaginer des polars convient mieux a cette femme plutot solitaire, loin du monde des medias, qui, explique-t-elle, ne manque pas d’idees criminelles depuis certains conflits a repetition avec son ex-mari. Kinsey Millhone est son porte-parole. Une orpheline elevee par sa tante, une fille independante qui aime la lecture et deteste la cuisine, une bosseuse et feministe qui fait du jogging chaque matin sur la plage de Santa Teresa et sympathise avec son vieux voisin. Kinsey n’a pas froid aux yeux, ne connait pas la peur de la mort mais fait montre d’empathie pour les victimes. Sue Grafton refusera toujours qu’elle soit adaptee en serie televisee, faute de denicher l’actrice ideale qui pourrait l’interpreter.

De cette femme energique, on retiendra aussi son humour et une forme d’humanisme discret qu’elle savait transmettre a son enquetrice. Sue Grafton lisait beaucoup, marquant ses preferences pour Agatha Christie (pour la structure des fictions) et surtout Mickey Spillane pour son cote ≪?hard boiled?≫. Quand on l’interrogeait sur cet alphabet qu’elle s’etait impose?comme un jeu litteraire, elle precisait volontiers qu’elle prenait ca comme un challenge et un marathon sans penser a la derniere lettre, l’histoire ultime qui ne verra donc jamais le jour et devait s’appeler Z comme Zero.

A lire

Les romans de Sue Grafton sont publies au Seuil et chez Pocket.

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