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La Convention - La Convention Montagnarde - Juin 1793 - Juillet 1794

La Convention

"Qui voyait l'Assemblée ne songeait plus à la salle. Qui voyait le drame ne pensait plus au théâtre.
Rien de plus difforme et de plus sublime. Un tas de héros, un troupeau de lâches.
Des fauves sur une montagne, des reptiles dans le marais.
A droite, la Gironde, légion de penseurs; à gauche, la Montagne, un groupe d'athlètes."

Victor Hugo - Quatre-
v ingt-treize
 

La Convention montagnarde
juin 1793 - juillet 1794

Le triomphe de la Montagne
(Sur un char la Liberté et l'Egalité. La Liberté porte une stèle sur laquelle est écrit "Vivre libre ou mourir".
Mercure symbole de l'intelligence et de l'activité conduit les chevaux
tandis qu'Hercule et Minerve exterminent les monstres qui veulent ravir la Liberté)

 

La crise de l'été 1793

La révolte fédéraliste (juin - juillet 1793)

En renversant les Girondins avec l'aide des sans-culottes, la Montagne mit un terme a la puissance politique de la Gironde. A la Convention 75 deputes avaient proteste contre les journees du 2 juin 1793 .
Si Paris s'etait prononce pour ce coup de force, la province reagit differemment et dès juin 1793 ce seront plus de 60 departements qui se souleveront contre la Convention montagnarde.

Certains de ces departements n'avaient d'ailleurs pas attendu le 2 juin pour se revolter.
Le Jura avait demande la reunion a Bourges des deputes suppleants et Montpellier demandait la convocation des assemblees primaires. A Lyon, le maire montagnard Chalier despote sanguinaire avait ete renverse des le 28 mai. Il sera emprisonne puis guillotine le 17 juillet. Envoye en mission a Lyon, Lindet aura pour reponse que : " Lyon ne reconnaitrait l'autorite de la Convention que lorsque celle-ci serait entiere et aurait rapporte son decret du 2 juin qui mettait en arrestation une partie de ses membres " . Lyon avait ensuite organise une Commission de Salut Public de Rhone et Loire. A Marseille egalement la revolte grondait et la chasse aux Jacobins etait ouverte.
Toulon passait aux mains des royalistes le 12 juillet. La ville de Bordeaux, fief des Girondins, formait une Commission de Salut Public qui appelait les autres departements a se concerter. Les cinq departements de la Normandie levaient une armee girondine dirigee par Wimpffen et le 13 juin 1793, l'assemblee des departements reunis etait convoquee a Caen.

Le mot d'ordre des federalistes etait de former, contre Paris, une federation de departements plus ou moins autonomes et egaux. L'insurrection federaliste mettra donc aux prises des patriotes contre d'autres patriotes. On peut situer l'apogee de la revolte federaliste au 13 juillet 1793 , date a laquelle Marat sera poignarde dans sa baignoire par Charlotte Corday venue de Caen.

Assassinat de Marat

Paris le 13 juillet 1793.

 

On voit ici Charlotte Corday surprise le poignard à la main. Des patriotes accourent criant vengeance : elle sera exécutée le 17 juillet 1793.

 

Les Girondins se trouvaient cependant dans une situation difficile, ils levaient des bataillons mais des royalistes s'y enrolaient et la Montagne s'en servait pour denigrer ces adversaires. Des villes comme Brest ou Nantes etaient girondines mais ne voulaient pas pactiser avec les Vendeens royalistes. En Normandie le chef d'etat-major du republicain Wimpfen se trouvait être le comte de Puisaye, soldat royaliste. A Lyon, un autre royaliste Precy prenait la tete de l'armee d'insurrection et enfin a Toulon les insurges livraient la ville et la flotte aux Anglais le 27 aout 1793 .
Avec de tels allies aussi compromettants le mouvement de revolte federaliste allait echouer. Le succes des Vendeens qui venaient de prendre Saumur et Angers reformait dans l'Ouest un bloc republicain et les departements fédéralistes hesitants cherchaient une occasion de se reconcilier avec la Convention.

La Vendée

Suite a la victoire de Fontenay le 25 mai 1793 , le mouvement vendeen reuni a Chatillon-sur-Sevre institua trois conseils. Un Conseil civil et un Conseil ecclesiastique etaient charges d'annuler les mesures revolutionnaires dans les territoires liberes alors que le Conseil militaire designera Cathelineau "le saint de la Vendée" comme generalissime.
A trente-cinq ans Cathelineau , voiturier prenait la tete de l'armee vendeenne ou plutot des bandes de guerilla. Leur tactique basee sur l'escarmouche causait des pertes importantes aux " Bleus" mais ce n'etait pas une guerre soutenue et les bandes vendeennes se dispersaient apres chaque combat.
Cote republicain, depuis le 30 avril 1793 trois armees devaient controler la revolte vendeenne. Biron commandait sur les cotes de La Rochelle, Canclaux sur les cotes de Brest et Wimpffen commandait les cotes de Cherbourg. Ces armees n'etaient pas du tout homogenes, aux cotes des soldats réguliers de Westermann, d'Augeraux ou de Marceau on trouvait des bataillons de volontaires malhonnetes et sans scrupule envoyes par Paris. Un nombre important de representants en mission controlaient les agissements des officiers et pronaient une repression severe et brutale de la rebellion.

Le 9 juin 1793 Saumur tombait aux mains des Vendeens et le 10 juin ceux-ci franchissaient la Loire. Partages sur la conduite a tenir, ils choisirent de descendre le cours de la Loire pour soulever la Bretagne plutot que de remonter la Loire et marcher sur Paris qui n'offrait alors aucune resistance.

 

Les frontières

La situation exterieure n'etait pas brillante non plus. Les tentatives de la diplomatie francaise pour briser la coalition avaient toutes echoue et la guerre continuait. Au sud Dagobert contenait avec peine les Espagnols. En Savoie, le roi de Sardaigne venait de reprendre les vallees de la Maurienne et de la Tarentaise. A l'est, Mayence avait capitulé le 23 juillet et les Prussiens bloquaient maintenant Landau. Dans le nord les places-fortes de Conde et de Valenciennes etaient aux mains des Autrichiens. Dunkerque etait assiege par les Anglais qui, dans les colonies, s'etaient dans le meme temps empares de Tobago, de St-Pierre-et-Miquelon et de Pondichery. Barère proclamait a la Convention "La Republique n'est plus qu'une grande ville assiegee " .

La situation de la France en 1793

"La Republique n'est plus qu'une grande ville assiegee" Barère

 

Le gouvernement de Robespierre

La Constitution de l'an I

La Convention avait ete reunie en septembre 1792 pour elaborer une nouvelle constitution.
Un premier comite, compose de neuf membres, avait aussitot ete elu. Ce premier comite a majorite girondine anime par Condorcet ne travailla reellement qu'apres le proces de Louis XVI. Son projet propose reposait sur un executif de sept membres elus au suffrage universel et sur un legislatif a une chambre elue egalement au suffrage universel. Des assemblees primaires de quelques centaines de citoyens se prononcaient sur les nouvelles lois. Ce premier projet fut vivement critique particulierement par Saint-Just qui lui reprochait "une royaute de ministres" .

Le 4 avril 1793 une nouvelle commission fut mise en place. Girondins et Montagnards s'opposant regulierement sur le probleme des droits elle n'avanca guere. Les Girondins defenseurs du droit de propriete affirmaient que les droits individuels primaient sur les droits sociaux alors que pour Robespierre et la Montagne le droit au travail et le droit a l'assistance etaient les droits fondamentaux : "La societe est obligee de pourvoir a la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant des moyens de subsistance a ceux qui sont hors d'etat de travailler " .
Il fallut trouver un compromis : la propriete resterait un droit naturel mais les secours publics seraient consideres comme une dette sacree.

Apres le 2 juin 1793, les Montagnards n'ayant plus d'opposition terminerent rapidement la redaction de la Constitution.
Le 10 juin 1793 , Hérault de Séchelles principal redacteur avec Saint-Just remettait son projet a la Convention qui l'adoptait le 24 juin 1793 .
La nouvelle Constitution mettait en place un pouvoir legislatif compose d'une assemblee elue au suffrage universel pour un an. Le pouvoir executif reposait sur 24 membres choisis par l'assemblee sur une liste composee d'un candidat par departement et preparee par les assemblees primaires. Toutes les lois pouvaient etre soumises a un referendum au peuple s'il y avait opposition d'une partie des assemblees primaires. Cette Constitution, pour etre adoptee, devait etre soumise a un referendum et on precisait que dans ce cas "la mission de la Convention serait remplie et qu'une nouvelle legislature la remplacerait " . Une concession etait egalement faite au federalisme en precisant que "l'insurrection etait le plus sacre des droits et le plus indispensable des devoirs " .

Sur ces paroles pleines d'espoirs les departements voterent pendant plusieurs mois. A l'issue du scrutin, sur une masse electorale estimee a 7 millions d'electeurs, 1 870 000 exprimerent leurs opinions (73% d'abstention). Le OUI sans condition remportait 1 715 000 voix et le NON 12 000 voix. Cette constitution "beaucoup trop spartiate pour la France" fut declaree trop belle pour qu'on risquat de l'abimer en s'en servant. Le 10 octobre 1793 Saint-Just declarait "dans les circonstances ou se trouve la Republique, la Constitution ne peut etre etablie ; on l'immolerait par elle-meme, elle deviendrait la garantie des attentats contre la liberte parce qu'elle manquerait de la violence necessaire pour les reprimer " . Le parchemin fut donc enferme dans une chasse placee au milieu de la salle conventionnelle. Barère dira "cette creche fut son tombeau " .

Le 10 octobre 1793 , la Convention decretait que le gouvernement de la France serait revolutionnaire jusqu'a la paix.

Le gouvernement révolutionnaire

Reclame depuis le 10 aout 1792 par la Commune insurrectionnelle, divers Montagnards dont Robespierre defendaient maintenant cette conception d'un gouvernement révolutionnaire qui devrait aux bons citoyens toute la protection nationale et aux ennemis du peuple la mort. Billaud-Varenne decrira le futur gouvernement en novembre 1793 : " Le nouveau gouvernement sera terrible pour les conspirateurs, coercitif envers les agents publics, severe pour les prevarications, redoutable aux mechants, protecteur des opprimes, inexorable aux oppresseurs, favorable aux patriotes, bienfaisant pour le peuple " .

La Convention, maintenant liberee des Girondins avait bati son gouvernement revolutionnaire.

 

Le Comité de Salut Public :
Au sommet de ce gouvernement le Comite de Salut Public conservait dans ses attributions la guerre et la diplomatie. Depuis la chute de la Gironde, Hérault de Séchelles , Couthon et Saint-Just y etaient entres. Lors du renouvellement du comité, le 10 juillet 1793, Danton en sera exclu et Robespierre y entrera le 27 juillet. Petit à petit se formera autour de lui le grand comité avec le 14 août l'arrivée de Carnot et de Prieur de la Côte-d'Or puis le 6 septembre l'arrivée de Billaud-Varenne et Collot d'Herbois . On retrouvera dans ce grand comite de onze membres constamment reelus, tous les mois jusqu'au 9 thermidor tous les clivages de la Montagne. Lindet , Carnot et Prieur de la Cote-d'Or representent la droite, la gauche est representee par Robespierre , Saint-Just , Couthon , Prieur de la Marne et Jean Bon Saint-Andre. Billaud-Varenne et Collot d'Herbois representent l'extreme gauche hébertiste. Hérault de Séchelles et Barère se joindront aux uns et aux autres au gre des circonstances.

Le Comite s'installe aux Tuileries dans le pavillon de l'Egalite. Ses membres se partagent a peu pres les affaires. Robespierre un oeil sur tout sera l'organe du comite a la tribune. Saint-Just , bras droit de Robespierre , dirige la police et s'occupe volontiers des operations militaires en tant que commissaire aux armees. Couthon est associe aux affaires interieures. Billaud-Varenne et Collot d'Herbois prennent en charge la correspondance avec les representants en mission. Hérault de Séchelles et Barère seront plus portes sur la diplomatie. Prieur de la Marne est essentiellement en mission dans les differents departements. Prieur de la Cote-d'Or et Lindet travaillent aux subsistances. Saint Andre s'occupe de la marine et Carnot de l'organisation des armees.

Jean Bon Saint-André

 

Chargé de la marine militaire au sein du Comité de salut public. On le voit ici dans le port de Brest se faisant présenter les plans d'un vaisseau en construction.

 

Bien que d'origines diverses , tous les membres sont solidaires et deploient une activite prodigieuse. L'historien Louis Madelin les décrit en ces mots :
"Des mois durant, ces hommes vécurent dans une sorte de geôle volontaire, passant des jours et des nuits à triturer les dossiers et, avec les dossiers, la chair humaine, jetant les suspects à la guillotine et les soldats au canon ennemi, vouant des milliers d'hommes les uns à la prison, les autres à la victoire, presque tous à la mort, redonnant des muscles, infusant du sang à une nation entière, pétrissant le cerveau et le coeur d'un pays surmené ...Cette salle verte au fond d'un corridor obscur, fut un laboratoire ou fut travaillee une nation, puis une forge ou sur l'enclume elle fut martelee. Elle sortit des mains de ces hommes defiguree, mais trempee. Napoleon se sentait au fond une legitime gratitude pour qui lui avait prepare cet acier resistant et souple " .
Longtemps ils feront taire leur désaccord - pourtant profond sur les questions sociales - pour aboutir à l'essentiel. Leur unité permettra de gouverner la France pendant six à sept mois difficiles.

L a politique du Comité de salut public repose sur l'appui des sans-culottes, il est donc nécessaire de ravitailler les villes et de tourner l'énergie des sans-culottes contre l'aristocratie et la coalition. Prochainement avec le triomphe de Robespierre , l'élimination des Hébertistes et des Dantonistes la puissance du comité augmentera encore. Unique exécutif il mènera seul la politique de la Terreur tout en ranimant la vie économique du pays. Le Grand Comité ordonne les arrestations, dirige la diplomatie, la guerre (bureau topographique), l'armement (commission des armes et poudres) et la vie économique (commission des subsistances).

Le Comité de Sûreté Générale:
Seul rival du grand comite, le comite de surete generale veille a la surete de l'Etat, c'est un veritable ministere de la police. Il est charge de la police generale et notamment de faire arreter les citoyens soupconnes de comploter avec les royalistes ou les ennemis du pays. Il surveille egalement les prisons designant ceux qui doivent passer devant le tribunal revolutionnaire, appliquant la loi des suspects, dirigeant la police et la justice revolutionnaire. Ses principaux membres en seront Vadier , David, Lebas , Amar ou Lacoste.

Le Comité des finances:
Les finances etaient aux mains d'un troisieme comite, dont Cambon fut le principal rapporteur. Ses principales taches furent le financement de la guerre et le suivi de la dette nationale. Chaque jour, il devait rendre compte au Comite de salut public des differentes operations de la journee.

Centralisation du pouvoir :
La centralisation etait poussee a son extreme. La Convention avait decide en mars 1793 d'envoyer en mission dans les departements deux de ses membres pour y faire effectuer la grande levee de 1793. Investis de larges pouvoirs politiques et repressifs ces proconsuls resteront dans les departements pour y etouffer les "complots liberticides" , epurer les administrations empoisonnees de "federalisme" et surveiller les suspects. Totalement subordonnes a la Convention ils devaient correspondre tous les 10 jours avec le Comite de salut public et pouvaient etre rappeles par celle-ci a tout moment. Pour mener a bien leur mission ils s'appuyaient sur les societes populaires et les comites r evolutionnaires de surveillance. Ces comités de surveillance délivraient les cartes civiques, examinaient les papiers des militaires et arrêteront les individus qui ne portaient pas de cocarde révolutionnaire etc.

Carte de sûreté .


Ce précieux document permettait au citoyen Avril de prouver son civisme.

 

Le Tribunal révolutionnaire :
Créé le 10 mars 1793, il est chargé de juger les attentats contre la liberté, l'égalité, l'unité, l'indivisibilité de la République, la sûreté intérieure et extérieure en bref tout ce qui est ennemi de la Révolution. Composé à l'origine de 5 juges, d'un accusateur public et d'un jury de 12 personnes ses jugements sont immédiatement exécutoires dans les 24 heures sans appel ni recours en cassation possible. A partir d'août 1793 les tribunaux révolutionnaires seront renforcés. A Paris sous la présidence de Herman puis Dumas on trouvera 16 juges et 60 jures. Le tristement célèbre Fouquier-Tinville y tiendra le rôle redoutable d'accusateur public. Pendant les trois mois de l'été 1793, le tribunal jugea 202 accusés à Paris dont 139 furent acquittés. Dés septembre avec le vote de la loi des suspects et l'instauration de la Terreur ces chiffres allaient rapidement augmenter.

Mise en place de façon empirique et non systématique, ce gouvernement sacrifiait les grands principes à la nécessité de la victoire. Reposant sur le principe de Danton qu'en révolution "il faut bâcler" il bâclait pour triompher, supprimant les déclarations d'urgence et les secondes lectures faisant voter dix ou quinze décrets dans une séance. "C'est ainsi dit l'historien Aulard que les plus graves décrets, les décrets terroristes, furent votés en une seule séance" .
Très rapidement, cependant, ce gouvernement révolutionnaire allait montrer son efficacité.

Fragment du papier peint recouvrant les murs du tribunal révolutionnaire.

Les victoires intérieures

Sur le plan militaire la Convention profita de la chance que lui offraient ses ennemis intérieurs et extérieurs de ne pas coordonner leurs actions.

Fin des fédéralistes
Les foyers fédéralistes étaient répartis sur le territoire, Caen à l'ouest, Bordeaux au sud-ouest, Marseille et Toulon au sud-est, Lyon au centre et la Franche-Comté à l'est.
Le 13 juillet 1793 à Pacy-sur-Eure les bataillons fédéralistes de Puisaye marchant sur Paris sont attaqués et défaits par des gardes nationaux fidèles à la Convention.
Apprenant la nouvelle les fédéralistes de Bordeaux qui avaient entamé leur marche sur Paris rebroussent chemin le 31 juillet. Le 16 octobre 1793 Bordeaux sera repris par l'armée de Brune.
A Lyon la ville avait organisé un gouvernement de salut public et levé une armée de 10.000 hommes à la tête de laquelle était mis un ancien émigré royaliste, le Comte de Précy. La Convention décide d'assiéger Lyon le 9 août, sous les ordres de Dubois-Crancé puis de Couthon . Le bombardement de la ville commencera le 22 août.

Le siège de Lyon

Octobre 1793.

 

La révolte fédéraliste éclata à Lyon le 1er juillet 1793 soutenue par les royalistes. La ville fut reprise par les républicains le 9 octobre.

Le 8 octobre Precy réussit à s'enfuir et les troupes républicaines entre dans la ville le 9. Un décret daté du 12 octobre annonçait que "La ville de Lyon sera détruite ...le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la République. La réunion des maisons conservées portera le nom de Ville Affranchie ... il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville avec la mention suivante : Lyon fit la guerre à la Liberté. Lyon n'est plus" . La répression sera extrêmement sévère surtout après l'arrivée de Fouché et Collot d'Herbois le 30 octobre tristement célèbres pour leurs mitraillades. Plusieurs milliers de Lyonnais furent condamnés à mort.

Massacres à Lyon

Novembre 1793.

 

Ordonné par Collot d'Herbois.
6000 personnes périrent en une journée par le canon chargé à mitraille et par le fer et furent jetées dans le Rhône.

 

Marseille fut reprise aux fédéralistes le 25 août, Barras fut chargé d'y organiser la mise en place d'un tribunal révolutionnaire pour châtier les coupables et confisquer les biens des aristocrates.
Seul Toulon résistait encore en dépit des opérations de Carteaux et Dugommier. Il faudra attendre l'arrivée de Bonaparte pour que son action débutée le 15 décembre soit couronnée de succès. Le 18 les Anglais sont contraints d'évacuer la ville et, le 19 décembre Toulon est reprise . Barras, Robespierre le Jeune, Fréron et Salicetti organisent une répression sévère. Il est décidé que la ville serait rasée à l'exception des arsenaux et rebaptisée en Port-de-la-Montagne. Les fusillades commencent dès la chute de la ville puis sont remplacées par la guillotine.

Fin de l'insurrection vendéenne
Le 23 juin l'armee vendeenne occupe Angers, et le 29 juin elle debute le siege de Nantes renforcee par les contingents de Charette qui remontent du Bas-Poitou. L'armee republicaine de Westermann sera ecrasee par les Vendeens a Chatillon-sur-Sevre mais l'assaut contre Nantes echouera et Cathelineau y sera mortellement blesse. Il mourra le 17 juillet a Saint-Florent-Le-Vieil.
Leur armee dispersee, les Vendeens elisent d'Elbée pour le remplacer et Stofflet est nomme major general. Pendant tout le reste du mois de juillet les operations militaires stagnerent.
Le 1er aout Barère denonce a la Convention l'aide que l'Angleterre apporte aux insurges. Sur son rapport la Convention fait appliquer dans les pays de l'Ouest la tactique de la terre brulee: destruction des maisons et des recoltes. 15.000 hommes, detaches de l'armee du Rhin apres la chute de Mayence, sont envoyes en renfort sous le commandement de Kléber . Debut septembre Kléber penetre en basse Vendee et repousse Charette devant lui. L'affrontement a lieu le 19 septembre a Torfou dans les gorges de Tiffauge , Kléber et Marceau sont battus par Charette qui a recu le soutien de l'armee d'Elbée .

Le 1er octobre Barère presente un nouveau rapport "La Vendee et encore la Vendee ! Voila le chancre politique qui devore la Republique. C'est la qu'il faut frapper d'ici au 20 octobre, avant l'hiver" . Les forces republicaines sont reorganisees, les troupes de la Loire-Inferieure sont rattachees a celles des cotes de la Rochelle. Le 9 octobre quatre colonnes republicaines penetrent en Vendee par Saumur, Fontenay, Nantes et les Sables. Le 17 octobre 1793 , les 4 colonnes reunies attaquent l'armee catholique et royale a Cholet. Apres deux jours de combat les Vendeens sont battus et doivent repasser la Loire a Saint-Florent-le-Vieil. Bonchamps et d'Elbée sont grievement blesses et La Rochejaquelein est nomme nouveau generalissime. Il choisit de se replier sur Granville à la tête d'une colonne de 80.000 personnes, hommes, femmes, enfants, ou il espere recevoir du secours des Anglais. Durant la marche sur Granville des insurges bretons et normands se joignent aux Vendeens, la colonne d'insurges prend Fougere, Dol et Pontorson et arrive devant Granville le 14 novembre. Trop tard, la ville hâtivement fortifiée résiste aux furieuses attaques des Vendéens. L'armee catholique et royale n'ayant pu prendre le port doit refluer sur la Loire.


Pendant ce temps la Marceau avait reorganise les armees republicaines. Le 12 décembre 179 3 la colonne vendeenne est surprise au Mans par Marceau et Kléber , le combat est atroce et il dure 14 heures, on comptera plus de 3 000 victimes parmi lesquelles beaucoup de femmes. Les Vendeens en deroute se replient sur Laval. Accules a la Loire par les colonnes republicaines les Vendeens n'ont plus qu'a mourir, 12 a 15 000 hommes sont massacres le 23 decembre 1793 a Savenay après s'être rendus. Sur ordre de Prieur-de-la-Marne tous les prisonniers hommes et femmes sont fusilles depouilles de leurs vetements. Ec?ure Marceau demande a repartir pour la frontiere. Les survivants conduits par Stofflet et La Rochejaquelein traversent la Loire et se jettent dans les Mauges ou ils continueront le combat pendant deux ans.

La répression est terrible. Le général Grignon ordonne de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de la baïonnette tous les habitants. Marceau est remplacé par le général Turreau qui devient commandant en chef de l'armée de l'Ouest le 4 novembre 1793. Tristement célèbre pour ces colonnes infernales il déclare "La Vendée doit être un cimetière national" . On parle de 11 .000 disparus sur les quatre départements. Des commissions militaires sévissent un peu partout et fusillent tous les suspects.

Exécution du général Elbée de l'armée catholique et royale

Noirmoutier, 3 janvier 1794

 

Grièvement blessé à la bataille de Cholet, il se replia sur Noirmoutier. Lors de la prise de la presqu'île par Turreau, il est fusillé dans le fauteuil où on l'avait porté au Tribunal révolutionnaire.

(Cliquez sur l'image pour visualisez une animation)

 

Les victoires aux frontières

Le 23 aout 1793 , Barère soulevait l'Assemblee en proclamant "Des ce moment jusqu'a celui ou les ennemis auront ete chasses du territoire de la Republique, tous les Francais sont en requisition permanente pour le service des armees. Les jeunes gens iront au combat; les hommes maries forgeront les armes et transporteront les subsistances; les femmes feront des tentes, des habits et serviront dans les hopitaux; les enfants mettront le vieux linge en charpie; les vieillards se feront transporter sur les places publiques pour exciter le courage des guerriers, precher la haine des rois et l'unite de la Republique. La levee sera generale, les citoyens non maries ou veufs sans enfants marcheront les premiers ?Le bataillon qui sera organise dans chaque district sera reuni sous une banniere portant cette inscription - Le peuple francais debout contre les tyrans ! " .
Carnot allait organiser militairement cette fureur populaire. Il fallait une nouvelle requisition mais pour eviter les desagrements dus a l'indiscipline des volontaires de 91 et de 92, on amalgamerait ces nouvelles recrues avec les anciens a raison de un bataillon de veterans pour deux bataillons de volontaires. Le 25 aout 1793 lors du vote de la levee en masse la Convention parlera des "quatorze armees de la Republique" quatorze armees de 100 000 hommes ! La Republique disposera reellement de 752 000 soldats qui seront repartis, par Carnot , de facon naturellement inegale entre l'interieur et l'exterieur. L'armee du Nord et Meuse comptera 113 000 hommes alors que l'armee de l'Interieur n'en eut que 4 000.
Pour armer, nourrir, habiller et payer ces "quatorze armees" on utilisa les biens confisques des emigres et on emit des milliers de nouveaux assignats. On organisa la fabrication de la poudre avec les savants Fourcroy, Monge ou Berthollet. Guyton dirigeait les recherches sur l'aerostation militaire. Chappe proposait son systeme de telegraphe. Pour les vetements et les vivres, les commissaires se chargeaient des requisitions dans les villes. Barras requisitionnera 20 000 chemises a Marseille, Fouche privera Lyon de chaussures et le 10 novembre un decret requisitionnera pour la nourriture du soldat la huitieme partie des cochons de la Republique.

Ordre de réquisition émis par le Comité de Salut Public

 

 

On reconnaît aisément la signature de Barère, Carnot ou Billaud Varennes.


Restait a trouver des chefs pour conduire ces armees. Grave probleme, livree aux patriotes que recommandaient les clubs, l'armee risquait d'etre perdue. Heureusement de jeunes gens comme Hoche , Jourdan ou Moreau allaient se reveler etre a la fois des patriotes et des chefs respectables. Ces generaux seront severement surveilles par les commissaires aux armees, et si certains malchanceux seront victimes de ce systeme, chez d'autres au contraire la terreur surexcitera le genie. Un genie strategique et une audace qui deconcerteront les plans de campagne des vieux et lourds tacticiens de l'ancienne Europe.

Les 6 et 8 septembre 1793 Houchard remporte sur les Anglo-Hanovriens du duc d'York la victoire de Hondschoote qui permet de degager Dunkerque. Dans les jours qui suivent Houchard , n'ayant pas su exploiter sa victoire, est destitue et remplace par Jourdan le 20 septembre. Carnot rejoint Jourdan le 8 octobre pour preparer la reprise de Maubeuge aux Autrichiens de Cobourg et de Clerfayt. Les 15 et 16 octobre 1793 , c'est la bataille de Wattignies ou, par une man?uvre hardie de Carnot , les Francais remportent la victoire. Les forces coalisees se replient, l'offensive est contenue dans le Nord.
Sur le front de l'Est les armees de Moselle et du Rhin commandees par Hoche et Pichegru , assistes des representants en mission Baudot, Lacoste, Saint-Just et Lebas repoussent les Austro-Prussiens. Le 26 decembre 1793 , Hoche commandant l'ensemble des forces francaises bat Wurmser et Brunswick et occupe le Geisberg. Le lendemain Wissembourg est pris et le surlendemain Landau est liberee. Les coalises repassent le Rhin et prennent leur quartier d'hiver.
Sur les Pyrenees les Espagnols sont contenus alors que Kellermann avait repris la Savoie des octobre.

Soldats et volontaires de l'an II

 


La Convention girondine - La Convention montagnarde (suite)


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