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Biographie – GWILLIM, ELIZABETH POSTHUMA – Volume VII (1836-1850) – Dictionnaire biographique du Canada
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GWILLIM, ELIZABETH POSTHUMA (Simcoe), auteure et aquarelliste, baptisee le 22 septembre 1762 a Aldwincle, Angleterre, fille du lieutenant-colonel Thomas Gwillim et d’Elizabeth Spinkes ; le 30 decembre 1782, elle epousa John Graves Simcoe* , et ils eurent 11 enfants ; decedee le 17 janvier 1850 a Wolford Lodge, pres de Honiton, Angleterre.

Devenue veuve en 1762, Elizabeth Spinkes Gwillim retourna vivre avec sa famille a Aldwincle, dans le Northamptonshire, ou elle mourut en donnant naissance a son unique enfant, Elizabeth Posthuma Gwillim. L’enterrement eut lieu le lendemain du bapteme. La petite orpheline fut prise en charge par la sœur cadette de sa mere, Margaret, qui epousa le 14 juin 1769 a Aldwincle l’amiral Samuel Graves. Au printemps de 1782, Elizabeth, qui vivait avec les Graves pres de Honiton, dans le Devon, fit la connaissance du filleul de l’amiral, John Graves Simcoe ; on celebra leur mariage la meme annee.

Les Simcoe habiterent d’abord Exeter, ou naquirent leurs trois premiers enfants. Heritiere de la fortune de son pere et de sa mere, Elizabeth etait une femme riche. En 1784, elle acheta pres de Honiton le domaine de Wolford, qui s’etendait sur environ 5 000 acres et a l’amenagement duquel elle consacra, avec son mari, beaucoup de temps. Elle vivait ≪ recluse ≫ a Wolford et donnait naissance presque chaque annee a une fille ; enfin, en juin 1791, elle eut un fils.

La meme annee, son mari devint lieutenant-gouverneur de la nouvelle province du Haut-Canada. Les Simcoe laisserent alors leurs quatre filles ainees a Wolford et s’embarquerent a Weymouth le 26 septembre en compagnie de leurs deux benjamins. Arrives a Quebec le 11 novembre, ils y passerent l’hiver, puis au printemps ils entreprirent leur long voyage vers l’interieur du pays. Mme Simcoe passa un an a Newark (Niagara-on-the-Lake), ou elle accoucha d’une autre fille, puis alla s’installer a York (Toronto) le 30 juillet 1793. Elle avait projete de laisser son bebe a Queenston ? ≪ la ou nous allons, il n’y a que des arbres et des moustiques ≫, disait-elle ? mais l’enfant mourut a York au printemps de 1794, en l’absence de son pere et du medecin de la famille. Apres un ete a Newark, Mme Simcoe emmena ses enfants a Quebec parce qu’une guerre avec les Etats-Unis menacait d’eclater. Elle retourna dans le Haut-Canada au printemps de 1795, puis, en 1796, son mari obtint un conge. Partis de Quebec le 10 septembre, ils n’allaient plus revenir au Canada.

Les Simcoe retrouverent leurs autres enfants a Wolford, ou ils se mirent a donner de somptueuses receptions. Simcoe lui-meme passa une bonne partie de l’annee 1797 a Saint-Domingue (ile d’Haiti), mais ensuite son affectation au poste de commandant du district de Western le ramena pres de sa famille, puisque son quartier general etait situe a Exeter, a 14 milles seulement de Wolford. Deux fils et deux filles naquirent entre 1798 et 1804. En juillet 1806, on nomma Simcoe commandant en chef en Inde. Puis, au moment meme ou sa femme preparait ses bagages pour l’Orient, on l’envoya en expedition au Portugal, ou il tomba malade. Ramene en Angleterre, il mourut a Exeter le 26 octobre 1806. Mme Simcoe continua a demeurer a Wolford avec ses sept filles, dont aucune ne se maria de son vivant. Devenue une fervente evangelique au sein de l’Eglise d’Angleterre, elle consacrait une bonne partie de son temps a des œuvres de bienfaisance, tout en surveillant etroitement ses vastes proprietes et ses grands enfants. Le plus souvent, pour se distraire, elle allait en excursion dans le sud-ouest de l’Angleterre et au pays de Galles pour y faire des croquis, ou bien elle rendait visite a son unique fils survivant, pasteur en Cornouailles. Son fils aine avait ete tue pendant le siege de Badajoz en 1812, et son autre fils etait mort en bas age.

Les cinq annees que Mme Simcoe passa au Canada furent les plus passionnantes de sa longue existence. L’experience lui plut de bout en bout ? la dure traversee de l’Atlantique Nord, la gaiete de Quebec, les epreuves du voyage dans un pays neuf, la petite societe provinciale de Newark, la vie dans les habitations rudimentaires d’York et meme la poursuite par des vaisseaux francais au cours du voyage de retour. Avide de connaitre les plaisirs de la nouveaute, elle etait portee a envisager les difficultes comme des aventures stimulantes. Elle goutait particulierement sa position de femme du lieutenant-gouverneur : ≪ Etre entouree de gens, ecrivait-elle, qui cherchent a me plaire et n’avoir rien d’autre a faire que suivre ma fantaisie, voila un mode de vie agreable [...] Comme je suis heureuse ! ≫ Sa foi irreductible en la superiorite que lui donnaient son rang et ses talents la soutenait. Lorsqu’elle rendait visite a des colons, elle montrait une assurance aussi sublime que la reine Victoria descendant voir les petits fermiers des alentours du chateau de Balmoral. Elle ecrivait d’ailleurs : ≪ Je vis avec un groupe de gens qui, j’en suis sure, ne me depassent pas par leurs connaissances. ≫

Cette attitude ne lui assurait cependant pas l’affection de tous : Hannah Jarvis [ Peters ] la qualifiait de ≪ petite megere begue ≫. Toutefois, la remarque habituelle que l’on trouve a son sujet au Canada veut qu’elle ait ete silencieuse. Ce trait decoulait peut-etre de sa legere difficulte d’elocution comme de sa conception traditionnelle du role des femmes. Pendant sa premiere traversee, par exemple, les questions nautiques la fascinaient mais elle n’osa pas se renseigner. ≪ Je n’aime pas poser des questions, notait-elle, parce que je pense que cela aurait l’air impertinent et serait aussi deplace que parler politique pour une femme. ≫

Tout au long de son sejour au Canada, Mme Simcoe tint un journal dont elle ecrivait au moins trois versions. La premiere consistait en des notations breves, presque quotidiennes, auxquelles s’ajoutaient souvent des esquisses rapides. Elle etait le point de depart des deux autres qui, redigees dans un style plus coulant, contenaient des details supplementaires tout en omettant certains faits. Chaque fois qu’elle en avait l’occasion, Mme Simcoe envoyait ces versions en Angleterre, l’une a Wolford et l’autre a sa meilleure amie, Mary Ann Burges, auteure, linguiste et naturaliste reputee.

Non seulement Mme Simcoe notait-elle ses occupations, mais elle parlait du milieu ou elle se trouvait. Ses descriptions sont tres vivantes ; ses journaux regorgent d’anecdotes colorees ? tels les passages ou elle raconte la messe de l’Epiphanie a la cathedrale catholique de Quebec ou une marche a travers une foret encore en flammes. Elle avait, comme elle l’ecrivait, ≪ le sens du pittoresque ≫. La flore et la faune, tout comme les aliments et les remedes que l’on en tirait, l’interessaient particulierement. Fascinee par les populations autochtones, elle en parlait dans une perspective anthropologique ou romantique plutot que personnelle. Dans l’ensemble, les individus suscitaient peu son attention. Bien qu’elle ait ete heureuse avec son mari, elle n’a pas revele grand-chose de la personnalite de celui-ci ; elle a parle davantage de son petit garcon, Francis Gwillim, que de toute evidence elle cherissait plus que ses autres enfants.

Outre ses journaux, Mme Simcoe a laisse beaucoup d’aquarelles qui depeignaient des scenes canadiennes et qui, comme ceux-ci, existent en plusieurs versions, que ce soit sous forme d’ebauches tracees sur le vif ou d’œuvres achevees qui allaient regulierement a des amis en Angleterre. Une fois de retour a Wolford, Mme Simcoe a fait, avec ses filles, d’autres copies de ses scenes canadiennes. Au Canada, elle s’etait mise a faire de la gravure a l’eau-forte ; dans sa premiere lettre adressee en Angleterre, elle avait commande un jeu d’instruments de gravure, car elle avait vu les œuvres de Joseph Frederick Wallet DesBarres* et etait ≪ sure [...] de pouvoir les imiter ≫. Apparemment, elle ne grava que deux petites plaques de qualite plutot mediocre qu’on envoya en Angleterre en 1794 et qu’on imprima a Bristol et a Londres. Au Canada, deux motifs poussaient Mme Simcoe a dessiner. L’un etait artistique ; toujours a l’affut de scenes interessantes, elle pouvait parcourir de longues distances, dans des conditions difficiles, pour en trouver. L’autre etait documentaire ; elle voulait conserver un souvenir de ce qu’elle voyait. ≪ Je n’ai fait aucune esquisse d’un endroit dont je ne veux jamais me souvenir ≫, observa-t-elle a Cap-de-la-Madeleine.

La plupart du temps, cependant, Elizabeth Posthuma Simcoe gouta son sejour au Canada. De ce qu’etait le pays dans les annees 1790, ses journaux et aquarelles brossent un portrait vivant, remarquablement interessant, detaille et fidele.

Edith G. Firth

La plupart des journaux de Mme Simcoe qui ont ete conserves se trouvent dans les Simcoe papers aux AO, MS 517, B3. Plusieurs ont ete deposes au Devon Record Office (Exeter, Angl.), 1038, puis microfilmes en 1963 par les APC et font maintenant partie de leur collection de papiers Simcoe (MG 23, H1, 1, ser. 5) ; quatre de ces journaux (folder 25) se trouvent maintenant dans la bibliotheque du David MacDonald Stewart Museum (Montreal). Plusieurs de ses esquisses se trouvent dans la Picture Coll. des AO. Deux cahiers d’esquisses, microfilmes par les APC (MG 23, H1, 1, ser. 5, folder 26), ont ete presentes aux Queen’s York Rangers (1st American Regiment) et se trouvent au Stewart Museum. La Picture Division des APC possede un album d’esquisses qui est decrit et reproduit dans ≪ Elizabeth Simcoe (1766?1850) ≫, B. G. Wilson, edit., APC, Arch. Canada microfiches ([Ottawa]), n° 9 (1977) (brochure imprimee contenant une fiche). Les 32 aquarelles qui furent presentees a George III se trouvent a la BL. Les lettres de Mme Simcoe a Mme Hunt, qui residait a Wolford et a qui elle avait confie ses enfants en 1791, sont aux AO, MS 517, B1-1 ; la correspondance familiale, particulierement apres 1800, peut etre consultee sur microfilm aux APC. Les lettres quotidiennes de Mary Anne Burges a Mme Simcoe se retrouvent dans deux depots : AO, MS 517, B1-2 ; et APC, MG 23, H1, 1, ser. 5, folder 29 (mfm) ; ces lettres sont utiles parce qu’elles decrivent la vie a Wolford et aussi parce que Mlle Burges repond en detail aux lettres de Mme Simcoe qui n’existent plus. On trouve aussi des informations sur Mme Simcoe dans les papiers de son mari ; voir la bibliographie de ce dernier dans DBC , 5.

Les journaux de Mme Simcoe ont ete edites par John Ross Robertson* avec annotations, genealogie et illustration, son eloge funebre, son testament et les souvenirs d’un serviteur, John Bailey. The diary of Mrs. John Graves Simcoe [...] a ete publie a Toronto en 1911 ; une edition revisee parut en 1934, et une reimpression de l’edition de 1911, en 1973. Une meilleure transcription des journaux deposes aux AO, MS 517, B3, n os 1?3, et des lettres a Mme Hunt a ete editee par Mary Emma Quayle Innis et publiee sous le titre de Mrs. Simcoe’s diary (Toronto et New York, 1965). La plupart des etudes sur Mme Simcoe reposent presque exclusivement sur les journaux publies. Marian [Little] Fowler, dans ≪ Portrait of Elizabeth Simcoe ≫, OH , 69 (1977) : 79?100, la decrit comme une femme du xviii e siecle ; l’article de Ged Martin, ≪ The Simcoes and their friends ≫, OH , 69 : 101?112, est base sur les Bland Burges papers de la Bodleian Library, Univ. of Oxford. Hilary Arnold traite de la naissance de Mme Simcoe dans un texte dactylographie, ≪ [Elizabeth Posthuma Gwillim Simcoe : her birth and her Gwillim relatives] ≫ (York, Angl., 1982 ; copie aux AO, Pamphlet Coll., 1982, n° 23).  [ e. g. f. ]

AO, MS 75.? APC, MG 23, HI, 3 ; 5.? MTRL, Elizabeth Russell papers.? Northamptonshire Record Office (Northampton, Angl.), All Saints Church (Aldwincle), reg. of baptisms, 22 sept. 1762; reg. of burials, 23 sept. 1762.? Univ. of Guelph Library, Arch. and Special Coll. (Guelph, Ontario), J. MacI. Duff coll., Samuel Peters papers.? John Blackmore, The Christian in life and death, a sermon, preached in Dunkeswell Church on Sunday, January 27, 1850 ; on occasion of the death of Elizabeth Posthuma, widow of the late Lieut. General  S imcoe, of Wolford Lodge, Devon (Launceston, Angl., 1850).? ≪ Canadian letters : description of a tour thro’ the provinces of Lower and Upper Canada, in the course of the years 1792 and 93 ≫, Canadian Antiquarian and Numismatic Journal , 3 e ser., 9 (1912) : 85?168.? [F.-A.-F. de La Rochefoucauld, duc de] La Rochefoucauld-Liancourt, ≪ La Rochefoucault-Liancourt’s travels in Canada, 1795, with annotations and strictures by Sir David William Smith [...] ≫, W. R. Riddell, edit., AO Report , 1916 : 39, 126, 152 ; Voyage dans les Etats-Unis d’Amerique, fait en 1795, 1796 et 1797 (8 vol., Paris, [1799]), 2 : 61.? ≪ Letters from the secretary of Upper Canada and Mrs. Jarvis, to her father, the Rev. Samuel Peters, D.D. ≫, A. H. Young, edit., Women’s Canadian Hist. Soc. of Toronto, Trans ., n° 23 (1922?1923) : 11?63.? John White, ≪ The diary of John White, first attorney general of Upper Canada (1791?1800) ≫, William Colgate, edit., OH , 47 (1955) : 147?170.

Bibliographie generale

Comment ecrire la reference bibliographique de cette biographie

Edith G. Firth, ≪ GWILLIM, ELIZABETH POSTHUMA ≫, dans Dictionnaire biographique du Canada , vol. 7, Universite Laval/University of Toronto, 2003? , consulte le 23 mai 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gwillim_elizabeth_posthuma_7F.html .

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Auteur de l'article:    Edith G. Firth
Titre de l'article:    GWILLIM, ELIZABETH POSTHUMA
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada , vol. 7
Éditeur:    Universite Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    23 mai 2024

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